Toujours en avançant d'un pas funeste, Rakyel s'approcha de la zone de combat S20 et tenta de déstabiliser Malder pour faciliter les actions de Ninaerthil et Gracchius en proie aux difficultés martiales et à l'agilité dont faisait preuve le déserteur.

Alors que son bâton arrêta de frapper le sol, l'oracle le leva, droitement pointé vers Malder et annonça de sa voix caverneuse :
« Rends-toi et tu éviteras que je torture ton âme jusqu'à ce qu'elle demande elle-même de quitter ton corps comme elle l'a fait pour ce pauvre homme! » termina-t-il d'un grand geste en désignant maintenant le zombie qui s'apprêtait à venir frapper à son tour dans la mêlée.


Je tente une feinte en combat histoire de lui virer un peu de CA pour le toucher plus facilement!

Il fallait mettre à bas Malder rapidement, avant que la garde soit alertée et que son comparse ne se libère. Ninaerthil repartit à l'assaut, espérant qu'avec la blessure que lui avait infligée Gracchius ses capacités d'esquive seraient amoindries.

Ninaerthil profita que Malder était occupé avec Gracchius porter un nouvel assaut. Cette fois, la falcata goûta à la chair du déserteur, le blessant au cou. Quant à Karralo, tout englué qu'il était, il jeta un regard à Malder. La situation devenait désespérée. Epée et bouclier tombèrent au sol dans un bruit métallique, et il se dandina sur place, tentant vainement de se libérer de la colle qui l'entravait. « Enlevez-moi çaaa ! » geignit-il.

Modifié par un utilisateur vendredi 27 mai 2016 10:27:00(UTC)  | Raison: Non indiquée

Grachius s'approche à nouveau de Malder et essaye de le mettre à terre rapidement en profitant de la présence de Ninaerthil



«  Bon, çà, c'est fait !  »

Modifié par un utilisateur vendredi 27 mai 2016 23:32:06(UTC)  | Raison: Non indiquée

Malder ne savait plus où donner de la tête. Cette fois, les paroles de Rakyel eurent l'effet escompté, et le déserteur se tourna à demi vers le fossoyeur, abaissant sa garde une demi-seconde...Gracchius ne manqua pas cette occasion. Le fleuret trouva son chemin entre les omoplates et à travers la cotte de mailles. Secoué d'un hoquet, Malder regarda, hagard, la pointe de l'arme qui lui sortait du thorax, avant qu'un flot de sang ne s'échappe de ses lèvres et qu'il ne s'effondre, à l'agonie.

Devant la déroute de son acolyte, Karralo obéit à la voix du halfelin sans coup férir. Se retenant à grand-peine de geindre ou de plaider sa cause, il joignit les mains derrière son dos, tout en observant, ahuri, le zombi claquer des dents.

Juredi 11 Pharast 4708 - 21h30




Etait-ce la pitié qui avait retenu Rakyel, et l'avait poussé à stabiliser Malder, le sauvant d'une lente agonie ? Ou simplement le désir de pouvoir interroger le garde à sa convenance ? Lui seul le savait. Ensemble, ils chargèrent Malder et sa victime -ou ce qu'il en restait- dans la charrette. Le zombi s'était écroulé aussi vite qu'il s'était levé. Il gisait-là, inerte et grotesque tas de chairs mutilé par la hallebarde du déserteur.

Au moins pourraient-ils réserver à son cadavre destin moins horrible que celui qui l'aurait vraisemblablement attendu aux mains des mercenaires. Si certains, comme Ninaerthil, avaient déjà eu des soupçons, la cruelle vérité avait été mise à nu. En plein coeur du combat, Malder avait menacé le demi-elfe de le mettre en vitrine. Comble de l'horreur, Gracchius n'ignorait pas que Sorina, tout comme Theandra et sa mère, se préparaient à manger quelque pièce de choix donnée gracieusement par les Marteaux.

Le doute était permis quant à la nature et à la provenance de la "pièce de veau à pleine maturité".

Parmi les Marteaux du Vacher, certains n'étaient pas les bienfaiteurs qu'ils prétendaient. Tout à leurs pensées aussi nuageuses que le ciel korvosien, les quatre compagnons pénétrèrent dans la maison du mort, dont Malder avait forcé la porte, accompagnés de Karralo, que Méry et Rakyel n'avaient pas vraiment ménagé. Le ricanement d'un diablotin korvosien leur parvint, depuis une rue avoisinante.

Ces créatures-là, innombrables à Korvosa - leur invocation était un prérequis à l'admission dans l'Académie Ornelos - riaient toujours du malheur des autres.

C'était une maison de Pointe Nord comme il en existait sans doute des milliers. La décoration était plutôt austère : pas de fleurs, pas de tableaux d'art...rien de superflu, en somme. Seule fantaisie, peut-être ce napperon en lin, dont les motifs pouvaient vaguement évoquer l'organe mâle, pour peu qu'on eût l'esprit passablement mal tourné. C'était là la maison d'un Chélaxien célibataire dont les goûts différaient sérieusement de ceux de Zellara, qui avait été leur hôtesse la veille - bien qu'elle fût morte, elle aussi. Toutefois, la maison laissait présumer d'un niveau de vie confortable. Cuisine, salle à manger, il y avait-là bien plus d'espace que ce à quoi Méry, Ninaerthil ou Sorina - on pensait à elle même quand elle était absente - étaient habitués ; il y avait même un piano et une petite cheminée, non loin d'un bureau encombré d'innombrables piles de paperasse parfaitement alignées.

Le carrelage couleur blanc cassé était maculé du sang du propriétaire, et les traces menaient jusqu'à l'escalier, dont le bois s'était lui aussi gorgé de sang. Sans doute Malder avait-il assassiné l'homme à l'étage et traîné le cadavre jusqu'à l'entrée, sans se soucier du désordre qui en résulterait. Le propriétaire ne pourrait pas s'en offusquer, de toute façon.

Il ne pourrait plus s'offusquer de rien, fauché dans la fleur de l'âge par la hallebarde d'un mercenaire sans scrupules.
Tout cela avait quelque chose de vraiment triste. Et de rageant, aussi. Mais peut-être était-ce simplement la fatigue qui se faisait sentir. Karralo lui, ne semblait en ressentir aucune. C'était la peur qui le submergeait, et elle se lisait sur son visage. Les mâchoires crispées sur son bâillon, les yeux passant de l'un à l'autre de ses...ravisseurs, il se demandait à quelle sauce il allait bien pouvoir être mangé ; quelle ironie.

Modifié par un utilisateur mardi 31 mai 2016 07:26:46(UTC)  | Raison: Non indiquée

Méry avait accompagné le rapatriement de tout ce (pas joli) monde, après avoir récupéré sa plaque d'ardoise...
A la demande de leur momie ambulante maître en intimidation, Méry acquiesça sans commentaires, mais ne gaspilla pas sa bonne corde pour cela, découpant tranquillement les manches de l'agonisant pour en confectionner des liens biens serrés ; il en profita pour fouiller intégralement l'assassin, et ensuite, monta à l'étage pour l'examiner -à son tour- tranquillement et intégralement...
Rakyel saurait bien se faire préciser ensuite la composition de l'équipe de déserteurs, qui en était le responsable et qui était leur commanditaire (les vaches ne sortaient pas de terre...). Les critères de choix des victimes étaient sûrement un indice essentiel à ce sujet...

Modifié par un utilisateur mardi 31 mai 2016 22:18:05(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ninaerthil fut outré par les paroles du déserteurs. Il connaissait la nature aisément faible et corruptible des humains, mais il pensait qu'une telle dépravation morale ne pouvait s'observer que parmi la bourgeoisie et la noblesse de cette ville insane. Etre à l'origine d'acte de cannibalisme était un des crimes les plus infâmes qui soit. Le demi-elfe pensa alors à ses compagnons qui risquaient fort de consommer cette "viande".
Ouvrant la porte : "Je vais à l'auberge pour prévenir nos amis !" Puis il se mit à courir en direction de l'auberge des Trois-Anneaux.

Le demi-elfe était parti, vif comme le vent, vers la taverne des Trois Anneaux, laissant Rakyel, Méry et Gracchius aux prises avec Karralo. Le gaillard n'en menait pas large. « Çui de ce soir était le douzième », annonça-t-il en baissant les yeux vers les pieds velus du halfelin, n'osant pas le regarder en face. « On demande jamais qui sont nos commanditaires et quels sont leurs motifs ; on est pas fous ! Ils...ils prennent contact avec nous à la boucherie, en demandant à "voir les morceaux de choix de la nuit". C'est Flardrynn qu'a fait circuler la rumeur quelques jours après notre installation dans la boucherie, et elle s'est répandue comme une traînée de poudre. Y a eu toutes sortes de gens, parmi la clientèle. Enfin sauf des nobles. J'suppose que s'ils veulent se débarrasser de quelqu'un, ils ont des gars bien plus efficaces que nous. Jusqu'ici, on a amassé un peu plus de 500 pièces d'or...mais je sais pas où Parn a caché le butin. Il fait pas trop confiance aux autres, qu'il dit, et il veut prendre aucun risque.. »

A la question sur la Société Céruléenne, Karralo resta bouche bée. Visiblement, c'était une variable à laquelle il n'avait pas pensé. « Je..je sais pas... jusqu'ici, on a pas eu de souci, les Céruléens sont jamais venus nous emmerder... » répondit-il d'une petite voix, tout en réfléchissant.

« Lamentable cloporte ! Tu n'es qu'un misérable, et tu mériterais ta transformation en ver de terre ! » le coupa l'oracle de sa voix profonde et tranchante, provoquant chez le captif de nouveaux sanglots. « Cesse tes jérémiades ! Tu vas vivre...Gracchius et moi allons te conduire jusqu'à la Citadelle Volshyenek. Tu crois que tes anciens collègues seront contents de te revoir ? » Et avant que l'autre eut pu répondre par de nouveaux gémissements, il était de nouveau bâillonné.

Ils décidèrent de se séparer. Méry resta sur place quelques minutes supplémentaires, le temps d'éplucher les documents. Heureusement, personne de sa connaissance ne figurait sur ces papiers-là. Alors que Ninaerthil filait comme le vent en direction de la Taverne des Trois-Anneaux et que Méry regagnait l'île d'Endrin, Rakyel et Gracchius se dirigèrent vers la Citadelle Volshyenek, au sud.

Cf topics perso





Ventdi 12 Pharast 4708 - A l'aube

Tous répondirent à l'appel de Sagacius, ce matin-là. Ils s'étaient levés de bonne heure, et étaient venus des quatre coins de la ville pour se réunir dans cette petite taverne qui sentait l'otyugh - la garde n'avait pas encore disposé des cadavres des aberrations. Certains avaient remarquablement bien mangé la veille ; une escalope de veau, quelle aubaine ! D'autres avaient eu un repas moins insolite...et d'autres encore, peut-être, n'avaient pas mangé du tout.

C'est une Theandra - étonnamment ?- souriante qui les accueillit dans son établissement, une chope de bière andorane à la main. L'alcool donnait bon teint à sa peau constellée de taches de rousseur. Sa mère n'était pas dans les parages, peut-être dormait-elle encore ? « Hé ben, c'est qu'z'êtes matinaux, aujourd'hui, hé ! Déjà accro aux Trois Anneaux ? Contente qu'z'ayez pu rentrer chez vous sans prob ! Ninaerthil est passé hier soir... » Elle n'épilogua pas sur le sujet. « Qu'est-ce que j'vous sers ? Café ? Thé ? ...Pepper Whiskey ? Z'avez qu'à d'mander ! »

Modifié par un utilisateur samedi 4 juin 2016 05:10:42(UTC)  | Raison: Non indiquée