Othair finit sa prière commenelle avait commencé, dans la ferveur et la sueur. L'ouverture lente de la porte apporta une fraîcheur sur les tempes du prêtre. Othair admira l'halo de lumière dont provenait le vent apaisant.
Malgré la réussite de la supplique, Othair n'était pas satisfait. Il avait senti un manque dans le cœur de la forge. Comme un jeu entre la soie de l'épée et sa garde. Invisible au commun des mortels le forgeron avisé le repère d'un effleurement.
Il n'eut pas le temps de s'attarder sur la question. Thrôrir attirait son attention sur l'immonde rituel qu'il effectuait. Plus hermétique que la pierre à l'invective du clerc, l'érudit continua son rituel. Tournant les talons, Othair s'éloigna en priant les dieux d'excuser son impie compagnon.
Au moment de quitter la forge un sentiment mystique. Et si dans un ultime acte de bravoure le forgeron nain avait scellé la porte du Krall en avalant la clef sacrée. Othair chassa cette idée farfelue d'un revers de manche.
Il défia cette idée d'un dernier regard sur le cadavre du forgeron. Sa volonté céda. Saisi de la fureur du désespoir, le prêtre se précipita au côté de Thrôrir et déchiqueta les entrailles du cadavre. Attaquant le ventre aux tranches et aux poinçons, écartant les viscères à mains nues, Otahir cherchait désespérément les pierres de forge.

Lorsque les portes se mirent à s'ouvrir, Dovahkroc saisit sa vouge et se tint prêt à recevoir la charge d'une quelconque créature se trouvant à l'extérieur. Heureusement, aucune monstruosité ne les attendait. Le jeune nain relâcha la pression qui régnait dans ses muscles puis fit quelques pas en avant pour profiter du soleil et de l'air vivifiant.

Après quelques secondes, ne voyant pas Thrörir et Othair les rejoindre, le combattant des tunnels fit marche arrière. Ce n'était pas le moment de se séparer.

« J'vais voir c'qu'ils font. Vous d'vriez rester à l'intérieur de Kraal, on n'sait jamais c'qui nous attend plus loin. »



Pénétrant dans la forge, Dovahkroc fit la grimace en découvrant l'érudit et le serviteur de Torag farfouiller dans les entrailles du forgeron nain. Il renifla bruyamment puis s’adossa contre un mur, sa vouge reposant sur son épaule. Affichant un visage fermé et dur, le guerrier ne posa aucune question mais semblait attendre quelques explications.

Modifié par un utilisateur mercredi 25 mars 2015 16:12:13(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le groupe s’était temporairement séparé en deux. Robco et Skaldor étaient sortis du Kraal, profitant de l’air pur et glacé de la haute montagne au risque de s’en brûler les poumons, laissant la brise caresser leur visage et le rougir par la morsure du froid et contemplant ces roches qui s’élevaient autour d’eux. Plus loin le passage se poursuivait en forme de légère courbe descendante sur une vingtaine de pas avant de s’ouvrir sur une zone plus large. Le passage semblait obstrué par un amoncellement de neige et de glace, un monticule qui devait s’élever à 8 ou 9 pieds et qui devait faire plus de 6 pieds de large à la base. L’amoncellement de neige autour formait un creux qui remontait sur les parois rocheuses mais qui laissait la possibilité de passer en s’aidant un peu de ses mains ou d’un piolet ? C’était comme si quelque chose se dressait à l’entrée du passage et était resté figé avec le temps pour enfin être complètement gelé et recouvert de neige éternelle des hautes altitudes. Quant à savoir ce qu’il y avait dessous, il faudrait sans aucun doute déblayer. Ici il n’y avait aucune trace de passage. La neige était immaculée et vierge de tout passage. Dohvakrok était resté sur le seuil, faisant demi-tour pour aller rejoindre Thrôrir et Othair qui restaient encore dans la forge.

Se repérant au bruit, le guerrier des tunnels arriva au moment au le prêtre aidait le magus à éventrer le cadavre du nain-forgeron deux fois morts, répandant ses trippes et organes sur le sol de pierre. Si leur boucherie était des plus repoussantes, elle avait l’avantage de ne pas baigner dans le sang. Par contre l’odeur qui se répandait n’avait rien à envier aux égouts des grandes mégapoles ou des cimetières… Cela faisait à priori longtemps que le cadavre en était dépourvu. Ils fouaillèrent dans le corps et les organes, visiblement obnubilés par la recherche de quelque chose. Thrôrir semblait guider le prêtre avec une sorte de vision mystique sur laquelle il se concentrait pour lui indiquer dans quelle zone chercher. Puis au bout d’un moment à déchiqueter et tailler dans le gras, Othair finit par trouver. Sa main se referma dessus et il resta quelques secondes figé avant de la ressortir mais toujours fermée. Thrôrir avait la certitude que c’était dedans et il continuait à se concentrer tandis que le prêtre transpirait abondamment. Le visage du magus s’approcha de la main, les yeux pétillants tandis que le prêtre ouvrait lentement, révélant une pierre précieuse rouge translucide de belle taille, aussi grosse qu’un œuf de poule. Le lapidaire qui l’avait taillée devait maîtriser parfaitement son art. La pierre semblait parfaitement symétrique, pure et chaque facette identique. Othair qui avait la pierre dans sa main ressentait comme des légères palpitations comme si elle vibrait lentement et subrepticement, tandis que Thrôrir qui avait le nez presque dessus, malgré l’odeur d’entrailles en putréfactions qu’elle dégageait, avait l’impression que son degré de transparence changeait très légèrement lorsque la lumière se reflétait dessus et passait à travers, la faisant miroiter dans la forge avec force et éclats.

Détection de la magie + test d'art de la magie si vous voulez tenter de l'identifier.

Othair tenait la pierre ardente au creux de sa main. Son sacré avait résisté aux ravages du temps et de la sombre malédiction des sorciers elfes. Sa chaleur et son histoire irradiait le bras et l'esprit d'Othair.
Ému par la trouvaille il montra la relique de forge à l'érudit qui s'y intéressait.
« Voyez la gemme sacrée et sentez sa puissance. Elle inspire les artisans et renforce leur foi par le pouvoir que Torag y a placé. Le créateur vous a bien conseillé et je vous dois des excuses sage Thrôrir. Votre geste quoique peu orthodoxe etait dirigé par un profond respect de la foi du premier forgeron.
Une autre mission nous presse mais dès notre retour, j'aviserai les maîtres des forges d'Heaume de notre découverte. Le retour de ces pierres à leur emplacement initial serai un grand jour pour notre peuple. Cette pierre ne présage que du bon pour le reste de la journée.
Allons j'ai plus que jamais envie de célébrer notre trouvaille autour d'une chopine ! »

Sur ce le prêtre se dirigea vers la sortie récemment ouverte. Il failli de nouveau se faire prendre dans les nombreux pièges mais se rappelant sa mésaventure il emprunta le chemin tracé par Robco.
Aux côtés de ses compagnons de route se figea un instant dans l'épais manteau neigeux. C'était la première fois qu'il voyait cette soie blanche et froide. Il se méfiait de cette inconnue avec qui il faudrait dorénavant compter.

« C'est pas que je m'ennuie tout seul dans la neige et le froid, mais vous faisiez quoi là-dedans? Quelque chose a attiré votre attention? »

Skaldor avait dit ces mots en entendant parler d'une pierre. Et l'idée de continuer leur aventure avec un artefact inconnu n'avait pas l'air de l'enchanter plus que ça.
Tout en se donnant de la chaleur et du courage en agitant ses bras contre sa poitrine, il regardait l'horizon, comme s'il cherchait une réponse du regard quelque part dans ce vide blanc.
Pas de traces de pas c'était presque rassurant à mions qu'il ait beaucoup neigé depuis le dernier passage. Le danger pouvait aussi venir du ciel.
Les nains n'avaient que trop tardés et il faisait froid et Skaldor manifesta son empressement.