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Fille ainée de Shoshuro Hidetaka et de Shoshuro Ise, Shoshuro Yumi grandit sur les terres du clan du Scorpion, à proximité de Ryoko Owari. Son père gère un domaine de production de pavot pour le compte du clan et sa mère est reconnue dans la région pour ses qualités de guérisseuse. D'enfance heureuse au sein de cette famille de courtisan, sa vie bascula à l'age de sept ans au cours d'un voyage qui ramenait la petite Yumi, sa mère et son petit frère, Shoshuro Akashi, chez eux après une visite de courtoisie auprès d'un vassal du clan.





Par une nuit de tempête et d'orage, le convoi est attaqué par une troupe armée et supérieur en nombre. Pendant que les assaillants s'en prenaient aux gardes, Shoshuro Ise obligea ses enfants à descendre du carrosse et à se cacher dans la végétation. Yumi sauta discrètement  et s'empressa de quitter la route, se jetant dans le buisson le plus épais qu'elle trouva. Son petit frère n'en fit pas autant. Terrifié par les combats et l'orage qui marchaient de concert, il refusa de sortir. De sa cachette, Yumi devient le témoin du meurtre de sa mère et de son petit frère. Après l'assaut, une fois les assaillants repartis, Yumi tenta de se rapprocher des corps mais le buisson dans lequel elle avait trouvé refuge devint une prison d'épine et de douleur. Prise de panique, elle força le passage jusqu'à trouver une issue. Couverte d'épine, elle rejoint sa mère et son frère, laissés pour compte sur le bord de la route. Devant leurs cadavres, Yumi ne réalise pas encore la puissante tragédie qui s'affirme à ses yeux. Soudain prise de nausée et de vertige, elle comprend que les épines dont elle est recouverte, sécrète un poison qui a déjà pénétré sa chair. Ironie du sort...





Les intempéries se prolongeant plusieurs jours durant, les traces du combat et de fuite disparaissent sous la pluie et c'est seulement au bout d'une dizaine de jours de recherche intensives que les hommes de Shoshuro Hidetaka retrouvent la jeune fille à plusieurs kilomètres du lieu de l'attaque, aux abords d'un ruisseau. On pense qu'elle a tenté de s'enfoncer dans la forêt afin de trouver refuge contre la tempête mais on ne s'explique pas de son état de santé alarmant. En plus du manque de nourriture, le corps de la jeune fille est couvert de griffures et d'épines. Yumi semble plongée dans un coma dont un mystérieux poison serait la cause et de temps à autre elle prononce quelques mots qui paraissent incompréhensibles. A bout de nerf, son père mandate les meilleurs guérisseurs de la région à son chevet mais aucun parmi eux, même Shoshuro soit-il, ne parvient à découvrir le mal qui court dans les veines de la jeune fille.





Shoshuro Hidetaka enrage. Sans aucun motif ni revendication, il vient de perdre sa femme, son fils et sa fille survivante est voué à une mort lente d'après les guérisseurs. Bien qu'un magistrat soit chargé de l'enquête par Shoshuro Akitada, alors gouverneur de Ryoko Owari, aucune piste fiable ne semble apparaitre. Soucieux de résoudre cette affaire dans les meilleurs délais, le magistrat fera arrêter une bande de ronins que l'on accusera du crime. Mais pour Hidetaka, la vérité ne tiendra pas dans un simulacre d'accusation, ni dans une exécution de fortune. Il est persuadé qu'un autre vassal rival de la région est responsable de cette attaque et le fait savoir au magistrat qui se targue en haut lieu d'avoir résolu l'affaire. Il demande audience auprès du gouverneur de Ryoko Owari en vue de faire ré-ouvrir l'enquête mais Shoshuro Akitada ne voit pas cela du même oeil. Remettre en cause la compétence du magistrat, c'est remettre en cause la compétence du gouverneur lui-même. A la fois irrité et en même temps attristé par la réaction de Shoshuro Hidetaka, le gouverneur transfert la fonction de vassal à son frère, Shoshuro Noritoki mais ne prononce pas de sanction à l'encontre d'Hidetaka.





De nombreux mois passent avant que l'état de santé de Yumi ne s'améliore. Les guérisseurs se font de moins en moins nombreux à son chevet, signe de la perte de fonction de son père et du même coup, de sa fortune. Shoshuro Noritoki pourvoit tout de même au strict minimum afin d'assurer les soins de la petite. La jeune fille semble se réveiller de temps à autre mais ne prononce toujours aucun mot. Son père insiste pour qu'on le prévienne de ces périodes d'éveils et il ne manque pas de la questionner quand cela arrive. Il veut absolument savoir ce qui s'est passé cette nuit-là et ce qu'elle a vu. Pourquoi est-elle la seule survivante de l'attaque? A quoi ressemblaient les hommes qui ont attaqué le convoi? Toujours les même questions et à chacune, toujours la même réponse: le silence d'un regard sans aucune émotion ni intensité. A croire qu'elle jubile de voir son père ainsi démunit de toute vérité, si seulement un sourire pouvait le lui prouver. Mais c'est sans espoir et Hidetaka ne tarde pas à s'éloigner de sa fille, secondant son frère dans la gestion du domaine et ressassant sans cesse ses griefs à l'encontre du magistrat et de son enquête de pacotille.





Près d'un an après la tragédie, Yumi est capable de sortir de sa chambre et même alors, les cicatrices et les tâches sombres sur ses bras et ses jambes rappellent à qui la croise dans les couloirs de la demeure de son oncle, les stigmates de l'horreur. On raconte même qu'il s'agit de l'emprunte des mauvais esprits qui n'ont pas réussit à la tuer. Yumi n'a que faire des commérages que l'on colporte à son égard. Elle entend bien suivre sa voie et poursuivre sa formation en vue de son gempuku. Durant les années qui suivent, ses tuteurs la décrieront comme discrète et particulièrement talentueuse spécialement dans l'art de manipuler et de séduire.





Après l'obtention de son gempuku, elle alla trouver son père qui ne l'avait qu'entr'aperçu durant ces dernières années, preuve de son désintérêt pour le devenir de sa fille. Son père attendait dans la pièce depuis quelques minutes déjà, répondant à la demande écrite de sa fille d'un entretien avec lui et c'est avec stupeur qu'il vit entrer une très belle jeune femme vêtue d'un kimono rouge sang et noir qui lui siée à merveille . S'il n'avait pas reconnu le regard d'Ise sur le visage de cette femme, il aurait pu penser qu'il s'agissait d'un malentendu mais c'était bien sa fille qui se tenait face à lui à visage découvert. Il prit alors conscience qu'il n'avait plus affaire à l'enfant alité d'autrefois qui le regardait s'enfoncer dans les méandres de la folie et de l'obstination mais bien à une femme en pleine possession de ces moyens qui a depuis longtemps rompu les amarres avec son père. Sur cette entrée ô combien sournoise en raison de l'absence du masque traditionnel, Shoshuro Hidetaka se méfia. Que lui voulait sa fille?





Lorsqu'il comprit l'objet de cette entrevu, il ne put s'empêcher de rire. D'un rire qu'il avait enfouit toutes ces années, un rire de désespoir, de rage, de vengeance, de colère. Un rire de folie.





Ayant respecté à la lettre l'étiquette afin d'introduire sa demande, Yumi demanda à son père l'autorisation de procéder à un Musha Shugyo alors même que sa condition de membre d'une famille de courtisan Shoshuro ne requérait pas cette pratique. A la réaction de son père, elle comprit que son plan avait fonctionné.





Shoshuro Hidetaka mis un moment à se calmer. En son fort intérieur, la colère refit surface car la vérité qu'il avait tant cherché durant tant d'années se tenait face à lui et elle lui demandait de disparaitre à jamais. Que cherchait sa fille en procédant ainsi? A cet instant précis, il se rendit compte que sa fille avait disparu en même temps que sa femme et que son fils. La seule chose qui existait encore était ce regard sur son visage mais que tout le reste n'était que mensonge et manipulation. Les yeux rivés sur elle, il la jugea silencieusement. Il l'accusa d'être responsable pour l'assassinat de son épouse et la perte de son fils, responsable de ne pas les avoir sauvés, responsable d'avoir survécu sans lui avoir donné les réponses qu'il attendait pour se venger, responsable de lui rappeler tant de souvenirs douloureux et d'en appeler à sa colère. L'espace d'un instant, l'image de ses mains enserrant le cou si gracieux de sa fille... à l'horreur il ne put se résoudre.





Non sans un certain contrôle de soi, il déclara à sa fille qu'il l'autorisait à procéder au pèlerinage du guerrier et ce malgré sa condition. Il ajouta qu'il n'entendait plus entendre parler d'elle à l'avenir et que ses agissements ne regardait plus sa famille. Il se débarrassait ainsi de l'unique chose qui le ramenait à son malheur.





Après toutes ces années, ce regard emplit de haine et de colère valait toutes les récompenses. Yumi était dorénavant libre d'agir à sa guise. Sans plus attendre, elle emporta le paquetage qu'elle avait préparé de longue date et au sortir du château, prit la direction de la forêt qui l'avait révélé à elle-même.





Les gardes en faction à l'entrée de la demeure ne firent pas état de la magnifique servante qui quitta le château ce jour-là, un sourire radieux aux lèvres...



La suite un autre jour...

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