« J'ai l'impression que c'est vraiment un vieux champs de bataille, je ne pense pas que l'on trouvera quelques choses d'intéressant dans le coin. » Dit Andreï alors qu'il s'était agenouillé pour ramasser un vieux morceau de métal qui semblait avoir été une attache d'armure.

Erwanez regarda attentivement les vestiges de la bataille qui avait eu lieu ici deux siècles auparavant. Elle examinait les symboles qu'elle voyait en se demandant si elle n'avait pas déjà lu un texte ou un livre qui aurait évoqué cette bataille.

Allister eut beau se creuser les méninges, il ne se remémorait aucune bataille qui avait pu avoir lieu dans le coin à l'époque de Choral le Conquérant. Pourtant, à quelques pas de là, Erwanez avait mis à jour un morceau de plastron sur lequel on pouvait clairement reconnaître les armureries d'une ancienne famille rostlandaise noble, les Skovhoj. C'était toutefois une famille de piètre réputation, car la rumeur voulait qu'elle avait fait partie du groupe de Rostlandais qui avait décidé de fuir vers le sur face aux armées de Choral, ceux-là même qui avaient finalement fondé le Mivon, plus au sud.

Andreï n'était pas au fait des guerres qui avaient pu avoir lieu dans les parages, mais bon Allister pouvait toujours mettre une croix sur son plan pour qu'un de ces jours un groupe d'érudits viennent s'intéresser à ce champs de bataille, il y en avait bien qui s'intéressait aux habitants des marais.

Dans tout les cas, il ne fallait pas perdre de temps, Allister avait raison , ils avaient à s'occuper de chose beaucoup plus importante comme ces brigands qui mettaient la région dans une insécurité intolérable.

Andreï remonta sur sa monture prés à continuer l'exploration.

« Tu t'avances La Gerboise, nous avons encore beaucoup de travail avant de pouvoir amener la civilisation dans ces terres. »

Modifié par un utilisateur lundi 16 août 2010 15:52:17(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Je comprends alors pourquoi les Surtova n'ont pas jugé utile de conserver la moindre trace de cette bataille et qu'elle soit tombée dans l'oubli. A leurs yeux, il ne s'agissait que d'une escarmouche provoquée par une troupe rebelle bien vite anéantie... » Allister n'avait pas perdu une miette des mots de Gaëlan. Son éducation, principalement faite à Nouvelle-Stetven, selon les préceptes de la famille régnante qui élevait Choral sur un piédestal, se trouvait à l'opposé de celle, non officielle, largement répandue au sein d'une partie de la population du Rostland mais à laquelle il n'avait jamais eu accès. « Ne dit-on pas "L'histoire est écrite par les vainqueurs" ? »

Allister commençait à ouvrir les yeux sur la petite troupe qui l'accompagnait. Il savait que leurs employeurs étaient les Seigneurs-Epéistes - et donc que plusieurs de ces compagnons devaient leur accorder quelque crédit - mais il aurait pensé que leur groupe était moins attaché à cette lutte fratricide qui déchirait le Brévoy - leur terre à tous, ou presque - depuis trop longtemps. Lui-même avait toujours vu son emploi dans l'administration de la famille régnante comme un moyen de développer l'amitié entre les peuples et non comme un outil de propagande ou de lobbying au bénéfice d'un tout petit nombre. C'est aussi pour cela qu'il avait choisi la diplomatie, préférant l'action commune et la discussion à la guerre et l'oppression.

Gozreh, 17e jour

Ils s'étaient installés la veille à proximité d'une source aux eaux claires qui jaillissait en gargouillant d'un amas de pierre puis formait un petit étang recouvert de nénuphars avant de se prolonger sur quelques mètres seulement en une sorte de minuscule rivière puis de disparaître dans le sol. L'eau était fraîche et l'endroit agréable, deux choses qui ne suffirent cependant pas à contrebalancer la lourdeur de cette journée-là.

L'air était lourd de chaleur et d'humidité, c'était un climat désagréable où le moindre effort donnait l'impression de transpirer abondamment. Mais, malgré cela, ils avaient un territoire à explorer, sans trop tarder de façon à pouvoir revenir assez rapidement au Comptoir et descendre dans la forêt à la recherche des brigands qu'ils avaient également été chargés de débusquer. Milès était le seul qui ne semblait pas trop affecté par le climat pesant ; le jeune homme était avant tout heureux de voyager, de se rendre utile, de rêver d'histoires héroïques — inspirées en grande partie par la découverte du champ de bataille de la veille et les précisions historiques apportées par Gaëlan —, et de profiter de la beauté du paysage.

Ils passèrent toute la journée à explorer la région hexagonale qu'ils s'étaient délimitée, sans découvrir quoi que ce soit d'inhabituel sauf une ancienne carcasse de mouton sauvage sans doute dévoré par des loups. Heureusement, il n'y avait plus aucune trace d'eux dans le coin ; la meute avait dû continuer son chemin après le festin. La nuit se déroula, elle aussi, paisiblement.

Gozreh, 18e jour

Le lendemain matin, la chaleur pesante de la veille avait été remplacée par du vent. À l'aube, celui-ci était plutôt discret mais, au fur et à mesure que la journée avançait, les vents soufflaient de plus en plus fort, créant ici et là d'épais nuages de poussières qui pénétraient partout sous les vêtements et qui obscurcissaient le champ de vision. Malgré cela, les explorateurs remontèrent vers le nord et poursuivirent leurs travaux de cartographie.

La poussière et les vents ne facilitaient pas leur travail, cependant. Allister avait prévu de couvrir une bonne moitié de la zone hexagonale qui formait le coin nord-ouest de la Ceinture Verte cette après-midi là, mais ils ne purent en explorer qu'une partie. En fin d'après-midi, ils eurent la chance de tomber sur une colline rocailleuse qui leur permit de monter un camp à l'abri du vent. Il durent toutefois creuser une fosse assez profonde pour pouvoir faire du feu tellement le vent était violent.

Ils prirent soin de bien fixer les pans de leurs tentes et d'enfoncer les attaches profondément dans le sol rocailleux pour éviter d'avoir la mauvaise surprise de voir leur abri s'envoler au cours de la nuit. Les hurlements sinistres des vents qui se faufilaient à travers la plaine les accompagnèrent pendant une bonne partie de la nuit et, à plusieurs reprises, ils crurent y déceler des hurlements de loups. Mais sans doute n'était-ce qu'une impression suite à la découverte de la carcasse de mouton la veille, car aucun animal ne vint les attaquer.

Gozreh, 19e jour

La matinée du lendemain était en net contraste avec la journée précédente : les vents s'étaient calmés et c'était un soleil doux et agréable qui ornait le ciel. Andréï était parti de l'autre côté de la colline contre laquelle ils s'étaient abrités pour satisfaire un besoin tout à fait naturel. D'habitude, le guerrier était loin de figurer parmi les plus observateurs du groupe, mais ce jour-là, c'est lui qui remarqua une chose qui avait échappé à tous les autres.

De l'autre côté du monticule, il avait repéré plusieurs larges buissons chargés de mûres juteuses. En se penchant pour en cueillir quelques unes, il avait remarqué des symboles gravés dans la pierre de la "colline". À mieux y regarder, la "colline" n'avait en fait rien de naturel ; il y avait bien quelques plantes qui s'étaient accrochées ici et là sur la fine couche de poussière et de terre qui la recouvrait mais il s'agissait plutôt d'un large monticule de pierres empilées que d'une colline façonnée par la nature.

Derrière les épais buissons de mûres, on pouvait apercevoir trois longues pierres, deux disposées verticalement à un bon mètre d'écart et une troisième qui reposait sur les deux premières. Ces pierres délimitaient une sorte de portail qui, s'il n'avait été encombré par un amoncellement de rochers plus petits, aurait pu ressembler à une entrée vers l'intérieur du monticule. Sur chacune des deux pierres verticales, on pouvait discerner une gravure d'apparence très ancienne qui évoquait une tête de tigre.

Un temple perdu, si prêt du Brévoy ? il serait étonnant que personne n'en ait entendu parler, ni qu'il n'ait été consigné dans le moindre texte. Allister était resté dubitatif quant à la présence d'un temple dans cette partie des Terres Dérobées. Il fouilla sa mémoire à la recherche d'un texte ou d'une légende orale qui aurait pu faire état de cette découverte.

Modifié par un utilisateur lundi 16 août 2010 20:38:56(UTC)  | Raison: Non indiquée

Gaëlan observa attentivement les inscriptions et les recopias dans son livre de voyage. Il fouilla sa mémoire à la recherche de souvenir issus de ses études.

La récolte d'Évan avait été plus lourde que fructueuse, aussi, sa raison reprenant le dessus, il n'avait rien gardé de ses découvertes du champ de bataille.

Au fil des explications de Gaëlan consécutives à la découverte d'Andréï du caïrn à la tête de tigre, il fit l'inventaire de tout ce que pouvait contenir un tel tombeau.

L'envie était grande d'y pénétrer, faisant fi de toute morale religieuse et de respect de sépulture. Cependant, il se rappela Nettles et se dit que l'illustre barbare enterré en ce lieu le hanterait peut-être encore.

Il attendait l'avis des autres avant de se prononcer, parfois il se sentait un peu égoïste alors que les autres se montraient plus épris de Liberté et de Bonté... Il avait ses raisons...