L'hiver était bien avancé et Ferrèol aidé des réserves et provisions qu'il avait fait avant l'hiver, avait pu s'isoler dans le tronc de son mentor. Mais il n'était pas resté à hiberner comme la plus part des mammifères. Il avait pris son rôle de succession à Saxifrag très au sérieux. Pendant tout l'hiver il avait surveillé son territoire comme l'aurait fait un prédateur, ou plutôt une louve qui tourne autour de de sa tanière. Tan tôt sous forme de grand duc, tan tôt sous forme de loup, il pouvait se permettre de braver la rudesse de l'hiver et ainsi surveiller les éventuelles intrusions!!

C'est ainsi qu'il vit arriver son ami d'enfance suivi du fils Tangletorn, tel des furies!! Pour un tel déplacement au pas de course, c'est qu'il devait ce passer quelque chose d'important.
De la colline enneigée qui surplombait une bonne partie de la foret, la vision était bonne en ces temps sans toute la verdure qui mettra encore quelques semaines à revenir!
Le loup Ferrèol en quelques bonds se porta au devant des deux humains leur coupant la route, puis se posa devant Keldrim. Aucune agressivité ne paraissait sur le mammifère.

Modifié par un utilisateur samedi 17 mai 2014 22:57:33(UTC)  | Raison: Non indiquée

Denmel avait emboité le pas au barbare. Celui-ci était parti en grandes foulées vers un corps de ferme à l’extérieur de l’enceinte de Khelgür. La construction était ancienne, mais avait été entièrement ravagée par les Gobelins en automne. Keldrim avait effectué des travaux d’urgence pour pouvoir y passer l’hiver avec Sulvya et leur fils, mais la ferme familiale des Balrest restait une ruine à l’heure qu’il était. En entrant, il attrapa plusieurs objets avant de ressortir presque aussi vite qu’il était entré. Il avait une grande épée à deux mains, un arc long, un carquois, son coutelas et une besace dans laquelle il avait glissé quelques affaires. Puis il partit toujours en grandes foulées vers la forêt. Le fils Tangletorn dut faire appel à son endurance et son aptitude à se mouvoir rapidement pour pouvoir suivre le rythme imposé par le barbare. Ses longues années d’entraînement payaient, tant qu’il prenait cette escapade comme un exercice physique, car il ne pouvait aussi se concentrer sur les dangers alentours éventuels.

Le duo entra en trombe dans la forêt dense et sombre. Keldrim se déplaçait avec aisance, passant à côté des obstacles du terrain sans jamais s’accrocher aux taillis ou petits branches basses, ni buter dur les pierres du sol ou les racines de surface. Sa connaissance des lieux était évidente et son rôle de chef ne l’avait pas rendu apathique. Au bout d’une heure de course en forêt, le duo s’arrêta devant un grand loup blanc qui venait de bondir d’un fourré pour leur barrer la route. Dans un mouvement de réflexe, Keldrim avait encoché une flèche et visait l’animal en se tenant prêt à sauter sur le côté si jamais le loup lui sautait dessus. Mais ce dernier ne montrait pas d’agressivité et le temps resta suspendu pendant quelques longues secondes avec d’un côté le loup qui observait sans montrer les crocs le duo d’humains et le barbare qui pointait sa flèche vers l’animal. Le chasseur humain et le chasseur animal se jaugeaient. Étrange échange sans prononcer le moindre mot, juste dans l’intensité du regard. Keldrim fut le premier à franchir le cap.

« Bon Ferrèol ! Faut que tu viennes au village. L’gars Morggedhon nous lâche pas et va falloir lui botter l’cul ! Alors tu prends tes affaires pour un long voyage et on t’attend à l’auberge. Et arrête avec ton truc des animaux. Un jour j’vais finir par t’tirer d’ssus ! » – Keldrim attendit que le loup se transforme, réponde ou fasse demi-tour après lui avoir confirmé que son ami d’enfance était bien là soit sous la forme animal juste devant lui, soit dans les parages et connecté en quelque sorte au loup blanc. Puis Keldrim et Denmel repartirent au village où Sulvya, Véolia, Frédrigo et Gentiane les attendaient.

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Après le départ de Keldrim et Denmel, les femmes et le charmeur de ces Dames de Magnimar quittèrent l’ancienne maison de Marciàn, le tyranique chef de Khelgür que Keldrim avait bouté dehors, pour rejoindre la seconde maison la plus importante du village. L’auberge de l’espadon était s’éparée en deux parties par un bar central en U avec les cuisines au fond. Du côté gauche, vers la rivière, le plafond était bas, les ouvertures plus petites, donnant l’impression de se retrouver dans l’une de ces tavernes de marins le long des ports des grandes villes. Pas de longue table mais des petites tables carrées ou rondes pour deux, trois ou quatre personnes, des tabourets et quelques chaises, le mobilier était simple. La partie droite quant à elle, vers les terres, semblait plus vaste. Le plafond haut donnait une impression d’espace, une longue table encombrait tout un pan de mur, encadrée de ses deux bancs, elle donnait une impression de convivialité telle que les marchands appréciaient d’ordinaire. Des tables carrées et rondes plus petites pouvaient accueillir jusqu’à 6 convives et une grande cheminée au fond devait servir de rôtissoire pour des pièces de viande aussi volumineuses qu’un sanglier. Sur son manteau, une impressionnante épée dans son fourreau était accrochée. De grandes fenêtres apportaient de la lumière et il était facile d’imaginer la salle comble avec une chaleureuse ambiance de fête et de convivialité.

A cette heure de la journée, il n’y avait personne dans l’établissement, hormis Dame Argens la veuve de feu l’aubergiste qui fut parmi les victimes de cette guerre très récente ayant opposé la baronnie à son voisin. La femme devait avoir une trentaine d’années, plutôt gironde, elle avait réputation d’être une excellente cuisinière et devait désormais compter sur son fils de douzaine d’années et de sa fille de près de quatorze printemps pour l’aider à tenir l’auberge. Le premier s’occupait de l’écurie et du service au bar tandis que la seconde s’occupait du service en salle et des chambres. Quant à Dames Argens, elle passait son temps aux cuisines bien-sûr et lorsque le temps le lui permettait, elle passait derrière le comptoir où elle venait faire retentir sa voix tonitruante, le plus souvent dans des rires très contagieux, pour raconter une anecdote ou autre potin du village qui pour le coup ne devenait plus un secret de polichinelle ou enfin pour remettre à sa place un client qui prenait un peu trop de libertés. On disait à Khelgür que sa voix pouvait s’entendre d’un bout à l’autre du village. Lorsque le groupe entra, sa fille rangeait les chaises et les bancs avec son frère maintenant que le ménage avait été fait de fond en comble et Dame Argens sortit des cuisines pour les accueillir [voix de Maïté] - « Ah Sulvya ! Bonne mère ! Bienvenu à l’Espadon, toi et tes amis ! Je vous sers quelque chose ?  »– Elle posa ses mains sur le comptoir, un large sourire fendant son visage qui s’empourpra alors qu’un courant d’air frais envahissait l’auberge depuis la porte d’entrée que le groupe venait d’ouvrir.

Modifié par un utilisateur mercredi 21 mai 2014 14:20:42(UTC)  | Raison: Non indiquée

Keldrim et Denmel, dont on se demandait pourquoi il avait accompagné le forestier, rentrèrent aussi vite qu’ils étaient partis. Dans une foulée allongée et rapide, le chef du village traversa le bosquet pour atteindre el campement des bucherons et finalement Khelgür, ayant gardé ses affaires de voyage et ses armes. Toujours en compagnie du discret fils Tangletorn qui s’était offert là un exercice au grand air vraiment glacé dans la neige encore bien présente, rien de tel pour la circulation du sang, il retrouva le groupe, sa compagne et son fils à l’Espadon, côté grande salle plutôt que taverne où les trois drôles de dames, Sulvya, Gentiane et Véolia, s’étaient assises en bout de la grande table qui commençait à être envahie de vaisselle et de victuailles. Frédrigo tentait, comme à son habitude, d’en tirer profit et de se faire mousser auprès de la gente féminine…

Pendant ce temps, le groupe avait patienté. Sulvya avait présenté Véolia et Gentiane à Dame Argens qui ouvrait de grands yeux ronds devant ces dames si importantes. Elle se frotta plusieurs fois les mains sur son tablier, murmurant des jurons à elle-même pour ne pas être assez présentable, vérifiant les moindres recoins pour vérifier s’il y avait de la poussière et dans une agitation proche de l’affolement général, elle trouva une grande nappe de coton blanc immaculée à étaler sur la grande table et sortit ses plus beaux verres, assiettes et service de table comme si elle recevait un grand seigneur pour une visite officielle. Sans écouter les protestations des unes et des autres, elle courut aux cuisines avec son fils et sa fille pour préparer quelque chose de décent pour des invités de marque et le couteau ne tarda pas à trancher régulièrement sur une planche en bois. La fille réapparut quelques minutes plus tard avec une carafe de vin afin de faire patienter ces dames et leur offrit du pain tout frais encore chaud qui avait la croute qui craquais encore sous la chaleur de la fin de cuisson, du miel et une corbeille de noix.

Ferrèol arriva une petite demi-heure plus tard. Il avait perdu du temps à ranger ses affaires au tronc calciné, mais il en avait gagné durant le trajet, aussi court fut-il pour son allure hardie. Il déboucha comme une furie dans l’auberge, générant surprise et grand silence devant cette assemblée pour une partie attablée. Keldrim était debout, les bras croisés près de l’âtre de cheminée. Il alimentait le feu de temps en temps et remuait les cendres ou les brandons enflammés. Le froid avait accompagné le jeune druide lorsqu’il avait ouvert la porte de l’établissement et il était passé en courant d’air sur tout le monde, jetant un froid aussi soudain que l’apparition du cueilleur de baies. Ce dernier fit un tour rapide pour saluer tout le monde et lança aussitôt le sujet du sorcier noir, sans vraiment se rendre compte qu’il y avait une nouvelle personne ? Ce fut Keldrim qui répondit à son ami d’enfance, à la fois pour apaiser la tension soudaine et laisser le temps à ce que chacun se réchauffe avec le grand feu de cheminée – « Ferrèol, ça c’est la Gentiane, un genre de guerrière sacrée de ta déesse mais au service d’une autre dame genre grande magicienne, enfin encore un truc qu’on n’aime pas hein ! » – fit-il accompagné d’un clin d’œil à Ferrèol – « Alors voilà, tout le château s’est déplacé pour venir nous chercher… Y’a le Morgghedon qui refait des siennes, sauf qu'il est pas encore dans le coin, alors va falloir aller le chercher pour lui botter l’cul. C’est ça, dans les grandes lignes ? » – Il interrogeait Sulvya, Denmel et Gentiane du regard.

Fredrigo applaudit poliment. « C'est bien envoyé, Dame Gentiane ! »

Puis, levant sa chope de bière, il ajouta : « Pour Caydean Cailéan, et la baronnie de Sutercle, je jure qu'à partir de demain, la prochaine chope de bière que je bois, ce sera à notre retour chez nous après avoir botté l'arrière-train de Morgheddon et l'avoir fait passer de vie à trépas, pour le bien commun !! »

Véolia se leva aussi. Son armure de Mitrhall reflétait la moindre lumière. La prêtresse rayonnait.
Elle posa son cimeterre sur la table.

« Je jure devant Sarenraé et devant quelques choses de plus important encore, vous mes compagnons, que je n'aurais pas de repos tant que le sorcier noir ne sera pas mort.
Je sais que Sarenraé prône la deuxième chance, mais elle est aussi la main armé du bien.
Il ne faut pas que le sorcier s'en sorte cette fois ci.  »

« Ouai qui c'est d'abord ? On l'a jamais vue ici. Et où était-elle quant l'autre tête d'âne a rasé notre village y'a 8 ans ? Où était-elle quand il est revenu y'a quelques mois pour raser la contrée ! Sans nous y'aurait plus d'Khelgür ! Y'aurait même plus de baronnie d'ailleurs. Et puis moi j'peux pas partir comme ça. J'ai botté l'cul à ce pleurnichard tyrannique de Marciàn et ses toutous, les jumeaux. Y'a pas mal de travail ici pour protéger le village et les habitants, enfin ceux qui restent après c'te foutue guerre. Alors c'est pas pour tout laisser tomber et partir par monts et par vaux. Et puis combien d'temps ça va prendre ce truc là ? Et puis on peut pas faire confiance aux magiciens. C'est tous des gens bizarres qui utilise la sorcellerie et y'a rien d'bon dans la sorcellerie ! Hein Fé' ! Souviens toi du vieux machin là dans sa tour. » - Il changea de voix pour une voix chevrotante et se vouta tel un vieillard -« Taërim Le Blanc ! » - Puis reprit sa voix normale - « Le vieux débris utilisait la magie rien que pour se déplacer, sans doute que ses muscles avaient dû disparaitre à force de jamais marcher. Votre Xamara là. Qui dit qu'on peut lui faire confiance hein ? Encore un maléfice pour attirer plus de pigeons ! Et qui va protéger le village, ses habitants, ma femme et mon fils pendant que j'serai pas là ? Sûr qu'avec Rufy on est prêt à partir sur le champ à travers tout l'pays s'il le faut pour aller botter l'cul au sorcier. J'le réduirai à l'état de pulpe et j'éparpillerai ses morceaux dans tout Golarion et enfin j'planterai sa tête dans un pieux pour avertir tout ceux qu'utilisent c'te satanée magie que c'est c'qui les attend en venant ici ! »

Frédrigo ne savait que trop bien que Keldrim ne plaisantait pas en ce qui concerne ceux qui manipulaient la magie profane ou encore avaient quelques connaissances et savoirs faire un peu mystérieuses. Isadora avait préféré rester à l'écart du village dans l'ancienne maison de la famille de Ferrèol. Elle passait pour une rebouteuse, guérisseuse, femme un peu étrange avec ses tisanes, décoctions, potions et rituels un peu bizarres, mais personne n'aurait osé prononcer le mot de sorcière de village en présence de l'actuel chef qui aurait sans doute démoli le portrait de celui qui avait prononcé le mot. Non, celui qu'on appelait autrefois le petit caïd de Khelgür n'aimait pas la magie et Frédrigo faisait extrêmement attention à ne pas jouer avec ses tours mineurs en sa présence sous peine d'avoir besoin des soins de sa sœur pour remettre son nez en place.

Kheldrim bouillait sur place. Il était prêt à partir sur le champ si on lui avait dit - « tiens Morggedhon est à quelques pas du village avec une armée de milliers d'humanoïdes. » - Peu importait le nombre et la force de l'adversaire, il aurait foncé tête baissée, arme au clair, avec son fennec aux pieds-de-feu sur les talons... Le bébé devait ressentir la tension soudaine et pleurnichait dans les bras de sa mère. Sulvya faisait son possible pour calmer le petit, il avait sans doute le sang de son père qui bouillait aussi dans les veines. Ferrèol, Gentiane et Véolia voyaient dans le regard de la jeune femme beaucoup de tristesse et une douleur difficile à dissimuler. La prêtresse tout comme le druide connaissaient l'histoire de la femme de Kheldrim, des années passées à résister à un tyran. Le forestier, bien qu'un rustre et à priori brutal, l'avait sauvée et en avait fait son épouse. En sa présence il devenait presque civilisé et doux comme un agneau, mais il en fallait peu pour que la colère le submerge et qu'il se comporte comme un barbare incontrôlable...

Dame Argens ne perdait certes pas une miette des conversations tout en faisant discrètement le service, faisant passer du pain, du vin, de l'eau, du miel et petits gâteaux qu'elle s'empressait de cuisiner. L'heure était grave pour tous, il fallait prendre des décisions et celle que devait prendre Kheldrim serait sans doute la plus difficile. Il se tourna vers le jeune druide - « Fé' ! Qu'est-ce que j'dois faire là ? »

Modifié par un utilisateur mercredi 28 mai 2014 16:11:25(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Keldrim, je pense que Dame Gentiane a raison, dans ses propos implicites : tu as des responsabilités, charge de famille, et tu es le plus rude et valeureux combattant de Khelgur.
Tu te dois d'être présent pour protéger et rassurer ses habitants qui t'ont choisi comme chef de la communauté.
Protège ta femme, ton fils, et ma soeur par la même occasion !

Ceci étant dit, je peux te garantir que notre ennemi ne s'échappera pas de nouveau, et sa tête ornera une pique à l'entrée de notre village. »

Gentiane fit un discours envolé par la passion et une foi inébranlable pour la Fleur de l’Aube mais avant tout pour un concept bien supérieur à l’identité d’une divinité : le Bien. Elle encouragea Keldrim, bien-sûr, à la suivre le groupe sur le chemin du combat contre le Mal et donc par là même contre Morggedhon, le vil sorcier qui depuis plus de huit années, empoisonnait la vie de cette contrée et avait fait basculer des destins. Toutefois elle laissa la porte ouverte au chef du village pour rester sans que ce soit déshonorant et que cela n’atteigne pas sa fierté. Frédrigo appuya sur cette seconde possibilité, arguant le fait qu’il se sentirait en plein confiance de savoir sa sœur protégée et hors de tout danger. Enfin Ferrèol fut moins évasif. La place de Keldrim était au village. Il n’y avait personne pour prendre sa place, personne pour garantir la sécurité, personne pour protéger sa famille, le village et les terres qui l’entouraient. Pour le jeune druide, il n’y avait même pas à se poser la question. Khelgür était encore trop faible pour le laisser partir maintenant et puis Zaël avait quelques explications à donner !!!

Keldrim passa par différents sentiments, allant de la colère, la rage, à l’explosion. Une table de l’auberge ne résista pas au coup de poing rageur qu’il donna sur le plateau, le fendant en deux tandis que les quatre pieds s’étalèrent sur les côté. Il bafouilla comme il put une excuse à Dame Argens, il lui était difficile de parler tellement il était tendu. Mais le mot réparer était perceptible dans le chapelet de jurons qu’il égrena d’une voix si forte que tout le village ne pouvait faire autrement que de l’entendre. Il tourna en rond dans la grande salle de l’auberge, un pas précipité tandis qu’il calmait les battements de son cœur à grands renforts de profondes inspirations et expirations. Puis le calme arriva après la tempête. Il se planta devant Ferrèol et croisa son regard. Sa décision était prise – « BON !!! Puisque j’peux pas aller m’amuser avec vous, j’me demande d'ailleurs comment vous z’allez faire sans moi. Enfin ici y’a de l’ouvrage. Avec Sulvya on va marauder dans la forêt jusqu’aux Monts Rouges. Le coin s’ra surveillé et rien ni personne pass’ra à travers sans qu’on soit au courant. Et puis il est pas question qu’une sorcière me fasse quoi que ce soit ! Fé !!! Tu te souviens du vieux débris ? Avec ses trucs là dans la clairière, les buissons magiques tout ça ? Et ses ’fants d’putains d’énigme à la noix !!! Tu vas quand même pas te mettre au service d’une magicienne hein ? J’vais l’surveiller ton vieux tronc calciné, mais promet moi trois choses : UN, de revenir… DEUX de pas t’laisser faire par une magitruc qui marche sur les pieds d’une fleur à l’aube !!! Y’a jamais rien d’bon qui sort de ces gens là. Que magouilles, complots et compagnie ! Alors fais gaffe ou tu vas t’faire bai… avoir !!! Je compte sur toi pour me ram’ner la tête de Morgatruc au bout d’ton jav’l’épieu et TROIS, j’compte sur toi aussi pour mettre des calottes au Frédrigo s’il la ramène trop ! »

Il se posa sur une chaise visiblement épuisé, sans doute par le déploiement considérable d’énergie que la colère avait engendrée. Il regarda hagard son fils et sa femme, ses traits se radoucirent aussitôt et un léger sourire apparut sur ce visage rude. Puis son regard revint sur la paladine tandis qu’il se levait – « Bon c’est encore le matin, vous allez bien profiter de la journée au village ? Vous allez pas partir de suite hein ? En tout cas merci de m’ débarrasser de cui-là » – dit-il en désignant Frédrigo – « Il commence à sérieusement m’agacer avec ses tours de passe passe. Hé Floraline… Amène de quoi boire. Du vin et de la bière. C’est moi qu’invite ! » – Dame Argens sursauta en entendant son prénom. Elle pinça les lèvres de désapprobation telle une oie guindée avant de s’essuyer les mains sur son tablier puis de disparaître vers les cuisines. Keldrim donna une tape assez rude sur l’épaule du Sieur Tempoli – « Allez mon gars ! Toi si tu r’viens pas c’est pas grave !... Non j’plaisante ! » – Puis il se pencha pour parler plus bas sur le ton de la confidence, mais pas assez pour qu’une oreille attentive puisse entendre - « Mais c’te drôlesse là m’est avis qui faut pas qu’t’essaie d’lui faire de l’œil, c’est pas une de ces Dames de Magnimar et puis elle est trop bien pour toi ! »

Véolia resta silencieuse. Elle ne voulait pas interférer dans le choix du barbare.
Surtout qu'elle se sentait toujours responsable de sa mort. Malgré que Ferrèol avait réussi par un miracle à le ramener à la vie, la mort de Keldrim restera un événement traumatisant pour la prêtresse car elle se sentait responsable.

Devoir se rebattre au coté de Keldrim aurait été quelques choses de dur pour elle, comme si elle devait avoir toujours son pire échec sous les yeux. Surtout que maintenant, elle savait qu'il était papa ...

En tout cas, tout le monde avait l'air assez d'accord et ca rassurait un peu Véolia. Mais elle continua de rester silencieuse.
Elle n'avait rien à dire de spécial. Elle savait que la tache qui les attendait aller être dur, et elle se projetais déjà dans le futur.

Malgré l'alcool bu par Fredrigo, il tenait fermement sur ses jambes et déclama :

« Je suis prêt à partir, Luke !!
Plus vite nous aurons chassé ce sorcier de malheur, plus vite je pourrai boire de la bière de manière plus conventionnelle !!

Et puis je commence à rouiller un peu... »

Il parlait juste un peu plus fort qu'à son habitude.

Modifié par un utilisateur mercredi 11 juin 2014 12:38:03(UTC)  | Raison: Non indiquée