u petit matin, le campement qui avait autrefois abrité la communauté shoantie de Korvosa était silencieux et désert. La brume, qui se cantonnait d'habitude au District Gris, c'est-à-dire le cimetière enceint où Kar'Uz travaillait autrefois, semblait avoir débordé et s'être étendue pour recouvrir l'entièreté de la ville. Peau-de-Pierre avait profité de l'aube pour se rendre sur le rivage du fleuve Jeggare et faire quelques exercices préparatoires. D'après les dires du chamane, et ce qu'il avait compris de la situation actuelle, il se pourrait qu'il soit nécessaire de faire appel à sa force aujourd'hui… au cas où la distribution du remède serait compromise par quelque attaque ennemie.

Kar'Uz, quant à lui, avait eu du mal à se réveiller ; le chamane se sentait fatigué. Après la discussion autour du feu et les herbes fumées la veille, il pensait pouvoir profiter d'une bonne nuit de repos, mais la majeure partie de celle-ci avait été agitée par un étrange cauchemar hantée par une image morbide et un son qu'il avait déjà entendu auparavant.

L'image morbide — en fait, c'était plutôt une succession d'images — commençait par une impression étrange d'être scruté, observé. Quand le Shoanti-en-rêve se retournait pour voir qui ou quoi l'observait, il se retrouvait face à un crâne humain dénué de chair et dont les orbites vides le fixaient. Après avoir surmonté l'angoisse toute naturelle suscitée par cette vue, le chamane observait le crâne de plus près… et, au bout d'un moment, il se rendait compte qu'il y avait quelque chose, comme un bâtonnet, coincé dans un de ses orbites… puis il identifiait l'objet : ce qu'il avait pris pour un bâtonnet était en fait une flèche, une flèche qui était comme plantée dans l'orbite vide.

Et, au moment où il parvenait à cette réalisation, il entendait, comme en écho, le rugissement d'un dragon et le bruit d'un battement d'ailes.

Présage ou simple cauchemar ? Comme bien souvent, il faudrait attendre et voir ce qui allait se produire pour en être certain. Mais la morbidité de cette vision semblait indiquer que le jour de la distribution du remède au Voile Sanglant n'allait peut-être pas être du pur bonheur.

À la pêcherie où les autres membres du groupe étaient restés, on se réveillait également peu à peu. Certains avaient prévu de réaliser quelque rituel avant de se rendre au rendez-vous, derrière la Banque d'Abadar à midi. D'autres n'avaient qu'à préparer leur équipement pour pouvoir faire face à toutes les éventualités…

Comme prévu, le groupe entier se trouva réuni à la Pêcherie un peu avant midi, histoire de prendre le temps de casser la croûte avant de partir vers la Banque d'Abadar… et peut-être aussi de faire le point sur la manière dont la journée allait se dérouler.

Abbaër déjeunait mais aujourd'hui encore son visage était fermé. Les doutes de la veille n'avait pas été dissipés par cette nuit où son sommeil avait été perturbé par toute sorte de rêves. Pas le genre de rêves que faisait Kar'Uz où inspiré par les dieux et les mystérieuses substance de son herbe à pipe il pouvait voir les choses sombres de l'avenir. Mais des rêves où toutes les créatures et toutes les personnes qui étaient passés par le fil de son épée depuis quelques mois revenaient le hanter et essayaient de l'amener en enfer avec eux. A son réveil le nain avait prié... il priait lorsqu'il en avait besoin et ce matin ses prières étaient allés à la déesse de la chance, des voleurs et des aventuriers mais aussi et surtout à Abadar pour qu'il ne laisse pas sombrer la ville et avec elle tous ses habitants et lui-même à l'occasion... Surtout lui d'ailleurs...

Il ne se priva pas pour ce repas après s'être ôté du sang hier il avait été affaibli et même si cette faiblesse avait été aussitôt soignée par Arlandeth. Le nain sentait qu'il avait besoin de reprendre des forces. Le groupe était maintenant au complet ou presque et comme il n'avait pas mis le nez dehors depuis un moment il demanda aux nouveaux arrivant après les salutations habituelles : « Salut à vous. La brume s'est enfin levée ? Il vaudrait mieux car sinon ça ne présagera rien de bon, il est même possible qu'elle soit d'origine magique non ? Après ce que nous avons déjà vu, j'imagine nos ennemis capables de tout pour arrêter la distribution du remède... »

« Pour le reste étant donné qu'on ne peut pas avoir une confiance extrême en certains gardes, je pense que si un itinéraire est prévu, il faudra le changer. Mieux vaut faire un détour et s'assurer que notre fragile chargement ne court aucun risque, car en cas d'embuscade c'est lui qui sera visé et pas forcément nous. Pour le reste nous aviserons en chemin. » Le nain rassembla son équipement en attendant les autres. Il ne s'encombrerait que du nécessaire, ses armes et son équipement de combat. Il irait dissimuler le reste.

Arlandeth se réveilla au premières lueurs de l'aube. Comme à son habitude, il alla prier sa déesse pour entrer en communion avec elle. Il la remercia de lui accorder un nouveau de lumière bienfaisante et qui allait le mener là où son destin le guidait. Il revint ensuite vers les autres qui s'apprêtaient à partir pour la distribution du remède. Il ne croyait pas à une attaque contre le convoi. Pour lui, c'était dangereux de la part de ceux qui voulaient mettre la ville à bas. C'était une occasion de les découvrir et de les confondre. Pour Arlandeth, l'ennemi, car il fallait bien l'appeler comme cela, devait viser un but plus grand. En premier lieu, si vraiment ils étaient une épine dans la botte de celui qui se cachait derrière tout cela, il devait d'abord se débarrasser des hommes et de leur réputation. L'idée de l'attentat contre remède était un moyen de le faire, cependant Arlandeth allait s'assurer que cela ne serait pas le cas. Sa déesse lui avait accordé le pouvoir de vérifier cela aujourd'hui et il ne permettrait pas qu'on puisse encore fois nuire à la population déjà pleinement éprouvée.

Il écouta Abbaër, car même s'il n'était pas toujours d'accord avec lui, le nain avait le don de prévoir des scenarii que le prêtre de la fleur de l'aube se faisait un devoir de contrecarrer. Une sorte de symbiose antithétique en somme.

« Le fait de changer d'itinéraire peut aussi être problématique. Les gardes qui sont restés loyaux à la ville ne sauront où nous trouver en cas de besoin. Je ne sais pas si c'est une si bonne idée. Je n'ai jamais été partisan de me cacher, surtout en transportant ce convoi. Montrons nous aux yeux de tous au contraire. La lumière peut être notre allié dans cette situation. »

Modifié par un utilisateur dimanche 16 juin 2013 15:12:27(UTC)  | Raison: Non indiquée

Après un court repas où ils n'avaient guère échangé de paroles si ce n'est pour aborder le sujet du chemin que le convoi devrait suivre, le groupe quitta la Pêcherie et remonta le long des quais vers le district où se dressait la Banque d'Abadar, le plus grand temple de Korvosa (même si celui dédié à Asmodéus s'en rapprochait par la taille et on disait que celui de Sarenrae le dépassait par le coût). Chacun d'entre eux se tenait intérieurement prêt à faire face à quelque opposition que les adversaires de Korvosa pourraient placer sur leur chemin.

Il ne leur fallut pas plus d'une bonne dizaine de minutes pour rejoindre le lieu du rendez-vous indiqué. Avant d'arriver sur place, ils avaient pu remarquer des groupes de personnes stationnées dans les rues annexes. Même si ces derniers ne portaient pas l'uniforme, on pouvait facilement voir à la manière dont ils se tenaient et aux rangs qu'ils formaient (sans doute involontairement) qu'il s'agissait d'escouades de la Garde. Celles-ci avaient sans doute été rassemblées à quelques centaines de mètres du point de départ pour éviter d'attirer trop l'attention et pour protéger les abords. C'était là un indice de plus flattant l'expertise de la Maréchale, voire sans doute du lieutenant Péverell que Kressida Croft avait dit avoir chargé de cette mission.

Et, justement, en arrivant sur place, le groupe ne tarda pas à se faire héler par le lieutenant grisonnant. Contrairement au reste des gardes, ce dernier était en uniforme. Le sympathique borgne leur fit signe de s'approcher de lui. Il termina de donner quelques ordres aux hommes qui se tenaient près de lui puis s'adressa au groupe tout entier, après avoir posé son regard quelques instants sur le nouveau-venu Shoanti puis avoir été rassuré sur sa présence par les réactions du reste du groupe.

« Merci à vous d'être venus… même si je savais que je pouvais compter sur vous. » les salua-t-il. Il regarda autour de lui et ajouta « Apparemment, c'est moi qui suis responsable de tout ce petit monde aujourd'hui… la Maréchale a dû se rendre à Château-Korvosa pour le discours de la Reine tout à l'heure. »

Le lieutenant soupira puis ajouta sur le ton de la conspiration. « Ceci dit… je préfère ma place à la sienne. Avec un peu de chance, la distribution se prolongera et j'aurai une bonne excuse pour ne pas y assister. » Il se racla la gorge puis fixa son regard franc quelques secondes sur chacun des membres du groupe. « Quels que soient les mensonges politiques qui vont être dits et quels que soient les soi-disant héros qui seront félicités pour avoir sauvé Korvosa, soyez assurés que certaines personnes ici connaissent la vérité et sont très reconnaissants envers les véritables héros. » précisa-t-il d'un ton entendu.

« Mais revenons à nos moutons... » interjeta-t-il en désignant d'un geste du menton un large portique de bois d'apparence beaucoup plus discrète que la grande entrée de la Banque d'Abadar. Contrairement à l'avant du temple, orné de statues dorées et d'escaliers de marbre d'un blanc immaculé, cette "porte dérobée" ne prêtait pas de mine. « C'est par là que les convois sortiront… Deux chariots iront vers l'ouest, pour desservir la Pointe Nord et l'Acadamae ; leur trajet sera assez court. Les cinq autres partiront vers le sud en direction du Marché d'Or avant de se séparer : l'un d'eux restera sur place ; un autre bifurquera vers l'ouest pour rejoindre les abords du Château-Korvosa ; un troisième partira vers le Haut-Pont pour rejoindre la Rive Est, et les deux derniers poursuivront vers l'ouest : l'un vers le Théâtre et l'autre vers le quartier de la Rive Sud. »



« Les convois pour la Pointe Nord et l'Acadamae ne risquent pas grand chose : le trajet est court, et les magiciens de l'Acadamae veilleront certainement au grain. C'est pour cela que je préférerais que vous accompagniez les cinq autres qui vont vers le sud. Si vous êtes d'accord, suivez-les au moins jusqu'au Marché d'Or. À partir de là, vous pourrez soit continuer vers l'est pour traverser le Haut-Pont et rejoindre la Rive Est, soit aller vers l'ouest jusqu'au théâtre. C'est sans doute inutile de protéger le convoi qui va vers la Rive Sud : c'est le quartier le plus riche, et la Maréchale est parvenue à convaincre plusieurs familles nobles de nous prêter leurs milices privées pour patrouiller le quartier. Ça vous semble faisable ? »

Modifié par un utilisateur dimanche 16 juin 2013 16:05:51(UTC)  | Raison: Non indiquée

Kar'Uz était arrivé à la pêcherie sans mot dire. En entrant il proclama de sa voix atone en guise de salut - « Je viens porteur de malheur comme l'oiseau de mauvaise augure que je représente. Le Corbeau m'a révélé un nouveau cauchemar qui vient confirmer mes doutes et il faut en parler avant de partir ! » - Le silence glacial qui s'en suivit ne fut perturbé que par l'entrée des deux shoantis dans la demeure où le groupe les attendait avant de partir. De tous ici pré"sent, il n'y avait que Abbaër qui avait été témoin et avait pu vérifier que ses cauchemars étaient de sombres présages. Fergus, Arlandeth et Théobald n'en avaient qu'entendu parler. Ils allaient pouvoir désormais en être témoins...

Le chamane s'installa dans le salon qu'Abbaër avait aménagé pour que tous puissent parler et se voir. Il défit son manteau et révéla sa tenue traditionnelle, venant ajouter de la noirceur intimidante dans ses propos - « Le dragon maléfique plane toujours sur la ville, il continue d'étendre son pouvoir maléfique et les ténèbres envahissent encore Korvosa, sans compter qu'il nous surveille et nous scrute sans cesse. Il rit de nous et se moque des petites victoires que nous obtenons, j'ai comme la certitude qu'il se joue de nous et qu'en sacrifiant quelques pions, cela sert sa stratégie de jour en jour. Avons nous réellement gagné cette bataille ? Je veux dire par là, il serait peu subtil de sa part de tenter une attaque d'envergure pour tenter de nous empêcher de distribuer l'antidote. Il est plus malin que ça et il nous l'a déjà démontré. Il peut par exemple, et c'est une idée qui me tarabuste depuis un bon moment, empoisonner les antidotes et la distribution tuera beaucoup plus de monde que le fléaux lui-même aura pu le faire. Et qui accusera-t-on d'après vous ?

NOUS !.. Et cette fois la Maréchale ne pourra pas nous protéger. Tout Korvosa nous cherchera pour nous tuer, avec ou sans jugement. Abbaër, Fergus, pouvez-vous vous assurer que les antidotes sont bien ce qu'ils sont ? Vous connaissez la formule, vous pouvez l'identifier facilement. Mais revenons au dernier présage de malheur....

Cette nuit, le Corbeau m'a montré une nouvelle image. Celle d'un crâne humain décharné qui nous observe, qui transpire l'angoisse, le malheur et le Mal corrompu, il a une flèche enfoncée dans son orbite gauche et qui ressort derrière le crâne. Ce présage de malheur annonce que quelque chose de terrible va arriver aujourd'hui, préparez-vous à vous battre et... à devoir quitter rapidement Korvosa. Pas sûr que nous puissions y revenir de si tôt. Comme d'habitude, je ne sais pas encore ce que signifie cette image, un autre culte démoniaque ? Une organisation criminelle ? Nous avons combattu les deux, tué un membre important des Mantes Rouges qui peut vouloir se venger et mis à bas une haute prêtresse d'Urgathoa. Mais notre ennemi principal est ce dragon et il a encore pas mal de pions sous son aile. »



Une fois les choses dites, il ramassa toutes ses affaires et suivit le groupe jusqu'au Temple. Lorsque le lieutenant leur exposa le plan, Kar'Uz n'eut qu'une seule question - « Lieutenant, le Temple d'Adabar est-il inviolable ? Il va nous falloir contrôler le chargement d'antidotes avant la distribution. »

Modifié par un utilisateur dimanche 16 juin 2013 17:43:46(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le lieutenant Péverell hocha la tête en réponse aux commentaires d'Abbaër. « C'est justement pour cela que j'ai choisi d'emprunter des avenues larges, les artères principales, qui sont quasiment impossibles à bloquer. » répondit-il en écho aux préoccupations du nain.

Se tournant vers le guerrier shoanti, il répondit en hochant la tête négativement. « Je ne pense pas que ce soit une bonne idée d'allonger le trajet d'un des convois en lui faisant faire un aller-retour. Cela augmente les risques et… plus tôt la distribution commence, et plus vite les gens seront soignés. Ceci dit, n'oubliez pas que vous n'êtes pas les seuls gardes présents : mes hommes accompagneront également chacun des convois. Vous êtes surtout là pour renforcer ces équipes, parce que vous… et vos compagnons avez déjà prouvé votre valeur ! »

Il réfléchit quelques secondes à la question de Kar'Uz et dit « Je ne sais pas à quel point la Banque est inviolable... je dirais que c'est l'un des bâtiments les plus sûrs de la ville mais… je peux vous donner 5 minutes pour vérifier les cargaisons avant que les chariots ne partent. Ça ne permettra pas une vérification totale mais, au moins, vous pourrez peut-être tester quelques fioles prises au hasard ? »

« Bien alors… dans ce cas, ne perdons pas de temps ; il en va de la vie des Korvosiens… » conclut le lieutenant en faisant un hochement de tête discret en direction de l'un des hommes qui se tenaient près du grand portail de bois. Celui-ci frappa trois coup secs sur l'huis et, au bout de quelques secondes, les deux pans de la porte se mirent à pivoter en poussant d'impressionnants gémissements, dévoilant l'entrée d'une sorte de grand entrepôt dans lequel se trouvaient une petite dizaine de chariots tirés chacun par deux chevaux et dont la cargaison était recouverte de bâches.

Se tournant vers le groupe, le lieutenant Péverell indiqua « Vous avez cinq minutes pour vérifier le contenu… puis nous nous mettrons en route… », invitant ceux qui le voulaient et qui en étaient capables d'aller tester quelques échantillons (test d'Alchimie).

Les passants qui empruntaient l'allée située derrière la Banque d'Abadar étaient rares… l'endroit n'était déjà pas très fréquenté en temps normal, mais il était encore plus désert en cette période maussade pour Korvosa. Certains curieux étaient cependant présents et quelques-uns s'étaient arrêtés pour observer la scène lorsque les portes s'étaient ouvertes. L'un d'eux, un homme âgé d'une bonne soixantaine d'années, au dos courbé, se trouvait de l'autre côté de la rue. Il soupira un instant puis, tout en prenant appui sur sa cane, il traversa en direction du groupe des aventuriers qui avaient choisi de rester à l'extérieur plutôt que d'aller vérifier la marchandise.

« Ils partent, c'est ça, hein ? » demanda-t-il d'une voix où semblaient se mélanger lassitude et reproche. « Ces fichus curés d'Abadar prennent tout leur or et ils quittent la ville, ils abandonnent la cité fantôme qu'est devenue Korvosa hein ? » reprit-il, tout en crachant sur le sol.

Abbaër monta dans un chariot différent de celui d'Arlandeth et en montra un autre du doigts à Fergus pour qu'il fasse la même chose. Aussitôt le nain se mit à tester quelques fioles, pas forcément celles du dessus et pour cela le nain n'hésita pas à déplacer quelques caisses pour atteindre les plus en dessous dans la mesure du temps qui lui était imparti. Une fois une fiole en main, il faisait tourner le liquide dans leur contenant puis les ouvrait et reniflait pour voir si ces dernières avaient la même consistance et la même odeur que celles qu'il avait lui-même préparé avec son compagnon alchimiste. Pour finir il en goûta quelques unes trempant le bout de ses lèvres ou de sa langue. Il comptait bien sûr sur sa résistance au poison pour le prémunir de tout danger.

En redescendant de la charrette le nain avait aussi réfléchit au déplacement mis en place par le lieutenant Pérevell. Ce dernier connaissait sa ville et il fallait lui faire confiance pour avoir pris les meilleures décisions. Si le groupe pouvait se montrer inquiet. Le lieutenant magasinier de Volshyenek qui reprenait depuis une semaine un service actif par manque de moyen était un homme d'expérience qui avait toujours aidé au mieux le groupe. Il fallait faire simple. Deux destinations pouvaient poser problème pour l'acheminement et la distribution. L'amphithéâtre qui était le plus proche de Château-Korvosa et où les opposant à la reine pouvait venir faire du grabuge à défaut de s'en prendre directement à elle et Rive Est à la place d'Endrin qui était le lieu le plus esseulé et le plus long à rallier si tous les hommes de la garde ou presque étaient réquisitionnés pour la distribution. Le dilemme était simple prendre le risque de laisser un lieu de distribution un peu moins sécurisé où scinder leur groupe en deux. Le nain aurait préféré l'Amphithéâtre qui était plus proche du château et qui leur aurait permis d'assister à l'intervention publique de la reine. La dernière fois Black Jack le justicier solitaire des opprimés et modèle pour les gens du peuple comme Abbaër avait fait une apparition remarqué en venant sauver une fausse Trinia Sabor. Si cet homme était au courant une fois de plus de ce qui se tramait dans l'ombre peut-être interviendrait-il à nouveau pour jouer un mauvais tour à Iléosa.

• Test d'artisanat alchimie : 1d20+9 donne [1] + 9 = 10

+4 à ajouter s'il y a du poison.

Peau de Pierre regarda Kar'Uz intervenir sans piper mot. Comment un vieil homme inquiet pouvait représenter une menace ? Le chamane devait avoir des raisons de se méfier, mais Peau de Pierre lui n'arrivait pas à les déceler.

Il attendit que la vérification des antidotes soit terminée afin de voir où il serait affecté.

Manifestement, Peau de Pierre n'avait pas été le seul à ne pas comprendre le comportement de Kar'Uz. Mais heureusement, lui savait qu'un digne chamane n'abusait jamais de son statut sans raison. Il lui demanderait à l'occasion.

« Corbeau, où souhaites-tu que je prenne place ? Il serait logique que je sécurise l'avant du convoi, mais je ne sais pas si ma présence à la tête du cortège n'attirerait pas des conflits inutiles aux yeux des tsahmeks. »

Théobald était resté en retrait, il avait trop d’anxiété en lui pour se mettre en avant, et ne voulant pas contaminé tout le monde, il préféra ne dire mot et surtout ouvrir l’œil.

Le convoi se mettait en branle, l’inquisiteur pu ressentir son cœur qui lui aussi s’activait et se mettait à s’emballer. Il fit un léger sourire au lieutenant, puis passant devant le chaman et son garde du corps, il lui glissa à l’oreille. « Non là il n’y aucune fierté, juste de la crainte !!!  »

Théobald connaissait ce chemin, il allait pouvoir tenter d’anticiper le moindre virage ou la moindre ruelle. La main dans sa poche trouée de sa veste, l’inquisiteur avait la main sur la gâchette de son arbalète qui comme à son habitude était en bandoulière sous la veste.