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 a journée s'était déroulée sans accroc. Elzekiel commençait à connaître la petite dizaine d'hommes constituant la milice d'Heldren, et leur volonté, même si elle ne compensait pas leur manque de talent, facilitait l'enseignement que le jeune homme leur dispensait. Ses trois jours mensuels durant lesquels il venait aider son ami Isker à la formation martiale de la jeunesse d'Heldren étaient désormais révolus, et il repartirait demain matin. Même si l'idée de partager quelques verres ainsi que quelques histoires héroïques avec le forgeron réjouissait Elzekiel, il ne pouvait songer à son chemin du retour. Il avait cheminé vers le Nord depuis Demgazi il y a de cela quelques jours, et avait ressenti un froid particulièrement surprenant alors qu'il traversait le Bois Frontière. Il avait ensuite, comme tout le monde, entendu parler les quelques trappeurs revenus du Bois Frontière, lesquels parlaient d'une lourde neige ayant drapée de blanc la canopée du bois. Les nouvelles insolites ne s'arrêtaient pourtant pas là, car un chasseur nommé Dryden Kepp, habitué des fanfaronnades, avait insisté sur le fait qu'il avait croisé une belette blanche de quatre mètres de long. Elzekiel était arrivé devant la forge d'Isker et cela faisait bientôt une heure que les derniers coups de l'horloge de la ville avaient résonnés. Devant la supplique populaire, le conseil de la ville, sous la houlette de Ionnia Teppen, avait décidé de ne faire sonner l'horloge de la ville qu'entre six heure du matin et six heure du soir, de manière à ne pas compromettre le calme du village. Cela en disait long sur les habitants d'Heldren. Toujours était-il que le jeune homme vit débouler de l'échoppe un tourbillon de cheveux roux. Xanthippe, fille et apprentie d'Isker, venait de sortir, et avec elle cheminait continuellement une joie naïve et sans concession. Voyant Elzekiel, elle ralentit son pas. « Tu sors encore avec le vieux ? Quand est-ce que tu viendras t'amuser un peu avec des gens de ton âge... tu as peur pour ton mariage mon joli ? »Sur ses paroles frivoles dans lesquelles elle s'amusait à faire planer des sous-entendus, la jeune femme partit en courant, laissant derrière elle un doux parfum de jonquille. Xanthippe était sans conteste le coeur le plus demandé de tout le village, et elle ne le savait que trop bien. Son père lui, hésitait quant à la position à adopter face à tout cela, mais le charme de sa fille s'exerçait encore davantage sur lui que sur ses prétendants, aussi ne pouvait-il rien lui refuser. La porte de l'échoppe était restée ouverte, et Elzekiel entendait Isker s'atteler à ranger quelque objet de métal tandis qu'il marmonnait : « Tu ne m'aides pas à ranger l'armure si j'ai bien compris... c'est ça ? »Modifié par un utilisateur mercredi 20 février 2013 01:20:42(UTC)
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 Elzekiel La session de formation dispensée aux paysans-miliciens de Heldren s'était bien déroulée, encore une fois - comme d'habitude pourrait-on dire, tant le calme du village ne laissait que peu de place à l'imprévu. Et c'est avec un certain plaisir qu'Elzekiel allait boire la choppe de l'amitié avec son ami Isker, le forgeron. Depuis qu'il mettait ses compétences martiales au service d'Heldren, le forgeron accueillait Elzekiel chez lui, lui offrant le gîte et le couvert durant ses trois jours de présence. Il s'était arrêté presque sur le pas de la porte, réfléchissant à ce froid étrange qu'il lui avait semblé ressentir trois jours plus tôt en traversant Bois Frontière. La saison n'était pourtant pas propice aux fortes variations et le jeune homme avait d'abord cru à un trop grand écart de température entre l'extérieur et l'intérieur de la forêt. Il n'y avait donc pas porté beaucoup plus d'importance que cela n'en semblait avoir et avait rangé cela dans un coin de sa tête sans plus s'en soucier. Mais les rumeurs qu'il avait entendues ici et là - et même si l'imagination des paysans et des trappeurs avait eu le temps de faire son oeuvre déformatrice - avait ravivé le sentiment étrange qu'il avait ressenti. Et il était bien décidé à en discuter avec Isker, qui avait une expérience bien plus grande de la région que lui. Il en était là de ces considération lorsque la porte s'ouvrit en coup de vent et qu'une tornade rousse sortit de la maison. Xanthtippe avait failli le renverser et s'était arrêtée pile devant lui. Elzekiel eut un sursaut de surprise puis se ressaisit et renvoya son sourire à la jeune femme. Il ne lui répondit pas et s'effaça pour la laisser filer vers la taverne, non sans la regarder s'éloigner. Si les premiers temps il avait tenté de se défendre et de répliquer à ses piques, il avait appris à la connaître et avait fini par comprendre que la réponse importait bien moins à la jeune femme que la question. Et il avait fini par la laisser faire, et même s'en amuser. Au bout de quelques instants, il finit par pénétrer dans la boutique et répondit à la question qu'Isker avait lancé à sa fille. « Je ne suis pas sûr que la question m'était destinée, mais je vais t'aider de bon cœur mon ami. »Modifié par un utilisateur lundi 18 février 2013 23:00:51(UTC)
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sker pouffa silencieusement avant de relever les yeux vers son nouvel interlocuteur. « Elle m'épuise et m'émerveille à la fois... telle est la malédiction que les pères s'infligent ! Enfin, je recevrai l'aide d'un ami avec plaisir. Je dois t'avouer que j'ai hâte de vendre ma vieille armure... »Elzekiel comprit que l'aide dont avait besoin le vieux guerrier consistait à déplacer ladite armure ainsi que son support. Le jeune homme connaissait bien l'échoppe de son aîné ainsi que l'histoire de cette magnifique armure. Il savait qu'Isker aurait préféré exercer son talent sur de nouvelles pièces de cet acabit plutôt que sur des fers à chevaux, mais le vétéran ne s'en plaignait pas. Leur besogne accomplie, alors qu'il exécutait encore quelques menues taches de rangement, Isker ajouta sur le ton de la rigolade : « Prêt pour le départ ? J'espère que tu as de quoi te couvrir car on parle de neige sur ton chemin ! »
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Elzekiel Elzekiel déplaça le mannequin et l'armure à l'endroit où le forgeron voulait. Pendant ce temps, il prit le temps d'observer l'objet. « Tu veux t'en séparer ? As-tu un si impérieux besoin d'argent pour faire ainsi un sort à ce qui te reste de souvenirs ? » Il attendit la première réaction de son vieil ami. Mais comme celui-ci avait changé de sujet, il n'insista pas. Il le laisserait parler s'il en avait envie. Lorsque le forgeron parla de la neige, Elzekiel lui sourit à nouveau. « Tu lis mes pensées, Isker. J'étais justement en train d'y penser lorsque je suis arrivé à ta porte. Quand j'ai traversé le Bois, j'ai bien eu l'impression qu'il était bien plus frais que d'habitude, mais pas assez pour qu'il y tombe de la neige... En tout cas, je n'en ai pas trouvé trace... Mais si cela peut te rassurer, j'irai voir demain au magasin avant mon départ si je ne trouve pas un manteau pour me couvrir les épaules... Et puisqu'il fait froid, sors nous donc de quoi nous réchauffer. Je suis aussi venu pour cela. »En disant ces derniers mots, Elzekiel attrapa deux choppes, prit un tabouret et s'assit devant la table de la salle commune. Et tandis qu'il attendait que son compagnon le rejoigne avec une bouteille, il lui dit. « Même si je ne crois pas un seul instant aux racontars de Dryden Kepp, c'est tout de même quelque peu étrange. Est-ce que cela arrive souvent ? Je veux dire, est-ce que le Bois est si touffu pour que la chaleur du soleil ne puisse le pénétrer au coeur ? Toi qui habite là depuis plus longtemps que moi, as-tu déjà vécu ce phénomène ? »
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sker avait interrompu son rangement tandis que son ami lui parlait de la vague de froid qui s'abattait sur le Bois Frontière. Il afficha une mine interloquée. Il se retourna puis se dirigea vers une armoire qu'il déverrouilla avant d'en sortir un bouteille remplie d'un liquide brunâtre. « Comme tu le sais, j'ai presque passé toute ma vie dans les environs. J'ai vécu quelques hivers plus rigoureux que d'autres, mais je n'ai jamais entendu parler de neige au coeur de l'été ! Ceci est l'oeuvre d'un esprit malin. Les chasseurs ont parlé d'une neige qui tombait continuellement sur le bois, et non seulement du "blanc manteau recouvrant le sol de dame Nature"... Ça sent la magie, et la perfidie ; elles sont bien souvent de mise d'ailleurs, n'est-ce pas ? » ajouta-t-il avec un clin d'oeil à l'attention d'Elzekiel. « Il faudrait savoir ce qu'en pensent les Hautes Sentinelles... »Elzekiel avait déjà entendu parler de ces rôdeurs du Bois Frontière. Autrefois chargés de protéger la forêt d'invasions qadiranes, ils étaient désormais plus enclin à pourchasser les bandits tentant de s'y cacher. Leur nombre avait toutefois considérablement diminué depuis l'absence d'hostilité de l'ancien ennemi. Le vétéran saisit les chopes que le jeune homme tenait en main puis en versa le liquide alcoolisé. Il s'assit, attarda son regard sur son armure et répondit finalement à la première question de son ami : « Je suis un pragmatique. Cette armure ne me servira plus, et je n'ai pas besoin d'un objet si je veux évoquer mes souvenirs. L'or, je l'utiliserais à bon escient, mais ce n'est pas un soucis pour moi, ne te tourmente pas. » Un sourire éclaira le visage du vétéran alors qu'il levait son verre. Les vapeurs d'alcool évoquaient à Elzequiel des effluves de prune. « A la vie ! »
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Elzekiel Levant sa chope à la suite d'Isker, Elzekiel répondit à son tour. « A la vie ! » Puis il but une petite gorgée d'alcool. Si le jeune homme avait parfois bu plus que de raison, il s'était assagi depuis qu'il avait rencontré Xemestra et ne s'enivrait plus que rarement. Mais cela ne l'empêchait pas d'apprécier la douce chaleur qui glissait le long de sa gorge. Avec une moue de connaisseur, il apprécia la qualité du breuvage et remercia son ami d'un mouvement de tête. Après quelques instants de silence, il reprit. « Oui. C'est surprenant et... dérangeant. Tu penses vraiment que c'est quelqu'un qui s'est amusé à détériorer le temps ? Qui serait assez puissant et assez fou pour cela ? Surtout par ici. A moins que ce ne soit encore une façon pour le grand Prince de montrer sa puissance aux Qadirans ? Mais pourquoi se limiter au coeur de la forêt dans ce cas ? Non, il y a manifestement autre chose... » Il marqua une nouvelle pause puis ajouta. « Est-ce que tu sais où je pourrai rencontrer les membres des Hautes Sentinelles en ce moment ? »Elzekiel se leva alors et se rapprocha de l'armure. Il la toucha du bout des doigts tout les faisant glisser le long des plaques. « Tu as trouvé quelqu'un pour te racheter ton armure ? Peut-être que je pourrais te la prendre pour remplacer ma chemise de cuir qui commence à se faire vieille... Mais j'ai peu qu'elle ne soit un peu lourde pour moi. Tu sais que j'ai besoin de me sentir à l'aise dans mes mouvements... Peut-être qu'un jour je m'y serai suffisamment habitué et que je n'aurais plus cette gêne... Me laisserais-tu l'essayer ? »
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oir son ami s'intéresser à son armure ravissait manifestement le vétéran. Il se leva d'un bond et se dirigea vers ce qui avait constitué sa plus fidèle protection. Il l’effleura de la paume de la main, puis se tourna vers Elzekiel : « Elle sera sûrement un peu lourde pour toi, mais il ne nous coûte rien de te la faire essayer ! Allez, retire ta vieille cuir et enfile du véritable acier ! »Isker aidait Elzekiel à enfiler la lourde armure tandis qu'il répondait à ses précédentes interrogations : « Pour ce qui est de la neige, je n'en sais pas plus que toi désormais, mais en ce qui concerne les Hautes Sentinelles, ce qu'il en reste tient toujours un grand chalet au milieu du Bois Frontière. J'espère que tu ne comptes pas y aller seul... »Alors qu'Elzekiel était désormais recouvert d'acier et qu'il se rendait bel et bien compte que l'armure serait un encombrement gênant pour son style de combat, un cri lointain résonna jusque dans la pièce par la porte entrebâillée : « Un blessé... vite ! Allez chercher Natharen ! Natharen !? Natharen !? »Isker s'arrêta net et tendit l'oreille. N'entendant rien d'autre, il adressa un regard entendu à Elzekiel, et sortit en trombe de son échoppe. L'armure est une "banded mail" (cotte baguée ?) de maître ; armure lourde, 400 po, bonus d'armure +7, dex max +1, pénalité d'armure -5, échec aux sorts 35%, 17,5 kg (Ultimate Equipment p 10)Modifié par un utilisateur mardi 19 février 2013 23:35:31(UTC)
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Elzekiel Elzekiel se prêta au jeu avec plaisir. Après tout, cela ne lui coûtait rien d'essayer et cela faisait manifestement plaisir à son ami. Lorsqu'elle fut enfilée, il subit de plein fouet son poids sur ses épaules. Il avait beau les avoir larges, il se sentait engoncé et gauche, ne pouvant lever les bras ou se déplacer avec aisance. Il eut la confirmation qu'elle n'était pas faite pour lui, du moins pas pour le moment... De plus, son prix devait être au dessus des moyens du jeune homme qui n'avait que sa solde de formateur et de maître d'école pour tout salaire. S'il mettait en jeu l'économie du ménage pour une armure, quand bien même ce fut celle de son meilleur ami, son épouse lui en voudrait éternellement et sa belle-famille le renierait assurément. Il allait demander à Isker de l'aider à retirer l'armure lorsqu'un appel à l'aide se fit entendre. Ne faisant ni une ni deux, le forgeron quitta son échoppe, plantant là Elzekiel et son armure. Celui-ci n'eut même pas le temps de le rappeler que son ami avait filé, et sa supplique se perdit dans le vide. « Eh ! Part pas si vite ! Aide-moi ! »Elzekiel avait le choix, soit il perdait un temps précieux à retirer seul l'armure, au risque de se retrouver définitivement coincé dans une position désagréable et humiliante, soit il sortait avec pour rejoindre son ami, au risque de faire se retourner les badauds qui se demanderaient qui était cet homme harnaché comme un soldat... Il préféra tout de même la seconde solution. Rejoindre Isker permettrait à celui-ci de l'aider à se débarrasser de l'armure et en même temps de la montrer à de potentiels acheteurs. C'est donc un Elzekiel brillant de mille feux qui sortit à son tour de la forge et qui tenta de rejoindre en ahanant le petit groupe qui ne manquerait pas de se former. Cette armure n'est vraiment pas faite pour moi...
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lzequiel sortit donc à la suite du forgeron. Il vit que celui-ci ralentissait et se postait près de la statue de la Dame, au centre de la place de l'Hotel de Ville. Le jeune homme rejoignit le vétéran avec une démarche mal assurée, accompagné d'un bruit métallique attirant les yeux de tous les badauds. Ceux-là ne s'attardaient tout de même pas bien longtemps, car l'heure était grave. Un nain, vraisemblablement aux portes de la mort, venait de pénétrer dans Heldren. Isker tourna la tête à son tour lorsqu'il entendit le bruit d'armure. Un fugace sourire apparut sur son visage, mais l'amusement que lui procurait la situation dans laquelle était son ami fut vite chassé par la gravité du moment. Les jointures de ses doigts se tintèrent de blanc alors qu'il serrait les poings. « Ça a commencé... »Le forgeron avança vers le temple de la ville. Zaarida, le jolie qadirane qui était aussi la fille du prêtre de la ville, était sur le perron du bâtiment, en compagnie d'un demi-orque à la carrure impressionnante. Isker adapta son allure à celle d'Elzekiel et ne quitta pas le nain des yeux. De son côté, le jeune homme crut reconnaître, les traits déformés par les blessures et la peau marquée par la froid, son ancien maître d'arme ulfe. Yuln Oerstag avançait difficilement, la tête basse, soutenu par une elfe et Lycio, un des propriétaire de la scierie. La suite des aventures d'Elzekiel se poursuit iciModifié par un utilisateur mercredi 20 février 2013 01:19:35(UTC)
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