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Offline mdadd  
#1 Envoyé le : vendredi 25 mai 2012 22:53:46(UTC)
mdadd
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A la mi-journée, ce fut au tour d'Ylvian d'emprunter les passages souterrains du château puis le temps d'une courte traversée en forêt, de prendre pied dans la barcasse de Luke. L'Pêchou avait cheminé plus tôt tour à tour Ferrèol, Armine et Nadya avant l'aube alors que la tempête faisait rage, rafales de vent et trombes d'eau n'avaient pas empêché le fils du pêcheur d'acheminer les trois compagnons à bon port. Puis peu après l'aube, ce fut le tour de Frédrigo, Erik et Véolia. Ylvian leur avait souhaité bon courage. Ils se chargeaient d'un lourd fardeau constitué de toutes leurs trouvailles dont ils voulaient se débarrasser, ce qui représentait un volume et un poids non négligeable qu'ils devaient se répartir, faute de mule. L'Pêchou les avait emmené aussi dans sa barcasse pour les débarquer de l'autre côté de la Velashu.

Selon leur plan initial, Les tourtereaux citadins et le cueilleur de baies devaient s'introduire dans Bourg en toute discrétion, puis par les toits surveiller l'arrivée de l'autre partie du groupe. Ces derniers par voie de terre allaient gagner le Grand Bac en se faisant passer pour ds marchands. Le tout devait faire converger les agents du Masque et tenter de trouver leur repaire. Sa mission à lui, le cadet des Mercant, était d'arriver par la Porte Nord et de rejoindre les Soldats du Guet. Ils n'étaient pas nombreux, affaiblis, constitués de vieillards, de femmes volontaires et de jeunots inexpérimentés qu'on n'osait pas envoyer au front. Parmi eux il y en avait qui renseignait le Masque. Ylvian devait remettre de l'ordre dans tout ça et entraîner ces gens en une force efficace pour de nouveau remplir leur rôle : protéger les citoyens, faire appliquer les Lois et remettre de l'ordre dans la cité. Actuellement, la cité était aux mains du Masque, il faisait régner la terreur et appliquait ses propres règles. Ylvian ne pouvait l'accepter, c'était un signe de Iomédae, la tâche ne pouvait être plus difficile, voire impossible, mais c'était son chemin de croix et il devait faire sincère pénitence.

Ylvian priait encore l'Héritière lorsqu'un relent de marée vint le déranger. Comme d'habitude, L'Pêchou était arrivé en silence et n'annonçait pas sa venue, il se tenait là, adossé au mur près de l'entrée de la pièce, il nouait et dénouait sans arrêt un petit cordage d'à peine 2 pieds, mais à chaque fois il réalisait des nœuds différents et complexes. Lorsque le cadet leva les yeux vers lui, Luke se redressa - « Va falloir y aller l'Ylvian ! J' te r'monte jusqu'à mi-temps vers Khelgür, après c'est ton affaire. Moi j' vais r'monter jusqu'au village. J' voudrais pas trop laisser d' temps à l' Marciàn d' s'en r'mettre ! J'espère que l' Keldrim s' f'ra pas trop attendre ! »

Puis le cadet avait rassemblé ses affaires et l'avait suivi. Le voyage avait été de courte durée. La tempête de la nuit avait laissé place à un ciel gris sombre et un crachin le matin, mais à mesure qu'on approchait de midi, le ciel devenait gris clair et un vent soufflant par rafales avait chassé la pluie fine et pénétrante. Ylvian s'était contenté de rester immobile au fond de la barcasse, L'Pêcheur dansait toujours sur le bastingage, tenant un bout relié en haut du mat d'une main et exécutant les manœuvres de l'autre. Puis Ylvian avait débarqué non loin de la route qui reliait Khelgür à Bourg, non loin d'un lieu d'embuscade où jadis pour la première fois, il avait combattu, c'était contre des Kobolds, c'était ce jour et lors de ce combat qu'Ylvian s'était rendu compte à quel point son frère avait changé...

Il avait levé la main en guise d'au revoir, mais déjà la barcasse remontait le courant de l'Elëban dans des manœuvres complexes, à contre courant et contre les vents, rapidement après un méandre, il se retrouva seul. Carrant les épaules, Ylvian se tourna vers son destin, le Sud. Là-bas, à plus d'une heure de marche, il arriverait à Bourg. Là-bas il croiserait de nouveau la route de la capitaine Myriam Séverin en charge des Soldats du Guet. Il ne savait pas encore il allait procéder, mais de toute façon, il avait foi en Iomédae, elle le guiderait. A grandes enjambées, il se mit en marche selon un rythme régulier ce qui lui échaufferait doucement les muscles et lui permettrait de soutenir le rythme. Après plusieurs dizaines de minutes, il se retrouva à proximité du col boisé où ils s'étaient réfugiés jadis avec Saxifrag, alors qu'ils observaient le camps de Morggedron. Là haut devait se trouver Alcibiade et ses hommes. Le capitaine des soldats forestiers d'Arbenfield avait promis qu'il serait là pour leur venir en aide au premier coup de sifflet. Ylvian s'écarta de la route pour remonter le col. Quelques cris de rapaces se firent entendre : les moyens de communication n'avaient pas changé, les ocarinas étaient de sortie. Lui aussi en avait un,; tout comme les deux groupes qui devaient déjà se trouver dans Bourg. Là-bas, la machine était en marche. Ylvian devait se hâter, si ça se passait mal, il ne sera pas là pour venir les sauver.

Peu de temps après, il se retrouva au milieu d'un groupe de soldats. le capitaine le rejoignit à peine arrivé - « Comme promis, messire Ylvian, nous sommes venus. » - Fit-il en s'inclinant en guise de salut. - « Nous guettons le moindre mouvement ou appel d'ocarina à notre intention, mais pour le moment rien de tout ça ne s'est produit. Je ne connais pas vos plans concernant cette affaire du Masque, mais vous avez toujours notre soutien quoi qu'il advienne.

Hier, nous nous sommes concertés avec les lieutenants. Nous nous sommes dit que peut-être vous pourriez prendre avec vous l'un des nôtres. Il sera ainsi déjà sur place pour vous épauler en cas de coup dur en combat, tous nos soldats sont entraînés vous le savez et peut-être que vous avez besoin de quelqu'un de confiance pour assurer vos arrières. Un de mes lieutenants s'est porté volontaire. Il s'agit du lieutenant Selim Juvanik, notre expert en embuscades si je puis dire. J'ai cru comprendre que vous allez combattre une sorte de pègre de voleurs et assassins sans foi ni loi, le lieutenant Juvanik est le plus qualifié de nous tous, si je puis dire qu'il soit qualifié, uniquement pour ses connaissances en matière de pièges, même si ceux-ci étaient destinés aux chariots et convois de vivres... Mais vous avez vu le piège du filet et la cage du gorille au gué, c'est lui qui en est l'ingénieur. Lieutenant, approchez ! »


Un jeune homme bien bâti, aux épaules assez larges malgré une taille moyenne, s'approcha. Une longue cape brune à capuche, parsemée de motifs sombres, recouvrait l'intégralité de son corps. Elle ne laissait entrevoir qu'un visage fin aux yeux noisettes, de longs cheveux châtains généralement attachés en queue de cheval par une petite sangle de cuir, ainsi qu'une barbe de plusieurs jours. Il portait une épée longue de grande qualité mais c'était son bouclier, un rondache aux fentes curieuses, à l'acier finement ouvragé aux couleurs d'Arbenfield, qui attirait surtout le regard. Il portait également un sac à dos bien rempli, ainsi qu'un jeu de cordes épaisses. Enfin, sa cape recouvrait une ceinture où reposaient deux chakrams, une dague ainsi que plusieurs sacoches étranges.
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Offline Solsna  
#2 Envoyé le : samedi 26 mai 2012 14:08:38(UTC)
Solsna
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Alors qu'il retrouvait le groupe des rapaces, Ylvian se souvenait de ses premiers moments avec eux, quelques jours auparavant, quand ils prirent tous la direction de Kelghür. Il s'était cru à cette occasion chef de guerre ou Hérault, et sa prétention l'avait éloigné de la conduite qui devait être la sienne. Aujourd'hui le jeune homme semblait plus apaisé, plus mûr. Il se tenait devant les hommes de l'Arbenfield en les considérant avec plus de respect et d'humilité qu'il ne le fit avant le sauvetage de Kelghûr, et cela devait se sentir.

Ylvian était heureux de retrouver Alcibiade et les rapaces, et surtout de voir qu'il pouvait compter sur leur aide et leur discrétion. Il n'était pas question pour le moment de laisser des troupes de l'Arbenfield pénétrer au grand jour dans la cité de Bourg sans raison, cela pourrait causer plus de problèmes qu'autre chose, il l'avait bien vu à Kelghûr. Le cadet des Mercant se sentait empli d'une grande reconnaissance et d'une admiration sincère pour ces hommes qui trahissaient leur camp au péril de leurs vies pour garder saufs leur honneur et leur humanité, sans en tirer la moindre gloire.

Ylvian s'inclina à son tour devant Alcibiade, et adressa un salut souriant à ses troupes. Quand le capitaine lui présenta le lieutenant Juvanik, il lui sera la main cordialement, persuadé de reconnaitre l'un des hommes qui avaient pensé et mis en place la défense de Kelghûr.

« Lieutenant, c'est un plaisir. Sans des hommes de votre compétence et de votre expérience, je crois bien que les habitants de Kelghûr ne seraient plus là aujourd'hui. Votre compagnie m'honore. »

Le jeune homme en armure pris le temps de considérer Selim de haut en bas, et se dit qu'il devait avoir plus d'un tour dans son sac, à en juger par tout son équipement. puis il reprit en direction de ses interlocuteurs :

« Effectivement, c'est à une pègre que nous avons affaire, et je crains que le guet ne soit infiltré... Il nous faut tenter de remettre de l'ordre dans tout ça, pour le bien de tous. C'est d'ailleurs une bonne chose qu'un homme comme vous m'accompagne, la subtilité et l'enquête n'ont jamais vraiment été mon fort, et il s'agira de trouver qui au sein des hommes de Myriam Séverin œuvre pour le masque. Il nous faut gagner la porte nord rapidement et discrètement, êtes-vous prêt, lieutenant? »

Bon, c'est mon retour, je suis pas sûr de ne pas avoir commis de boulette. Si je dis des bêtises où des choses à côté de la plaque, dite le mois et je corrigerai.

Modifié par un utilisateur samedi 26 mai 2012 14:09:20(UTC)  | Raison: Non indiquée

Solsna Kelid, nains de père en fils.
Offline Mandar  
#3 Envoyé le : dimanche 27 mai 2012 03:11:43(UTC)
Mandar
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Selim

45 / 45
Selim se tenait bien droit et écoutait son interlocuteur avec tout le respect qui lui était dû. Lorsque celui-ci lui serra la main, il ôta sa capuche par politesse puis prit la parole en esquissant un sourire timide.

« Merci Sire. J'espère avoir l'occasion de rattraper une partie des dégâts que j'ai pu causer par le passé sur ces terres. »

Manifestement, il n'était pas habitué à prononcer de longs discours. Sa voix ne vacillait aucunement, mais cela faisait maintenant de nombreux mois qu'il n'avait pas quitté le camp des Rapaces où l'esprit de synthèse était une qualité très appréciée.

« Je vous aiderai de mon mieux dans la traque des hommes du Masque. À défaut d'une formation spécifique, mon expérience auprès des Rapaces m'aura appris à penser comme un agent infiltré. »

Il faisait référence à l'identité de brigands auquel avait eu recours le groupe il y a quelques semaines.

« Je suis prêt à partir à votre signal. Commandant, encore merci pour votre confiance. Je reviendrai lorsque ma présence ne sera plus requise auprès des héraults de Khelghür. »

Modifié par un utilisateur lundi 28 mai 2012 01:43:13(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline mdadd  
#4 Envoyé le : dimanche 27 mai 2012 22:25:07(UTC)
mdadd
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« Alcibiade sourit et posa sa main sur l'épaule d'Ylvian et l'autre sur celle de Sélim - Je ne suis que Capitaine, Sélim et je crains fort qu'à notre retour dans les vertes prairies d'Arbenfield, je sois traduit en cours martiale et que je croupisse in vita eternam dans les geôles de la fabuleuse Thanétir. Ylvian, je sens que cette expérience à Khelgür t'a donné plus de sérénité et d'assurance. Tu prends en sagesse et n'oublie jamais qui tu es. Allez vous deux. Je compte sur toi, Ylvian, pour faire tomber ce Masque. Quant à toi, Sélim, je compte sur toi pour veiller sur lui et me le ramener vivant. Allez, vous avez encore de la route !

Rapaces ! En position ! Nous continuerons à observer la ville et à écouter les chants d'oiseaux. Bonne chasse. »
- Le capitaine leur adressa le salut guerrier à tous les deux et lui ainsi que ses hommes se fondirent de nouveau dans le bosquet. Si Sélim les savait pas très loin, Ylvian eut cette désagréable impression qu'ils s'étaient tout bonnement volatilisés en quelques battements d'ailes. Il se surprit même à lever les yeux au cas où il les verrait tournoyer tels des vautours au dessus de la ville. La météo était plutôt à la grisaille, le plafond était bas, peut-être quelques corbeaux là-bas.

Cette fois les deux hommes se retrouvaient seuls. Il revenait à Ylvian de diriger ce duoet de le mener à la réussite. Il engagea le pas en direction de Bourg. Il suffisait simplement de redescendre du col boisé, de regagner la route, puis de traverser les champs et les quelques fermes que les rapaces avaient pillé, cela faisait parti de leur mission : couper toute source de ravitaillement pour le baron. Avec nostalgie, le cadet repensa à ces fermes. Tout comme le village, elles avaient été rasées il y a 8 ans, par les troupes de Morggedron, le dieu noir comme il se faisait appeler. Reconstruites, elles avaient de nouveau été ruinées. Il se demanda si ce nouveau compagnon, ce Sélim, avait concocté quelques bizarreries à ce sujet. Ils en avaient pour une bonne heure de marche, le temps de mieux faire connaissance.
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Offline Solsna  
#5 Envoyé le : lundi 28 mai 2012 15:55:22(UTC)
Solsna
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Alcibiade et ses hommes s'étaient volatilisés comme par magie, et Ylvian se retrouva seul avec son nouveau compagnon dans la campagne grise. Il ne pouvait oublier ce que les rapaces avaient fait subir à sa région natale, ni combien il était injuste d'avoir ainsi fait souffrir les habitants de ces terres qui n'étaient pour rien dans le conflit qui opposait les deux baronnies. L'homme qui voyageait avec lui avait peut-être pris part à ces actes cruels par le passé, et cela le gênait un peu. Il eu donc un peu de mal, une fois le capitaine parti, à entamer la discussion. Il se contenta de marcher aux côtés de Selim, plongé dans les souvenirs que lui évoquaient ces paysages familiers.

Le jeune Mercant était un homme robuste, plus grand que la moyenne et aux épaules larges. Ses cheveux châtains mi-longs bien propres et sa barbe bien taillée venaient encadrer et sculpter un visage qui pourrait sans cela sembler enfantin. La peau clair et les grands yeux noisette du paladin tempéraient par leur douceur les lignes droites de son front et de son nez ainsi que ses joues creuses. L'impression qui se dégageait à sa vue était la netteté, la franchise d'un visage transparent. Sa grande bouche trahissait par ses sourires et ses moues les émotions d'Ylvian, et l'on pouvait sentir dans ses yeux pétillants l'innocence de l'enfant, la foi du dévot, et la gravité du soldat expérimenté. Guerrier solide et aguerri, il n'en était pas moins - pour l'instant encore - un homme en devenir, fougueux, volontaire et encore un peu naïf. c'est ce qui se retenait de sa compagnie.

La première fois qu'il avait croisé la route d'Alcibiade et donc de Selim, il était bien moins propre sur lui, mais Ylvian avait profité de sa journée de prière pour prendre un bain et nettoyer ses effets personnels, à commencer par ses épées, son armure et son bouclier. Fini, donc, les cheveux collants de sueur et de crasse qui couvraient son front, sa barbe hirsute et son armure tachée de boue et de sang. Il se tenait aux côtés de Selim dans une armure d'écailles qui certes était parsemée de rayures et de coups, mais dont chaque petit morceau de métal et de cuir avait été débarrassé de la crasse des précédentes aventures. Le large bouclier attaché dans le dos du paladin portait lui aussi de nombreuses traces d'impact mais avait été soigneusement poli et reflétait les rares rayons de soleil qui traversait les nuages gris. À sa ceinture étaient fixés deux fourreaux, l'un pour son épée longue, l'autre pour son épée à deux mains. Malgré l'épaisseur de son armure et la quantité d'armes et d'équipements qu'il transportait, la silhouette du jeune restait svelte. Il n'avait toutefois pas la même aisance pour se mouvoir que Selim, et il devait conter sur sa bonne constitution et sa force pour ne pas s’essouffler à le suivre en direction de la porte Nord de Bourg.

Conscient qu'il pouvait compter sur ce nouveau compagnon, il mit de côté son jugement sur les actes passés des rapaces, en se disant que ces hommes s'étaient rachetés en sauvant Kelghür, et profita de la route pour faire connaissance avec le lieutenant. Souriant et se voulant cordial, il entama l discussion :

« Je ne sais pas ce que vous a raconté votre capitaine, lieutenant Juvanik, mais je ne crois pas mériter le titre de sire. Appelez moi Ylvian, simplement. Vous voyez ces forêts et ces champs autour de vous? C'est ici que je suis né, que j'ai grandi, que j'ai vu mon village bruler et découvert les horreurs dont sont capables ceux qui sont animés par le mal, mais aussi combien nous pouvons faire le bien quand nous avons la foi... Je vous vois et me dis que nous avons surement le même âge, que nous étions enfants à la même époque, et distants de quoi? quelques lieues? Et voilà qu'arrivé à notre maturité nous nous affrontons, faisant souffrir femmes et enfants innocents, les sacrifiant à un conflit qui pourtant n'est pas de leur fait... »

Le paladin fit une courte pause.

« Je me demande parfois comment était la vie de votre côté, qu'est-ce qui vous a mené là où vous êtes aujourd'hui, et je rend grâce à Iomedae que le sentiment de la justice soit partagé par des hommes des deux côtés du champ de bataille. C'est la quête de cette justice, du rétablissement du bien dans nos terres si souvent blessées par le venin de la guerre et de la haine, qui guide mes pas. Et c'est pourquoi je veux détruire le Masque et tout ce qui rend la vie des gens de peu difficile et indigne. »

Marchant toujours aux côtés de Selim, le paladin tourna son visage pour tenter de saisir le regard de son interlocuteur :

« Et vous, qu'est-ce qui vous amène ici? Comment êtes vous devenu l'un des "rapaces" et pourquoi avez-vous choisi de suivre Alcibiade contre votre Barronie? Non que je doute de votre intégrité morale, mais je soupçonne plus en vous que de la simple obéissance militaire à un supérieur... Je me trompe? »

Ylvian finit sa phrase avec un sourire complice, s'attendant à écouter l'histoire du lieutenant Juvanik.

Modifié par un utilisateur lundi 28 mai 2012 15:59:10(UTC)  | Raison: Non indiquée

Solsna Kelid, nains de père en fils.
Offline Mandar  
#6 Envoyé le : mercredi 30 mai 2012 19:12:05(UTC)
Mandar
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Selim

45 / 45
Les mots d'Alcibiade résonnaient encore dans la tête du lieutenant. C'était un traitre, lui aussi. Toute sa vie pourtant, il avait suivi les ordres. Pour la gloire de sa patrie. Pour l'honneur de sa famille. À la mémoire de son père qui avait donné sa vie pour protéger les siens. Mais les débordements de ces dernières semaines n'étaient pas acceptables. On ne massacre pas des civils. On ne s'allie pas à des monstres. Pas à ceux qui s'attaquent à votre peuple depuis des décennies. Quelque chose ne tournait pas rond.

Une rage silencieuse emportait peu à peu le soldat. Il serra les poings. Ils le paieraient. Mais qui ? Il était responsable. L'heure était venue de réparer tout cela.

Mais voilà que son compagnon de route se mit à lui parler. Il poussa un long soupir, tentant de reprendre contrôle.

« Je sers l'armée d'Arbenfield depuis une dizaine d'années maintenant. Mon père était un héros de guerre. Il est mort au combat au service de feu seigneur Branwald, ce nom vous dit probablement quelque chose. Mais avant, il a veillé à ce que je reçoive une éducation militaire moi aussi. » Il parlait sans s'arrêter, regardant le sol l'air concentré. « J'ai commencé comme coursier, délivrant des messages au sein de l'armée régulière, avant d'effectuer quelques missions en tant qu'éclaireur. Avec l'expérience, j'ai gagné en maturité. J'ai intégré le génie, où j'ai appris que l'on pouvait remporter des batailles sans prendre de vie. Puis lorsque Gaétian Branwald décida de créer l'ordre des Rapaces il y a un an, mon profil fut jugé intéressant. J'avais déjà combattu avec la plupart des gars dans les montagnes rouges. Les soldats de Sutercle massacraient les nôtres, il fallait leur rendre la monnaie de leur pièce. Nous étions là pour couper communications et ravitaillements. »

Il regarda Ylvian dans les yeux, l'air toujours sérieux. « Je crois que ça n'a pas tout à fait marché comme prévu. Vous connaissez la suite. »
Offline Solsna  
#7 Envoyé le : mercredi 30 mai 2012 22:05:50(UTC)
Solsna
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Il fallait leur rendre la monnaie de leur pièce, hein? Il y aurait eu bien moins de morts, c'est sûr, si de valeureux soldats de Sutercles ne s'étaient pas dressés face à vous pour protéger les fermiers et pauvres habitants de la barronie... Comment peux-tu nous accuser de la sorte?!

Ylvian avait beau savoir et comprendre que les choses étaient différentes pour un homme de l'Arbenfield, l'injustice qui consistait à accuser ses camarades de massacre et son baron de félon le révoltait. Rien aujourd'hui ne semblait pouvoir prouver aux gens de l'Arbenfield que c'était bien Gaetian Branwald qui était à l'origine de cette guerre. Pour des hommes comme Selim, Waldemar resterait celui qui a causé le conflit et par voie de conséquence les morts qui s'en suivirent... Écoutant avec respect son nouveau compagnon, Ylvian tenta de ne pas montrer sa profonde exaspération qui aurait tôt fait de dégénérer en colère.

Ne lui en tiens pas rigueur, l'héritière ne dit-elle pas qu'il faut se concentrer sur les racines du mal plutôt que sur ses symptômes? Ce ne sont pas les petits, même dans l'erreur, qui sont à condamner, mais bien ceux qui leur mentent et les manipulent contre leur intérêt. Cet homme, comme Alcibiade a refusé de suivre Branwald dans son alliance avec le mal, qu'ils pensent où non que l'on a déclenché la guerre ne leur retirera pas cet honneur...

« Toutes mes condoléances pour votre père, lieutenant. Il n'y a plus grande gloire que de mourir pour défendre les siens et Iomedae veille sur lui. Permettez moi juste de vous préciser que jamais les hommes de Sutercle ne sont passés à l'attaque, et qu'à moins d'en avoir été témoin, je crois qu'il serait judicieux de douter de la parole d'un homme qui n'hésita pas à s'allier avec toutes sortes de créatures démoniaques et à faire couler le sang d'innocents. Aujourd’hui, nous retourner sur les évènements des mois derniers ne peut rien nous apporter, mais je vous assure que la lumière sera faite sur cette affaire, et que vous serez comblé d'honneur de n'avoir pas suivi un tel homme. »

Ylvian remarqua qu'il n'avait pas pu s’empêcher d'aborder le sujet :

« Excusez-moi, je pense que cela nous tient à cœur à tous les deux, et je ne devrais pas m'emporter. Aujourd'hui nous luttons ensemble, et votre intégrité morale n'est pas à mettre en doute. Vous avez eu le courage de quitter une armée qui partait à la dérive et je vous doit le respect pour cela. Vous n'êtes pas responsable du sorcier fou et de l'alliance avec les orques, les gobelins et les trolls, tout comme je n'y suis pour rien dans la mort de votre père et de vos camarades... Ensemble, travaillons à ce que plus personne n'ait à passer par là où nous sommes passés et passons encore... »

Ylvian s’arrêta un instant pour serrer énergiquement la main de Selim:

« Je n'ai jamais abordé la guerre comme vous semblez l'avoir fait, et je pense que vous n'avez pas été choisi par hasard par le capitaine Hazeldine. Je ne suis pas comme vous, mais je pense que cette idée de remporter des batailles sans prendre de vie est louable. La ville où nous nous rendons est infectée par le masque, elle est malade de cette organisation, et ce n'est pas en s'y attaquant de front comme j'ai appris à le faire que l'on pourra la guérir. Moins les habitants souffriront de notre action, plus elle sera juste. C'est pourquoi vous êtes, je pense, d'une grande valeur dans ce combat. »

Modifié par un utilisateur mercredi 30 mai 2012 22:18:56(UTC)  | Raison: Non indiquée

Solsna Kelid, nains de père en fils.
thanks 1 utilisateur a remercié Solsna pour l'utilité de ce message.
Offline Mandar  
#8 Envoyé le : jeudi 31 mai 2012 16:56:04(UTC)
Mandar
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Selim

45 / 45
Selim prit un air bienveillant.

« Ne vous méprenez pas, je ne me permettrais pas de remettre en cause votre loyauté. C'est d'ailleurs impossible après avoir assisté à vos efforts lorsque les peaux vertes ont attaqué votre village. Je pense que vous n'y êtes pour rien dans la guerre qui oppose nos peuples et c'est une des raisons pour lesquelles j'ai décidé de vous aider.

En revanche, j'ai perdu des camarades envoyés patrouiller à la frontière de Sutercle et je ne peux me résoudre à l'idée que mes supérieurs enverraient des soldats ayant servi la baronnie pendant des années se faire massacrer pour déclencher une guerre. Oui, l'alliance avec les peaux vertes était intolérable mais les relations avec Sutercle étant bonnes ces dernières années, le seigneur Branwald n'aurait pas déclenché une guerre de cette façon. C'est un homme bon que le peuple apprécie. Et je ne vous laisserai pas accuser mon seigneur sans preuves. »


Il marqua un silence, mal à l'aise.

« Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous aider. Je suis un homme loyal. Mais je pense qu'il vaut mieux laisser cette conversation de côté pour le moment. »

Modifié par un utilisateur jeudi 31 mai 2012 16:57:26(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline mdadd  
#9 Envoyé le : jeudi 31 mai 2012 21:13:51(UTC)
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Localisation : Charente Aquatique (17)
Les deux hommes avaient traversé les champs brûlés par les Rapaces pour empêcher les récoltes de fin d’été, ainsi que les fermes encore une fois en ruine. Le paysage ne prêtait guère aux réjouissances, tout indiquait que la guerre qui opposait les deux baronnies avait déjà marqué au fer rouge la terre de Sutercle. Ylvian se rendait compte qu’au final, l’Arbenfield s’était bien préparé à cet évènement : les combats à la frontière pour mobiliser les forces vives du Baron Waldemar Hildebras, laissant sans défenses ou presque le fief en arrière plan. Arbenfield avait alors envoyé une troupe préparée et entraînée sous couverture de brigandage pour couper toute ressource au baron et isoler la population devenue otage des bandits. A Khelgür, Varnilan le sorcier, apprenti de Morggedron, le Dieu Noir jadis, Darkhel aujourd’hui, le premier conseiller du nouveau baron d’Arbenfield, avait dominé une tribu gobeline pour terroriser leur village natal et empêcher toute activité de développement. Tout comme à Bourg… Ylvian ne serait pas étonné que le Masque ne soit pas encore une fois un agent de Morggedron. Toute la baronnie de Sutercle était entre ses mains et il se servait sans conteste de la baronnie voisine pour arriver à ses fins.

Mais aujourd’hui, la Justice et le Bien avaient remporté des victoires sur ce Fléau. Varnilan était mort, la menace goneline avait été éliminée, les bandits étaient redevenus des soldats dignes et s’étaient même alliés à leur action, enfin le château avait été libéré d’une présence maléfique qui devait éliminer les dernières têtes importantes qui auraient pu s’opposer à Morggedron. Maintenant, il se dirigeait vers Bourg pour poursuivre la libération de la baronnie. A ses côté, un soldat du pays voisin, un de ceux qui avait participé à faire régner l’insécurité et la terreur dans les contrées de Sutercle, un de ceux qui avait suivi la rébellion de leur capitaine qui considérait que leur action dépassait les règles et qu’ils avaient été probablement manipulés par Darkhel, le premier conseiller de leur seigneur. La discussion qui avait occupé les deux hommes un petit moment restait en mémoire de chacun d’eux. Aussi bien Sélim qu’Ylvian, chacun avait sa version du départ de cette guerre idiote. Finalement, elle ne servait les intérêts d’aucune des deux baronnies, mais uniquement les noirs desseins du sorcier.

Le rempart entourant et protégeant Bourg se rapprochait, tout comme les hautes tours de la Porte Nord. Ylvian se souvenait d’il y a à moins d’une semaine, il courait vers les grandes portes avec les Rapaces et leurs alliés forcés Orques à leurs trousses, tandis qu’ils emmenaient un sergent rapace et ses deux complices pour les conduire dans les geôles du château. Cette fois, il n’était pas poursuivit et les hautes tours ne lui apparaissaient pas aussi clémentes et havre de paix que la dernière fois. Il savait qu’au-delà de ces portes, au-delà de la Barbacane qui protégeait cet accès à la ville, c’était le chaos et le mal instauré par le Masque. Il savait que dans cette barbacane, résistait les derniers Soldats du Guet et leur capitaine, Myriam Séverin…

La suite ici...

Modifié par un utilisateur jeudi 31 mai 2012 21:17:49(UTC)  | Raison: Non indiquée

Tu sais ce que c'est, être réduit à l'état de pulpe ?
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