Un retour au château du seigneur Waldemar

8 ans jour pour jour, se sont écoulés depuis les évènements tragiques de Khelgür, ce jour fatidique qui a marqué à jamais toute une génération d’enfants dont certains se sont révélés et personnellement investis pour que les survivants puissent s’en sortir. Chacun de ces courageux enfants gardera à jamais le souvenir de cette incroyable aventure qui s’en est suivie… et qui a fait d’eux des héros !

Puis chacun est parti pour suivre sa destinée, la voie qu’il avait tracé par la découverte de ses talents et centres d’intérêts, mais avec la promesse solennelle de se retrouver quelques années plus tard, 8 ans le temps de leur apprentissage, à la date anniversaire du massacre de Khelgür. Le point de ralliement était le château du seigneur Waldemar de Hildebras où ils devaient fêter leurs retrouvailles. Le Baron de Sutercle leur avait promis un véritable festin pour cette occasion. Par après, le groupe reconstitué irait certainement faire un tour dans leur village natal, voir ce qu’il est advenu des autres survivants et comment ils ont reconstruit sur les ruines du passé, sous l’égide de Marciàn, un ami (?) d’enfance, mais aussi le fils aîné du chef d’autrefois et qui a pris malgré lui la succession bien avant l’heure.

Mais le retour sur les terres du Baron ne se passait pas comme ils pouvaient s’y attendre. Le fief portait les stigmates de la guerre qui grondait à ses frontières. Le spectacle qui s’offrait à eux n’était guerre avenant. Ci et là, des fermes isolées étaient en ruines parfois encore fumantes, victimes de raids récents. Les champs étaient piétinés, brûlés ou en friche. La récolte de blé de cette année n’avait apparemment pas pu se faire. Une haute palissade de rondins protégeait des habitations récentes qui étaient venus agrandir Bourg, le village attenant au château, reléguant l’ancien mur d’enceinte à une séparation de quartier vers la vieille ville. Des habitants locaux, on ne voyait que vieillards, femmes et très jeunes enfants fortement affairés aux tâches quotidiennes. Dans les ruelles traînaient des éclopés, hommes ou jeunes hommes, handicapés mais rescapés d’une guerre dont ils porteront à jamais les stigmates. Leur tenue de soldat était en haillons et ils étaient condamnés à mendier pour survivre, devenus inutiles pour la communauté…

Même au château, l’accueil fut plutôt morose, fait par une soldatesque vieillissante et claudicante, comme si les pères des gardes habituels avaient repris l’uniforme pour offrir une ultime défense au fief. Cependant, on accorda les égards dus au statut des enfants: pairs de la Baronnie et donc invités d’honneur du Baron. Ce dernier leur avait promis un festival et un banquet en leur honneur, pour remercier ceux qui jadis avaient sauvé la baronnie, alors qu’ils n’étaient que des enfants, mais le Baron n’était pas là pour les accueillir.

Devant un repas frugal, Olwin Rafenor, le vieux prêtre du château, était la seule personnalité du passé, ici présente. De sa voix chaleureuse par ces temps troublés, il avait expliqué sans rentrer dans les détails - « Pour une raison pas très claire, à la limite du malentendu et de la mauvaise fois, le Baron de Sutercle est entré en guerre contre son voisin, le seigneur Gaétian Branwald, Baron d’Arbenfield. Ou plutôt, c’est le Baron voisin qui est entré en guerre contre le seigneur Waldemar malgré ses propositions de paix et de compromis. Les conflits majeurs se déroulent le long de la frontière Est de la baronnie et monopolisent tout ce que le fief peut produire en hommes, argent, vivres et matériels. Voilà 4 mois que ça dure, cette guerre épuise toutes les ressources de la région… et la grogne commence à monter parmi un peuple exsangue. Sans compter les hordes de brigands qui en profitent pour infester la région et rendre les déplacements très dangereux… »

Ils étaient presque tous arrivés, un par un et avaient pu constater par eux-mêmes dans quel état la vallée, Bourg et le château étaient devenus depuis quelques mois, depuis que la guerre avait frappé aux portes du fief du seigneur Waldemar. Le village s’était étendu au fil des années de prospérité et avait construit à la hâte une haute palissade de rondins de bois taillés en pointe afin de protéger les nouveaux faubourgs. Les fermes éparpillées dans la vallée avaient été pour la plupart reconstruites et fortifiées, mais elles avaient subies ces derniers temps des attaques de brigands qui sans les détruire de nouveau comme l’avait fait le sorcier noir, avaient fait une razzia en règle de tout ce que les complexes fermiers pouvaient amasser avant l’automne qui s’était installé.

La récolte avait pourtant été bonne cette année et laissait présager un hiver confortable sans qu’il soit nécessaire de se restreindre. Mais là, avec la guerre qui nécessitait quantité de provisions et les brigands qui avaient ramassé ce qu’il restait, il ne restait plus rien pour la population locale qui allait devoir se contenter de pêche et de chasse avant que les élevages ne puissent de nouveau subvenir à leurs besoins. Pour cette partie, Khelgür était une ressource importante. Il était le grenier à blé du fief, avec des terres riches qui produisaient beaucoup et de nombreux élevages en tout genre qui prospéraient constamment. Le village natal de nos héros devait jouer un rôle primordial en ce moment, exportant au château, à Bourg et à l’armée du Baron tout ce qu’ils pouvaient produire encore à cette saison des feuilles mortes.

Fort de ce constat peu engageant, les aventuriers s’étaient dirigés vers le château du Baron où ils étaient attendus pour de fastes retrouvailles. En fin de compte, ils furent accueillis par une garde vieillissante et acariâtre qui n’avait plus sa place aux portes ou sur les tours de guet, mais à une taverne près d’un âtre de cheminée à se remémorer leur jeunesse vaillante. Mais encore une fois, la guerre devait monopoliser tout ce que le fief pouvait donner en hommes valides et vaillants qui pouvaient endurer les longues journées de marche, l’inconfort des camps de toile et les combats incessants. Ceux qui étaient restés étaient encore assez solides pour lever leur lance face à un ennemi, mais ils représentaient une bien maigre défense par rapport à celle qui avait résisté aux hordes humanoïdes par le passé. Il y avait comme un spectre de désolation qui planait en ce moment dans ce coin de la baronnie.

Puis un à un, ils avaient été accueillis par ce bon père Olwyn qui montrait aussi que les années ne l’avaient pas épargnées et que ces derniers temps, le vieil homme croulait sous le poids des responsabilités, des tracas et d’un manque certain de sommeil. Le visage creusé, de grandes poches sombres sous les yeux, les traits tendus, les yeux rougis, le teint pâle, il avait perdu de sa bonhomie et de son embonpoint, sans doute pour lui aussi c’était vache maigre et il était comme un spectre qui hantait le château et l’église. Tarek était parti avec le Baron. C’était désormais lui qui avait obtenu la charge de chapelain et qui accompagnait le seigneur dans cette épreuve. Nul doute que Saxifrag et Taërim avaient fait de même, l’un étant une force de la nature, Keldrim et Ferrèol ne pouvaient s’imaginer qu’à l’instar du père Olwyn, il pouvait avoir été vaincu par les ans dévastateurs. Quant au Magicien Blanc, sans doute quelques subterfuges magiques lui permettaient de ne pas crouler non plus et de devenir un vieillard sénile. Mais pour le père Olwyn, il avait passé la main et attendait que Sarenraé l’appelle, il dépérissait à vus d’œil.

Encore une fois, le vieux prêtre s’excusa de les recevoir ainsi, mais il était heureux qu’ils soient venus aussi nombreux. Bien sûr, il n’y avait pas tout le monde, des retardataires ? Keldrim était arrivé en premier, faisait presque office d’ouragan avec son compagnon à 4 pattes, qui du reste avaient pris une coloration rouge orangée d’où l’animal tirait son nom, dans ce lieu qui semblait dépérir en même temps que le prêtre. Puis ce fut au tour de Ferrèol qui reçu un accueil plus chaleureux de la part de Ruffy. Non loin derrière, une jeune femme qui n’était pas native de Khelgür, mais qui appartenait à leur passé fit aussi son entrée au château. Le père Olwyn semblait ravi de la voir, comme si son apparition lui redonnait des couleurs et de la chaleur – " Viens Véolia, tu peux venir, je suis content de te revoir." Les retrouvailles entre Keldrim, Ruffy et Ferrèol apportaient un peu de joie et la fit sourire.

Mais l’ambiance retomba aussitôt lorsque l’aîné des Mercant fit son entrée. Sombre, le visage fermé, Erik semblait ne pas être sorti de son mutisme depuis 8 ans et son regard se faisait encore plus froid et déterminé. Tous les sourires disparurent et le prère Olwyn referma les pans de son manteau comme si soudain il avait froid. Quelques instants plus tard, c’était au tour de Zaël d’arriver et comme d’accoutumé, le demi-elfe ne pouvait jamais rien faire comme tout le monde. Il était accompagné d’une créature féérique étrange se rapprochant du dragonnet à 4 pattes un peu plus gros qu’un mastiff. La lumière jouait sur sa peau écailleuse et renvoyait des couleurs bleutés, vertes ou mauves dans les tons pastel. La chose semblait amicale et féérique, mais n’était absolument pas du goût du petit fennec aux pieds-de-feu qui se blottit entre les jambes du barbare. Celui-ci avait les mollets si gonflés que le fennec pouvait complètement disparaître derrière, ne laissant pointer que le bout de sa truffe et une ou deux moustaches. Enfin, le cadet des Mercant ferma le ballet des arrivants. Ylvian avait beaucoup changé avec les années. Lorsqu’il fit son apparition sur le pas de porte, il dégageait une présence que nul ne pouvait ignorer. Il semblait taillé dans un roc indestructible capable de résister à tous les assauts. Il resta quelques instants immobile à l’entrée, fermant les yeux comme pour remercier Iomédae dont le symbole était représenté sur son armure et son écu et lorsqu’il ouvrit de nouveau les yeux, c’était pour fixer Erik comme s’il pouvait le transpercer avec son regard. Non, on pouvait dire que les retrouvailles entre les deux frères n’allaient pas être chaleureuses…

Le père Olwyn accueillit tout le monde un par un, discutant avec chacun dès leur arriver pour leur demander comment ça allait et s’ils avaient bien vécus durant ces 8 années. Il avait placé Véolia à côté de lui, comme si c’était son bâton de vieillesse sur lequel il pouvait s’appuyer et invita tout le monde à s’assoir à la table. Le repas qui fut servir était des plus simple et frugal. Il n’y eut point de faste comme pour le banquet qui avait clôturé cette incroyable aventure lorsqu’ils étaient enfants. Les temps étaient durs, même pour les occupants du château qui sommes toutes n’avaient pas plus de privilèges que les citadins de Bourg. Un silence gêné s’installa au début et le vieux prêtre fit son possible pour démarrer les conversations. Il demanda à chacun ce qu’ils avaient fait durant ces années, histoire de dégeler l’atmosphère, mais il y avait encore quelques absents. Dalkyn, Scratus et Armine n’étaient pas là. Pour le joli cœur de Khelgür, le père Olwyn avait une explication. Il l’avait formé à la prêtrise de Sarenraé et il envisageait de le nommer en poste à Khelgür où il n’y avait plus vraiment d’église depuis la destruction du village il y a 8 ans. L’année dernière, il était parti au temple-hôpital de Magnimar où les prêtres et novices se mettent au service de la population et surtout des plus pauvres. Quant aux 2 autres, ils étaient partis avec Keanou à Port Enigme… Qui sait ce qu’il a pu leur arriver là-bas…

Comme avaient pu le constater les jeunes héros de Khelgür, car c’est ainsi que désormais ils étaient connus ici dans la baronnie de Sutercle, fief du seigneur Waldemar de hildebras, le repas était des plus frugal. IL avait fait avec les moyens du bord, la priorité étant d’envoyer la majorité des vivres à l’armée du baron au front.

C’est le père Olwyn qui raconta ce qu’il s’était passé ces 6 derniers mois. « Tout a commencé il y a 6 mois environ, au printemps, au temps des labours. A l’Est du fief du seigneur Waldemar, se trouve une vieille ferme ou peut-être devrais-je dire se trouvait, appartenant au père Rahl. En fait, cela se situe à la frontière du domaine du Baron. Si tant est que les frontières étaient concrètement définies par des écrits, cartes et bornages, elles n’ont jamais été tracées avec certitude mais d’après un accord du passé entre Waldemar, le baron de Sutercle et son homologue le seigneur Wilhem Branwald, le baron d’Arbenfield, Gorion Rahl était un sujet de notre fief et en tant que tel nous prêtait allégeance et nous payait son impôt annuel, sa ferme étant déclarée jusqu’alors sur le fief de Sutercle. Mais Wilhem est mort et son fils lui a succédé. Non pas qu’il soit un incapable, loin de là, je pense qu’il est probablement tout à fait à la hauteur de sa tâche et de son devoir, mais il est jeune, fougueux et influençable… Quoi qu’il en soit, il a voulu matérialiser la frontière entre son fief et celui de Waldemar et la limite qui a été établie coupe l’exploitation du père Rahl en deux : la ferme de notre côté et une partie de ses champs cultivés et pâturages de l’autre. Le fermier exploitant alors les terres du seigneur Branwald, celui-ci a exigé qu’il lui paye un impôt.

Têtu comme une bourrique mal réveillée, le vieux Gorion a refusé tout net bien-sûr et est venu se plaindre au baron, Waldemar. Il ne voulait pas payer 2 fois l’impôt et proclame son appartenance au fief de Sutercle, comme il en a toujours été pour lui. Il a donc réclamé justice auprès de son seigneur. Bien-sûr, ce bon Waldemar a intercédé en sa faveur et a envoyé un groupe de porte-paroles afin de proposer un accord écrit cette fois avec Gaétiàn. Il proposait de redéfinir la frontière juste à cet endroit précis de la ferme, afin de contourner toutes les terres du père Rahl, accompagnée d’une somme en or assez conséquente pour racheter les parcelles qui soi-disant se trouvaient sur les terres d’Arbenfield. Même si l’accord du passé n’était qu’un accord mutuel oral et que la frontière n’avait jamais été vraiment déterminée. Bien souvent un obstacle naturel comme une rivière, un bosquet d’arbre ou une colline faisait office de démarcation et c’est précisément une rivière qui traverse l’exploitation du père Rahl et que Gaétiàn Branwald a choisi comme frontière. Oh il aurait pu la reculer jusqu’à la forêt qui bordent les champs cultivés, mais il en avait décidé ainsi.

Le seigneur Branwald fils, Gaétiàn, a refusé tout net, renvoyant les émissaires et décrétant que c’était une véritable intrusion sur ses terres et qu’on ne l’achetait pas, c’était de la félonie et de la corruption. Du moins c’est aussi ce qu’il a déclaré à son peuple qui y croit fermement. Offensé, le jeune seigneur a fait ériger une barrière en bois au bord de la rivière et a placé des gardes frontières. Ainsi, le père Rahl devait s’acquitter d’un droit de passage sur l’unique passerelle qu’ils avaient bien voulu ériger, s’il voulait aller sur ses terres où il devait aussi payer une taxe dite de protection s’il ne voulait pas que son troupeau soit dispersé et que ses champs cultivés soient ruinés.

Waldemar a envoyé une patrouille afin de protéger le fermier et il a proposé à son homologue de lui payer l’impôt que lui versait le père Rahl, en guise de dédommagements comme il l’exigeait, mais le seigneur Branwald a encore refusé voyant cela comme de la corruption. Les relations entre gardes frontaliers et patrouilles du baron étaient très tendues. Plusieurs fois par jour, les soldats du baron étaient sujets à des insultes et des mises en scène provocatrices pour que les soldats s’attaquent aux frontaliers. Mais ils avaient pour consigne de juste protéger le fermier et de ne pas répondre aux provocations qui ne feraient qu’envenimer les relations déjà très tendues. Waldemar a alors proposé au fermier d’abandonner son exploitation et de s’installer près de Bourg, dans une ferme qui avait été ruinée il y a 8 ans avec des travaux aux frais du Baron et après d’âpres négociations avec cette tête de mule de fermier, il a fini par accepter. Du coup, tout a été déménagé de là-bas et cela devait mettre un terme au conflit frontalier.

Mais c’était sans compter sur la félonie de nos voisins. Un jour, 2 gardes frontaliers ont été retrouvés morts par ses collègues, transpercés par des flèches des soldats de Sutercle. La chose étant bien entendu impossible puisque aucune patrouille ne se trouvait là-bas étant donné que le fermier avait déménagé. Gaétiàn a sans conteste proclamé cet acte comme étant une agression caractérisée et maléfique car fourbe et a tout simplement déclaré la guerre, décrétant que Waldemar n’était qu’un faible qui se laissait dominer par son peuple et qu’il était incapable de défendre ses terres. Il a déclaré que toute terre que ses troupes envahiraient serait désormais sienne et comme le baron n’était qu’un couard, il ne tarderait pas à investir Bourg, puis le château et ainsi tout le fief. Le seigneur Waldemar se devait de lever son armée et de défendre son fief contre la folie de son voisin. Il voulait dresser une frontière physique impénétrable et organiser une surveillance de ce mur qui séparerait les deux fiefs. Mais le seigneur Branwald était en fait déjà prêt au combat et Waldemar dû rassembler une petite troupe à la hâte afin d’empêcher son voisin de déferler sur ses terres.

Ce fut la première et plus violente des batailles. Mais grâce à sa sagesse, Waldemar a réussit à repousser les assaillants de l’autre côté de la rivière qui sépare l’exploitation fermière. Puis chacun a commencé à rassembler ses troupes, dresser son campement et échafauder des plans de bataille. D’un côté l’envahisseur, le seigneur Gaétiàn Branwald baron d’Arbenfield qui, malgré sa jeunesse, semble avoir un conseiller qui a une imagination inépuisable pour tenter d’envahir les terres du baron. Dernièrement, on rapporte qu’il se serait allié à des clans orcs des Monts Kodars afin de grossir ses troupes. De l’autre, le seigneur Waldemar de Hildebras baron de Sutercle qui, quant à lui, n’attaque pas son voisin. Par contre il renforce ses défenses afin de l’empêcher de passer, construisant une muraille de pierre de son côté de la rivière afin de délimiter la frontière.

Voilà 4 mois que la guerre a éclaté. D’après ce qu’on a pu entendre de l’Arbenfield, depuis son ascension au pouvoir, la Loi Martiale, l’esclavagisme et les patrouilles de répression ont fait leur apparition. Le baron compte quant à lui défendre son fief et préserver ainsi la liberté de ses sujets. Mais cela ne va pas sans peine et c’est une catastrophe. Le seigneur Branwald utilise tout ce que le fief peut lui procurer en hommes prêts à se battre, en argent pour payer ses soldats et l’équipement nécessaire et en vivres dont Khelgür est le principal fournisseur. L’hiver arrive, les greniers sont vides, les brigands ayant brûlé les dernières récoltes, les coffres du trésor sont vides, les guildes marchandes réclament plus de rémunération afin de payer des mercenaires qui protègeront leurs caravanes, sinon ils menacent de ne plus soutenir le baron et enfin, Bourg et Khelgür ont tout donné pour leur seigneur : hommes, matériels, taxes, etc. Bref la baronnie souffre beaucoup de cette guerre, le peuple est exsangue, l’insécurité règne sur nos routes. '' »

C'est alors qu'un garde avait fait son entrée et était venu interrompre la narration, pour annoncer que le convoi de vivres en provenance de Khelgür qui devait gagner le château tantôt n’était toujours pas arrivé à cette heure et il avait demandé s’ils pouvaient fermer les portes pour la nuit. Le père Olwyn avait répondu avec un profond soupir à fendre l'âme et congédia le garde avec l’accord pour la fermeture, les brigands venaient de priver la principale source de ravitaillement. Khelgür est un véritable réservoir de nourriture avec ses terres riches et son élevage. Sans cette ressource, le fief et surtout l’armée risquent rapidement d’être affamés et avec l´hiver qui arrive, le Baron sera obligé d’abdiquer.

Après mûre réflexion ou spontanément, les uns après les autres, les héros d'hier et tout jeune aguerris aujourd'hui, se levèrent un à un pour participer à cette nouvelle aventure qui se présentait à eux. Le groupe allait se reformer, malgré l'absence de certains, mais pour l'heure, Keldrim, Ferrèol, Zaël, les frères Mercant, Erik et Ylvian, puis en dernier Scratus, allaient accompagner Véolia vers sa prochaine affectation : Khlegür, là où tout avait commencé pour certains ou où tout avait fini pour d'autres... Par là même, ils tenteraient de résoudre cette affaire de chariot de vivre qui n'était pas arrivé au château.



Un départ pour le petit village de Kelghür

Ce fut le lendemain qu’ils prirent la direction de Kelgür, La route, d’après ce qu’avait dit le vieil acariâtre, restait le moyen le plus rapide de voyager, bien qu’en ces temps de troubles, elle pouvait être surveillée et guère sécurisée. Elle sinuait entre les arbres, suivant les caprices du terrain, coincée entre la rivière et la forêt. En 8 ans, elle n’avait guère changé, irrégulière, cahoteuse, alternat pierres rondes qui roulent sous les pieds ou boue qui colle et s’amasse autour des bottes puis des chevilles, elle était toujours en aussi mauvais état. C’est au bout de 2 heures de progression, que les vestiges d’un violent carnage leur apparu, le convoi avait été attaqué et massacré.

Ils entassèrent les corps dans une carriole afin qu'elle serve de combustible pour la crémation. C’est Ylvian qui brula les corps avant que Ferrèol ne les conduise sur la piste des brigands.

C’est le moment que choisi le magicien blanc pour rappeler Zaël et il disparu dans un cercle magique, après avoir salué d’un au revoir ses compagnons d’enfance.

C’est dans une végétation dense et une nature qui se manifestait et annonçait clairement le dérangement que provoquait leur intrusion. Que le druide fila sur la piste fraichement trouvée. Au bout d’1 mile, la piste déboucha sur une rivière assez large au cours rapide mais peu profonde, un guet permettait un passage en se mouillant au maximum qu’à hauteur des chevilles. On pouvait voir l’autre rive à une trentaine de pas et un rideau dense de verdure empêchait plus de visibilité. Le paladin fit le premier à s’élancer pour se rendre compte que les galets glissant allaient avoir raison de lui, suivit de prêt par la prêtresse, c’est le druide munit d’une corde qui vient de suite à la rescousse du paladin, mais la progression ce stoppa rapidement quand une cage se fracassant sur les rochers, vint libérer un énorme gorille noir de près de 8 pieds de haut. C’est un combat qui s’en suivit ou le druide faillit perdre la vie et où un ancien enfant de Kelghür fit son apparition Frédrigo Tampoli. Ce dernier faisait parti du convoi et fut sauver par un inconnu qui le conduisit dans les bois de manière à le cacher. Blessé et fatigué, il raconta l'embuscade, le massacre et la capture de trois femmes.

Ce premier combat depuis leurs retrouvailles, leur avait servit de leçon, les tactiques et les décisions prisent n'avaient pas eu l'unanimité et c'est grosse mise au point qui s'en suivis entre Scratus et Ferrèol, mais pour se retrouver grandit de cette première expérience de la vie en groupe.

Après quelques échanges de mots sur un ton assez froid et brutal, le groupe choisi l'option de ne pas suivre les traces inniciales qui devaient les amener surement au campement ou on avait du amener les prisonnières. Ils s’engagea sur les traces de trois fuyards, qui avaient érigé ce piège. La poursuite avait conduit le groupe au cœur de la forêt, dans une région accidentée où se succédaient ravines, vallées et cols, envahis par une végétation dense et luxuriante. Mais très vite ils purent s'apercevoir que les personnes qu'ils poursuivaient n'allaient jamais les guider vers le repère, jouant de tours et détours pour les écarter de plus en plus de leur but. C'est alors que la décision fut prise de rebrousser chemin et de revenir au guet pour reprendre les traces initiales. Mais là des brigands étaient revenu sur place et un affrontement était inévitable!

A force de sort, d'appel à la nature, de coup de coutille et d'épée à deux mains d'un coté et de surprise avec l'apparition d'un humanoïde devant mesurer près de 7 pieds de haut, dépasser les 100kg de muscles, ayant un faciès porcin, le front fuyant, les yeux rouges de colère, très enfoncés dans leurs orbites, la mâchoire inférieure proéminente, et laissant paraître des canines sur développées plus proches de crocs d'animaux, la peau grisâtre avec des reflets verts foncés, une tenue vestimentaire des plus sommaire : une peau animal mitée en guise de pagne, il avait levé sa grande hache au-dessus de Keldrim, mais bien que terrifiant le coup ne fut pas mortel. Mais c'était sans compté sur la force du paladin et la technique de la prêtresse, le combat s'acheva rapidement laissant un sergent et deux de ses hommes comme prisonnier. Mais pendant ce temps c'est Scratus qui prit d'un malaise avait occupé Erik à le soigner et le maitriser. S'en suivi un interrogatoire musclé ou le sergent tenta un coup de bluff en révélant être un ancien sergent de l´armée régulière d´Arbenfield, et qu'ils avaient déserté la guerre stupide et devaient retourner chez eux, mais probablement condamnés à mort, ils avaient préféré tenter de survivre dans la forêt. Mais leur chef du camp avait cédé à la sauvagerie. Dans un premier temps, ils ne faisaient que prélever quelques vivres et matériels sur les convois marchands, mais après avoir pactisé avec un groupe de maraudeurs orques des Montagnes Rouges, ils étaient passés au pillage et tueries. Avec son groupe, ils tentaient de déserter à nouveau, mais avec l'humanoïde rien n'était facile! Il leur expliqua également qu'il les avait prit pour des alliés de leur chef, et voulant fuir loin vers des terres plus hospitalières ou ils pourraient refaire leur vie et vendre leurs services comme mercenaires, n'avaient pas voulut de discussions. Mais suite à différentes interventions encore plus intimidantes, il révéla enfin ne pas avoir pris part à l'embuscade du convoi de Kelghür, qu'ils étaient un bataillon sous les ordres d'un capitaine du nom de Cahun, qu'un chaman demi-orque du nom de Scarn avec sa bande et par la suite un groupe d'Orques des montagnes rouges les avaient rejoint. Qu'un rôdeur prénommé Guntar ce charge de les entrainer. Une certaine peur et craintes se lisait sur tout les prisonniers, mais ils restent persuadé que c'était Waldemar qui à lancé la première agression. Et que c'est un dénommé Darkhell qui conseil leur seigneur. D'autant que cela faisait plus d'un an que tous se préparaient à cette opération.

C'est alors que deux choix ce décidait, un premier groupe composé de Keldrim, Véolia et Ferréol qui allait se rendre à Kelghür, après avoir camouflé un canoé, pour prévenir d'une éventuelle attaque de Gobelin. Puis le deuxième groupe avec le reste des compagnons, qui se chargeraient d'amener les prisonniers au château.

En route pour Khelgür…

Véolia, Keldrim et Ferrèol partent pour Khlegür tandis que les autres escortent les prisonniers au château. Après une longue marche à bonne allure, très vive pour Véolia qui avec son armure peinait à tenir le rythme des pas allongés et soutenus de ses deux compagnons quant à eux rompus aux longues courses derrière Saxifrag. Mais sa foi inébranlable lui permettait de venir à bout de chaque épreuve et c’était haletante qu’elle parvint tout de même au village. Là aussi les choses allaient mal. Marciàn plus tyrannique que jamais et sous menace de s’en prendre à l’enfant de Sulvya et Keldrim, faisait mener une vie d’enfer à la jeune mère, lui faisant faire tout un tas de tâches aussi ingrates que le ménage chez lui jusqu’à la chasse pour ravitailler le village et le repérage de l’antre gobeline en passant par la garde du village mais aussi la préparation du repas pour le chef et ses sbires, les jumeaux garçons bouchers aussi sadiques que pervers. Sulvya vivait dans la misère avec la sœur de Frédrigo dans la vieille cahute du père de Luke, un taudis à peine capable de se protéger de la pluie.

Keldrim manque de rentrer en rage contre le chef et les jumeaux, mais Ferrèol et Véolia parviennent à le calmer. Il y avait plus urgent : Depuis quelques temps des gobelins se sont attaqués aux fermes environnantes et menacent désormais le village. Le danger grandissant, la tyrannie de Marciàn est proportionnel et ce dernier menace les pires exactions sur la compagne de Keldrim, sans compter une éducation spéciale pour son bâtard si jamais cette affaire de gobelins n’est pas résolue. Sulvya ayant été envoyée pour repérer leur antre pouvait leur indiquer comment les trouver. Devant un tel chantage, le groupe doit accepter une mission, qui de toute façon leur incombait et à laquelle ils ne se seraient pas dérobés. Mais Marciàn évitait surtout la vengeance de Keldrim qui ne tenait plus en place. Le groupe veilla tard près de la porte du village, là où Sulvya montait la garde. Keldrim et sa cantinière préférée se retrouvèrent un moment, pendant que Ferrèol et Véolia la remplaçait à la surveillance. A l’aube, tandis qu’ils s’apprêtaient à partir, le reste du groupe débarqua et les rejoignit. Mis au courant de la situation, Le groupe part sur le champ s’occuper des gobelins, c’est le départ pour l’antre des puants.

En route pour le Château…

Ylvian en tête, Erik, Frédrigo et Scratus poussent les prisonniers à avancer. L’escorte se transforme rapidement en course contre la montre afin d’éviter la confrontation contre les brigands, lancés à leur poursuite. Les prisonniers traînent la patte afin de retarder le groupe et se laisser rejoindre par les leurs, mais Erik met un terme définitif à toute rébellion du genre. Il exécute l’un des trois prisonniers sur place comme il l’avait fait jadis avec le Kobold, menaçant les autres du même sort s’ils continuaient leur manège. Ylvian accusa le coup avec grande difficulté, mais quel genre de monstre était devenu son frère ? En même temps, le résultat était là, s’ils n’arrivaient pas à temps à Bourg ou au château, les brigands ou plutôt les orques les massacreraient, mais même si leur vie était en jeu, la fin ne justifiait pas les moyens. Après une course effrénée ils parviennent in extremis à Bourg tandis que la horde brigande les talonne jusqu’aux remparts de la ville. Lors des derniers miles, Ylvian affronta un orque lancé lui aussi à leur poursuite et beaucoup plus avancé que les autres brigands. Ce fut l’objet d’un combat aussi épique que rapide : tandis que l’orque bondissait vers le jeune paladin, Ylvian réussit un coup de maitre et tua l’assaillant d’un seul coup d’épée (critique confirmé pour la petite histoire^^). Cette action épique permit de donner un peu d’air frais au groupe et de gagner leur destination. A Bourg, ils sont pris en charge par le Guet et voient arriver Armine (absent au rassemblement) et Nadya, une amie d’enfance du coureur des pavés, visiblement très pressés de rejoindre le groupe. Ils étaient poursuivis par des malandrins de la guilde locale. Là aussi ça allait mal, une pègre locale s’est développée à mesure que le village croissait et devenait petite ville. Maintenant elle fait main basse sur la ville les quelques soldats du Guet restés pour assurer la défense de la ville ne font pas le poids, pas le temps de traîner…

La jeune capitaine du Guet, Myriam Séverin, pleine d’admiration pour Ylvian, à moins que ce soit l’inverse, parvient à extraire le groupe de la ville et à les escorter jusqu’au château. Les prisonniers sont mis au cachot et le groupe peut souffler un peu. Le père Olwyn, aux portes de la mort, écoute les dernières informations rapportées par les jeunes héros. Il leur apprend que désormais ils devront aussi traiter avec le capitaine Rhidan Tangletron qu’il leur présenta : un soldat d´assez fière allure malgré son âge certain fit alors une entrée assez bruyante en concordance avec la lourde armure de plaques qu´il supportait plus qu´il ne portait. Mais son statut lui imposait un certain apparat et la lourde armure était l´apanage des officiers. Il devait avoir la cinquantaine bien tassée, ce qui pour un soldat était un âge vénérable, mais il était encore alerte et assez gaillard. Certes il ne devait guère avoir la vigueur d´antan, mais son expérience devait compenser largement son physique qui régressait. Sa grosse tête était envahie par une épaisse chevelure blanchie par les ans qu´il coiffait en catogan, la mode des guerriers, une épaisse moustache jaillissait d´une barbe fournie mais taillée et soignée, lui donnant un air sévère et discipliné. Son ceinturon d´arme supportait une impressionnante épée qui était aussi longue qu´une épée ordinaire, mais dont la lame était presque deux fois plus large, une lame souvent vue chez les Ulfes.

L’heure est grave, il fallait regagner Khelgür mais aussi envoyer un message au baron. Armine décida de rejoindre le groupe et laissa sa compagne en sécurité au château, il accompagnera ses amis à Khelgür. Scratus quant à lui est envoyé au front prévenir le baron des évènements terribles qui se déroulent dans son fief. Mais des surprises attendaient encore les aventuriers. Luke, L’Pêchou, était lui aussi de passage au château. Grâce à la vieille barcasse de pêche de son père, il embarqua le groupe pour remonter l’Elëban (la rivière qui relie Bourg à Khlegür et après un voyage nocturne tranquille, ils rejoignent Keldrim, Véolia et Ferrèol au village de leur enfance.
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