Garrett Nolra
Image





















Background

L’histoire de Garrett commence il y a presque quarante années de cela, dans la tristement célèbre ville de Port-Enigme. Fils de petit commerçant, ses plus lointains souvenirs le ramènent à une époque peu enviable où, accablé par la perte du magasin familial, son père avait petit à petit sombré dans la boisson, puis dans la dépression. Dans son malheur, il avait reporté sa colère sur son fils, alors à peine âgé de sept ans. En effet, qui blâmer d’autre que lui ? Sans sa présence, le couple Nolra n’aurait pas eu à dépenser tant d’argent en nourriture, et en soins. Sans sa présence, Garath aurait sans doute été capable de payer l’exorbitante taxe de protection qu’imposait la guilde tenant le quartier. Sans sa présence, il aurait peut-être pu sauver sa femme, coincée dans leur chambre alors que l’incendie envahissait leur maison, plutôt que de sauver son fils, pétrifié de terreur dans son lit…

Tous ces reproches étaient bien entendu parfaitement illogiques, mais l’alcool aidant, ils prirent racine dans l’esprit de Garath. Oppressé par ces pensées délétères, il décida bien vite de reporter sa frustration sur l’objet de tous ses maux, de la façon la plus simple qui soit. Rapidement, le jeune Garrett s’habitua à la triste routine qui rythmait sa vie. Durant la journée, il arpentait les rues marchandes, mendiant quelques pièces de cuivre aux clients de passage avant de se faire chasser par les commerçants, ou essayait à grand peine de convaincre les rares voyageurs d’accepter ses services afin de les guider jusqu’aux endroits les plus intéressant de la ville puis, lorsque le jour déclinait, il rentrait prendre quelques heures de repos avant d’être réveillé par les hurlements avinés de son géniteur, qui s’empressait de passer ses nerfs sur son fils à grands renfort de cuir.

Pendant de longues années, Garrett endura ainsi brimades, coups et autres insultes, ne pouvant se résoudre à quitter l’homme qui, malgré tous les mauvais traitements qu’il lui faisait subir, lui offrait malgré tout un abri digne de ce nom dans une ville corrompue, un luxe que tous n’avaient pas. Toutes les alternatives que pouvait imaginer le jeune garçon lui apparaissaient comme bien pire que sa situation actuelle : Rejoindre une bande finirait probablement par le faire tuer en affrontant une cible bien plus forte qu’eux, prendre la mer l’avait une fois tenté, jusqu’à ce qu’il mette effectivement le pied sur un les planches d’un navire… et se rende compte que son estomac n’était pas du tout d’accord avec cette idée, et trainer en solitaire dans les rues de la ville reviendrait à se suicider… ou pire. Certaines histoires inquiétantes se murmuraient entre gamins des rues à propos de garçons enlevés pour servir aux clients les plus exigeants du temple de Calistria, et cette seule pensée lui glaçait le sang… Au moins, son père lui épargnait-il ce supplice là.

Néanmoins, la situation changea durant l’année de ses douze ans. Le coup d’état qui vit le capitaine Cromarcky se proclamer Seigneur de la Ville bouleversa la vie de Garrett. Peu désireux de suivre ses prédécesseurs dans un règne court et une mort rapide, le brave capitaine organisa la mise en place d’une milice organisée dans la ville, y engageant des gens qui seraient fidèles au dirigeant et non pas à un futur concurrent – une nouveauté aussi innovante qu’inattendue. Entendant parler de ces nouveaux Gendarmes, et de leur recrutement massif, non seulement de soldats mais également d’estafettes, Garrett tenta sa chance en tant que tel. Après des années passées à courir les rues pour conserver ses maigres possessions et le peu d’intégrité physique qui lui restait, il avait après tout acquis une connaissance honorable des lieux de la cité et des ramifications de ses rues.

Contre toute attente, il passa les tests de recrutement, et fut, comme une poignée d’autres jeunes gamins de la cité, enrôlé parmi les Gendarmes et chargé de porter les messages d’un poste de garde à l’autre. Il s’agissait pour la plupart d’entre eux de leur premier travail stable qui, s’il ne leur apporterait pas la richesse, leur offrait de quoi manger à leur faim et même un endroit sûr où ils pouvaient loger la nuit – un luxe que Garrett ne pouvait qu’apprécier.\\nUne période faste débuta alors pour le jeune homme. Ayant fait preuve d’une certaine efficacité et d’une certaine fiabilité pendant ses années en tant que garçon de course, et ayant pu développer ses capacités physique à un niveau plus qu’acceptable maintenant qu’il n’était plus battu comme plâtre tous les soirs, il finit par être muté avec les patrouilleurs, et commença à s’entrainer au maniement des armes, une chose qu’il n’aurait jamais cru possible quelques années auparavant. Durant son service, il se découvrit une passion et un talent certain pour la traque et le pistage : une fois qu’il avait repéré sa cible dans la foule, celle-ci ne parvenait presque jamais à lui échapper, et jamais sans heurts. Assez rapidement, ses faits d’armes lui valurent une certaine réputation parmi les miliciens, celle-ci attirant malheureusement son lot de jaloux, et d’envieux.

De nombreuses années passèrent, et le jeune garçon enthousiaste qui avait rejoint les rangs des Gendarmes devint un homme… un homme cynique et amer. S’il travaillait toujours pour la milice de la ville, il avait en grandissant perdu ses désillusions à propos de celle-ci. S’ils maintenaient effectivement l’ordre dans la cité, la plupart des hommes étaient aussi corrompus que les criminels qui la peuplaient. En créant les Gendarmes, Cromarcky avait réussi le tour de force de rendre la cité plus sûre, et donc plus ouverte aux commerçants, tout en assurant la mise en place d’une économie parallèle basée sur les pots de vins versés aux gardes pour qu’ils ferment les yeux durant certaines opérations… argent dont un pourcentage non négligeable remontait jusqu’au seigneur de la cité. Si la justice existait dans la ville, elle n’était qu’au service du plus riche ou du plus rusé, jamais de la vérité.

Comprenant que seul l’argent maintenait le monde à flot, Garrett décida de quitter la garde, embrassant une carrière qui lui permettrait de ne pas avoir à reverser la part du lion de ses gains à un inconnu : celle de chasseur de primes. Ses débuts furent difficiles, pour ne pas dire misérable. S’il avait certes une bonne expérience de la ville, il était perdu dès que ses proies quittaient celle-ci, et se retrouvait incapable de les poursuivre efficacement. Quelques échecs répétés eurent tôt fait d’entacher sa maigre réputation, et le chasseur se retrouva bien vite à court de gibier. Cherchant à se tirer de se mauvais pas, et ne voulant pas se retrouver à nouveau enfermé dans le carcan d’une hiérarchie militaire, le jeune rôdeur se vit une fois encore béni par le destin. Un dénommé Vancaskerkin venait de rouvrir le Gobelin Doré, et la rumeur disait qu’il cherchait à engager du personnel, et pas uniquement pour tenir la salle…

Voyant là sa chance, Garrett dépensa ses derniers deniers dans les droits d’entrée à la soirée, espérant s’y faire remarquer d’une façon ou d’une autre… Sa chance vint lorsque, au beau milieu de la nuit, la salle de jeux fut braquée par une bande de roublards voulant faire main basse sur l’attraction principale : un coffre empli de pièces d’argent. Avec l’aide d’autres personnes aux allures étranges, le jeune rôdeur fut en mesure d’empêcher le casse, et d’attirer un œil favorable de la part du propriétaire reconnaissant.\\nC’est ainsi qu’il entra, en compagnie d’un prêtre nain mal embouché, d’un ensorceleur demi-elfe adepte des tenues à plumes et d’un barde gnome répétant à tout va qu’il possédait un sort de graisse et un gros gourdin, au service de l’immonde Saul Vancaskerkin. Leur groupe hétéroclite travaillant durant un temps pour le seigneur du crime sur le retour, avant de découvrir que leur affable employeur n’était qu’un pion dans le plan d’une race présumée mythique pour reconquérir la surface de Golarion. Après d’âpres combats et de subtiles manipulations, le groupe – nouveau propriétaire du Gobelin Doré suite au décès inopiné de Saul et acteurs épiques d’un combat théâtral au sommet de l’arche qui enjambait le port, se retrouva son propre employeur.

Leurs aventures les menèrent en divers lieux, rencontrant des créatures de légendes et des opposants terrifiants. Ils explorèrent les profondeurs souterraines, constatant l’existence de cités entières sur le pied de guerre. Cités dont l’ambiance sordide rappelait à Garath une Port Enigme libérée de tous interdits moraux. Une cité qu’elle deviendrait probablement avec le temps, si ça propre décadence ne la faisait pas s’écrouler avant. Un constat… bien peu agréable. Ils visitèrent également les royaumes elfiques du Kyonin, en apprenant plus sur l’origine de leurs problèmes, et sur la très noble race elfe absolument au dessus de tous soupçons et incapables de perpétrer le moindre Mal… Finalement, après un dernier retour en Outreterre, durant lequel ils sauvèrent probablement une bonne partie des habitants de la surface – un fait d’armes que personne n’entendrait jamais chanter – les quatre aventuriers se séparèrent, riche d’une plus grande expérience et de possessions dont le jeune garçon battu d’il y a quelques décennies n’aurait osé rêver. Garrett retourna pendant quelques semaines à Port-Enigme afin de régler ses affaires en cours et de vendre les bâtiments qui, désormais, ne lui servaient qu’à le rattacher à un passé qu’il préférait oublier, puis repartit sur les routes, revenant à son amour premier, la traque. Plus expérimenté, et bien plus létal qu’auparavant, il rattrapa vite sa réputation désastreuse de chasseur de primes. Sa réputation grandissant, une certaine église l’approcha, afin de s’attacher ses services. Contrat après contrat, Garrett se laissa peu à peu convaincre de la justesse de leur cause, et de la nécessité de leurs actions. Plutôt que de changer de carrière, il s’y spécialisa cette fois. Ses proies n’étaient plus les bandits de grands chemins ou les assassins, mais les hérétiques qui ternissaient le message du Héros Ivre et qui menaçaient la foi de ses fidèles. Un travail difficilement imaginable au vu de l’ouverture d’esprit de ce clergé mais, après tout, même les meilleurs tavernes ont leurs videurs…
Attention. La page que vous visitez fait partie d'un wiki de partie et ne présente donc pas un contenu officiel,
ou si elle le fait, c'est par besoin pour la partie à laquelle elle est liée.
N'hésitez pas à naviguer dans une autre section si vous cherchez des informations sur du contenu officiel publié par Paizo Inc ou d'autres
ressources, par le menu de navigation à droite ou le bandeau de navigation en haut de page.