D'une seconde à l'autre, Ayël était passé de "cette jeune femme est folle" à "cette jeune femme est désormais mon plus grand centre d'intérêt". Et, le moins qu'on puisse dire, c'est que cela décontenançait Tiphaine. Pour ne pas attirer l'attention sur eux, elle fit mine d'être très enthousiaste et suivit l'Aasimar de bon cœur. Elle avait pu voir du coin de l'œil Lev se retenir de changer la couleur de la décoration avec sa bile. Une fois cet incident passé, il les suivait.

« Ayël, Ayël, tu peux au moins nous dire où est ce qu'on va! »

Habituée aux réactions de dégout, la soif de connaissance de l'Aasimar rassurait un peu Tiphaine. Force est d'admettre qu'elle redoutait toujours les réactions de Lev. Le pauvre avait failli se vomir dessus en apprenant la nouvelle. C'est bon, hein! C'est pas si grave que ça, de pas être humain! Ou bien ça l'est? La Kitsune avait l'impression qu'un nœud tombait au fond de sa gorge.

Une fois arrivés aux camps de tentes, Tiphaine avait forcé Ayël a ralentir le pas. S'ils attiraient trop l'attention, on aurait pu les voir rentrer à trois dans la tente pour n'en sortir qu'à deux, et la couverture de la Kitsune n'aurait plus tenu bien longtemps. Elle était déjà beaucoup trop compromise à son goût. Dans la tente, elle remit les points sur les i :

« Ecoute Ayël, je vais me transformer, mais ça n'est pas un jeu. Ca n'est pas pour tes beaux yeux. On est pas là pour s'amuser ou faire des experiences. Je vais bel et bien changer d'apparence, mais c'est uniquement pour retrouver Roland. J'espère que c'est bien clair. »

Elle retira son foulard, faisant tomber une cascade de cheveux roux, et l'attacha autour du bras de Lev. « Tiens, » lui dit-elle. « Si par malheur nous sommes séparés, mais que vous avez les éventuels chiens de la garde à disposition, vous n'aurez qu'à leur donner ça pour me pister. »

Suite à ça, elle recula de quelques pas, vers le fond de la tente, dégageant du bout des pieds quelques objets renversés. Cela faisait un bout de temps qu'elle n'était pas revenue à sa véritable forme, surtout devant d'autres personnes. Elle entama alors le processus. Celui ci pris à peine une poignée de seconde, mais Ayël avait de quoi ravir ses mirettes.


Tout d'abord, quelques lumières orangées et blanches se mirent à virevolter autour de Tiphaine. Ses cheveux rétrécirent, tandis que de petits poils roux poussaient partout sur son corps. Elle devenait de moins en moins grande, et ce changement de taille s'accompagnait de bruits secs, comme si ses os devaient se reformer, en se brisant tout d'abord. Ses ongles se muèrent en griffe tandis que son visage prenait une forme plus allongée et de moins en moins humaine. Ses oreilles, désormais touffue, s'étiraient et se déplaçaient vers le haut de son crâne. La métamorphose était trop rapide pour capter tous les changements en même temps, mais une chose était sûr, modifier ainsi son apparence ne semblait pas être quelque chose d'agréable.

Un instant plus tard, Lev et Ayël avaient devant eux un renard adulte, au regard beaucoup plus sévère et malicieux que sa contrepartie humaine.

Modifié par un utilisateur samedi 28 mai 2016 23:22:10(UTC)  | Raison: Non indiquée

Lev ne put détacher le regard de Tiphaine alors qu'elle entamait ma métamorphose. L'événement était loin d'être anodin et fascinant. Quoi qu'il en soit, la première réaction de Lev suite à cela fût de vérifier leur tranquillité en s'assurant de l'absence d'observateurs indiscret. Il veillait aysi à garder le bras écarté du corps afin de mdttre ke miins possible son odeur sur le vêtement de son amie. Il observa ensuite le comportement d'Ayël lui paraissant celui d'un enfant émerveillé par les tiurs d'un prestidigitateur.

«  Ayël, c'est un renard. Est ce que tu crois que ça parle un renard ? Et je confirme ses grognements, tiens toi bien. Sinon tu va la mettre de mauvais poil alors change d'attitude. OK ? »

Il evaquait le stress et la fatigue accumulé en faisant ces blagues de mauvais goût, un sourire crispé aux lèvres.

«  Bon, on commence par quoi ? Parce que c'est l'heure de se mettre en chasse.  »

Les yeux grands ouverts Ayël regardait faire sa nouvelle amie, l'effort de volonté qu'elle faisait pour rester maîtresse de ses sentiments était tellement intense que son corps tremblotait, son aura pulsant d'une douce et chaleureuse lumière. La petite chose poilu à quatres pattes sentit les graines de concombres,puis la lettre, et enfin les divers vêtements et autre possessions de Roland. La jeune Aassimar de son coté trémoussait instinctivement son nez pour faire comme Tiphaine.

La renarde tourna en rond quelques instants, humant les différents parfums qui se proposaient à elle. Les graines, dans lesquelles elle plaçait le plus d'espoir, s'avéraient décevantes. Les dons naturels que sa nature lui apportait n'avaient pas été usés depuis longtemps, si bien qu'elle ne se rappelait même pas de quand datait sa dernière chasse. Elle se souvenait bien avoir choppé un lapin sur la route pour venir à Havre, mais le pauvre s'était fait roulé dessus par une charrette, et la trace de sang qu'il avait laissé était une meilleure indication que son odeur.

Tiphaine se concentra, prenant le temps de réfléchir à la situation. Les graines et le message n'apporteraient rien, c'était sûr et certain. Il lui fallait la main. Enfermée dans son coffret, elle avait du garder son odeur. Il en était de même pour la baguette. Si elle parvenait à séparer l'odeur de sang des autres, elle aurait peut être un indice... Mais ils n'avaient pas la main, alors en attendant, il fallait faire autrement. Tout en continuant sa réflexion, elle se changea de nouveau en humaine. Le processus semblait tout aussi pénible dans un sens que dans l'autre, et elle s'étira longuement avant de partager ses résultats.

« Si tout s'était passé à merveille, vous m'auriez vu filer à la recherche d'une piste... Mais me voila de nouveau déguisée en humaine, et avec de mauvaises nouvelles. Les odeurs qui sont sur les graines et sur le message sont inutilisables. Les graines ont ton odeur, Ayël, et je ne pense pas que tu sois la cause des malheurs de Roland. Quant au message, il a de nombreuses odeurs... Forcément. Il a trainé quelques heures sur le sol de l'auberge, à se faire piétiner par une horde d'alcooliques. En revanche... »

Du doigt, elle désigna le capharnaüm qui les entourait. « Tout ça, cet endroit... Cette tente a une odeur très reconnaissable. Rien que je ne puisse vraiment pister, mais disons que si je me retrouvais dans un endroit avec une odeur identique, je m'en rendrai compte. Ce qui m'as mis la puce à l'oreille. Jusque là, nous avons supposé que la bière importée était la cause des maux. Mais pourquoi le poison n'aurait pas pu être fait directement à Havre, où dans ses alentours directs? Quelqu'un l'aurait par la suite dilué dans les réserves de bière. Or, pour faire ça, nos assassins préférés auraient eu besoin de quelqu'un capable de créer ce poison. Je pensais qu'ils m'avaient laissé en vie parce que j'avais une quelconque importance à leurs yeux, mais je prenais le problème dans le mauvais sens. Si je suis encore là, c'est juste parce que je n'ai, au contraire, aucune. Contrairement à Roland, capable d'identifier le poison servi dans la bière, et, sous la contrainte, d'en produire à nouveau. »

Parler de nouveau de son ami alchimiste était douloureux pour Tiphaine, mais si son hypothèse s'avérait vraie, il pouvait encore être en vie. « Même avec une main en moins, il peut leur servir, ne serait-ce que pour diriger la préparation. Si j'ai raison là dessus, ça veut dire qu'ils ne l'ont pas seulement emmené ailleurs pour le séquestrer ou l'enterrer, mais qu'ils l'ont carrément amené à l'intérieur de leur base. » La Kitsune réfléchissait tout en parlant, si bien qu'elle avait du mal à construire son argumentation de manière intelligible. « Je ne sais pas si vous m'aviez bien suivi... Mais ce que je veux dire, c'est que si on a le moindre soupçon sur l'endroit où Roland pourrait être détenu, je pourrais y aller et vérifier si l'odeur de Roland y est. Je la reconnaîtrait entre mille. »

Modifié par un utilisateur samedi 4 juin 2016 20:59:15(UTC)  | Raison: Non indiquée

L'humeur enjouée d'Ayël était tombée, et ça ne présageait rien de bon. L'odeur de la nécrose? Ca non plus, ça n'était pas porteur de bonne nouvelles. Elle prit une grande inspiration avant de répondre à l'Aasimar.

« Très bien, on va suivre ton plan. Je peux utiliser cette odeur si on sait dans quelle zone chercher, mais pas si toute cette satanée ville doit être ratissée. Allons à la garde, et trouvez une excuse pour justifier mon absence. Je vous suivrais sous forme de renard, au cas où je trouverai une trace de l'odeur sur la route. Allons-y. »

De nouveau, elle changea d'apparence, la métamorphose perdant petit à petit les "Oh!" et les "Ah!" qui l'avaient accompagnée la première fois.

Y a pas à dire, une fois les problèmes de base résolut, en l’occurrence pouvoir suivre de nouvelles pistes d'enquête, la jeune Aassimar retrouvait très vite son innocence et c'est en sautillant sur place et applaudissant qu'elle demanda:
« Tu va te retransformer alors? Comme ça on va voir les autres et tu pourras faire peur à Enguerrand  »dit elle souriante et excitée.
Prenant une mine et une voix sérieuse qui, sans conteste, n'était forcée que pour cacher sa joie elle continua: « oui bien sur je sais, on est pas là pour rigoler »
Alors que chez certains la fatigue les rendait de mauvaise humeur chez Ayël c'était l'inverse, elle était surextité ce qui promettait une nuit haute en couleurs s'il continuait trop longtemps à investir cette nuit.
Peut-être les nains allaient ils apprécier son comportement après tout...

« Au fait on ne sait jamais, si tu souhaite affirmer quelques chose aboie une fois et pour deux fois si tu n'est pas d'accord avec ce que l'on dira  »
Ses recommandations effectuées ils se mirent en route pour retrouver leurs compagnons, avançant sans trop se presser afin que leur amie puissent durant le trajet repérer une éventuel odeur.

L'Aassimar profita de cette ballade au clair de lune pour questionner Lev :

« Dis moi, comment on pourrait l'appeler notre amie à quatre pattes? Titi? Tif ?
Et puis tu voulais me faire part d'une idée, si tu pense que c'est le moment je t'écoute »

Arrivés devant la caserne, les compagnons distinguent de la lumière dans la pièce principale, des torches sans doute. La porte est fermée, comme c'est de coutume à la nuit tombée.

« Bah on va frapper plutôt, les gardes vont pas apprécier si l'on rentre comme ça. »

Mais qu'est ce qu'il a à être de mauvaise humeur comme ça !!

Ayël avait toujours connut Lev partant pour l'aventure, toujours prêt à profiter de la vie et ce comportement taciturne ne lui ressemblait pas.

Il passe la nuit avec les deux plus belle femme de la région et il tire le tronche. C'est comme ça depuis qu'on a quitté la ten....

La jeune Aassimar s'interropit dans ses pensées, se mettant à rougie elle lâcha doucement :

« ohh trop chouuux »

Elle venait de comprendre que son ami était très certainement amoureux de Tiphaine et que cette découverte le perturbait.

« Allez, allons faire chier du nain  »s'exclama-t-elle pleine d’enthousiasme. Et elle tambourina sur la porte avec son petit poing fermé.