Kar'Uz était resté en retrait tandis qu'Abbaër et Théoblad échangeaient quelques mots. La seule chose qui le sortit de sa morosité fut la mention des âmes emprisonnées dans la Guillotine du Galt. Ainsi le garde avait dit vrai, cette engin de peine de mort n'avait pas pour seul rôle de couper la tête du condamné, mais aussi de vampiriser son âme qui ainsi restait prisonnière de la machine. Ce n'était évidemment pas pour polaire au Corbeau et à la Dame des Tombes.

« Vous savez ce que je pense de la diplomatie. Allez-y maintenant si ça vous chante. Monsieur Ithier pourrait tester ainsi ce tout nouveau vêtement : une cape à capuche dans laquelle a été cousu dans la doublure un bandeau magique qui le donnera encore plus de prestance et d’aplomb. C'est primordial je pense pour un inquisiteur, mais je ne suis qu'un vulgaire barbare shoanti, alors qu'est-ce que j'en sais en fait ! La Loi ce n'est certainement pas moi. »

« Pour ma part, je vais étudier cet engin de mort : la guillotine. Les âmes doivent trouver le chemin de l'Ossuaire afin de comparaître devant la Dame des Tombes. Enfermées ainsi dans cet objets, elles sont prisonnières et sont torturées jusqu'à ce qu'un jour leur puissance due à la haine finisse par augmenter et alors la guillotine ne pourra les retenir. Je n'ose pas imaginer des centaines d'âmes en colère, libérées sur la ville. Il faudra une armée de prêtres pharasmites pour les arrêter. Je vais essayer de comprendre comment elle fonctionne et voir si le Corbeau peut guider les âmes vers l'Ossuaire. Sinon j'irai à la cathédrale du District Gris et demander de l'aide à la Grande Prêtresse de Pharasma. Elle nous doit un service si mes souvenirs sont bons. »

« Allez donc parlementer avec les Arkonas et revenez me chercher quand il faudra entrer de façon un peu moins diplomatique. »



J'ai fait 20nat là

Modifié par un utilisateur dimanche 30 novembre 2014 19:03:43(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le groupe était enfin réuni dans l'ancien quartier général de l'Empereur. C'était l'occasion de partager les dernières nouvelles, tant celles données par Salvator que celles découvertes par ceux qui étaient restés sur place.

L'oiseau messager mi-mécanique mi-magique envoyé par Théobald était revenu sur place entre temps. La réponse de Grau était laconique : "Information transmise à la Maréchale. Trop peu de troupes de confiance restent. Impossible de couvrir l'île. Situation politique toujours très difficile." Avec la dissolution de la Compagnie de la Zibeline et les Vierges Grises qui avaient pris le pouvoir sur la Garde, il n'y avait sans doute guère que le sergent (ou même la Maréchale) puisse faire.

Du côté de Fergus non plus, les nouvelles n'étaient guère bonnes : il lui manquait les ressources pour pouvoir guérir véritablement tous les habitants de l'île. L'alchimiste avait pourtant espoir de pouvoir au moins créer des retardants qui atténueraient ou repousseraient les symptômes de la maladie tout en ralentissant sa progression. Cela ne permettrait pas de sauver tout le monde mais cela suffirait peut-être en attendant que les ressources suffisantes puissent être amenées sur place. En cela, peut-être, Grau et la Maréchale pourraient aider : envoyer discrètement, de temps en temps, quelques doses ou autres matières, serait sans aucun doute plus facile, surtout avec l'aide de leurs alliés rats-garous.

Kar'Uz, quant à lui, ne s'était guère intéressé à la conversation et avait plutôt passé son temps à examiner la Lame Fatale galtienne. Il en connaissait les pouvoirs et savait à quel point cette lame enchantée capable non seulement de tuer mais aussi d'emprisonner les âmes de ses victimes allaient à l'encontre de la religion qu'il servait. La Lame, d'origine galtienne, avait sans doute emprisonné des centaines voire des milliers d'âmes. Certaines d'entre elles étaient entachées par le mal et la cruauté et destinées aux plans Inférieurs alors que d'autres étaient certainement innocentes. Mais ce genre de jugements dépendait de Pharasma ; c'était la Dame des Tombes qui avait cette responsabilité et empêcher les âmes de cheminer vers l'Ossuaire pour y subir son jugement allait à l'encontre de tous les fondements en lesquels Kar'Uz croyait.

Même si le chamane n'avait aucune expérience pratique avec ce genre de Lame, il savait que l'enchantement reposait avant tout dans la lame métallique tranchante. C'était elle qui donnait la mort, elle qui supportait l'enchantement et elle aussi qui tenait lieu de prison pour les âmes. Le support et le reste de la guillotine, même s'ils avaient été rehaussés par un enchantement préservatif mineur, étaient de moindre importance. Le chamane se doutait également que la simple destruction de la lame serait extrêmement dangereuse pour toute l'île d'Endrin : les âmes emprisonnées, privées de leur destin, pouvaient donner naissance à toute une variété de sans-repos plus violents les uns que les autres. Détruire la Lame sans prendre les protections adéquates pourrait libérer sur l'île une horde d'esprits, de fantômes, d'âmes en peine et d'autres morts-vivants éthérés… et les habitants avaient déjà bien assez de soucis dans l'état actuel.

La Cathédrale de Pharasma pourrait sans doute mettre en place un lieu protégé et un rituel permettant de détruire la lame et de libérer les âmes… mais encore faudrait-il parvenir à leur amener la Lame. Était-il vraiment raisonnable de laisser la Lame entre les mains des rats-garous et leur faire confiance pour l'acheminer jusqu'à la Cathédrale ? Ou peut-être valait-il mieux la cacher dans un endroit sûr et postposer sa destruction jusqu'à un moment plus calme où le rituel pourrait être préparé plus soigneusement ? Entre temps, la Lame resterait hors des mains de ceux qui pourraient l'utiliser à des fins néfastes.

L'inquisiteur avait regardé le démontage de la lame, pour le moment il ne dit rien au fait qu'elle soit confiée ultérieurement au temple de Pharasma. Il serait temps de protester et de voir les autres possibilités. Là, le principale était qu'elle soit placé en un lieu sur.
« On pourrait peut être la mettre dans le coffre qu'on a eu tant de mal à ouvrir, en attendant!! Cela ferait une protection de plus!!! »

Théobald avait été déçu par la réponse du soldat, et même s'il s'y était préparé il avait tout de même espéré une aide de ce coté. Mais non, il allait falloir qu'ils se débrouillent, mais surtout qu'ils arrivent à garder un œil sur d'éventuelle tentative de prise de pouvoir!! Il rangea la statue du corbeau dans son sac, ne sachant pas combien de temps il avait été actif, valait mieux préserver son activité pour plus tard.

« Voulez vous qu'on mette en place l'approvisionnement des ressources pour Fergus avant d'aller se jeter en pâture aux Arkonas?? »

« Bien dit, Corbeau ! Remettons un semblant d'ordre ici avant d'aller frapper à la porte de ces "nobles". »

Le guerrier shoanti était resté en retrait depuis la cérémonie funéraire. Comme à son habitude, il s'était levé tôt pour effectuer quelques passes d'armes afin d'être prêt le moment venu. Le combat contre l'Empereur s'était plutôt bien passé mais il avait constaté quelques impressions dans sa défense, imprécisions qu'il s'attela à corriger.

Modifié par un utilisateur jeudi 4 décembre 2014 21:06:55(UTC)  | Raison: Non indiquée

Arlandeth profita de ce moment d'accalmie pour préparer l'avenir. Ces derniers jours avaient mis à rude épreuve les certitudes du prêtre mais n'avait pas le moins du monde ébranlé sa foi envers la fleur de l'aube. Il voyait ce qui lui arrivait comme une épreuve. Une épreuve nécessaire et salutaire. En effet, comment pouvait-on se repentir ou même pour les plus sincères trouver le bon chemin si aucun choix était à faire. Mais l'heure n'était pas aux questions spirituelles ou philosophiques. Il fallait agir et prévoir. Adlareth s'attabla à la fabrication des parchemins qu'il pensait être utile pour la suite, n'étant brièvement interrompu que pour de menus travaux et des achats qui l'intéressaient.

donc parchemins restauration (simple), et neutralisation de poison (x2 si possible pour le dernier) et détection de lamagie sur la hache.

Personne semblait contredire sa proposition. Tandis que chacun vaquait à) ses occupations, Kar'Uz se mit en demeure de chercher une bouche d'égout et de voir s'il y avait du garou là-dessous. S'il devait rencontrer quelqu'un, il demanderait à parler à Eriès, la vieille dame aux yeux jaunes. Si le soir ne donnait rien, il recommencerait le lendemain et le surlendemain encore. Après tout il n'avait que ça à faire... Ou presque.

Amin était resté un long moment sans parler lorsque l'évidence, confirmée par Abbaër, s'était imposée à lui. Vencarlo n'était pas celui que le jeune noble croyait et il avait bien caché son jeu.

Lorsque les bottes et la rapière de l'équipement de Black-Jack lui avaient été remis, il se perdit en remerciements puis contempla longuement l'arme. La première impression qu'il eut fut de trouver son poids étonnamment léger par rapport à sa propre lame. Ensuite, s'essayant à quelques passes d'arme face à un adversaire invisible, il put apprécier sa maniabilité et la précision que sa légèreté procurait. Un léger sourire avait marqué son visage. Il jubilait intérieurement de pouvoir manier une telle arme, même s'il ne se sentait pas encore digne d'elle et de son maître d'armes.

Les quelques jours qui suivirent, il se rendit aussi disponible envers ses nouveaux compagnons que ses moyens le permettaient. Il proposa même de se mêler à la foule des rues pour observer les allées et venues autour de la maison Arkona. Il avait bien passé plusieurs jours caché à proximité de la maison d'Orsini avant que Kar'Uz ne le remarque. La seule tâche pour laquelle il aurait marqué sa désapprobation fut la prise de contact avec les rats-garous. Le souvenir de l'attaque qu'il avait subit de la part du lycanthrope plusieurs jours auparavant était encore vivace et l'idée de frayer avec des congénères de son agresseur ne lui plaisait pas. Mais il se garda bien de réagir, les membres du groupe qu'il venait de rejoindre ayant sûrement leurs raisons de faire confiance au peuple des égouts.

Lors de la traversée en direction de l'île d'Endrin, un des rats-garous avaient indiqué comment les contacter en cas de problème. C'est la méthode en question — qui consistait à laisser un bout de tissu coloré à un endroit bien précis dans les égouts sous l'île — que les aventuriers utilisèrent pour faire appel aux services des rats-garous. Ces derniers, malgré l'appréhension d'Amin lorsqu'on les évoquait, disposaient d'un grand avantage : celui de pouvoir se déplacer discrètement en ville ou même à travers le canal. Après tout, après la crise que le centre-ville avait traversé et que l'île d'Endrin subissait encore, qui se souciait de voir un rat ou deux se faufiler à gauche ou à droite ? Sans doute était-ce là aussi un avantage dont les rats-garous tireraient parti pour acquérir les divers bien demandés par les aventuriers.

Grâce à ces contacts, les aventuriers purent à la fois revendre une partie du matériel trouvé et se procurer de nouveaux objets magiques ou non. Cela ne s'étendait pas seulement à l'équipement mais couvrait également les divers ustensiles et autres outils dont Fergus allait avoir besoin pour s'établir à l'ancien quartier général de l'Empereur. L'endroit était relativement spacieux, même si certains salles occupées par diverses bestioles nuisibles, avaient dû être "nettoyées" à coups d'épée et de hache, et convenait parfaitement pour établir une sorte de mix entre un poste de commandement, une infirmerie et un centre d'aide pour les habitants de l'île d'Endrin.

Les aventuriers se doutaient bien qu'un tel endroit risquait d'attirer les pilleurs et que la protection était une considération importante. Aussi, dans un premier temps, plusieurs d'entre eux logèrent sur place pour défendre les lieux en cas d'attaque. Dans les quelques jours qui suivirent, Abbaër, Peau-de-Pierre et les autres aventuriers disposant d'une expertise en matière de combat, d'infiltration et de défense, s'entendirent pour effectuer quelques aménagements renforçant la sécurité et pour placer les quelques gardes qui s'étaient proposés, profitant de l'offre de "seconde chance" promulguée par Arlandeth.

Pendant que Kar'Uz gérait les échanges avec les rats-garous et qu'Arlandeth rédigeait quelques parchemins magiques, Amin s'était porté volontaire pour mener quelques explorations du côté de la Colline de la Garnison, la partie haute de l'île d'Endrin, où le manoir des Arkona était situé, car ils savaient tous que ce serait sans aucun doute leur prochaine destination.

La suite ici.

Modifié par un utilisateur samedi 13 décembre 2014 14:02:12(UTC)  | Raison: Non indiquée