L'Empire a développé un très haut sens de l'esthétisme. Deux concepts que l'on retrouve à travers tout l'art sont le wabi et le sabi.

Wabi est la solitude, la simplicité, la mélancolie... Sabi évoque l'altération par le temps, la patine des objets, la décrépitude de l'âge.

L'éthique du wabi-sabi, alliée au shibumi (sensation provoquée par la beauté simple, subtile et discrète), prône la simplicité et la sobriété qui permettent alors de reconnaître et de ressentir la beauté des choses imparfaites, éphémères et modestes.

Théâtre

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La forme la plus répandue de théâtre est le . Plusieurs daïmyos apprennent d'ailleurs les textes de certaines pièces et les jouent pour le plus grand plaisir de leur famille et de leurs vassaux.

Dans le théâtre , les acteurs (qui sont tous des hommes) miment les actions de la pièce accompagnés par un choeur et un petit orchestre. Les costumes de scène sont extrêmement élaborés et couteux. Les acteurs portent des masques de bois (omote) qui peuvent être des oeuvres d'art vieilles de plusieurs siècles. Lorsqu'un acteur enfile un masque, il abandonne symboliquement sa personalité propre pour interprêter celle du personnage qu'il va incarner.

Au lieu de narrer une intrigue compliquée, le Nô, hautement stylisé et très épuré, développe donc une émotion ou une atmosphère.







Kabuki

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Centré sur un jeu d'acteur à la fois spectaculaire et codifié, le kabuki (littéralement chant, danse et technique) se distingue par le maquillage élaboré des acteurs et l'abondance de dispositifs scéniques destiné à souligner les retournements survenant au cours de la pièce.

Les maquillages de kabuki sont très stylisés et permettent au spectateur de reconnaître d'un coup d'oeil les principaux traits de caractère du personnage. Ce maquillage (kesho) est composé d'une base blanche de poudre de riz sur laquelle sont ajoutées des kumadoris (lignes) qui amplifient les expressions du visages. La couleur du kumadori reflète la nature du personnage : rouge pour le héros juste, passionné et courageux, bleu pour les caractères négatifs, vert pour les êtres surnaturels et violet pour les personnages nobles.









Kyogen

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Le kyogen est la forme comique du théâtre. Les pièces de kyogen sont souvent représentées entre deux pièces de . Le kyogen est joué la plupart du temps sans masque et avec très peu de musique.

Alors que le est historique et tragique, le kyogen reflète les habitudes et la vie des gens du commun dans de courtes pièces comiques. Toujours par effet de contraste avec le Nô, il évite le surnaturel et les personnages nobles sauf pour les parodier.

Le kyogen est considéré comme le pendant et le complément indispensable du . En effet, si ce dernier exprime ce que nous voudrions être, le kyogen nous montre tel que nous sommes : deux chemins conduisant à la sagesse.



Bunraku

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Le bunraku est l'art du théâtre de marionnettes. Le bunraku est interprêté par un seul récitant (tayu) qui chante tous les rôles, trois manipulateurs par marionnette et un joueur de shamisen. Les marionnettistes sont visibles du public et utilisent différentes gestuelles en fonction des émotions recherchées.

Les trois marionnettistes doivent travailler en parfaite harmonie afin de coordonner les mouvements de la marionnette et lui donner vie.









Musique

Il y a de nombreux types de musiques dans l'Empire. Certaines sont très formelles alors que d'autres sont plus personnelles et orientées vers l'amusement.

Gagaku

Shô

Shô

Hichiriki

Hichiriki

Le gagaku (musique de cour) est uniquement jouée à l'intention des kuges (qui prétendent l'apprécier).

Pour une oreille non entraînée, la plupart des compositions de gagaku sonnent exactement pareil. Pour celui qui est entraîné, il n'y a que quelques sons qui se ressemblent...

Quelques instruments inhabituels sont utilisés pour le gagaku. L'un d'eux est le shô, un orgue à bouche doté de plusieurs tuyaux longs et étroits.

Un autre est le hichiriki, sorte de flûte au son nasal et puissant. On raconte d'ailleurs une histoire sur le hichiriki : un noble s'était fait cambrioler. Le voleur lui avait tout pris à l'exception de son hichiriki. Le coeur brisé, le noble prit son hichiriki et se mit à jouer un air mélancolique. Le voleur, entendant le son plaintif de l'instrument, fut tellement chamboulé qu'il rendit immédiatement les biens qu'il avait volé. Certaines personnes suggèrent cependant que le voleur rendit les biens volés uniquement pour que le noble arrête de jouer de l' hichiriki...

Ecoutez le shô puis le hichiriki (lien youtube)

Autres musiques

Shamisen

Geisha jouant du shamisen

Geisha jouant du shamisen

Le shamisen (littéralement trois cordes parfumées) est un luth avec un long manche fin sans frette, trois cordes, et à la caisse de résonnance carrée. Il est traditionnellement fait dans du bois de santal. On en joue agenouillé sur un zabuton (coussin pour s'assoir) en pinçant les cordes à l'aide d'un large plectre en ivoire (bâshô). La musique au shamisen intercale au milieu de la mélodie de longs silences qui donnent d'autant plus de force aux notes. Il est utilisé avec des voix dans les chants populaires ou le bunraku et comme instrument soliste ou d'ensemble (comme dans les orchestre du kabuki). Il est l'instrument de prédilection des geishas.

Ecoutez le shamisen (lien youtube)











Biwa

La déesse Benten tenant un biwa

La déesse Benten tenant un biwa

Le biwa est un autre instrument semblable au luth qui est lui aussi très répandu. Tout comme le shamisen on en joue à l'aide d'un large bâshô (plectre) en forme d'éventail. Le biwa est souvent joué par les musiciens itinérants (aussi bien hommes que femmes) qui récitent de la poésie classique en s'accompagnant de son son mélancolique. Les joueurs de biwa sont souvent aveugles et jouent pour gagner leur vie. Le biwa est l'instrument de la déesse Benten.

Ecoutez le biwa (lien youtube)

















Koto

Femme jouant du koto

Femme jouant du koto

Le koto est une cithare de 5 shakus de long et dont on joue à l'aide de trois grattoirs en ivoire. C'est un instrument plutôt joué par les femmes, même si un homme qui en joue ne sera pas pour autant méprisé, chez les kuges du moins. Les bukes quant à eux le considèrent comme un instrument de femme.



Ecoutez le koto (lien youtube)









Shakuhachi

Komuso jouant du shakuhachi

Komuso jouant du shakuhachi

Le shakuhachi est une flute de bambou verticale. Elle est faite dans un tronçon de bambou proche de la racine et fait un shaku et huit (hachi) suns de long, d'où son nom de shakuhachi. Il existe cependant des versions plus ou moins longues de cette flute, permettant ainsi d'avoir des shakuhachis basse, ténor et alto. Le son triste du shakuhachi est fréquement entendu près des temples Zen. Il est en particulier joué par les komusos (moines mendiants), qui en jouent pour méditer, mendier ou pour guérir. Le komuso étant l'un des déguisements favoris des ninjas, il existe un certain nombre de shakuhachis qui sont des faux et sont conçus pour dissimuler une lame.



Ecoutez le shakuhachi (lien youtube)











Fue

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Le fue, également appelée yokobue est une flute traversière. Ces flûtes sont utilisées aussi bien pour le gagaku que pour accompagner le et sont très populaires au sein des vieilles familles de bukes à qui elles rappellent le bon vieux temps, quand leur famille était bien plus aristocratique...



Ecoutez le fue (lien youtube)











Taikô

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Signifiant littéralement grande voix, les taikôs sont de grands tambours. Grâce au développement du , le taikô a vu son usage croître et sa maîtrise s'enrichir. Il s'est également développé sous le patronnage des temples bouddhistes dont ils accompagnent les cérémonies populaires. Le taikô est frappé à l'aide de grandes baguettes nommées bachis et en jouer demande à la fois de la dextérité et de l'énergie.

Les taikôs sont souvent utilisés par les armées comme moyen de communication, leur son puissant pouvant traverser de grandes distances.



Ecoutez le taikô (lien youtube)



Peinture

Sumi-e

Sumi-e

Kakemono

Kakemono

La peinture impériale, bien que fortement influencée par le sumi-e (peinture à l'encre), ne se limite pas au noir et blanc. Le sumi-e est extrêmement populaire mais sa pratique a parfois plus à voir avec le Zen qu'avec la peinture.

Quiconque a vu le décor élaboré de l'intérieur du château d'un daïmyo ou de la maison d'un samurai a pu constater que les murs eux-mêmes sont de véritables oeuvres d'art. La plupart des peintures sont en effet réalisées sur le papier couvrant les murs ou les shojis.

De plus petites peintures sont souvent faites sur des parchemins et accrochées aux murs. Les scènes peintes étant adaptées à différentes saisons, ces kakemonos (parchemins que l'on accroche) sont changés en fonction de la saison ou des visiteurs que l'on reçoit.











Poterie

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Les potiers crééent aussi bien les ustensiles de qualité moyenne utilisés au quotidien que les chefs d'oeuvres utilisés lors de la cérémonie du thé (cha-no-yu). Les potiers travaillent pendant des semaines au cours desquelles ils entassent leur production avant de la cuire en une seule fois dans un gigantesque four. Certains maîtres sont des plus exigeants et n'hésitent pas à casser près de la moitié de leur production si celle-ci ne réponds pas à leur critères de qualité.

Bols, plats et coupes sont modelés d'une grande variété de façon, de la technique à mains nues au tour de potier.

Du fait du concept du wabi-sabi, la plupart des pièces de valeur ont une apparence grossière ou imparfaite.

La position sociale d'un potier dépendra de son talent et de sa production ou non d'oeuvres d'art.

Cha-no-yû

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La voie du thé est appelée Sadô. La cérémonie du thé (cha-no-yu, littéralement eau chaude pour le thé) est un rituel traditionnel influencé par la doctrine Zen dans lequel le thé vert en poudre (matcha) est préparé de manière cérémonielle par un praticien expérimenté et servi à un petit groupe d'invités.

La cérénomie se déroule dans un pavillon de thé dont l'entrée est très basse (moitié moins haute que les autres portes). Les invités sont donc obligé de s'agenouiller pour entrer. Ainsi, quelque soit leur rang, tous doivent se baisser. Le pavillon de thé typique est un petit bâtiment carré de deux tatamis de côté. Il est conçu pour accueillir deux voire trois personnes, même si des cérémonies du thé peuvent être réalisées en extérieur et accueillir plus de participants.

Dans la cérémonie complète (chaji), un repas léger (kaiseki) est tout d'abord servi aux invités. Dans la version courte de la cérémonie (chakai, littéralement rencontre autour du thé), des douceurs sont servies à la place du kaiseki. Ces douceurs forment un contraste agréable avec le thé servi ensuite, épais et amer.

Pour faire le thé, l'hôte place une petite quantité de matcha dans un bol à thé (la forme et la décoration du bol sont adaptés à la saison) à l'aide d'une petite cuillère en bambou et verse ensuite de l'eau très chaude dans le bol. Il fouette alors le thé à l'aide d'un fouet en bambou (chasen) jusqu'à obtenir un mélange légèrement mousseux. L'hôte place alors le bol devant l'invité et s'incline, lui offrant le thé. L'invité saisi alors le bol, le fait tourner de sorte à ce que ce dernier soit bien orienté et boit une petite gorgée de thé. Il essuie l'endroit où il a bu avec le bout de ses doigts, fait de nouveau tourner le bol, le repose sur le sol et s'incline en remerciement. L'hôte récupère alors le bol et le rince. Si il y a un second invité, il lui prépare alors un bol, sinon il s'en prépare un pour lui. Les mouvements exacts, depuis le nombre de fois où le bol est lavé ou encore le nombre de fois où la louche tappe contre le pot à eau, sont tous spécifiés par la tradition. Un maître les réalisera tous avec précision et aisance, sans perdre sa concentration.

La conversation doit être minimale, voire même totalement absente, durant la préparation et la consommation du thé. Quant aux armes, leur port est interdit. Aucune hostilité n'est permise pendant la cérémonie. Cha-no-yu est un moment de calme, un îlot de paix et de tranquilité Zen. Il est cependant possible d'avoir des conversations clandestines après la cérémonie et bien des arrangements ou des complots ont été conclus de cette manière.

Il existe une histoire sur la cérémonie du thé : Toyotomi Hideyoshi était une fois venu à une cérémonie du thé avec l'intention de tuer son hôte, mais le service fut si parfait et l'hôte si calme et si raffiné dans l'éxécution de la cérémonie qu'il ne put se résoudre à le tuer. Certains racontent même qu'il reconnu plus tard ce fait et s'en excusa auprès de son hôte.

Certains instruments utilisés pour la cérémonie du thé sont de véritables reliques qui peuvent valoir la rançon d'un roi. Certains daïmyos ont donc ainsi récompensés certains de leur vassaux méritant en leur offrant un bol à thé ou un natsume (boîte à thé) particulièrement précieux.

Une histoire raconte comment Date Masamune failli faire tomber un bol à thé valant plusieurs centaines de kokus. Il eu le souffle coupé lorsque le bol tomba mais il parvint à le rattraper. Il s'arrêta alors et dit "Je suis général et j'ai plusieurs fois fait face à la mort sur le champs de bataille. Mais jamais je n'ai connu une telle peur !". Puis, afin de regagner son équilibre karmique, il leva le bol au dessus de sa tête et le projeta violement sur le sol, le brisant en mille morceaux.
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