Ca fait un petit bout de temps maintenant que le blog de Pathfinder-FR n'a plus évolué. Il était temps de remédier à cela ! Les choses ont été plutôt calmes ce mois-si sur le site, même si, dans les coulisses, de nombreuses mains travaillent dans l'ombre pour peaufiner le wiki Pathfinder-RPG et, entre autres, y inclure tout le Bestiaire en collaboration avec BBE. Tiens, en parlant de BBE, si vous avez passé le mois dans une caverne sans raccordement internet, vous avez peut-être raté l'ouverture de la boutique en ligne de BBE. Profitez de leur offre "tout à 10 Euros ou moins" avant le 15 novembre !
Mais le titre de ce billet m'a été inspiré en jetant un coup d'œil au PDF de Misft Monsters Redeemed, le dernier livre en date dans la collection des "machins revisités" par Paizo. La série a commencé avec Classic Monsters Revisited (les monstres classiques revus et corrigés, disponibles aussi en français), une publication universellement acclamée parce qu'on peut y voir tout le génie de Paizo pour réinventer des choses anciennes et remettre un couche de peinture fraîche sur des choses peut-être poussiéreuses.
Un exemple typique, décrit en détails dans les Classic Monsters Revisited mais aussi brièvement dans les pages de Pathfinder #1, Burnt Offerings (les Offrandes calcinées), le premier volume de la première campagne, était bien sûr les gobelins. Si vous avez lu ce livre ou joué cette aventure avec un MJ qui a respecté la présentation que Paizo a fait des gobelins, vous les voyez sans doute comme des petits monstres voraces, toujours affamés, adorant détruire par le feu, recyclant les détritus des sociétés plus avancées pour fabriquer des armes de fortune (tranche-chiens et coupe-cheval par exemple), des créatures horribles et sadiques avec une tête bien caractéristiques, non ? On est bien loin de la créature que vous voyez ici à droite, non ?
Bien sûr, il s'agit toujours d'un gobelin, le petit machin avec moins d'un dé de vie et qu'on peut envoyer face aux PJ de niveau 1 comme option alternative aux kobolds et avant de les faire rencontrer des orques ou des gobelours par exemple. Les éditions précédentes avaient bien décrit plus ou moins la vie des gobelins, mais c'était surtout fait de manière à pouvoir supporter leurs caractéristiques techniques (par exemple en leur donnant un dieu appelé Maglubiyet et en l'associant à des sphères/domaines spécifiques selon les éditions). Mais la relecture proposée par Paizo va plus loin et redonne réellement un souffle nouveau à ce monstre classique.
Les gobelins n'étaient pas les seuls monstres revisités dans Classic Monsters Revisited : on y trouvait aussi une nouvelle approche d'autres classiques comme les orques ou les gnolls, ou encore les gobelours repris dans le rôle de soldats hautement sadiques. Après avoir revisité les monstres classiques, Paizo a poursuivi son chemin avec d'autres livrets du même acabit :
- Dragons Revisited, où ils s'attaquent aux dragons chromatiques ;
- Dungeon Denizens Revisited, où ils s'occupent des grands classiques des donjons, de l'oxydeur au cube gélatineux ; et
- Classic Horrs Revisited, où ils s'attardent sur les monstres les plus terrifiants, du vampire au loup-garou.
Et, cette semaine-ci, ils viennent de sortir Classic Misfits Redeemed, ce qu'on pourrait traduire par "les monstres classiques les plus ridicules enfin réhabilités !" On y retrouve diverses créatures carrément trop absurdes ou stupides ou mal aimées que pour se retrouver dans des aventures sérieuses, à un point tel que certaines de ces bestioles n'ont sans doute même jamais été traduites en français. Et là, une fois de plus, Paizo parvient à insuffler une nouvelle vie à ces pauvres êtres délaissés.
On y croise par exemple le "disenchanter".
Cette créature est apparue pour la première fois dans le Fiend Folio d'AD&D 1, en 1980 (ce qui ne devrait pas rajeunir certains !), où on le décrivait comme "un animal ressemblant à un dromadaire mince, de couleur bleu électrique pâle et légèrement translucide, avec une longue trompe flexible et puissante avec une longueur pouvant atteindre 1,50 mètre lors des combats" Plus étrange encore, cette bestiole bizarre avait le pouvoir de détecter les enchantements (les objets magiques portés par les PJ par exemple) et tendance à aller coller sa trompe sur l'objet le plus puissant du groupe, ce qui le drainait de toute énergie magique et le rendait non magique ! À part cela, on n'avait aucune explication sur le pourquoi, le comment, l'origine, la raison d'être ou le mode de vie de ces machins zarbis. (voir l'illustration à gauche)
Il revient plus tard, en 1996, dans le Monstrous Compendium Annual 3 (voir à droite). Il apparaît cette fois-ci en couleurs mais on n'apprend rien de plus quant à ses habitudes, qui il est et d'où il vient. (Illustration au centre)
Puis, en 2003, il réapparaît dans le Fiend Folio de la 3e édition où on apprend seulement que "les désenchanteurs sont le résultat d'expériences menées par un groupe de généraux désespérés qui avaient besoin d'une bête de combat capable de réduire la puissance magique de leurs ennemis. Les expériences se passèrent un peu trop bien, et de nombreux désenchanteurs ont échappé à leurs créateurs. Ils parcourent désormais les terres désolées à la recherche de magie à consommer."
Puis sort le Classic Misfits Redeemed… et, dès la page de garde, on apprend en quelques mots ce qu'est devenu le désenchanteur :
Avant : des chameaux bleus qui mangent les possessions des personnages
Maintenant : des armes vivantes utilisées dans une guerre entre magiciens, aujourd'hui libérées et à la recherche de magie à dévorer, en ce compris les possessions des PJ
Et ça, c'est juste le résumé de la page de garde ! Comme d'habitude dans les livrets de cette série, six pages sont consacrées à chacun des éléments étudiés (à chacun des monstres, dans ce cas-ci). Après une première page comportant une grande illustration (de la qualité usuelle de Paizo) et un extrait de récit évoquant les désenchanteurs, on entre dans le vif du sujet. Après une bonne demi-page de description, on trouve la section sur l'écologie des désenchanteurs. Une bonne page plus tard, on parle de l'habitat et de la société des désenchanteurs et on découvre enfin leur mode de vie ! Les deux dernières pages donnent des idées pour utiliser des désenchanteurs dans une campagne, évoquent des variantes, donnent des détails sur les spécimens qu'on rencontre sur Golarion, puis présentent enfin la description technique (profil) du monstre, au format Pathfinder.
Allez, juste pour le plaisir et pour ne pas en dévoiler de trop, deux autres résumés de monstres présentés sur la page de garde :
LE FLUMPH (voir illustration ci-dessus)
Avant : une espèce de méduse flatulente
Maintenant : des gardiens cosmiques vouant leur existence à protéger les innocents et à les mettre en garde au sujet des horreurs qui sont tapies entre les étoiles
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LE TOJANIDA
Avant : salmigondis aquatiques
Maintenant : de dignes esprits de l'Eau emprisonnés à l'intérieur de formes monstrueuses et bien déterminés à obtenir à nouveau le respect qui leur est du.
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Bref, encore un bouquin à ne pas manquer, que ce soit en VO ou en VF !
P.S. Si vous aussi êtes intéressé par la recherche des livres (toutes éditions confondues) où un monstre est apparu, je vous conseille l'excellente base de données disponible sur le site World of Sulerin.