Gravius tâcha de répondre aux questions dans l'ordre. D'abord à Maya : « Notre but est de rendre la ville à ses habitants à terme, et cela passera certainement avec une confrontation face à Barzillai s'il ne veut pas quitter le pouvoir. Mais pour l'instant, notre priorité reste surtout de grossir et de se renforcer pendant qu'on affaibli ce gouvernement bananier.

Ainsi, toutes les informations qui nous rapprocheraient de ce but nous intéressent : des marchants du marché noirs souhaitant marchander avec nous, des nobles en conflit avec les Thrunes qui auraient besoin de soutien, des bourgeois qui prônent la liberté en secret et qui voudraient nous rejoindre ou nous financer.

Mais j'avais aussi dans l'idée de m'introduire au sein de l'opéra. Je reste persuadé qu'une piste sur Shensen m'y attend. Toute entrée secrète ou moyen de m'y introduire discrètement m'intéresse. »

Puis, il termina en s'adressant à Druvalia : « Je comptais vous emmener au Café de la Longue Route, pour vous présenter Laria demain soir. C'est elle qui peut vous servir de référent et d'intermédiaire en cas d'urgence. Mais avant d'y aller, j'ai promis à une amie de lui montrer comment nous faisions la fête ensemble entre musique festive, théâtre d'improvisation et boisson. Que diriez-vous de nous retrouver demain après-midi, pour décompresser puis d'aller voir Laria et le café qui nous sert de couverture en soirée? »

« C'est une excellente idée, Rickert. Vous aurez bien plus d'impact si vous vous produisez dans la rue ! » répondit un Gravius enthousiaste. « Mais je ne savais pas que vous connaissiez Laria également. » dit-il à la remarque des deux femmes. Son trouble n'était pas feint. Il côtoyait ces amis depuis longtemps déjà et il lui avait échappé qu'ils pouvait connaitre l'halfeline. Lui-même n'avait fait sa rencontre que grâce à Rexus.

Il mit tout de même cette information de côté pour répondre à Druvalia qui posait une question sur un terrain plus léger. « Non, point du tout. Tout le monde sait ici que Maya a toujours ma préférence. » rétorqua t-il avait un clin d'oeil malicieux en direction de l'intéressée. « C'est simplement une personne qui a été là pour me filer un coup de main dans un moment important. Je voulais simplement lui faire part de ma reconnaissance et trouver un moyen de la remercier pour cela. Je compte d'ailleurs sur vous pour lui préparer un accueil chaleureux. C'est une personne discrète et réservée... »

Voyant que seuls des détails restaient à traiter, Gravius relâcha son attention et se mit à plaisanter distraitement avec ses amis artistes.

S'il reste des questions à traiter, on peut le faire. Mais je crois que le principal y est passé. Il reste peut-être une heure de rendez-vous et le contenu des activités du lendemain à préparer mais je ne prévois pas quelque chose de très sophistiqué.

En revanche, j'ai dans l'idée de rendre visite à Laria, puis à Crissali dans la matinée de demain au sujet de cette fameuse et potentielle presse.

Gravius savourait l'excellent café que Laria lui avait servi. Mais il se permit de le reposer un instant quand l'halfeline émit des doutes sur la question de la presse. « Oui, j'y ai mûrement réfléchi et je pense que nous devons en passer par là pour avancer et réussir. Toutes les personnes qui auraient pu montrer des velléités contre Barzillai ont mystérieusement disparues du jour au lendemain.

Nous, les Corbeaux d'Argent représentons la SEULE alternative qui reste à Kintargo pour sortir du despotisme qui s'installe un peu plus chaque jour. Mais pour le chasser du pouvoir, il va nous falloir le soutien de l'opinion publique. Et ça, nous ne pourrons l'avoir que si nous communiquons. Or sans presse, pas de tracts.

Je suis tombé l'autre jour sur le journal de la ville. On y parlait de nos actions, voir de nos exploits. Mais rien ne les reliait à nous, et plus encore, l'information restait neutre, terne. Personne ne sait par exemple les efforts qu'il nous a fallu pour chasser ces fées des dents ou pourquoi nous avons libéré les Chiens Noirs. Les gens DOIVENT savoir ce que nous faisons pour eux et pourquoi nous le faisons !

Alors, certes, communiquer, c'est aussi nous exposer au danger mais si on reste toujours dans l'ombre, les gens n'auront personne derrière qui se fédérer. Je mise sur le fait que nous arriverons à faire face à la menace et que Barzillai devra se montrer de plus en plus dur envers les kintargois. Son autorité jouera alors en notre faveur. »

Gravius prit de nouveau une gorgée de ce délicieux café avant de poursuivre. Il voulait laisser le temps à Laria de digérer ses idées. « L'idée ici n'est pas de demander au peuple de se soulever mais de lui montrer que nous existons et que nous sommes actifs. Quand l'heure sera venue de durcir le ton, nous pourrons compter sur nos exploits reconnus du public en plus de la renommée historique des Corbeaux d'Argent pour solliciter l'aide du peuple si nous en arrivons jusqu'à là. Regarde Jackdaw. Je suis sûr que s'il reparaissait aujourd'hui, il aurait encore la faveur du peuple. Nous devons arriver au même résultat et se rappeler au bon souvenir de la ville. L'information est une arme que nous ne devons pas négliger !

Concernant la mise en place de ce plan, je comprends qu'obtenir une presse prendra sans doute du temps. Sans marchands à notre service, je pense d'ailleurs que ce sera mission impossible. Mais une fois que nous l'aurons à notre disposition, il suffira de plusieurs tracts affichés aux bons endroits au bon moment pour que l'information fonctionne. Les Chiens Noirs pourraient très bien remplir le rôle de la distribution. Ils connaissent le danger et savent se faire discret. Même chose avec les soeur Fushi. Même si les tracts sont récupérés, il suffira que quelques personnes les aient lu entre temps. Le bouche-à-oreille fera le reste. » Gravius s'arrêta là, laissant la parole à Laria. Les détails pourraient toujours être réglés plus tard mais il voulait savoir s'il avait réussi à la convaincre avant toute chose.

« Rester neutre, hein... » Gravius se caressa la barbe en réfléchissant aux implications.

Elle a sans doute raison. On ne gagne rien à part du danger à se faire reconnaitre dès maintenant. Il est vrai aussi qu'on est encore trop petit, et nous ne sommes pas capables de mener des actions d'envergure pour l'instant. Même si je voulais me montrer plus offensif, on ne pourrait pas en tirer partir. Tout ce que nous gagnerions, c'est plus de répression de Barzillai sans pouvoir contre-attaquer...

Elle a vraiment de la jugeote. On a de la chance d'avoir Laria avec nous. « Très bien ! Ça me convient. Trouvons un imprimeur et faisons-nous connaitre en bien, le temps de grossir et de se préparer. Il sera toujours temps plus tard de changer de ton.

As-tu une idée pour en trouver un ? »

« Tu nous donnes trop de crédit. Nous n'avons pas fais tout cela tout seul. Nous sommes surtout entourés des bonnes personnes, à commencer par Rexus et toi !  » Gravius accepta volontiers les compliments de Laria mais préféra tempérer la situation. Il était fier par nature, mais pas égocentrique.

Il ajouta également : « D'ailleurs, je voulais te dire que j'ai trouvé une troupe d'artistes de rues... En fait, plutôt que "trouvé", je devrai dire que j'ai "recruté" des amis en qui j'ai confiance et qui pourraient nous aider à faire avancer notre cause. Tu en connais la plupart je dirai mais ils viendront quand même se présenter à toi dans la journée. Ce sont en majorité des amis ou des connaissances de l'Opéra. Je leur ai dis que tu serai leur contact chez nous. »

Gravius fit un rapide bilan dans sa tête. Avec les Chiens Noirs, on a nos Révolutionnaires. Avec les soeurs Fushi, nos Hors-la-loi. Avec mes amis artistes, nos yeux et nos oreilles, autrement dit nos Conseillers. 'Reste ces satanés Marchands pour garder notre mouvement à flot et nos options seront complètes. La conversation continua encore un moment. Puis quand Gravius fut certain d'avoir fais le tour de la question avec la tenancière, il rentra chez lui casser la croûte.

Modifié par un utilisateur samedi 23 juillet 2016 00:01:30(UTC)  | Raison: Non indiquée

Gravius se retourna à l'appel de son nom. « Oui, tu es bien au... » commença t-il en se retournant vers Amaya. Mais le reste des mots se perdirent avant de sortir de sa bouche. L'acteur avait toujours trouvé la jeune femme sympathique mais attirante n'avait jamais été un adjectif qui avait traversé son esprit en pensant à elle. Son silence soudain et ses yeux écarquillés étaient plus éloquents que tout autre compliment. Il se racla la gorge pour reprendre contenance et tenta de se reprendre : « Je... oui, tu es plus que présentable. Les autres vont se faire des idées une fois que je t'aurai présenté. C'est sûr ! » Puis il rit d'un rire léger. Quelque part, la situation avait quelque chose de comique. Il lui ouvrit ensuite la porte afin de rejoindre ses amis à l'intérieur.


« Tiens, Rickert. Voici une bouteille de vin dont tu me diras des nouvelles. Elle vient de Yannmass, en Qadira. Mes parents la gardaient avec d'autres à la cave sans doute pour une grande occasion. Mais je trouvai ça trop bête de la laisser pourrir dans un coin. Tu peux la conserver ou l'ouvrir quand nous ferons ripaille tout à l'heure. C'est toi qui choisit mais avec votre intégration récente, j'ai pensé qu'il fallait trinquer comme il se doit. »

Il salua ensuite le reste des personnes présentes avant de demander : « On commence par un verre de bière et quelques apéritifs avant de lancer les festivités. Ça vous va ? »

Modifié par un utilisateur jeudi 28 juillet 2016 19:01:49(UTC)  | Raison: Non indiquée

L'acteur savait que cette question toute innocente était en fait un interrogatoire méticuleux. Ses amies avaient toujours suivi l'aventure de ses conquêtes passagères (ou parfois, plus rarement, de ses râteaux mémorables) avec entrain.

Il ne doutait pas que les filles voyaient Amaya comme une future conquête et enregistraient tous les détails croustillants pour en rediscuter plus tard en privé. Il savait que cela constituait une sorte de jeu et un sujet de conversation entre eux. C'est pourquoi il se tût afin de laisser Amaya parler. Il voulait savoir comment la jeune femme réagirait à cette bordée de questions et comment ses propres amis réagiraient eux aussi si la jeune femme décidait de leur raconter la vérité. Il fit un geste de la main à Amaya : « Vas-y, je t'en prie. A toi, l'honneur. »

Modifié par un utilisateur jeudi 28 juillet 2016 22:41:33(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Je leur ai promis la lune ! Hein, Rickert ? » lança t-il en éclatant de rire.

« Gravius ? Décrocher la lune ? Pff, jamais de la vie ! » Valéria s'esclafa elle aussi en frappant sa cuisse du plat de la main. « Ne rêvons pas trop. Au pire, il attendra la nouvelle lune pour nous faire croire qu'il l'a subtilisée mais ne lui donne pas trop de crédit non plus. Il prendrait rapidement ses aises sinon.

A moins que... éprouves-tu déjà... comment dire ? » Prenant un air mutin, avec un index sur les lèvres, elle fit mine de réfléchir un instant avant de reprendre : « un "intérêt" pour notre ami à la langue trop pendue ? » Cette fois, ce fut un rire plus innocent et enfantin qui s'échappa de Valéria.

Le demi-orque vola immédiatement au secours d'Amaya : « Valéria, voyons ! Ce sont des questions qui ne se posent pas ! Est-ce qu'on te demande si tu es attirée par tel ou tel homme, toi ? »

La jeune femme le regarda d'un air mi-agacé, mi-boudeur : « Mais ma vie amoureuse est tellement plate ! Au moins, avec celle de Gravius, on a toujours quelque chose à se mettre sous la dent avec Maya ! »

Marcus, pendant ce temps-là, avait accordé sa guitare et s'était posé au coin de la table. L'homme n'était pas le plus habile quand il s'agissait de prendre la parole, mais avec une guitare dans les mains, tout cela n'avait plus d'importance. Il commença à pincer quelques cordes pour détourner le sujet de la conversation, qui devenait glissant et motiver son amie musicienne à le rejoindre. Arriva ce qui devait arriver : Marcus se laissa emporter par son instrument. Atteint par la grâce, sa musique s'envola et virevolta dans la pièce tandis qu'Amaya le regardait, scotchée.



Lorsqu'il termina de gratter sa dernière note, ce fut comme si le temps reprenait son cours. Un tonnerre d'applaudissement de ses amis secoua violemment la table avant que Valéria ne rajoute : « Toujours à attirer l'attention partout où tu joues, hein ! Attends un peu que je vienne t'accompagner. Mais d'abord je veux en savoir un peu plus sur toi, Amaya ! » Le musicien lâcha un soupir assez parlant et lança une grimace à Gravius qui voulait sans doute dire Désolé, mon ami. J'ai essayé. Faudra que tu règles ça toi-même...

Modifié par un utilisateur mardi 2 août 2016 23:03:11(UTC)  | Raison: Non indiquée

« TOUT ! » répondirent Maya et Valéria à l'unisson. Se voyant répondre de concert, elles rirent ensuite de bon cœur avant de reprendre plus calmement : « Nous voulons tout savoir sur toi ! Tu vois ce garçon ? » lança Valéria en indiquant Gravius du menton. « Il a toujours eu le chic pour trouver les bons mots, surtout quand cela concernait les femmes. Mais il ne nous a jamais, ô grand jamais, présenté une fille. Du moins, pas ainsi. Alors, tu peux me croire quand je te dis que tu as vraiment attisé notre curiosité... On veut savoir d'où tu viens, que fait ta famille, as-tu des frères et sœurs, pourquoi tu as rejoins les Chiens Noirs et surtout... quel est ton type d'homme ? »




Devant cette attaque en règle, Gravius se vit tout de même obligé de réagir. « Mesdames, voyons. Un peu de retenu quand même. » dit-il en rigolant. « Pour qui me faites vous passer ? On dirait le portrait d'un rapace avide de conquêtes. Je sais que nous sommes amis de longue date, mais je vous demanderai un peu de retenu face à Amaya qui ne nous connait pas encore très bien. Elle pourrait prendre cela au premier degré.

Et puis nous sommes aussi ici pour nous détendre. Que diriez-vous d'une chanson de Rickert ? Rickert, ça te tente ? Après la démonstration de Marcus, tu ne peux pas rester de marbre ! »

« Bof, on peut encore attendre un peu non ? On a peine commencé l'apéro et les filles ont à peine fait connaissance. Sauf si ça te gêne de subir cette interrogatoire, Amaya ? » demanda un Rickert, soucieux du bien-être de leur invité de la soirée.