Après avoir préparer ses sorts de la journée, le magicien rejoignit le groupe, leur indiquant qu'il était prêt pour chercher l'aberration cryptovégétalienne.

Allister avait entendu de la musique dans son sommeil. Il pensait qu'il était en train de rêver, mais il finit par ouvrir les yeux et le son de la flûte de pan était toujours présent. La mélodie, à la fois grave et entraînante rappela au barde la tâche que le groupe avait à accomplir ce jour et lui fit presque regretter ses paroles de la veille. Il avait peur d'avoir pris la mauvaise décision et que l'un de ses compagnon ne soit pas en mesure de voir le soleil se lever le lendemain...

Néanmoins, la partie joyeuse de l'air lui permit de chasser cette mauvaise pensée et il alla rejoindre le satyre pour l'écouter. Lorsque le barde aperçut la dryade étendue sur sa branche, il se dit que lui aussi serait capable de rester de nombreuses heures à écouter une si jolie musique. Il la salua avec un grand sourire et félicita le satyre pour la qualité de son art.

Finalement, il répondit à la dryade. « Madame, vous avez trouvé là un véritable paradis. Je souhaite que vous puissiez le garder vierge de tout danger et de tout mal. Si toutes les terres alentours pouvaient ressembler à ce lieu, le calme et la sérénité règneraient sur les Marches. »

Après un rapide petit-déjeuné, Allister se prépara et rejoignit ses compagnons qui étaient déjà prêts à partir. Avant que Falchos ne pénètre dans les profondeurs de la forêt, Allister se retourna une dernière fois et fit un salut amical en direction de la dryade. Il espérait la revoir rapidement et que tous seraient sur leur deux pieds...

6e jour du mois de Lamashan

Le Baron avait décidé qu'ils se rendraient directement auprès du faucheur, malgré le fait que la driade semblait penser qu'ils avaient encore quelques semaines avant que le faucheur ne menace réellement sa clairière. Mais peut-être valait-il mieux agir au plus tôt et arrêter la corruption du faucheur dès que possible ?

Quoi qu'il en fût, Falchos ne commenta pas la décision. Il fut prêt à partir avant même que les explorateurs ne le soient. À leur décharge, il fallait avouer qu'il n'avait pas grand chose à faire : juste ranger sa flûte, prendre son arc, et il était prêt à s'aventurer dans les forêts. Avant de quitter la clairière, il hocha la tête aux commentaires d'Andréï, indiquant qu'il ferait son possible pour ne pas aller trop vite, puis tourna son regard vers le chêne et la dryade qui ne pouvait pas quitter l'endroit sacré.

Après ce dernier regard, il se mit en route et s'enfonça dans la forêt, bientôt suivi par chacun des aventuriers. Le satyre tint sa promesse : il se mut un peu moins vite que la veille et organisa plusieurs courtes pauses au cours de la journée pour que tous puissent se reposer et se nourrir.

Allister peinait à comprendre dans quelle direction ils allaient : c'était bien plus facile pour lui de suivre leurs trajets lorsqu'il était aux commandes et qu'ils prenaient le temps de compléter la carte tout en choisissant des points de repère bien visibles. Mais là, il se contenta de suivre ; à peine pensa-t-il comprendre qu'ils se dirigeaient vers le sud-est.

La journée défila assez rapidement, même si la fatigue d'une telle marche forcée atteignait chacun des aventuriers. Alors que le soleil commençait visiblement à se coucher et que la luminosité de la forêt diminuait, Falchos fit plusieurs courts arrêts comme pour repérer la direction dans laquelle poursuivre leur chemin. À chaque arrêt, il entreprenait un étrange rituel d'orientation qui ressemblait un peu à celui des animaux : dans un premier temps, il tournait lentement la tête pour repérer des bruits, puis ensuite, il se mettait à renifler l'air, comme s'il était à la poursuite d'une odeur particulière.

C'est seulement après le troisième de ces arrêts qu'il prit la peine de se tourner vers les explorateurs et de leur demander « Vous le sentez ? » Comme aucun de ses interlocuteurs ne semblait percevoir ce dont il parlait, il expliqua « Cette odeur de putréfaction qui plane dans l'air depuis un moment. » Maintenant qu'il avait mis les choses au clair, les plus perceptifs des aventuriers pouvaient en effet repérer une odeur de putréfaction végétale et animale dans l'air. Elle était ténue, mais bien présente.

Le satyre conclut « Nous approchons. Nous devrions passer la nuit ici avant de poursuivre notre chemin demain matin. »

Mal à l'aise dans cet environnement dénaturé par une créature qui propageait le Mal comme une épidémie, Erwanez demanda, « Je pense qu'il vaut mieux faire des tours de garde. Peut-être même à deux, non ? Je peux prendre le premier avec quelqu'un. »

Aelaendlara leva imperceptiblement un sourcil lorsque son cousin fit remarquer à Falchos que sans lui ils se seraient perdu. Certes ces forêts n'était point familière, mais au lent rythme de leur progression, il y avait mille détails qui permettaient de s'orienter et de ne point s'égarer...

« Si cette odeur accompagne cette créature, il nous faudra monter la garde autant avec notre nez qu'avec nos yeux et nos oreilles... »

La nuit se déroula dans un certain climat de tension : depuis que Falchos avait fait remarquer aux aventuriers l'odeur de putréfaction qui régnait dans l'air, ils étaient parvenus peu à peu à la sentir eux aussi. De temps en temps, un courant d'air ou un coup de vent faisait s'agiter les feuilles des nombreux arbres autour d'eux et ramenait vers eux une bouffée de cette immonde odeur. Aucun élément, pas même le lourd silence marquant l'absence d'animaux dans les parages, ne leur permettait d'oublier ne fût-ce qu'un instant qu'ils se trouvaient à proximité du repaire du Faucheur.

Aux yeux de la plupart des humains, et sans doute à leurs yeux également avant qu'ils ne croisent le chemin des créatures féeriques, cela n'aurait été qu'un simple tour de la nature, un endroit juste un peu plus marqué par la putréfaction que le reste des Narlmarches. Mais, vue à travers les paroles, les expressions et le comportement de Falchos, cette anomalie prenait plutôt la dimension d'une abomination…

7e jour du mois de Lamashan

Malgré l'environnement peu rassurant et le silence pesant, la nuit se déroula sans encombre. Au petit matin, Falchos s'adressa à eux alors qu'ils se préparaient à lever le camp. « Comment voulez-vous procéder maintenant ? Le Faucheur passe la plupart du temps dans une clairière corrompue à un petit kilomètre d'ici. Nous pouvons y être en quelques minutes… mais, dès que nous quitterons cet endroit, il nous faudra faire preuve de vigilance, car le Faucheur pourrait très bien être au courant de notre approche et se tenir tapi quelque part. »

Visiblement, le satyre n'était pas à son aise : contrairement aux aventuriers, lui, avait déjà rencontré le Faucheur et "croisé le fer" avec lui… Son inquiétude n'était guère rassurante…

Modifié par un utilisateur lundi 28 mai 2012 18:53:09(UTC)  | Raison: Non indiquée