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Un sinistre masque de métal lévite au-dessus d’une armure dont les ornements changent et se tortillent, et de longues lames forment des doigts sur des mains gantées de fer.

Imposants, terrifiants et insensibles, les deimaviggas cherchent à détourner les fidèles de leur dieu, en utilisant la logique pour faire du prosélytisme en faveur de l’athéisme, de la liberté d’esprit des mortels et de l’ordre proposé par les Enfers. Leur masque en perpétuel changement prononce des paroles venimeuses et confère un semblant de vérité à leurs mensonges trompeurs. Ces redoutables intellectuels dénoncent toutes les divinités (à l’exception d’Asmodéus, dont ils vantent subtilement les capacités à apporter l’ordre tout en minimisant sa nature divine) et savent que ceux qui se détournent de leur divinité sont à même de succomber aux sirènes du diabolisme. Au lieu d’essayer d’influencer l’âme des mortels au cas par cas, ces fourbes diables endossent le rôle de prophètes de la raison, en changeant leur apparence grâce à de multiples illusions, pour faire l’apologie des vertus et des libertés qu’il est possible de vivre en se libérant des exigences imposées par les divinités égocentriques. Il arrive que l’un d’eux focalise ses arguments sur une âme particulièrement pieuse, en prenant plaisir à plonger un des plus dévoués serviteurs d’une divinité dans une inexorable crise de croyance. Les deimaviggas se soucient peu des divinités affectées par leurs déprédations, et détournent les adorateurs de toutes les divinités, qu’elles soient pures ou impies.

Sous leur aspect naturel, les deimaviggas font 2,10 mètres de haut pour à peine 60 kilos. Mais lorsqu’ils se déguisent, ils prennent le plus souvent la forme de vénérables sages dont la longue vie leur a permis de comprendre les vérités fondamentales de l’univers, de prêtres qui ont « concrétisé leur folie » et rejeté leur ancien dogme ou même d’ « anges » de la vérité. Même s’ils préfèrent combattre par la parole et non par des moyens physiques, les deimaviggas attaquent ceux qui tentent de percer leur déguisement et de dévoiler leurs illusions, ou ceux qui font autant preuve d’éloquence qu’eux. Toutefois, lorsque c’est possible, ils préfèrent tuer discrètement et se débarrasser en secret des cadavres.

Les deimaviggas préfèrent passer la plupart de leur temps sur le plan Matériel pour influencer les âmes des mortels faibles et corruptibles. Là, ils se rendent dans les grandes cités habitées par les mortels où leur hérésie peut être entendue par le plus grand nombre, ou dans des petites communautés dont les habitants isolés peuvent aisément accepter leur philosophie blasphématoire. Aux Enfers, cependant, ils s’attardent en Caina où ils tourmentent les âmes des créatures piégées sur les îles éparses de ce royaume, développant et testant leurs arguments compliqués et souvent déroutants.

Plutôt solitaires dans leur démarche, ces diables au discours venimeux oeuvrent rarement aux côtés des leurs, même si leur statut les autorise à contrôler les fiélons inférieurs. Ils considèrent que leurs arguments sont plus convaincants lorsqu’ils sont prononcés par un seul et même individu et que la présence de séides, même les plus obéissants, complique leurs efforts. Ils se soumettent néanmoins à la hiérarchie des Enfers et se mettent au service d’un supérieur si tels sont les ordres. Les diantrefosses et les ducs infernaux ont parfois des deimaviggas à leur service, en tant que majordomes personnels, espions et semeurs de dissension. Toutefois, même parmi les diables, ces fiélons énigmatiques sont considérés comme des êtres particulièrement troublants.