La première semaine passa tranquillement dans la petite ville de Ravengro, les esprits semblèrent se calmer et les regards se firent moins méfiants. Les héritiers de Lorrimor remarquèrent même quelques remerciements fugaces. Une tape dans le dos, une tarte encore fumante déposée sur le pas de la porte, un verre payé par un inconnu... La pudeur, la rancœur et la fierté paysanne cachaient toutefois toujours l'expression de cette semi-gratitude derrière un mur de froideur très désagréable.

La contrée était toujours aussi froide, morne et lugubre mais les hurlements du vent ne faisaient plus gigoter les entrailles, les ombres ne se déplaçaient plus derrière les passants, la silhouette des arbres n'évoquait rien de plus que la nature face à la rudesse de la région. La prison gisait, inerte.

Aucune nouvelle ne parvint de Kaya, d'Artiff ou - et c'était moins surprenant - de Mario. Le village ne vit pas de marchand ambulant s'y aventurer et aucun évènement ne ne vint troubler sa tranquillité, comme si les dieux avaient décidé de le laisser en paix après cette rude épreuve. Le temps restait obstinément monopolisé par ce froid sec si typique de la région.

Ceux qui jetèrent un œil dans le carnet de leur récit purent voir un récit écrit dans un style très fin. Les qualités morales et physiques de chacun des membres du groupe étaient mis en exergue de manière subtile. L'horreur de la prison se découpait autour d'eux, un travail d'artiste ciselant l'ombre et la lumière avec précision et délicatesse. Les boyaux des lecteurs étaient mis à rude épreuve et la crudité de certains détails venait donner le coup final à une montée progressive de la tension. Aucune liberté n'avait été prise avec la réalité, seul le style parvenait à mettre en lumière tel ou tel élément. De nombreuses notes très techniques prises dans la marge tranchaient avec ce récit habile, elles utilisaient de nombreuses abréviations mais parurent assez limpides et pertinentes à Isolde.

Kendra passait beaucoup de temps dehors, Hamunaptis et Théo la croisèrent à plusieurs reprises dans la taverne à discuter avec des personnes différentes. Elle revenait parfois les yeux lourds et en oublia même plusieurs fois ses obligations d'hôte. C'était toutefois rare et les membres du groupe purent savourer de généreux et gouteux plats pratiquement chaque soir. Plusieurs remarquèrent même de petites rondeurs s'inviter autour de leur ventre et de leurs cuisses.

Un soir, Kendra revint avec un grand sourire dans la petite maisonnée. Elle sortit de son manteau une bourse en velours bien garnie qu'elle jeta sur la table. De nombreuses pièces d'or roulèrent tandis qu'elle s'affala sur une chaise.

« Ils ont enfin entendu raison ! Ils peuvent être tellement rustres parfois... j'ai réussi à réunir cette somme de la part des esprits les moins obtus de cette ville, considérez cela comme la plus grande marque de gratitude dont Ravengro puisse faire preuve... »

Les membres du groupe se croisaient et se recroisaient au fil des jours et partageaient leurs informations chaque soir. Une complicité plus ou moins forcée naissait d'un quotidien partagé, sans compter que la maison n'était pas vraiment adaptée pour accueillir six personnes. Penchons-nous donc sur le 22ème jour de Calistril... le repas est déjà servi, une odeur amère et savoureuse de choux embaume la maison, les épices et les légumes se mélangent avec délicatesse à la chair tendre des saucisses pour donner une délicieuse potée. Du pain chaud se trouve au centre de la table, les discussions vont bon train et chacun repense à la semaine passée...

Theo

Théo écrivit sa lettre et eut vite vent du service de messager qu'offrait Levrin Elkarid, le fils ainé du patron du Démon rieur. Pour quelques pièces d'argent, elle put faire partir sa missive sans heurts. La réponse serait longue à venir, si bien qu'elle ne vit pas l'ombre d'un messager avant la fin de la semaine.

Elle trouva en la personne de Zokar, son père - le tavernier - un allié pour le moins sympathique. Sous sa bonhommie, elle saisit le commerçant qui vivait en lui. Il lui conseilla de ne pas vendre aux boutiques de la ville et d'attendre quelques jours. Elle pouvait trouver un marché bien plus avantageux à à peine une heure à cheval de la ville. Là, en plein milieu de la campagne, dans une petite auberge couverte de vigne à l'air confortable, elle découvrit un négoce confidentiel où les marchands de la région venaient marchander leurs biens. Elle y trouva un marchand venu du Caliphas prêt à racheter leur racheter leur marchandise aux trois-quart de leur prix de vente.

Elle eut quelques difficultés à extraire des informations concernant la route de Lepidstat. Elle en savait globalement plus que les fermiers du coin et seul Levrin semblait bien connaitre les routes de la région, hors il était absent pour l'instant... Elle savait que Lepidstadt se trouvait à quelque 150 kilomètres de Ravengro. Les voyages ne sont jamais exempts de dangers dans cette région mais la vieille Route de la montagne est la plus sûre. Elle longe le pied des montagnes de la Défense, au sud-est, traverse les villes de Tamrivène et de Courtaud et remonte la Basse Moutray jusqu’à Lepidstadt.

Isolde

L'exercice intellectuel dans le doux refuge de Lorrimor avait quelque chose de rassurant et de stimulant à la fois, après les vicissitudes de Roctourment. L'odeur du vieux papier n'avait d'égal que la texture de l'encre, le vacillement de la bougie rythmait ses nuits. Elle trouva l'essentiel des ouvrages chez Kendra qui accepta de les lui prêter tant qu'elle le voulait. Elle argua qu'elle pourrait profiter sans problème des bibliothèques de la ville pour ses propres recherches. Kendra trouva un des ouvrages dont Isolde avait fait la demande auprès d'Alendru qui lui céda non sans mal.

Kendra lui apprit que la ville comportait quatre conseillers. Elle connaissait déjà Vashian Hearthmount qui s'était occupé du testament de Petros et avait pu apercevoir Garen Muricar à son enterrement. Ils acceptèrent tous deux de la rencontrer ensemble à la stricte condition que la rencontre se passe chez Vashian.

La maison d'Hearthmount était une vaste bicoque fermière dont la façade semblait froide et austère, située de l'autre côté du fleuve. L'intérieur n'était pas plus accueillant et de nombreux objets militaires décoraient les murs ou les meuble, marquant la grande estime de lui-même du propriétaire. Physiquement, les deux conseillers se ressemblaient : ils avaient le physique type du bourgeois de campagne, gagné par l’embonpoint et la sclérose. Vashian était plus sérieux et grave, son double menton appuyait son aspect engoncé et ennuyeux. Garen était empli d'une énergie qui le faisait paraitre plus jeune et plus ridicule, son crâne luisait sous la sueur qu'il dégageait à proximité de la cheminée.

Durant son entrevue, elle eut la confirmation de ce qu'elle pensait : elle avait en face d'elle un bureaucrate et un politicien. Vashian resta neutre et poli, il asseyait sa position en paraissant plus intelligent qu'il ne l'était, elle en était convaincu. Il n'était certes pas dénué de culture et d'expérience mais semblait terriblement étroit d'esprit et était surtout dépourvu de toute créativité. Sa fausse humilité était également assez dérangeante. Garen était plus vif, sa culture historique paraissait assez étendue et il semblait ouvert sur le monde mais c'était sa flagornerie, sa lâcheté et sa fatuité qui le perdaient. Son regard manifesta plusieurs fois une lubricité déplacée à l'encontre de la jeune femme.

Tous deux la félicitèrent. Vashian émit un merci solennel du bout du lèvre et Garen sembla oublier la méfiance qu'il avait nourri à l'égard du groupe, se répandant de manière écœurante en compliment factices. Il sembla toutefois s’intéresser sincèrement aux évènements qui s'étaient déroulés dans Roctourment même si ses notes étaient superficielles. La discussion tourna vite en rond et Isolde prit congé.

Elle n'avait jamais croisé les deux autres conseillères, à savoir Shanda Faravan et Mirta Straelock. Kendra tenta de lui décrocher une entrevue avec Faravan mais il semblait qu'elle n'était pas en ville en ce moment, elle reviendrait dans une dizaine de jours. Straelock fit passer le message qu'elle viendrait la voir directement dans la demeure des Lorrimor mais la fin de semaine arriva sans qu'elle ne pointe le bout de son nez.

Gabriel

Gabriel erra chaque jour dans les rues en glorifiant à qui voulait bien l'entendre ses actes de bravoure et ceux de son groupe. Il eut - il faut le dire - assez peu de succès. Quelques personnes écoutèrent son discours d'un air intéressé, d'autres l'esquivaient de manière polie mais la plupart l'envoyaient sur les roses. Au fil des jours, grâce à son opiniâtreté et son éloquence pensa-t-il, les gens se firent de plus en plus polis. Même si la plupart restaient exaspérés par tant de vantardise, certains le prirent en affection et venaient l'écouter avec amusement voir respect.

Il acquit tout de même un petit public sincèrement conquis au sein des enfants du village. Il vit plusieurs fois les enfants jouer à "battre les fantômes", ce qui le réconforta quelque peu. Peut-être les comptines macabres laisseraient-elles finalement la place à l'exaltation du combat du bien contre le mal ?

Ethus

Ethus constata avec satisfaction que l'atmosphère de la ville s'améliorait au fil des jours, il se fit la réflexion que l'influence de la prison était bien plus concrète et prégnante qu'il ne l'avait pensé de prime abord. Ça ne rendait pas Ravengro parfaite, loin de là, ni même accueillante, mais l'hostilité qui l'avait animé avait bel et bien une origine surnaturelle.

Il eut bien du mal à obtenir un rendez-vous avec le père Grimburrow. Les différents acolytes se renvoyèrent successivement la balle et il dut revenir trois jours de suite au temple pour que l'un d'entre-eux ne se décide à aller parler à son supérieur. Le père Grimburrow accepta le lendemain un entretien « sous l’œil de Pharasma » au sein même de la chapelle. Le jour convenu, Ethus se présenta à l'entrée de l'église et fut accueillit par un acolyte lui demandant de lui remettre tout son équipement hormis son symbole sacré. L'acolyte s’éclipsa, le laissant seul.

Le père se trouvait assis dans le chœur, à deux pas de l'endroit où il devait délivrer son sermon chaque dimanche. L'église était vide et froide, le père le toisait d'un regard inquisiteur. Ethus parcourut la distance qui le séparait du vieux prêtre et remarqua tout en s'approchant que son assurance était pour le moins feinte. Il le fit assoir dans la nef, sur une simple chaise. Un long moment de silence s'installa, la grandeur de l'endroit et la distance qui séparait les deux hommes avait quelque chose d'impressionnant. Le tremblement du père Grimburrow finit par s'accentuer.

Un éclat de toux brisa le silence. Il s'excusa alors, il demanda pardon à Pharasma, à Ethus et à ses compagnons. Le père admit sa faute, son manque de discernement passager mais enchaîna de suite sur sa volonté de continuer à garder son troupeau, sur sa foi profonde et sur son indéboulonnable volonté. Son aveu n'était que partiel. Son visage recelait une émotion palpable mais le père se contenait, il gardait une certaine prestance et voulait montrer qu'il était encore maitre des lieux. Sa voix resta neutre et sèche, il le resterait aussi longtemps que Pharasma le laisserait en vue.

Ethus pouvait lire une peur sur son visage, une peur commune à tout être même au plus fervent défenseur de Pharasma. D'aucun l'aurait qualifié de "peur de la mort" mais c'était bien plus la peur de la vieillesse et de l'inutilité auquel il avait à faire face. Toutefois, malgré cette constatation, Ethus était à peu près certain qu'il n'avait pas percé son état d'esprit profond : ressentait-il une forme de colère ? de la tristesse ? de la honte ? Il n'aurait su le dire.

Il me faudra ta réaction par rapport à ça.


Hamunaptis

Hamunaptis prit son temps pour sentir la civilisation qui reprenait son cours dans la petite ville campagnarde. Il se balada dans ses centre vitaux, parcourut ses artères et gouta sa sève avec délectation.

Son enquête ne lui permit pas de déceler quelque germe de mal assez puissant pour affoler ses sens extralucides. Les gens de cette ville semblaient relever de l'ordinaire, le tout venant et ses modestes travers. Personne ne semblait avoir aperçu de tel personnage et plusieurs firent remarquer que son étrangeté ne serait pas passée inaperçue s'il s'était montré en ville. Il n'apprit rien de plus sur les prisonniers que ce que le groupe savait déjà.

Sa visite chez Jorfa - la forgeronne - commença sur un quiproquo, elle croyait qu'Hamunaptis était une forme de percepteur ou quelque chose du genre et fut extrêmement froide avec lui. Les rumeurs ayant fait leur travail, il dut s'expliquer et la naine vit tout de suite qu'il faisait parti du groupe qui lui avait commandé l'ouverture de l'étrange livre. Elle lui donna ce dernier et lui ouvrit son arrière boutique, lui assénant qu'il n'y avait pas meilleure qualité dans tout le Canterwall. Il y remarqua un magnifique bouclier léger et une rapière tous deux couverts de runes naines. Elle lui affirma qu'ils recelaient une puissance magique qui saurait l'aider au plus fort du combat. Elle lui précisa qu'elle pouvait également prendre des commandes s'il souhaitait quelque chose de particulier. Enfin, elle sembla intéressée pour acheter toute arme qu'ils pourraient lui amener.

Le magasin général était tenu par Luthko et Marta Avanaki, un homme courtaud au visage rond et une femme possédant une verrue sur la joue droite. La boutique recelait tout un tas de biens courants. Ses yeux s'arrêtèrent sur un harnois de maitre exposé dans l'arrière du magasin mais les deux gérants lui précisèrent d'une même voix qu'il n'était pas à vendre. Marta y semblait bien plus attachée que Luthko et précisa que c'était un héritage familial.

Il regarda d'un œil intrigué le prévôt s'éclipser de chez Jominda l'apothicaire après une discussion visiblement houleuse. Il se prit à apprécier les étranges fantômes liquides que l'on servait au Démon rieur, des bières douces qui luisaient dès que la lumière disparaissait. Il écouta avec plaisir la puissante et belle voix de Sarianna la gestionnaire de l'Auberge à l'occasion de représentations occasionnelles. Il observa les bijoux familiaux en vente à la Bourse de soie d'un air détaché et remarqua plusieurs belles pierres ainsi qu'un anneau dit "de plume" étiqueté comme magique.


Revenus :

Bourse en velours : 300 PO
Vente des objets à 75% => il me faudra une liste de ce que vous vendez.

Dépenses :

• Théo : 6 PO
  
• Isolde : 4 PO + éventuellement le matériel d'écriture de parchemins ?
  
• Gabriel : 3 + ? PO => quel type de transport vous envisagez ? Achat de cheval, caravane, autre ... ?
  
• Ethus : 2 PO
  
• Hamunaptis : 8 PO
  

Vous pouvez approfondir les discussions entamées si vous le souhaitez, demander des précisions ou autre. Si vous voulez jouer une scène en particulier, demandez également, auquel cas je créerai sans doute un fil RP libre.

Pour ce qui est de maintenant, soit vous enchainez, soit vous discutez un peu de la marche à suivre autour d'un bon repas, comme vous le souhaitez !

Hamunaptis prit congé de Jorfa, avec un grand sourire et des formules de politesse consacrée, lui indiquant qu'il reviendrait probablement pour acheter une arme.

Après le magasin général, dont il était sorti en battant humblement en retraite de peur d'offenser davantage les occupants par ses coups d'œil curieux vers l'armure, il entra chez l'apothicaire.

« Bonjour Dame Jominda, je crois savoir que vous étiez une amie du professeur Lorrimor !?

Moi-même je l'ai connu, et je l'ai pris en affection après qu'il m'ait aidé à sortir de la rue et des ennuis qu'elle attire.
Mais je ne l'avais pas revu depuis quelques années, et sa mort m'a attristé.

Si le professeur vous avait en amitié, je dois dire que le regard que je viens de croiser montre qu'il n'en est pas de même pour tout le monde, et je dois dire que j'ai même trouvé cette attitude un peu déstabilisante et même désagréable...
Si vous avez des soucis, vous pouvez compter sur moi : tout ami du professeur est un ami pour moi ! »



j'essaye négligemment d'en savoir un peu plus sur les raisons d'un échange vif entre le prévôt (son nom ?) et l'apothicaire...

Jominda reprit contenance face au paladin, elle afficha un regard amical et un peu gêné.

« Enchanté de vous rencontrer, vous êtes Ham-ou-naptis, n'est-ce pas ? Petros était un grand ami, en effet... pour ce qui est de Ben... du prévôt Caeller, ce n'est rien, il est plutôt ...disons... investi par sa mission. Il semble avoir décrété que ma boutique représentait un danger pour cette ville ou cachait un quelconque trafic de je-ne-sais-quoi au vu de ses patrouilles qui aboutissent souvent ici et de ses interrogatoires un peu trop fréquents.

Vous ... vous vouliez quelque chose en particulier ?  »

Le père grimburrow sembla surpris par les propos d'Ethus.

« Je ... non, je ne vous ai rien caché. Rien qui ne soit venu à ma connaissance en tout cas. Nous ne pouvions conclure à rien d'autre qu'à une mort accidentelle. J'ai pêché par manque de vigilance, je n'ai pas vu l'influence que les esprits de la prison développaient sur la ville. Jamais je n'aurais toléré la présence d'âmes damnées dans cette ville, jamais. C'est ... c'est une accusation choquante. Vous avez parlé de menace ... qui aurait pu me menacer ? »

Ethus prit un regard sévère quasi-inquisiteur « Mon Père, clairement, nous ne nous souvenons pas des mêmes choses ... Je vous ai sollicité avant de partir pour explorer Roctourments et libérer la prison de l'influence des âmes damnées, et vous n'avez pas été très franc avec moi. Vous cherchiez clairement à nous cacher des choses ...

Allons l'accident du professeur, soyons sérieux, je ne suis pas un canard de trois semaines ... Avez vous seulement été voir le fameux "lieu" de ce soit disant accident ... le mausolée au pied duquel est censé s'être passé le drame est en train bon état et aucune gargouille n'est porté manquante ou en tout cas fraichement manquante ... Tiens d'ailleurs ou est passé cet acolyte qui dit avoir découvert le drame ... un jeune homme ... allons quel est son nom déjà ? ... ah oui ! Valentin !! ...

Vous avouerez que tout cela était plus qu'étrange, non ?  »

Puis Ethus redécrit l'homme encapuchonné, mince, à la peau grise, vêtu d'une cuirasse en os et tenant un bâton noir surmonté d'un crâne bâillonné à l'aide d'un tissu noir « Cet homme aurait pu vous menacer, il fait parti d'un ordre s'appelant la Voie du Murmures et ceux qui en savent trop au sujet des secrets de leur secte sont souvent assassinés et leurs bouches mutilées. ...  »

Ethus laissa ses mots s'imprégner et observa attentivement les réactions de son interlocuteur ...

• diplomatie : 1d20+7 donne [4] + 7 = 11
• Psychologie : 1d20+8 donne [2] + 8 = 10

Et les dés ne son pas avec lui ... dommage de ne pouvoir faire 10

Modifié par un utilisateur mardi 11 novembre 2014 10:16:25(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ethus se leva, jetant un regard froid à son interlocuteur « Bien je m'en vais. Sachez cependant que sans ce que vous osez appeler ma paranoïa, cette petite ville aurait bien pu être la victime de votre manque de lucidité. Comment n'avez vous pu voir l'influence néfaste des esprits tourmentés des prisonniers sur vos concitoyens ? Désacralisation de monuments, comptines morbides chantées par les enfants ... et pourtant vous avez choisi de ne pas aider ceux dont justement la seule ambition est de risquer leurs vies pour aider leurs prochains.

De valeureux compagnons sont morts à Roctourments, pour pouvoir libérer Ravengro d'un funeste destin, ayez au moins la courtoisie de respecter ces actes d'une jeunesse que vous dites décadente.

Mais à la fin, seul le jugement de Pharasma compte, n'est ce pas ? ...  » acheva le jeune prêtre en quittant le coeur de l'église.

Il retourna à l'entrée pour récupérer son équipement, ne manqua pas de laisser une obole de quelques pièces d'or, pour les âmes du village, et prit le chemin du retour vers la maison de Kendra

Durant la semaine, Théo se rendit au marché secret avec Hamunaptis après avoir pris le soin de louer des chevaux disposant de grandes fontes pour la journée entière. Elle comptait faire des affaires. Là, elle négocia les possessions superflues du groupe pour un bon prix (8049,75 po si mes calculs sont bons, voir wiki).

Elle voulut ensuite se renseigner auprès des commerçants sur les spécificités de la route de Lepistadt. En effet, si quelqu'un s'y connaissait en voyages en tous genres, c'étaient bien les camelots et les vendeurs itinérants.

Tant qu'elle y était, elle prit également des renseignements afin de savoir s'il existait dans le coin un forgeron qui s'occupât d'armes un peu spéciales, et en particulier quelqu'un capable de refourguer des kukris. La roublarde avait également pris soin de demander au groupe si certains objets les intéressaient en particulier. Elle ouvrit l’œil pour voir si les choses qu'ils recherchaient étaient disponibles. Sa recherche ne se limita pas aux commerçants disponibles : elle prenait également des renseignements sur les marchands de la région.

Si quelqu'un cherche un matériel particulier, l'hameçon est lancé.

De retour à la maison de Kendra, Ethus ne manqua pas de raconter son entrevue à ses compagnons, essayant de démêler dans tout cela, l'implication ou non du maître de l'église Pharasmienne du village.

Il écouta d'une oreille distraite mais intéressé les échanges sur les ventes du butin, mais passa le plus clair de son temps du reste de la semaine, à prier sa déesse et à lire les livres sur leur enquête en cours.

Modifié par un utilisateur dimanche 23 novembre 2014 12:28:08(UTC)  | Raison: Non indiquée

Gabriel passa sa semaine entre entrainement et prières à Iomédae. Il ne dépensa pas l'argent récupérer à Roctourment. Il proposa même aux autres de leur donner un coup de pouce dans leurs achats si nécessaire. D'ailleurs il se mit à la disposition de chacun des membres. Peut être que l'entrevue avec les deux conseillères ardemment souhaité par Isolde serait peut mieux accepté avec quelqu'un de disons... un peu plus diplomate dans les relations humaine...

La deuxième semaine à Ravengro vit la ville se remettre lentement à pulser d'une timide activité. Cette petite ville campagnarde restait tranquille mais quelques évènements vinrent troubler la tranquillité des habitants. La température se radoucit de quelques degrés et la neige en profita pour s'inviter. D'après les anciens, elle était particulièrement tardive cette année. La campagne devint plus claire et plus sombre à la fois. Les doux flocons formaient un nuage qui étouffait les sons et égarait les pas. Les esprits les plus sensibles voyaient dans ce manteau blanc une opportunité pour la région de se régénérer. Pourtant, les ombres ne cessaient de s'étendre à la faveur du silence opalin.

Une procession de caravanes bariolées s'arrêta à la sortie nord de la ville au début de la semaine. Les habitants s'y attroupèrent, ils purent voir le prévôt Caeller et les conseillers Hearthmount et Muricar en grande discussion avec un individu albinos aux yeux rouges. Ses longs cheveux blancs lui arrivaient aux genoux. Il portait un haut-de-forme rouge, un long manteau assorti avec de petits boutons dorés ainsi qu'un pantalon à rayures. Le ton monta et les représentants de la ville montrèrent clairement leur hostilité aux nouveaux arrivants. Il sembla qu'une dernière pique fut lancée - provoquant rires chez ceux qui purent l'entendre - et l'albinos se retira dans une révérence ironique avant de déguerpir.

Kendra se reposa et fut moins active que la semaine précédente. Elle s'intéressa au passé de chacun des héritiers de son père sur un ton tantôt léger, tantôt grave. Elle passa beaucoup de temps à la bibliothèque de l'église de Pharasma et délégua plusieurs fois les tâches ménagères à ses hôtes. À mesure que le temps passait, ils se faisaient moins hôtes et plus compagnons.

Theo

Le vendeur qui venait du Caliphas se nommait Kelt Giovanni. Il avait un port un peu hautain mais ne négocia pas lorsque Théo lui apporta sa marchandise. Il se retira dans sa carriole puis en ressortit avec une bourse de velours violette contenant des pièces visiblement très anciennes. Il chargea la cargaison, jeta un sourire énigmatique vers Théo et lança ses chevaux tranquillement vers sa ville natale. Elle n'aurait su expliquer pourquoi mais un frisson étrange parcourut son échine lorsqu'elle le vit s'éloigner.

Elle trouva un négociant bouquiniste installé tranquillement à une table de l'auberge. Il se fit offrir un verre de vin et entama la discussion avec la jeune femme. Il s'appelait Pierre Roillet et était intarissable lorsqu'il s'agissait de parler de livres. Au milieu de son flot de parole, Théo réussit à extraire quelques informations sur Lepidstat. Il confirma que la vieille route de la montagne était la plus sure. Il leur conseilla de ne pas s'approcher de la maison Galop et de prendre garde aux orques qui descendent des montagnes de la Défense. Il lui parla aussi de la ville en elle-même. Il évoqua l'émulation intellectuelle qu'il y régnait malgré la décrépitude des campagnes environnantes, il en décrivit l'impressionnante université ainsi que les belles et grandes demeures de bois et de marbre. Il s'aventura ensuite sur des sujets plus ésotériques, il parla du passé de la région, des pierres sorcières et des sinistres druides kellides dont les âmes perverties étaient voués à d'étranges divinités. Sur le ton du secret, il s'épancha sur la redoutable Bête de Lepidstadt, une abomination effrayante qui terrifie le Rival depuis des années et qui aurait commis de nombreux meurtres autour de la ville.

Elle trouva par l'intermédiaire du propriétaire de l'auberge un vendeur qui pourrait avoir des lames étranges et exotiques. Il lui promit qu'il l'avertirait dès qu'il fréquenterait ses murs. Quelques jours après, elle fit la rencontre de Yimple Orlovoski, un gnome à l'air maladif qui exhiba une collection de dagues ouvragées ou non, certaines étaient magiques, d'autres ne présentaient qu'un intérêt décoratif douteux et quelques-unes revêtaient une apparence carrément macabre. Lorsqu'elle les examina, l'une de ces dernières provoqua un haut-le-cœur particulièrement désagréable. Le soir même, elle fit un rêve confus qui mêlait jungles mortelles, figures amphibiennes, rituels maléfiques et cannibalisme. Elle trouva le doux froufrou de la neige réconfortant à son réveil.

Isolde

Les journées d'étude d'Isolde se succédèrent sans heurts. Le vent froid soufflait dehors et couvrait la fenêtre de neige. L'atmosphère de la maison n'en était que plus douce et plus agréable. Elle se mit vite à l'étude du livre que Jorfa avait déverrouillé.

Le livre orné d'un scarabée d'airain était doux au toucher, ses pages sentaient les épices et le parfum. Il était codé. Il ne contenait que des signes de ponctuation et des chiffres sur des centaines de page. Elle travailla deux jours entiers pour percer ses secrets. Elle travailla sur la fréquence des lettres pour déterminer l'alphabet dans lequel ce livre s'exprimait, ce n'était visiblement qu'un simple code par substitution. Elle révéla également des schémas cachés en chauffant le livre près de la cheminée. Son contenu était bizarrement assez classique face aux autres livres que leur avait légués Petros. On y trouve les descriptions détaillées d'un certain nombre de cérémonies magiques et profanes très anciennes. La plupart des sujets abordent des notions purement magiques, mathématiques, politiques ou ésotériques en lien plus ou moins lâche avec l'Ordre Palatin. Il ne contient pas grand-chose de sinistre.

Au milieu de la semaine, un visage attendu daigna faire son apparition sans prévenir. Une femme imposante à l'air bonhomme frappa à la porte de la petite maison. Elle sera la main d'Isolde et se présenta comme étant Mirta Straelock. Elle semblait enchantée de la rencontrer. Elle l'entraina vers la table la plus proche et attrapa spontanément le service à thé pour s'occuper du service. Isolde découvrit une femme ambivalente : derrière son apparent caractère débonnaire et populaire se cachait un esprit vif avide d'informations utiles. Elle l'interrogea longuement sans prendre aucune note, elle mordait parfois sa lèvre lorsqu'un sujet l’intéressait. Elle orienta très vite la discussion sur la réaction des villageois et sur celle des autres conseillers. Elle s'attarde aussi sur les différents morts parmi leurs compagnons ainsi que sur l'inconnu qui a provoqué les évènements de Roctourment si Isolde l'évoque. Isolde apprit également que cette femme semblait avoir tenu la taverne à une époque mais qu'elle l'avait vendue avant de prendre ses fonctions.

Gabriel

Gabriel passa la semaine à chauffer ses muscles, à murmurer des litanies enflammées à sa déesse et à entretenir ses capacités martiales. Le vent froid d'hiver rythmait ses séances et les rendait ... pour le moins vivifiantes. Les flocons volaient autour de sa puissante silhouette. Une ardeur sacrée l'envahissait lorsqu'il entrait en communion avec Iomedae. Son silence parut attirer plus de regards que ses exaltations de la semaine passée.

Un soir alors qu'il s'entrainait sur une colline, il entendit un cri retentir près du village. Il réagit sans attendre et fonça au travers de la nuit floconneuse. Un mort sans repos et sans esprit avait défoncé d'une petite ferme de bois sombre ornée d'un blanc manteau. Une orque hideuse et maigre, aux cheveux filandreux et à l'air misérable se tenait derrière. Le cadavre devait être celui d'un soldat, il portait la bannière de l'Ustalav. Il avançait vers un vieil homme qui se terrait derrière une armoire dans la maison.

Sans ralentir, il abattit sa longue épée sur le mort et s'enfonça profondément dans son épaule jusqu'à sa poitrine. Un bruit d'os et de chair s'échappa du cadavre. La vieille orque leva une main tremblotante vers lui et ouvrit la bouche pour émettre des paroles qui s'insinuèrent profondément dans son esprit. Elle eut le crâne brisé à temps par une jeune femme qui levait haut une masse d'arme. Elle arborait un air qui oscillait entre la résolution et la surprise. Son regard exprimait une gêne palpable et évita de croiser le regard de Gabriel. Elle expliqua qu'elle s’appelait Vivia Lametréteau et qu'elle était adjointe du prévôt de temps à autres.


Ethus

Ethus passa sa semaine à feuilleter des livres dans le bureau de Petros, souvent en compagnie d'Isolde. Ses lectures avaient souvent une teneur macabre et la lueur vacillante de la bougie qui accompagnait ses nuits provoquait parfois des sursauts inconsidérés alors que la fatigue se faisait sentir. Il n'apprit rien de plus sur la Voie du Murmure que ce qu'ils savaient déjà. Les vicissitudes de l'âme humaine dévoilèrent par contre une partie de leurs secrets. Il tomba sur un livre qui recelait de nombreux rituels impies liés à la nécromancie et au prolongement de la vie. Le vent soufflait sur les vitres qui accompagnaient son sommeil.


Il fit un rêve. Il se voyait jeune, très jeune, flottant dans une bulle au sein de nimbes éthérées. Plusieurs silhouettes se présentèrent à lui. Il ne voyait pas leur visage, leurs pieds restaient plongés dans une brume argentée. Il les frôla les unes après les autres, ils s'affaissaient comme des vieillards qui auraient vieilli trop vite puis disparaissaient dans le sol. Il se sentait affreusement coupable à chaque fois sans savoir pourquoi. Un ricanement. Sa route continuait encore et encore. Une nuée de lances décrivit un grand arc de cercle - interminable, inexorable - avant de s'abattre sur sa bulle où ils se brisèrent net. Ses mains se ridèrent, sa peau se parchemina, une sourde douleur se fit jour dans sa poitrine... il se réveilla en sueur.

Hamunaptis

Hamunaptis se dirigea vers la petite échoppe de Jorfa au sud de la place du village. Il reçut quelques saluts de la part des habitants les moins renfrognés, le temps libérait les cœurs même dans ce petit village à l'esprit étriqué. La naine travaillait à l'avant de sa boutique et était en train de forger une fourche devant un client à la mine buriné. Elle eut finit en à peine quelques minutes, tendit l'outil au paysan et s'essuya les mains

« Voilà ! Je suis à vous...  »

Un sourire s'inscrit sur son visage au fur et à mesure que le paladin dévoilait sa commande. Hamunaptis put sentir la précision du travail de Jorfa sous ses doigts, il était étonné de trouver un travail d'une si grande qualité dans un si petit village. Elle sortit un mètre.

« C'est effectivement dans mes capacités... c'est un travail long, précis et donc coûteux, peu de personnes peuvent débourser 2500 pièces d'or dans un tel ouvrage dans une ville comme la nôtre. Est-ce que vous pouvez vous asseoir par ici ? (elle indique un petit billot de bois) Merci, oui, comme ça. (elle commence à prendre des mesures qu'elle note dans un petit carnet) Vous parlez de ciselure et je vois que vous portez fièrement l'étendard d'Abadar, souhaiteriez-vous que je marque votre armure de son empreinte ? Je pense que je pourrais la réaliser en environ une à deux semaines.  »

Elle eut un instant d'arrêt lorsqu'il évoqua le professeur Lorrimor - comme si elle réfléchissait - puis reprit sans plus de déconcentration.

« Non, pas plus que ça. Je sais qu'il voyageait beaucoup et qu'il n'avait pas besoin de mes services. Je sais aussi qu'une bonne partie de mes clients se méfiait de lui. C'était un intellectuel ou quelque chose comme ça ?  »


Dépenses :

• Théo : 5 PO
  
• Isolde : évoqué en HRP
  
• Gabriel : 5 PA
  
• Ethus : 5 PA
  
• Hamunaptis : 3 PO + armure
  

Lorsqu'elle revint du marché, Théo montra à ses compagnons les espèces sonnantes et trébuchantes qui tintaient gaiement au rythme de leurs montures.

Il y a en avait bien plus que Théo n'en avait jamais eu en mains propres. Elle fit remarquer la facture ancienne des pièces de monnaie à Isolde en lui faisant part du sentiment étrange et le frisson désagréable qu'elle avait eu en voyant le commerçant s'éloigner. Théo s'était même demandé si la négociation n'avait pas été un peu trop facile.

Dès son retour au bourg, la jeune roublarde commença à prendre quelques notes sur ce qu'elle apprenait au sujet Lepistatdt afin de pouvoir recouper ces informations si elle en trouvait l'occasion. Les informations fournies par Pierre Roilet furent consignées (partie "investigations" du wiki) et la roublarde se mordit la lèvre pour éviter de poser des questions au sujet des étranges lectures du Professeur. Elle ne souhaitait pas éveiller l'attention sur des ouvrages qui semblaient ne pas s'adresser aux lecteurs sensibles.

La rencontre avec "Yimple le collectionneur" - c'est ainsi que Théo l’étiqueta dans son esprit après qu'il eut déballé ses marchandises douteuses - fut pour le moins désagréable. En plus de ses cernes profonds et de son teint jaunâtre qui n'inspiraient pas confiance, les dagues qu'il exhibait semblaient douées pour provoquer le malaise.
« Donc, Monsieur Orlovski, pouvez-vous me renseigner un peu sur l'histoire et la provenance de ces dagues-ci? (Théo avait désigné deux ou trois spécimens ni extravagants ni nauséabonds qui auraient peut-être pu l'intéresser. la roublarde n'étant pas experte ni même débutante en magie, elle fonctionnait à l'instinct et au flair.) Si vous le permettez, j'aimerais d'ailleurs les faire examiner par l'une de mes connaissances. Demain, si cela vous convient? Si l'une des armes m'intéresse et si je suis en mesure de vous en donner un prix convenable, je pourrais ensuite laisser un message pour vous dans cette auberge. »

Modifié par un utilisateur mercredi 26 novembre 2014 20:51:57(UTC)  | Raison: Non indiquée