Évan fut le premier à examiner le médaillon et le tissu qui l'entourait. Il ne parvint pas vraiment à comprendre la signification des traits mais, par contre, en voyant le visage de la femme représentée dans le médaillon et la manière dont le temps avait attaqué le métal, il comprit assez vite que la personne représentée n'était sans doute plus en vie. De plus, la femme avait un visage qui rappelait vaguement certains traits de l'ermite qu'ils venaient de tuer. Une parente peut-être ?

C'est Allister qui récupéra le tissu recouvert de traits lorsque la curiosité de l'halfling l'incita à s'intéresser plutôt au médaillon. Le baron n'eut guère de mal à reconnaître certains des traits comme représentant les contours du lac des Défenses, la Pie-Grièche et la Gudrine. Il s'agissait apparemment d'une carte grossière représentant la région à l'est du fortin du Seigneur Cerf. Là-bas, entre la Pie-Grièche au nord et la Gudrine au sud, on avait marqué un endroit d'un symbole ressemblant à une croix (à peu près 2 cases à l'est de celle du fortin).

Ceux qui purent révéler les auras magiques se rendirent rapidement compte que les deux fioles en possédaient une chacune. C'était sans doute pour cela que, contrairement au reste des objets divers enfouis sous le lit de fortune de l'ermite, les fioles étaient restées dans un état utilisable. Allister identifia sans aucun problème la première comme une potion de guérison (soins mineurs, NLS 1) mais la nature de la seconde lui échappa.

Gaëlan examina à son tour la potion, et découvrit assez facilement qu'il s'agissait d'une potion renfermant un enchantement d'invisibilité.

« Mes compagnons, nous avons de nombreux jours avant de retourner dans notre ville. L'exploration n'est pas fini et nous avons encore de nombreux dangers à affronter. Il est temps de reprendre la route. »

Andreï était près à reprendre la route.

15e jour de Lamashan

Après avoir installé leur campement à proximité de la souche éventrée qui avait abrité l'ermite fou, les explorateurs passèrent une nuit des plus agitées. Les paroles du vieil homme, les rapports que celui-ci entretenaient avec celui qu'ils pensaient être son frère, et la femme représentée dans le médaillon vinrent hanter leurs songes. C'est donc avec une légère gueule de bois due à la fatigue qu'ils se levèrent le lendemain.

Sans un mot, ils brisèrent le jeûne puis démontèrent le campement… ils étaient plutôt satisfait de poursuivre leur chemin et de mettre encore plus de terrain entre le territoire du Faucheur et eux. Le baron cartographe les guida vers l'est, précisant qu'il restait une petite zone côtière à explorer avant de pouvoir remonter vers le nord pour longer le Putois jusqu'au gué afin de pouvoir enfin rentrer à Port-Épine.

Comme à son habitude, le baron avait divisé la zone à explorer en deux parties. La visite de cette section de la Ceinture Verte serait sans doute plus rapide car, contrairement aux zones explorées récemment, celle-ci n'était que partiellement recouverte de forêts : la partie est de la zone prenait plutôt la forme de plaines marécageuses. Les trajets y seraient probablement plus pénibles, mais ils pourraient également voir de plus loin et ainsi plus rapidement cartographier l'endroit.

16e jour de Lamashan

La première journée sur place fut consacrée à l'exploration de la partie ouest de la zone, la partie boisée. À de multiples reprises, ils croisèrent des petites hardes de sangliers sauvages. Erwanez et Aelaendlara se rappelèrent que l'étendue d'eau à l'est avait été baptisée le Lac des Défenses justement pour la présence de nombreux sangliers qui venaient s'y abreuver. Le fait de trouver une vie sauvage si intense dans cet endroit permettait également une autre déduction : quel que soit l'endroit d'où étaient venus les loups qui menaçaient Pont-Épine, ils n'étaient sans doute pas passés par ici ; s'ils l'avaient fait, la population de sangliers sauvages aurait certainement été amoindrie…

17e jour de Lamashan

Après l'exploration de la forêt, les aventuriers prirent leur courage à deux mains pour sillonner les plaines marécageuses qui bordaient le lac des Défenses, en commençant par la partie sud et en remontant vers le nord en longeant la côte, du moins là où c'était possible : par endroit, le terrain était bien trop boueux pour qu'on puisse s'y aventurer. De nombreuses rumeurs courraient au sujet de cet endroit… les explorateurs avaient d'ailleurs déjà eu vent de certaines d'entre elles.

Vers le milieu d'après-midi, ils arrivèrent à proximité d'un large bosquet touffus de saules et de cyprès qui semblaient s'être alliés pour plonger la zone dans une pénombre persistante. Le sol, détrempé voire carrément inondé par endroits, ainsi que les fortes odeurs d'humidité et de putréfaction ne facilitaient pas non plus la visite. Au bout d'une bonne dizaine de minutes d'exploration, ils aperçurent une petite colline perdue au milieu des cyprès.

Au sommet de celle-ci se dressait une hutte faite d'un mélange de bois et de briques de terre. On pouvait voir des volutes de fumée bleuâtre s'échapper avec difficulté par un trou percé dans le toit de paille de la construction. On avait délimité une sorte de périmètre de protection tout autour de la colline, marqué par des barrières en bois surmontées d'étranges fétiches fabriqués à partir de brindilles, de plumes et d'os d'animaux. Tout à coup, le silence pesant et l'atmosphère inquiétante de l'endroit furent brisés par le cri d'un corbeau noir borgne posé sur une des branches d'un des cyprès et observant les explorateurs de son unique œil luisant.

Le sol encerclé par les barrières, qui s'étendait tout autour de la hutte, n'était pas cultivé : il s'agissait plutôt de terres boueuses parsemées ici et là de flaques d'eau plus ou moins grandes bordées parfois de touffes de joncs. Malgré l'absence de culture, un épouvantail à tête de citrouille se tenait, immobile, sur un haut piquet enfoncé à même le sol et situé à peu près à mi-chemin entre la porte d'entrée de la hutte et le portail de la barrière. Devant ce portail vétuste qui semblait prêt à s'effondrer à tout moment, on pouvait voir un piquet tordu ; sur celui-ci était attachée une vieille cloche de métal rouillé à l'intérieur de laquelle pendait un petit bout de corde touffue ressemblant un peu à une coiffure ébouriffée.

«  Je suis d'accords avec toi, nous ne savons rien d'elle, autant être poli. Je n'ai pas envie d'amener les foudres d'une sorcières ou d'un cercle sur notre Baronnie.  »

Comme à son habitude cependant, il se signa et fît une petite prière à l'intention d'Abadar.

Andreï écouta les conseils de son baron et même s'il ne sortit pas son épée du fourreau, il était près à toute éventualité.
Cette maison de sorcière, du moins à l'aspect qu'elle donnait, lui donnait des frissons dans le dos, comme quand sa mère lui racontait dans son enfance des histoires de trolls et de monstre, la nuit, près de la forge.

Suite à la mise en garde d'Erwanez, Aelaendlara fouilla ses souvenirs à la recherche de rumeurs relatives à la présence d'une sorcière dans les marais des Défenses. Au cours des soirées passées à discuter avec les chasseurs et autres voyageurs des forêts de l'Aë, Elle se souvint avoir entendu parler d'une vieille guenaude qui déroberait les enfants pour les dévorer, afin de garder l'éternelle jeunesse, une sorcière qui tuait tous ceux qui osaient s'aventurer sur son domaine, et dont les origines étaient perdues dans les brumes de nombreuses légendes : certains prétendaient qu'il s'agissait d'une femme dont le fiancé avait été injustement accusé et exécuté et qui avait jurer de se venger de cette injustice ; d'autres disaient qu'elle était la progéniture d'une ancienne sorcière cyclope qui aurait pris pour époux (très peu consentant) un jeune homme du coin et l'aurait dévoré une fois son "travail" accompli. En même temps, l'histoire prétendait que la vieille femme était un puits de savoir et que c'était pour cette raison que de nombreux imprudents cherchaient à la rencontrer… ce à quoi est d'autres répondaient qu'il s'agissait juste d'un vieux monstre carnivore qui prétendait savoir beaucoup de choses pour attirer à elle "la nourriture".

Pendant ce temps-là, Allister s'approchait de la clôture, sous les yeux fixes de la citrouille qui servait de tête à l'épouvantail. Celui-ci était tourné vers le portail de la clôture, un simple grillage de bois qui pendait de travers. Il tendit la main vers le bout de corde ébouriffé qui pendait au battant de la cloche et l'agita.

Tous observèrent la hutte pendant quelques longues secondes… aucun mouvement, aucune réponse, aucune réaction.

Modifié par un utilisateur jeudi 9 août 2012 13:40:42(UTC)  | Raison: Non indiquée

«  On s'en va ? Sorcière ou pas, cela me gêne beaucoup d'entré sur la propriété de quelqu'un sans son autorisation. C'est, comment dire... une forme de pêché dans ma religion...  »

Le demi-orque semblait très mal à l'aise à l'idée de rencontrer une sorcière des terres sauvages.

Modifié par un utilisateur jeudi 9 août 2012 14:56:32(UTC)  | Raison: Non indiquée