Elyse observa l’assemblée alors que le second met était dévoilé. Bon, observe et analyse… Comment manger ça, à quoi font-ils attention ?

Elle mangea en suivant l’exemple à nouveau d’une personne à table qui semblait maîtriser son sujet, prenant parfois des pauses pour parler.

«  Le problème est le suivant, c’est que si la populace attend le déclin complet de la famille Thrune, leur abandon… Elle peut attendre longtemps car ils sont trop fiers, ne se rendent compte de rien. Et ils se battront même au sol, causant tout autant de dégâts de par leur désespoir et en sachant ce qu’ils risquent en cas d’échec.

Et donc la situation ne peut être QUE pire si les choses trainent… L’inaction est souvent la pire des choses en déclin. La seule chose positive que cela pourrait avoir c’est que leurs suivants diminuent en nombre… Alors autant accélérer ce processus non ?  »



=> Diplo 31 je préfère...

Modifié par un utilisateur jeudi 7 février 2019 10:18:35(UTC)  | Raison: Non indiquée

Musique - Dîner chez la Reine des Délices


Elitu sourit et renchérit.
« Oui, c'est douloureux, et des fois, je dirais même qu'il n'est que plus important qu'une telle transition se fasse dans la douleur. Trop facilement gagné, et les gens oublient ce pourquoi ils se battaient, considérant ce qui est le fruit d'une victoire comme un acquis leur étant du. Et puis, ça forge aussi le caractère, d'un individu comme d'une nation. En voulant toujours éviter la douleur, on se prive d'opportunité de croissance. D'ailleurs, je dirais même que le sang est nécessaire à toute révolution! La révolution ne peut pas être civilisée si elle veut être courronnée de succès. Laisser une trace du régime précédent, et c'est une garantie de tension sans fin. »


Anca grimaça et rétorqua.
« Je ne peux pas vous laisser dire ça! C'est barbare, comme raisonnement. Certes, la violence est malheureusement inévitable, mais elle devrait être réduite au minimum et aussi limitée que possible, justement pour éviter de laisser des rancoeurs qui dureront des siècles. Pas vrai? »
La varisienne parcourut l'assemblée, cherchant du soutien.

Courge Galtane
Il s'agit d'une Courge Galtane, un plat récent inventé par des cuisiniers Chélaxiens vouant une certaine animosité à Galt et à sa tradition révolutionnaire forcenée. Elle se consomme en ouvrant le haut pré-découpé de la courge pour y verser la sauce, avant d'utiliser la cuillère pour récupérer la chair à l'intérieur. Rien de bien compliqué...mais la sauce elle même est très épicé, et il est considéré comme un faux pas de manger le pain, prévu pour apaiser les épices en vue du prochain plat, avant d'avoir fini la courge.
Vigueur DD15 pour résister aux épices de la sauce.

La plupart d'entre vous ont déjà passé leur jet, mais Dorian à la bouche en feu, ce qui lui laisse l'option de manger le pain blanc ou de subir un -4 à ses tests sociaux pour la suite du plat.

Gravius ne savait trop quoi rajouter après l'intervention des autres convives et de Dyrza. La souffrance, la violence, la liberté trop facilement gagnée, les rancoeurs, tout ça, c'était le terrain de Caliban alors que lui n'avait pas toujours réfléchis aussi loin. En revanche, un vétéran du culte de Milani devait en connaître un rayon dessus et devait pouvoir présenter des arguments imparable lors de pareille discussion.

Étant assis à côté de lui, il envoya un coup de coude discret à l'inquisiteur afin qu'il défende leur cause et apporte plus de poids à leur délégation.

Gravius écouta la réponse du vétéran d’abord avec attention, puis d’une oreille distraite ensuite en voyant leur plus jeune membre commencer à gigoter sur place. Mais oui ! La sauce relevée ! J’adore ça, mais j’avoue que ça n’est sans doute pas du goût de tout le monde… pensa l’acteur avec du retard.

Réfléchissant à ce qu’il pourrait faire pour aider son compagnon d’armes, il exclue d’emblée le verre d’eau. Quiconque avait la langue en feu pouvait soulager la douleur le temps de boire de l’eau. Mais la douleur allait repartir deux fois plus vive. La vraie solution se retrouvait dans les aliments. C’est eux qui pouvaient durablement calmer la douleur. Une boisson onctueuse comme du lait ou de la crème pouvait également faire l’affaire, mais en pareille circonstance, est-ce vraiment une solution envisageable ?

Observant les autres invités autour de la table, il essaya de noter une autre personne qui se trouverait dans la même situation fâcheuse que leur jeune ami afin de détourner l’attention vers celle-ci. Et son oeil sembla noter un ton bien plus vif chez Xosak Zabrini qu'il ne l'était avant que ce second plat ne soit servi.

Avant que Dorian ne se trahisse ou que quelqu'un ne remarque son trouble, il prit son air le plus innocemment étonné avant de se pencher en avant vers Zabrini et glisser avec le plus de sollicitude possible : « Sir Zabrini ? Quelle chose vous trouble à ce point que vous en ayez les larmes aux yeux ? Vous aussi vous pensez au petit peuple ? » Puis sans lui laisser le temps de répondre, il enchaîna avec une surprise grandissante. « Oh, pardon. Je comprends.C'est donc la soupe, c'est ça ! Tenez, prenez un peu de pain. Ça calmera la brûlure. » lança t-il sur une note pleine d'inquiétude.

Bien sûr, tout bon convive savait que manger du pain relevait d'une faute de goût certaine. Mais lui espérait faire tomber le noble dans ce piège afin d'éviter à Dorian de faire la même erreur, et surtout de se faire remarquer par la même occasion pour une mauvaise raison.



psychologie à 14 me permet de voir que Xosak Zabrini se trouve dans ma même situation que Dorian. Et beau parleur me permet de garder le meilleur bluff des deux essais

Modifié par un utilisateur lundi 11 février 2019 22:55:50(UTC)  | Raison: Non indiquée

Elyse souriait en voyant le plat arriver, mais encore une fois elle ne comprenait pas ce qu’elle mangeait. Elle décida alors de prendre la parole pour gagner du temps et voir comment les autres s’y prenaient…

«  C’est une bien bonne question. Je pense que la religion est indispensable, comme nous le savons tous il n’est pas possible de nier l’existence des divinités, de par les signes de leur existence et de par la réponse à des prières.

Mais je peux concevoir que l’on décide de n’en prier aucun, de là à considérer la prière comme un pêché je n’en sais rien. Une prière dans un but égoïste en est un, peu importe la divinité.

Et pour répondre directement, le pire péché est pour moi soit le meurtre de sang-froid d’un innocent si on veut penser à un acte bien précis, mais je trouve que l’inaction alors que l’on voit les autres en souffrance l’est tout autant. Surtout quand on sait que notre aide pourrait leur être salvatrice, je ne parle pas d’un suicide évidemment.  »

Elle ne savait pas comment leur hôte prendrait ses paroles mais elle avait parlé franchement.

Gravius avait offert un sourire poli après s’être rassit, satisfait de savoir qu’il avait pris l’avantage sur un adversaire et que Dorian ne s’était pas fait remarqué grâce à cette manoeuvre de sa part. Il était prêt à continuer sur sa lancée en abordant le sujet suivant lancé par leur hôte qui annonçait là un sujet moins sérieux. Puis, il comprit qu’on parlerait de religion. Il pensa alors au sujet précédent et à Caliban. Moins sérieux ? En quoi est-il moins sérieux ?! On a un inquisiteur avec nous qui tire sa magie et son énergie de la foi qu’il accorde à une déesse. Elle est tombée sur la tête si elle croit que le sujet est « moins sérieux ». Mais la réponse de l’inquisiteur le laissa circonspect. Gravius aurait pensé que la foi et la religion étaient une affaire vitale pour lui. Que sans l’une, l’autre était caduque. Or la foi relevait d’une question majeure : celle de l’abandon volontaire de croire en son propre destin et de s’en remettre à un être supérieur qui nous guidait par ses actions. C’est la raison pour laquelle l’acteur avait toujours eu du mal avec cette question. Il ne se sentait pas capable d’abandonner intégralement et irrémédiablement sa volonté de choisir par lui-même la voie qu’il voulait emprunter dans sa vie.

En revenant au repas, il prit cependant du recul et se dit que la réponse de Papi était de nature à arrondir les angles pour plaire à leur hôte et à satisfaire son ego.

Il continua tout de même de réfléchir intérieurement à la question. Avant sa rencontre avec Shensen, le sujet de la religion était effectivement un sujet balayé d’un revers de main ou par une pinte de bière. Il préférait laisser le sujet des religieux aux religieux. Mais depuis sa conversion et cette relation ambiguë et compliquée qu’il entretenait avec la cantatrice, il s’était surpris à croire plus régulièrement. La fleur de l’aube avait montré sa force et sa capacité à répandre le bien. Les exploits qu’avait réussi à accomplir Shensen en utilisant les pouvoirs de la déesse l’avait par moment impressionné. Et lui-même avait déjà tenue plusieurs réunions secrètes à Kintargo pour pratiquer la foi à laquelle Shensen souhaitait le convertir. Aujourd’hui, il ne savait plus très bien où il se trouvait lui-même. Il croyait et voulait croire en Sarenrae car c’était un soutien qui l’aidait mentalement à tenir et à retrouver son amie. Mais il avait conscience que sa foi ne venait pas d’aussi loin qu’elle le devrait, qu’elle aurait du le prendre aux tripes afin qu’il n’ait même pas à se poser la question de croire. Mais tout ça était trop personnel. Il n’était pas prêt à le partager ici même devant X convives dont certains seraient des ennemis futurs.

Encore une fois, il préférait laisser ce terrain-là à Caliban. L’homme d’église était l’interlocuteur clé de cette partie du débat. Il pourrait certainement défendre ses positions face à Manticce.

Lui se concentra sur le plat qui venait d’être posé devant lui. La tiefline avait annoncé la viande, et lui s’était carrément frotté les mains en entendant cette annonce. Il sentait sa salive commencer à couler abondamment dans sa bouche quand il sentit l’odeur de la sauce épaisse accompagnant ce plat et il se pourléchait les babines de pouvoir enfin en déguster. Malheureusement, quelle ne fut pas sa surprise quand il découvrit une assiette vide une fois le couvercle relevé ! Il ne voyait qu’un peu de sauce habillant habilement l’assiette. Doutant un instant, il regarda leur hôte. Puis l’assiette. Puis leur hôte de nouveau, quand une fine odeur de viande atteignit ses narines.

Pris au dépourvu par cette odeur, il regarda autour de lui pour observer les autres invités. Mais personne n’avait encore osé toucher à son assiette. Gravius se concentra alors sur son odorat et compris qu’il avait sous son nez une tourte faite à partir de la chair de Traqueurs Invisibles. Celle-ci resterait donc invisible pendant quelques minutes après avoir été exposée à l'air, mais c’est justement le fait de pouvoir manger ce plat avant qu’il ne refroidissent et devienne visible qui donnait du prestige à son bénéficiaire.

Le jeune chélaxien prit donc une profonde inspiration pour montrer qu’il appréciait l’odeur du plat avant de rajouter, l’air extatique : « Magnifique, cette tourte ! » Il faisait ainsi d’une pierre deux coups. Il montrait non seulement à leur hôte qu’il connaissait la valeur de ce qu’ils avaient tous sous le nez, mais aussi qu’il était prêt à le déguster. Naturellement, les regards se tourneraient vers lui. Mais s’il était capable de déguster la tourte avec brio, alors lui et le reste des Corbeaux seraient les principaux vainqueurs de cette manche.

Voyant que les regards s’étaient effectivement tournés vers lui, il prit la fourchette et le couteau le plus à l’extérieur de son assiette et réussit à déterminer avec précision la forme de la tourte dans son assiette. Il commença alors par en découper une fine tranche avant de la porter à sa bouche. Le goût était assez atypique. Fort comme de l’ours… ou plutôt du sanglier à bien y réfléchir, mais tendre sous la dent comme de l’agneau. Réussissant à ne pas perdre le moindre morceau ni à en faire tomber à côté de son assiette dans la manoeuvre, il exulta intérieurement et pris son air le plus satisfait en usant de ses talents d’acteur pour féliciter son hôtesse. « Votre chef est un génie aux doigts de fée. C’est exquis ! »

Il continua ainsi à déguster ce met en y mettant les formes et en s’y sortant tout à la fois comme un chef. Il attendait de voir si d’autres que lui arriveraient à faire aussi bien que lui. Mais il voulait aussi voir si d’autres s’empareraient de la question de la religion pour connaître leur position à ce sujet. Avec un peu de chance, il pourrait doubler le nombre de points nouvellement acquis en mettant d’autres adversaires dans l’embarras ou en secourant des alliés potentiels, aussi bien dans l’épreuve de la dégustation que celle du débat.

Dyrza observait son plat, quelque peu perturbée. Gravius semblait l'aise, tout comme certains autres convives. La jeune femme ne savait pas par où commencer, ni comment.

Elle resta concentrée un bon moment, à fixer son plat, n'écoutant pas spécialement la conversation autour d'elle. Elle avait briller sur le premier plat, et là, deux d'affilés, elle se ridiculisait.
Elle repensa à leur mission. Les Corbeaux étaient là pour obtenir du soutien, et pour cela, ils devaient briller et impressionner tout ce petit monde. Et pour le moment, elle était celle qui s'en sortait le moins bien.

Dans l'esprit de la prêtresse, le flou s'installait. Elle pensait à leur mission, à ses piètres performances de ce soir, d'évènements qui lui étaient arrivés plus jeune, à leur base opérationnelle, à son enfance. Elle se sentait perdu.

Mais elle revint rapidement à la réalité et au moment présent. Des mots lui parvenaient aux oreilles. Religions. Pêché. Asmodéus. Résurrection.
Elle leva la tête, et regarda l'assemblée. Chacun y allait de sa petite théorie. La prêtresse resta quelques instants sans rien dire. Mais ce silence ne dura pas.
« La religion est un pêché, le meurtre est un pêché, nuire à autrui est un pêché, désobéir est un pêché, et j'en passe. Au yeux de certains, la vie en elle même est un pêché.
Un pêché pour quelqu'un sera une vertu pour un autre.
Pour parler de pêché, il faut connaitre la signification profonde de ce mot, de cette notion. Et peu de personnes en sont capable. Car pour comprendre ce que l'on considère comme un pêché, il faut en avoir fait l'expérience. Une expérience intime et profonde, si puissante qu'elle vous change à jamais. »
Le regard de Dyrza se porta sur Elyse puis Caliban, et enfin Anca. « Avez-vous tué de sang froid un innocent? Par pur plaisir?
Avez-vous regardé quelqu'un sans agir, sachant que cela allait lui nuire?
Avez-vous abandonner un enfant, votre enfant?
Si vous ne pouvez pas me répondre oui, alors la notion de pêché vous est étrangère. »

Dyrza regarda rapidement Manticce Kaleeki, avant de porter son regard sur les convives. « Les victimes d'un tueur en série allaient peut être devenir des tyrans et des chef de guerre, prêt à mettre le monde à feu et à sang pour leur gloire personnelle. Le soldat qui désobéi à son supérieur va se retrouver au cachot, et cela va peut être lui sauver la vie alors que son unité tombe dans une embuscade.

Le seul pêché qui existe en ce monde est la certitude.
Ceux qui ont cru en quelque chose; qui y ont voué leur vie, leur âme; qui aurait tout fait, tout accompli, étant sur de savoir se qui allait se passer. Voilà les véritable pêcheurs.
Avoir la certitude de quelque chose signifie forcément la déception, le malheur, la solitude. Car rien n'est sur dans ce monde, ni le temps qu'il fera demain, ni l'avenir de nos enfants, ni la survie des peuples. Rien n'est certains, tout n'est qu'incertitude.
Seul ceux qui ont vécu l'annihilation de leur certitude savent que c'est cela le véritable pêché. »

Psychologie DD29

Modifié par un utilisateur vendredi 15 février 2019 00:57:21(UTC)  | Raison: Non indiquée

Caliban fut d'abord surpris par les paroles de Dyrza.

Cependant au fur et à mesure de son intervention ses sourcils de froncèrent.

Lui qui était déjà certain de sa foi auparavant était maintenant un conduit de la volonté de sa Déesse Milani. Il n'appréciait pas que l'on vienne ainsi remettre en doute le fondement même de sa justice.

Cependant l'intervention d'Elyse l’empêcha d'ajouter quelque chose qui pourrait être mal prit.

Il entendit aussi un appel au plus profond de lui; comme si Milani elle même lui demandais de ne pas intervenir; que la seul chose qui importait était que lui y croie quoi qu'en pensent ou disent ceux assis à cette table.

Ooo Milani; pardonnez moi d'avoir douté de votre sagesse. Je suivrais votre volonté comme je l'ai toujours fait.

Il avait alors repris son visage serein comme il l'avais été depuis le début de ce repas et seuls quelques personnes fort attentives eurent put remarquer que quelque chose l'avais troublé.



Jet de volonté purement personnel qui aidera à orienter une intervention future (ou pas) de Caliban.
Note : Celui qui veut peut avoir remarqué que quelque chose à dérangé Caliban mais qu'il s'est très rapidement calmé. Pas de jet à faire; la décision est vôtre.

Modifié par un utilisateur vendredi 15 février 2019 14:26:05(UTC)  | Raison: Non indiquée

Gravius continuait à manier le couteau et la fourchette avec brio. Vidant son assiette avec la délicatesse d’un chat, la précision d’un chirurgien et la patience d’un sage, il continuait d’écouter également les échanges autour de la table. Comme il s’y attendait, il vit les convives prendre part au débat, chacun à qui mieux-mieux. Même les Corbeaux entre eux ne semblaient pas s’accorder sur une position commune. Pire ! Dyrza reniait carrément les propos de Caliban. A défaut de tomber d’accord, Elyse et Dyrza réussirent tout de même à défendre leur opinion avec brio. En comparaison, Papi semblait en deçà en cela qu’il n’avait que très peu développé son opinion - peut-être était-ce dû au plat qui semblait lui donner du fil à retordre ? - , et de ce fait comptait moins dans le débat que les autres. Heureusement, Anca Verrezian lui apporta son soutien.

Gravius retint des interventions extérieures que Anca se révélerait être une alliée précieuse pour peu que les Corbeaux d’Argent continuent de mener des affaires à Vyre, ou bien qu’elle touche à un commencer lié à leurs affaires et que Asmerru Krupt avait un passé martial très marqué et qu’il tenait encore aux valeurs qu’on inculquait dans ces corps armés. Quant à Elitu, elle éprouvait une répugnance certaine pour tout ce qui touchait à l’après-vie. Il y aurait peut-être matière à creuser. Gravius lui-même ne connaissait pas très bien les pratiques du culte d’Asmodeus, mais il ne doutait pas que ses zélotes les plus zélés pratiquaient la nécromancie. Encore une alliée potentielle à notre cause. nota t-il dans un coin de sa tête.

Il se demanda toutefois ce qu’en pensaient les autres, et en particulier Xosak Zabrini. L’homme était clairement un partisan des Thrunes. L’acteur se félicitait encore que le noble ait commis une faute de goût par sa propre intervention. Et il supputait qu’il aurait également des opinions contraires à celle des Corbeaux. Il lui lança donc un hameçon, en pensant user de la sympathie nouvelle de Xosak à son égard. « Et vous, cher Xosak, qu’en pensez-vous ? Croyez-vous comme notre aimable Elitu que la résurrection représente le plus grand péché qui soit ? Ou bien avez-vous une autre opinion sur le sujet ? »

Puis attendant que l’homme s’empare de la question pour y apporter une réponse détaillée sur un terrain glissant, il nota qu’encore une fois la tiannaise l’observait du coin de l’oeil sans piper mot, d’une manière différente de Dorian. Espérant que celle-ci interviendrait tôt ou tard, Gravius se promit de réussir à entendre sa voix d’ici à la fin du repas. Même chose des quatre derniers personnages, Kekza Zenk, Morvira Crispin, Strevian et l’homme à l’insigne, qui s’étaient révélés plutôt discrets pour l’instant. Arrivé en milieu de repas, il était temps de tomber les masques et de connaître les positions et intentions de chacun.

Dorian esquivait tranquillement la conversation écoutant les mots de chacun et se faisant une propre idée sur le sujet bien que cela le dépassait profondément. La pompeuse Elyse que Dorian n'avait pas encore cerné n'avait pas tord, l'inaction était un pêché majeur dans la déontologie du révolutionnaire et il ne fut par surpris que le vieux partage cet avis. Anca Verrezian parla sans attiré son attention, le jeune homme étant bien trop occupé à manger l'aile, la cuisse, enfin, quelque chose du plat qu'il avait toujours du mal à discerner. Il faillit d'ailleurs s'étouffer à cause du discours de Krupt et fut ensuite étonné par celui d'Elitu qui le fit beaucoup réfléchir.

Malheureusement, la logorrhée de Dyrza le sortit de sa torpeur métaphysique et il se demanda quand elle arrêterait de parler, sans compter Elyse qui vint rajouter son grain de sel en emmerdant profondément le jeune homme qui s'ennuyait à mourir. Il surprit Caliban qui se battait avec lui même et cela fit rire Dorian intérieurement. Heureusement Cornelius mettait l'ambiance et tentait des piques à leurs vis-à-vis les moins susceptible d'intéresser les Corbeaux.

La vision du pêché par Xosak était le comble de l'ironie à cette table et Dorian du se retenir d'exploser de rire en finissant son plat. Il leva ensuite les yeux au ciel lorsque la gnome Zenk parla et du acquiescer poliment lorsque Strephian évoqua le manque d'alcool.

Mais malheur, la Reine revint à la charge et accula le pauvre Dorian et la mystérieuse Tian entre deux débarras de couvert. Dorian échangea un regard avec la brune énigmatique, espérant qu'elle se change tout à coup en poule géante et dévie l'attention de toute la table. Dorian aurait aimé souffler. Aurait aimé partir en courant et en criant comme un demeuré si cela lui évitait de continuer ces conversations hautement inutile à ses yeux. Mais la mission prévalait et il se devait de leur faire manger une autre sorte de nourriture invisible. Il répondit en regardant Manticce dans les yeux.

« L'orgueil. » Dit-il sans chercher plus loin, sans savoir si la spontanéité de sa réponse et le fait de pas l'argumenter jouerait sur le cercle des philosophes disparus assis autour de cette table qui, pour sûr, était gonflé de ce pêché à en remplir la Yolubilis un jour de sécheresse.