Il s’était passé plusieurs jours depuis que Denmel avait reçu la missive de son père. Il avait du mal à le croire. Son père faisait appel à lui car le problème ne relevait pas d’une solution guerrière mais bien plus mystique. Dans son message, il y avait un caractère de danger et d’urgence. Il fallait que ce soit vraiment grave pour que son géniteur appelle à l’aide. Il se souvenait de lui comme un homme fier, droit et imposant, une montagne. Que s’était-il passé depuis toutes ces années ? Denmel n’avait pas eu de nouvelles depuis qu’il avait pris sa décision pour sa nouvelle orientation. Pendant la période où il avait été à l’école de guerre, il savait que son père se renseignait auprès des maîtres pour savoir où il en était. Mais après son changement de voie, plus rien, plus rien pendant ses 7 ans d’apprentissage, plus rien pendant ces 6 ans où le jeune homme avait poursuivit sa quête de la sagesse et de la perfection. Était-ce parce que son père avait désavoué son choix ? Était-ce parce que son nouveau maître n’avait laissé filtrer aucune nouvelles de sa part, afin de ne pas perturber sa concentration…

Il avait quitté Magnimar et avait cheminé vers les Hautes Terres de Velashu pendant plusieurs jours. Il se souvenait de ce long voyage qu’il avait accompli étant enfant il y a plus d’une décennie. Ça lui avait paru interminable et là encore il trouvait la distance encore à parcourir vraiment très longue, surtout pour quelque chose d grave et urgent. Combien de temps avait mis la missive à lui parvenir ? Combien de temps son maître avait-il hésité pour la lui communiquer ? Il était peut-être déjà trop tard… Denmel allongeait le pas régulièrement pour augmenter son allure, puis il devait se résoudre à se refréner pour un rythme régulier s’il voulait atteindre son but. Les Hautes Terres de Velashu, ses plaines verdoyantes, les nomades et les troupeaux de chevaux sauvages, une immensité pleine de force et de vie, une énergie puissante émanait de ces terres. Le jeune homme se rapprochait de jour en jour de son but : la baronnie de Sutercle. Un fief sur l’autre rive de la grande rivière, coincé entre la Velashu et les Monts Rouges, de son souvenir, il n’était pas très étendu. Le baron Waldemar Hildebras s’était vu remettre ces terres par le conseil des hauts seigneurs cavaliers de Velashu. Il avait nettoyé cette étendue sauvage, son père était déjà son bras droit. Ils avaient combattu ensemble un énorme Ogre et chassé les Trolls des forêts, puis ils avaient érigé le château dans les hauteurs d’un plateau rocheux, à l’embouchure d’une rivière qui affluait vers la Velsahu. En bas du plateau, de l’autre côté de la petite rivière, des hommes s’étaient installés et avaient construit un village, Bourg. Des artisans, des commerçants, tout u tas de personnes qui avaient participé à la construction du château et travaillaient pour le baron. De ce fait, la vie commençait à s’étendre et du petit hameau d’artisans constructeurs au départ, un véritable grand village s’était formé. Denmel savait qu’il y avait un autre village plus au nord, Khelgür, un hameau très proche des Monts Rouges qui avait pour tâche d’une part de servir de poste avancé pour surveiller les incursions humanoïdes pouvant venir des montages et d’une autre part, leurs terres riches permettait une culture maraîchère importante. Une ressource importante pour tout le fief. Autour de Bourg, les cultures étaient plus céréalières, du blé le plus souvent, mais les cultures maraîchères n’étaient pas négligées non plus, mais moins importantes.

Enfin il arriva en vue de la Grande rivière. Il distinguait sur l’autre rive la haute tour du château, la Tour de l’Aigle, le poste de vigie qui permettait d’avoir une vue sur toute la région. Denmel y était monté plus d’une fois étant enfant. Des corbeaux tournaient au-dessus, mauvais augure. Il distingua aussi les constructions de Bourg, son rempart et son étendue. Le village s’était énormément développé pendant tout ce temps, il était devenu une véritable petite ville qui n’avait rien de comparable au hameau d’antan. Que la civilisation pouvait croitre rapidement parfois ! Le jeune homme savait qu’autrefois, il y avait un pont qui enjambait la petite rivière qui séparait le plateau rocheux, où trônait le château, et les terres agricoles entre Bourg et la rive. Aujourd’hui, il n’y avait plus de pont et la ville s’étendait jusqu’à la rivière. Il y avait aussi une vieille barge en bois qui faisait office de bac pour traverser la Grande Velashu depuis Bourg. Visiblement ce système fonctionnait encore, Denmel distingua au loin des constructions du côté de sa rive qui devait faire office de relais ou d’embarcadère. On aurait dit une petite ferme-auberge. Il allait se diriger vers celle-ci lorsqu’une voix le fit sursauter – « Alors p’tit gars ! On r’tourne au pays ? »

Il se tourna vivement de nouveau vers la rivière. Il y avait là un jeune homme peu vêtu pour la saison, on était en fin d’automne et il n’avait qu’une pauvre tunique de toile rude déchirée et trouée de toutes parts, impossible de dire si elle était bleue ou grise d’origine tellement les couleurs avaient passée. Les pieds nus, les cheveux en bataille, ce qui était le plus dérangeant étaient ses yeux, bleus-gris, il fixait Denmel sans ciller pendant un bon moment, comme s’il pouvait le transpercer de son regard. Le jeune homme, sommes toutes entre 17 et 20 ans, se tenait debout sur la rive. Derrière lui, une petite barcasse de pêche d’aspect très vielle et en piteux état s’agitait au grès des courants de la grande rivière. Il avait accosté et le pêcheur se tenait sur la berge, comment se faisait-il que Denmel ne l’avait pas aperçu quand il avait fait un tour d’horizon ? Ou alors comment se faisait-il qu’il ne l’avait pas entendu arriver et accoster… Il se concentra un petit moment sur ce nouvel arrivant. Il était plus jeune, plus petit, la peau tannée par la vie en extérieur, comme souvent chez les pêcheurs, les mains calleuses, il tenait un genre de couteau plus petit qu’un coutelas mais qui semblait très effilé, un couteau de pêche, avec lequel il tailladait un bout de bois. Ses cheveux devaient être bruns, mais le vent, la saleté et la poussière les éclaircissaient lui aussi était varisien. Un gars du coin ? Un pêcheur de Bourg ? En tout cas il n’avait pas l’air d’avoir froid aux yeux…

Modifié par un utilisateur samedi 9 mars 2013 17:08:54(UTC)  | Raison: Non indiquée

Denmel avait du mal à associer un nom sur cette personne. Il était quasiment certain de ne pas le connaître. Comment aurait-il pu ? Voilà une décennie qu’il était parti, il n’était alors qu’une enfant et avait vécu presque toute son enfance au château avec une nourrice et son père. Ce jeune pêcheur devait avoir dans les 8-10 ans quand Denmel avait quitté le château et il n’avait probablement jamais approché le château plus près que la rivière qui s’étendait en bas du plateau rocheux. Cependant, il ne se débarrassa pas de son sourire et s’approcha en tendant la main après avoir craché dedans bien sûr, comme le fond souvent les artisans avant de se mettre à l’ouvrage et ensuite pour la frotter sur sa tunique en piteux état pour finir de la nettoyer – « Salut M’sieur, j’ suis simplement L’Pêchoux… C’est qu’si vous voulez qu’j’vous raconte tout, ça va prendre un d’ces temps ! Enfin bon… Vous d’vez savoir d’ toute façon. »

Il s’assit à même le sol en tailleur puis commença à fixer une petite surface de terre en y dessinant quelques motifs avec le bout de bois qu'il taillait, tout en commençant son histoire. Denmel se rendit compte qu’à mesure qu’il parlait, il dessinait quelque chose ressemblant à une carte grossière de la région. Y figurait le château, Bourg et l’autre village du fief, Khelgür. Au Nord et à l’Est il y avait les Monts Rouges, à l’Ouest les collines boisées et sauvages, l'Elebàn, la rivière affluent de la Grande Velashu qui remontait vers Khelgür puis des marais avant de se prendre plusieurs sources dans les montagnes – « Y’a 8 ans, un méchant sorcier est v’nu des montagnes avec des Gob’lins, des Kobolds et d’autr’ salop’ries. Y z’ont passé sur Khelgür, notr’ village et ont tout détruit, rasé, pillé, tué, incendié, violé, etc. Nous on n’’tait pas là à c’moment là, sinon on s’rait pas là pour raconter ! » – Il se départit d’un rire franc et joyeux tout en donnant une tape franche et vigoureuse sur l’épaule de Denmel. Puis il reprit son sérieux – « Alors quand on est rev’nu, y’avait plus qu’nous, des drôles et il fallait faire quelqu’chose. Alors un groupe s’est formé. Y z’ont été chercher un vieil ermite grincheux dans la forêt, puis l’ermite y nous z’ont emm’né pas loin d’là juste au-d’ssus d’ Bourg. Y‘avait là tout un camp d’ces salop’ries qu’avaient fait un siège de Bourg et du château de’L’Baron. Et puis l’sorcier aussi. Ils l’app’laient l’dieu noir.

Alors l’vieux grincheux il nous z’ont emm’né chez un autr’ vieux fou c’ui là. Un mage infirme qu’était un genre d’conseiller du baron et maître d’la Tour Blanche. L’vieux grincheux est parti alors chercher les seigneurs cavaliers nomades et l’vieux fou il nous z’a ram’né près d’Bourg. Là il a invoqué un pote à lui, un voleur. Alors on s’est séparé. Un groupe est parti dans l’camp d’l’ennemi pendant qu’l’autre protégeait l’vieux fou qui f’sait des trucs magiques pour les protéger. Dans l’camp, l’groupe a été voler des trucs qui donnaient du pouvoir à ce Morggedron, le méchant sorcier noir et là haut sur la colline, l’autre groupe ils ont combattus des Gnolls. Z’imaginez m’ssieur ! On était qu’des drôles ! Enfin bon ça s’est bien passé ou presque. Après tout l’ monde s’est r’trouvé au château et la nuit y’a eu un gros combat. L’méchant sorcier il a donné l’assaut avec toutes ses s’alop’ries. Ca a duré toute la nuit. Et puis au matin, l’vieux grincheux il est arrivé avec les seigneurs cavalier du Velashu et ils ont vaincu les salop’ries. Après y’a eu une grande fête pour fêter la victoire et tout l’tralala, les drôles sont dev’nus des héros et une chanson a été faite : la geste des enfants.

Ben voilà, ça aurait pu s’terminer là. Mais là, les héros ils sont rev’nus maintenant qu’ils z’ont été formés par des maîtres. C’est à peu près à c’te période que ça s’est passé y’a 8 ans. Khelgür s’est r’construit. Bourg à grossit tell’ment qu’ses murs atteignent la rivière, mais voilà. D’puis 4 mois c’est la guerre avec l’Arbenfield. C’est le fief à l’Est de l’autre côté des passes là en bas des Monts Rouges. Ici dans Sutercle c’est la misère. L’Baron a emm’né toutes ses forces au front pour protéger la frontière, laissant le fief sans ressources. Et puis il a commencé à s’passer des trucs. A Khelgür des gob’lins ont rasé les fermes et attaqué les villageois. Les héros y sont allé voir et en fait y’avait encore une d’ces salop’rie d’sorcier derrière ça. En fait l’Morggedron il est pas mort. Et l’sorcier c’était son disciple. Après y’avait aussi ces brigands qu’attaquaient les convois de ravitaillement. Khelgür est l’grenier à blé de Sutercle. Il envoyait des vivres au baron et les brigands les ont attaqué et ont tout pris. Du coup comme y’avait les brigands, la contrée était plus sûre et s’y déplacer dev’nait dang’reux. Mais là aussi les héros sont allés voir. Maint’nant les brigands c’est plus un problème. En fait c’étaient des soldats d’Arbenfield qu’étaient missionnés pour ça. Mais eux aussi ils z’ont été floués. C’est l’nouveau conseillé d’leur seigneur. Un certain Darkhel. Mais en fait c’est Morggedron. C’est lui qu’a fait tout c’bordel. Il s’venge du Baron et des anciens d’son groupe : l’vieux grincheux, l’vieux fou, l’vieux chap’lain du château, c’bon père Olwyn et puis y’a aussi c’voleur qu’avait été invoqué, mais lui il est pas dans l’coin. Enfin bon ensuite l’groupe est v’nu au château. L’père Olwyn était mort, l’lieut’nant Bertholom Anguerand a pris la régence, alors qu’ça devait êtr’ votr’ père. Mais personne savait où il était à c’moment là, comme disparu. Puis dans l’après-midi, y’a eu comme un gros combat dans la cour. Une horreur démoniaque est apparue et l’groupe de héros l’a combattu. Derrière ça y’avait bien-sûr Morggedron, il est apparu et a essayé de tuer l’groupe à distance. Mais finalement l’groupe a réussi à vaincre la chose démoniaque. Mais pendant c’temps les écuries elles étaient calcinées. Dans les décombres, ils z’ont découvert votr’ père. Il avait été pendu et torturé et il restait plus qu’un corps calciné et ses affaires, armure, arme, collier et quelqu’ z’affaires. L’lieut’nant a tout répertorié, normal pour un intendant ! Sur la chose démonique, à priori, l’ majordome du baron a parlé de skalt’hum. Ch’sais pas c’que c’est vous voyez… J’suis qu’un simple pêcheur !

Enfin bref, après l’groupe est parti à Bourg. Là-bas y’a comme une pègre locale qui fait la Loi. Ils pensent qu’cest encore un coup tordu d’Morggedron. En tout cas y’a la misère, des meurtres et les habitants sont terrorisés, maltraités et rançonnés sans arrêt. C’est qu’y’a plus personne pour rétablir les choses. Toutes les forces vives sont au front et il est presque sûr qu’le Baron est même pas au courant de c’qui s’passe. Voilà, vous savez tout c’que j’sais. Il veut aller où ? Au château ou à Bourg direct ? »

Modifié par un utilisateur samedi 9 mars 2013 17:09:32(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le jeune homme haussa les épaules – « Ben à la ville comment dire… C’est qu’tous les bras vaillants sont au front. Alors y’a plus qu’une garde réduite d’vieux soldats ou d’bonnes femmes pas très fortes et pis sont pas nombreux. La pègre ils ont des gaillards costauds, ils tuent, ils pillent, ils terrorisent, ils font la Loi à Bourg. L’groupe d’héros ils sont tous partis pour Bourg. Ils vont essayer d’régler l’truc. M’enfin là c’est pas juste quelques grottes avec des Gobs hein ! D’après c’que j’ai compris, y’a eu une sorte d’guerre de rue. Tous les vauriens d’la rue s’sont battus et l’Masque a eu l’dessus en massacrant tous ceux qui s’opposaient à lui. Du coup tous les vauriens d’la ville ils bossent pour lui ou ils meurent.

Bon allez M’sieur Denmel. J’vous fais traverser. J’vous emmène voir l’intendant au chateau, c’est l’nouveau régent maint’nant et après si vous voulez, j’vous fais traverser pour aller à la ville, allez hop on embarque ! » – D’un pas leste, il sauta sur le pont de la barcasse derrière lui. Il attrapa une corde qui s’encrait sur le haut du mât et commença à se déplacer sur le bastingage tout en effectuant des manœuvres, larguer les amarres, hisser la voile, orienter la barre, etc. Le pêcheur s’agitait tout du long sans jamais prendre pied sur le pont. Denmel s’assit sur le banc de nage. En quelques instants, la frêle embarcation de pêche prit une gite importante, le bastingage touchait presque l’eau de la rivière et parfois un peu d’eau passait par-dessus et venait mouiller le fond. La traversée ne dura pas longtemps. Denmel s’attendait à remonter à l’embouchure de la rivière, l’Elëban, affluent de la Grande Velashu, afin d’accoster près du sentier qui remontait au château, mais ils se dirigeaient de l’autre côté d’un plateau rocheux, vers une immense forêt d’une contrée que le jeune homme savait sauvage et inexplorée et qui marquait la frontière ouest du fief. Le bateau de pêche s’inséra dans une petite anse cachée par la verdure et le pêcheur fit débarquer tout le monde – « C’est par là m’sieur, faites attention aux arbres, la dernière fois l’Ferrèol ça l’a s’coué. »

La courte promenade dura quelques minutes à peine, ils atteignirent une paroi rocheuse qui montait en droit vers les hauteurs du plateau et donc vers le château. Le pêcheur passa à travers un amas de buissons avant de disparaître derrière ce rempart de verdure. Denmel le suivit en se demandant bien où ce simple pêcheur l’emmenait. Derrière s’ouvrait une grotte d’aspect naturelle. Ils traversèrent celle-ci, obligeant le jeune ascète à sortir sa pierre de lumière – « Oh dites ! Formidable votr’ truc là. Ho l’est bien pratique ! » - Puis vers le fond de la caverne, le pêcheur se glissa dans une fissure derrière laquelle se trouvait un corridor seulement dégrossit à la pioche et au burin. S’en suivit un dédale de tunnels, puis de couloirs de maçonnerie, d’escaliers, trappes, grilles, les fameuses oubliettes du château, probablement. Le pêcheur s’y déplaçait avec aisance et une grande discrétion. Après presque une heure de progression sans marquer d’arrêt et en se hâtant, ils finirent par ouvrir un ultime pan de mur et déboulèrent dans les cachots du château. Denmel. Encore quelques pas, portes et escaliers et ils arrivèrent enfin dans la cour. Quelques vieux soldats et les cantinières s’occupaient de déblayer les ruines encore fumantes des écuries qui avaient été incendiées il y a peu. L’un de ces vieux soldats donnait des ordres et lorsqu’il vit l’étrange duo arriver dans la cour, il ne cria pas aux armes mais s’approcha avec un air préoccupé. Denmel reconnut le vieil intendant, il était toujours aussi maigre, nerveux et s’il était toujours aussi maniéré que par le passé, tout ce désordre devait grandement le perturber. Le lieutenant Bertholom Anguerrend jeta un regard au pêcheur – « C’est lui ? » – Question à laquelle le pêcheur répondit – « oui M’sieur. »

Aussitôt le lieutenant prit un air plus grave – « Denmel… Denmel Tangletorn. Je suis sincèrement désolé pour ce qu’il vient d’arriver à votre père. Le capitaine était vraiment quelqu’un d’honorable, mais sa fin est des plus obscures. Vous voulez qu’on ailles à la salle du conseil pour en parler ? » – Invitant le jeune homme à le suivre vers le bastion. Se tournant vers celui-ci, Denmel savait que dans cette construction il y avait la chambre de son père, tiens, le pêcheur avait déjà disparut le temps des présentations…

Modifié par un utilisateur samedi 9 mars 2013 17:10:08(UTC)  | Raison: Non indiquée

Denmel suivit le lieutenant dans le bastion. Tout de suite après les grandes portes de la haute cour, on pénétrait dans la salle du conseil, une vaste pièce au plafond soutenu par des piliers avec en son centre un plateau à hauteur d’un homme debout sur lequel était représentait un diorama du château, Bourg et la région avoisinante. La maquette était impressionnante de réalisme et très proche de la réalité. On pouvait aisément se projeter dedans. Le jeune Tangletron fut impressionné par le changement de Bourg, un petit village devenu au moins trois fois plus grand et ressemblait désormais à une petite ville, certes bien loin de l’immensité de Magnimar, mais on ne pouvait plus à proprement parler de village, ce dernier étant presque réduit à un quartier de la partie Est.

Debout devant le diorama, le régent-intendant posa ses mains sur le bord, regard dans le vide – « Il y a eu d’abord le chapelain, ce bon père Olwyn Rafenor, il était vieux et faible, il se mourrait, il faut se rappeler qu’il y a 8 ans, c’était encore un homme vigoureux et qu’il a combattu aux côtés du Mage de la Tour Blanche, le premier conseiller de notre baron, Taërim le Blanc. Ils ont vaincu ce dieu-sorcier noir qui avait fait le siège de Bourg et du château avec sa horde humanoïde. Dois-je te parler de ces terribles évènements du passé ?.. Ahem bon au jour d’aujourd’hui donc, il semblerait que ce dieu-sorcier, Morggedron, ne soit pas mort pendant la bataille. Il aurait survécu à priori, d’après les dires de Zaël, le nouveau Mage de la Tour Blanche, l’ancien élève de Taërim, mais aussi l’un de ces gamins qui il y a 8 ans ont fait des exploits incroyables et par là même aidé à sauver la baronnie. Zaël demi-elfe a raconté que Morggedron aurait vendu son âme au diable ou au démon afin de survivre et de se venger. De qui ? De ses ennemis de toujours : le Baron, le seigneur Waldemar Hildebras, paladin de Sarenraé, du chapelain, ce bon père Olwyn Rafenor, prêtre de Sarenraé, du Magicien Blanc, Taërim, un maître des foudres, de l’ermite, Saxifrag, un guide-éclaireur qui s’était exilé dans la forêt près de Khelgür et d’une sorte de gentleman cambrioleur du nom de Keanou, on les appelait la main blanche chacun représentant un doigt de la main et la main blanche représentant une force du Bien qui combattait le Mal partout où il se répandait. C’était il y a longtemps, lors d’un passé plus aventureux de ces illustres personnalités locales. Quand ton père a rencontré notre seigneur, c’était lors des campagnes d’exploration de la rive Nord de la Velashu et juste après ça le fief de Sutercle fut construit.

Mais revenons à ce qui nous préoccupe. Donc en cette période de guerre contre l’Arbenfield, guerre qui a débuté pour des raisons un peu obscures et à la limite du malentendu, il faut le dire, notre seigneur a emporté avec lui tous les bras vaillants et valides pour tenir le front, le temps de construire un mur de séparation marquant la frontière dans la passe qui sépare nos deux contrées. Ici tout comme à Bourg, il ne reste que les anciens, comme moi, des jeunots très inexpérimentés et des femmes volontaires mais je dois le reconnaître qui ne sont pas aussi fortes que de vaillants soldats, enfin ça c’est pour le Guet en ville car ici, nous ne sommes qu’une poignée d’anciens. Le chapelain, trop vieux lui aussi pour partir au front a envoyé son premier disciple, le frère Tarek, tu te souviens de lui ? Il avait à peu près ton âge. Quant à ce bon père Olwyn, du coup le baron l’a nommé régent en son absence. Mais les forces l’abandonnant rapidement, i y a peu, il avait déclaré au groupe des jeunes héros de Khelgür, ce groupe d’enfants qui jadis avaient sauvé la mise à la baronnie, qu’après lui ce serait ton père qui prendrait la régence, normal, le plus ancien dans le grade le plus élevé et surtout il le méritait amplement. Mais voilà, le père Olwyn a fini par succomber et lorsqu’on a voulu prévenir ton père, il avait disparut. J’étais le suivant sur la liste, j’ai donc pris les fonctions.

Deux jours après, le groupe est revenu des terres de Khelgür. D’après le pêcheur, ce jeune homme qui était avec toi il y a un instant, le père Olwyn avait été empoisonné. Il s’en est donc suivit une enquête là-dessus. Ils ont commencé à fouiller le château, interroger les cuisinières, le majordome, il s’avérait qu’en réalité, la nourriture était empoisonnée entre les cuisines et la distribution, e père Olwyn était trop vieux pour résister bien longtemps et les Gardes commençaient à présenter des signes de faiblesse et de fatigue. Je dois dire que la situation était précaire. N’importe qui aurait pu nous attaquer, nous aurions été incapables de nous défendre. Et puis les soupçons se sont portés sur le garçon d’écuries, Josh, un pauvre drôle un peu bizarre que le grand veneur et maître des écuries avait trouvé dans la forêt l’an passé. Josh était une sorte de sauvageon qui n’avait aucun éducation mais qui à priori avait une sorte de lien avec les animaux. Puis lorsque le groupe a voulu aller le chercher aux écuries, ça a été un cauchemar. Des gros vers blancs sont tombés du grenier où il avait sa chambre et ont dévoré les animaux en un clin d’œil. Puis ils ont formé une sorte de gros vers tentaculaire qui s’est attaqué au groupe. Pour éradiquer ce fléau, ce Ferrèol a envoyé une sorte de boule de feu qui a roulé plusieurs fois sur le monstre. Pendant ce temps, les écuries s’embrasaient pour tuer les gros vers blancs qui avaient aussitôt pondu sur les cadavres des animaux qu’ils avaient dévorés. Les œufs ont éclos à une vitesse incroyable, ce qui alimentait en un flot continu l’espèce de gros ver tentaculaire. Un cauchemar auquel le feu mit fin, au dépend des écuries. Mais l’horreur ne s’arrêtait pas là. Une fumée noire a envahi la cour, une tourmente maléfique qui tuait tous ceux qu’elle touchait. Le vaillant Ylvian l’a combattu, c’est un jeune paladin lui aussi. Puis une forme est apparue au dessus, un visage, celui du dieu-sorcier, Morggedron. C’est lui l’instigateur de tous ces problèmes. Le groupe a réussi à le chasser, mais pas à le tuer. Ca a été un combat titanesque et incroyable !

Après, le majordome leur a parlé de cette chose avec les vers blancs, il a appelé ça le skalt’hum, je ne sais pas ce que c’est mais c’est une horreur. Et puis dans les ruines encore fumantes des écuries, on a fini par retrouver ton père… Il était pendu à la charpente du toit et avait visiblement subit un énorme éventrement, comme si tout son abdomen s’était ouvert depuis l’intérieur. On a retrouvé son armure, ses armes et son pendentif, signifiant sa fonction de sénéchal du baron, parmi les cendres. Les objets ont été noircis par l’incendie, mais ils sont encore en bon état. On a passé toute la nuit à lutter et éteindre le feu, il est probable que les flammes n’ont pas été trop sévères dans les combles. On a inhumé les restes de ton père au cimetière du château derrière la chapelle, on lui a rendu les honneurs de la Garde et des Guerriers… »

Cette fois le lieutenant Enguerrand se tut et laissa Denmel appréhender tout ce flot historique.

Modifié par un utilisateur samedi 9 mars 2013 17:10:47(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le lieutenant Enguerrand réfléchit un instant – « On a trouvé ses armes, son armure et son collier de fonction entassés à côté de lui, mais je ne vois pas ce qui aurait pu lui manquer niveau équipement. Cependant, je n’ai pas répertorié tous ses objets personnels, mon intendance n’allait pas jusque là. Pour le corps, il a été très atteint par l’incendie qui a ravagé les écuries. On y voyait les traces de torture, puis les chairs calcinées ne laissaient guère plus de détails. La nouvelle chapelaine, Véolia la seconde disciple et fille adoptive de ce bon père Olwyn, n’a pas ausculté le corps. Quant à sa chambre, non personne n’y est allé, par respect envers le défunt d’une part, ensuite parce que lorsque j’ai voulu t’envoyer un courrier pour aller te chercher, le pêcheur m’a dit que tu allais arriver aujourd’hui. Vu que la découverte de ton père date d’hier, nous avons préféré t’attendre avant d’entrer dans ses quartiers privés. Nous pouvons commencer par là si tu veux. Enfin, concernant le village ? Tu sais et tu l’as sans doute vu en arrivant, Bourg s’est beaucoup agrandie ces dernières années. On peut parler de ville maintenant. »

Modifié par un utilisateur samedi 9 mars 2013 17:11:22(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Parce que ton père était porteur du Skalt'hum ! » -
Denmel se retourna à cette voix autoritaire qu'il connaissait bien. D'une taille de plus de 6 pieds. La cinquantaine athlétique, entièrement chauve, les sourcils rasés, laissant un crâne nu, la peau tannée par l'exposition au soleil, il n'avait guère changé en pus d'une décennie. Le majordome portait une tenue assez simple mais impeccable, comme d'habitude, sa nature shoantie était grandement masquée par une attitude très civilisée et réservée, contrairement au sang chaux des jeunes guerriers barbares. Denmel savait que Greshym Shorkan était jadis un puissant chamane d'une de ces tribus et il était aussi le tuteur du baron lui-même. Pourtant, il avait toujours été à son service plutôt qu'un maître précepteur. Ridhan Tangletorn avait le plus grand respect pour le majordome.

Pendant un instant, Greshym était paru plus grand et impressionnant, effaçant presque la présence du lieutenant Enguerrand, il s'approcha du jeune homme, puis finit par poser la main sur son épaule - « Le Skalt'Hum est une horreur maléfique créée par une force démoniaque puissante et qui a besoin d'un corps physique solide pour se développer et d'un autre corps pour abriter son âme perfide et malveillante. Ton père était la personne la plus forte au château lorsque cette chose est arrivée, Josh était habité par l'âme du démon. Alors pour ne pas que ton père par sa propre volonté ne parvienne à empêcher le Skalt'Hum de croitre, il leur a fallut l'emprisonner et l'empêcher de mettre fin à ses jours, car je crois qu'il a dû comprendre que c'était le seul moyen d'empêcher cette saloperie de se développer. La torture était seulement un amusement secondaire, un passe temps en quelque sorte. Le Skalt'Hum aime voir la souffrance et se nourri de la peur. Je doute que ton père ait eu peur, mais je ne doute pas qu'il a dû souffrir. Puis quand vient le moment, les larves éclosent et génèrent ces gros vers blancs qui se fraient un passage dans le corps, ils sont affamés et dévorent tout sur leur passage. »

De son côté, devant les descriptions macabres du majordome, le lieutenant avait grandement blêmi et retenait quelques hauts de cœur...

Modifié par un utilisateur samedi 9 mars 2013 17:11:59(UTC)  | Raison: Non indiquée

Greshym regarda Denmel avec ses yeux sans expression, comme si la mort l’habitait – « Je n’ai pas les réponses à toutes tes questions, jeune Tangletorn. Il est possible que ton père ait senti qu’il ne pouvait rien faire d’autre pour empêcher ça et que la seule façon d’empêcher le monstre de croitre était de se donner la mort. Mais soit le Skalt’Hum l’en empêchait ou soit son honneur de guerrier lui interdisait de mettre volontairement fin à sa vie sans se battre. Cet honneur te serait revenu, le vaincre. Il devait avoir une grande confiance en toi et beaucoup de fierté, pour te demander une telle chose. Maintenant, ces évènements sont beaucoup trop récents pour dire si le groupe des jeunes héros de Khelgür ont réussi à chasser définitivement le Skalt’Hum du château. Nous allons être beaucoup plus vigilent maintenant et tout comportement étrange ne devra pas être pris à la légère. Je vais vous guider vers les appartements de votre père, maître Denmel. Vous pourrez poser toutes les questions pendant le trajet. »

Le majordome s’inclina devant le lieutenant et le fils du défunt capitaine. Puis il leur tourna le dos et s’éloigna de la salle du conseil. Denmel le suivit à travers un dédale de couloirs à la décoration austère. Quelques peaux animales étaient tendues sur les murs non pas pour montrer avec fierté un trophée de chasse mais pour limiter les courants d’airs. Plusieurs minutes s’écoulèrent dans le plus grand silence, simplement perturbé par les pas traînants du vieux majordome et sa respiration sifflante, comme s’il avait un souffle au cœur. Le temps était passé aussi sur lui. Il était déjà âgé lorsque Denmel avait quitté le château, maintenant il était devenu un vieillard fatigué et qui pourtant assurait toujours le service et l’ordonnancement du personnel de servitude. Après un moment, ils arrivèrent devant la porte de la chambre du capitaine. Denmel reconnaissait cet endroit, ça n’avait pas changé ? Pourquoi faire du reste ? Son père aimait les choses structurées et bien ordonnées, l’arrangement de ce corridor et de ses quartiers lui convenait, pourquoi en changer. Lorsqu’il posa la main sur la battant, le majordome s’écarta et s’inclina – « Je vous attendrais dehors maître. »

Modifié par un utilisateur samedi 9 mars 2013 17:12:32(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le majordome fixa un instant Denmel – « Perturbé… Avec les évènements actuels oui, on pouvait dire que le capitaine était perturbé depuis le début de ce conflit. Mais c’était sommes toutes une attitude tout à fait compréhensible. La guerre fait rage à notre frontière Est et lui se trouvait ici à essayer de garder un semblant de force combattante pour protéger le château et les intérêts du Baron. Waldemar lui avait dit gentiment qu’il comptait sur lui pour entraîner les soldats qui viendraient renforcer son armée si le conflit devait durer. De plus, avec la construction du mur, ces soldats devront être les meilleurs car ils seront par après les gardiens de la frontière et garants de la sécurité de Sutercle. En réalité, Waldemar ne voulait pas lui dire qu’il le préférait ici plutôt qu’au front. Ton père était, il est vrai, encore le meilleur guerrier à ce moment là, mais l’âge étant, il n’avait plus l’endurance pour tenir une telle campagne de combat. Toutefois, la tâche qui lui avait été confiée n’était pas des moindres non plus et le baron plaçait beaucoup d’importance et de confiance en ton père. De là à dire que son attitude aie changée, pas vraiment. »

Puis Denmel poussa le battant de la porte. Au-delà il y avait une envolée de 2 pièces, les quartiers et aussi sa propre demeure. De par son statut, le capitaine jouissait d’appartements privés, il était le chef de la garde, le conseiller de guerre et le sénéchal du Baron Waldemar Hildebras. Il fut aussi maître d’armes, mais il avait laissé sa place à la jeunesse plus vigoureuse même s’il savait pouvoir battre son successeur en cas de duel. De ce fait, la porte s’ouvrait sur la pièce de vie qui comprenait un âtre de cheminée, une table centrale entourée de 6 chaises, un coin salon avec ses 2 fauteuils, sa table basse et son petit buffet, un coin travail administratif avec son bureau et ses étagères couvertes de livres de compte ou journaux de quart, les rapports comme il disait et enfin une grande armoire qui pour une partie contenait toute la vaisselle et le matériel du quotidien, ainsi que le matériel d’entretien pour son armure et ses armes. Puis sur le fond à droite, une porte s’ouvrait sur la chambre, une petite pièce qui contenait un grand lit, une armoire, un porte-armure et un paravent de séparation derrière lequel se trouvait un lit d’enfant, la chambre de Denmel. Ce dernier fit le tour des deux pièces. Pas grand-chose à en dire, tout était rangé, le personnel de servitude venait faire le sol et les lits tous les jours. Toutefois si le personnel avait trouvé du désordre, ce qui était paranormal pour le capitaine, il en aurait fait part au majordome qui n’avait rien dit à ce sujet. C’était donc qu’il n’y avait rien de remarquable.

Modifié par un utilisateur samedi 9 mars 2013 17:13:02(UTC)  | Raison: Non indiquée

Tout d’abord, Denmel se dirigea vers le bureau de son père. Il prit les derniers livres de notes et parcourus les pages en diagonale. Son père avait une petite écriture aux caractères déliés, il s’appliquait à retranscrire un rapport quotidien des activités de la Garde du Château et des actions entreprises. Pour rien au monde il n’aurait cessé de faire son rapport, c’était pour lui un devoir, un moyen de montrer par après au baron tout ce qu’il s’était passé sous son commandement. La dernière page de rapport remontait pourtant à plus de 3 mois. D’après ce qu’avaient raconté le pêcheur et le lieutenant, la guerre durait depuis un peu plus de 4 mois, cela voulait dire que son père avait cessé d’écrire ses rapports peu de temps après. La dernière page portait une écriture tremblante, c’était toujours celle de son père, mais il luttait pour écrire, comme si le devoir devait prendre le dessus sur une force qui l’en empêchait. A y regarder de plus près, l’écriture de la missive qu’il lui avait envoyée avait les mêmes difficultés. Le capitaine avait certainement lutté contre cette force qui le dominait depuis l’intérieur pour parvenir à écrire cet appel au secours et cela avait pris plusieurs jours.

Puis Denmel s’intéressa aux deux pièces. Il ouvrit chaque placard, tiroir, souleva les deux matelas, celui du lit de son père et le sien, il se rappelait jadis avoir dormi ici, il se rappelait les quelques jouets en bois qu’un artisan de Bourg avait fabriqué sur demande de son père. Ces mêmes jouets étaient bien rangés sous le petit lit derrière le paravent, il passa au peigne fin les deux pièces. A y regarder d’aussi près, il n’y avait pas grand chose à en dire. Près du lit de son père, il y avait des marques sur le mur de pierre, des traces anciennes de coups comme s’il s’était battu contre quelque chose, la pierre était noircie par endroit de quelques gouttes de sang qui avaient séchées. Enfin il trouva une cassette au fond de l’armoire, une petite boite en bois renforcée et fermée par un cadenas. Ce devait être là les possessions les plus précieuses de la famille et maintenant son héritage. La clé était probablement dans les affaires de son père, en espérant qu’elle n’avait pas fondu dans les flammes qui avaient ravagées les écuries.

Modifié par un utilisateur samedi 9 mars 2013 17:13:35(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Les affaires de votre père ont été emportées avec lui à la chapelle. Si vous n'avez plus besoin de mes services, maître Denmel, je me dois de retourner aux cuisines donner les directives au personnel de servitude. Maître... » - Le majordome s'inclina respectueusement devant le jeune homme et s'en retourna de son pas traînant vers les cuisines. Il se retrouvait désormais seul à la porte des quartiers de son père, enfin par hérédité, ses quartiers, à moins qu'à son retour de la guerre, si celle-ci trouvait un jour un terme, le Baron ne désigne un autre officier chef de la Garde, Sénéchal de ses troupes et conseiller de guerre, auquel cas il pourrait prétendre à s'approprier les quartiers qui restaient à la base des quartiers de fonction. Denmel savait le Baron juste et il ne manquerait pas de prendre en compte l'avis et la position du fils de son capitaine défunt.

Modifié par un utilisateur samedi 9 mars 2013 17:14:01(UTC)  | Raison: Non indiquée