e visage déformé par la douleur du Cavalier se radoucit quelques instants alors qu'Ortog proposait son aide quant à l'état du serviteur de Baba Yaga.


« C'est inutile. La marque délétère d'Elvanna est sur moi et nulle magie curative ne peut plus rien. Mais votre compassion vous honore. » Revenant vers Aergnaeroka il ajouta : « Non, les forces de Nazhena sont à ma recherche et les Sorcières Blanches n'envisagent aucunement un assaut dans ce sens. » Il gémit de douleur en courbant le dos puis reprit : « La Hutte Dansante est un artefact prodigieux qui permet à Baba Yaga de voyager entre les mondes. Cela est fait par l'intermédiaire de clés, des objets liés à la hutte en sorte. J'ai réussi à mettre la main sur deux de ces clés. » Le Cavalier Noir ouvrit une besace qui pendait à son cou et en sortit une touffe de cheveux blancs ainsi qu'un masque de médecin au bec recourbé. « Elvanna les a vidées de leur pouvoir mais je peux les réactiver. Il suffira ensuite de les placer dans le chaudron de la Hutte pour retracer le chemin de Baba Yaga... Êtes-vous prêts à mener cette quête ? À retrouver la Reine des Sorcières et à ainsi sauver le monde tel que vous le connaissez ? »

Note : les persos sont dans une zone de vérité
alentours du Bois Frontière PJ

lzékiel pensait à sa famille et au voyage qu'on lui demandait d'entreprendre. Pouvait-on faire confiance à la Reine des Sorcières ainsi qu'à ses serviteurs ? Certainement pas. Si les velléités expansionnistes de Baba Yaga s'étaient faites au malheur des Ulfes, il fallait dire que ses filles n'avaient ensuite que rarement tenté de s'étendre. Comment laisser Golarion subir le même sort que ses aïeux ? Le jeune homme ne pouvait le permettre, non pas qu'il ait la prétention de pouvoir sauver le monde, mais il entendait faire son possible.


« Soit, je serai du voyage. »



Constatant les vocations suscitées par ses propos, le Cavalier ne put que sourire sincèrement. Cette expression fut cependant vite remplacée par une nouvelle quinte de toux ponctuée par du sang craché sur la neige. « Je vais donc vous léguer ma tâche et revêtir vos épaules du manteau du Cavalier Noir. Il vous identifiera comme des alliés de Baba Yaga et guidera vos pas vers la réussite de cette entreprise. » Il se tourna vers Kalt et demanda : « Votre réponse monsieur ? » En attendant celle-ci il ajouta à l'attention d'Akin : « Ces deux clés devraient suffire. » La vérité était légèrement différente, mais cela le dernier ryttere de Baba Yaga l'ignorait.

elui que Baba Yaga appelait son Minuit Sombre afficha un visage serein suite aux réponses positives que venait de lui fournir le groupe. Il pouvait désormais embrasser la mort en sachant qu'il avait trouvé des âmes chevronnées pour reprendre son flambeau.




« Mon tour de garde prend donc fin ici et aujourd'hui. Je vous transmets mon manteau et tout ce qui en découle. Puissiez-vous retrouver Baba Yaga ! »


Suite à ses mots, les derniers qu'il avait prononcés de son vivant, le Cavalier Noir saisit une dague à sa ceinture. Il n'interrompit pas son geste et se trancha la gorge. Dès lors les aventuriers furent pris de maux de tête et de nombreuses visions firent irruption dans leur esprit. Ils virent tout d'abord le village de Heldren qu'ils venaient de quitter. Le givre recouvrait chaque maison, lorsque celle-ci tenait encore debout. La statue de la Dame gisait au sol en plusieurs morceaux et on devinait sous ses décombres le cadavre d'Isker et de sa fille Xanthippe. Natharen était cloué à son église. Des trolls des glaces erraient dans cette place vide. La vie telle qu'elle était avait disparu.

L'image devint floue puis chacun se retrouva à un endroit qui lui était cher. Elzékiel vit sa maison à Demgazi. La ville était en feu. Il entra chez lui et découvrit sa femme, pendue, démembrée et le visage figé par le froid. Aergnaeroka était au Kyonin. Les cours d'eau et la nature verdoyante n'étaient plus que glace et terre aride. Elle était au Royaume d'Aë et voyait l'exécution de sa cousine en compagnie des autres ministres ainsi que de leur suzerain. Chacune de leur nuque connut le tranchant de la hache d'un géant du givre. Akin était en Osirion, devant le temple de Néthys qu'il affectionnait tant. La neige recouvrait le bâtiment et les rues normalement foisonnantes étaient vides. Aménocieux se vidait de son sang, sur les marches du parvis. Son dernier souffle arriva, deviné par Akin lorsqu'il ne vit plus le petit nuage caractéristique d'une expiration dans le froid au-dessus du prêtre. Ortog était au milieu du temple de la Main du Soleil. Celui-ci avait été ravagé et il reconnaissait parmi les dépouilles ceux qu'il avait ici côtoyés et qui lui avait appris à se respecter tel qu'il était. Des fées espiègles bleues lézardées de veines blanches riaient aux éclats alors qu'elles jouaient avec les corps des fidèles. Kalt reconnut la maison qu'il avait partagée avec Mos à Kalsgard. Les rues étaient parcourues par de grands loups blancs ainsi que par de petits gobelins bleus. Les différents tourbillons de fumée qui s'acheminaient vers le ciel trahissaient les nombreux feux qui consumaient la ville. Le toit de la bâtisse était quasiment écroulé. Kalt entra et y découvrit les restes non dévorés du corps d'un vieux monsieur. C'était son père, sûrement à sa recherche lorsqu'il avait rencontré les crocs des loups.

La vision prit de la hauteur avant d’enchaîner plusieurs images à un rythme effréné : des bateaux prisonniers d'une mer de glace, des villes dévastées par des créatures de l'hiver, des campagnes ravagées par l'Éternel Hiver, des forêts éteintes par le froid surnaturel, des villages désertés, des charniers desquels s'extirpaient quelques morts-vivants au teint bleu, des êtres apeurés et rachitiques se dissimulant là où ils le pouvaient, des armées de monstrueuses créatures s'en prenant aux symboles des plus puissantes cités de la Mer Intérieure, puis eux-mêmes. Chacun eut une vision comparable à celle entrevue dans les sculptures de glace présentes devant la hutte de la poupée. Chacun découvrit son propre visage dans un miroir, lequel était décharné, bleuté et déformé par la peur. Ils étaient seuls.

Les aventuriers avaient froid. Ils étaient de fait tous allongés dans la neige. Le vent semblait plus froid et les couleurs plus sombres maintenant qu'ils avaient vu toutes ces choses. Les visions dont ils venaient de faire l'objet semblaient avoir duré des heures mais le sang s'écoulaient toujours de la gorge du Cavalier Noir, baignant les objets qu'il avait appelés des "clés". Les héros de Heldren sentaient que quelque chose en eux avait changé. Ils étaient comme intérieurement accompagnés par une force. Celle-ci leur donnait confiance car elle semblait les soutenir, mais elle était puissante et imposante, et avait sa volonté propre. Un sentiment envahit chacun des membres du groupe : cette force ferait en sorte de ne pas les éloigner de la mission qui venait de leur avoir été confiée. Cette force, c'était le manteau du Cavalier Noir.

L'ancien serviteur quant à lui restait sans vie dans la neige. C'était un vieil homme simplement vêtu d'une tunique noire. Tout son équipement s'était évanoui en fumée comme son cheval quelques minutes auparavant. Il était redevenu Illarion Matveius.

Modifié par un utilisateur samedi 15 mars 2014 20:44:28(UTC)  | Raison: Non indiquée

Akin écarquilla les yeux lorsqu'il vit le cavalier noir se trancher la gorge sous ses yeux. Interdit, il ne put réagir. Ensuite, des visions de cauchemar l'assaillirent et lorsqu'il retrouva enfin conscience de son environnement, l'homme baignait dans son sang. L'inquisiteur s'en approcha avec difficulté, dans la neige toujours aussi épaisse et s'accroupit près du corps. Il referma les yeux du cadavre et adressa une prière de paix à son âme enfin libérée, avant de se saisir des reliques léguées par le vieil homme pour animer la Hutte de Baba Yaga.

Il se redressa et se tourna vers les autres. Les cauchemars l'avaient passablement perturbé. Mais Akin avait toujours eu le sens pratique et une volonté farouche, qualités indispensables dans sa professions. « Je crois que nous sommes tous investis maintenant d'une mission officielle. Être reconnu comme l'émissaire de la plus puissante sorcière que je connaisse n'est pas du tout pour me plaire. J'ai l'impression d'être souillé par une énergie maléfique. Mais en ce qui me concerne, tous les moyens sont bons pour accomplir la volonté de ma déesse. Nous refermerons ce portail et empêcherons Elvanna d'en ouvrir d'autres. Alors, au boulot ! »

Il retourna son regard à Ortog. Les paladins avaient la fâcheuse réputation de se montrer si rigides. Réussirait-il à accepter ce nouveau statut ? Il lui sourit d'une manière compatissante. Tout en le dépassant, il lui posa une main chaleureuse sur l'épaule. « Nul doute que Iomedae approuve ta conduite courageuse. Tu fais ce qui est juste. »

Il se dirigea vers les vivres, afin de refaire son stock, puis se saisit de la lance magique identifiée par Kalt et délaissée par tous. Il était fin prêt à faire le grand saut vers l'Irrisen.

« Que souhaitez-vous que nous fassions, avec les vivres restants et cet argent, au final ? »

Akin prend une semaine de vivres sur lui.

Ortog rebondit sur les paroles de l'elfe. « On peut, si tu penses que c'est utile, se charger au maximum de la nourriture et des pièces et les enterrer de l'autre coté pour le cas où. » Après tout, il y avait peu de chances, vu leur projet, qu'ils repassent ce portail dans l'autre sens.



BM privée.

Modifié par un utilisateur lundi 17 mars 2014 03:42:48(UTC)  | Raison: Non indiquée

L'osiriannais observa le nain avec surprise. Puis il plissa les yeux avant d'afficher un air dubitatif et compatissant à la fois. Kalt me paraît bien secoué par cette épreuve.

« Je n'y crois guère. Cette sorcière a tout de même mis en place un système répressif intransigeant et asservi des populations entières à son bon vouloir. L'existence même de ces cavaliers est édifiante, quant à ses méthodes totalitaires. Si c'est le cas de bon nombre de souverains, hélas, j'attends davantage d'humanité d'une pratiquante de la magie de son rang. Manquer à ses responsabilités est impardonnable, en ce qui me concerne. Enfin, nous verrons bien ce qu'elle nous racontera, si nous la retrouvons ... »

Se tournant vers les autres : « très bien, prenons tout ce que nous pouvons. Je peux t'aider à porter le coffre, Ortog. Je ne sais comment, mais depuis la mort du vieil homme, je me sens empli d'une énergie débordante ! »

Modifié par un utilisateur mardi 18 mars 2014 16:38:09(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ortog ajouta. « Il semble en plus qu'elle n'ai jamais envisagé de demander une aide volontaire. Elle préfère imposer sa volonté sans savoir, c'est d'une tristesse ! Par contre, je n'ai aucun doute sur le fait qu'Iomedae approuve ce que j'ai fait et ce que je m'apprête à faire. J'ai sentit sa puissance augmenter en moi, me permettant de mieux servir ses desseins. Si tout le monde est d'accord, allons y maintenant, portons tout cela vers le portail et traversons-le ! »



BM privée.

Modifié par un utilisateur mardi 18 mars 2014 18:49:38(UTC)  | Raison: Non indiquée

Les cinq étaient d'un même avis. « Je crois que nous pouvons dire au revoir au Taldor ! Allons-y ! » Ortog vérifia qu'il ne laissait rien derrière lui puis se chargea du sac contenant l'or et le platine. Ensuite, il aida donc son frère à porter le coffre. Ensemble, il se dirigèrent vers l'origine des bourrasques de gel et traversèrent le maudit portail qui devrait les transporter instantanément à une distance considérable, loin dans le nord, au cœur même du territoire de ces sorcières et autres fées maléfiques.

« Qu'Iomedae nous protège ! » Telles furent les dernières paroles du paladin dans le sud.



BM privée.

Akin acquiesça aux paroles d'Elzekiel. Il aida son frère à transporter le coffre près du portail.

Aergnaeroka semblait gênée de laisser la nature faire son office sur le corps. Pour lui, à sa mort, le corps n'était qu'une coquille vide.Seule l'âme poursuivait son chemin. Il haussa les épaules et aida la frêle elfe. Enfin, frêle en apparence. Son apparence plutôt menue cachait une force étonnante. « Très bien, Aë. Allons-y ! »

Une fois leur tâche achevée, il rejoignit le portail et traversa avec Ortog et le coffre.