En attendant l'arrivée de la caravane, ils s'organisèrent peu à peu. Ameiko entra en grande discussion avec le leader des survivants, discutant des détails de leur voyage commun avec l'aide de Quoovar et Yogo.


Quoovar s'éclipsa quelques instants pour rejoindre Kelda. Cette dernière avait l'air sérieusement anxieuse, mais elle prit la main du demi-elfe, et se concentra. Un flash de lumière enveloppa ses mains, alors que la plaie du blessé qu'elle était en train de soigner se mettait soudain à fumer. L'homme s'arqua avec un cri de douleur, mais se calma bientôt, et la plaie s'était refermée sous la magie de Kelda, même si le processus avait été aussi brutal que douloureux, mais efficace. Peut être une manifestation de la nature de l'entité qui lui prêtait ces pouvoirs?
Incrédule, elle se tourna vers Quoovar en balbutiant, alors que le blessé reprenait son souffle et tâtait son abdomen d'un air plein de surprise.
« Je...j'ai réussi? J'ai réussi! Tu as vu ça? Je peux aussi guérir! »

Hoshin s'était éloigné sur la steppe, empruntant un cheval et suivant les instructions de sa guide. Cette dernière avait une connaissance de la steppe que n'égalait que sa difficulté à parler un langage que Hoshin comprenait. Elle avait secoué la tête en indiquant sa blessure à l'épaule.
« Non, mais pas tirer à l'arc. Sinon, pouvoir pister renards, lapins, petits animaux. Peut être cerfs si chance. »
Ensemble, ils parvinrent à ramener une quantité raisonnable de gibier, assez pour aider à nourrir une partie de leur convoi pendant les deux jours qui les séparaient de la ville.

Aloïs, quand à lui, examinait le reste du campement. Il n'y avait pas de trace de corps ou de chevaux, mais il retrouva tout de même quelques détails intéressant. Notamment, il pu confirmer qu'il y avait une trentaine d'assaillants. Il confirma aussi qu'ils montaient des chevaux de guerre, cuirassés, d'après la profondeur des empreintes. Et enfin, il récupéra un morceau d'O-Yoroi, de couleur bleu-vert, la même que celle des soldats rencontrés dans la Couronne, et un wakizashi. A la base de la lame, il portait un idéogramme, indiquant "Typhon". Aloïs ignorait ce que cela signifiait, mais cela paraissait confirmer que les assaillants étaient bien des soldats de Minkai.


Le reste de la caravane les rejoignit alors que le soleil était en train de redescendre, et Ameiko leur expliqua rapidement son plan. Bien sûr, les avis étaient partagés. La plupart des assistants de Sandru et Sandru lui même étaient en faveur d'aider les Tien-La, mais les conducteurs, certains des gardes, et surtout Kuro et Kurimi étaient contres, tout comme Shalelu. Koya était pour, et Hibana également...
Bref, les avis étaient divisés...mais finalement, ce fut Ameiko qui l'emporta. Elle accepta de prendre toutes les précautions jugés nécessaires par les plus méfiants, mais resta intraitable.

Ayant chargé les plus mal en point dans les chariots, et aidés les blessés de leur mieux, ils se remirent en route tant bien que mal. Ils avaient récupérer du matériel dans le campement, une ou deux yourtes qui avaient survécu à l'incendie, des ustensiles, des tapisseries, du matériel d'équitation, des arcs, des flèches, tout ce qu'ils avaient pu sauver. Ce n'était pas grand chose, mais peut être assez pour qu'ils puissent reconstruire quelque chose en vendant cela à leur arrivée en ville.

Pour l'instant, la caravane reprit son chemin, en direction d'Öndor-Khana.


25 Lamashan 4716 - A proximité d'Öndör-Khana

Musique - Le Vent des Steppes

Contrairement aux inquiétudes de certains des caravaniers, le trajet se passa sans trop d'encombres...Les blessés plus légers s'efforcèrent de donner un coup de main aux caravaniers autant que possible, aidant à chasser un peu de gibier, à trouver des baies et quelques ruisseaux où l'on pouvait pêcher. En tout cas, tous prirent le temps de remercier individuellement chacun des caravaniers, les assurant qu'ils faisaient honneur à leurs ancêtres et priant que les vents de la steppe les guident jusqu'à leur destination.

Le lendemain de leur rencontre avec le village en ruine se déroula de façon assez monotone, mais le lendemain, dès le milieu de matinée, ils virent les murs d'Öndör Khana se dessiner à l'horizon. A mesure qu'ils s'approchaient, la cité devenait de plus en plus imposante... En milieu de journée, elle barrait un bon quart de l'horizon. Ils n'étaient plus seuls également. D'autres convois se dirigeaient vers les portes massives qui leur faisait face, au bout de la route, de même que plusieurs tribus nomades, avec leurs chevaux et leurs tentes. Peu à peu, les alentours paraissaient de plus en plus peuplés.


Finalement, arrivé à une heure de la ville, un groupe de cavaliers vint à leur rencontre. Pas des maraudeurs Tian Min, comme ils avaient pu le craindre, mais un groupe de guerrier Tien La, chevauchant comme le vent, arc dans le dos et cimeterre au côté. Ils étaient une douzaine et arrêtèrent leurs montures juste devant la caravane.
Leur leader, un homme solidement bati au crâne rasé, à l'exception d'une mèche flottant au vent, leur lança un ordre dans un Tien beaucoup plus fluide que celui des réfugiés qui voyageaient avec eux.
« Halte là, voyageurs! Vous arrivez à Öndor-Khana! Qu'est ce qui vous amène dans la Cité des Murs? »

Quoovar laissa Ameiko prendre sa décision comme elle l'entendait : il avait dit ce qu'il avait à dire.

Il fut agréablement surpris de la maîtrise de Kelda de ses pouvoirs. Elle avait grandi en maîtrise et en connaissance de ses pouvoirs. Elle n'avait plus besoin de lui ni de la solution d'urgence qu'ils avaient trouvée. Malheureusement, une petite voix en lui lui disait que ça ne serait pas toujours le cas...
Il était content qu'elle progresse ainsi, et que la nature de ces pouvoirs se confirmer de plus en plus : la divinité d'Osirion liée à la protection, aux flammes et à la guérison. Un étrange mélange de son point de vue, mais quitte à avoir un lien avec une divinité, autant que sa mentalité se rapproche de la sienne, n'est-ce pas?



Arrivant devant les murailles d'Öndör Khana, il dut se résigner à voir que celles-ci étaient impressionnantes. Après, dans des steppes ouvertes et au milieu de tribus farouches, la possession de muraille imposantes s'expliquait d'elle-même. Après le stress de la vue des guerriers venant vers eux, Quoovar fut un temps rassuré de voir que c'était des guerriers de la cité.

Il s'avança alors, sachant que c'était son rôle de commencer les présentations de la meilleure des manières. Il répondit dans un Tien tout aussi fluide. Il évitait les mots trop complexes, sachant que les deux utilisaient une langue véhiculaire pour les deux.

« Holà vaillants défenseurs des murs. Nous sommes une caravane marchande venant de la lointaine Varisie de l'autre côté de la Couronne du Monde pour abreuver la Cité des Murs en tissus et autres marchandises exotiques et introuvables dans votre fougueuse et fière contrée. Nous arrivons tard dans la saison, ayant eu de nombreux problèmes sur le chemin, mais nul doute que les marchands et la noblesse de votre grande Cité trouveront de nombreux objets à leur goût dans nos étals une fois que nous serions rentrés sous la protection des Murs. »



Désolé pour le message court, mais j'ai dû retaper mon message après un raccourci clavier malencontreux...

Sitôt arrivé dans la cité, Quoovar s'est muré à nouveau dans un silence timide, observant et doutant de chaque silhouette qui passait près d'eux. Quand Amaya demanda ce qu'ils allaient faire, cela fit comme si elle brisait un enchantement.

« Je n'ai pas confiance en cette ville. Trop ouverte, trop cosmopolite, trop de monde. Je pense qu'il faudrait s'installer tous ensemble quelque part et continuer à faire des tours de garde. Je gage que le Régent de Jade doit avoir des agents dans la Cité, et il va sans doute être rapidement au courant de notre arrivée ici. C'est donc un endroit potentiellement dangereux. J'aimerai aller de mon côté explorer sous un déguisement la ville et voir si le Régent est déjà présent ici ou pas. Je me ferais passer pour un marchand du Minkai et essayer de trouver des informations. Il faut aussi qu'on trouve des marchands pour écouler notre marchandise, je pourrais m'enquérir à ce propos en même temps. Qu'en dites-vous ? »

Hoshin hocha la tête. Il rejoignait l’inquiétude de ses camarades, quant aux dangers d’une telle ville par rapport à leur nécessité de rester discrets. Un détail le chiffonnait dans le plan de Quoovar.

« Si tu te fais passer pour un marchand minkai qui veut écouler des produits d’une caravane d’étrangers, ça ne va pas ruiner ta couverture ? »

Il resta pensif quelques instants. Il avait déjà eu sa dose d’auberges et tavernes en tout genre, dans sa vie. En fréquenter une à peine arrivé ne l’attirait pas trop. Il irait plutôt y manger en soirée, en simple client. À moins qu’il ne profite de l’un des vendeurs de rue, qui devaient être légion dans cette ville. Il ne se voyait pas davantage s’occuper des papiers pour la caravane : ce devait plutôt être le rôle de responsable du convoi. Cependant, il pouvait au moins se rendre utile.

« Je pense accompagner celui ou celle qui ira chercher les saufs-conduits pour poursuivre le voyage. Ce sera l’occasion de récolter des renseignements sur ce qui nous attend sur la route, ainsi que sur l’état de la région, plus globalement. »

La ville qu'il foulait à nouveau ne lui avait pas manqué. Non qu'elle fut détestable. Loin de là. Mais il avait toujours eu du mal avec ces masses grouillantes de gens qui erraient, se mélangeant de façon désordonnée. Cela contrastait avec les villes qu'il avait connu plusieurs vies durant, sous les signes du soleil, de la lune, et de l'ordre.

« Je partage ta prudence Quoovar. Après les jours éreintants passés, je ne pense pas qu'attendre un peu ici soit très risqué. Fais néanmoins bien attention. Je peux si tu le souhaites faire venir Bayushi avec toi, il peut tenir dans ta poche, et sait se rendre invisible. Si il lui arrive quelque chose ou s'il sent quelque chose d'étrange, je le saurai. Ce qui m'en dira autant sur s'il t'arrivait quelque chose. Mais ... je sais que tu aimes travailler seul. La décision est tienne. » dit-il en inclinant la tête.

Il s'approcha du demi-elfe et lui dit doucement. « Tu n'as pas à te sentir responsble de tout le monde, tu sais, Quoovar. Nous pouvons tous porter chacun notre propre fardeau, à tout le moins. Je n'ai besoin que de deux heures par nuit, pour récupérer. Si tu as besoin d'aide, je ferai sans doute mes exercices sur les toits, dans le coin. Sois prudent toi-même, oiseau-de-nuit. »

Il fut déçu lorsque Ulf confirma son retour. Le départ d'un homme qui mangeait comme quatre était toujours une tragédie pour ses plats. « Ton auberge me convient, Ulf. Tant que ce n'est pas la chambre à prix d'or, hihihi ! »

Yogo s'approcha vers Ulf pour lui serrer la main, geste qu'il pratiquait exceptionnellement.

«  Merci pour tout Ulf. Je ne vous ai pas accompagné depuis le début mais nous vous devons beaucoup. En guise de remerciement, j'aimerai que vous acceptiez cette bourse. Oh, pas pour le voyage, car cela vous donnerait de ne pas avoir soldé votre dette. Non, plutôt pour les nombreux conseils de survie que j'ai découvert grâce à vous. J'espère que d'autres routes ouvertes grâce à nous nous permettrons de nous revoir. »

Je lui donne 100 po

Le petit Bayushi vint donc se mettre dans la poche de Quoovar, afin d'avertir Yogo de tout danger.

Bien qu'il n'était pas du genre à se plaindre, Yogo était soulagé de profiter d'un peu de confort. Un peu seulement, car il n'y avait pas assez de chambres pour tous. Il proposa immédiatement.

«  J'irai faire une sieste dans l'une des chambres, et je veillerai chaque nuit, ça sera plus prudent pour les caravanes, et ça permettra à une personne de plus de dormir au chaud. Ils n'auront qu'à faire un roulement. Mais avant cela ... j'accompagnerai qui en aura besoin. »

« Oh, je sais que tu fais tout mieux que nous autres, la nuit, Quoovar, hihihi ! Mais tu as bien dit que tu serais plus tranquille si nous autres restions groupés. C'est que tu t'inquiètes pour nous, oiseau-de-nuit. Tu n'as guère à t'inquiéter de mes activités nocturnes, crois-moi ! » Un large sourire avait découvert ses dents noircies.

En parvenant à l'auberge, Hoshin s'était avancé avec naturel parmi les tables, scrutant les mets et boissons déjà servis. Lorsqu'il commanda, il sut ainsi poser les questions sur les plats qu'il ne connaissait pas, se renseignant sur leur goût ou leur provenance. Curieux et ouvert aux nouvelles expériences culinaires, il en commanda un, parmi ceux-là.

L'intervention de Yogo était généreuse et sensée. Il trouva l'idée à son goût et la reprit à son compte. « Je n'ai besoin que de deux heures de sommeil, chaque nuit. Je resterai dormir dans les chariots, à la réflexion. Un rien me satisfait. Et puis ainsi, je pourrai me livrer à mon entraînement quotidien sur le plancher des vaches, ce qui vaut peut-être mieux... Tout en libérant un garde, lequel pourra ainsi profiter du confort de cet endroit. »

Il confirma à Ameiko qu'il l'accompagnerait le lendemain.