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Offline Dalvyn  
#1 Envoyé le : vendredi 26 février 2016 20:31:28(UTC)
Dalvyn
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out en écoutant l'eau qui se mettait à frémir, Théobald observait les flammes qui dansaient sur les morceaux de bois. On aurait pu croire qu'il s'agissait d'une petite troupe d'élémentaires de feu miniatures qui se trémoussaient au rythme du bruissement de l'eau bouillante et de du sifflet qui s'échappait peu à peu de la théière noire.

C'était son compagnon de voyage qui avait préparé le thé. C'était lui aussi qui avait amené les feuilles qu'il avait jetées dans l'eau et qui donnaient leur goût au breuvage à la fois légèrement amer et fortement parfumé que Théobald s'empressait de goûter pour la seconde fois.

C'était la veille qu'il avait bu pour la première fois de ce thé. Au début, Théobald avait hésité ; ce n'était pas qu'il n'aimait pas le thé… mais il n'éprouvait pas non plus pour ce breuvage un amour démesuré. Mais, avant qu'il ne puisse refuser poliment de partager cette boisson, son compagnon avait raconté son histoire et avait indiqué ce que le thé représentait pour lui, et le jeune inquisiteur en formation n'avait pas eu le cœur à refuser. Et, en fin de comptes, il avait été plutôt content de ce choix, parce que le thé en question lui avait beaucoup plu. À un point tel que, ce soir, il était impatient de pouvoir y tremper à nouveau ses lèvres.

« On y prend vite goût, hein ? » lui demanda son compagnon de voyage, ce à quoi Théobald répondit d'un simple hochement de tête. L'autre homme laissa s'échapper un court rire avant d'ajouter sur un ton jovial « Ce sera bientôt prêt. ». Comme pour souligner ses paroles, il en profita pour aller chercher les gobelets de bois qu'il avait emmené dans son paquetage.

L'inquisiteur porta son regard sur l'homme qui lui tournait actuellement le dos. Il avait peut-être le double de son âge, une constitution robuste qui trahissait l'habitude des travaux physiques, un bon sens issu d'une existence simple, et, derrière son ton jovial, une profonde tristesse qu'il tentait de dissimuler. Théobald l'avait rencontré deux jours plus tôt, quand son mentor les avait présentés l'un à l'autre et lui avait fait part de la mission.

C'était la première fois qu'il agissait seul, en tant qu'inquisiteur d'Iomédae, sans que son mentor ne soit physiquement présent. Celui-ci avait dit qu'il avait d'autres pistes à explorer et qu'ils allaient devoir se séparer le temps de cette mission ; il avait également rassuré l'homme au thé que Théobald était parfaitement à la hauteur, que son entraînement martial était plus que suffisant pour la tâche en question.

Théobald se sentait un peu nerveux, mais il faisait confiance au jugement de son mentor… et à sa déesse Iomédae. Il tourna la tête à nouveau vers le feu de camp et la théière noire. Dans le fond, pour une première mission sans son mentor, il n'était pas si mal tombé… Théobald sourit intérieurement et se leva pour aller chercher la théière. « C'est prêt là, non ? » demanda-t-il sur un ton qui trahissait son impatience.
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Offline Dalvyn  
#2 Envoyé le : samedi 27 février 2016 13:23:19(UTC)
Dalvyn
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Comme celui de l'avant-veille, le thé de la veille avait beaucoup plu à Théobald. Ce n'était pas qu'il faisait particulièrement froid ; il y avait encore deux ou trois bonnes semaines avant que l'hiver ne s'installe sur les plaines en contrebas des falaises du Storval. Mais le breuvage était apaisant, réconfortant.

Après une demi-nuit de sommeil (chacun des deux compagnons se relayant pour les tours de garde), ils avaient repris la route vers le nord, en direction de la ferme qui appartenait à l'homme au thé. Selon ses estimations, ils y arriveraient sans doute un peu avant le soir. Ainsi, ils pourraient passer la nuit sur place, puis commencer leur traque dès le lendemain.

Tout en cheminant sur le sentier, Théobald observa un instant son compagnon de voyage, qui ouvrait la route. Ils étaient tous les deux montés sur des chevaux : plus tôt ils arriveraient à la ferme et plus fraîches les traces seraient. Le regard de l'inquisiteur s'arrêta un moment sur l'arme qui était accrochée au dos de l'homme. « C'est une arme plutôt inhabituelle. Les épées, les masses, voire même les arcs sont plutôt courants… »

« Ah... ça ? » répondit l'homme en tapotant le flanc de l'impressionnante arbalète. « Une question d'habitude je suppose, » ajouta-t-il avant de hausser les épaules légèrement. Il sembla hésiter un court moment… visiblement, il n'était pas du genre à s'ouvrir à des quasi étrangers facilement mais, en même temps, il semblait soulagé de pouvoir occuper son esprit ne fût-ce que l'espace d'une conversation.

« Ça date de ma période à Kaer Maga. C'était avant… avant que je ne rencontre mon épouse et que je ne reprenne la ferme. » Un autre court moment de silence, puis il continua son récit. « Je travaillais comme garde chez un fournisseur d'animaux exotiques et dangereux, pour les arènes, pour les sacrifices rituels et pour les riches excentriques. Derrière son échoppe se trouvait une sorte de cour encerclée par de hauts murs. C'était là qu'il rangeait son stock, dans des cages… et nous, les gardes, faisions des rondes en haut, sur les murs. L'arbalète semblait être une arme tout à fait adéquate pour ce genre de travail… aussi passions-nous la plupart de notre temps libre à nous entraîner. »

« C'est peu à peu devenu notre arme principale, non seulement lors des surveillances mais aussi lorsqu'il s'agissait d'endormir les animaux. Un trait enduit de préparation à base d'herbe à choux, et même les bestioles les plus coriaces y succombaient. Même les buffles à la peau et à la laine épaisse ne pouvaient résister à un trait d'arbalète bien placé. »

« Celle-ci, » continua-t-il en tapotant à nouveau l'arbalète lourde qui décorait son dos, « je l'ai reçue en remerciement de la part d'un noble magnimarien qui était venu observer le stock... et qui avait échappé de peu à la mort. Une histoire de léopards à fourrure de feu un peu trop affamés. Les détails ne sont pas importants mais... comme il se sentait redevable envers moi de lui avoir sauvé la vie, il avait décidé non seulement de m'offrir la meilleure arbalète possible mais aussi de m'engager comme garde du corps personnel. »

Un autre silence. « Qui sait… si ça avait fonctionné, je me serait peut-être retrouvé à Magnimar en tant que garde du corps. Mais le hasard et les mauvaises rencontre à Kaer Maga en ont voulu autrement : le lendemain, après m'être procuré l'arbalète en question, j'ai appris que le noble avait été poignardé. Comme le vendeur d'animaux exotiques estimait que je l'avais trahi en acceptant la proposition du noble, il m'a congédié. C'est comme ça que j'ai quitté Kaer Maga… et la suite… eh bien, la suite est ce qui m'a conduit à la ferme. »

Un dernier silence. L'homme avait visiblement dépensé tout son quota de paroles pour la journée. « D'ailleurs, nous devrions accélérer le pas pour arriver assez tôt. » lança-t-il en incitant sa monture à aller plus vite.

Quelques mètres derrière lui, Théobald en fit de même.
Offline Dalvyn  
#3 Envoyé le : dimanche 28 février 2016 18:32:43(UTC)
Dalvyn
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L'homme avait vu juste… en se pressant, ils étaient arrivés juste un peu avant la tombée de la nuit. Juste assez tôt pour que l'obscurité ne soit pas encore tombée sur les plaines, pour que Théobald puisse prendre la mesure du domaine où sa première mission en solo allait commencer.

C'était une vaste ferme isolée comme on en trouve des dizaines dans les plaines en contrebas de l'Élévation du Storval. Le jeune inquisiteur se rappela un théorie qu'il avait entendue quelques mois plus tôt, alors que son mentor et lui enquêtait sur une histoire de vol à la Pierre des Oracles, une sorte d'académie magique située à Magnimar. Un des chercheurs de l'établissement avait prétendu que les Plaines Cendrées qui s'étendaient en haut de l'Élévation du Storval étaient autrefois des terres verdoyantes situées en bordure d'océan et que les plaines en contrebas étaient alors recouvertes par cet océan.

Si c'était vrai, cela signifiait que le sol sur lequel Théobald chevauchait actuellement étaient autrefois le fond de l'océan et que l'endroit était enfoui sous des centaines de mètres d'eau. Était-ce seulement possible ? Et, si c'était le cas, quel cataclysme magique avait pu chasser une telle quantité d'eau et mettre à nu toutes ces terres ? D'un autre coté, le chercheur avait prétendu que c'était pour cela que ces plaines étaient si fertiles aujourd'hui.

L'inquisiteur chassa toutes ces pensées et ces hypothèses qu'il ne pourrait sans doute jamais trancher et décida de se concentrer sur le moment présent. Le domaine appartenant à son compagnon de voyage comprenait pas moins de six larges champs et deux pâturages éparpillés autour d'un grand bâtiment central composé d'une large grange adossée à une structure qui ressemblait un peu à une tour de garde à deux étages et qui devait sans doute servir d'habitation.

Les cultures avaient été récoltées et les champs semblaient extrêmement bien entretenus. Tout semblait extrêmement paisible. Le compagnon de voyage de Théobald emprunta le sentier principal qui passait au milieu des champs et progressait en direction des bâtiments. Il s'arrêta et mit pied à terre à l'entrée de la petite cour qui s'étendait devant le bâtiment et comportait un puits et quelques bancs. L'endroit devait être des plus agréables pendant les soirées d'été. Théobald imita son compagnon et attacha sa monture à un poteau.

Sans dire un mot, l'homme s'avança vers le bâtiment mais, plutôt que d'y pénétrer, il le contourna par la gauche et se dirigea vers une petite colline située derrière, entre deux pâturages encerclés par des barrières en bois. Il n'y avait aucun animal en vue cependant. Théobald rejoignit son compagnon, qui s'était arrêté au sommet de la colline, le regard posé sur deux tombes fraîchement creusées. « C'est là que je les ai enterrés. Juste avant de venir vous chercher. » dit-il simplement.

Théobald savait que l'homme parlait de son épouse et de son fils. Son mentor les avait mentionnés lorsqu'il lui avait présenté la mission, deux jours plus tôt.

« Théobald, j'ai quelques affaires urgentes à régler de mon côté… mais il y a une mission qui ne peut attendre, et que je veux te confier. Il s'agit d'une attaque sur une ferme isolée un peu plus loin au nord. L'attaque s'est produite alors que le fermier propriétaire des lieux étaient parti vendre une partie de sa récolte. Lorsqu'il est revenu, il a trouvé sa femme et son fils morts et tous les animaux disparus. » Le jeune inquisiteur avait plusieurs questions qui se bousculaient dans sa tête... mais, pour le moment, sans doute était-il préférable de laisser son compagnon de voyage à sa peine.
Offline Dalvyn  
#4 Envoyé le : jeudi 3 mars 2016 13:45:05(UTC)
Dalvyn
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Théobald s'éloigna de la butte aux deux tombes et revint vers la maison, laissant son compagnon de voyage à son deuil. L'affaire semblait plutôt simple : il serait assez aisé de traquer les pillards, surtout si ceux-ci avaient emmenés avec eux certains des animaux. Une fois retrouvés, il allait falloir les maîtriser puis rendre la justice au nom d'Iomédae, ou les conduire devant quelqu'un qui puisse le faire.

Le jeune inquisiteur poussa la porte d'entrée du bâtiment en forme de petite tour, celui qui était comme adossé à la grange. Comme il l'avait deviné, la "tour" servait de lieu d'habitation. Au rez-de-chaussée, on trouvait deux pièces séparées par un petit couloir avec, dans le fond, des escaliers permettant d'accéder à l'étage. La pièce de gauche semblait faire office à la fois de cuisine et de salle de vie alors que celle sur la droite, un peu plus petite et divisée en deux parties, servait apparemment en partie de chambre pour un adolescent et de salle d'eaux.

Préférant ne pas déranger l'endroit qu'il pensait être la chambre du fils mort de son compagnon de voyage, Théobald pénétra dans la cuisine. Il y avait là un petit feu ouvert dont les bûches calcinées étaient froides. Il s'affaira à relancer un feu de manière à pouvoir réchauffer leur repas du soir et préparer de l'eau pour le thé, se disant qu'un bon breuvage ferait sans doute du bien à son compagnon de voyage.

Après tout, en arrivant sur place, c'était une demeure totalement silencieuse et dénuée de vie qu'il avait retrouvée, là où d'habitude, il devait être accueilli plus chaudement par son épouse et son fils. Puis, en réfléchissant à la chose, Théobald se dit que sa précédente arrivée en cet endroit avait dû être encore pire : le moment où il avait trouvé la ferme pillée et sa famille assassinée.

L'inquisiteur aurait aimé pouvoir examiner les corps… ne fût-ce que pour savoir à qui il allait avoir à faire, contre quelle opposition et quelles armes il devait se préparer. Comme ils avaient déjà été enterrés, il allait devoir se résoudre à poser quelques questions au propriétaire des lieux. Mais, pour le moment, il ne le presserait pas. Ils auraient tout le temps de discuter de la chose une fois le soir tombé. Et, ainsi, avec un peu de chance, ils pourraient commencer la traque dès la prochaine aube.
Offline Dalvyn  
#5 Envoyé le : mercredi 9 mars 2016 20:08:28(UTC)
Dalvyn
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Théobald avait eu quasiment une heure à lui tout seul pour prendre ses mesures dans la cuisine de la ferme. Les réserves de celle-ci étaient amplement suffisantes pour un bon repas à la fois pour le propriétaire des lieux et lui. Une fois le feu ravivé, il mit à cuire une sorte de ragoût avec divers légumes, des pommes de terre, et des gros morceaux de viande. Il sortit une miche de pain qu'il avait emmenée avec lui et la trancha, de manière à former deux larges tranches sur lesquelles il pourrait étendre le ragoût.

Une fois le tout préparé, il arrangea le repas sur la table au centre de la cuisine. Elle était munie de trois chaises, une pour chacun des occupants de la ferme… du moins avant la tragédie qui avait frappé l'endroit. Il hésita un instant : devait-il appeler son compagnon pour qu'il vienne manger ? Sur quelle chaise s'installer ?

Heureusement, il n'eut guère de temps pour se triturer les méninges : à peine quelques secondes après que le repas soit prêt, Théobald entendit la porte d'entrée s'ouvrir. Son compagnon de voyage s'arrêta à l'entrée de la cuisine et prit quelques secondes pour inspirer profondément. « Ça sent foutrement bon tout ça ! De quoi ouvrir l'appétit ! » lança-t-il sur un air dont l'enjouement semblait légèrement forcé.

Ils prirent place à table et partagèrent le ragoût. Peut-être était-ce le moment de poser quelques questions au sujet des événements qui avaient touché la ferme.
Offline Uktar  
#6 Envoyé le : dimanche 13 mars 2016 22:10:44(UTC)
Uktar
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Le nouvel inquisiteur, car c'est comme cela qu'on pouvait maintenant l'appeler, n'en menait pas large!!!
Il se retrouvait maintenant seul à exercer ce qu'il avait apprit depuis ces dernières années!! Mais en fin de compte qu'avait il appris de concret sur quoi il pouvait se reposer maintenant?
Depuis qu'il avait fuit Korvosa à la découverte du corps de son père inerte à ses cotés, il n'avait eu de cesse de vouloir apprendre un métier, ou plutôt d'apprendre à devenir un homme pour se venger de ce qu'il venait de subir, enfin de ce qu'on venait de lui faire subir!!
Et c'est cet homme qui maintenant le laissait seul, qui lui avait appris dans un premier temps à se battre, puis voyant la finalité de ce qu'il désirait faire de cet enseignement, avait pousser le jeune Théobald à la réflexion et à l'obligation de jugement! Pour ne pas qu'il devienne un simple soldat à vengeance!!
Mais cette réflexion et ce jugement qu'il devait avoir, passait par un apprentissage des lois, d'un raisonnement et d'un esprit de déduction! Sans oublier la part d’intuition que Iomédae se permettait de laisser transparaitre!!

Théobald devant l'absence de son mentor, avant d'arriver à destination, s'était trouvé un sujet de réflexion, il fallait qu'il occupe son esprit, comme toujours, et surtout pour oublier la tête de son ami pulvérisé par son père ainsi que l'image du cadavre de ce même père posé à coté de lui à son réveil!!! Et c'est ce thé qui lui avait servit d’échappatoire!! Ce thé qui avait réussi à délier la langue de l'homme qu'il accompagnait. Comme toujours Théobald avait écouté son histoire, ne voulant pas tout mélangé, il avait gardé la sienne pour lui!! Surtout que cela lui permettait de juger les intonations, les vibrations dans sa voix et ainsi comprendre quand ce dernier serait stressé, énervé ou fuyant!!

Mais la fin du voyage avait aussi écourté un éventuel échange d'histoire du passé, car maintenant il fallait qui observe, qu'il emmagasine un maximum d'informations. Pour le moment dans un silence profond, il avait fait le tour du propriétaire, cherchant par moment d'éventuels indices que les assaillants auraient pu laisser. Certaines traces à l'extérieur qui lui permettrait de déterminer le nombre des pillards. Puis alors viendrait le moment des questions, celles pour les quelles il ne pouvait avoir de réponse par rapport à son investigation des dernières minutes. Mais pour cela il fallait qu'il mette son hôte à l'aise, il prépara donc le meilleur repas qu'il pouvait faire, puis attendrait la fin de repas pour ouvrir une bouteille et entamer la conversation!

« Cela ne remplacera jamais sa cuisine, mais j'espère que vous avez aimé??? Parlez moi un peu de la place qu'avait votre femme dans cette ferme! »
Il le laissa largement se remémorer de bon souvenir puis au bout d'un moment enchaina.« Je vais vous demander de relater la scène que vous avez trouvé en arrivant ici, je sais que cela va vous être douloureux, mais je vais avoir besoin d'une bonne description de la façon dont votre famille a été assassiné. Avez vous réussis à identifier le type de blessure, je veux dire est ce que c'était des armes naturelles, ou plutôt des épées, des coups de hache ou de marteau? Les coups ont été porté de face, sur le coté, par derrière? Ou était les corps, et dans quelle position? »

L'inquisiteur prit son temps pour poser toutes ces questions, resservant régulièrement un verre à son hôte.

Modifié par un utilisateur dimanche 13 mars 2016 22:18:48(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Dalvyn  
#7 Envoyé le : lundi 14 mars 2016 21:46:47(UTC)
Dalvyn
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Ni Théobald ni son compagnon de voyage n'avait voulu troubler le repas en abordant les choses sérieuses. C'est seulement à la fin de celui-ci, alors qu'il partageaient un remontant, rompant pour une soirée avec la tradition du thé noir, qu'ils discutèrent de l'affaire qui les avaient amenés à se rencontrer et à travailler ensemble.

Comme pour retarder le plus possible la discussion des faits les plus macabres, ils avaient de commun accord commencé par parler de la vie dans la ferme et de la manière dont l'homme s'était établi sur place. Après avoir quitté Kaer Maga, l'homme s'était aventuré plus ou moins au hasard dans les plaines environnantes, vivant de petits boulots à gauche et à droite. C'est ainsi qu'un jour, il était arrivé à la ferme. À l'époque, elle était tenue par les parents de celle qui allait devenir sa future femme. Il s'était approché et avait demandé un endroit pour passer la nuit puis, le lendemain, avait discuté des difficultés que le couple vieillissant rencontrait pour s'occuper seuls de la ferme. De fil en aiguille, ils lui avaient proposé de passer quelques mois avec eux et de leur donner un coup de main en échange du gîte, du couvert, et d'une partie des bénéfices obtenus lors de la vente de la récolte. Il avait accepté… et n'avait plus vraiment quitté la ferme depuis lors.

Il expliqua que ça n'avait pas été le coup de foudre ni l'amour dès le premier regard entre lui et la fille des propriétaires, que leurs sentiments s'étaient développés peu à peu, au fil du temps. Un peu moins d'un an après son arrivée sur place, il avait épousé la femme et avait tout naturellement repris la ferme. Sa belle-mère était décédée l'hiver suivant, et son beau-père l'avait suivi de près. Comme pour montrer que la vie continuait, moins d'un mois plus tard, leur fils était né. Ils avaient vécu une bonne dizaine d'années paisibles à la ferme. Le travail était difficile, parfois très pénible, mais ils étaient heureux.

Jusqu'au jour où l'homme avait quitté la ferme pour aller vendre une partie de sa récolte dans les marchés des alentours. Le voyage lui avait pris une petite semaine et s'était déroulé comme d'habitude, comme toutes les autres années… mais il avait trouvé la ferme bien calme, bien trop silencieuse, lors de son retour. Il n'avait rien vu de suspect au premier abord, c'est seulement lorsqu'il avait contourné le bâtiment et atteint l'arrière qu'il avait remarqué que quelque chose clochait.

Tout d'abord, les vaches n'étaient nulle par en vue, alors qu'elles étaient censées se trouver dans la prairie située à l'arrière de la ferme. Puis, tout naturellement, il s'était demandé pourquoi, comme à leur habitude, sa femme et son fils n'étaient pas venus l'accueillir. C'est alors qu'il les avait trouvés, étendus sur le sol à l'arrière de la ferme.

Sa femme était étendue sur le sol, la tête auréolée d'une marre de sang à moitié séché. S'il n'y avait eu le corps de son fils à côté, il aurait pu croire qu'elle était tombée en arrière et s'était heurtée la tête sur une pierre… mais les habits déchirés de son fils montraient qu'il y avait eu lutte. Ce n'était pas une simple chute ; elle avait été sans aucun doute repoussée en arrière, jetée sur le sol et sur le caillou qui lui avait fait éclater la tête. Le corps de son fils, quant à lui, portait quelques blessures défensives en plus d'une coupure mortelle en travers de la gorge. Les blessures provenaient d'une lame relativement courte, assez épaisse, et incurvée… un large couteau incurvé peut-être.

L'homme fixa Théobald du regard lorsqu'il raconta ces détails. « Quand je travaillais à Kaer Maga, j'ai eu l'occasion de voir de nombreuses blessures causées par des animaux. Des bestioles de par ici et des bestioles exotiques. Je sais à quoi ressemble une morsure, un coup de griffe, ou un coup de patte. Non, ce n'était pas ça ici... ceux qui ont fait ça à ma femme et à mon gamin, ceux qui ont volé mes vaches, ce sont des humains. J'en suis certain. »

Il but cul-sec son verre d'alcool et ajouta « À côté du corps de mon gamin, j'ai retrouvé une vieille épée que je gardais dans la maison. Il y avait des traces de sang sur la lame. Il a dû vouloir défendre sa mère… ou les vaches… je ne sais pas. Je ne suis même pas certain qu'il avait la force de soulever l'arme ! Et ces salopards l'ont trucidé. Il faut qu'ils paient pour ça ! C'est pour ça que j'ai fait appel à vous ! »

L'homme avait semblé tout ce qu'il y a de plus sincère à Théobald. Son mentor lui avait appris comment discerner les acteurs, ceux qui tentent de camoufler leur culpabilité sous une apparence de peine ou de tristesse ; il savait comment repérer certains signes trahissant une peine feinte et exagérée. Mais ce n'était pas le cas ici. La tristesse et la colère de l'homme étaient bien réelles. D'un côté, cela rassura Théobald : c'était sa première mission en solo et celle-ci semblait des plus simples. En volant le bétail, les voleurs avaient dû laisser des traces relativement faciles à suivre, des traces qui allaient sans doute permettre à l'inquisiteur et à son compagnon de voyage de les retrouver, de les identifier, et de faire régner la justice.
Offline Uktar  
#8 Envoyé le : mardi 15 mars 2016 16:27:55(UTC)
Uktar
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La sincérité de l'homme en face de lui était touchante, même s'il ne laissait pas trop transparaitre sa tristesse. C'était un homme robuste qui avait déjà subit de nombreuses souffrances, et il avait du apprendre à les gérer!
Il était trop tard pour prendre la chasse, ou plutôt la poursuite des agresseurs ce soir, mais par contre il pouvait se servir du temps qu'ils leur restaient avant d'aller prendre du repos, pour tenter de trouver d'autres indices que l'homme n'aurait peut être pas vu tout seul.
«  Ne vous inquiétez pas, nous allons prendre la chasse demain à la première heure, et nous les retrouverons, nous les capturerons pour faire rendre justice.
En attendant pouvons nous faire le tour de la ferme, de manière à essayer de voir si autre chose aurait disparut, si d'autres éléments pourraient tenter d'aiguiller nos recherches et surtout en apprendre plus sur le type d'agresseur que cela pourrait être!!
Avez vous trouvé un signe, une lettre?
Aviez vous un animal de compagnie, comme un chien?
Est ce que les dernières semaines avant votre départ, vous aviez eu de la visite?
Pendant vos ventes, avez vous dis à certaines personnes ou vous viviez, ou que vous aviez laissé votre femme seule avec votre fils? Avez vous eu des mots avec un acheteur?? »


L'inquisiteur avait laisser le temps à l'homme de répondre puis lui avait suggérer de faire un tour de la ferme avec une recherche minutieuse. Il lui avait dis de relever toutes les choses qui pour lui avait changé de place depuis son départ.

« Vos bêtes ont disparu, mais est ce que du matériel est aussi manquant? Aviez vous des bijoux, des pièces ou autres objets de valeur qui auraient disparu?
Vous pouvez me montrer cette épée que vous avez retrouvé prêt de votre fils? »
Offline Dalvyn  
#9 Envoyé le : vendredi 18 mars 2016 11:25:32(UTC)
Dalvyn
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Théobald et son compagnon de voyage firent le tour du bâtiment principal et visitèrent rapidement la grange. Les quelques stocks de nourriture que la famille avait conservé là pour leur propre consommation n'avaient pas été touchés. L'homme précisa « Il y en avait bien plus de réserves avant... mais j'en ai emmené une bonne partie quand je suis parti faire les marchés. Tout ce que j'ai laissé ce jour-là est encore ici ; ils n'ont rien pris des réserves. »

Une visite du reste de la maison confirma que les voleurs qui avaient emmenés les animaux n'avaient rien pris non plus à l'intérieur de la ferme. En fait, Théobald ne remarqua absolument aucune trace de passage d'intrus à l'intérieur, aucun signe que l'endroit avait été fouillé. Et son compagnon confirma qu'il avait juste pris le temps d'enterrer sa femme et son fils et qu'il n'avait pas touché à l'intérieur de la maison, la laissant en l'état.

Théobald eut aussi l'occasion d'observer l'épée dont le fils s'était servi. La lame était encore recouverte de traces de sang désormais complètement sèches. En observant la lame de plus près, il remarque également une sorte de résidu blanchâtre sur certains endroits de la lame, mais uniquement là où la lame avait apparemment blessé l'adversaire.

Théobald constata également que les traces de sang ne se trouvaient que sur une des moitiés de la lame de l'épée longue, comme si l'individu qui s'en était servi avait toujours frappé avec le même côté. Clairement, il s'agissait d'un piètre épéiste ou d'un épéiste débutant. Un guerrier plus aguerri aurait porté des coups de gauche à droite et de droite à gauche, utilisant les deux tranchants de la lame. Tout cela semblait coller avec la situation…

Quand Théobald interrogea l'homme sur les dépouilles, ce dernier précisa qu'elles n'avaient apparemment pas été fouillées non plus. « Je suppose qu'une fois les deux meurtres commis, ces salopards ont voulu partir au plus tôt. Ils ont pris les bêtes et ont fui. »

Les deux compagnons rentrèrent dans le bâtiment, comme l'air devenait légèrement froid. Il était temps de se reposer pour pouvoir poursuivre les voleurs dès l'aube du lendemain matin.
Offline Uktar  
#10 Envoyé le : vendredi 18 mars 2016 15:38:29(UTC)
Uktar
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L'inquisiteur avait aisément imaginé la pauvre scène de combats qui avait du ce dérouler.
Il ne voulut pas plus de précision pour ce soir, l'homme en face de lui avait déjà suffisamment ressorti de souffrance de sa mémoire pour ne pas plus insister.
Mais il nota tout de fois les résidus blanchâtres sur la lame! C'est d’ailleurs en cherchant au fond de sa mémoire ce que pouvait être ces traces qu'il allait s'endormir.

« Allons nous coucher, nous avons une grosse journée demain!! »
Offline Dalvyn  
#11 Envoyé le : dimanche 20 mars 2016 19:09:14(UTC)
Dalvyn
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Le lendemain matin, Théobald se réveilla un peu avant l'aube. Il en profita pour sortir respirer l'air frais et se laisser bercer par l'atmosphère silencieuse et calme qui régnait dans la petite ferme. Il mit également ce moment à profit pour vérifier ses armes et préparer les quelques prières que son mentor lui avait enseignées. Il allait devoir, pour la première fois, appréhender des coupables et choisir comment rendre justice par lui-même.

Plusieurs options s'offraient à lui : il pouvait choisir de ramener les voleurs pour qu'ils comparaissent devant un tribunal constitué de sages, d'anciens ou d'autres individus représentant ceux qui avaient été lésés, un tribunal qui serait sans doute dirigé par son mentor… à moins que ce dernier ne le charge de ce rôle. Le code d'Iomédae lui permettait également, en tant qu'inquisiteur, de rendre la justice lui-même, en son âme et conscience, si les circonstances étaient telles qu'il était impossible, pour une raison ou pour une autre, de ramener les coupables. C'était par exemple l'issue la plus fréquente lorsque les coupables en question refusaient de se rendre et prenaient les armes contre les justiciers : dans ce cas-là, bien évidemment, l'inquisiteur pouvait se défendre et, par là-même, rendre justice dans le feu de l'action.

Il entendit du bruit derrière lui ; son compagnon de voyage, le seul et dernier propriétaire de la ferme, était réveillé. Théobald rentra, le salua et partagea avec lui un petit déjeûner. Il alla ensuite s'occuper de préparer les montures. Plus vite ils partiraient et plus vite ils pourraient rendre la justice…

Moins d'une demi-heure plus tard, les deux hommes étaient en route, sur leur cheval. Aucun des deux n'était un traqueur hors pair… mais, heureusement, si les traces des voleurs étaient peut-être difficiles à suivre, celles du troupeau de bêtes qu'ils avaient emmenées avec eux ne l'étaient guère… La piste menait dans la direction du nord-est, vers l'Élévation du Storval.

Théobald avait quelques connaissances générales en géographie… Kaer-Maga se trouvait plus loin à l'ouest et, d'après ce qu'il se disait, c'était l'un des rares endroits où on pouvait trouver un passage rejoignant le niveau de la plaine au pied de l'Élévation et celui des Terres Cendrées. Ailleurs, l'Élévation était tellement escarpée que, sans matériel d'escalade ou magie, il était impossible de pratiquer l'ascension. Certains prétendaient qu'il existait d'autres moyens, plus secrets et plus dangereux, qui consistaient à se frayer un chemin à travers un dédale de cavernes sombres et pullulant de prédateurs… mais, dans tous les cas, aucune de ces options n'étaient à priori disponible à des individus accompagnés d'un troupeau d'animaux.

Tout en cheminant, Théobald rassemblait les faits dans son esprit et tentait d'en déduire quelque indice quant à la nature de ces voleurs. Ce n'était pas de vulgaires pillards : des pillards auraient mis toute la maison à sac et auraient dépouillé les deux cadavres. Ce n'était pas non plus une attaque organisée par une ville ou un village : il n'y en avait aucun dans cette région. Peut-être était-ce un groupe de bandits qui avaient choisi de passer l'hiver au pied de l'Élévation pour l'hiver et qui avaient choisi la méthode qu'ils considéraient la plus simple pour se procurer une réserve de nourriture : le vol ?

De temps en temps, l'inquisiteur mettait pied à terre pour examiner les traces et s'assurer qu'ils étaient bien sur la bonne piste. Il effleura de la main une emprunte de pied de vache puis leva les yeux et en observa une petite dizaine d'autres un peu plus loin. Il n'y avait dans son esprit aucun doute : le troupeau était bien passé par ici. « Ne bougez pas d'un pouce. Ne respirez plus. » lança son compagnon de voyage sur un ton qui ne laissait aucune place à la désobéissance.

Théobald voulut tout d'abord tourner la tête vers lui… mais cela l'aurait obligé à effectuer un mouvement. Il choisit donc de rester complètement immobile et de seulement tourner son regard aussi fort que possible. Du coin de l'œil, il reconnut la silhouette de l'impressionnante arbalète qui appartenait à son compagnon de voyage. Ce dernier la tenait, pointée dans sa direction. Un THUNK explosif retentit lorsqu'il appuya sur la gâchette, suivi d'un léger bruit de sifflement lorsque le carreau passa à quelques millimètres de l'oreille gauche de Théobald, puis d'un bruit plus sourd suivi d'une sorte de petit grelot. Lorsque l'inquisiteur se retourna, il aperçut un large serpent à sonnettes étendu dans la poussière derrière lui, la tête transpercée par un carreau d'arbalète.

Modifié par un utilisateur samedi 26 mars 2016 10:20:36(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Uktar  
#12 Envoyé le : vendredi 1 avril 2016 23:25:16(UTC)
Uktar
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Théobald avait passé une nuit à ressasser tout ce que l'homme lui avait dit, tout ce qu'il avait vu et tout ce qu'il pouvait en déduire avec en plus les commentaire imaginaire de son mentor!
Mais au matin quand ils prirent la route pour suivre les traces, rien dans son esprit c'était plus éclairé que l'obligation de commencer une traque, une chasse aux meurtriers. Normalement et même s'il prenait du temps pour de temps en temps confirmer qu'ils étaient sur la bonne piste, ils devaient aller plus vite qu'un troupeau.

Théobald n'avait pas forcément voulu engager la conversation dès le matin. Il appréciait l'homme, et comprenait dans quel état d'esprit il devait être, il préférait donc le laisser dans son deuil, et dans son espoir de retrouver les assassins de sa femme et de son fils.

Alors que l'inquisiteur faisait une halte de plus pour confirmer leur trajectoire, un incident mortel ou très handicapant se produisit. Dans un premier temps il n'avait pas compris les mots de l'homme, mais rapidement il s'était aperçu de la dextérité de ce dernier et surtout l'envi de le garder en vie!!
A la suite du carreau, Théobald émit un léger sifflement « Là, je vous dois une fière chandelle, je déteste ce type d'animal!!!  » Puis l'inquisiteur remonta en selle, plus vite qu'il n'ai jamais monté. « Je suis mieux ici!!! »
Offline Dalvyn  
#13 Envoyé le : dimanche 3 avril 2016 15:54:43(UTC)
Dalvyn
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L'homme hocha la tête en rangeant son arbalète. « Pas de problème. J'ai l'habitude des bestioles dangereuses ou exotiques. Ce territoire regorge de dangers de ce genre. » commenta-t-il à un Théobald qui semblait plus qu'heureux d'être remonté en selle et de se tenir à bonne distance des serpents et autres créatures rampant sur le sol.

Ils poursuivirent leur chemin vers le nord-est en suivant les traces encore bien visibles du passage du bétail. Le climat était de leur côté apparemment : il avait visiblement plu quelques jours plus tôt, avant les faits, et les terres boueuses avaient été marquées de manière assez nettes lors du passage des animaux. Et, depuis lors, le temps avait été plutôt sec, conservant les empruntes et les gardant bien visibles.

Le chemin semblait les mener vers l'Élévation du Storval. Le compagnon de route de l'inquisiteur indiqua « Il y a de nombreuses grottes à la base de l'Élévation... ces salopards ont peut-être trouvé refuge dans l'une d'elles. Si c'est le cas, ils seront faits comme des rats. Un destin approprié à ce qu'ils ont fait. »

Ce jour-là, ils s'arrêtèrent une bonne heure avant que le soleil ne se mette à disparaître derrière les collines de l'ouest. Le terrain environnant était plutôt plat. Ils auraient pu poursuivre leur chemin mais, ce faisant, ils risquaient alors de trop s'approcher du repaire des voleurs de bétails et de dévoiler leur présence. De commun accord, les deux hommes installèrent donc leur feu de camp en contrebas d'une petite colline qui les protégeait des regards indiscrets venant de plus loin au nord-nord-est.

Après le repas du soir, en sirotant son thé aux herbes noires, Théobald repensa aux indices récoltés jusqu'ici. Les voleurs s'étaient principalement intéressés au bétail ; il y avait fort à parier que la mort de la femme et du fils du propriétaire ne faisait pas partie de leur plan. Il y avait également cette substance blanchâtre que l'inquisiteur avait trouvé du côté du tranchant de la lame… celle-ci provenait sans doute des voleurs ; la substance avait dû se trouver à l'endroit où la lame avait blessé un des voleurs. Ces derniers — ou, du moins, certains d'entre eux — se recouvraient donc la peau avec une substance blanchâtre ? Tout cela semblait évoquer des rites barbares et primitifs… et, dans cette partie du monde, barbare et primitif signifiait généralement Shoanti.

Théobald leva instinctivement les yeux, portant son regard vers le sommet de l'Élévation du Storval et les Plaines Cendrées qui s'étendaient au-delà. Même si l'Élévation était encore à plusieurs kilomètres de là, elle était massivement visible, comme une sorte de falaise imprenable, comme un obstacle qui séparait deux mondes : celui de la civilisation et celui du barbarisme avec son lot de brutalité, de violence et de superstitions stupides.

Les voleurs de bétail étaient-ils des Shoantis ? Ils n'auraient sans doute plus longtemps à attendre pour en avoir le coeur net. S'ils s'étaient bel et bien réfugiés dans une des grottes de l'Élévation, il y avait fort à parier que Théobald et son compagnon de voyage y arrive le lendemain dans la journée.
Offline Uktar  
#14 Envoyé le : dimanche 10 avril 2016 22:01:02(UTC)
Uktar
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Le nouvel inquisiteur, citadin dans l’âme et aussi dans l'apprentissage, n'avait pas été fier de sa réaction face au serpent, enfin surtout du fait qu'il se soit presque fait surprendre!!
Ils avaient parcouru encore quelques lieues avant de se retrouver à une très faible distance des meurtriers. Enfin s'ils avaient bien trouvé refuge dans ces grottes. Pour la première fois Théobald eu le cœur qui s’emballa à l'idée de ce qu'il devait accomplir le lendemain s'il se retrouvait face aux bandits. Depuis toujours il avait en mémoire les histoires qui se racontaient sur les barbares, les shoantis et leur coutumes de primitifs!!!

Il chassa ses idées et les dernières histoires qu'on lui avait raconté, pour partager le thé et discuter de la tactique à adopter le lendemain matin!
« Donc si tout va pour le mieux demain soir, justice devrait être rendue!! Mais ne nous précipitons pas trop, il nous faut un minimum les étudier, enfin je veux dire, se rendre compte de combien ils sont, voir s'il y a un leader, et surtout je ne veux pas que vous vous exposiez à vouloir foncer pour vous rendre justice!!!!
Pour le moment nous avons l'avantage de la surprise, il faut impérativement la garder et la maitriser!!! »


Alors que la nuit était tombée, « Et si on prenait un peu de hauteur histoire de voir si nous voyons une ou plusieurs lumières venant de ces grottes? »

L'inquisiteur fini sa gorgée puis prit la direction du haute de la colline.
Offline Dalvyn  
#15 Envoyé le : mardi 12 avril 2016 18:56:41(UTC)
Dalvyn
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Une fois la nuit tombée, Théobald se dirigea vers le sommet de la colline la plus proche pour voir s'il apercevait des lumières à la base de l'Élévation Storval. I scruta l'horizon pendant une bonne dizaine de minutes, mais il finit par repérer ce qu'il recherchait : des lueurs qui apparaissaient et disparaissaient et changeaient de luminosité, comme si des individus portant des torches se déplaçaient, pénétrant et sortant de son champ de vision au fil de leurs déplacements. À certains moments, il avait l'impression de voir la lumière de torches de manière directe et, à d'autres, de n'en voir que le reflet sut les parois des cavités de l'Élévation.

C'était difficile de savoir s'il s'agissait bel et bien des individus que lui et son compagnon de voyage recherchaient mais, dans tous les cas, une chose était certaine : l'endroit était habité. Il ne restait plus qu'à s'en rapprocher pour obtenir plus d'informations sur les occupants des lieux... ce qui ne pourrait sans doute se faire qu'à la lueur du jour, le lendemain matin. Satisfait de ses observations, Théobald redescendit vers le petit campement où ils avaient dressé leurs tentes.

« Alors ? Du nouveau ? » lui demanda son compagnon de voyage.
Offline Uktar  
#16 Envoyé le : samedi 30 avril 2016 23:50:00(UTC)
Uktar
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Théobald avait passé un bon petit moment à observer et deviner la scène qu'il pouvait voir au loin. Alors qu'il comprit qu'il n'apprendrait rien de plus, il décida de redescendre et de faire part de ce qu'il avait vu à son compagnons de voyage et accessoirement son employeur du moment.

« Et bien ces grottes sont occupées, maintenant je devinais plus avec le jeu des lumières!!!
Mais c'est clair que dès demain matin, il nous faudra nous rapprocher encore plus voir établir un contact et peut être s’apercevoir en direct de leur larcin.

Par contre il faudrait que dès le levé du soleil nous soyons limite déjà prêt à partir dans leur direction, de manière à les suivre si ce n'ait pas encore leur point de chute.... »

Offline Dalvyn  
#17 Envoyé le : dimanche 1 mai 2016 10:34:10(UTC)
Dalvyn
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Le compagnon de voyage de Théobald hocha la tête lentement. « Ainsi donc, demain matin, nous en aurons le coeur net. Ce ne sera ni la première ni la dernière fois que je me lèverai avant l'aube. Nous les surprendrons au petit matin. »

Comme ils n'étaient que deux et qu'il n'avait aucune idée du nombre d'individus tapis dans les grottes, Théobald se dit que l'élément de surprise leur serait sans aucun doute un atout nécessaire. Ce soir-là, après le thé noir qui était devenu comme un rituel, ils passèrent une courte soirée sans vraiment échanger d'autres mots : tout ce qui devait être dit l'avait été et il ne restait plus qu'à patienter et à attendre jusqu'au début du jour suivant.

C'est un matin plutôt blafard qui succéda à cette courte nuit. Avant même que l'aube ne se mette à percer l'obscurité de la nuit, Théobald et son compagnon de voyage étaient éveillés. Ils se préparaient à ce qui allait suivre, vérifiant soigneusement leur équipement et leur armement. Comme l'endroit où ils avaient établi leur campement était à l'abri des regards, au milieu d'une plaine apparemment paisible, ils choisirent de laisser leurs montures sur place, afin de pouvoir s'approcher plus discrètement de la paroi de l'Élévation du Storval.

Ils patientèrent encore une poignée de minutes, le temps que les premiers rayons de l'aube leur permette de voir où ils marchaient et ils se mirent en route, progressant tout d'abord en ligne droite vers l'endroit où Théobald avait aperçu les lueurs la veille. Dans un premier temps, ils marchèrent normalement, le relief ondulé du terrain et l'obscurité ambiante suffisant à camoufler leur approche. Puis, lorsqu'ils furent plus proches de la paroi, ils se mirent à progresser de manière plus furtive.

Ils choisirent le sommet d'une petite colline comme point d'observation à partir duquel préparer leur approche finale. Maintenant que la lumière du soleil matinal éclairait l'Élévation, ils pouvaient voir que le réseau où les individus s'étaient établis comportaient plusieurs ouvertures donnant sur l'extérieur mais que seules deux d'entre elles étaient suffisamment grandes et proches du sol pour permettre un accès ou une sortie facile. Les autres ouvertures étaient soient trop petites soient situées trop en hauteur, ce qui les rendaient difficilement utilisables. À quelques dizaines de mètres des ouvertures, à un endroit où l'Élévation formait comme une sorte de renfoncement, on avait construit une barrière de fortune pour délimiter une sorte de petit paturage dans lequel dormaient encore une poignée de vaches.

« Là-bas... c'est là qu'ils ont emmené les animaux qu'ils ont volés à la ferme. Toutes mes bêtes sont marquées du symbole de ma ferme sur la patte arrière gauche. On va pouvoir en avoir le coeur net ! » murmura le compagnon de voyage de Théobald avant de progresser en direction de l'enclos. Théobald le suivit, faisant parfois quelques détours pour rester à l'abri d'éventuels regards indiscrets.


En chemin, son compagnon de voyage attira son attention sur une sorte de petit monticule de pierres érigé à quelques mètres de ce qui semblait être l'ouverture principale. Sur le monticule reposait un crâne de buffle dont les orbites vides semblaient monter la garde. « Des Shoantis… » cracha presque l'homme. « Ils construisent ces tas de pierres et y placent des crânes pour guider les âmes de leurs morts ou une connerie du genre. » ajouta-t-il en serrant la mâchoire. À côté du monticule en question, on pouvait en effet apercevoir un endroit où la terre avait été fraîchement retournée, sans doute une sorte de tombe.

Ils étaient désormais tout proches de l'enclos. D'un geste suivi d'un hochement de tête, l'homme désigna la croupe de la vache la plus proche. Théobald y aperçut le symbole qui confirmait ce qu'il avait pressenti. Il s'agissait bien là des animaux dérobés… de là à conclure que les occupants des grottes étaient les voleurs et meurtriers, il n'y avait qu'un pas.

L'endroit était silencieux. Les occupants des grottes étaient sans doute encore endormis. Théobald et son compagnon bénéficiaient donc de l'effet de surprise... il lui restait à déterminer comment il allait s'en servir.

Modifié par un utilisateur dimanche 1 mai 2016 10:38:29(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Uktar  
#18 Envoyé le : vendredi 13 mai 2016 13:02:51(UTC)
Uktar
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De ce qu'il voyait, l’inquisiteur aurait pu en conclure facilement que les voleurs étaient ici. Mais un jugement à la hâte n'était pas un bon jugement. Il pouvait y avoir de multiples détails qui faisaient qu'ils auraient pu se tromper! Il ne fallait pas confondre jugement et vengeance!!!

Alors qu'ils étaient encore sous couvert, Théobald chuchota« Bon, il semblerait que ce soit bien votre bétail, maintenant il faut encore savoir si c'est eux qui ont été volé, pillé et assassiné à votre ferme, ou si nous avons juste là un clan qui vient d'acheter ces bêtes??

Il nous faudrait trouver un endroit pour les observer et voir ce qu'ils compte faire de ce bétail, voir combien ils sont? Et pourquoi pas en apprendre un peu plus sur la raison de cette attaque??

L'inquisiteur chercha une endroit un peu plus haut ou il pourrait facilement ou moins, accéder et ce planquer, tout en pouvant observer et écouter!! »
Offline Dalvyn  
#19 Envoyé le : dimanche 15 mai 2016 15:34:31(UTC)
Dalvyn
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« Pourquoi perdre du temps ? Ce sont clairement les voleurs qui ont… qui ont… ce sont eux ! Il faut les capturer et les amener à la justice ! » répondit le compagnon de voyage de Théobald avant d'incliner la tête et de terminer par « Comme vous voulez, inquisiteur. »

C'est lui qui, le premier, eut l'idée de se positionner sur une sorte de rebord rocheux situé au-dessus de l'une des ouvertures menant aux grottes. Le rebord était suffisamment proche pour leur permettre d'observer les Shoantis et suffisamment large pour qu'ils puissent s'y cacher. Théobald et son compagnon profitèrent donc des dernières minutes avant le lever du soleil pour gagner leur position d'observation.

Ils restèrent ainsi tapis une bonne partie de la matinée. Depuis leur poste d'observation, ils purent se rendre compte que le groupe de Shoantis n'était constitué que de 4 adultes (2 hommes et 2 femmes) et de 3 enfants. D'après leurs allers et retours, ils n'avaient pas vraiment l'intention de revendre les animaux, car c'était d'eux qu'ils tiraient de quoi se nourrir (principalement du lait, agrémenté de ce que les chasseurs parvenaient à ramener). À un moment, une des femmes envoya un des enfants traire les vaches. En fin de matinée, les deux hommes se préparèrent à partir chasser pour ramener de la nourriture.

« On attend qu'ils soient partis et on capture ceux qu restent, puis on s'occupera des guerriers à leur retour ? » murmura l'homme visiblement impatient d'en découdre.
Offline Uktar  
#20 Envoyé le : mercredi 18 mai 2016 13:17:00(UTC)
Uktar
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Pendant un léger moment l'inquisiteur eu un doute. Mais il se re-concentra et ne se laissa pas influencer par l'homme.
Il attendit donc un petit moment jusqu'à ce qu'ils découvrent que le groupe se servait des animaux pour vivres et qu'il n'était composé que de 4 adultes dont deux femmes. Il eu du mal à imaginer la scène de vol qui s'était produit quelques jours auparavant!

Il avait acquiescé à la proposition d'attendre que les deux hommes partent à la chasse, puis attendit encore une fois que la voie soit libre pour aller cueillir les deux femmes, voir peut être les enfants si ces derniers se retrouvaient seul à l'extérieur alors que les femmes étaient à l’intérieur.
De toute façon, le but étant de cibler une personne isolée à chaque fois.

L'inquisiteur tenta de jouer encore une fois la surprise et surtout évita toute violence.
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