La princesse Que-Shu eut une moue quelque peu pincée face à la réponse particulièrement peu diplomatique d'Arman Kharas et déclara en un langage rocailleux, et un ton spécialement "sévère" :(En nain) La fragile humaine, à la présence surnaturelle, n'imposait nullement sa volonté, elle n'exprimait que sa désapprobation. Avec une intensité certaine.
L'arrivée des gardes ne la verrait ni bouger, ni tempérer la réaction de ses amis.
Et -sauf revirement- elle ne ferait plus aucun commentaire...
Porteuse de la lance lumineuse et bleutée, son regard d'azur transpercerait celui de quiconque oserait l'affronter, sans ciller.
Arman ou autre.
Qu'elle soit menée aux Thanes... ou pas.

Voir avec Maître Jeudi la réaction de Kharas... tous les autres peuvent poster, sans s'occuper de Lunedor... qu'elles soit consignée aussi ou pas...

Modifié par un utilisateur lundi 10 février 2014 00:31:06(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le chevalier n'avait pas compris un piètre mot de ce qu'avait pu vouloir dire Lunedor. Mais il nota toutefois avec attention sa posture d'immobilisme. Même s'il répugnait à laisser en arrière quelques uns de ses compagnons, il ne pouvait que comprendre la position de d'Arman, il ne pouvait pas non plus oublier la colonne de réfugiés qui avançaient peu à peu vers les portes du Thorbardin. Et l'attitude des nains à leur égard était cruciale dans un dénouement heureux.

Il s'approcha simplement derrière Lunedor, sans la regarder dans les yeux, pour lui dire calmement posant la main délicatement sur son épaule.

« Nous avons deux buts en venant ici, poursuivre notre quête mais aussi trouver un refuge aux libérés de Pax Tharkas. Ne nous privez pas Dame Lunedor, de vos talents oratoires. Nous avons certes d'autres atouts en manche mais peu de gens ont votre talent pour éclairer les coeurs sombres enfouis trop longtemps au sein de la montagne.  »

Sturm la dépassa alors, la laissant décider , suivant Arman Kharas pour se rendre dans la salle des Thanes. Déjà que les nains ne leur étaient pas favorables, inutile de les contrarier davantage.

Au moment de la présentation. Il fit un pas en avant posant un genou à terre et parla haut et fort pour que tous l'entende et se présenta à la manière naine.

« Je suis Sturm de Lumelane, fils d'Angriff , Seigneur des roses et d'Avrinet, et de de Dame Ylis. »

La mention de son ascendance solamnique n'était pas innocente. Comme l'avait souligné Arman. Le marteau et l'ordre solamnique avaient eu un bout d'histoire commune.

Les paroles de Sturm étaient justes et nul ne saurait le suspecter de flagornerie.
Bien sûr que l'oracle de Mishakal gardait pleine conscience de leurs obligations envers les réfugiés, et du combat à mener. Elle avait surtout voulu marquer que si leurs hôtes se sentaient insultés, qu'ils s'en prennent d'abord à leurs manières expéditives d'imposer résidence surveillée et longues heures d'attente sans la moindre information. Certain(e) sensible à l'anxiété générée, avait fait le choix de laisser se détendre les guerriers et d'arriver à tenir Tass dans une pièce fermée... l'ébriété n'avait pas été calculée.
Lunedor se rendit bien compte des efforts que venaient de s'imposer Arman pour expliquer sa décision et présenter, à son corps défendant, gravité de la situation en révélant la dissension qui divisait les siens jusqu'aux plus hauts responsables.
«  Ainsi la situation est encore pire que l'on pouvait prévoir... vous êtes un nain de bien, Arman Kharas, Volontaire-pour-le-Marteau. S'il s'agit de prudence réfléchie, votre décision m'est honorable. Mishakal me confie son pouvoir contre douleur et blessures... (sauf celles d'amour-propre) mais ne m'a pas enseigné à supprimer l'ébriété... à croire que les dieux n'y voient aucun mal...
Soit !
Laissons nos trublions ici. » La princesse Que-Shu avec un sourire contrit, perdit de sa rigidité, levant sa lance lumineuse en indiquant le chemin qu'on leur demandait de prendre et porta main libre à son coeur pour conclure « Je vous prie de les excuser d'avoir abusé... de vos attentions, comme de votre patience. » (en aparté)«  et faites remporter diligemment tonnelets et liqueurs. Il est temps pour eux de se mettre à l'eau, n'en déplaise à vos usages. »
.....
Lorsqu'on leur demanda de se présenter en salle du conseil, Lunedor retrouva un grand sourire pour interroger de son regard d'azur Flint... celui-ci ne semblait pas décidé (peut être y avait-il des préséances ?) mais ne lui fit pas objection quand elle prit la parole après le solamnique. Gardant bien droite à son côté sa lance porteuse de lumière bleutée, elle leva sa main libre, paume ouverte, en un salut offreur de paix et de sa voix parfaitement posée qui pouvait même aller jusqu'au coeur du grand Bulp en sa sieste, elle annonça :
«  Je suis Lunedor, fille d'Arrowthorn, princesse Que Shu et oracle de Mishakal, investie du pouvoir de la Dame de Miséricorde afin de porter la Vérité et sa Lumière contre les Ténèbres et leur reine, la Dévoreuse, redescendue sur Krynn avec ses armées et ses rêves de conquêtes. »
Voilà. Si importants soient-ils, il fallait bien qu'ils commencent à voir au delà de leur montagne.
Quand à elle, elle observa avec intérêt le comportement des lakohe... notamment vis à vis des ténébreux Rance et Réalgar...

Modifié par un utilisateur vendredi 14 février 2014 11:13:45(UTC)  | Raison: Non indiquée

La présentation de Sturm fut suivie d'acquiescements et de signes de respect. Les nains ne semblaient pas avoir oublié la Solamnie et ses courageux chevaliers luttant contre le mal. De plus, les guerriers étaient davantage respectés que les autres dans la culture naine. Lunedor suscita bien plus de troubles et de questions dans les regards de ses interlocuteurs thanes, particulièrement la mention d'anciens dieux supposés disparus. Mais ils attendaient que chacun se soit présenté avant de réagir, comme la bienséance l'imposait.

Les thanes observèrent mieux les traits du visage de Tanis, ils n'avaient à priori pas remarqué que ce dernier avait une ascendance elfique à cause de la barbe sans doute.

Tanis décida de garder à l'oeil ces deux nains "sombres", qui ressemblaient à ceux qui les avaient attaqué... Peut être l'embuscade était elle orchestrée par ces deux là, et mieux valait anticiper toute roublardise de leur part. Le demi-elfe était prêt à parier qu'ils seraient les plus réticents à aider les réfugiés...

La vue d'un Neidar, traitres au royaume du Thorbardin, provoqua la chute des visages nains du conseil des thanes. Raelgar ne tenait plus sur son siège. Il s'exprima en langue naine en pointant le groupe du doigt, et Tanis fit la traduction à ses amis :

« Comment se fait-il que ces criminels ne soient pas enchaînés et n'aient pas les fers aux pieds? Ils ont détruit la porte Nord. Ce sont des assassins et des espions. Pourquoi ne sont ils pas au cachot?  »


« Si Faux Métal était de retour, nos prêtres l'auraient certainement su ! » Dit Gneiss d'un ton dédaigneux. « Nous n'avons vu aucun signe !  »


« Et le casque maudit ! Voilà la preuve qu'ils cherchent à nous détruire ! » S'écria Rance. Le Grand Bulp sortit de son somme en sursautant et jeta un regard perplexe tout autour de lui.


« Je vais prouver qu'il s'agit d'espions ! » S'exclama Réalgar d'une voix grêle, rapeuse et un peu geignarde, comme s'il voulait donner l'impression d'être perpétuellement maltraité. « Mon peuple a tenté d'arrêter ces malfrats, mais ils en ont été empêchés par Arman Kharas et ses brutes, qui n'avaient pas le droit de se trouver dans notre royaume.  »


Arman contesta avec virulence : « J'ai tout à fait le droit de libérer mon frère de vos cachots.  »






« Il a enfreint nos lois... » répondit Réalgar d'un ton maussade.


« Il n'a enfreint aucune loi. Vous l'avez enlevé afin de tenter de soutirer une rançon ! » S'exclama Arman.« Est ce également un mensonge de dire que nous avons risqué notre vie dans les ruines lorsque vos nains nous ont attaqué pour tuer supportés par des sorciers nous lançant des sorts de mort !? Et que dire des réparations des meurtrières à l'Écho de l'Enclume? »


« De quoi s'agit-il? » S'enquit Hornfel, se levant également de son trône en lançant un regard menaçant au thane theiwar. « C'est la première fois que j'entends parler de ça ! »


« J'admets que nous avons attaqué nos cousins hylar. Mon peuple tentait d'empêcher ces criminels de pénétrer dans notre royaume. Les grands sont des espions. Ils ont tenté de s'infiltrer au Thorbardin sans être vus, en apportant avec eux le heaume maudit afin de nous détruire. Ils y seraient parvenus, mais leur crime a été déjoué par mon peuple. »




« Des espions? Des criminels? Vous ne cessez de répéter cela, Réalgar ; sur quoi fondez vous de telles accusations?  » -Sa voix se chargea d'émotions- « Cela n'explique pas non plus pourquoi vous avez tenté de tuer mon fils ainsi que des soldats hylars.  »

« Oui, nous avons tenté de les éliminer, afin de protéger le Thorbardin. Ces grands  » -Réalgar agita le doigt en direction de Tanis et des autres- « ces grands et leur lèche-bottes de Neidar ont ouvert les portes afin qu'une armée d'humains, qui est actuellement dissimulée dans les collines, puisse lancer un assaut contre nous ! »
Les thanes demeuraient muets de stupeur. Tous, y compris Hornfel, lançaient des regards sombres et suspicieux à Flint et ses amis.
Réalgar reprit place sur son trône. « Je déteste devoir vous dire cela, Hornfel, mais votre fils fait partie du complot. Mon peuple allait placer les grands en état d'arrestation. Votre fils les a secourus. Il leur a révélé nos moyens de défense. » -Réalgar marqua une pause avant de poursuivre doucement- « À moins que vous ne sachiez déjà tout cela, Hornfel. Peut être faites vous également partie du complot. »


« C'est un mensonge ! » S'emporta Arman. Il se précipita vers Réalgar. Les soldats, l'épée tirée, l'encerclèrent rapidement et, pour faire bonne mesure, entourèrent également les compagnons.


« Voilà comment Hornfel envisage de devenir grand roi, en vendant le Thorbardin aux humains ! » s'écria Réalgar.

Le grand Bulp ajoutait désormais à la confusion en se tenant debout sur son trône et en hurlant à pleins poumons qu'ils allaient tous se faire massacrer par les grands.


Gneiss, le thane daewar, se tenait debout, déclamant pompeusement des lois que personne n'écoutait.


Le thane klar s'était également levé, un couteau à la main.






Hornfel fut contraint de se défendre, démentant vigoureusement les charges que Réalgar élevait contre lui. Arman Kharas contesta également ces allégations, déclarant qu'il était tombé sur les compagnons par hasard, ajoutant qu'il les avait lui-même placés en état d'arrestation et amenés devant le Conseil. « Avec la malédiction de Grallen... » rajouta Réalgar.

« Silence vous tous ! » rugit Hornfel, et, finalement, les autres thanes cessèrent de se disputer. Il leur lança un regard furieux jusqu'à ce qu'ils regagnent leurs sièges. Les soldats relâchèrent Arman, qui se lissa la barbe en toisant Réalgar. Ce dernier lança au jeune nain un regard mauvais. Se tournant vers les compagnons et en particulier Flint, Hornfel déclara d'un ton sévère : « Ces charges sont-elles justifiées? »


« Demandez leur ce qu'ils savent à propos des humains qui se cachent dans la vallée ! » gronda Réalgar.


Hornfel lança un regard noir à Réalgar, l'intimant au silence, puis il se tourna à nouveau vers les compagnons : « Répondez à ma question... »

Modifié par un utilisateur jeudi 6 février 2014 16:30:44(UTC)  | Raison: Non indiquée

La princesse mystique, porteuse de la pique, ornée de plumes blanches tenues par liette de cuir et dont le fer fortement magique irradiait la lumière bleutée de sa Dame, enchaîna (en Nain) :
«  Eh oui ! Nains... Thanes ?!?... de peu de patience !!!
Vous sentez vous donc devoir d'intervenir pour invectiver les messagers, alors qu'ici n'a pas pu encore se présenter notre ami, votre frêre, votre égal :
Flint Forgefeu, fils de Durgar, petit-fils de Reghar, Thane des Neidar ?!?
Quel est donc cet endroit ? N'est-il pas sacré, n'est-il pas celui où le sort de vos peuples sera décidé ? »
A l'occasion d'une courte pause, la princesse aux cheveux d'or indiqua gentiment de sa main libre aux doigts délicats le maître nain, à son côté, avant d'expliquer, sans élever la voix, mais avec toute sa maîtrise qui emporte les coeurs et les esprits des vivants :
« Allons, calmez-vous donc, vous êtes observés ici comme là-haut ! Reprenez raison...
A l'interrogation de Hornfel, digne Thane des Hylars, chercheur de vérité, je réponds au nom des miens, que certains imbéciles insultent comme "grands" alors que nous avons en nos rangs distingué héritier Thane Neidar et... autre race d'exception, enfant de Réorx... :
Non.
Non !
Aucune de ces charges n’est justifiée.
Il ne s’agit que d’inventions, de contre-vérités ou bien de mensonges grossiers.
Mais à voir comment se comporte l’accusateur, ici, je pense que ça n’étonnera personne.
Aussi, vous qui cherchez la Vérité, écoutez moi, qui suis, ici comme ailleurs, oracle de la Guérisseuse :

Nous avons pénétré en paix dans le Thorbardin…
Et si la porte Nord s’est effondrée, ce n’est pas sous les attaques d’une armée mais parce qu’elle n’était plus entretenue depuis des décennies... des dizaines de décennies. Réorx en soit témoin, malgré qu’il en sera chagrin… ce territoire derrière la porte nord n’est qu’un champ de ruines désolées. Il n’y a pas que les temples qui y soient abandonnés, tout n’y est plus que poussière et gravats hérités de votre passé.

Avançant en ces quartiers si honteusement mal entretenus et délaissés, nous y rencontrâmes Arman et ses soldats, qui nous interpellèrent.
Maintenant, je comprends qu’il venait de faire incursion dans ce dépotoir, territoire des Daergars, afin d’y sauver son frère retenu en otage.
Lequel d’entre vous, ici, est assez stupide pour croire que c’est un hasard ?
Lequel d’entre vous est assez mécréant pour ne pas y voir la volonté des dieux et du Destin ?
JE vous le dis simplement : ce moment était écrit !
Si le premier prêtre de Paladine et l’oracle de Mishakal ont rencontré Arman Volontaire-pour-le-Marteau si loin de chez lui, aujourd’hui, j’y vois, moi l'oracle, la volonté des dieux, en une main tendue... vers les vôtres.

Nous avons été accueillis sagement, quoique avec méfiance, par Arman. Quand nous lui expliquâmes que nous venions de l’extérieur quérir droit de passage au conseil des Barons… -c’est ainsi qu’on appelait les Thanes- pour sauver des centaines de réfugiés fuyant les hordes de Takhisis, avec prudence, il nous mit en état d’arrestation.
Sans nous molester, sans nous incendier, sans nous insulter. De manière honorable.
J’imagine qu’il en eut été différemment si nous étions tombés sur patrouille Daergar ? Telles que les quatre escouades qui montèrent une souricière avec quatre groupes de guerriers appuyés de sorciers incendiaires pour tenter d’éliminer… qui ? Arman et son frère ? ou Notre groupe porteur de Lumière ?

Les adeptes des Ténèbres portent leur propre malédiction : ruine, mensonge, déséspérance... et fuite devant la Vérité !

Alors, aujourd'hui, laissons-les affronter cela : ce casque, attendu, annoncé, porteur de l'âme du prince Grallen, fils de Derkin, libéré de son sort funeste par mes compagnons, qui nous a mandé de venir siéger aujourd'hui, ici ! N'y a-t'il pas trône noir, que je vois devant moi, prévu pour recueillir l'avis du fils défunt du dernier Roi de Thorbardin ?!?

Et quelque volontaire, ici... pour porter ce casque et laisser parler Grallen en ses dernières volontés ?
Qui donc osera encore nommer maudit, ici et aujourd'hui, le fils de Derkin, honorable combattant ayant sacrifié sa vie pour mener les armées de Thorbardin à leur dernière bataille ?...  »

Modifié par un utilisateur dimanche 9 février 2014 18:15:33(UTC)  | Raison: Non indiquée

Lunedor enregistra avec désappointement le comportement puéril et les invectives énervées des "barons".
Si là était concentrée toute leur sagesse... au vu de ce qu'il en restait, les Ténêbres avaient déjà gagné !
La sage illuminée nota leur incrédulité, leur déni de la Vérité ; pourquoi prétendre avoir des prêtres alors qu'ils ont notoirement disparu ? Pourquoi nier le retour des dragons... le "grand Bulp"n'était-il pas au courant de l'asservissement de Xak Tsaroth par Khisanth ? Et pourquoi continuer à traiter ce casque de "maudit" alors que le prince Grallen avait été leur héros ? N'avaient-ils pas écouté les explications données ? Non contents d'être aveugles à ce qui se passe en surface... étaient-ils également sourds ? Comment pouvaient-ils appeler "conseil" ce capharnaüm d'immatures vindicatifs ?!
Nul n'écoutait l'autre, et toute l'autorité de Hornfel était nécessaire pour obtenir un semblant de silence...
Maintenant, il faudrait bien qu'ils apprennent à écouter, aussi !
Profitant de la brève accalmie, l'oracle de Mishakal déclara calmement, mais avec une certaine solennité, tentant de capter l'attention de la troupe d'agités :
«  Combien de siècles encore vous faudra-t'il pour comprendre cette parole de votre héros ancestral :
"Trop tard notre seigneur a trouvé que nous devions vivre ensemble dans ce monde ou périr seuls. Il faudra beaucoup d’années pour que nous apprenions cette dure leçon."
Regardez-vous !
Cessez d'invectiver ce casque, porteur de Vérité que vous ne voulez pas entendre, et le digne héritier des Neidar accomplissant mission sacrée à sa demande expresse !
Que vous le vouliez ou non, les voici de retour au Thorbardin : Maitre Forgefeu , je crois qu'il est temps que s'exprime héros de la Guerre des Portes... »
Se tournant vers Flint, elle lui désigna le casque, en une discrète invite...

Modifié par un utilisateur jeudi 6 février 2014 20:00:00(UTC)  | Raison: Non indiquée

Dès que Flint enfila le magnifique casque serti de joyaux, les thanes, comme un seul homme, bondirent sur leurs pieds, y comprit l'Aghar qui pensait -à tort- que la session était ajournée puisque tout le monde était debout.

Flint se tenait au milieu de la salle, le heaume sur la tête, et durant un long et intense moment rien ne se produisit. Puis, la gemme du heaume jeta un vif éclat, inondant la cour d'une lumière rouge orangée, comme un feu sacré flamboyant au milieu d'eux. Le heaume recouvrait le visage de Flint, et on pouvait uniquement voir sa barbe qui dépassait ainsi que ses yeux. Il regardait autour de lui comme s'il se trouvait dans une pièce remplie d'étrangers.

Les thanes demeurèrent muets, il régnait un silence lugubre et menaçant. Ils tendirent tous la main vers leur marteau, leur épée ou les deux. Les soldats se tenaient prêts, leurs armes tirées. Flint ne porta aucune attention aux thanes, ni aux soldats. Il examinait les environs. Son regard absorbait tout ce qu'il voyait, comme quelqu'un qui retourne à un endroit qu'il aime après un long voyage.


« Je suis chez moi » dit Flint d'une voix qui n'était pas la sienne. L'expression de colère de Hornfel s'adoucit et se mua en doute et en incertitude. Il regarda son fils, qui secoua la tête et haussa les épaules. Réalgar sourit d'un air narquois, comme s'il n'en attendait pas moins. « Il joue la comédie » marmonna-t-il. Flint se dirigea vers l'estrade, monta les marches et s'assit sur un trône vacant -le noir, trône sacré du royaume des Morts-. Il regarda les thanes d'un air hautain comme s'il les mettait au défi de lui reprocher quoi que ce soit.
Tous les thanes le regardèrent, paralysés et scandalisés.


« Personne ne s'assied sur le trône des Morts ! » s'écria Gneiss. S'étant saisi du bras de Flint, il tenta de l'arracher du trône sacré de toutes ses forces.
Flint ne bougea pas d'un pouce, mais soudain le thane daewar chancela en arrière, comme s'il avait reçu un coup de marteau invisible. Il tomba de l'estrade et resta par terre, tremblant de peur et de surprise. Flint, installé sur le trône du royaume des Morts et portant le heaume d'un défunt, prit la parole :


« Je suis le prince Grallen. » déclara-t-il d'une voix sévère et froide qui ne ressemblait guère à celle de Flint. « Je suis de retour au panthéon de mes pères. Est-ce là la façon dont vous m'accueillez? »
Les autres thanes jetaient des coups d'oeil en direction du Daewar, qui était toujours étendu par terre. Personne n'alla lui porter secours. Plus personne ne lançait de regards mauvais ni ne se moquait, désormais.

Rance se tourna vers Hornfel et dit nerveusement : « Vous êtes son descendant. C'est votre famille qui nous a apporté cette malédiction. C'est vous qui devez lui parler.  » Hornfel ôta son heaume, une marque de respect, et approcha du trône avec dignité. Arman aurait volontiers accompagné son père, mais Hornfel lui fit signe de la main signifiant qu'il devait rester en retrait : « Vous êtes le bienvenu au panthéon de vos pères, prince Grallen » dit-il d'un ton poli mais avec fierté et sans peur, comme se devait un thane des Hylars. « Nous vous demandons pardon pour le mal que nous vous avons causé.  »


« Nous, Daergar, n'en sommes nullement responsables, prince Grallen, comme vous le savez.  »


« Il est injuste que nous soyons maudits » ajouta Gneiss en se relevant. « Les pères de nos pères ignoraient tout du complot contre votre personne.  »


« Votre malédiction ne devrait toucher que les Hylars.  » poursuivit Rance.


« Quelle farce !  » s'exclama Réalgar.










« Paix, vous tous !  » dit Hornfel en leur lançant un regard désapprobateur. « Écoutons ce que le prince a à nous dire.  » Hornfel était malin. Il mettait Flint à l'épreuve, et tentait de découvrir s'il jouait la comédie ou s'il était réellement sous l'emprise du prince Grallen.


« Il fut un temps où je vous aurais jeté une malédiction.  » Leur dit Flint d'une voix qui s'était affreusement durcie. « Il fut un temps où mon courroux aurait fait s'effondrer cette montagne.  » Sa colère s'amplifia. « Comment osez-vous vous adresser à moi, Hornfel des Hylar? Comment osez-vous insulter mon fantôme, prématurément assassiné, ma vie ôtée par ma propre famille? ! »

Flint frappa les accoudoirs du trône de ses poings serrés. La montagne trembla. L'arbre-de-Vie frémit. Le sol vibra et les trônes des thanes s'ébranlèrent sur l'estrade. Une fissure apparut sur le plafond. Les colonnes grincèrent et crissèrent. Le Grand Bulp aghar poussa un cri perçant et perdit connaissance.
Hornfel tomba à genoux. Il avait peur, désormais. Ils avaient tous peur. Un à un, les soldats se mirent à genoux sur le sol de pierre. Les thanes les imitèrent. Il ne resta finalement que Réalgar debout, et même lui s'agenouilla, bien qu'il soit évident que ce n'était pas de bon coeur. Elistan s'agenouilla également, ainsi que Tika.

La secousse cessa. La montagne retrouva sa sérénité


Hornfel reprit la parole, la voix mal assurée : « Vos frères ont confessé leur crime avant de mourir, prince Grallen. Bien qu'ils ne vous aient pas tué, ils se sont sentis responsable de votre mort.  »


« Et il l'étaient.  » répondit le prince d'un ton menaçant. « J'étais le benjamin, le fils préféré de mon père. Ils craignaient qu'il les néglige et qu'il me lègue le commandement du Thorbardin. Même s'il est vrai qu'ils ne m'ont pas tué de leurs propres mains, je suis tout de même mort de par leur faute.  »
« J'étais jeune, je menais ma première bataille. Mes frères aînés firent le serment de veiller sur moi et de me protéger. Au lieu de cela, ils me condamnèrent à ma propre perte. Ils m'ordonnèrent de marcher sur Zhaman, la forteresse du magicien maléfique, avec une petite armée. J'ai exécuté les ordres. Pourquoi ne l'aurais je pas fait? Je les aimais et je les admirais. Je rêvais de les impressionner. Mes propres hommes ont tenté de me mettre en garde. Ils m'ont dit qu'il s'agissait d'une mission suicidaire, mais je n'en ai pas tenu compte. Je faisais confiance à mes frères qui affirmaient que mes hommes mentaient et que la bataille était gagnée d'avance. J'allais avoir l'honneur de capturer le magicien et de le ramener enchaîné. Ils m'ont fait cadeau de ce heaume et m'ont dit qu'il me rendrait invincible. Ils connaissaient la vérité, le heaume ne me rendrait pas invincible. Conçue par les theiwars, la magie de la gemme capturerait mon âme et la garderait prisonnière afin que même mon fantôme vengeur ne puisse revenir et faire éclater la vérité sur ce qui s'était passé.  »


« Vos frères ont eu honte de ce qu'ils ont fait, noble prince. Ils ont avoué leur culpabilité à Kharas, avant de se précipiter au combat, vers une mort certaine. Votre père vous a pleuré lorsqu'il a reçu la terrible nouvelle. Il fit ce qui était en son pouvoir pour se racheter. Il a érigé une statue en votre honneur et a bâti un tombeau. Il a enterré vos frères dans une tombe anonyme.  »


« Et pourtant mon père ne prononça plus jamais mon nom...  »


« Votre noble père se l'est reproché, votre altesse. Il ne pouvait plus supporter qu'on lui rappelle cette tragédie. "J'ai perdu trois fils, disait-il. Un à la guerre, les deux autres dans les ténèbres". »
« En vérité, il est inutile de nous maudire, grand prince. » ajouta Hornfel d'un ton amer. « Le trône autrefois occupé par votre père est resté vacant depuis sa mort. Nous avons perdu le marteau de Kharas. Nous ne pouvons même pas adoucir notre peine en allant rendre hommage à votre père, car une force colossale a arraché son tombeau à la terre, et il flotte désormais au-dessus de la vallée des thanes. Oui, le tombeau de notre grand roi est inaccessible, c'est notre châtiment et opprobre éternels. Notre nation est divisée, et bientôt, j'en ai peur, nous devrons faire face à une guerre civile. Je ne sais pas quel mal supplémentaire vous pouvez nous faire, prince Grallen. À moins de faire écrouler la montagne.  »



« Il fut un temps où je me serais vengé, mais mon âme en a appris beaucoup durant ces siècles.  » La voix de Flint s'adoucit. Il poussa un soupir et desserra les poings. « J'ai appris à pardonner.  »poursuivit-il en se relevant lentement. « Les âmes de mes frères ont entrepris la deuxième partie de leur voyage. Il en va de même pour l'esprit de mon père, qui vogue au côté de celui du noble Kharas. Je les rejoindrai bientôt, car je suis désormais affranchi du cruel enchantement qui me maintenait prisonnier. Mais avant de partir, voici un cadeau : une mise en garde. Faux Métal est de retour, mais c'est également le cas de Réorx et des autres dieux. Les portes du Thorbardin sont de nouveau ouvertes. La lumière du soleil brille de nouveau au coeur de la montagne. Refermez les portes, refusez la lumière, et vous serez consumés par les ténèbres. »


« C'est de la comédie... » Marmonna Réalgar. « Êtes-vous trop bêtes pour vous en rendre compte?  »


« Ferme-la ou je vais t'aider à la fermer ! » dit le Klar Tufa, qui avait toujours son couteau à la main.


« Nous vous remercions, prince Grallen. Nous tiendrons compte de vos paroles.  »


Arman Kharas se leva. « Est-ce là tout ce que vous avez à dire, prince Grallen? N'auriez vous rien à me dire? »










« Silence ! Mon fils !  » Ordonna Hornfel.


« Le prince a dit que les dieux étaient de nouveau à nos côtés ! C'est le moment dont parlait Kharas : "lorsque reviendra le pouvoir des dieux, alors le marteau pourra de nouveau s'en aller forger la liberté de Krynn." » Arman Kharas s'approcha devant le trône du royaume des Morts. « Dites moi où se trouve le marteau de Kharas, noble prince, car telle est ma destinée. »
La lumière projetée par la gemme s'atténua et vacilla avant de disparaître. « Attendez prince Grallen ! Vous ne pouvez pas partir dans me le dire !  »

Pour Flint/gobelure :

Modifié par un utilisateur mercredi 12 février 2014 21:51:52(UTC)  | Raison: Non indiquée