P96 Pesh, Us et Coutumes du Katapesh

La vie est fort différente selon qu'on soit dans les grandes villes ou dans le désert. C'est vrai partout, mais particulièrement au Katapesh.

Communauté rurales

En dehors des grandes villes, de petites communautés de mineurs, de fermiers et d’artisans tirent leur maigre subsistance de la terre aride. Ces villageois nouent des liens avec les anciennes tribus nomades qui sillonnent les déserts du pays et le veldt central. Pourtant, ces fiers nomades se montrent parfois distants, voire ouvertement hostiles envers les sédentaires et les autres tribus. Beaucoup de villes et de villages apparaissent et se développent grâce aux pistes caravanières avant de disparaître soudain, victimes de la pauvreté, du climat implacable ou des attaques de pillards, humains ou non.

Les grandes villes, cosmopolites

Au Katapesh, la race, la naissance et l’héritage ne veulent rien dire, c’est l’or qui détermine la valeur de chacun. C’est pourquoi de nombreuses races que l’on voit rarement dans le reste de la mer Intérieure parcourent les rues de Katapesh et commercent d’égales à égales avec les plus répandues. Parmi ces visiteurs hors du commun, les gnolls des pics d’Airain sont les plus connus. Ils ont une réputation d’esclavagistes et de brigands bien établie et sont connus pour vendre sur les marchés de l’est ce qu’ils volent ou enlèvent à l’ouest. Tout le monde craint les hommes-bêtes et s’en méfie, mais personne ne peut rivaliser avec eux en matière d’efficacité et de succès dans leurs entreprises sans scrupules. Beaucoup de gnolls de deuxième génération, élevés près des villes humaines ou en leur sein, éprouvent plus d’affinités pour leurs partenaires commerciaux que pour leur propre peuple et certains quittent leur tribu pour choisir une nouvelle vie, loin de leur société sauvage.

Les marchés du Katapesh accueillent également des voyageurs venus d’au-delà de Golarion et des êtres avec du sang extraplanaire. Les janns sont les plus répandus mais les djinns, les éfrits, les marids et les shaitans sont à peine plus rares. Les messagers méphites, les gardiens élémentaires et les marchands asimaars ou tieffelins se rendent parfois au bazar sur ordre de leurs maîtres étrangers. Les êtres plus maléfiques, comme les morts-vivants, les daémons, les diables et les rakshasas cherchent des trésors pervertis sur les sinistres Étalages de nuit.

Le Pesh

Les lois commerciales, plutôt libres, du Katapesh lui permettent d’offrir des plasirs et des biens que l’on ne trouve nulle part ailleurs sur Golarion, y compris le produit le plus pernicieux qu’il exporte : le pesh, un puissant narcotique distillé à partir du lait tourné d’un cactus rare que l’on trouve dans le désert du sud de la nation. Des accros du monde entier affluent vers les épouvantables salons à pesh de la capitale pour s’adonner à leur vice décadent.

Le pesh est la force vitale du Katapesh, la plante éponyme qui mène le commerce et assure des ré- coltes aux fermiers année après année. Le mot « pesh » fait à la fois référence aux cactus bulbeux d’un vert éclatant qui fleurissent dans les déserts du Katapesh et au narcotique distillé à partir de leur suc.

La plupart des voyageurs ont entendu parler du pesh sous sa forme amère et laiteuse, mais la drogue existe en réalité sous plusieurs aspects. Le moyen le plus facile de faire le pesh est de dépouiller le cactus de l’un de ses cladodes aplatis et recouverts d’épines, puis de le presser afin d’extraire le liquide contenu à l’intérieur. Le suc âcre et clair commence à cailler après trois jours passés dans un endroit frais et sec. Un additif appelé nagri (un sel amer extrait du lit des lacs asséchés, tel que celui de Sabkha) est alors mélangé au suc gâté, puis on laisse reposer la mixture encore une autre journée. De gros morceaux blancs se forment dans le mélange, tel du beurre sur du lait battu, qu’il convient de filtrer à l’aide d’un tissu à maille fine afin de séparer les morceaux (le pesh brut) du lait liquide.

Sous cette forme solide et brute, le pesh peut alors être tout simplement mangé en guise de dose de narcotique, mais il est généralement fumé dans une pipe à eau ou un narguilé. Pour fabriquer le pesh raffiné, les fermiers doivent attendre les deux mois de l’année où les cactus fleurissent. De gros fruits renflés se forment sur la plante et les fermiers les incisent prudemment au moyen de lames tranchantes. La sève suinte des incisions et durcit jusqu’à prendre la consistance d’une résine. Les fermiers passent alors des semaines de travail délicat à inciser les fruits, récoltant la résine sèche à la fin de la journée et taillant de nouvelles incisions jusqu’à ce que chaque fruit soit vide (à l’exception de quelques-uns qui serviront à la fertilisation). Les fermiers ajoutent alors la résine au pesh brut afin de former des blocs noirs et collants qui peuvent être mangés, roulés dans des feuilles pour être fumés ou mélangés à des boissons. Le pesh raffiné est beaucoup plus puissant que le pesh brut et est considéré comme un article de haute qualité destiné à l’usage des nobles et des riches marchands.

À l’autre bout du spectre qualitatif, on trouve le peu puissant lait de pesh, liquide, difficile à dénicher en dehors du Katapesh. Les pauvres ajoutent du lait de pesh à leur thé, bourrent de la gaze imprégnée de lait de pesh contre leurs gencives ou en imbibent du pain dur avant de le manger. Presque tous les lieux du Katapesh qui abritent plus de quelques maisons possèdent un champ de pesh quelque part à proximité. Les fermiers les plus pauvres peuvent ne posséder que deux ou trois cactus, soigneusement protégés par des clôtures dans leur cour, tandis que les plus riches peuvent avoir des champs où s’entassent des dizaines de ces plantes.

Le pesh est la principale exportation du pays et l’on peut trouver des blocs enveloppés de toile contenant du pesh brut et du pesh raffiné dans des contrées aussi lointaines qu’Absalom, le Chéliax ou la Varisie. Le pesh étant vital pour l’économie nationale, ainsi que le gagne-pain de nombreux citoyens, le maraudage de pesh est l’un des crimes les plus graves aux yeux de la loi du Katapesh, sur un pied d’égalité avec le meurtre. Le maraudage de pesh est déclaré lorsqu’une personne s’empare des champs de pesh d’une autre par la violence ou toute autre activité illégale. Les fermiers qui cultivent le pesh ont tendance à développer des amitiés solides avec leurs voisins à fins de protection mutuelle, aussi le maraudage de pesh est-il difficile au sein d’une communauté.

Sur les marchés du Katapesh, une dose unique de pesh brut coûte 1 pa, une dose de pesh raffiné 10 po et une dose de lait de pesh seulement 1 à 2 pc. En dehors du Katapesh, ces prix doublent le long de la mer Intérieure et triplent (ou plus) à l’intérieur des terres, suivant l’éloignement avec la source. Une brique de pesh mesure 7,60 × 5 × 5 centimètres et contient approximativement vingt doses. Le pesh brut a un effet légèrement euphorique et narcotique sur les individus et agit également en tant qu’analgésique, ce qui le rend précieux pour les guérisseurs administrant des soins de longue durée. La gaze imprégnée de lait de pesh est utilisée dans le pays chez les individus souffrant de maux de dents, car il engourdit la bouche. Le pesh raffiné a le même effet, mais bien plus prononcé.

Pesh

Pesh


Culture

Les habitants de Katapesh sont très dévoués à leur profession et en sont généralement très fiers. On y trouve toutes les races et toutes les ethnies, sans aucun préjugé ou presque. Sur les marchés bondés, les gnolls, les orques et les gobelins côtoient les humains, les elfes, les halfelins et nombre d’autres races moins connues. À Katapesh, on accepte tous ceux qui n’enfreignent pas la loi. On pourrait dire que « l’acceptation » fait partie de l’identité culturelle de Katapesh. Tous les corps de métiers ont leur propre guilde, même les humbles mendiants, car l’appartenance à un groupe est garante d’une certaine sécurité économique, même si cela signifie juste avoir de quoi manger.

La drogue, l’esclavagisme et le poison font partie de la vie quotidienne des Katapeshiens et les chefs de la cité les ont intégrés au modèle économique et culturel local. Évidemment, tout est étroitement surveillé et la vente de ces produits est toujours taxée.

Avec toute l’activité commerciale de la ville, on pourrait penser que les habitants n’ont pas le temps de se divertir mais, malgré leur éthique de travail, les Katapeshiens ont des passe-temps... qui sont bien sûr des affaires lucratives à part entière. L’un d’eux est un sport appelé le ruk. Il se déroule dans le Grand Colisée et oppose des équipes sponsorisées par les guildes. Deux équipes de dix athlètes se battent pour faire passer une balle de cuir remplie de sable de la taille d’une tête humaine à travers des anneaux situés aux extrémités de l’arène. Le vainqueur est celui qui arrive à faire passer le plus de balles dans l’anneau de l’équipe adverse en une heure de jeu. La compétition est parfois brutale, et pas seulement entre les deux équipes : les fans et les sponsors deviennent parfois violents quand il s’agit de soutenir leur équipe. Il y a aussi des combats de gladiateurs toutes les semaines, de nombreux bordels, des maisons de jeu et les drogues sont très répandues.



Coutumes

Sous la chaleur du désert, ou dans les montagnes infestées de gnolls, refuser l’hospitalité à un voyageur dans le besoin équivaut à un meurtre. Mais Katapesh forme le cœur d’une nation mercantile. De nombreuses coutumes se sont donc développées autour du concept d’hospitalité. Les voyageurs riches ou en sécurité doivent offrir de la nourriture et un abri aux voyageurs dans le besoin. Le bénéficiaire de l’hospitalité doit offrir en retour un paiement que l’hôte refusera. Le bénéficiaire accepte de bonne grâce mais accomplit ensuite un service pour son hôte ou laisse un paiement quelconque caché quelque part que celui-ci trouvera après le départ de l’invité. Les invités qui partent sans laisser de dédommagement d’une quelconque sorte sont accueillis avec froideur par leur hôte et par ses alliés s’ils sont amenés à se rencontrer de nouveau et, avec le temps, peuvent se voir refuser complètement l’hospitalité.

Les hôtes, les marchands en voyage d’affaires et les visiteurs partageant les mêmes feux de camp et offrent souvent de partager une pipe de pesh avec leurs compagnons. Refuser cette offre est considéré comme un manquement aux manières civilisées, si ce n’est un acte totalement impoli. Un hôte entre toujours dans sa tente avant ses invités, au cas où un serpent ou un dangereux scorpion se soit glissé à l’intérieur.

Caravanes du désert

La géographie du Katapesh n’est pas le désert sec d’Osirion mais les deux pays partagent des caractéristiques similaires. Les terres qui séparent Solku de Katapesh sont constituées de plaines plates, mais des étendues désertiques empiètent sur les plaines et les tempêtes de sable font souvent rage sur les prairies apparemment placides. Les vallées peu encaissées offrent un abri contre les vents et le sable, et forment ainsi des collecteurs d’humidité naturels (il y a toutefois de fortes chances pour que ces zones accueillent des champs de pesh et leurs défenseurs).

Engager des aventuriers en guise de gardes de caravane est une vénérable tradition au Katapesh. Ces caravanes prennent toutefois rarement la forme de grands chariots surchargés, car les roues de ces véhicules sont susceptibles de s’enliser dans des dunes inattendues, à moins que ces dernières n’obligent le convoi à faire un large détour. Ainsi, la plupart des caravanes sont constituées de files de chameaux ou de chevaux chargés de marchandises et accompagnés de gardes, de guides et de caravaniers. Chaque voyageur transporte un grand carré de toile huilée pouvant servir de tente, former le côté d’un abri, couvrir un cheval lors d’une tempête ou attacher ensemble un ballot de marchandises afin de soulager une monture malade ou blessée.

Les guides qui connaissent la géographie et les périls du Katapesh demandent des prix élevés et la plupart des caravaniers considèrent que ce coût est nécessaire et raisonnable. Les caravanes perdues deviennent la proie des esclavagistes gnolls, des dangers naturels, des cultivateurs de pesh ou pire encore, et les marchandises perdues sont un précieux manque à gagner.

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