Shojiro balaya du regard la milice de Yin-Se. Il s'était attendu à pire, mais n'avait pas espéré beaucoup mieux. Le samouraï inspira profondément avant de s'adresser au groupe. « Bonjour à tous. Certains d'entre vous doivent m'avoir vu il y a quelques jours quand nous sommes arrivés au village. Et pour les autres, vous avez du entendre parler de moi. »
Il tira sur sa pipe, un sourire au lèvres. « Je me nomme Shojiro, samouraï et protecteur. Et j'aimerai que vous m'appeliez par ce nom. Je ne suis qu'un homme après tout.
J'imagine bien qu'il est difficile pour vous de ne pas me considérer comme autre chose qu'un étranger. Et c'est bien normal. Toutefois, j'espère que cela changera. Nous sommes parti pour vivre ici pendant un long moment mon groupe et moi; et j'aimerai que le village nous voit comme des voisins. Mais en attendant que cela se fasse, rien ne nous empêche de faire connaissance et de nous entraider. »
Shojiro fit quelques pas en avant. « Comme vous devez le savoir, nous avons résolu le problème du monstre qui s'attaquait à vos récolte et à votre bétail. Je ne suis pas vraiment un expert en la matière, aussi j'aurai bien du mal à vous expliquer en détails l'origine de ce monstre.
Mon domaine d'expertise est plutôt la guerre. J'ai reçu une formation de samouraï, de droiture, de discipline. C'est pourquoi je suis devant vous aujourd'hui. Je sais qu'il peut être difficile de faire confiance à un étranger; mais tout comme vous, je vis ici désormais. J'aimerai donc vous enseigner ce que je sais. Je parle d'entrainement au combat et à la tactique; de fortification du village par des moyens simples mais efficaces. Pas pour faire la guerre bien, mais pour défendre ce village; pour défendre ses proches, pour défendre sa vie. J'ai constaté que ce pays est dangereux, et vous avez eu le courage et la force de survivre en ces lieux; mais il vous faut faire plus. Survivre ne suffit pas; il faut vivre. »
Shojiro s'inclina respectueusement devant les homme, comme on lui avait apprit. « Je ne suis pas là pour vous donner des ordres; mais pour vous offrir mon aide et mon expertise. Je ne juge aucun d'entre vous et ne le ferai jamais. Si certains ont des remarques ou des questions, je tacherai d'y répondre le mieux possible. Et j'aimerai avoir votre avis sur moi, et sur ce que je viens de vous dire. » Le samouraï se releva, le regard droit, attendant que l'un des hommes prenne la parole.

Shojiro prêta attention aux différentes interrogations. Il était normal que le peuple de Yin-Se se pose des questions.
La samouraï tira a nouveau sur sa pipe avant de répondre. « Vos questions sont fondées, et je vais tâcher de vous répondre aussi clairement que possible. » Il se tourna en premier vers le patriarche de la famille Wei. « C'est vrai. Nous avons été envoyés ici pour gouverner cette contrée. Mais quel étranger peut espérer gouverner une population d'un claquement de doigts?
Le Prince Shue Huang du Lingshen nous a mandaté afin d'apporter paix et protection, et de devenir les dirigeants de ces terres. Je ne parlerai pas au nom de mes compagnons, mais pour ma part, c'est se que je compte faire. Gouverner certes, mais pas avant d'avoir été accepté en tant qu'habitant de cette contrée.
J'ai été élevé et éduqué dans le respect de la hiérarchie et des règles, chacun avait sa place entrevoit d'y tenir. Et clairement, je n'avais aucun avenir prometteur. Et je suis ici pour cela. Forger mon avenir comme je l'entend, et vous aider à forger le votre pour qu'il soit le meilleur possible. »

Shojiro se tourna ensuite vers Tiang Ju. « Je peux vous assurer que ce monstre ne pourra plus vous nuire. Nous l'avons vaincu et détruit par les flammes. » Il réfléchit quelques instants, essayant de se souvenir des connaissances de ses compagnons. « C'était un esprit Oni. Ces créatures sont perverses et vicieuses, et peuvent représenter un véritable problème à une communauté. Et en effet, la traque ne fut pas simple, et nous avons pu constater la dangerosité de ces contrées.
Et c'est pourquoi je suis ici aujourd'hui. Vous avez survécu au milieu de dangers constants. Mais comme je lai dit; survivre ne suffit pas, il faut vivre. N'importe qui peut se faire attaquer, que se soit au village, dans les rizières ou dans les bois. Je veux vous offrir plus qu'un simple entraînements de volontaires. Je veux vous permettre de vous protéger.
Je ne pourrais pas vous dire si une autre créature dans ce genre attaquera un jour ce village. Mais je prévois toujours le pire. Voila pourquoi il faut que vous vous préparez. Voila pourquoi je suis là. »

Pour finir, le samouraï se tourna ver Kung Jun. « Je suis conscient que vous n'êtes pas des soldats de carrière, que votre vie ici implique de nombreuses choses. Ce que je vous propose est simple.
Premièrement, je vous offre mon expertise militaire. Que ce soit cet hiver pour ceux qui partent pour la trappe, ou maintenant pour les autres. Un entraînement quotidien, des exercices simples mais efficaces. Tout cela dans le but de vous rendre meilleur et plus efficace dans la protection de vos foyers.
Deuxièmement, je vous offre mes connaissances tactiques. Cette attaque du village a prouvé que vous pouvez être vulnérables. Le danger est partout, qu'il se présente sous les traits d'un monstre perfide ou d'un prédateur féroce. Je n'ai pas la prétention de pouvoir rendre cet endroit sans dangers, mais je peux vous montrer comment réduire les risques; et oeuvrer avec vous pour améliorer les défenses du village. »

Shojiro regarda chacun des hommes et des femmes présents devant lui. « Je propose, j'offre; je n'impose rien. Je suis un samouraï. Je suis un protecteur.
Ma vie est en accord avec les vertus du bushido. Je veux vous offrir ces vertus; que ce soit par mon être, par mes actes, par mes paroles, par mes connaissances, ou par leur enseignement. Je serais honoré que vous acceptiez. » Shojiro mit un genou à terre, afin que les villageois voient qu'il ne se considérait pas comme plus grand qu'eux; et il attendit leur réaction.

Shojiro s'inclina a nouveau. « Je vous remercie de la confiance que vous m'accorder. Je saurai en faire honneur.
Appelez moi Shojiro-san, cela me convient très bien. »

Shojiro sourit aux miliciens. « Je ne vais pas vous retenir plus longtemps aujourd'hui. Ceux qui veulent, venez me voir demain matin, on commencera l'entrainement.
Pour ceux qui ne peuvent pas se libérer de leurs obligations, essayer de passer rapidement, afin que je vous montre quelques exercices que vous pourrez pratiquer sereinement.
Capitaine Xieng, merci encore.
Si vous avez des questions, n'hésitez pas, ma porte sera toujours ouverte. »

Si tu n'as rien à ajouter, je ne vois pas quoi dire d'autres.
Pour le downtime, je passerai les prochains jours (semaines) à entrainer la milice. Et si un des villageois veux en apprendre plus sur les samouraïs (voir même en devenir un), je m'occuperai de lui.

25 Rova - 16 Lamashan 4718
Musique - Shojiro-Sensei


Les trois semaines suivantes furent...très intenses pour Shojiro. Il aida de son mieux les autres gouverneurs et les habitants de Yin-Se à entreprendre les travaux du bastion, et cela n'était pas une mince affaire...il lui fallu beaucoup de sueur, un peu de sang tant le travail était dur, et beaucoup de fatigue. Mais cette épreuve fut aussi pleine de satisfaction...car au bout de trois semaines, il était en bien meilleur état! Comme neuf aurait été une exagération, mais il était en aussi bon état qu'à sa construction. Les deux dortoirs avaient été nettoyés, de même que les deux chambres. Le toit de la salle commune avait été réparé, de même que les postes de garde, l'infirmerie, la cuisine et le bureau. Les murs de la réserve étaient à nouveau complets.
Les murs extérieurs avaient été reconstruits et les portes renforcées, et l'autel comme la statue du général Yang Chuanyu avaient été rénové. La femme en armure contemplait à présent un fort à nouveau en état d'accuellir une petite garnison.

Shojiro concentra le reste de ses efforts sur la milice du village, avec l'assistance de Jane. Il passa autant de temps que possible à entrainer les miliciens, et parvint même à instaurer un rythme d'entraînement quotidien pour certains d'entre eux. Ils progressaient bien, et à défaut d'en faire des troupes d'élites dignes des samouraï, il était confiant dans sa capacité à en faire des gardes efficaces. Kung Jun, en particulier, montrait des capacités hors du commun, et dépassait ses camarades en matière de condition physique et de discipline. Malheureusement, elle avait refusé de partir avec sa famille pour la saison de la trappe, ce qui n'avait pas manqué d'entraîner certaines tensions...mais le jeu en valait la chandelle!

Lorsque les miliciens n'étaient pas disponibles, Shojiiro mit tous ses efforts dans la construction d'un dojo...enfin, pour être exact, il mit ses efforts à rassembler ce dont il aurait besoin pour construire le dojo. Il prêta assistance aux villageois plus qualifiés que lui dans le bâtiment, gagnant en échange de son travail du matériel et des promesses d'aide. Il avait rassemblé du bois, de la toile, et presque tout ce dont il aurait besoin...et les villageois avaient promis de l'aider. La construction pourrait bientôt démarrer. Il jeta un regard au mannequin d'entraînement qu'il avait bâti lui même. Bientôt, un véritable dojo se dresserait là.

Le village gagne une équipe de cinq Gardes (1 niveau de combattant, outre leurs professions respectives, l'autre moitié de la milice n'est pas encore assez douée), et il manque à Shojiro 3 points de Travail (ce qui représente un ou deux jours d'efforts), et la construction du dojo pourra commencer! Ca prendra 20 jours.

Modifié par un utilisateur samedi 14 juillet 2018 16:23:12(UTC)  | Raison: Non indiquée

Shojiro était fier des miliciens, et plus particulièrement de Jun. « En effet. » Le samouraï observa la jeune femme avec attention. « Comme je vous l'ai déjà dit à tous, merci de la confiance que vous me portez. J'espère que je suis à la hauteur de vos attentes.
Mais ce n'est pas pour cela que je voulais te voir. »
Shojiro dégaina son katana et regarda la lame entretenue avec soin. « Vous avez tous fait d'énormes progrès, et Yin-Se est désormais mieux protégé. Mais tout le monde n'est pas sur le même pied d'égalité.
Quand j'étais jeune, on a jugé que j'avais un plus grand potentiel que d'autres; et c'est pourquoi j'ai été formé. Cela entrait également dans les traditions familiales. Je sais que tu es dans une situation bien différente de la mienne. Tu n'es pas issue d'une famille noble, tu as apprit à ne dépendre de personne, tu possèdes des qualités que je n'ai pas et que je n'aurais jamais. »
Shojiro regarda Jun. « Voudrais-tu devenir samouraï? » demanda-t-il simplement.

Shojiro regarda attentivement Jun. « Être samouraï peut se résume en sept mots. Droiture, Courage, Bienveillance, Respect, Honnêteté, Honneur et Loyauté. Et tu possèdes déjà la plupart de ses vertus.

Ton courage n'est plus à prouver; tu vis dans une région hostile et tu n'hésites pas à partir seule dans la nature si besoin.
Tu m'as accepté dans ton village, et tu m'as accordé ta confiance, cela prouve ta bienveillance.
En demandant au Capitaine Xieng si tu pouvais me considérer comme son égale, et en m’appelant Shojiro-san, il est clair que tu fais preuve de respect.
Même si je ne te connais pas beaucoup, je n'ai aucun de mal à imaginer que tu est loyal envers ta famille et ce village.
Par ces questions et ton incertitude, tu démontres une forme d'honnêteté. »

Shojiro sourit à la jeune femme. « Tu vois, tu es déjà en bonne voie.
Pour ce qui est de l'entrainement et des règles à respecter, cela est en parti vrai. Oui il est préférable de commencer jeune, mais ce n'est pas une obligation. Et oui il y a un code de conduite à respecter. Mais cela n'est pas juste un code, c'est également une manière de vivre. Être samouraï demande d'être en accord avec le bushido, et d'être en accord avec soi-même.
Et comme toutes rumeurs, il y a forcément une part de vérité, mais ce n'est qu'en vivant la chose que l'on se rend compte de se que c'est. »

Le samouraï remit son arme au fourreau.« Quelque soit ta réponse, prend le temps.
Accepter ou refuser n'est pas une décision facile à prendre. »

Shojiro sourit à la jeune femme. « Prend le temps qu'il te faut. Comme tu l'as compris, suivre cette voie demande un engagement long et durable. Ce n'est pas une décision à prendre à la légère. »
Le samouraï regarda l'horizon, et le soleil couchant. « Rentrons maintenant, il se fait tard. Bonne nuit Jun-deshi. »

Je n'ai rien à ajouter pour le moment. On va se concentrer sur les fils communs.

« Shojiro-Dono » acquiesça la magicienne.

Minkaien « Je ne serais pas venue si ce n'était pas pour cette raison.

J'aime beaucoup apprendre les langages des autres peuples. Je parle 8 langues : Le Tien, le Minkaien, la langue des dragons, celle des profondeurs, celle des abysses, le sylvestre, le toileparler, et la langue du peuple de mon clan : l'aranea. Nous n'avons rien de ces monstres féminins hybrides. Nous sommes en guerre contre elles. Nous sommes des araignées intelligentes et métamorphes qui sont souvent dotées de pouvoirs magiques. Je n'aime pas communiquer là dessus. Mais mon frère Wang Tian s'est dévoilé... Encore... C'est donc un point dont je ne peux vous laisser dans l'ignorance, car vous êtes notre stratège. Et si l'ennemi dispose d'une information, je dois vous mettre en position d'en connaitre si c'est à ma portée.

Et vous alors dites-moi ? Est-il commun à tous les samourais de votre clan d'entrer dans la rage dont j'ai été témoin lorsque je vous ai rencontré ? »

« Le prince a fait attaquer notre demeure et a fait tuer notre père par caprice. Je n'aurais laissé aucun des miens sur place. Wang Tian, je pensais avoir ajouté le nom d'un aranea nommé Li Cai... Nous nous étions perdus depuis notre naissance. Mais l'avoir retrouvé ne m'enchante guère lorsque j'imagine par quoi il a du passer. La mort aurait sans doute été préférable à ces crises de folies dont il nous gratifie. Ne voyez aucune cruauté là dedans, seulement de la pitié.

Une jorogumo ressemble autant à une araignée qu'un géant ressemble à un être humain, qu'un nagaji ressemble à un vishkanyas ou que nos amis hommes-rats ne ressemblent à un rat sanguinaire... La forme normale d'une jorogumo c'est de ressembler à une humaine avec huit pattes qui lui sortent du dos. C'est ce que nous avons vu cette après-midi. La forme de base d'une aranea c'est d'être une araignée. Nous n'avons pas besoin de parasiter d'autres races pour survivre. Nous avons des hommes parmi nous. Nous ne pondons pas nos œufs dans les cadavres de nos ennemis. Il s'agit de nos ennemis mortels. C'est d'ailleurs pour les combattre que nos ancêtres sont venus parmi l'humanité. Mais croyez bien que je conçois le parallèle que vous établissez entre une araignée un peu magique et une parodie aberrante d'araignée. N'ayez cependant aucune crainte, vous ne trouverez pas d'alliés plus fiable dans le combat qui vous opposera à elles. Comme je l'ai dit, c'est une de ces créatures qui a tué notre mère.

Vous avez raison... Nous nous sommes rencontrés autour d'une affaire il y a longtemps : un lieu de culte dédié au Général Susumu ou je dois reconnaître que vous avez fait montre d'une démonstration martiale impressionnante pour détruire quelques paysans. Vous n'aviez surement pas vu que j'observais... Cela dit vous étiez loin du style de combat que je vous connais. »

La capitaine Jun Xiaolong a fait état de problème posés par vos talents. Je soupçonne les deux affaires d'être liées par la même part d'ombre mais je n'en dirais rien.

« C'est bien la raison pour laquelle j'ai pris le pari de parler dans une langue que vous seul deviez connaître. Pour le reste, je respecte votre silence. Bien que je crains du coup que ce que j'ai entre-aperçu n'ait les mêmes effets sur nos alliés et notre respectable population.

Nous ouvrons la ville à toutes les races. Des araignées viendront aussi... Des araneas bien évidement... Et pourquoi pas des araignées-garous ou des driders du sous-monde ? Il y a bien d'autres créatures arachnéennes que les Jorogumos.

J'ai d'ailleurs écris à un autre clan aranea qui travaillait pour nous à Gaotung. Et vous... Demanderez-vous à des gens de votre clan de nous aider ? »

Modifié par un utilisateur dimanche 5 août 2018 15:30:04(UTC)  | Raison: Non indiquée