Après avoir passé des jours à récupérer suffisamment de force pour pouvoir se déplacer, voir s'échapper si besoin, Érelos quitta trou sordide qui lui servait de logement pour s'aérer, et au passage récupérer quelques informations.
La foule lui laissait une impression bizarre après avoir passé tout ce temps seul dans sa chambre à ressasser les derniers évènements, grignotant les maigres rations qu'il y stockait tout en s'imaginant de quelle manière il allait faire payer au vieux Lamm ce qu'il avait subit. Cependant, en digne enfant des rues qu'il était, il n'eut aucun mal à retrouver ses repères et se laissait balloter par le flot d'habitant qu'on pouvait trouver dans les rues à cette heure-ci.

Il favorisa quand même quelques courants l'emporter vers certains points stratégiques qu'il connaissait bien. A ces endroits clés, si on savait comment et à qui s'adresser, on pouvait obtenir quasiment tous les renseignements que l'on souhaitait sur la ville, que ce soit de la simple rumeur ou un plan précis d'une baraque avec quelle personne on peut acheter.

Rien !
Les portes se refermaient devant lui, les sources habituellement intarissables se retrouvaient subitement asséchées et de vieux amis se dérobaient à son arrivée. Et malheureusement, les marques sur son visage qu'il n'avait pas réussi à dissimuler sous ses cheveux ou des vêtements hauts n'aidaient pas vraiment en rappelant à tous ses interlocuteurs ce qu'ils encouraient en provoquant le courroux de Gaedren Lamm.
Un avertissement ambulant, voilà ce qu'il était devenu !

La rage bouillonnait au fond de lui. Il décida d'aller la noyer dans le premier débit de boisson convenable qu'il croiserait.
Ses pas le menèrent vers une petite taverne de quartier qui avait presque l'air propre et il y commanda une chope de brune. Une fois servi, il la sirota lentement pour éviter à l'alcool de le submerger à cause de sa santé encore fragile.
Un petit carton était posé sur sa table et son premier réflexe avait été de s'en saisir pour le balancer sur le sol crasseux de l'établissement. Mais il interrompit son geste lorsqu'il reconnut l'une des cinquante-quatre cartes du célèbre jeu de Tourment dont les diseuses de bonnes aventures varisiennes se servaient pour lire la destinée.
Érelos ne croyait pas à ce genre de boniment, il estimait que c'était aux gens de prendre en main leur propre destin et pas à des morceaux de carton de décider à leur place. Mais il croyait en la chance et ce n'était pas le bon jour pour la braver inutilement.
Songeur, il continua à vider lentement sa chope tout en faisant tourner la carte sur la tranche entre son doigt et la table, contemplant le dessin qui tourbillonnait dans une multitude de couleur.

Alors qu'Érelos faisait tourner une fois de plus la carte sur sa tranche, celle-ci s'arrêta du coté du dos et il remarqua alors l'inscription qui était noté dessus :

Je sais ce que Gaedren vous a fait. Il m’a aussi causé du tort. Je sais où il se cache, mais je ne peux pas l’atteindre.
Venez chez moi au 3, rue de la Lancette, au coucher du soleil. D’autres comme vous viendront.
Gaedren doit affronter son destin et justice doit être faite.

Il jeta vivement un coup d'oeil autour de lui, en alerte total.
Quelqu'un l'avait suivi sans qu'il s'en rende compte. Quelqu'un qui avait même prévu qu'il irait se mettre à cette table, prêt d'une sortie de secours comme tout bon voleur qui se respecte.
Ses yeux s'arrêtèrent un instant sur le tenancier qui leva un sourcil interrogateur mais il devait sans doute se demander si son client souhaitait commander quelque chose à nouveau.
Érelos secoua légèrement la tête. Non ça ne pouvait pas être lui... mais qui alors ?

Son désir de vengeance l'emporta sur sa prudence naturelle. Il avait été à la recherche d'une piste toute la matinée et il ne pouvait ignorer cette invitation même si elle puait le piège à plein nez. Il vida le reste de sa chope d'un trait et se dit pour lui-même :

Rue de la Lancette... c'est prêt de l'allée des Entrepôts il me semble...
Advienne que pourra !

Et sur ses paroles, il quitta l'établissement pour se rendre au rendez-vous.

Modifié par un utilisateur samedi 29 mars 2014 11:23:43(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le regard de l'homme d'Abadar à paru s’arrêter sur Érelos l'espace d'un instant alors qu'il jetait un coup d'oeil derrière lui avant de s'avancer dans la rue, mais Érelos a les réflexes de la rue et fait comme s'il n'avait été curieux qu'un instant de sa présence avant de revenir à ses préoccupations et continuer son chemin.

Du coin de l’œil Érelos voit l'homme rentrer dans la ruelle. Il semble puissamment armé...

L'homme au tabard s'est aperçu qu'il attirait quelque peu l'attention des passants et s'est décidé à s'approcher de la porte. Il frappe, attend, frappe encore, et ne recevant pas de réponse essaye d'ouvrir la porte sans succès. Il sort alors de la rue et repart vers le nord (où se trouve la Banque d'Abadar.)

Le temps passe, les passants passent, et le soleil s'abaisse sur l'horizon. Rien de particulier ne s'est passé. Nombre de gens de toutes sortes passent sur le boulevard, marchands, pécheurs, ouvriers des entrepôts voisins, des gardes, des marins de la compagnie du sable, et même une patrouille de chevaliers infernaux. Également passent des gens du voisinages, se rendant ou venant du marché voisin, quelques carrioles - sans doutes des marchandises - des cavaliers, des gens à pieds, des vieux, des moins vieux et même des gamins dont l'un portant même un déguisement de magicien multicolore... Bref le trafic habituel sur ce genre de boulevard.

Le soleil est prêt à se coucher et Érelos voit un homme rentrer dans la rue. Sans doute commençait il a fatiguer car il ne l'a pas vu arriver. C'est un homme de taille moyenne et il porte une épée longue au coté et un long paquetage à la main. Il s’arrête devant la porte, allume une pipe et regarde dans sa direction. Il frappe à la porte, attend une réponse et la pousse...

Érelos se précipita à la suite de l'homme qui venait de rentrer dans la maison...