Le choix était sans équivoque : il fallait passer la nuit ici.
Erban choisit donc un coin tranquille où personne ne viendrait les déranger.
« Je vais incanter pour qu'on ait une protection pour la nuit.
Nous pourrons alors dormir tranquillement et repartir à la première heure demain matin. »

Incantation du sort : feu de camp abrité

Après avoir mis en place le camp, Erban commença à regarder les blessures de chacun de ses compagnons.
Il les nettoya et les pensa pour que la cicatrisation se fasse au mieux.
Il fit de même sur le prisonnier.

Enfin il regarda la paladine et lui demanda :

« Tu veux qu'on attache le prisonnier aux mains et aux pieds pour pas qu'il puisse s'enfuir ? »

La paladine n'avait rien dit depuis qu'elle avait remis de façon dictatoriale le groupe en route. Elle ne voulait pas se mettre en mauvais termes avec le magus mais la situation semblait rendre la chose inévitable. Marchant en aidant le blesser elle avait suivit le druide, bien plus apte qu'elle à les guider. Finalement celui-ci décréta qu'il fallait passer la nuit la. Un lieu de toute évidence idéal, mais cela ne lui plaisait pas elle aurait préféré faire la marche forcée de nuit et rentrer au fort au plus vite, malheureusement transporter un blessé ne lui permettait pas cette option elle accepta donc de suite l'option de l'arrêt.

Pendant que Jenklos et Erban préparait un campement des plus digne elle posa l'homme contre un arbre, il était encore mal en point mais sa vie n'était pas en danger. Lui non plus ne parlait plus, il devait être conscient de la tension actuelle et de la précarité de sa situation. Car s'il n'était pas mauvais, il était évident que la sainte guerrière n'avait pas confiance en lui. Kazhul aussi égocentrique qu'il était aurait surement ignoré un groupe fait de petite créature et d'un voyageur ne montrant aucune allure de grand guerrier. Elle était plus ou moins convaincu que l'homme et ses amis défunts avaient été les premiers à ouvrir le feu, d'autant qu'ils n'étaient pas le genre de groupe qu'elle imaginait capable sir Tolgrith d'envoyer dans le Val.

Le druide s'approcha d'elle et lui prodigua des soins, tout comme à l'homme qui agonisait depuis tout a l'heure. Rêvait elle ou avait il vraiment des capacités de soins qu'il aurait pu user depuis le début? Et pourquoi la soignait il alors qu'elle était en pleine forme? Etait une approche aussi timide que l'attente pour soigner le prisonnier avait été stupide? Elle n'en savait rien et l'observait faire, perplexe... Finalement il lui fit une demande, bien moins intéressante, d'attacher ses pieds et ses mains à celles du prisonnier pour éviter toute fuite. Mais elle n'avait pas envie de passer la nuit avec ce dernier et ne voulait pas y être attachée. Elle lui répondit sur un ton neutre.

"Attache le à l'arbre plutôt je pense que je dormirai seule ce soir."

Le druide sembla un instant surpris, ou bien était ce elle qui l'avait imaginer surpris... Mais elle n'y prêta pas plus attention et alla s'assoir près du feu, observant la danse des flammes alors que le magus cuisinait. Elle sentait le poids de ses échecs l'accabler alors qu'elle prenait ce temps de repos qu'elle ne pensait pas mériter.

Le magus vint à sa rencontre. Elle elle observait les flammes qui dansaient doucement entre les pierres qui les entouraient. Il parla peu, s'excusant de son attitude, c'était évident qu'il avait mal agit, pourquoi cela importait peu. Elle pouvait pardonner quelqu'un qui regrettaient sincèrement ses erreurs et qui travaillait pour les corriger. Mais le magus semblait déterminer à raconter son histoire, toute son histoire, elle aurait préféré de loin taquiner un peu le timide druide après cette journée plutôt que de jouer les psy, ce n'était pas sa spécialité loin de la. Cependant la paladine ne pouvait laisser quelqu'un dans le besoin d'aide et de toute évidence l'homme avait besoin de parler.

"Je t'écoute..."

Maëlia savait être attentive, bien que son regard ne quittait pas les flammes tourbillonnantes du petit feu de camps allumé par le druide. Elle réfléchissait également à la suite lorsque le Magus réalisait de petites pauses, Ils devraient dormir bientôt pour se lever à l'aube. Mais il devrait également instaurer un tour de garde, pouvait elle faire confiance au Magus pour cela, tout dépendrais de la conclusion de son histoire et de la profondeur de son repentit, ainsi que de l'avis d'Erban.

Jenklos devait s'ouvrir aux autres s'il voulait être compris, même si cela serait dur. Il commença donc son récit en regardant le sol, se plongeant dans ses souvenirs.

"Il y a deux semaines encore je n'aurai jamais pensé venir dans ce coin. J'étais dans les abords de Port Enigme avec mon Maître, un grand magus nommé Nodéus. Cet homme était un saint. Il n'était pas un homme religieux, mais il faisait preuve d'une gentillesse incroyable. Toujours prêt à donner un coup de main aux nécessiteux. Il parcourait les routes en quête d'aide à apporter. Je me souviens le premier jour où je l'ai rencontré il venait de démanteler une bande de brigands qui harcelait mon village et ceux autour. On subissait une nouvelle attaque de ces bandits. Malgré ma motivation et la fougue de mes années insouciantes je n'étais pas assez fort, et j'avais été très vite maîtrisé par ces bandits. J'étais à leur merci et ils allaient me couper la tête pour l'exemple quand il est arrivé. Il les a combattu et les a mis hors d'état de nuire sans les tuer. Il ne tuait que s'il n'y avait vraiment aucune autre possibilité, et il n'aimait pas ça. Ils étaient tous assez blessés pour ne plus pouvoir fuir quand les gardes de Port Enigme, appelés par un messager du village, arrivèrent. Il était incroyable. Il a toujours fait en sorte d'aider la veuve et l'orphelin, et grâce à lui bon nombre de criminels ont été enfermés.

Il y a quelques nuits, nous fûmes attaqués par une bande d'halfelins accompagnés d'un elfe. Nous n'étions pas sur nos gardes et il fut touché par une flèche empoisonnée en pleine poitrine. Il était mort avant que je puisse faire quelque chose. Je me suis débarrassé des assaillants dans une rage que je n'avais jamais ressenti auparavant. Quand j'y repense je ne me reconnaissait pas. L'un d'eux était en possession de cette lettre." dit-il en tendant la missive en question à la paladine, missive qui disait "Tuez le magus appelé Nodéus. Ensuite venez me retrouver au Val Sanglant pour recevoir votre paye.", et elle était signée par un sceau particulier, pouvant être décrit comme une représentation rudimentaire d'un poisson couché traversé par un trait horizontal et deux traits verticaux.

"C'est la raison pour laquelle je suis venu dans le Val Sanglant. Je ne savais pas qu'il y avait un travail qui demandait de l'aide pour nettoyer le Val, je ne l'ai appris qu'en arrivant au port de Korvosa. Je me suis joint au groupe pour entrer dans le Val, espérant tomber sur un indice qui me mènerait vers le commanditaire du meurtre de mon Maître... Le sceau à la fin de la lettre était présent sur les halfelins qui nous avaient attaqués, comme si c'était une marque d'appartenance, et j'ai vu le même sceau sur les halfelins tués par Kazhul, les fameux compagnons de notre ami. Quand j'ai vu ce signe sur les halfelins j'ai su tout de suite que c'était celui que je recherchais. La seule chose qui m'est venue en tête était que je voulais des réponses. Savoir pourquoi mon Maître était mort. Savoir ce qu'on lui reprochait tant pour qu'il soit mis à mort par une bande d'assassins. Toute notion de gentillesse avait disparu de mon esprit. Les réponses à mes questions valaient à mes yeux plus que tout...

Mais en y repensant sur le trajet, et malgré le fait que je voulais toujours ces réponses, je me suis aperçu que j'aurais fortement déçu mon Maître s'il m'avait vu agir, et que je salissais son nom en agissant ainsi. Je ne peux pas lui présenter mes excuses, mais en agissant ainsi c'est aussi vous que j'ai blessé. Je n'apprécie pas d'avoir agi ainsi, et je le regrette..."

Jenklos était sincère. Cela s'entendait dans sa voix et se voyait dans son comportement. Mais il se reprit quand Erban arriva à ce moment-là pour proposer à voix haute ce que tous les trois avaient pensés tout bas. « Maëlia je pense que nous ne risquons rien grâce à la protection que j'ai mis en place. Mais préfères tu mettre en place un tour de garde au cas où? »

Jenklos se leva et épousseta un peu sa tunique pour enlever les brindilles accrochées dessus.

"Je dirai que deux précautions valent mieux qu'une, même si je fais confiance aux protections que vous avez mis en place, cher druide."

Il se tourna vers la paladine et lui adressa quelques dernières paroles. "Votre jugement sera à mes yeux aussi celui de mon Maître. C'est entre vos mains que je remets ma rédemption." Puis il s'adressa aussi à Erban. "En attendant j'accepte, si vous le désirez, de prendre le premier tour de garde."

Erban avait écouté Maëlia avec attention.
Le choix qu'elle proposait était bien pour le druide mais complexe pour elle.
Elle sacrifiait son repos pour remettre les autres sur pied...
Cet acte était très loyal et touchait Erban.

« Merci de ta proposition mais tu vas avoir un tour de garde compliqué.
Je demanderai à Tigrou de rester en alerte quand je te ferai le passage du tour de garde.
Il ne dort toujours que d'un œil.
Allez vous reposer, je commence la garde.
 »

A peine avait il dit ces mots, qu'il parla doucement à Tigrou.
Il lui disait de dormir et de bien se reposer car il devrait garder le camp plus tard dans la nuit.

Erban se mit ensuite près du feu et à l'écoute du moindre bruit pour pouvoir réagir au moindre problème.

Jenklos acquiesça quand il reçut les ordres de la demoiselle en armure, et alla se reposer, suivant les ordres. Il ne voulait pas être torturé par ses actes, mais il y avait des chances que ce soit le cas durant cette nuit. Il se trouvait à proximité de l'homme qu'il recherchait, mais il n'avait plus envie de lui faire subir quoi que ce soit. Tout ce qu'il voulait, c'était être en paix.

Regardant le ciel étoilé, plongé dans ses pensées, il sombrait doucement dans un sommeil qui promettait d'être agité quand il entendit l'exclamation de la paladine. Sa dernière pensée avant de s'endormir était "C'était donc ça qu'elle voulait depuis le début du voyage..."

La paladine avait passée une nuit agréable bien que trop calme.

Le lendemain la troupe se remit en marche menée par le druide qui était le plus à l'aise en pleine nature malgré le mal qui pourrissait encore les tréfonds du Val.

Finalement le fort fut en vue, une vue qui enflamma quelque peu la Paladine qui prit instinctivement la tête accélérant la marche, le groupe arriva rapidement auprès des sentinelles qui les accueillir, inquiètes. La Paladine leur répondit alors du tac au tac.

"Non ce n'est qu'un prisonnier en attente d'un jugement, sa culpabilité n'est pas encore claire. Notre nombre réduis n'est malheureusement pas les fait du Val et de ses maléfices mais le seul résultat d'une abjecte trahison. Heureusement, d'une certaine manière, à vous entendre j'en conclus que le traitre n'est pas revenu faire de dégâts ici. Nous devons allez voir le capitaine au plus vite. Occupez vous de lui, mettez le en geole pour le moment."

Elle accompagna sa dernière phrase d'une poussée sur le prisonnier pour le remettre aux gardes alors qu'elle entrait pour se dirigée directement vers les bureaux du capitaine.

Après les explications de la Paladine, Jenklos se manifesta à son tour.

"Sire Tolgrith, Je peux vous fournir quelques renseignements supplémentaires à propos du prisonnier, mais je souhaiterai vous en parler en privé si cela ne vous dérange pas. Pas que j'ai quelque chose à cacher à mes compagnons, simplement je n'ai pas envie de leur faire perdre leur temps pour quelque chose qu'ils savent déjà. Et j'aimerai vous demander l'autorisation d'assister aux entretiens avec le prisonnier durant les prochains jours si vous avez assez de personnes pour me remplacer ainsi que le nain..."