Denmel quitta les quartiers de la Garde. Passant par la petite cour, il regarda du côté des écuries, c’était là que son père avait été torturé et tué. Désormais, il n’y avait là qu’un tas de ruines encore fumantes tellement le feu avait été violent, mais on voyait encore la structure, globalement, les murs extérieurs, l’étage, quelques grosses poutres de charpente noircies et endommagées. C’était dans les décombres que le lieutenant et ses hommes avaient trouvé son père et ses affaires. Désormais, son père avait eu une sépulture et les derniers honneurs lui avaient été rendus. Sa tombe devait se trouver au petit cimetière de la chapelle. Quant à ses affaires, elles devaient toujours se trouver dans la salle des soins, là où on préparait aussi les morts pour leur dernier voyage.

Le jeune homme entra dans la chapelle, traversa celle-ci tout en contemplant la beauté simple de cet endroit. Il ressentait le calme et la sérénité qui se dégageait depuis l’autel éclairé par les rayons du soleil qui filtraient à travers un dôme de verres colorés jaunes, oranges et ors. Puis il se dirigea vers la salle des soins où il trouva sans aucune difficulté les affaires de son père. Son armure, il la reconnaîtrait entre mille. Dès qu’il avait été en âge de soulever le plastron, son père la lui faisait nettoyer et huiler presque tous les jours. Il en connaissait presque chaque ciselure. Mais là le feu l’avait grandement noircie, cependant elle paraissait encore intact. Certes les lanières de cuir de fixation étaient devenues sèches et cassantes, mais ce n’était pas grand-chose à changer. Un bon coup de nettoyage et de lustrage et elle redeviendrait comme neuve.

Denmel passa en revue l’armure et les armes de son père, ainsi que ses possessions personnelles. Il n’y avait pas grand-chose à en dire, mais il finit tout de même par trouver son bonheur : une petite clé glissée entre deux couches de cuir du fourreau de l’épée. L’armure et l’épée en eux même représentaient une petite fortune, l’une comme l’autre étaient des objets fabriqués par un maître artisan, sur commende de son père. Mais le plus important était probablement ce qu’il y avait dans cette boite. Il la sortit et la posa sur la table de travail. Glissant la clé dans la serrure, il fit fonctionner le mécanisme, respirant un grand coup – pas de piège… - Il souleva le couvercle et regarda le contenu : un petit livre manuscrit, un journal sans doute, quelques pièces d’argent et d’or, quelques bijoux féminins, 2 potions et un rouleau de parchemin. Le journal portait son nom en couverture : « Denmel Tangletorn. »

Modifié par un utilisateur samedi 9 mars 2013 17:14:50(UTC)  | Raison: Non indiquée

Denmel ouvrit le petit livre. Il s’agissait d’un journal écrit par son père. Il reconnut sans difficultés la petite écriture stricte et soignée. D’après la date de la première page, Rhidan avait ouvert ce journal le jour de la naissance de Denmel, autrement dit le jour de la mort de sa mère, morte en couche. Il y consigne chaque jour de sa vie depuis ces évènements tragiques dans un sens ou merveilleux dans un autre. Rhidan explique qu’il n’a jamais reporté sa peine sur son fils, la mort de son épouse qu’il aimait visiblement beaucoup était une fatalité et il l’avait accepté tel le soldat qui était prêt au sacrifice ultime pour défendre son seigneur. Depuis ce jour funeste, Rhidan avait passé chaque jour de sa vie a donner à son fils le maximum d’attention et il était finalement très fier de lui. Le jeune homme passa quelques pages pour atteindre des passages clés de sa vie comme son choix d’orientation à ses débuts à l’école de guerre de Magnimar. Si dans un premier temps son père consignait qu’il ne comprenait pas son choix, par après il avait accepté ce changement, consignant que le fils n’était pas obligé de suivre la même voix que le père et que c’était probablement une partie de sa mère qui se retrouvait en lui.

Enfin il consigne que le contenu de la cassette était son héritage, il y avait les bijoux de sa mère et une partie de la solde de son père qu’il avait accumulée au fil des ans, une véritable petite fortune mais qui pouvait être complétée par la revente de son armure et ses armes qui valaient elles aussi son pesant d’or. Puis tout comme les rapports quotidiens de la Garde du château, le journal s’arrête il y à environ 3 mois. Le constat était indéniable, pour rien au monde, son père n’aurait cessé d’écrire les rapports et le journal, il était quelqu’un de stricte et rigoureux et cela devait sans doute faire parti de son devoir quotidien. Si le majordome avait raison, la chose qui grouillait en lui devait totalement le dominer et il n’était plus maitre de sa personne…

Trésor de la cassette :
200 po de bijoux
100 po en pièces d’argent et d’or
Quant aux 2 potions et au rouleau de parchemin, il va falloir les identifier.

Modifié par un utilisateur samedi 9 mars 2013 17:15:24(UTC)  | Raison: Non indiquée

Denmel quitta la chapelle de Sarenraé par la cour intérieure. Il longea le bastion pour atteindre les cuisines où il trouva la cuisinière et ses apprenties en plein travail sous l’œil sévère de Greshym, la majordome. C’était précisément lui qu’il recherchait, mais à peine eut-il le temps de faire un pas dans la pièce qu’une furie lui tombait dessus. Dame Fila était une femme d’une trentaine d’année de petite taille, tout au plus 5 pieds, très maigre, les bras et les jambes si fines qu’on avait l’impression qu’ils allaient se briser à chaque instant. Le teint pêche, des longs cheveux noirs jais coiffés dans un chignon serré et parfait qui ne laissait fuir aucune mèche rebelle, ses yeux bleus ne cessaient de suivre chaque opération réalisées par sa brigade qui opérait en cuisine, tandis qu’elle même s’occupait des tâches les plus difficiles et les plus délicates. Par contre, ce petit bout de femme dégageait une énergie débordante, on avait l’impression qu’elle était partout à la fois parlant en même temps à chacune de ses ouvrières en cuisine, sa voix résonnait par-dessus les bruits de casseroles et de coups de couteaux. Elle s’était avancé vers Denmel et le menaçait de sa grande cuillère en bois – « Ha non ça ne va pas recommencer ! Les invités ne doivent pas aller en cuisine, assez de remue ménage ici ! Allez discuter dehors ! » – Si Greshym semblait être le maître des serviteurs, le ton de Dame Fila ne laissait aucune alternative. Bougonnant quelques avertissements aux cantinières, le majordome traversa les cuisines pour rejoindre le jeune homme dans la cour. Ce dernier souhaitait savoir s’il y avait quelques érudits dans le coin, mais la réponse du vieux shoanti n’était pas celle espérée. Par ces temps de trouble, il était la seule personne ayant quelques connaissances mystiques, mais anciennes. Cependant, il était passé récemment au château 2 personnes plus affutées dans ce domaine : un certain Zaël, le premier et unique apprenti du Mage de la Tour Blanche et Frédrigo, un jeune beau parleur du groupe des héros de Khelgür. Le premier était parti à la Tour Blanche pour succéder à son maître tandis que le second était parti avec le groupe pour Bourg afin de résoudre une sombre affaire de pègre locale qui sévissait dans la petite ville. Information que lui confirma un peu plus tard le lieutenant Bertholom Enguerrand, l’actuel régent – « Ils sont partis faire tomber le Masque. Si c’est là votre prochaine destination, il est possible que vous n’en reveniez pas, Bourg a bien changé depuis votre départ. »

Mais Denmel était déterminé. Après avoir laissé ses affaires de voyage les plus encombrantes, il prit son équipement et s’apprêta à sortir de la forteresse. Si ses souvenirs ne lui faisaient pas défaut, la grande porte du château donnait sur un sentier abrupt qui menait à la rivière affluant de la Grande Velashu. Autrefois il y avait deux ou trois ponts de bois qui permettaient de traverser, mais il ne les avait pas vus en arrivant. Cependant il y avait sur la maquette de la salle du conseil des quais au niveau de la petite ville, cela voulais probablement dire qu’il fallait y aller par bateau ou alors qu'un autre bac avait été construit. Mais il n’eut pas le temps de se poser davantage la question. Une odeur d’océan afflua jusqu’à ses narines, annonçant le pêcheur – « Ça y est M’sieur Denmel ? Z’êtes prêt à partir ? Vaut mieux qu’j’vous embarque. C’est qu’y a pas mal d’gredins là-bas et beaucoup qui sont pour l’Masque. L’groupe y sont partis en 3 groupes à des heures différentes. Z’êtes l’dernier mais p’t’être pas forcément en r’tard. Ils d’vaient se r’trouver à l’chapelle d’Sarenraé, c’est dans l’Taudis d’el quartier ouest. Pouvez pas la louper, l’a un haut clocher. J’vais j’ter l’filet pas loin des quais, savez nager ? J’vais vous cacher au fond d’la barcasse. J’vous dirai quand vous j’ter à l’eau. Allez marin en route ! » – Sans plus attendre L’Pêchoux partis une fois de plus vers les geôles du château. Il semblait savoir s’y orienter aisément, jusqu’à retrouver le passage dérobé puis les oubliettes et enfin après une bonne vingtaine de minutes les tunnels et la caverne qui donnait sur la grande forêt sauvage. Denmel avait une fois de plus utilisé sa lumière, ce qui avait une fois de plus suscité l’admiration du jeune pêcheur – « Oh là là ! Pouvez faire ça aussi souvent qu’vous voulez ! Ho l’est vachement ben ça ! » – Puis il rappela les recommandations concernant les arbres – « Touchez pas aux arbres hein ! Vous y survivrez pas. »

Enfin ils arrivèrent à la petite retenue d’eau dissimulée par la végétation et où était amarré le petit bateau de pêche. Denmel se vautra au fond, L’Pêchou le recouvrit d’une sorte de bâche huilée puis commença la manœuvre. Il ne fallut qu’un instant pour que le jeune Tangletorn ne sente les mouvements de roulis, ils étaient partis. L’Pêchou était encore une fois à courir sur le bastingage, se tenant d’une main à un bout relié en haut de la mâture et d’une autre main à effectuer les mouvements de barre et de voile. Ils avaient quitté la petite retenue d’eau pour gagner la grande rivière agitée. Louvoyant contre le courant, la petite barcasse gagna l’embouchure de la rivière, l’Elëban, où il s’engagea. Le pêcheur tira encore quelques bords puis il souleva la bâche du pied – « C’est à vous M’sieur ! Bon vent bonne mer, comme on dit chez les marins ! Vous plonger par bâbord au moment où j’jette l’filet et vous faite une coulée vers tribord jusqu’à plus d’souffle et z’êtes arrivés. A 3… 1… 2… 3 ! »

Modifié par un utilisateur samedi 9 mars 2013 17:16:02(UTC)  | Raison: Non indiquée

Luttant contre son appréhension, Denmel se laissa glisser dans els eaux froides de l'Elëban. Il ne ressentait pas énormément le courant à ce niveau là, peut-être que L'Pêchoux l'avait largué dans une zone plus calme, pourtant dans une embouchure, il devrait y avoir moults remous et courants tourbillonnants et contraires. Mais le jeune homme n'avait pas le temps non plus de faire une étude approfondie des courants de rivière, il lui fallait sortir de là au plus vite et se mettre au sec et au propre. Il s'appliqua donc à se mettre dans la bonne direction, à rester concentré sur son souffle car il devait retenir sa respiration le plus longtemps possible et nager le plus loin possible.

Et c'est ce qu'il fit. Lorsque le souffle vint à lui manquer, il remonta doucement vers la surface, sentant qu'il avait atteint une zone différente, l'eau y était plus trouble, plus dense, comme si elle se mêlaient à de la vase, il devait approcher de la rive. Lorsque sa main rencontra le vide au-dessus de lui, il stoppa sa remontée pour se laisser faire surface le plus lentement possible. Il était effectivement près du quai du Petit Bac mais pas encore assez près pour pouvoir être à l'abri du ponton. Il effectua quelques brasses en espérant que du haut du rempart personne ne regardait par là. I y eut un peu d'agitation derrière. Regardant par dessus son épaule, il vit L'Pêchou essayer d'empêcher un chavire inopportun mais qui avait l'avantage d'attirer l'attention sur lui plutôt que sur Denmel. La fanfaronnade semblait parfaitement maîtrisée par le pêcheur, il amusa la galerie un bon moment dans une frasque épique où il faillit à maintes reprises tomber à la baille puis il se rattrapait in extremis pour tenter cette fois de rattraper le bateau qui penchait dangereusement sur l'autre bord. Denmel ne se posa pas de questions, il en profita pour se hisser hors de l'eau, le plus près possible des remparts, puis après avoir observé l'absence de monde sur les quais, il se glissa de l'autre côté des remparts en passant la porte dont la herse était relevée. E,n haut par contre, il y avait au moins 4 personnes qui s'esclaffaient de la pitoyable prestation de Luke, pariant sur le temps qu'il mettrait avant de chavirer complètement.

Sans prendre le temps de voir le résultat, quelque chose tarabustait Denmel. Il avait vu quelque chose en regardant en direction du pêcheur, mais son esprit ne parvenait pas encore à analyser le fait.Il s'enfonça dans la première ruelle, il était dans les Taudis, il ne lui restait plus qu'à trouver l’Église de Sarenraé. Se référant au diorama de la salle des conseils, il remonta vers le Nord, longeant les façades des maisons, enfin si on pouvait appeler ça des maisons. C'est au dernier moment qu'il se rendit compte qu'il avait atteint une petit place où se dressait l'édifice religieux, il avait toujours les pensées obnubilées par cette vision. L'église n'était pas un monument et elle avait subit les ravages d'une dévastation , pillage et saccages en règles. Toutefois il y avait de la lumière à l'intérieur et il semblerait qu'il y ait du monde... Soudain la vision se fit plus nette : L'Pêchoux avait les yeux qui brillaient, l'éclat était argenté...

Modifié par un utilisateur samedi 9 mars 2013 17:16:33(UTC)  | Raison: Lecture des tirages pour interprêter les résultats.