Kao

L'Empire est une société basée sur la honte et plus que la culpabilité, c'est la perte de la face qui est le facteur qui va influencer les actes d'une personne. La honte est gagnée par les personnes n'arrivant pas à remplir leurs différents devoirs et obligations. Le kao représente la "face", l'honneur personnel, la respectabilité de quelqu'un. Il peut donc être perdu quand certains échecs ou certaines actions sont connus publiquement.

Alors que le fait de commettre un acte mauvais rongera l'âme du fautif et le tourmentera, cela ne lui fera pas pour autant perdre la face. A l'inverse, du kao peut être gagné si quelqu'un reconnait publiquement vos mérites.

Ninjo

Le ninjo est la compassion. La compassion envers les sentiments des autres mais également envers ses propres sentiments (amour, gentillesse, etc.).

Un samurai, par le kirisute-gomen, peut très bien abattre un paysan qui l'a insulté. Cela est parfaitement légal mais constitue un grave manquement au ninjo. Il n'y a pas d'obligations sociales à suivre le ninjo mais un samurai faisant preuve de compassion sera toujours mieux perçu et aura un meilleur kao.

On

Le on correspond grossièrement à "l'endettement", qu'il s'agisse de la plus importante ou de la plus petite des dettes. Quand quelqu'un fait quelque chose pour une autre personne, une faveur, un prêt, un compliment, un cadeau, il donne du on au récipiendaire. Ce dernier "porte le on" tant qu'il n'aura pas remboursé sa dette. Le on peut venir de ses parents, de son seigneur, d'un ami ou d'un étranger complet. Recevoir un on de quelqu'un qui ne vous est pas supérieur (ou au moins votre égal) peut donner un sentiment d'infériorité fort dérangeant.

On porte un on vis à vis de sa mère pour tout ce qu'elle a pu donner, les sacrifices qu'elle a fait et, plus simplement encore, pour nous avoir mis au monde. On peut rembourser partiellement cette dette vis à vis des parents en éduquant ses propres enfants au moins aussi bien que l'on a été éduqué.

Les gens n'aiment pas le fardeau que représente un on. L'honneur exige que le on soit remboursé et le plus vite possible. Le on ne s'allège pas avec le temps, au contraire. Plus le temps passe et plus la dette s'accroit.

Ainsi, si une personne se voit remettre un présent (ou n'importe quel on venant d'une autre source) d'une valeur telle qu'elle ne pourra jamais le rembourser, elle perd la face. Offrir par inadvertance un présent trop couteux est une gaffe monumentale. Offrir volontairement un tel présent est une insulte grave. Dans tous les cas, celui qui donne le on pourrait devenir l'objet d'une profonde amertume, de mépris, voire même de violence.

Gimu

Le gimu est l'obligation de rembourser un on que l'on ne pourra jamais rembourser totalement. Le on reçu de ces personnes est immense et éternel. La dette ne pourra jamais qu'être remboursée partiellement. Le gimu comprends :

  • Chu : le devoir envers son seigneur, le shogun ou envers l'Empereur.
  • Ko : le devoir envers ses parents et ses ancêtres.
  • Ninmu : le devoir envers son travail.

Giri

Le giri est, pour simplifier, le devoir. Il requière le remboursement des dettes avec une exactitude mathématique. Le giri comprends le "giri envers le monde" et le "giri envers son nom".

Par exemple, si quelqu'un vous sauve la vie, vous êtes forcé par le giri à le rembourser. Cela se fera peut-être en lui sauvant la vie à votre tour et cela même au coût de votre propre vie.

Un guerrier qui évite le combat lors d'une bataille perdra la face car il ne remplit pas son devoir envers son seigneur (une forme de giri). De leur côté, ses camarades qui combattent en première ligne, défiant les samurais ennemis et prenant leurs têtes gagneront du kao. Ceux qui combattent "normalement" ne gagneront ni ne perdrons rien car c'est leur giri vis à vis de leur seigneur.

Une autre forme de giri est celui qui est dû à la belle-famille (on doit du gimu à ses parents).

Le "giri envers le monde" correspond au remboursement du on envers son seigneur, sa famille ou des étrangers.

Le "giri envers son nom" est le devoir de ne pas ternir le nom que l'on porte et qui nous est juste "prêté" par nos ancêtres. Il implique de laver toute insulte ou accusation d'échec, de protéger sa réputation professionnelle, de bien se comporter en société et de demeurer digne dans la douleur (blessure, faim, froid, deuil, etc.).

Dire à quelqu'un "qu'il ne connait pas le giri" est une insulte majeure. Elle signifie que la personne n'a aucun sens de la loyauté, de la piété filiale et de l'honneur. Les chiens sauvages ne connaissent pas le giri, un homme le doit.

Conflit d'obligation

Dans les cas où les obligations de quelqu'un entrent en conflit (giri contre ninjo ou giri contre gimu par exemple), la personne doit choisir à laquelle est-ce qu'il donne préséance. A moins qu'il ne trouve la façon de résoudre le dilemme, la seule autre option est le seppuku (car assurément aucun homme digne de ce nom n'accepterai de vivre après avoir subit un tel déshonneur).

L'histoire la plus célèbre à ce sujet est celle des 47 ronins. Dans cette histoire, un seigneur invité dans le palais du shogun est insulté et attaque la personne l'ayant insulté (tentant par là même de satisfaire le giri envers son nom). Il n'y parvient pas et commet une offense majeure pour avoir dégainé son arme dans le palais du daimyo. Il a violé le gimu (en violant la loi du shogun), est condamné à mort par seppuku et ses terres reprises à sa famille. 47 de ses samurais jurent de se venger. Après plus d'un an à attendre et à se préparer, ils attaquent et parviennent à tuer l'homme qui a insulté leur seigneur, satisfaisant ainsi leur giri envers leur maître. Mais ils ont violé le gimu envers le shogun et, dans un ultime acte de vertu, les 47 ronins font seppuku. Leur honneur est préservé.

Seppuku

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Le seppuku est le suicide rituel des samurais. Extrêmement codifié, il consiste à se faire de une à trois incisions dans l'abdomen (l'ensemble formant un "H" renversé) avant d'être décapité par un second. Cet assistant, qui est appelé kaishaku, occupe une place d'honneur. Demander à quelqu'un d'être votre kaishaku implique que vous avez confiance en lui et que vous le respectez et cela même s'il s'agit d'un ennemi. Dû à l'incroyable douleur du seppuku, la plupart des kaishakus frappent après la première incision.

Dans le contexte le plus formel, le seppuku se déroule devant de grands rideaux blancs (si pratiqué à l'extérieur) ou dans une pièce simple si fait à l'intérieur. Une estrade de tatamis sur laquelle est placé un coussin est installée sur le sol. Devant le coussin se trouve une petite table de bois sur laquelle est posée un wakizashi. On peut également trouver sur la table un pierre à encre, un pinceau et du papier car il est de coutume que celui qui fasse seppuku écrive un poème funèbre. La lame est quant à elle retirée de son fourreau et est enroulée de papier sur sa première moitié afin de permettre une meilleure prise. Derrière le coussin se trouve un seau d'eau et une louche.

La personne faisant seppuku, habillée d'un kimono blanc, entre et s'agenouille sur le coussin. Elle peut enlever la partie supérieure de son kimono et le glisser sous ses jambes pour que son cadavre soit plus stable et évite de tomber. Si il souhaite écrire un poème funèbre, il le fait et remet ensuite le matériel d'écriture à un témoin.

Le kaishaku entre alors en portant une lame nue, son bras droit dégagé du kimono afin de lui donner une plus grande liberté de mouvement. Il plonge la louche dans le seau d'eau et verse un filet d'eau de chaque côté de la lame pour la lubrifier et permettre une meilleure coupe. Cet acte purifie également la lame. La personne faisant seppuku attrape alors le wakizashi de sa main droite tout en déplaçant la tablette de sa main gauche. Il place la tablette derrière lui afin de lui donner une meilleure stabilité. Le kaishaku se place alors en position, le katana à deux mains et tenu haut au dessus de lui. Celui qui fait seppuku pose alors la pointe du wakizashi contre la partie en bas à gauche de son abdomen, l'enfonce, puis la pousse horizontalement vers la droite. Il fait ensuite un seconde coupe vers le haut en partant du milieu de celle qu'il vient de réaliser. S'il en est capable, il réalise une troisième coupe parallèle à la première. Le kaishaku abat alors son arme sur le cou de la personne faisant seppuku, lui tranchant jusqu'à la trachée pour éviter que la tête ne tombe et ne roule.

Les raisons de se faire seppuku sont multiples :

  • Préserver son honneur. Sur le point d'être capturé par ses ennemis, un samurai préférera se suicider que de subir l'ignominie de sa capture.
  • Se laver du déshonneur. Un samurai ayant commis un acte lui valant le mépris de ses pairs se fera seppuku pour laver son honneur et cesser de vivre dans la honte.
  • Résoudre un conflit intérieur. Un samurai recevant l'ordre de faire quelque chose de mauvais ou de honteux n'a pas d'autre issue. Il ne peut désobéir et il ne peut faire ce qui lui a été demandé.
  • Kanshi. Si son seigneur se comporte de manière honteuse ou injurieuse et ne s'en rends pas compte, le samurai peut écrire une lettre de remontrance à son seigneur et se faire seppuku. De tels actes sont tenus en haute estime car ils montrent une grande loyauté.
  • Comme une condamnation à mort. Les samurais coupables de crimes ne sont pas exécutés comme les simples paysans. A la place ils sont "invités" à faire seppuku.

Jigai

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Les femmes nobles (à l'exception des samurai-ko qui pratiquent le seppuku comme les hommes), se suicident en faisant jigai. Contrairement au seppuku, le jigai peut se réaliser seul. Le suicide est réalisé en sectionnant l'artère carotidienne ou la veine jugulaire à l'aide d'un tanto ou d'un kaiken et aboutit à une mort rapide. Avant de se suicider, les femmes se lient les jambes ensembles afin de garder une attitude digne dans la mort.

Plusieurs raisons peuvent pousser une femme à faire jigai :

  • Pour éviter le viol. En période de guerre, en cas de défaite imminente et avant l'arrivée des ennemis, les femmes du château font jigai.
  • Par loyauté envers son époux. A la mort de son mari, une femme peut faire jigai pour le rejoindre dans l'autre monde.
  • Par loyauté envers sa maîtresse. Les servantes peuvent faire jigai pour montrer leur soutien envers leur maîtresse.
  • En guise de récrimination. Pour protester contre le comportement intolérable de son mari, une femme peut faire jigai.
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