Trois jours furent nécessaires à Darmok, Doua, Berbie et Solveig pour préparer leur voyage. Si cette dernière, fraîchement débarquée à Port-Enigme, n'avait pas besoin d'un tel délai, ce n'était pas le cas de ses nouveaux compagnons à peine rentrés d'une expédition fructueuse. Ils avaient en effet besoin de temps pour revendre leur butin, acheter de nouveaux équipements pour les dangers à venir avec leur or durement gagner.
Les nouveaux accords commerciaux avec les Forges Empoisonnées permirent de faciliter grandement les affaires. Trop heureux d'avoir l'exclusivité sur ce nouveau filon de noqual, les nains en oubliaient volontairement de demander l'origine des armes et armures étrangement manufacturées que les aventuriers du Coude-du-Diable leurs revendaient. Tout du moins ils acceptèrent sans broncher les explications évasives de leurs nouveaux fournisseurs.
Entre deux transactions, ils passèrent quelques moments à profiter des services du Phoenix pour se détendre et s'amuser. Qui savait quand est-ce qu'ils en auraient de nouveau l'occasion ? Celui qui avait dit un jour "Point de repos pour les braves" n'avait probablement pas été obligé de partir affronter une menace légendaire ayant trouvé le moyen de faire tomber les étoiles du ciel...

C'est donc à l'aube du quatrième jour après le retour de l'expédition que les messagers de Zelphym, porteurs de cartes récupérées sur les cadavres de chefs drows, partirent pour Feuille Pleureuse, après avoir fait leurs adieux à Braise.
L'ifrit leur avait fourni trois chevaux et un poney en guise de cadeau de départ, nécessaire pour effectuer le trajet en un minimum de temps. Les montures n'étaient pas de premières jeunesses mais elles étaient robustes et endurantes, suffisamment pour supporter le voyage sans pour autant les regretter s'ils étaient obligés de les abandonner à l'avenir.

Les terres situées au nord de la Cité des Glyphes sont peu peuplées : seules quelques fermes luttent pour survivre en bordure de la ville et, plus loin, on ne ne trouve que quelques cabanes éparses de chasseurs. Une route de terre qui se transforme rapidement en piste pour les caravanes varisiennes serpente entre les montagnes Calphiaques et le Vélashu, fleuve sinueux qui se jette dans le Golfe de la Varisie à l'endroit même où se trouve Port-Enigme. Elle est rarement utilisée, seulement par les voyageurs qui circulent entre la Varisie et les Terres des rois de Linnorm.
Après une première journée de cheval en direction du nord et une nuit à dormir à la belle étoile, les montagnes s'estompent à l'ouest et une piste de de chasseur quitte la route dans cette direction. Alors qu'ils sont sur le point d'emprunter ce nouveau chemin qui les mènerait droit à la forêt de Miérani, les aventuriers remarquent un nuage de poussière au nord-ouest qui semblent se rapprocher de leur position.

Modifié par un utilisateur vendredi 8 juillet 2016 12:09:15(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ce nuage de poussière était-il annonciateur d'une bonne ou d'une mauvaise chose ? Sur l'île, tout ce qui était inattendu avait fini par être hostile. Serait-ce la même chose sur le continent. Dommage, Berbie avait été enchanté par ces quelques jours où il avait pu découvrir de nouveaux paysages. Il avait pu également en apprendre plus sur ces compagnons de voyage.
Le semi-homme entendit les psalmodies de Doua et il sourit. Quoi que ce nuage allait leur apporter, il y aurait au moins un élément fort positif : monsieur Finesigth était de retour !

Darmrok se secoua sur sa selle, émergeant d'une torpeur qui le prenait à chaque fois qu'il montait à cheval. C'était ainsi : chevaucher l'endormait, et il préférait de loin marcher sur ses deux jambes. « Mâââh ! » Fit-il en s'étirant, « il se passe enfin quelque chose. Je n'allais pas tarder à tomber de cheval de toute façon. Une douzaine, dis-tu ? Je ne connais très bien les autres peuples, est-ce que quelqu'un a une idée de qui ça peut être ? »

• Conn (local) : 1d20 donne [8] = 8

Solveig se redressa sur sa monture, regardant les cavaliers approcher. Niché entre ses seins, Is, son scorpion vert, sentant un changement dans l'attitude de sa maîtresse, se réveilla et apparut au creux de son cou afin de voir ce qu'il se passait.

Les hommes ne semblaient pas agressifs, sans nul doute qu'une troupe aussi disparate que celle dont faisait partie la magicienne devait les intriguer, surtout maintenant que la créature magique de l'elfe était apparue à leur côté.
Elle reconnut aisément des membres de son peuple dans ces "Seigneurs des Chevaux", ils dominaient les shoantis et les varisiens de leur haute stature mais tous avaient un air fier et déterminé.

Prudente, même si le danger ne semblait pas immédiat, Solveig incanta et un léger halo protecteur la recouvrit entièrement.
Elle regarda les hommes qui l'accompagnaient et vit avec satisfaction qu'ils avaient l'air alerte mais pas agressifs ni apeurés.

• Connaissance locale : 1d20+12 donne [15] + 12 = 27

Armure de mage : + 4 à la CA / 5 heures

Modifié par un utilisateur samedi 7 mai 2016 11:51:49(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le nuage de poussière se dissipe alors que les cavaliers de tête ralentissent et passent au petit galop. Les hommes sont tous couverts de peintures de guerre distinctives sur leur visage et leurs épaules. Ces marques sont également peintes dans les mêmes teintes sombres sur l'encolure de leurs chevaux. Ils sont douze, tous armés de lances et de haches, certains portant des arcs dans leurs dos, et sont suivis d'une caravane d'une vingtaine de chevaux supplémentaires. Ils s'arrêtent à quelques mètres, distance raisonnable pour ne pas paraître hostile ni envahissant et lèvent la main droite, comme pour montrer qu'ils ne brandissent pas d'armes, même si ces dernières sont à portée de main.

Le chef du groupe, un homme tanné aux cheveux noirs poussiéreux, fait avancer sa monture de quelques pas avant de prendre la parole, non sans avoir auparavant jeter un oeil soupçonneux sur Darmrok :

« - Etranges sont ces jours qui font tomber des étoiles du ciel et poussent les habitants emmurés à s'aventurer dans les plaines du Vélashu.
Je suis Tresse-Vent. Qu'est ce qui vous amène ici ? »

Le voyage commençait bien. Berbie allait pouvoir admirer les fameux nomades dont parlait le cousin de son père. Il commerçait occasionnellement avec eux afin d'acheter quelques chevaux, utiles pour permettre aux bateaux de remonter le fleuve.
"Salutations à vous ! Moi, c'est l’Écureuil Bonvoisin. Vous me connaissez peut-être ? Glituc Vertemure est le cousin de mon père, enfin, par alliance seulement, mais çà compte tout de même chez les Bonvoisin. Soit, c'est une pièce rapportée, mais il a une personnalité digne des Bonvoisin; donc c'est du pareil au-même. En plus il m'aime bien. C'est lui qui m'a appris à jouer au bilboquet. Avant je cassais tout à la maison, maintenant çà va beaucoup mieux. Même si maman ne veut pas que j'en fasse dans la salle à manger, car elle y entasse toute la vaisselle, y compris celle que Grande Tante Gertrude lui a offert pour son mariage, et qui est, aux dires de tout le monde, le plus joli service de table de la région ! Il vous a donc peut être parlé de moi lors de ses transactions commerciales avec votre peuple ? Quoiqu'il en soit, çà me fait plaisir de vous connaître !"

Le cavalier resta de marbre face aux explications de Darmrok et Doua, écoutant à peine la diatribe de Berbie.
Il fit aller lentement son cheval jusqu'à eux, se détournant pour éviter une collision juste au dernier moment, histoire de vérifier si l'un d'entre eux réagissait. L'homme les contourna dans un silence pesant, jetant sur eux des regards dédaigneux.

Au final, il rejoignit sa troupe. De nouveau face à eux, il ordonna :
« - La forêt se trouve encore à une journée de cheval à l'ouest.
Vous avez l'autorisation de passer sur ces terres mais ne vous y arrêtez pas hormis pour camper. Il vaut mieux pour vous que l'on se recroise pas avant plusieurs jours ! »

Sur ces mots, il poussa un cri guttural en désignant le sud et la horde se mit en route, soulevant un nuage de poussière étouffant dans un concert de hurlements et de hennissements.

« Bah ! » Fit le demi-orque comme pour balayer la remarque de Solveig, « si ça ne marche pas, on les tuera, voilà tout. D'après mon expérience, les hommes se battent au moins autant pour de mauvaises raisons que pour de bonnes. Regretter ses actes au moment du combat, se demander ce qu'on aurait du faire pour l'éviter, c'est déjà mettre un pied dans la tombe. Quand il faut se battre, on se bat, c'est tout. Nous avons été aimables avec ces hommes, mais qu'ils y aient été sensibles ou non n'a pas d'importance. S'ils nous avaient cherché querelle, nous serions tous en train d'honorer le Grand Dieu avec leur sang répandu et le nôtre, et cela n'aurait pas été une moins bonne option. »

« BROOOOOOEURP !! »

Doua se retourna vif comme l'éclair les yeux emplis de colère. Finesight se tapotait le torse avec son poing alors qu'il reprenait son souffle. Il regardait surpris son maître :

« Ben quoi? Je vous salue de la manière la plus respectable. C'est toi qui l'a dit. »

Doua le fusillait du regard : « C'est ça! Joues au con! » et il fit claquer ses doigts, Finesight disparu, laissant seulement un petit nuage de poussière.

« Bon allons-y!

Nous avons eu de la chance qu'ils nous laissent passer! Car Darmork, même si tu as raison: l'herbe de la plaine aurait certainement bu le sang de cette troupe, je préfère ne pas avoir à dos toute leur communauté. Car même si nous sommes proches de notre but. Il y a un retour... du moins j'espère... et celui-ci passera certainement par ces plaines....

puis souriant à Berbie

et qui sait pourra-t'on faire affaire avec eux dans le futur?

puis vers Darmrok
la prochaine fois, préviens-nous lorsque tu as des éructations!

puis en souriant

mais sacré vibrato!  »

il regarda alors la forêt au loin et fit trotter son cheval dans la direction,

Modifié par un utilisateur jeudi 12 mai 2016 00:42:21(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le groupe reprit donc sa route, non sans jeter de fréquents coup d'oeil derrière eux pour vérifier si les cavaliers ne changeaient pas d'avis et revenaient les charger.

Suivant l'avertissement du chef barbare, ils ne s'arrêtèrent que pour se reposer ou qu'en cas de nécessité. Si du coup le voyage manqua cruellement de confort, la menace d'une confrontation avec un clan barbare les mena plus rapidement jusqu'à la forêt de Miérani. Et c'est au début de la troisième journée de voyage qui leurs montures stoppèrent à la lisière d'une forêt dense.

La petite piste de chasseur s'enfonce sous la dense canopée, composée en grande majorité de pins, de sapins et de séquoias immenses. En dehors du sentier qui serpentent entres les arbres, les taillis et feuilles mortes forment une barrière difficilement praticable pour les non-adeptes des marches forestières.

Etonnement, un étrange silence accueille les aventuriers, contrastant violemment avec ce lieu si propice à la vie.

Jet de Survie et un jet de perception svp