Tiriji s'approcha du bastingage sur le pont, là où un bout de corde était nouée. C'était un gros nœud bien solide, comme si on avait tenté d'attacher quelque chose solidement. Vu la position du bateau, la gnome ne put pas voir à quoi la corde menait depuis le pont. Elle redescendit sur les rochers acérés et se glissa entre la falaise et la coque. L'endroit était relativement sombre (vu qu'il était couvert par le bateau penché, et que la tempête qui s'abattait sur la côte avait obscurci le ciel) mais cela ne gêna pas vraiment Tiriji : en tant que gnome, elle disposait d'une vision meilleure que celle des humains dans la pénombre.

Après quelques pas, elle retrouva l'autre extrémité de la corde. Celle-ci était nouée à un large morceau de bois dont les contours laissaient penser qu'il avait fait partie d'un plus gros objet de bois détruit lors d'un choc. La corde avait été nouée dans une attache métallique fixée au morceau de bois en question ; Tiriji la reconnut rapidement : c'était une des attaches qu'on trouvait sur la barque de sauvetage !

En regardant autour d'elle dans l'étroit passage entre la falaise et le bateau, Tiriji se rendit rapidement compte que la totalité de la barque de sauvetage se trouvait là… en morceaux. L'embarcation avait été brisée sous l'effet d'un choc… peut-être avait elle été prise entre la falaise et le bateau ? Il y avait là des morceaux de bois de toutes formes et de toutes tailles…

La demi-elfe, qui l'avait apparemment suivie (peut-être pour échapper aux questions et au ton de Grimm), passa à côté d'elle et se dirigea un peu plus loin. Elle ramassa un objet sur le sol ; Tiriji se rendit compte qu'il s'agissait d'une pochette de cuir qui contenait une petite liasse de papiers.

La gnome aperçut un objet de bois et de métal à moitié enfoui dans le sable, près de ses pieds. Elle se pencha pour le ramasser et eut la surprise de voir qu'il s'agissait de son arbalète… ou plutôt de ce qu'il en restait, car le séjour dans l'humidité avait salement attaqué toutes les parties en bois. Elle pourrait peut-être la réparer, avec du temps, mais il faudrait remplacer chacune des parties en bois par de nouvelles sculptures.

La pochette de cuir que la demi-elfe avait récupérée, tout comme l'arbalète, se trouvaient dans la même zone que les débris de la barque… comme si les objets avaient été à bord au moment où l'embarcation avait été détruite. C'était sans doute là une autre pièce du puzzle…

Voyant la demi-elfe ne pas répondre à ses questions et suivre Tiriji, Grimm haussa les épaules.

« Grumph »

Il décida de l'ignorer, elle ne perdait rien pour attendre, et de finir sa fouille de la pièce en vérifiant sous la table qu'aucun papier n'était caché et qu'il n'y avait pas de cache dissimulée.

Une fois certain qu'il n'y avait plus rien à trouver il quitta la cabine du capitaine et suivi la gnome.

En travaillant de concert, les naufragés eurent tôt fait de rassembler sur les rochers les quelques vivres et outils qu'ils avaient pu trouver à l'intérieur de l'épave (bien partielle) du Jenivère. Ils avaient protégé les denrées les plus vulnérables grâce à des morceaux de toiles arrachés au mât du navire qui gisait, brisé, non loin de l'épave, mais il était clairement imprudent de traîner ici, et pour plusieurs raisons.

Tout d'abord, la marée allait remonter dans quelques heures, et le banc de rochers acérés sur lequel la dépouille du Jenivère s'était affalée allait rapidement se retrouver sous les eaux. Il y avait fort à parier qu'à ce moment-là, tous les objets abandonnés sur place seraient balayés par les flots et envoyés au large, perdus à tout jamais sans doute.

Ensuite, il y avait l'épave en elle-même. Elle produisait des coups et des craquements réguliers au fil des vagues qui venaient la lécher et l'envoyaient percuter la falaise tout proche. Certains des naufragés avaient pu voir ce qu'il était advenu de la barque de sauvetage ; nul doute que le Jenivère lui-même finirait bientôt dans le même état.

Il y avait également le danger omniprésent des prédateurs. Jusqu'ici, ils avaient pu se débarrasser relativement facilement des quelques euryptérides qu'ils avaient croisés… mais la nouveauté de l'épave qui était venu s'échouer sur leurs côtes, si ce n'est l'odeur des deux cadavres qui gisaient encore dans leurs réserves respectives, n'allait pas tarder à attirer d'autres prédateurs, peut-être plus dangereux ceux-là.

Il fallait clairement ne pas tarder et faire des plans pour une survie à plus long terme car, après la fouille de l'épave, une évidence s'imposait aux naufrgés : il ne semblait pas y avoir d'autres survivants. Et, bien sûr, d'aucuns désiraient sans doute trouver les réponses aux multiples questions que la situation posait et, en premier lieu : que s'était-il produit depuis ce dernier repas qui semblait être le dernier souvenir de chacun des rescapés, et pourquoi ?

« VRouommmmmmm!!!! »

Le ciel s'enflamma de nouveau, mais la tempête tropicale était passé, les gouttes d'eau commençaient à se faire plus rare. Les naufragés trempés continuaient à regarder sur le sol près de l'épave du Jenivere pour voir s'ils ne trouvaient rien d'autre, mais ils devaient se faire à l'évidence ils avaient tiré tout le bon lait de cette misérable épave. La demi-elfe qui semblait moins contrarier qu'à leur départ pour les restes du navire, commença à repartir vers la plage, elle avait la bouteille de brandy dans la main gauche et une pochette de cuir dans l'autre.

Hogo commença à transporter ce qu'ils avaient trouvé sur l'épave jusqu'à la plage. Il fit plusieurs voyages en espérant revoir les autres descendre du Jenivère qui était prêt à se disloquer sous l'effet des vagues. Il était temps d'aller de l'avant et de commencer à organiser leur survie sur la terre ferme.

Modifié par un utilisateur samedi 8 janvier 2011 18:43:37(UTC)  | Raison: Non indiquée

Grimm récupéra tout ce qu'il pu trouver dans les décombres de la barque et suivi Tiriji de près. Heureusement sa robuste constitution de nain lui permettait de ne pas être encombré par toute les choses qu'il portait.

Il prit ce qu'il pu en plus de tout son chargement et retrouva ses compagnons sur la plage.

Je prends tout ce que je peux en plus des différents objets que j'ai pu trouver auparavant

Modifié par un utilisateur samedi 8 janvier 2011 12:34:35(UTC)  | Raison: Non indiquée

En regardant tout le matériel Hogo déclara,« Je ne pense pas que nous devrions faire notre campement dans la jungle. Pour l'instant, je pense que nous pouvons essayer de monter un camp près de la plage légèrement en retrait pour ne pas être vu, cela nous permettrait de voir si un navire passe aux larges pour lui faire des signes. Nous pourrions utiliser les tentes pour nous abriter de la pluie et de la chaleur de l'après-midi. Bien sûr, cela ne nous dit toujours pas ce qui s'est passé sur le navire ? »

Lorsqu'il termina sa phrase, il regarda en direction de la demi-elfe avec un regard froid. « Peut-être que vous avez quelque chose à nous dire à ce sujet ? Je ne suis pas le seul à avoir remarqué que l'épave et ce quel contenait avait de l'importance pour vous et je ne parle pas que d'alcool ! » Le shoanti termina sa phrase avec un léger sourire.

Zao continua à faire le transvasement des objets récupérés sur le navire vers la plage. L'éclaircie soudaine était une bénédiction.

Le temps est bizarre dans cette région, les changements ont l'air soudain et les conditions climatiques extrêmes. Je me demande ou nous sommes arrivés.

L'effort à faire pour remonter les objets des rochers sur la plage en marchant prudemment au départ, sur les rochers coupants, puis difficilement ensuite, dans le sable mou, mettait son entrainement et sa discipline à l'épreuve.

Maitre Tao serait fier de moi.

Avant de quitter définitivement l'épave, Azurhan avait examiné l'endroit à nouveau à la recherche de la précieuse urne qu'il transportait. Il n'avait rien trouvé dans le navire lui-même, aussi finit-il par demander à ses compagnons s'ils avaient aperçu l'objet en question. C'était le cas : lors de sa fouille minutieuse des débris de la barque de sauvetage, le nain avait en effet aperçu la boîte de métal scellée. Elle ressemblait aux autres déchets et objets inutiles et à moitié ensevelis dans le sable qui jonchaient le sol à cet endroit, aussi n'y avait-il pas accordé une grande attention. Toutefois, l'urne en question — puisque c'était ainsi qu'Azurhan l'avait appelée — semblait revêtir une importance assez particulière pour l'homme, qui s'empressa d'aller la déterrer (ou plutôt la dessabler).

C'est donc ainsi, sans un dernier regard pour l'épave ni même un dernier égard pour les deux corps qu'ils y avaient trouvés que les naufragés regagnèrent la plage en emportant leurs trouvailles. Il leur fallut une bonne heure pour tout ramener vers la plage et retrouver le reste du groupe…

La suite ici.