Rodrigue remercia Lute de son aimable proposition : « Ce que vous suggérez est clairement intéressant. Je vous remercie d'ainsi vous découvrir avant de refaire votre vie. Et je crois parler au nom de mes compagnons en acceptant. Bon voyage ! »

Quelques temps plus tard, il se tourna vers Hoshin afin de conforter l'archer, même s'il imaginait très bien que celui-ci connaissait déjà sa réponse : « Bien sûr mon honorable ami. Vous êtes d'une agréable compagnie, courageux, digne de confiance et d'une habileté sans pareille à l'arc : Ameïko ne saurait refuser un tel allié, surtout si son nom est susurré à son oreille par son aimable "chevalier-esthète", comme vous le dites ! Après une pause il ajouta : Comment avez-vous fait votre premier voyage depuis le Minkaï jusqu'ici ? Avez-vous déjà traversé la Couronne du Monde ? »

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Modifié par un utilisateur mardi 6 mai 2014 23:10:47(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le sourire du tianais s'élargit aux propos du chevalier. « Merci, mon ami. Je suis vraiment honoré par votre estime. » Un gros glaire verdâtre ponctua son affirmation. « Hélas, non, je n'ai jamais été au Minkai autrement qu'en rêve, à travers les récits lus dans la bibliothèque de mon oncle ou les contes racontés par ma famille. Mon clan est arrivé à Kalsgard depuis plusieurs générations, déjà. Mais je ne saurais encore l'expliquer, je ressens le besoin impérieux de retrouver le pays de mes ancêtres. Surtout maintenant que je sais qu'il est asservi par une bande d'onis ! »

Hoshin n'était pas encore prêt à livrer la vérité sur son retour au pays, mais sa volonté était indubitable, Rodrigue le comprit facilement.

Il remercia le marchand d'une courbette respectueuse. « Vous êtes un marchand honorable, maître Lute. Je vous souhaite de bien belles affaires et une vie meilleure. »

De retour au campement, il resta en retrait, respectant le deuil des membres de la caravane.

Modifié par un utilisateur mardi 6 mai 2014 23:27:28(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le groupe, en tout cas ceux qui vivaient toujours, était enfin réuni. Autour de Rodrigue et Ameiko se trouvaient Bart et Emyralda, deux membres à part entière de l’Étoile Verte, Hoshin un allié très précieux et qui allait sans nul doute en faire parti et Ulf, le guide pour qui ils avaient fait tout cela. Il y avait aussi Shalelu, Koya et Sandru, les amis de toujours, qui veillaient sur l'Héritière. Autour s'étaient aussi rassemblés les cinq employés du convoi.

Deux autres personnes assistaient à cette réunion. L'une toute petite, pourvue d'ailes de papillon et magnifique, l'ange nommée Brindille. L'autre était une surprise. Il s'agissait de Kelda Oxgutter, fière guerrière ulfe que Étoile Verte avait délivrée puis menée jusqu'à la cité de Kalsgard. Que faisait-elle là ? pensèrent certains le temps d'une fraction de seconde.

Alors Rodrigue souleva son bras gauche, présentant une sorte de sabre courbe exotique divinement sculpté. Rodrigue sentit une forte et soudaine envie de poser un genoux à terre alors que le katana s'enflamma et qu'une voix métallique vibra autour de l'assemblée. « Tout l'honneur est pour moi Ameiko Sama et Brindille Sama ! Le destin est en route, car non seulement l'a lame des Amatatsu possède un nouveau maître pour la porter, non seulement le Trône de Jade détient toujours un héritier légitime, mais la Dame des rêves et de la chance nous a envoyé un symbole des plus éblouissants à son image ! »

Laissant passer quelques secondes de silence, la voix reprit son chant. « Non, Rodrigue Dono ! Non tu n'as pas failli, loin de là ! Ta mission première est de protéger la vie de l'Héritière au péril de la tienne, non celle de tes compagnons. Ce sont eux qui se doivent de t'aider dans ta noble tâche. Tu as trouvé le Sceau, tu as guidé l'Héritière et désormais, deux Oni des Cinq Tempêtes ont été fauchés par vos lames et renvoyés dans les enfers dont ils n'auraient jamais du émerger. Le destin est en marche disais-je, cela n'est en rien un échec ! »

La voix se fit plus douce. « Prenons le temps de pleurer ceux qui ont donné leur vie à notre noble cause, puis préparons nous pour la suite ! »

Tous les regards se dirigeaient vers l'Héritière et son Champion. Puis les flammes s'éteignirent et la lumière disparut, rendant au feux de camp sa légitimité. Et une petite harpe joua une mélodie d'une profonde tristesse, accompagnée par une voix légère et angélique.

Fort heureusement, entourée des charriots du convoi, la scène était restée discrète.


Résumé des PJ. BM du Perchoir à Corbeaux Bâtisse et Sous sol. Carte de Kalsgard.

Modifié par un utilisateur mercredi 7 mai 2014 02:10:15(UTC)  | Raison: Non indiquée

Hoshin se recueillait en compagnie des autres membres de l'Étoile Verte. La tristesse avait gagné son cœur mais son deuil avait été fait pendant les trois jours du retour. La mort de ses anciens compagnons avait révélé la nature profonde de leur engagement à tous. Il était impressionné par cette volonté farouche de se battre pour une cause et il observait à la dérobée le reste des membres de la caravane, comme pour fouiller leur âme la plus intime. Comme à chaque fois qu'il tentait de percer les secrets de chacun, ses yeux s'arrondissaient d'une manière exceptionnelle. Leur fixité dérangeait celui qui les croisait. À ce moment, on aurait pu croire qu'un serpent se cachait derrière ce regard insondable et froid. La cérémonie les avait soulagé de ce phénomène et l'archer y participait avec retenue et dignité.

Le problème provint de la musique. Lorsque le tianais entendit le son délicat d'un instrument à corde et la voix angélique qui le couvrait tout juste, sa peine ressurgit, brutale et puissante. Une émotion poignante balaya tout sur son passage. Ses larmes jaillirent, coulant le long de ses joues. L'homme ne semblait pas incommodé. Nulle honte l'habitait. Chez lui, la joie provoquait le rire, la tristesse, les larmes. Cela était naturel. Un filet de morve commença à couler de son nez légèrement aplati pour venir se mêler aux poils sombres de son bouc. Lorsque Rodrigue l'interpella d'un signe de la main, il s'essuya les yeux d'un revers de manche tout en se rapprochant. Il aurait certainement passé aussi un coup sur sa bouche si sa moustache ne l'avait rendu insensible à cette sensation de mouillé que tout un chacun éprouve lorsque des mucosités nasales atteignent la lèvre supérieure.

C'est ainsi que, bacchantes luisantes et sourire élargi sur des dents noirâtres, il se présenta devant l'héritière du Trône de Jade. « Honorable Ameiko. » Il salua d'une brève mais profonde révérence la majestueuse jeune femme.

« Lorsque nous nous sommes rencontrés, vous m'avez demandé de veiller sur vos amis. J'avais aussitôt perçu en vous une noblesse de cœur rare et précieuse. Mon acceptation vous était dès lors acquise. Votre largesse quant à mes émoluments y ont contribué également, je dois le confesser, hihihi ! Mais j'ai depuis fait connaissance avec l'Étoile Verte. Je dois avouer avoir été impressionné par leur courage et la force de leur union. Une solidarité toute entière tournée au service de votre personne, mais je ne le savais pas encore, leur fidélité allant jusqu'à me cacher leur véritable mission. Une telle abnégation force le respect. Rodrigue s'attribue la mort de ses compagnons et c'est tout à son honneur, mais c'est pourtant bien moi qui étais chargé de les protéger. J'ai failli, à ma plus grande honte. Aussi je vous prie humblement de me pardonner. Je refuse bien entendu de profiter des largesses que vous m'aviez promises et souhaite bien au contraire poursuivre la mission que vous m'avez confiée. Je continuerai à les protéger jusqu'à l'accomplissement de leur mission, ou mourrai en essayant. »

Il courba de nouveau l'échine devant cette reine de beauté. « Je me flatte d'avoir quelques bases en cuisine et en chasse, et je ne mange rien. Enfin, il me faut tout de même goutter les plats avant de les servir, mais c'est autorisé, n'est-ce pas ? Hihihi ! »

Que cet homme à la morve dégoulinante et aux sombres chicots goûtassent les plats ne devait guère rassurer la pauvre Ameiko mais le brave tianais ne semblait pas en avoir conscience.

« Messire ? Oh, de grâce, Madame, appelez-moi juste Hoshin. Enfin, juste n'est pas mon prénom, c'est juste ... enfin ... il faut m'appeler Hoshin. » Le moine se gratta la tête, le coude bien écarté.

« Merci, Ameiko. Je vous servirai aussi fidèlement que mes compagnons. »

L'archer si solitaire habituellement se montrait peu à l'aise dans l'art de la diplomatie. Néanmoins, son ravissement était sincère.

Il suivit Ameiko et ses nouveaux compagnons officiels. Lorsqu'il aperçut Kelda, il demanda tout bas à Bart : « qui est Kelda ? Vous l'avez rencontrée sur la route ? »

La guerrière du nord rendit son sourire au barde. « Que voilà des paroles fort aimables, Rodrigue. Je dois dire que lorsque nous sommes arrivés ici, à Kalsgard, je n'avais comme seule intention que de rejoindre les miens pour les rassurer et poursuivre ma vie. Le groupe d'héritiers désignés que je quittais alors était constitué de six vaillantes personnes. Aujourd'hui, seules trois d'entre elles poursuivent le combat. Aussi, même sans être particulièrement attirée par le climat du Tian, si ma présence peut vous apporter l'aide dont vous auriez besoin, je me joindrais volontiers à vous. Ne serait-ce que jusqu'à l'autre bout de cette couronne. »

La fée papillon voleta au dessus de l'assemblée et se posa sur un meuble de Koya. « Ameiko a raison quand elle dit que la responsabilité de nos pertes est due à ces diaboliques oni. Et je comprends chacun ici qui ressent malgré tout une certaine culpabilité. Il en va de même pour moi. Je vous ai laissé partir seuls, pensant que ma présence auprès d'Ameiko serait plus utile. Mais Koya est tout aussi compétente pour ce rôle. Aussi, à présent, et n'ayant rien de plus amusant à faire sur ce monde, je vous assisterais comme je l'ai eu fait dans Mursalin ! »

Résumé des PJ. BM du Perchoir à Corbeaux Bâtisse et Sous sol. Carte de Kalsgard.

Modifié par un utilisateur jeudi 8 mai 2014 19:55:49(UTC)  | Raison: Non indiquée

La musique délivrée par Brindille était toujours d'une beauté indicible. Elle permettait à chacun d'éviter ses tensions tout en favorisant le recueillement et l'apaisement.
Après la cérémonie "d'adoubement" du moine aux glaviots, Ils furent inviter dans la roulotte de Koya et le trappeur en profita pour remettre le jeu de tarot de Keera à la "vieille" varisienne. Incapable de dire un mot tant la boule dans sa gorge était grosse, Il se contenta de refermer simplement les doigts noueux de Koya sur le jeu de carte.

Puis il y eut le retour de Kelda parmi l’Étoile Verte. A la question d'Hoshin, Bart répondit
« Sur le chemin de notre Varisie natale, nous nous sommes arrêtés dans un village, à la limite des Terres du Nord, dont le Château était autrefois la propriété d'un aïeul d'Ameiko. Ce château avait été perverti et dans une de ses geôles, nous avons libéré Kelda.
Elle nous a ensuite guidée pour contourner l'immense forêt Grungir pour nous amener jusqu'à notre destination actuelle.

Pendant que j'y pense, tu devrais aller chercher la dulcinée de notre nouveau guide qui est toujours chez ton oncle, je pense que ça lui ferait plaisir. »
Hoshin eut un large sourire édenté, cracha un discret glaviot et s'éclipsa encore plus discrètement.

Une fois que Kelda et Brindille eurent acceptées de poursuivre la route avec la caravane, Bart rejoint Ulf afin de l'entretenir du voyage à venir.
« Ulf, je suis le guide de la caravane depuis notre départ de Varisie. C'est mon métier, mais j'arrive maintenant dans un environnement que je connais peu et encore mal.
Je compte sur toi pour m'enseigner tes techniques et les secrets de ces étendues glacées que nous allons être amener à traverser ensemble.
Nous allons avoir le temps de nous préparer au mieux dans les jours à venir et ce soir n'est pas le temps de cette discussion.
Demain, avec Sandru le propriétaire de notre caravane, je te montrerai les chariots et équipements que nous avons en notre possession et tu nous diras ce qu'il faut envisager pour nous mettre dans les meilleures conditions possibles... »
Tout son blabla avait surtout pour but de maintenir Ulf concentré sur un sujet, le dos tourné à l'entrée de la roulotte de Koya et que l'arrivée d'Uksahkka lui soit comme une véritable surprise.

Imaginer Brindille et Kelda rejoindre la branche active de l'Étoile Verte ragaillardit quelque peu Rodrigue. Cela ne saurait sortir le cœur de l'aède de l'abîme de tristesse dans lequel il était encore plongé, mais cela l’apaiserait. « Bien. Il nous faut retourner voir Fynn Snaevald au plus vite également, afin que son weregild soit officiellement acté. Ameïko, veux-tu que nous prenions d'autres décisions en l'instant ? Ah oui... j'ai cela également. » Et le jeune homme tendit à son égérie un rouleau de parchemin qu'il avait saisi à sa ceinture. Ses compagnons savaient ce qui y était inscrit : il était censé fournir à son porteur des soldats dans l'heure et il était soi-disant signé de la main même du Roi.

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Emyralda hocha de la tête, acquiesçant aux paroles qui raisonnaient dans sa tête.

Emyralda, ce soir n'avait pas envie de se plonger dans les livres. Elle avait toujours fait ainsi, mais là elle voulait changer ses habitudes, aussi proposa-t-elle à Hoshin, Bart et Rodrigue de jouer aux cartes ou aux dés selon leur convenance. Ne connaissant pas de jeu de carte ou de dés, elle espérait grace à ses compagnons se laissé porteur par le bonheur qu'elle pouvait si souvent voir aux tables de jeux qu'elle apercevait dans différentes auberges.

Un Varisien ne saurait ignorer les cartes. Même si Rodrigue n'était pas un cartomancien, il savait y jouer et était même plutôt adroit lorsqu'il s'agissait de les manipuler. Il appréciait l'initiative prise par Emyralda et se demanda si ce comportement allait être le sien à l'avenir ou si cela n'était que passager. La douleur diluée, peut-être la magicienne redeviendrait cette figure de pierre à laquelle il était si difficile de s'attacher. Toujours était-il que Rodrigue accompagna le groupe afin de jouer aux cartes autour d'un verre. Il écouta avidement les conseils d'Ulf et participa activement, comme à son habitude, à la conversation.

Les jours qui s'écoulèrent à Kalsgard furent vécu par l'aède comme un entracte. L'Étoile Verte marquait une pause dans la légende qu'elle écrivait et les acteurs s'employaient à changer le décor et à se préparer pour la suite. Rodrigue parcourut la capitale du Royaume qu'il n'avait pas vraiment eu le loisir de visiter et tâcha de dépenser intelligemment son argent afin de se protéger pour la suite. Il n'aurait plus Marahamou à ses côtés au cœur des combats, aussi lui fallait-il envisager ses assauts différemment, même si Kelda se montrerait solide. Lorsque Fynn proposa d'aller présenter son weregild au Roi lui-même, Rodrigue lui demanda de parler de ce repaire de ruffians dans lequel l'Étoile Verte avait tenté de retrouver Jorgan la Hache : le Chat qui Trinque.

Il en profita également pour passer un peu de temps avec Ameïko. Il n'avait eu que très peu l'occasion de profiter de sa présence depuis l'arrivée de la caravane à Kalsgard. Ses heures à ses côtés alors que les dangers avaient été momentanément éloignés étaient autant de moment de pur bonheur et de rappel à l'insouciance de la jeunesse. Il la regardait en cherchant le sourire de celle qu'il connaissait, espérant qu'il ne quitte jamais son délicieux visage. Pour cela comme pour sa vie, il était prêt à tout et ce n'était pas un vain mot. Afin de rapprocher encore davantage son égérie du Minkaï il vint à elle un soir les bras chargés de présents : « Je t'ai apporté quelques présents. J'espère qu'ils t'aideront à t'imprégner du lointain Minkaï alors que nous cheminons vers celui-ci ! Cette toile irait parfaitement dans ton chariot de voyage et je n'oserais te donner de conseil quant au moment opportun pour porter ce kimono. » Rodrigue tendit tour à tour la toile que Fynn lui avait offerte puis le kimono de soie fine récupéré au Perchoir. Il avait fait repriser ce dernier afin qu'il aille parfaitement à la belle parmi les belles. Puis il sourit simplement à cette jeune femme pour qui les gens mourraient et devant laquelle tout un pays s'agenouillerait d'ici peu.

Peu avant le départ, comme il le faisait de temps à autre, l'aède alla gentiment astiquer Sandru : « J'espère que tu ne t'es pas trop rouillé, parce que fini de se tourner les pouces pendant que les autres affrontent l'ennemi ! Le convoi aussi sera en danger dans la Couronne. Mais ne t'inquiète pas, on te protégera. »

• Intimidation "insulte" Sandru (DD 6) : 1d20+11 donne [18] + 11 = 29
• Diplomatie cadeau Ameïko (toile) - DD 20 : 1d20+17 donne [16] + 17 = 33
• Diplomatie cadeau Ameïko (kimono) - DD 22 : 1d20+17 donne [9] + 17 = 26

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Modifié par un utilisateur dimanche 11 mai 2014 13:06:11(UTC)  | Raison: Non indiquée