Les monts semblaient à la fois si près, la troupe pouvait les voir sur la gauche pendant les premières heures de voyage, et si loin, car il fallait d’abord se rendre au gué pour remonter sur la rive nord. Vivement la construction du pont à la baronnie, pensa Méliore. Ils prirent tout l’avant-midi pour se rendre au gué, où ils firent une pause d’à peine une demi-heure.

Malgré la fatigue, il fallait avancer : remonter jusqu’à l’emplacement désigné par Méliore, celui le plus à l’est, leur prendrait encore un bon quatre heures de route. S’ils voulaient avoir le temps de monter un campement correct avant la nuit, ils ne devaient pas tarder. D’autant plus que la rive nord de la rivière leur était inconnue. À un moment, Méliore rougit en réalisant que c’était lui qui poussait la marche, comme le ferait Anselme en pareille circonstance.

Le soldat govanien guida la troupe le long de la rivière, évitant les milieux humides qui risquaient d’embourber le chariot. La zone était moins carrossable que celle de la rive sud et cela les ralentissait. Ils firent halte au confluent de la rivière au renard et de la rivière des chanterelles, qui remontait vers le nord, afin de repenser au plan de route. Déjà, ils allaient devoir trouver un endroit pour traverser, ce qui n’était pas prévu.

Méliore réfléchit. Il n’atteindrait peut-être pas les monts avant la tombée de la nuit. Toland s’installa au bord de la rivière, armé d’un pieu, pour tenter de prendre du poisson. Méliore longea sur une centaine de mètres la rivière aux chanterelles . Évaluant le courant et la profondeur, il repéra un endroit où il lui semblait possible de traverser. Il se munit d’une branche pour sonder plus précisément la rivière et confirmer son hypothèse. S’approchant, il remarqua qu’à cet endroit l’herbe avait été piétinée. Délicatement, il se repositionna pour mieux voir sans brouiller les pistes et constata sur le bord de la rivière, une empreinte de botte.

Lhassa passa sa soirée avec le cube en main, à reprendre les indications selon leur direction et leur nombre, comme autant de directions dans l'espace, puis elle tenta de les interpréter par des gestes de ses mains comme si cela avait été une forme de danse, et les nombres un rythme.
Elle dut finir par s'endormir ainsi car Lorne la trouva au matin affalée sur le petit sofa, le cube ayant roulé à ses pieds avait dû lui échapper des mains alors qu'elle sombrait dans un sommeil réparateur...

Le guerrier examina l’empreinte avec attention. C’était celle d’un homme de corpulence moyenne, certainement pas d’un gobelin en tout cas, et la piste semblait pouvoir être remontée vers le nord, en suivant la rivière. La piste était fraîche du jour, mais datait tout de même de quelques heures. Il ne semblait pas y avoir de tentative de dissimuler son passage. Laissant derrière lui le chariot et les hommes Méliore remonta la piste une dizaine de minutes. Méliore fit une pause, se demandant s’il devait poursuivre sa route. Le pas qu’il suivait semblait lent et régulier. Cela indiquait une longue marche. S’il désirait suivre plus longuement, il était peut-être avisé d’en informer ses compagnons de route.

***

Lhassa s’éveilla. Rougissant, elle essuya sa bouche encroutée par un filet de bave qui avait séché là, espérant que le maître ne l’avait pas vu. Lorne était debout et tenait d’une main un livre ouvert et de l’autre un bout du parchemin rapporté par la jeune azalaise. Les yeux du vieil homme allaient de l’un à l’autre tandis qu’il murmurait de manière inaudible avec concentration. Sans le lâcher des yeux, Lhassa reprit le cube et se remit au boulot. Les heures passèrent. La jeune fille n’avait pris que quelques minutes de pause, le temps de manger un bout de pain et de boire une gorgée d’eau. Sa vue s’embrouillait et ses mains étaient engourdies à force de manipuler le cube en répétant sans cesse les mêmes séquences. « Le savoir prends du temps et du recul » La jeune fille sursauta lorsque Lorne s’adressa à elle. Elle se tourna vers lui et le regarda, interrogative. «  Où en es-tu ? », demanda-t-il.

***
Margot prit la couronne et la regarda avec curiosité. « Nous lui ferons une place dans la pièce ou brûle le feu sacré, pour nous rappeler les sacrifices qui nous ont été nécessaires ». Elle regarda au loin « Merci d’être resté sir Anselme. Moïra n’aurait pas passé ces épreuves sans votre présence. Vous avez combattu les gobelins sur la rive, puis repoussé l’assaut sur la baronnie ce printemps. Vous les avez affrontés dans les ruines naines de la source d’Hudor, puis dans celle de la crevasse… Ménoren guide vos pas et les dieux vous accompagnent… »

Margot se tut. Le jeune noble ne savait trop quoi répondre. La baronne savait que Anselme ne voulait pas tenir cette conversation, mais, après tout, c’était lui qui avait abordé le sujet… Margot rompit ainsi le silence devenu intenable : « S’il vous faut partir au crépuscule d’Hudor (la dernière partie de l’automne) tel que convenu, soit. C’est là décision des hommes. Je prierai, pour ma part, pour que les dieux interviennent... »

Modifié par un utilisateur vendredi 19 mai 2017 19:44:16(UTC)  | Raison: Non indiquée

Méliore repris la piste dans l'autre sens pour retrouver ses compagnons. La nuit tombe non ? si oui ce qui suit :

«  Nous montons le campement ici même et demain matin vous partirez pour le premier point d'observation et vous y installerez l'avant poste. Mais vous n'irez pas au deuxième pour le moment, j'ai trouvé une piste et je la suivrai demain. Je vous retrouverai au premier point. A moins que l'un de vous soit assez discret pour m'accompagner ? »

« C’est une bonne idée », dit Lorne en souriant. « Mettons-nous au travail de ce pas ». Entraînant Lhassa d’un geste dans sa direction, l’homme indiqua un chevalet où se trouvait un ouvrage. Le livre qui y était posé était massif et possédait une couverture en bois. Il était relié par des nerfs de bœuf trop sec qui craquelait lorsqu’on en tournait les pages. Le parchemin était vieux et friable et des traces de moisissures sur certaines pages indiquaient que le livre avait vu de meilleurs jours.

Sur la page de gauche se trouvait un texte, dont l’écriture était malhabile et peu soignée. Le recto et le verso de la page présentaient des caractères du même type que ceux retranscrits par Anselme. Sur la page de droite se trouvait un texte dont l’écriture était radicalement différente, beaucoup plus soignée. Lhassa y reconnut les caractères elfiques. Alors qu’elle se tournait vers Lorne, celui-ci, ayant prévue la question, y répondit avant qu’elle ne soit posée «  Ce livre a été écrit en langue gobeline au départ. Les pages en elfique y ont été insérées par un de mes amis. J’ai identifié certains des caractères et nous serons en mesure de comprendre auxquelles des runes ils réfèrent. Il faudra que tu t’y mettes cependant, car si je peux t’aider, je ne pourrai pas maîtriser à ta place l’énergie du monde… ». Lhassa regarda le livre longuement en silence. Lorne y avait inscrit des notes en marge. Elle se mit à lire le texte elfique à voix haute, lentement, balbutiant parfois, mais en se reprenant chaque fois qu’elle se trompait. Elle ne pouvait s’empêcher de ressentir quelque chose d’étrange à l’égard du livre. Puis elle se remémora les exercices mentaux qu’elle avait faits avec le cube. Elle murmura. « Elvaë Vim Awin Eowë »

Sous les yeux de l’azalaise, certains des caractères devinrent incandescents et semblèrent se détacher des pages, s’y déplacer dans une étrange danse, formant d’autres phrases, d’autres formes, des dessins et des graphiques. Ils se réagençaient, donnant accès à une connaissance inaccessible au commun des mortels. Lorne eut un regard satisfait.

Progresser dans l’apprentissage de l’elfique et du gobelin prendra plusieurs semaines. Après deux ou trois semaines, cependant, Lhassa en saura assez pour identifier dans les runes gobelines et les séquences du cube des manipulations capables de produire un effet (des sorts, quoi). Son sort de Lecture de la magie lui permettra de décoder plus avant la signification cachée et d’identifier/de comprendre et d’apprendre des sorts.

Le premier, et le plus important pour le moment, est un processus de « purification ». En déconstruisant la « recette » qui permet de rendre les gobelins mi chair-mi-végétal, Lhassa identifie une manière de détourner momentanément l’énergie empathique de l’élément « terre ». En jeu, le sort Purification (niveau 0) permet d’arrêter momentanément la régénération et de tuer les gobelins sans avoir besoin du feu. Il les rend aussi sensibles aux armes perforantes.

Pour les autres, elle aura à disponibilité les sorts suivants (sous réserve de ton niveau évidemment). Lhassa peut actuellement apprendre 2 tours de magie et 1 sort niveau 1.
Là aussi, le temps de formation se comptera en semaines.

N’importe quel sort de niveau 0.

Niveau 1
Frayeur
Convocation de monstre I
Sommeil réparateur

Niveau 2
Convocation de monstre II (même lien que 1, table de monstres niveau 2.)
De la soie à l’acier
Invective cuisante

Farmon s’avança spontanément. « Suis partant! », lança-t-il enjoué, un rictus confiant au visage. Toland, qu’il avait sans doute devancé d’à peine une seconde affichait une mine déconfite. Il leva les yeux au ciel en se détournant. Méliore jaugea le jeune homme. Les genoux étaient usés, les pantalons et la chemise étaient poussiéreux: à n’en pas douter, Farmon aimait traîner un peu partout. Méliore inclina la tête. Heureux, Farmon glissa dans son sac à dos les victuailles pour la journée de marche et noua le fourreaux de son épée courte à sa ceinture. « C’est quand vous voulez! »

Fais-moi un jet de survie (+2 de circonstances pour avoir déjà repéré le début de la piste) et un de discrétion (ne pas oublier la pénalité d'armure de -1)

***

Margot réfléchit un moment. Elle caressa le flanc d’Antares. L’envie était bien présente. Penchant la tête, elle résista cependant. « Ce serait plaisant, en effet, mais je dois d’abord satisfaire Séors et organiser la cérémonie de Barbenfeu. Notre peuple risquerait de percevoir cela comme du badinage et questionnerait le respect que je porte à ceux qui se sacrifient. »

[chuchote] Soyons vigilants, il ne faut pas perdre la piste. Et restons alerte sur des dangers possibles nous entourant [/chuchote]