Image
Avec l'importance accordée au statut et à la position sociale dans la société, l'étiquette est le lubrifiant qui permet à la machine de tourner correctement. Les interactions sociales se répartissent en gros selon trois schémas distincts : se comporter avec un supérieur, se comporter avec un égal et se comporter avec un inférieur. Si un samurai de bas rang s'adresse à un égal, il le fera selon le schéma correspondant sauf s'il cherche une quelconque faveur auquel cas il s'adressera à lui comme à un supérieur. Si il se comporte comme avec un inférieur, cela sera soit insultant soit humoristique selon le contexte et le ton donné. Enfin, si ce même samurai s'adresse à son seigneur comme à un égal, ce sera un exemple choquant de lèse-majesté (le serviteur se déclare être l'égal du maître) et lui vaudra d'être sévèrement réprimandé voire même exécuté.

Salut

kowtow

kowtow

S'incliner est la façon standard de dire bonjour ou au revoir et, suivant l'intensité et la durée du salut, un observateur peut d'un simple coup d’œil déterminer qui est le supérieur et qui est l'inférieur. Les égaux et les amis peuvent se saluer dans un contexte informel avec juste une simple inclinaison de la tête mais dans des circonstances plus formelles ils devront adopter un comportement plus formel lui aussi. La forme la plus révérencieuse de salut est la prosternation (appelée kowtow), l'inférieur se mettant alors à genoux et venant ensuite toucher le sol de son front. Cela est généralement d'usage à la cour ou bien quand un samurai est convoqué par son seigneur. Cependant, un paysan qui se verra adresser la parole par quelqu'un de très haut rang (comme un daimyo) le fera très certainement. Quelqu'un ayant commis une erreur s'excusera de cette manière à celui qu'il a offensé. C'est une sorte de carte "vous êtes libéré de prison" si cela est fait sincèrement, une prosternation parfaite et des excuses formelles donnant toujours de meilleurs résultats qu'un simple "Désolé".







Langage

Le langage lui-même est un baromètre du status social. Il existe différents "niveaux" de politesse quand on s'adresse à quelqu'un. Il existe par exemple certains verbes qui sont utilisés pour certaines classes sociales. Ainsi, quand les gens du peuple (ou quelqu'un qui est votre égal) mangent, on utilise le verbe "taberu". Quand c'est quelqu'un de plus important que vous qui mange, on utilise le verbe "meshiagaru". A ces éléments vocabulaires spécifiques peuvent être attachés une myriade de terminaisons verbales et l'ensemble peut ensuite être mixé avec des formes pronominales variées. Le résultat est un incroyable patchwork qui peut vous peut vous donner en quelques mots toutes les informations nécessaires sur qui est qui.

Formules de politesse

Quand on s'adresse à quelqu'un par son nom et non par son titre officiel, il convient d'utiliser son nom de famille (avec le respect approprié bien sûr). Utiliser le prénom de quelqu'un qui n'est pas un domestique, un proche ami ou un membre de la famille peut être pris pour une grave insulte et, dépendant du rang et des positions de chacun, peut mettre le gaffeur dans une situation très délicate. La seule façon de contourner ce problème est si vous vous trouvez dans une pièce pleine de personnes avec un nom de famille commun. Vous serez alors probablement excusé d'avoir appelé votre interlocuteur "Katsuie-dono".

Les samurais s'adressent à leur seigneur en l'appelant tono (sire), oyakata-sama (qui signifie approximativement "honorable seigneur et maître du clan") mais rarement par son nom de famille (exemple : Honda-dono). Avec la permission du seigneur, une personne peut se voir accorder l'honneur de pouvoir s'adresser à son seigneur en ajoutant simplement le suffixe -dono à son prénom. C'est toutefois une incroyable marque de faveur. La dame, qu'elle soit en charge du clan (rare mais possible) ou qu'elle soit la femme du daimyo, doit être appelée okugata-sama.

Quand on s'adresse à quelqu'un, on ajoute traditionnellement un suffixe à son nom afin d'indiquer la relation que l'on entretien avec lui.

Le plus neutre de tous ces suffixes est -san. C'est un suffixe que l'on utilisera aussi bien pour parler à un inconnu, à un camarade, que pour se référer à des animaux. Un enfant pourra ainsi dire "tori-san" pour parler d'un oiseau. Il convient de soigneusement l'éviter pour parler à un supérieur hiérarchique ou dans des occasions formelles.

Le suffixe -sama est quant à lui beaucoup plus solennel. C'est une marque de profond respect qui est utilisée pour parler de son seigneur, d'un noble de haut rang, d'un dieu ou d'une déesse. Employé à tord il peut être perçu comme une flatterie peu raffinée et provoquer une gêne très grande, voire même être perçu comme une insulte. Le mot kisama (littéralement : "cher seigneur" mais dont le sens se rapprocherait plus de "connard !") qui est régulièrement utilisé par les soldats ou les yakusas à l'intention de leurs ennemis, est un bon exemple de l'utilisation de ce suffixe à des fins d'insulte.

-dono signifie quand à lui "seigneur" ou "maître". C'est la façon polie de s'adresser à un égal et la façon commune de s'adresser à un supérieur.

-kun est utilisé pour parler à un garçon plus jeune ou du même âge. L'utilisation de -kun est légèrement moins polie mais également moins neutre que l'utilisation de -san. Il ne faut cependant pas non plus le considérer comme le signe d'une grande affection. Il peut également être utilisé par un supérieur à l'attention d'un de ses subordonné donnant ainsi un ton condescendant à ses propos.

-chan vient d'une déformation de -san dans la bouche des enfants. Il est donc utilisé pour parler à un jeune enfant mais aussi, par dérivation, pour désigner quelque chose de "mignon". Il peut donc être utilisé à la place de -san pour donner une connotation plus affectueuse. Par extension, il peut être utilisé de façon insultante face à un ennemi, signifiant par là que la menace qu'il représente est tellement dérisoire qu'on le trouve mignon.

-sensei signifie "maître", "professeur". Il est utilisé pour s'adresser à un enseignant ou à toute personne ayant atteint un certain niveau de maîtrise dans une discipline.

-hime signifie "princesse". On l'ajoute de façon formelle au prénom d'une jeune femme issue de la noblesse pour s'adresser à elle. Hime s'utilise également seul et convient alors pour s'adresser à toute femme de haute naissance. Exemple : "Hime, avez-vous vu Honda-dono ?"

-gozen peut également être utilisé pour s'adresser à une femme noble. On l'ajoute alors à son nom de famille. Il signifie littéralement "honorable personne".

Enfin, quand on parle de quelqu'un qui est absent, il convient de toujours utiliser la façon honorifique de parler. Ne pas le faire montre à tous le peu de respect et de considération que vous avez pour cette personne.

A l'intérieur

Image
Quand on rentre dans une habitation, on retire ses chaussures avant de poser ses pieds sur le sol en bois ou recouvert de tatamis. Ne pas se déchausser est insultant, sans même parler de la saleté. Il y a habituellement des serviteurs aux entrées annexes avec des zoris ou des getas. Il n'y a donc aucun problème à avoir laissé ses chaussures à l'entrée si vous voulez vous promener dans les jardins ou vous rendre dans le pavillon de thé. Même les auberges ont des getas disponibles pour leurs clients dans leurs différentes entrées. Du fait de la nature des murs intérieurs, en général du papier collé sur une armature en bois (cloisons appelées shoji), les sons traversent allégrement la maison. Il est très mal élevé d'être bruyant. Il est également très mal vu d'être en train d'écouter ce qui se passe dans les pièces voisines, même si il est difficile de ne rien entendre.











Audiences

Image
Lors d'une audience avec son seigneur ou un personnage important, il y a toujours des gardes présents (même s'ils peuvent être cachés derrière des portions de mur). Il faut toujours saluer formellement le seigneur avant de s'assoir à quelques mètres de lui. Il peut y avoir ou non un coussin à cet effet. A l'intérieur, le seigneur tenant audience sera invariablement assis sur une estrade à une extrémité de la pièce alors que les autres personnes seront toutes au niveau du plancher. A l'extérieur, il y aura une plate forme en tatamis ou un siège sur lequel le seigneur prendra place devant un demi-cercle de rideaux de camp portant le mon du seigneur. Parfois, la personne tenant audience siègera sur une véranda, les autres personnes étant alors assises dehors sur le sol. Cela arrive surtout quand un grand groupe est reçu en audience et qu'une seule pièce ne suffira pas à faire tenir tout le monde.

Armes et étiquette

Image
Le port des deux sabres est le symbole de l'appartenance à la caste des samurais. Le katana et le wakizashi sont portés glissés dans la ceinture (appelée obi), le tranchant vers le haut, à gauche (il n'existe pas de gauchers, les enfants étant forcés dès leur plus jeune âge à se servir de leur main droite). Une façon d'avoir une idée du rang d'une personne est d'observer sa façon de porter ses sabres. Un samurai de haut rang aura son katana glissé dans son obi pratiquement à l'horizontale, la place prise par le sabre établissant ainsi son "espace personnel". Un samurai de plus bas rang portera son sabre proche de lui, le fourreau (saya) presque parallèle à sa jambe. Une partie de l'explication de cette façon de porter le sabre est que le fait de toucher le fourreau d'un autre (appelé saya-ate) est une insulte faite à la lame et donc à l'âme du porteur, un affront que seul un duel immédiat peut laver.







Menaces

Image
Les gestes menaçant avec un sabre sont : attraper le sabre sous la garde et la pousser avec le pouce (brisant ainsi le "sceau" du fourreau), saisir délibérément la poignée du sabre alors que l'autre main attrape le fourreau mais sans dégainer, enlever l'étoffe que les voyageurs mettent parfois sur la poignée et la garde afin de les protéger de la poussière et finalement tirer le fourreau en avant de sorte à ce que la poignée soit facilement accessible pour dégainer.

















Entrer dans un bâtiment

Image
A l'intérieur d'une maison privée ou du domaine d'un noble, un samurai doit laisser son katana à l'entrée (il garde son wakizashi comme marque de son statut). Il y a souvent un serviteur dont le rôle est de recevoir ces armes et de les surveiller. Il y a alors un placard où les armes sont rangées en attendant que leur propriétaire ne vienne les récupérer avant de partir. Quand on remet un sabre, le supérieur utilise une main et l'inférieur deux. Le katana est toujours correctement orienté (tranchant vers le haut). Le supérieur attrape alors le sabre par le milieu et le présente horizontalement. L'inférieur le reçoit alors dans ses deux mains ouvertes, une posée sur la poignée et l'autre à la base de l'arme. Si c'est un inférieur qui remet un sabre à un supérieur, ses mains seront placé la première sous la garde et la seconde à la base de l'arme. Le supérieur prendra alors l'arme par le centre. Cette méthode est similaire pour toutes les armes (lances, etc.). La remise d'une arme dégainée (par exemple pour permettre son inspection) est faite en attrapant l'arme par le bout de la poignée, le tranchant faisant face à celui qui remet l'arme. Le supérieur attrape alors le sabre par la poignée, juste sous la garde, une position idéale pour frapper l'inférieur. C'est justement l'idée sous-jacente, une façon pour l'inférieur de dire à la personne à qui il remet l'arme "je te fais confiance". Lorsque l'on s'assoit ou s'agenouille à l'intérieur, en particulier en tant qu'invité, on doit retirer son wakizashi de la ceinture et le poser par terre à droite, le tranchant vers soi. Cela rend la lame plus difficile à dégainer et est une marque de respect. Un moyen d'insulter pas très subtilement son hôte ("Je ne te fais pas confiance. Je peux te tuer, tu sais.") est de retirer le wakizashi de son obi pour le poser sur le sol à gauche, le tranchant vers l'extérieur, une position où il est aisé de le dégainer. La clé de l'étiquette des armes est de se placer dans une position où il est difficile de dégainer, d'attaquer ou de se défendre alors qu'il serait facile pour l'autre personne de porter une attaque.

Les armes sur la route

Quand on transporte un yari, une naginata ou toute arme d'hast par la route, elles doivent être tenues tête en bas, pointant le sol approximativement un mètre devant le voyageur. Elles peuvent également être tenues le long du corps. Lors d'un trajet, les lames sont généralement protégée par des fourreaux laqués. En plus d'amener l'arme en position de garde, la chose la plus menaçante que l'on peut faire est de secouer la hampe pour faire tomber la gaine protégeant la lame. Cela indique que vous êtes prêt à vous servir de votre arme.

Kirisute-Gomen

Kirisute-Gomen est le droit (gomen) pour un samurai d'abattre d'un coup de sabre (kirisute) n'importe quel membre de la caste des bonges ou des hinins et de s'en aller en toute impunité. La famille de la victime ne peut pas chercher à obtenir une compensation ou un jugement. Cela ne veut cependant pas dire que la famille ne trouvera pas quelqu'un qui sera disposé à la venger... La plupart des samurais évitent d'utiliser ce droit, ce qui n'est pas forcément le cas des ronins. Si le paysan a été insultant envers le samurai, alors sa mort était méritée. Il y a cependant eu des cas où le samurai voulait tester son nouveau sabre alors qu'un paysan passait par là... De tels cas, bien qu'inattaquables légalement, peuvent être perçus comme de graves outrages (le paysan appartenant à son seigneur, le tuer revient à s'attaquer aux biens du seigneur).
  Nom Taille
- 113k117f.jpg 114,06 KB
- etiquettearmes.png 31,12 KB
- interieur.jpg 66,75 KB
- japanese-etiquette.jpg 69,46 KB
- kowtow.jpg 17,14 KB
- remise.png 30,43 KB
- tumblr_mjkfaa1JiF1qi2z7io1_500.jpg 43,68 KB
Attention. La page que vous visitez fait partie d'un wiki de partie et ne présente donc pas un contenu officiel,
ou si elle le fait, c'est par besoin pour la partie à laquelle elle est liée.
N'hésitez pas à naviguer dans une autre section si vous cherchez des informations sur du contenu officiel publié par Paizo Inc ou d'autres
ressources, par le menu de navigation à droite ou le bandeau de navigation en haut de page.