outes les plaines avaient été explorées et cartographiées ; il ne restait donc que la forêt, les Narlmarches. Ils avaient déjà l'occasion de progresser en forêt plus tôt et s'étaient rapidement rendus compte que c'était une toute autre paire de manches. Les voyages y étaient bien plus lents (et ils se passaient à pied !), l'exploration prenait beaucoup plus de temps étant donné la visibilité réduite, il fallait sans cesse rester sur ses gardes et la densité de la végétation était telle que les dangers pouvaient surgir de n'importe où à n'importe quel moment.

Quelques heures après l'aube, la troupe de cavaliers constituée des explorateurs, de Milès et du prêtre Jhod Kavken mit pied à terre à l'orée des Narlmarches, pas très loin de l'endroit où ils avaient trouvés les restes d'un feu de camp de nombreuses semaines plus tôt. Pendant que Milès s'occupait des chevaux, le prêtre s'avança vers les aventuriers. « Je ne sais pas si c'est un présage ou pas, mais j'ai encore fait cet étrange rêve cette nuit. J'ai vu à nouveau le temple, une sorte de large caverne, et son gardien, le terrible ours. Restez sur vos gardes, et qu'Érastil vous protège. »

Gozreh, 22e jour, milieu de la matinée

Après avoir fait leurs adieux à Milès et à Jhod, les explorateurs rentrèrent dans la forêt au sud-est du Comptoir d'Oleg. Comme lors de leur première visite, c'était un monde de bruits étranges, au sol inégal. Si certains, comme Aelaendlara s'y ré-habituèrent avec facilité, ce ne fut peut-être pas le cas de tous.



Allister utilisa des points de repères précédemment établis (lors de la visite des plaines) pour repérer les limites des zones à explorer dans la forêt. Tant qu'ils restaient au bord de la forêt et qu'ils revenaient régulièrement vers son orée, cette méthode était possible. Il leur fallut tout le reste de la journée pour explorer la moitié nord de la zone, et ils étaient tous bien contents de pouvoir s'arrêter pour casser la croûte et monter le camp le soir venu : l'exploration des forêts était drôlement plus physique que les trajets sur les plaines à dos de cheval.

La première nuit se déroula, elle aussi, sans événement spécial ; c'était un peu comme si la nature leur laissait un petit temps d'adaptation, ou peut-être tentait-elle de laisser leur vigilance s'endormir avant de frapper un grand coup ?

Modifié par un utilisateur jeudi 19 août 2010 20:39:59(UTC)  | Raison: Non indiquée

Pour une fois, c'est Allister qui avait remarqué les nouveaux venus les premiers. Serait-il en train de devenir meilleur pisteur que sa cousine ? Il n'osa pas le penser, mais encouragé par ce fait et par la curiosité, il décida d'aller jeter un oeil sur ces créatures qui semblaient - au ton de leurs voix - deviser calmement. Ne voulant pas risquer que le groupe se fasse remarquer par les traductions de Gaëlan, Allister se mit à incanter doucement, comme s'il se racontait une histoire à lui-même. Il avait extirpé de sa sacoche à composantes une pincée de sel qu'il mélangea consciencieusement à de la suie et jeta la mixture en l'air au dessus de lui. Lorsque la fine poudre finit par retomber sur ses cheveux et ses habits, y laissant une fine trace grisâtre, la lumière lui vint. il arrivait maintenant à comprendre les paroles que s'échangeait le trio.

Une fois que la magie eut opérée, il se plia en deux et se mit à avancer vers l'endroit d'où provenaient les voix, usant de la plus grande précaution qu'il put pour ne pas briser une branche morte ou froisser des feuilles.

Allister lance compréhension des langages : durée 20 minutes.

• Discrétion : 1d20+5 donne [16] + 5 = 21

Andreï qui avait vu ses compagnons partir discrètement décida de pas les suivre de trop prés, il n'avait malheureusement pas le sens de la discrétion et son armure ne facilitait pas les choses, il se tenait prés avec son arc tendu , il voyait toujours le dos d'Allister.

Allister, Évan et Aelaendlara avancèrent prudent jusqu'au bord de l'élévation rocheuse, glissant silencieusement sur la mousse qui recouvrait la pierre. Ils aperçurent en contrebas de l'endroit où ils étaient une large clairière de forme ovale faisant au moins vingt mètres de long et huit ou neuf mètres de large. Le sol de toute la clairière était jonché de large feuilles vertes aux bords arrondis qui semblaient sortir du sol. À y regarder de plus près, l'endroit ressemblait à un énorme jardin où on aurait planté une seule sorte de légumes, des espèces de gros radis.

Allongés dans le champ se trouvaient quatre kobolds dont certains se frottaient le ventre tout en gémissant. Aucun des quatre individus ne semblaient avoir entendu les explorateurs, tout occupés qu'ils étaient à se plaindre de leur estomac trop bien rempli. À côté d'eux, on pouvait apercevoir quatre grands paniers de feuilles tressés, similaires à ceux que les explorateurs avaient vu dans l'ancienne mine plus loin au sud-est et remplis à raz-bord de gros radis allongés et incurvés ressemblant un peu à des croissants de lune.

Je suppose qu'Allister n'a pas lancé son sort, pour éviter de se faire repérer.

Modifié par un utilisateur vendredi 20 août 2010 00:52:34(UTC)  | Raison: Non indiquée

Si les trois premiers avaient été silencieux, il n'en allait pas de même pour le demi-orque, qui glissa sur un morceau de mousse moins bien attaché que le reste et se rattrapa par réflexes à une branche trop frêle pour supporter son poids. Ce qui devait arriver arriva… et la branche casse, avec un bruit sec qui fit s'envoler bruyamment deux-trois oiseaux posés tout près de là.

L'un des kobolds se releva en grimaçant et en attrapant le petit épieu qu'il avait posé à côté de lui. « J'ai entendu du bruit ! » dit-il en draconique ; le sens de ses paroles était évident même pour ceux qui ne comprenaient pas la langue, surtout que ses trois compagnons se redressèrent comme lui (mais visiblement avec un peu plus de difficulté) et empoignèrent eux aussi leurs armes avant de scruter les alentours, et plus particulièrement la direction dans laquelle le premier kobold regardait.

Allister s'était retourné pour rejoindre ses compagnons restés en arrière lorsqu'il vi Gaëlan manquer de choir. A entendre et voir la réaction des quatre kobolds, ils avaient pour tout le moins entendu quelque chose. Il ne serait plus possible de les surprendre. Allister se tendit, restant le plus immobile possible et retenant sa respiration, comme s'il pensait qu'ainsi les quatre écailleux ne le verraient ni ne l'entendraient.

Au bout de quelques secondes, qui lui parurent une éternité, le barde vit Evan s'éloigner discrètement. Il comptait prendre les kobolds à revers. A première vu cette manoeuvre avait été couronnée de succès, mais il fallait maintenant prendre une décision. Risquer de se montrer voulait dire prendre le risque de déclencher un combat, ce que le barde voulait éviter à tout prix. Après tout, n'avait-il pas mis en place une paix tacite avec Ecailles-de-Suie ?

Allister se mit à observer les quatre kobolds. Il voulait savoir s'ils ne faisaient pas partie des guerriers d'Ecailles-de-Suie que les explorateurs avaient vu autour de leur chef à l'entrée de leur caverne. Si tel était le cas, cela faciliterait grandement les choses.

Allister observa les kobolds et tenta de déterminer si quelque chose en eux lui rappelait les créatures qu'il avait croisées quelques semaines plus tôt. Ce n'était certainement pas au niveau de leurs armures qu'il allait pouvoir découvrir quelque chose : on n'y voyait ni symbole ni marque spécifique, et encore moins de style de fabrique. Les visage des créatures reptiliennes, eux non plus, n'allaient pas aider le barde : pour lui, à l'exception de la couleur de leurs écailles, tous les kobolds se ressemblaient. Non, le seul élément qui puisse indiquer que ces créatures puissent être liées de près ou de loin à la tribu déjà rencontrée était les paniers de feuilles tressées, qui ressemblaient un peu au bol dans lequel on leur avait amené des légumes similaires. C'était là une bien maigre information : après tout, les techniques de tressage des paniers devait sans doute être partagée entre de nombreuses tribus.

Le coup d'œil qu'Allister jeta aux kobolds ne lui permettait donc pas d'affirmer avec certitude qu'il s'agissait de guerriers de la tribu rencontrée, ni même qu'il s'agissait de guerriers d'une autre tribu.

Allister se leva et descendit de l'élévation rocheuse jusqu'à arriver au niveau de la plantation de radis. Derrière lui, Gaëlan peinait à traduire : le barde, habitué aux réunions mondaines et à un haut niveau de langage n'avait pas hésité à employer des mots et des tournures de phrase un peu pédantes et qui ne trouvaient pas forcément d'équivalents dans le dialecte draconique employé par les kobolds. Nul doute que ces tournures auraient eu plus d'effet sur des créatures plus évoluées mais, sur de simples kobolds, les choses plus terre-à-terre fonctionnaient sans doute mieux.

Heureusement, le barde s'en rendit compte assez rapidement et décidé de joindre le geste à la parole en croquant dans un des radis. Les kobolds restaient méfiants, mais ils avaient l'air plus détendus qu'auparavant. Ils avaient gardé leurs armes en main mais ne les pointaient plus directement vers les nouveaux-venus (du moins, ceux qu'ils avaient aperçus).

« Nous vous connaissons. » répondit l'un des kobolds, dans un draconique que Gaëlan traduisit au fur et à mesure. « Nous sommes de la tribu du chamane Tartuk. » Un des autres kobolds le reprit et dit « la tribu d'Écailles de Suie. » Visiblement, tous les kobolds n'étaient pas encore entièrement habitués au changement de pouvoir récent (et encore mystérieux) qui avait eu lieu dans leur tribu. Le porte-paroles des kobolds reprit « Oui, la tribu d'Écailles de Suie. Mais vous aviez promis de tuer les mites, hors les mites sont toujours là ! »

Gaëlan se pencha vers Allister.

«  Je vais te faire la traduction mais tu as intérêt à ne pas attirer leur courroux. J'ai encore le bon espoir de faire de cette tribut une de celle avec lesquelles nous tisseront un accord. Explique leur que nous avons reçut un appel du dieu cerf et que nous avons remis à plus tard l'affaire des mites, mais que celà ne devrait tarder. S'il sont septique, il faudras demander à Erwanez une autre démonstration de la volonté d'Erastil, ses prières avaient fait forte impression sur les autres membres de la tribut...  »