ous les préparatifs étaient terminés. Ils disposaient de tous les costumes dont ils avaient imaginé avoir besoin et certains s'étaient déguisés et grimés alors que d'autres avaient utilisé la magie ou d'autres artifices pour modifier leur apparence. Ainsi, Kar'Uz et Théobald avaient revêtu les longs manteaux de cuir que portaient les médecins de la Reine et s'étaient recouvert le visage de masques pointus qui leur donnaient l'apparence de corbeaux prêts à fondre sur une proie sans défense. Arlandeth et Fergus, quant à eux, s'étaient procurés des armures de cuir toutes simples aux couleurs de la Garde alors que Grigan, lui, avait choisi une armure de gradé. Finalement, Abbaër, quant à lui, avait utilisé l'armure de cuir magique et lui avait fait prendre l'apparence de guenilles similaires à celles que les petites gens de Korvosa portaient.

Kar'Uz et Théobald avaient pu camoufler quelques menus objets sous les plis amples de leur manteau de docteur, mais les autres avaient dû restreindre au minimum ce qu'ils avaient emporté avec eux. Ils avaient vérifié une dernière fois les déguisements des uns et des autres à l'abri des regards indiscrets, dans la petite maisonnette où avait vécu Zellara. Abbaër avait ensuite entre-ouvert la porte de la petite maison et avait jeté un coup d'œil dans la rue Lancet… elle était déserte, comme souvent à cette heure tardive.

Le nain s'était retourné et avait indiqué d'un hochement de tête que c'était le moment d'y aller : ils pouvaient sortir sans se faire repérer. Une fois à l'extérieur, il restait à organiser l'ordre de marche puis à se diriger vers l'entrée de l'ancien entrepôt Arkona reconverti en maison d'accueil pour les malades — certains parlaient plutôt de mouroir — et rebaptisé en l'Hospice de la Dame Bénie.

Fergus s'était équpé en silence, pensant à ce que le groupe allait devoir affronté. Si la moitié des rêves de Kar'Uz s'annonçait exact, la nuit s'annoncerait très longue. Auparavant, il avait passé une bonne heure à son laboratoire, mélanger substances et liquides divers pour créer les extraits dont il pensait avoir besoin les heures suivantes. Et comme Abbaër avait décidé de jouer le cobaye, il lui prépara une petite fiole qu'il lui tendit avant de quitter le dortoir de la garde.

« Buvez ceci maître Abbaër. Comme vous jouerez le rôle de l'immunisé, cela vous permettra peut-être de passer les épreuves. Malheureusement je ne sais pas encore comment créer quelque chose qui puisse vous immuniser contre le voile sanglant. Mais s'ils décident de faire des expériences avec vous, ils vous feront peut-être avaler quelques poisons. Avec ce produit, vous serez immunisés contre ceux-ci. Absorbez le juste avant que nous quittions la garde. Si je ne me suis pas trompé dans les dosages, son effet dure environ six heures, bien plus qu'ils nous en faudra pour entrer et ressortir de l'entrepôt. »

Comme pour prouver au nain qu'il pouvait lui faire confiance, il en sortit une seconde de sa ceinture et l'ouvrit devant son compagnon. « Ceci est le même produit. Voyez, je l'absorbe devant vous. » Puis il avala d'un trait le contenu de la fiole.

Ce n'est qu'une fois qu'il fut en position, à quelques pas de l'entrée de l'entrepôt, tenant le nain bronzé par un bras, qu'il se rendit compte de la folie de leur aventure. Il était fort probable que certains n'en ressortent pas vivant. Il respira un grand coup pour se donner un peu de courage, puis il avança au rythme donné par les deux médecins qui les devançaient. Ils y étaient et il allait falloir montrer tout ses talents.

[hrp]Fergus a donné à Abbaër un extrait de ralentissement du poison : immunité contre les poisons pendant 6 heures. Il a absorbé le même produit lui-même.

Modifié par un utilisateur vendredi 9 mars 2012 22:57:30(UTC)  | Raison: Non indiquée

Les quatre vierges grises, les trois membres de la Garde, les deux docteurs et le malade remontèrent toute la rue Lancet avant de tourner dans la ruelle annexe. Il ne leur restait qu'une vingtaine de mètres à parcourir avant d'arriver à la porte qui servait d'entrée principale à l'Hospice de la Dame Bénie.

Deux marches de pierre reliaient le niveau de la ruelle à celui de la petite salle qui servait de hall d'entrée. La porte de bois, toute simple, était ouverte. La première salle avait été visiblement convertie en salle d'attente : on pouvait y voir une longue table de bois sur laquelle reposait des piles de papiers et servait de bureau à la femme d'âge mur à l'air strict qui était assise derrière. Celle-ci était vêtue d'un tablier blanc-gris et portait une sorte de bonnet de même couleur, une sorte d'uniforme qui l'identifiait.

En face de la table, sur la gauche de l'entrée, se trouvait deux chaises vides, sans doute destinées aux visiteurs.

Lorsque le groupe arriva dans la rue au niveau de l'entrée, la femme leva les yeux quelques instants, les regarda, puis grogna quelque chose et replongea son regard sur les documents qu'elle avait devant elle. Elle prit une plume posée sur son bureau, la trempa dans un encrier de verre puis se mit à griffonner quelque chose sur le document.

Outre la simple porte de bois qui donnait sur la rue, la seule autre voie de sortie de cette salle d'attente semblait être une ouverture dans le mur du fond, à gauche de la table. De lourds rideaux pendaient à cet endroit, séparant la première salle du reste de l'entrepôt et bloquant la vue.

Voir battlemap.

Kar’Uz s’était plongé dans le mutisme depuis le départ de la rue Lancet. Pour jouer le rôle d’un médecin de la reine il n’avait besoin que de peu de choses, naturellement, il était déjà un oiseau de mauvais augure, il lui restait plus qu’à être hautain et c’est avec l’attitude du vautour prêt à fondre sur sa proie agonisante qu’il entra dans l’hospice, s’arrêtant un bref instant sur l’hôtesse qui était déjà entrain d’ouvrir son registre.

La pièce n’avait guère changée depuis sa dernière visite, à part l’infirmière derrière la table de bois, ce n’était plus la grosse rouquine à l’air revêche, il devait y avoir plusieurs femmes qui se relayaient et c’était tant mieux, celle-ci ne l’avait pas vu et donc ne reconnaîtrait pas sa voix. Derrière le rideau il se rappelait avoir vu une salle assez vaste où s’alignaient des lits autour desquels des médecins évoluaient, ainsi que 3 portes dans le fond qui permettait d’accéder au reste de l’entrepôt. C’était là qu’il comptait se diriger, mais encore fallait-il ne pas se tromper de porte…

Son regard retomba sur l’hôtesse, d’une voix sans appel il répondit à son accueil silencieux –«  Celui-là ne s’inscrit pas au registre des malades. Inutile de lui trouver un lit ! Il a droit à un traitement... particulier. Nous allons nous assurer qu’il trouve son chemin ! » – Sans attendre de réponse, il se dirigea vers le rideau.

« Je… » commença la femme à l'entrée avant de s'interrompre et de chiffonner d'un geste rageur le document qu'elle avait commencé à compléter. « Vous auriez pu me le dire plus tôt ! » grommela-t-elle à voix basse en lançant un regard perçant dans le dos de Kar'Uz. Elle ne broncha toutefois pas quand le petit groupe se rapprocha du rideau et que Kar'-Uz le souleva.

Voir la battlemap

De l'autre côté de la tenture s'étendait une immense salle de forme bizarre et de plafond très haut (sans doute deux fois plus haut que celui de la salle qui servait de hall d'entrée. L'intérieur de l'ancien entrepôt n'était pas pour autant vide : l'endroit avait été transformé en maladerie (ou en mouroir). On avait disposé des dizaines de lits en rangées serrées sur une très grande partie de la salle et, sur chacune de ces couches se trouvait un individu visiblement faible. Certains toussaient pendant que d'autres gémissaient ; certains s'agitaient et se grattaient au risque de faire éclater les pustules qui recouvraient leur visage alors que d'autres semblaient bien trop faibles pour continuer à bouger la moindre partie de leur corps.

Ici et là, des médecins déguisés en oiseaux prédateur passaient de lit en lit en jetant parfois un coup d'œil sur tel ou tel patient, mais ils ressemblaient plus à des gardiens de prison s'assurant qu'aucun prisonnier ne s'échappe qu'à des garde-malades apportant confort et bienfait aux malades. Il n'y avait cependant aucun membre de la Garde en vue, ni aucune Vierge Grise.

Dans le fond de la salle, on pouvait apercevoir une autre tenture qui semblait bloquer un accès (mais personne ne semblait aller ni venir de cet endroit). Plus loin, à droite, on distinguait le contour de plusieurs portes.

S’il n’avait pas eu son masque des médecins de la reine, la femme et ses compagnons auraient pu voir le sourire qui s’affichait sur son visage lorsqu’il franchi la porte. Il ne s’était pas imaginé que la première étape serait aussi facile!
Mais ce même sourire s’effaça au moment même ou il pu voir ces nombreux malades, qui espéraient étant ici attendre quelques soins de guérison, mais qui en fait n’était là que pour alimenter une future armée de zombis ?? Enfin il espérait se tromper !!
C’est avec un profond soupir qu’il toucha à nouveau le bras de Kar‘Uz, « Iomédae est encore avec nous et il t’assistera encore !! »
Sa phrase n’avait été qu’un souffle, peut-être même inaudible pour son compagnon, il le regarda et du menton lui fit signe de se diriger vers la porte du fond, celle le plus à droite.

Lorsqu’ils prirent cette direction , il en profita pour tenter de déceler une réaction de la part non seulement des malades les plus proche des portes, mais aussi de la part des autres médecins.

(Voir la battlemap)

Les masques de docteur ne rendaient pas les choses faciles. En effet, si ces derniers permettaient aux aventuriers de passer incognito et de se protéger de la maladie, ils réduisaient aussi considérablement le champ de vision ! Abbaër tendit l'oreille dans l'espoir de surprendre une conversation qui pourrait lui fournir quelques informations sur l'organisation de "l'Hospice", mais sans succès. Il fallait dire que les 4 "docteurs" qui sillonnaient les rangées de lits ne perdaient guère de temps à discuter avec les malades (ni vraiment à s'occuper d'eux). Ils agissaient plutôt comme des gardiens de prison cherchant à empêcher toute évasion…

Malgré son masque, Théobald pensa à lever la tête pour observer le plafond. Il se rendit alors compte qu'il y avait des silhouettes qui bougeaient dans l'ombre au-dessus de leurs têtes. Une fois ses yeux habitués aux ténèbres de combles, il remarqua deux choses.

Tout d'abord, il y avait des sortes de passerelles en bois qui surplombaient la maladerie et, sur ces passerelles situées à quelque 6 mètres au-dessus du sol patrouillaient trois individus que l'inquisiteur parvint assez facilement à identifier grâce à leur armure : il s'agissait de Vierges grises. À bien y réfléchir, la présence de gardes armés sur ces passerelles dénotait nettement au sein de ce qui se voulait être une sorte d'hôpital…

Théobald remarqua également qu'au-dessus de la partie droite de l'Hospice, au-dessus de passerelles, se trouvait une sorte de second étage. On n'en voyait toutefois que les parois extérieures (et le sol) ; aucun moyen d'accès n'était visible… mais il était possible qu'il soit possible d'y accéder via des escaliers situés soit dans la partie nord-est, derrière les portes, soit dans la partie nord-ouest, derrière la tenture.

Quant à Kar'Uz, lui, il scruta plutôt le coin nord-est, qui était la direction qu'il avait choisie pour le moment. Contrairement au reste de la grande salle, il n'y avait pas de lits dans ce coin-là, mais plutôt une table, des chaises et divers meubles qui faisaient penser à un coin cuisine. Kar'Uz remarqua également qu'il y avait une sentinelle près des portes au nord-est. D'après son armure, il s'agissait d'une Vierge Grise. Pour l'instant, elle ne bronchait pas, mais peut-être allait-elle arrêter les aventuriers s'ils se dirigeaient de ce côté-là ?

Arlandeth resta coi devant le cauchemar qu'était la maladie du voile rouge. Les malades étaient en instance de mort. Il devait lutter contre lui même de ne pas aller les aider. Mais il savait qu'en faisant cela, il trahirait les autres. Il ne pouvait cependant pas les laisser comme cela. Il chercha un moyen de voir s'il était possible de les sortir de cette pièce où ils étaient condamnés à plus ou moins long terme. Il s'approcha de celui qui faisait office de chef afin de lui parler le plus doucement possible pour ne pas être entendu d'oreilles indiscrètes.

« sourdine »« Il faut aussi trouver un moyen de les sortir d'ici. On ne peut pas les laisser mourir comme ça. Non mais regardez les. Un abattoir ne serait pas pire. Personne ne fait rien pour les soulager. »

Il regarda les alentours, cherchant du regard une issue autre que la porte d'entrée pour les faire sortir si l'occasion se présentait à eux. Il s'intéressa particulière à l'endroit où se trouvait la vierge grise qui montait la garde devant une porte. Selon lui, elle devait garder une porte qui menait à l'extérieur de la bâtisse.

Modifié par un utilisateur dimanche 18 mars 2012 23:57:30(UTC)  | Raison: Non indiquée

La Vierge Grise suivit le groupe du regard lorsqu'il s'approcha de la porte qu'elle gardait. Lorsqu'il fut clair qu'ils avaient l'intention de poursuivre leur chemin par là, elle leva un bras comme pour les interrompre.

« Vous comptez aller où, comme ça ? » demanda-t-elle. Visiblement, elle s'adressait aux docteurs. Elle désigna les gardes d'un geste du menton (son expression était impossible à lire sous le casque d'argent de son armure). « Vous savez que l'accès est restreint. » précisa-t-elle.

La Vierge Grise tourna son visage vers le nain, son casque intégral empêchant les visiteurs déguisés de vraiment lire son expression. Elle hésita un instant puis releva le regard en direction des trois gardes.

Finalement, elle fit un signe de la main aux docteurs qu'étaient Kar'Uz et Théobald pour leur demander de la suivre quelques pas plus loin — visiblement, elle avait envie de parler en privé avec eux. Une fois en a parte, elle leur dit « Mais qu'est-ce qui vous prend de discuter de tout cela devant des Gardes ? Je pensais qu'il fallait les tenir dans l'ignorance ? »

Puis, se tournant vers le groupe constitué des gardes, du nain et des quatre Vierges grises illusoires, elle ajouta « Vous êtes certains que ce nain est immunisé à la maladie ? Je pensais que les seules personnes immunisées étaient des saloperies de voleurs de Varisiens, comme le type qu'on a descendu près du nécromancien il y a quelques jours ? »

Visiblement, jusque là, le bluff de Kar'Uz avait fonctionné…

Modifié par un utilisateur dimanche 18 mars 2012 08:54:01(UTC)  | Raison: Non indiquée