Chapitre 9 Le Thorbardin 1ere partie

Chapitre 7.1. Le Thorbardin Brunissement 22, jour du partage, 11ème veille.

L'après midi touchait à sa fin, et le soleil était déjà bien bas à l'ouest. Bientôt il allait disparaître derrière les monts Kharolis. Le vent frais de l'automne fouettait avec une ardeur décuplée à cette hauteur les flancs de la montagne du Thorbardin. Et les compagnons ne mirent pas beaucoup de temps avant de se réfugier à l'intérieur. La lumière extérieure éclairait l'entrée, mettant en lumière un spectacle pour le moins morbide. Les murs et le sol étaient remplis de poussières. Des statues de nains abîmées flanquaient de part et d'autre la voie vers les profondeurs de la montagnes, silencieux gardiens de la place. Des débris de poterie, du métal rouillé et des essieux brisés encombraient les couloirs les plus larges. Vêtus d'armures corrodés et de lambeaux, des squelettes de nains et d'humains reposaient à l'endroit même où ils rendirent l'âme voilà fort longtemps, témoins silencieux du terrible conflit qui fit rage autrefois entre ces murs.

Le chemin menait à ce qui devait être un poste de garde désert. Il faisait maintenant entièrement noir, et seuls les elfes ainsi que Flint y voyait quelque chose. N'ayant pas d'autres choix pour éviter de tomber, les compagnons s'armèrent de torches ou de magie pour y voir.

Il y avait plusieurs pièces ainsi qu'une grande salle où se trouvait le mécanisme de la porte. Cette dernière étant la seule un tant soit peu intéressante même si maintenant complètement inutile...

Le groupe décida donc de continuer sa visite en avançant dans un grand hall bordé de colonnes, faisant apparaître nombre d'ombres et de formes à la lueur des torches vacillantes. Les pas résonnaient et se propageaient partout malgré la tentative de certains d'être plus discrets.

Après plusieurs longues minutes de marche, une troupe armée de nains surgit à l'intérieur du hall. Une bonne vingtaine de guerriers bien vivants se tenaient maintenant devant les compagnons. D'autres peut être restaient cachés dans les ombres... Le chef fit un pas en avant, force et assurance marqués sur son visage. Prêt à se servir du grand marteau qu'il tenait nonchalamment : « Quel est le motif de votre présence, étrangers, dans les couloirs des Hylars? » grogna-t-il. Sa barbe était noire, et son corps semblait taillé dans le roc. Il dépassait d'une tête les autres nains en présence. Son arme était un ouvrage magnifique rempli de runes, presque une œuvre d'art.

Tanis leva la main en signe de paix face au nouveau venu et expliqua la raison de leur venue.

« Nous venons en ami, solliciter votre aide, et vous faire part de grands bouleversement qui risque de vous frapper prochainement! La reine des ténèbres et ses dragons sont de retour, et ses armées ont ravagé les plaines et le Qualinesti. Nous venons vous demander d´abriter un groupe de réfugiés que nous avons libéré des griffes des forces du mal... »

Il laissa le nain assimiler ses explications avant de conclure: « Au cours de notre périple, nous avons également trouvé un objet semblant contenir l´esprit d´un de vos héros du temps passé. Il nous a prié de le reconduire dans sa terre natale pour pouvoir reposer en paix... »

Il fit signe à ses compagnons de sortir le casque pour le montrer aux nains.

Le temps était venu pour Flint de montrer l'artefact nain et de détendre la situation. Si jamais les nains étaient sceptiques il y aurait de toute manière la méthode possession. Mais autant peut-être l'éviter. Le regard de solamnique avait glissé sur l'imposant marteau que possédait celui qui devait être le chef. Pour posséder une telle arme cela devait être quelqu'un qui comptait dans la société naine des Hylars. Les compagnons étaient prompts aux décisions, et leur leste rouquin le plus rapide... mais face aux bougons de taille modeste, en leur territoire jalousement gardé depuis des siècles, un peu de "formalisme" ne serait pas de trop. Bien qu'il ne soit guère le moment de troubler leur ami nain, Lunedor s'approcha de lui, pour le mettre en pleine lumière (bleutée) qui auréolait lance magique du pic du crâne (maintenant ornée de deux longues rémiges blanches sur lien de cuir tressé au bas du col du fer, selon les us de son peuple). Tenant lance verticale à son côté et levant paume ouverte de l'autre main, elle intervint amicalement, de sa voix si bien posée qu'elle serait clairement entendue par quiconque restait en retrait dans les ombres : « Nous vous saluons, maître nain, même si notre éclaireur Tanis à la barbe de feu bien courte a omis de se présenter. Je suis Lunedor, fille d´Arrowthorn, princesse Que-shu et oracle de Mischakal, envoyée en Thorbardin avec mes compagnons en cette heure grave où se joue le destin de Krynn. Nous venons parler au conseil des Barons, et notre ami Flint Forgefeu, fils de Durgar, ici présent en barbe et en armure, vient vous porter des nouvelles du prince Grallen et de son dernier combat contre le mage noir lors de la funeste Bataille des Portes de Thorbardin. Je le laisse formuler demande d´abréger les formalités auprès de vous, ses cousins... s´il est possible d´agir pressément : nous avons quelques centaines de réfugiés à mettre au plus vite à l´abri des troupes draconiennes de Takhisis... » Le petit kender soufflait fort. Il était court sur patte et l'effort avait été d'autant plus intense. Néanmoins, alors qu'il reprenait sa respiration, il ne put s'empêcher de ricaner :

« Héhé, Flint, c´est vrai que c´sont tes cousins. »

Notant l'incroyable barbe qui ornait le visage du capitaine, il poursuivit histoire de rendre à l'aise son ami :

« T´inquiète pas, vieux, on préfère ta barbe toute broussailleuse. »

Sentant les embrouilles arriver - c'est qu'à force de pratiquer... - le kender se rétablit tant bien que mal :

« C´est pas que vous ayez une barbe toute heu... enfin... Voilà quoi. Mais, si objectivement, on devait compar... Punaise, c´est qu´c´est difficile de s´concentrer sur c´qu´on a à dire quand on vous fait les gros yeux comme ça. »

Il déglutit puis son regard insouciant alla se fixer sur la perle qui léviter autour de sa tête, oubliant les insultes qu'ils venaient de proférer. Le nain écouta attentivement les paroles de Tanis ainsi que celles de Lunedor : « Ainsi donc les rumeurs sont vraies... La guerre fait rage. » Les paroles pleines de déférence de la part de la princesse Que-shu firent clairement plaisir à son bénéficiaire : « Je me présente à mon tour : Arman Kharas, de la famille Kytil du clan Hylar. »

Arman regardait un peu plus intensément le heaume dont les pierres scintillaient avec la lueur des torches : « Bien, en effet je pense que nous devrions nous dépêcher pour voir le conseil des Thanes, ou "barons" comme vous dites. » -Il regarda rapidement dans un coin, à côté d'une colonne, se trouvait un guerrier nain et à côté de lui un nain sans arme et qui avait l'air épuisé- « Les nouvelles que vous m´annoncez sont importantes et graves. D´autant que la porte est donc ouverte... Mais soyons clair, je ne vous ai rien promis. Les sages prendront une décisions. Quand au heaume... C´est vous qui l´avez trouvé. À vous de le présenter aux Thanes... »

La situation se présentait bien jusqu'à ce que ce fichu kender ouvre la bouche ! Arman Kharas le fusilla des yeux, relevant son dos droit comme un piquet et pinçant ses lèvres avant de les ouvrir difficilement : « Un kender hein... Je ne sais pas ce que vous faites avec cette race, dont l´apparition est une erreur, dans votre groupe. En général tout le monde essaye de s´en débarrasser. Et on ne peut pas leur donner tort... » « Hey ! Heu... J´vous permet pas, gros plein d´soupe. J´espère bien les avoir aidé. »

Il sembla réfléchir, puis il se tordit un peu, plaçant ses mains paume vers le haut.

« Mais, c´est vrai, qu´en y pensant un peu plus... Oui, on peut dire, que des fois, j´ai peut-être fait... Quoique, non, je pouvais pas vraiment savoir. Mais, bon. Faut pas non plus s´voiler la face. Peut-être, qu´une fois, ou deux - mais pas plus ! - j´ai très légèrement, mais vraiment quasi rien, gaffé. »

Il reprit son souffle.

« Mais, attention, quand je dis gaffé, c´était pas non plus très dramatique. Du coup, t´a intérêt à revoir vite fait ton jugement, la tata qui prend soin de sa barbichette. ´doit utiliser une lotion, c´est sûr. A la pêche, t´en pense quoi, Lune, ho plutôt oui, tu as raison, à la nectarine. »

A la fin, il ne s'adressait plus du tout à la même personne, tournant presque le dos - bien involontairement - à la sentinelle au grade sûrement largement mérité. Pour ceux qui avait écouté l'argumentaire, on ne pouvait être que choqué par la méthode que maître Raclepieds avait employée. La logique kender... Lunedor posa main libre sur son coeur, haussant un sourcil avec un sourire amusé, tout en coupant court à toute escalade verbale, d'un ton aimable : « Arman Kharas, des Kythil, nous sommes honorés de votre diligence... merci de nous conduire au plus vite au conseil des... Thanes. Ne soyez pas désagréable envers notre ami kender Tasslehoff Raclepied, je vous prie, quel que soit son manque de diplomatie. Notre cousin du petit peuple a maintes fois mérité notre admiration, plus que notre réprobation... et garde un peu d´avance, qui devrait l´inciter à ne rien ajouter s´il souhaite la conserver... Maître Forgefeu pourra vous en parler... » En même temps qu'elle désignait ainsi Silex, elle eut un signe de ralliement de sa lance illuminée de lumière bleutée pour faire avancer tout le monde... Celui qu'on appelait le chasseur des terres lointaines était demeuré silencieux tout au long de leur progression dans cet étrange endroit qui semblait laissé à l'abandon depuis des décennies. Il se montrait méfiant et jetait des regards tout autour afin d'être certain de remarquer la moindre menace.

Quelle fut sa surprise de voir que, finalement, des nains vivaient toujours en ce lieu. Rivebise n'avait pas engagé la conversation avec les nains du Thorbadin, laissant la diplomatie aux soins de Lunedor. Avec la bourde du Kender, il valait d'ailleurs mieux ne pas en rajouter. Il lassa donc sa bien aimée s'en charger.

Lorsque le bâton se mit à luire de son éclat bleuté, Rivebise comprit qu'il s'agissait d'une invitation à suivre sa dulcinée. Réalisant qu'ils étaient toujours poursuivis par les draconiens, l'homme des steppes se montra plus pressant.

« Allez, ne traînons plus... » Lorsqu'ils avaient pénétré en le royaume nain oublié mais grâce à eux retrouvé du Thorbardin, Flint s'était livré à quelques explications architecturales à qui voulait bien s'y intéresser. Amis lecteurs, par égard pour vous je ne narrerai donc pas les mille et une différence entre les procédés architecturaux des nains des montagnes et ceux des collines, et nous passerons ainsi directement à la fin du discours de notre ami : « ... et ainsi on se perd facilement dans les forteresses naines, car les mêmes plans qui ont régulièrement fait leur preuves sont utilisés, encore et encore, mais à des endroits différents. »

Tout en se livrant à un cours un peu confus qui lui permettait de faire abstraction de la répugnance que lui inspiraient ces tas de cadavres, vestiges d'une guerre oubliée, Flint se grattait la barbe d'un air perplexe : la chute de la porte était tout à fait fâcheuse, non seulement parce qu'elle laissait le vent froid des montagnes pénétrer dans le royaume souterrain, mais également parce qu'un tel vacarme avait du attirer tout ce qui restait de créature dans ce royaume, qui aurait tout aussi bien pu être un tombeau.

Aussi fut-il presque soulagé lorsque ce fut une troupe de vrais nains en chair et en os qui se présenta à eux, et non quelque abomination née de la magie et de la non-mort. Ses compagnons ayant été plus vifs que lui, comme à son habitude il les laissa parler, attendant qu'un silence un peu plus long ainsi que les pression amicales de ses amis lui laisse l'occasion d'intervenir.

Bien malgré lui, il fit un pas en avant : « La paix soit avec vous et avec votre clan, Arman Kharas ! Les Neidars n´ont jamais été vos ennemis, et encore moins ceux des Kytils. Mes compagnons disent vrai, de sombres jours se profilent et quant à nous, nous avons une quête d´honneur à accomplir ! » Il désigna ce faisant le heaume de Grallen. « Et... ne vous fiez pas aux apparence, ce kender, ma parole... Est un garçon épatant, foi de Forgefeu ! »

Le nain se racla ensuite la gorge et désigna le marteau que portait Arman : « Hum ! Est-ce bien ce que je pense ? C´est un honneur pour nous de suivre le porteur du marteau de Kharas ! » Il mit alors un genou en terre en signe d'allégeance. « Il semblerait que vous n´ayez plus de rois, mais un conseil maintenant. Sans doute est-ce plus sage... allons donc voir les Thanes. » Il se redressa alors, prêt à suivre ses cousins dans les tunnels majestueux du Thorbardin. Quand les aventuriers prirent pied dans le royaume des nains, le prince elfe fut impressionné par l'ambiance qui exsudait du lieu. Une sombre mélancolie semblait vibrer dans l'air épais, comme s'il était chargé de toute la poussière des âges que leur arrivée avait dérangé. Les squelettes aux os blanchis des adversaires confondus, engoncés dans leurs carapaces de métal oxydées, gisaient pêle-mêle, figés dans leur dernier soupir, comme une sinistre gravure, une vanité ayant pour thème la futilité des querelles. Les murs aveugles s'élevaient jusqu'au plafond, loin au dessus de leur tête, comme dans une cathédrale dédiée au dieu des morts. Il ne manquait plus qu'un sinistre sorcier pour se dresser entre les deux statues massives et prononcer quelque sermon grinçant face à cet auditoire aux orbites vides tout en portant au pinacle quelque ciboire emplie des âmes des trépassés.

S'arrachant à ces macabres réflexions, Gilthanas pressa l'allure pour rejoindre sa sœur et les autres - car il s'était laissé distancer. Curieusement, bien que ses pas ne fassent aucun bruit - il n'effleurait qu'à peine le sol avec ses chaussures, comme à son habitude - il lui semblait entendre un écho distant, une rumeur lointaine dans les profondeurs insondables de la cité des nains. Illusion sonore, à n'en pas douter.

Au passage, il récupéra les œillères après de Tika. Elles avaient apparemment rempli leur office. Aussi, l'elfe les fit se volatiliser en claquant dans ses mains, avec un tour de passe plus digne d'un bateleur que d'un respectable mage du Qualinesti. Elles pouvaient toujours servir plus tard...

Marchant aux cotés de Laurana, qu'il sondait de temps à autre du regard pour s'assurer de son état, il écoutait avec attention Flint Forgefeu discourir de l'architecture du Thorbadin, l'interrompant respectueusement de temps à autres pour lui demander à qui appartenait tel blason apposé sur ce trumeau là-bas, ou quelle était ce caractère désuet - que sa maîtrise de la langue des nains ne lui permettait pas de comprendre - qui avait été gravé dans ce linteau de porte. Les constructions de cette race étaient très différentes de celles des elfes, adeptes des colonnes élancées à abaques, des belvédères et des hauts reliefs, mais le résultat n'en était pas moins fascinant, peut-être à cause de l'impression de sécurité qu'ils créaient. Pas étonnant que ces étranges petits bonhommes supportent la vie souterraine !

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« Ah oui ! Très intéressant, nous avons là justement le symbole des Neidars. Certes, pas bien grand et juste comme ornement, il devait s´agir d´une hostellerie ou quelque chose du genre, mais c´est bien la preuve qu´autrefois les clans nains étaient alliés et que mes frères des collines étaient les bienvenus sous terre. Ah, et là .. Non, ça c´est rien celui-là. » Le nain cracha par terre et détourna la tête comme s'il s'était abîmé les yeux. Il resta encore silencieux une bonne centaine de mètres, mais un pilier présentait plusieurs symboles et il commenta : « Ca, c´est le symbole des Daewar, un clan d´artisans doués. Mon grand-père m´a raconté qu´il paraît que ce sont eux qui ont découvert le Thorbardin, il y a bien longtemps. Et en face, le symbole des Theiwar. On n´en savait pas énorme sur eux, dans mon clan. » Il continua ainsi, négligeant un certain nombre de symboles. Apparemment, il cherchait quelque chose en particulier. Tout d'un coup, il stoppa net devant un grand médillon qui ornait l'entrée d'une structure fortifiée particulièrement bien défendue : « Hum ! Voilà ce que je cherchais. Les Hylar. Le plus puissant clan de tout le Thorbardin, qui lui ont donné nombre de rois. D´ailleurs, vous voyez là le symbole de la royauté tressé avec celui des Hylar. Si nous devons négocier notre passage, ce sera sans doute eux qu´il faudra convaincre. » Flint aurait sans doute fait un excellent guide, car il prit soin de préciser : « Les rois de Thorbardin sont normalement au-dessus des autres clans, et à ce titre occupent un siège de droit au conseil des thanes. Mais dans la pratique, c´est un honneur pour le clan dont ils sont issus, d´où l´association des symboles. Il y a d´ailleurs un autre siège avec un signification particulière au conseil : le siège vide du royaume des morts. Ainsi, nos ancêtres sont associés à toute décision importante. » Sans doute s'était-il rendu compte que ses explications commençaient à lasser son auditoire, car il passa devant deux autres armoiries sans vraiment les commenter, si ce n'est que pour l'une d'elles il haussa les épaules en grommelant : « évidemment, il vaudrait mieux ne pas avoir affaire à ceux-là. » À priori Tass' avait décidé de jouer les trouble-fêtes dans une situation déjà bien compliquée. Il en remit donc une couche avant de sentir une main solide se poser sur son épaule. C'était Elistan qui le "pressait" afin de calmer sa diatribe verbale. Le visage barbu et d'âge mûr de l'humain auprès du jeune kender appuyé par Lunedor et son tact naturel dans les rapports humanoïdes, permit un long moment de silence -alors que les mains naines serraient de plus en plus fort leurs armes- jusqu'à ce que Arman Kharas rompit cet instant de tension : « Vous serez conduit par moi et mes hommes auprès des Thanes, mais vos armes devront rester en dehors de la salle et jusque là, au moindre geste suspect, nous vous désarmons séance tenante ! » -Il pointa ensuite Flint du doigt, tandis que derrière lui les guerriers du clan Hylar devenaient nerveux- « Personne ne viendra vous empêcher de porter ce casque, même si son retour annonce le malheur sur notre peuple. Mais sans doute l´avons nous mérité... » -Il soupira et se détendit un peu avant d'enchaîner- « Ce n´est pas le vrai marteau de Kharas, mais une réplique que j´ai faite faire, car je suis celui que la prophétie annonce. Celui qui retrouvera le vrai marteau ! Et celui qui le portera sera le nouveau roi du Thorbardin... » Arman sombra un instant dans ses pensées tandis que parmi ses nains certains se mirent à rouler les yeux vers le plafond sombre, comme lassé d'entendre une même rengaine. Leur chef remarqua leur manège et les fusilla un instant du regard avant de couper court à toute discussion, du moins dans l'immédiat : « Nous devons nous mettre en route. Nous aurons encore l´occasion de parler, mais en attendant... » Il répartit ses nains tout autour des compagnons. Les serrant les uns contre les autres et lorgnant régulièrement les mains de leurs "invités" -si l'on pouvait dire- . Ils les empêchaient ainsi d'avoir l'espace nécessaire aux manœuvres de combat, le cas échéant. FORMATTER ERROR (":" and "&" not supported in Page Names)

Certains nains récupérèrent des lanternes qui étaient couvertes avec des draps, et ils retirèrent le voile révélant une douce lumière verte dont l'origine n'était nullement les flammes mais des dizaines de vers luisants. Ils éclairaient au moins deux fois mieux qu'une torche et Arman rajouta : « Vous pouvez éteindre vos torches, elles sont inutiles maintenant. » Et la petite troupe se mit en marche...

L'état de délabrement des constructions naines ne s'améliorait pas. Toutes les zones qui autrefois étaient fortifiées afin de repousser les éventuels agresseurs étaient à l'abandon. La fermeture des portes du THorbardin avait suffit à rassurer le peuple sous la montagne. Mais on pouvait encore deviner les innombrables moyens de défense. Des couloirs bordés de meurtrières, des puits sans fonds, des trous dans les plafonds par lesquels pouvaient tomber de l'eau bouillante ou des rochers... Mais surtout un énorme pont de pierre long de plusieurs centaines de mètres sans rebords et suffisamment large pour passer à dix de front. En dessous le vide et au dessus... « Ce pont fait partie des défenses du Thorbardin contre d´éventuels agresseurs. Il y a une quantité importante de meurtrières par lesquelles on peut faire couler ou chuter toutes sortes de choses. Et c´est l´unique accès du nord vers le Thorbardin à proprement parler. » -Tandis qu'Arman parlait, l'écho de sa voix se répandait dans l'immense caverne, se répercutant à l'infini contre les parois- « Le moindre chuchotement ici est amplifié, donnant l´alerte aux gardes. On l´appelle "L´Echo de l´enclume". La légende veut que l´écho d´un marteau de nain frappant sur une enclume se répercuterait éternellement sur les parois de cette caverne. » Puis il se tut, imité par chacun s'imaginant les meurtrières dans le plafond au dessus, des nains lâchant des rochers au rythme effréné d'un marteau frappant les parois de pierre.

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Les soldats Hylars retirèrent leur casques en entrant dans le temple, plus par habitude que par réelle vénération. Une fois à l'intérieur, ses nains s'organisèrent immédiatement. Un groupe installa des nattes dans une pièce à priori confortable tandis que les autres gardaient un œil suspicieux envers les compagnons. « Vous allez déposer toutes vos armes dans un coin de la pièce. Vous serez toujours à côté, mais vous y aurez plus difficilement accès. » -La méfiance était toujours de rigueur- « Reposez vous, nous restons ici quelques heures avant de reprendre notre marche. Mes nains monteront la garde. » Ses guerriers étaient nerveux, mais pas uniquement à cause de leurs invités. Ils vérifiaient régulièrement les couloirs comme si un dangers ou des ennemis allaient leur tomber dessus. Puis au bout d'un moment ils finirent par se détendre, la nourriture de leurs sacs et la bière de leur gourde aidant. L'état délabré du temple indiquait que les nains n'avait plus entretenu l'endroit, et le fait d'être dans un lieu sacré ne les empêchait pas -à priori- de s'installer confortablement sur l'autel ou les marches en plein milieu. Ce qui n'empêchait pas d'entendre régulièrement un nain proférer quelque chose se rapprochant d'un juron et dont la fin était « ... Réorx ! » FORMATTER ERROR (":" and "&" not supported in Page Names) Tanis ne pipa mot durant le trajet, essayant de mémoriser le chemin emprunté, si jamais le besoin s'en faisait sentir. Arrivé devant le temple de Reorx, il fut soulagé de voir que le chef des nains avait estimé qu'il était l'heure de faire une pause. Il ne rechigna pas à poser ses armes où lui indiqua Arman, certains que les tunnels des nains étaient des plus surveillés.Après tout la patrouille leur était rapidement tombée dessus. Avant de dérouler sa couche, le demi-elfe alla s'asseoir un moment auprès de Flint, afin de partager quelques histoires et grignoter un morceau.

« Alors mon vieil ami ? Comment te sens tu, toi le premier nain des collines à arpenter les tunnels du Thorbadin depuis des lustres ? Ces nains des montagnes sont ils conformes à l´idée que tu t´en faisais ? »

Tanis saisit un morceau de viande séchée et des fruits dans son paquetage, avant de les partager avec le vieux bougon. Parler du retour aux sources de Flint le plongea dans des réflexions maussades...

« Pendant les années où nous sommes partis chacun de notre coté, je pensais toujours qu´on pourrait rentrer chez nous après. Je pensais à Solace bien sûr, mais aussi un peu au Qualinesti... Maintenant les deux sont aux mains de Verminaard et sa clique... » Alors que les compagnons évoluaient toujours dans les ruines du Thorbadin, Rivebise jetait des regards de tous bords tous côtés, manifestement surpris de voir les nains, des mortels, puissent réaliser de telles constructions. Gardant toujours un œil bienveillant sur Lunedor, le guerrier comprit qu'ils seraient en sécurité dans ces lieux, si bien gardés.

Lors de leur arrivée dans le temple de Réorx, Rivebise n'avait pas apprécié de se faire désarmer de la sorte. En effet, le guerrier acceptait mal qu'on le rende ainsi vulnérable alors que Verminaard et ses troupes étaient à leurs trousses. L'homme des plaines comprit toutefois que ces nains seraient en mesure, si problème il y avait, d'assurer leur sécurité, du moins jusqu'à ce qu'il ait le temps de récupérer son épée et son arc.

Faisant preuve d'un grand sang-froid, le géant des steppes finit par laisser ses armes dans l'endroit désigné, puis s'assura que Lunedor jouisse d'un confort optimal, compte tenu des circonstances.

« Tout va bien, mon amour? » demanda l'homme alors qu'il passa sa grosse main rude sur le visage de celle qui motivait ses moindres faits et gestes.

FORMATTER ERROR (":" and "&" not supported in Page Names) Sturm accepta de poser les armes. Les règles de l'hospitalité étaient très importantes pour les solamniques et la Règle et la Mesure était très claire à ce sujet. Un hôte,... ses conditions. D'autant qu'en l’occurrence, Arman était le descendant du nain le plus respecté par les membres de son ordre. Même pour un nain, la lame de Sturm était du bel ouvrage à n'en pas douter.

Les propos d'Arman le troublèrent cependant. Apprendre que le marteau n'était qu'une copie fut décevant.... Le marteau de Kharas serait un atout considérable dans leur entreprise contre les séides draconiques de Thakisis... les lancedragons... Le marteau de Kharas n'était autre que celui qui forgeait ces armes dont la réputation n'était plus à faire. Leur renommée avait été portée pendant plusieurs générations d'hommes.

Il alla trouver le chef de la petite compagnie. « Maître Kharas, veuillez excuser ma curiosité mais comment le marteau a-t-il disparu de la circulation ? Bien du temps s´est écoulé depuis que les portes du Thorbadin furent scellées. Vous parliez d´une prophétie, j´avoue qu´elle m´intrigue car de ce que j´ai compris celui qui retrouverait le marteau deviendrait le Roi du Thorbadin. De mes souvenirs il me semblait que le plus souvent c´était un membre du conseil des Thanes qui était désigné... en même temps le dernier Roi à ma connaissance fut le Roi Duncan et ça remonte à l´époque de la Guerre de la Porte. » Entendant la question de Sturm, Tanis échangea un regard avec Flint avant de faire silence. La réponse du nain serait un premier indice sur la situation au Thorbadin, et toute information pourrait être utile lorsque le moment de négocier avec les Thanes viendrait. Les armes des compagnons étaient toutes d'excellente qualité, mais comportaient en plus des armes de légende dont les lignes reflétaient la singularité. Quelques nains remarquèrent ce fait -probablement sans reconnaître précisément l'arme en elle-même- et leur méfiance n'en fut que renforcée.

Arman Kharas écouta la question du chevalier avec respect, ses yeux fixant droit l'humain dont il avait déjà pu observer l'armure avec tout ce qu'elle représentait : « Vous êtes chevalier Solamnique n´est ce pas? Vous avez vos légendes et nous les nôtres... Parfois communes comme celle de Kharas et son marteau. » Maintenant que les deux se toisaient, Sturm put remarquer avec la proximité la taille d'Arman. Il était presque aussi grand que lui alors que les nains faisaient généralement une bonne tête de moins que les humains. Et son gabarit était aussi large que celui de Caramon, surnommé le géant à Solace par ses pairs. « Je ne suis pas de la famille de Kharas, je me suis donné ce nom : Kharas le petit, car je suis celui qui retrouvera le marteau ! » Derrière le nain, Sturm n'eut aucune difficulté à remarquer que ses hommes roulaient des yeux et s'éloignaient blasés tandis que d'autres chuchotaient sans doute une moquerie à l'attention d'Arman. « Kharas était si révolté de voir des nains s´entretuer lors de la guerre de la Porte qu´il quitta le champ de bataille en portant les cadavres des fils du roi Duncan dans ses bras. Excepté Grallen qui continua le combat en défiant Fistandantilus jusque dans sa tanière. Puis Kharas disparut plusieurs années avant de refaire surface -si j´ose dire pour un nain- lorsque la mort du roi Duncan -ou Derkin- fut proche. Chacun des Thanes proposa des richesses à Kharas pour s´assurer de son soutien afin de devenir le nouveau roi, tandis que Duncan sur son lit de mort regrettait ses actions passées. Alors Kharas annonça : "Trop tard, notre seigneur a trouvé que nous devions vivre ensemble dans ce monde ou périr seul. Cela fera beaucoup d’années pour que nous apprenions cette dure leçon. Je vais partir et j’emmène le marteau avec moi. Le monde a abandonné l’honneur. Le marteau sera caché pour des générations à venir. Seulement quand un nain honorable viendra pour unir les nations, le marteau reviendra. Il sera le symbole de la droiture". » Arman Kharas resta quelques instants silencieux, le regard dans le vide s'imaginant sans doute être ce nain honorable... Lunedor était restée préoccupée de la longueur du chemin à parcourir, s'ils arrivaient à mener ici les réfugiés... avec un pincement au coeur, en évoquant les enfants, les blessés, et tous ceux qui attendaient un refuge, usant leurs maigres forces en ce "passage" portant tous leurs espoirs de survie... Malgré la qualité des constructions, leur abandon était de mauvais augure... la princesse hantée de sa double-vue, rameutant les éparses étincelles de vie subsistant en ces lieux oubliés, s'employa à rassurer tous les petits lakohe, les préparant à ce qui allait se passer et leur offrant la chaleur de son coeur et de la bonté de ses amis... cernés de mécréants nains bougons. Les torches des compagnons pouvaient s'éteindre, mais pas la lumière bleutée de Mischakal, que son Oracle pouvait réactiver sur la lance magique de son promis, aussi bien que pour chaque compagnon qui le désirait (Tika étant première volontaire à retrouver lueur azurée sur son bracelet...). Quand ils arrivèrent en ce... temple (?) abandonné, reviviscence du chemin qui restait à parcourir pour rapprocher races de Krynn de leurs dieux, qu'ils avaient abandonnés, laissa chape de plomb sur les épaules de la première Illuminée. Néanmoins, elle allait se porter auprès du nain épuisé, qu'Arman avait eut la prévenance d'inciter à se reposer... quand Rivebise porta caresse de sa grande main à sa joue, à elle, avec préoccupation étalée en public de l'intime tendresse qu'il lui offrait. Son visage préoccupé s'éclaira aussitôt d'un grand sourire, tandis qu'elle se retenait de rire devant la manifestation si spontanée, si délicieuse... et si incongrue, de son grand timide, habituellement si réservé... et devant des étrangers (les nains...), en plus ? Elle y posa, doucement, ses fins doigts délicats en réponse sincère à la caresse de son aimé, levant yeux d'azur vers lui au dessus d'un magnifique sourire, et un discret baiser du bout des lèvres sur les doigts musclés, pour le rassurer, d'abord... avant de porter un index sur sa bouche, intimant au silence, avec un rapide clin d'oeil. Puis elle lui tourna le dos... se rapprochant de lui, guidant les mains puissantes pour se réfugier en l'étreinte protectrice des bras de son fiancé, tout en reportant leurs attentions vers les échanges qui avaient lieu entre Arman et leur ami Sturm... en attendant les autres... L'heure était propice aux rapprochements... Flint avait piqué un fard lorsque Tanis lui avait demandé ce qu'il ressentait. C'était genre de question qui habituellement mettait tout un chacun plutôt à l'aise, mais qui chez le nain provoquait l plus grande perplexité sur la réponse à y apporter. Certes, pour un nain des collines, il avait suffisamment voyagé pour connaître les coutumes des autres peuples, et de surcroît il savait que Tanis ne pensait pas à mal.

Il se lustra bondamment la barbe avant de répondre. « Hum ! C´est un peu comme si je retournait chez moi, mais que ce n´était pas vraiment chez moi non plus... » Il écouta encore un peu ce qui se disait, puis ajouta : « Evidemment, avec Verminaard qui nous a pris notre vraie maison, ça pourrait se rediscuter, encore que... » Il laissa un nouveau silence planer avant de conclure « Ca serait pas plus mal que le marteau de Kharas ne réapparaisse, en espérance que ce soit entre de bonnes mains. » Dis comme ça, et surtout compte-tenu de la vanité un peu trop satisfaite dont Aman faisait étalage, cette phrase pouvait être plus dans plus d'un sens. Tanis acquiesca aux dires de Flint, avant de sourire en voyant Lunedor et Rivebise s'enlacer de manière si naturelle qu'ils semblaient ne faire qu'un. Si seulement ses histoires pouvaient être aussi simples... Ayant fini de mastiquer son morceau de viande séchée, il tapota l'épaule de Flint, plongé dans de profondes réfléxions, et le laissa en compagnie d'Elistan et Sturm qui avaient également écouté l'histoire d'Arman avec attention. Caramon, Raistlin et Tika, étrangement silencieux depuis leur entrée au Thorbadin s'étaient installés dans un coin, formant presque un groupe à part. Tass avait disparu en arrivant dans le temple, sans doute fouillait il une pièce secondaire, à moins qu'il ne soit en train de faire subir son babillage à un des gardes. Il sourit à cette idée, et alla s'asseoir près de l'endroit où Laurana et Gilthanas étaient assis. Son regard se posa sur le frère et la soeur qui discutaient à voix basse, et il essaya de participer:

« Tout va bien ? »

Il ignora le regard noir de Laurana et poursuivit, malgré la présence de Gilthanas. Il était temps d'avoir la discution qu'il avait repoussé depuis des jours. Il rougit un peu, mais personne ne pouvait le remarquer grâce à l'épaisse barbe rousse qui ornait ses joues et son menton :

En elfe « Je sais que nos rapports ne sont pas au beau fixe, et que c'est en grande partie ma faute. Je suis désolé de t'avoir fait souffrir Laurana, mais je ne l'ai pas fait exprès. J'ai été surpris de revoir Kitiara à Pax Tharkhas. Je ne m'y attendait pas, et je n'ai pas su comment réagir. Tu voulais que je choisisse, que je TE choisisse, sans me laisser le temps de savoir ce que je ressentais. C'est comme si maintenant on amenait Porthos dans cette pièce, et qu'on te demande de choisir quel frère tu gardes avec toi, et lequel tu ne reverras plus jamais... Je ne penses pas mériter ta haine pour avoir aimé une humaine. Je ne penses pas non plus que les sentiments que j'ai éprouvé pour toi lors de notre enfance disparaîtront un jour. Alors ne veux tu pas qu'on puisse en parler ? Discuter librement, être amis, et reprendre notre relation comme on aurait du le faire lorsqu'on s'est retrouvé à Solace ? Je sais que tu m'en veux, mais tu ne parles plus à personne, hormis Gil. Je me fais du soucis pour toi. Je sais que votre position en tant qu'elfe au sein des réfugiés n'était pas simple, et que notre groupe est composé majoritairement d'humain, mais il ne faut pas croire que vous êtes seuls. Tout le monde ici tient beaucoup à vous. »

Il regarda les deux elfes avant de se relever et de retourner à sa paillasse:

« Pensez y... Vous êtes mes deux plus vieux amis, je ne veux pas vous perdre une nouvelle fois. » Ragaillardie par la chaleureuse proximité de son aimé, Lunedor laissa temps s'écouler, plaisantant muettement avec les petites étincelles de vie, qui brillaient en ces lieux enfouis, ravies de venir s'agiter autour de la mystique à double vue, de son fiancé vulnérable et ses compagnons admirables, tout en tentant en ces instants leur chance auprès des nains si sérieux... L'oracle de la Guérisseuse entraîna doucement son promis à sa suite... vers le nain épuisé d'abord, sur l'épaule duquel elle posa une main compatissante (et quelque lueur bleutée, lui effaçant toute fatigue*) tandis qu'Arman Kharas rendait publique l'histoire du vrai Marteau. Humble sourire aux lèvres, elle adressa clin d'oeil au nain ragaillardi, avant de se diriger vers l'ancien autel du temple, qu'elle entreprit prioritairement de dégager des gravats, avec l'aide de ses petits esprits excités, aptes à jeter cailloux et débris... même au delà de sa portée, avec une surnaturelle énergie... et efficacité. Tandis qu'elle nettoyait ensuite le roc sculpté à forme d'enclume, elle se permit de demander à Arman : « - Aheum... sommes nous bien en un temple ? Ce lieu semble totalement abandonné... les vôtres auraient-ils perdu leur dévotion envers Reorx ? Comment pourriez-vous retrouver le Marteau si vous avez perdu perdu Foi envers les Dieux ? »

  • Toucher de restauration
    Caramon avait été quelque peu contrit par la fuite Verminard et de son dragon. Bien que conscient des risques encourus par un tel combat, il aurait aimé en découdre et lui faire mordre la poussière. En fait, ce qu'il le contrariait le plus c'était la raison de ce repli. Quel plan animait le prêtre de Tarkisis ? Cela ne lui disait rien de bon ...
Ensuite, il avait suivit le mouvement emprunt d'une mélancolie profonde, ne prononçant que peu de mots, juste de quoi rester courtois et aimable avec ses amis et ses proches. Il faut dire que beaucoup de choses avaient ébranlé ses certitudes, certes un peu simplistes : le départ de Flamboyeur car il se défiait de lui, Tika qui soufflait le froid puis le chaud, et maintenant son jumeau avait fait part de son intention de quitter le groupe. Surtout que Raistlin comptait aller sauver leur demi-sœur sans faire appel à lui. Aussi, il rongeait son frein, gardant sa colère pour lui. Sa patience fut payante, car le temps efface les rancœurs et son ire s'apaisa au fur et à mesure de leur marche.

Tika occupait néanmoins la plus part de ses pensées mais après tout quoi de plus normal. Cette beauté rousse avait ravi son cœur pour son plus grand bonheur. Pourtant son attitude le troublait surtout que ces derniers temps, elle semblait inquiète et préoccupée par des réflexions qui lui échappaient. Conscient d'être trop pressant, il préféra garder ses distances, quoique par trop tout de même ... C'est à peine, s'il parvint à se contenir quand il vit Gilthanas jouer le joli cœur pour finir par lui proposer des œillères, - pour réduire sa sensation de vertige ! - Pour qui se prenait-il, cet elfe de mes deux ? On n´est pas des animaux ! Ce type aux oreilles pointues est vraiment d´une prétention odieuse ... Pour éviter qu'il ne recommence, il resta aux côtés de la belle pendant toute la traversée du pont surplombant l'abîme insondable et se montra aussi prévenant que possible, détournant ainsi son attention du mieux qu'il pouvait.

Une fois arrivé au temple, il s'installa avec les autres. Mais quand le nain leur demanda de déposer les armes, il ne put s'empêcher de dire tout haut, le fond de sa pensée : « Et vous ? Vous les rangez où, les vôtres ? Voilà, une belle preuve de confiance ! D´un autre côté, pas étonnant que le marteau de Kharas n´ait pas encore refait surface. Avec une telle attitude, la prophétie n´est pas prête de se réaliser ! » Imitant, le ton d'Armand, il répéta ses propos, mot pour mot « Seulement quand un nain honorable viendra pour unir les nations, le marteau reviendra » Puis il ajouta « Moi, je dis : pas d´honneur sans confiance. De plus, quand il est fait mention "d´union des nations", ce n´est pas forcément des nations naines peut être s´agit-il de quelque chose de plus vaste ... Si c´est le cas, vous avez encore du boulot ... » Le sourire narquois aux lèvres et satisfait de sa remarque, le guerrier déposa tout de même ses armes.

Mais pour l'instant, il avait l'humeur religieuse et avait bien l'intention de le montrer. Aussi, il proposa ses services à l'oracle pour l'aider à remettre en état le lieu de culte de Reorxx. Elle a raison, les dieux sont de retour, il faut en prendre soin ! « Lunedor, en quoi puis-je t´aider ? »

J´anticipe... Caramon rechignait à déposer ses armes. Ce qui pour un guerrier était tout à fait compréhensible. Arman toisa l'humain presque aussi large que lui, mais à peine plus grand : « Vous êtes des étrangers ici, et vos armes sont -presque- à portée de main. Alors que j´aurais dû vous les retirer dès notre rencontre. Je devrais peut être le faire hum? » La question n'en était pas une, mais bien une menace qu'il était prêt à mettre à exécution. Les yeux d'Arman se plissaient en écoutant la suite des paroles de Caramon mais il ne releva pas les piques. Cependant le frère Majere comprit, à la lueur verte des lanternes naines, que les joues recouvertes en partie par des poils de barbe s'étaient teintées de pourpre. Sans doute que des années de quolibet de ses pairs avaient appris à Arman toute la valeur du silence face aux railleries de ses pairs...

Lunedor s'était rapprochée du nain en piteux état qui la regardait avec suspicion. Mais ses yeux bleus eurent tôt fait de transmettre pleine confiance au personnage qui gardait néanmoins une mine renfrognée. On était nain ou on ne l'était pas ! Et pour ces derniers c'était presque un leitmotiv.

Arman avait regardé également la scène avec quelque appréhension, mais dès que son protégé eut reprit des couleurs, son expression fut beaucoup plus avenante : « Je vous remercie, mais qu´est ce donc? La magie curative des dieux ou quelque sorcellerie? » Un sourcil interrogateur restait en suspens. Le doute toujours présent comme s'il souhaitait mais n'arrivait pas à y croire. « Nos prêtres ont tous disparu au moment du cataclysme. Et nous avons pourtant cherché après eux de longues années. Quand il fut clair qu´aucun d´eux ne restait, nous avons continué à nous en remettre à Réorx mais sans avoir de réponse de sa part. Les temples sont pour la plupart entretenus, mais ici nous sommes dans une zone abandonnée. Le temple n´est pas dans un état pire que le reste par ici. » -Il bomba le torse- « Et je n´ai pas perdu foi en Réorx, même s´il semble que Réorx ait perdu confiance en nous ! Et ma plus chère prière de chaque jour est d´avoir la patience avant ce jour ou, enfin, je trouverai le marteau. Et je crois que votre arrivée ici est un signe que ce temps est proche. » En entendant le chef de leurs hôtes de circonstances hausser le ton, Rivebise n'avait pas pu s'empêcher de tendre l'oreille, conscient que leur présence était, pour l'heure, tout juste tolérée dans le Thorbardin. Le grand Que Shu regardait sa compagne d'un œil bienveillant, mais s'attardait de plus en plus au raisonnement de Caramon.

En effet, il faut dire que l'homme soulevait un point et Rivebise, s'étant résolu à renoncer à ses armes, entendait certainement à ce que ces nains prétentieux en fassent tout autant. Cette histoire de prophétie, le guerrier ne s'en souciait guerre, mais il comprenait qu'avec une telle attitude, ces nains se condamnaient à la perpétuelle attente du retour de leur marteau.

Si ce n'avait été que de la discussion, Rivebise aurait certainement tout ignoré, mais avec le ton d'Arman qui se faisait de plus en plus houleux et l'intromission de Lunedor, le guerrier se leva d'un bond. Certes, le chef des nains ne se faisait pas si menaçant, mais l'homme préférait être proche de Lunedor, conscient qu'ils n'étaient pas complètement à l’abri d'une confrontation de plus sur le long chemin de leur fuite de Verminard.

C'est donc en bombant le torse et en fronçant les sourcils que le Que Shu s'approcha de ce semblant d'altercation. Il avait le visage tiré et le menton relevé en signe d'une apparente agressivité. Toutefois, lorsque Lunedor se mit à discuter et qu'elle atténua la tension, Rivebise comprit qu'il valait mieux éviter de se diviser d'avantage. Ainsi, l'homme ne dit rien, mais il fit quelques pas vers l'arrière, signe d'un bon vouloir. Lunedor apprécia l'aide des deux colosses (le sien et... celui de Tikka) pour débarrasser les abords de l'autel de leurs gravats. Et écouta avec bienveillance la réponse de Kharas "le petit", solide représentant du peuple nain... plus grand qu'elle, et au moins trois fois plus large. Obnubilé par quête personnelle, il en oubliait l'essentiel. Avec humble sourire, elle commença à lever le premier obstacle qui occultait le reste : « - Bien sûr que c´est pouvoir curateur divin. Ne me suis-je pas présentée à vous comme oracle de Mischakal ? La disparition de vos prêtres suffit-elle à vous faire oublier la Déesse de la Guérison... et à vous faire douter de la présence des Dieux ? En cette ère de désespérance, mon ami Elistan, ici, avec nous, premier prêtre de Paladine est la preuve vivante que les Dieux ne nous ont pas abandonnés... même si certains d´entre nous les ont oubliés, et plus nombreux encore se sont mis à douter. » Comme toujours, la voix parfaitement posée de l'oracle était clairement audible dans tout le temple, parlant d'évidences avec une sincérité atteignant les coeurs... et soutenue par la ronde chaleureuse des petits esprits lumineux... invisibles, s'enhardissant auprès des bougons barbus, comme souffles chauds aptes à rosir les joues et friser les barbes. La charismatique porte-parole de sagesse invita de la main le colossal Hylar à se tourner vers l'autel remis en état : enclume monobloc, n'attendant que marteau... et croyant forgeron pour remplir son office : « - Il n´est pas suffisant d´avoir la Foi, maître Arman. Il faut la montrer, il faut la défendre, il faut la garder... il faut la vivre. Soyez en fier et soyez en digne. Si actes révoltants du passé ont fait détourner le regard des Dieux, comme celui des Héros, de votre peuple, prenez leçon du passé, et demandez-en le pardon, pour vos aînés. Avant votre lit de mort, contrairement à Derkin. Si le monde et les vôtres ont abandonné l´honneur, voyez ce qu´ils en ont tiré... et tout ce qu´ils ont perdu. Comprenez que les nains, comme les autres peuples de Krynn vivront ENSEMBLE ou périront, seuls. Bien que nombre de nouvelles que nous portons soient funestes, je viens à vous, et aux vôtres, apporter message de la Dame de Miséricorde, et occasion de gagner le pardon des autres peuples; à qui les vôtres firent autrefois défaut. Croyez, Kharas. "Seulement quand un nain honorable viendra pour unir les nations, le marteau reviendra. Il sera le symbole de la droiture." Comme Reorx l´a voulu, il ne s´agit pas d´un symbole guerrier. Car nul n´est grand "par" la guerre. C´est symbole de divin Artisan, le Forgeur de Krynn, apte à créer et à construire merveilles... Dompteur du Chaos n´aurait pas créé une "simple" arme... Quel en est le pouvoir ? » ... et quel rapport avec les solamniques ?!... Arman écouta attentivement Lunedor lui parler. Il respectait son temps de parole en gardant le silence, faisant fi des regards agressifs de Rivebise. Le farouche défenseur de sa belle savait très bien que le nain l'avait remarqué et qu'il prenait sur lui pour ne pas le regarder. Il avait agi pareillement avec Caramon quelques minutes plus tôt...

Quand Elistan fut nommé par la princesse Que-shu, ce dernier se rapprocha pour marquer de la tête son accord aux paroles de Lunedor, et il embraya : « C´est seulement uni sous la direction des dieux que nous pourrons repousser le mal. J´aimerais vous aider à découvrir Réorx, mais je n´ai lu que peu d´informations à son sujet. Je sais qu´il fait partie des dieux de la neutralité qui apportent un équilibre dans le monde. » Il s'effaça ensuite pour Laisser Lunedor continuer. Arman posa sa main sur l'autel, en proie à des réflexions, et n'ayant pas de réponse aux nombreuses questions il se contenta de faire remarquer : « Je montrerai la voie aux miens afin que nous retrouvions notre honneur d´antan et que nous rachetions nos fautes. Pour le reste... ce sera au conseil des barons d´écouter et d´aviser. » Et il se détourna de l'autel pour aller se coucher comme tout le monde mis à part les sentinelles...

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La muraille dont Arman parlait mesurait plusieurs mètres de haut -personne n'en voyait pour le moment les créneaux- et elle ne semblait pas atteinte par le temps. Ce que les compagnons voyaient était en fait un coin de muraille précédé par un trou béant creusé à même la roche, empêchant tout engin de siège d'approcher et d'affaiblir cette partie là. Les bâtiments autour étaient abandonnés, les portes défoncées à certains endroits, de la poussière et des gravats un peu partout. Le silence de mort étaient limite gênant, seuls les cliquetis des armures et les bruits de pas osaient briser le calme surnaturel qui baignait l'endroit. Tanis et Flint échangèrent un regard quand un mouvement dans l'ombre attira leurs attentions. Ils l'avaient tous les deux remarqué et s'apprêtaient à prévenir Arman quand, à l'avant de leur colonne, deux nains tombèrent, criblés de carreaux ! Des nains surgirent de derrière des gravats de part et d'autre de la voie ainsi que devant eux. Arman s'écria : En nain « Des Daergars ! Aux armes mes frères ! » Devant Arman sauta un nain aux poils noirs, la peau extrêmement pâle et des pupilles rouges perçant l'obscurité.

FORMATTER ERROR (":" and "&" not supported in Page Names) « On nous attaque ! ! ! »

Tanis se positionna derrière le premier guerrier nain, et décocha aussitôt deux flèches sur le guerrier ennemi le plus imposant à sa gauche.

Pas de placement en 15:21. Feu nourri visé à bout portant sur le Daergar 1. =touché (1d20+12) => 19 + 12 = 31 =dégâts (2d8+20) => 2 + 8 + 20 = 30 Le nain Hylar eut un mouvement réflexe de tête pour s'éloigner des deux flèches qui venaient juste de siffler à ses oreilles. Craignant pour sa vie suite à la chute de deux de ses compagnons percés de carreaux. Mais ce fut un de leurs ennemis qui se prit les deux traits dans l'épaule -30pv, poussant un grognement qui résonna dans le gouffre à côté de lui. La rapidité d'action du demi elfe avait visiblement surpris le guerrier d'Arman. Mais le combat s'annonçait mortel, et il n'était pas l'heure de faire des compliments, et qui plus est de la part d'un nain...

FORMATTER ERROR (":" and "&" not supported in Page Names) Le nain avait pour lui l'instinct d'être en milieu familier quoiqu'hostile, là où les autres se contentaient de déambuler en un lieu inconnu : aussi ne fut-il qu'à moitié pris au dépourvu par l'embuscade. Il se porta naturellement à la hauteur du groupe où le sorcier leur barrait le passage afin de créer un rempart de sa hache.

Il hurla à l'adresse d'Arman : « Pour où faut-il se replier ? Inutile de rester à découvert ! »

FORMATTER ERROR (":" and "&" not supported in Page Names) Les petits lakohe les entouraient et s'agitaient sans nervosité : tant que silence régnait, que nul assassin récent ne rodait... ceux-ci n'avaient rien à craindre. Du coup, Lunedor ne put voir venir... l'embuscade. Car c'en était une ! Les yeux d'azur estimèrent à toute vitesse les troupes ennemies (de nains ?!) devant eux, des deux côtés de la fourche... et dans le renfoncement sur leur droite... notable agitation dans les bâtiments ou leurs gravats. Tanis avait immédiatement (et fort efficacement) réagi, et Flint interpellait ses cousins, avec une certaine acuité. Certes, reculer était une bonne idée, pour laisser deux groupes devant eux n'en faire qu'un, déjà... Et l'heure n'était pas à la diplomatie... elle fila aussitôt en retrait, utilisant colonnade pour se masquer à la vue de partie adverse, tout en haranguant ses compagnons : « - Ceci est une embuscade : Repli en ordre, compagnons ! Et que cela ne vous empêche pas de faire front. Danger viendra aussi de côté : Boucliers prêts à parer ! »

FORMATTER ERROR (":" and "&" not supported in Page Names) Flint s'était déplacé directement vers le front et devant Arman. Le nain gonfla le torse et souleva son marteau tout en répondant au Neidar : « C´est dans cette direction, longer la muraille vers la droite jusqu´aux portes ! » Flint avait prit sans le savoir la bonne direction -si ce n'est que quelques derros lui barraient la route- vers la porte menant au royaume des Hylars.

Lunedor encouragea ses alliés et les nains serraient leurs haches prêts à en découdre. Ils n'avaient pas toujours été des plus respectueux envers leur chef quand il parlait du marteau de Kharas, mais ils semblaient vaillants et prêts à mourir si nécessaire. Les encouragements de l'oracle de Mischakal étaient un plus qu'ils comptaient bien mettre à profit.

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