rtog était arrivé à Heldren dans l'après-midi. Hicomède venait de lui confier une nouvelle tache. C'était un bien maigre service pour quelqu'un disposant de ses compétences, mais le demi-orque avait toujours su voir la noblesse dans les bienfaits, même les plus insignifiants. Parti de Zimar ce matin, il était censé récupérer une commande qu'il était venu passer au charpentier d'Heldren deux semaines plus tôt : un coffre censé protéger les maigres ressources du culte. Tengezil Frimbocket avait une solide réputation , laquelle s'étendait dans tout le Taldor méridional. L'étrange gnome aux cheveux bleu électrique avait développé un style qui lui était propre et qu'il avait nommé "pain d'épice". Son office était en vogue, mais ce n'était pas les décorations qui avaient attiré Hicomède, mais bien la qualité du travail du charpentier.

Ortog avait vu le coffre fini, et Tengazil lui remettrait le lendemain matin. Comme à son habitude lorsqu'il passait à Heldren, le demi-orque se voyait offrir le plancher de l'Hermine Argentée en guise de couchage. Il avait connu bien pire au cours de ses voyages. Il fallait certes attendre que tous les clients soient partis avant de pouvoir se reposer, puis être levé à l'aube afin de ne pas perturber le mise en place de l'établissement, mais on le rejetait pas. Il était observé du coin de l'oeil, mais avec curiosité, et non pas avec dégoût ou peur.

Ortog agrémentait bien souvent ses passages à Heldren par des visites au sage du village : Natharen Safander. Le demi-elfe en charge du temple d'Erastil était en mesure de comprendre le demi-orque sur bien des points, et son ouverture d'esprit était vivifiante. Son temple dévoué au Vieux Borgne accueillait néanmoins des sanctuaires d'Abadar, Gozreh, Pharasma et même de Sarenrae. Natharen n'avait que faire de l'intolérance du gouvernement taldorien quant à la foi de la Fleur de l'Aube, et disait à qui voulait l'entendre que la déesse du soleil était aussi importante pour Heldren que le dieu de l'agriculture. En fait, Hicomède ne désespérait pas de pouvoir un jour établir un tel sanctuaire d'Iomédae au sein de ce temple, ceci avec la bénédiction de Natharen.

Le sujet serait peut-être abordé ce soir, mais d'autres questions encombraient l'esprit du demi-orque en ce moment. Il avait entendu parler de rumeur faisant état d'une lourde neige dans le Bois Frontière, et s'il n'avait pas observé cela lors de son chemin depuis Zimar, il avait bien ressenti un froid tout à fait insolite pour un 1er Arodus, et surtout dans le Taldor méridional. Alors qu'il se dirigeait vers le temple, il vit que Natharen était devant, donnant sa bénédiction aux passants qui la quéraient. A l'apparition d'Ortog dans son champs de vision, un sourire éclaira son visage :


« Iomédae a donc mené tes pas jusqu'à Heldren une fois de plus ? »

Modifié par un utilisateur mercredi 20 février 2013 01:18:55(UTC)  | Raison: Non indiquée

oin de se montrer agacé par la question d'Ortog, Natharen ouvrit ses bras et regarda le ciel.



« Je ne sais si les pôles ont été inversés ou si ceci est la conséquence d'un quelconque méfait, mais je ne considère plus la chose comme une rumeur. C'est désormais un fait : il neige dans le Bois Frontière. Certains chasseurs parlent de belette géante, d'autres d'un cerf blanc capable de parler. Cela est à prendre avec des pincettes, mais il neige bel et bien, et il est difficile de croire que cela soit naturel. Certains imaginent que cela est l'oeuvre d'agents Qadirans. Je ne sais pas très bien jusqu'où cela ira pour tout te dire... et la Vieille Theodora prédit que les heures les plus sombres sont à venir, mais je compte sur toi pour ne pas colporter une telle prophétie ! »

Modifié par un utilisateur lundi 18 février 2013 21:06:04(UTC)  | Raison: Non indiquée

atharen montra pour le première fois une expression résignée. Il s'assit sur les marches de son palier et invita Ortog à faire de même.


« Notre milice a un effectif tout juste capable de défendre la ville, nous ne pouvons nous permettre d'envoyer qui que ce soit en forêt afin d'investiguer la chose. Nous attendons le prochain passage d'une Haute Sentinelle afin de lui demander un rapport. » Devinant l'ignorance d'Ortog quant à cette organisation, le prêtre du Vieux Borgne ajouta : « Les Hautes Sentinelles protégeaient le Bois Frontières des invasions qadiranes lorsque celles-ci étaient d'actualité. Depuis, la plupart a pris sa retraite mais les quelques unes restant détiennent un chalet au coeur de la forêt depuis lequel ils chassent les brigands tentant se réfugier dans le Bois Frontière. » Revenant à son sujet, il plissa les lèvres et secoua légèrement la tête : « Heldren ne peut pas faire plus, peut-être Zimar ou Demgazi pourraient s'activer sur ce sujet, mais l'inquiétude ne semble pas encore de mise autour du sujet. Il va sûrement falloir attendre que le danger soit évident... et donc que le pire arrive. »

atharen posa une main ferme sur l'épaule d'Ortog et le regarda dans les yeux. Il soupira puis reprit :



« Il me déplaît de risquer des vies dans une telle entreprise, surtout lorsqu'elles montrent une âme si pure, mais la situation l'exigera peut-être. Si tu me le permets, je soumettrai ta proposition au conseil demain matin, et je verrai avec Ionnia si nous pouvons former un groupe devant creuser cette affaire. Tu dîn... »


Le demi-elfe avala ses dernières paroles alors qu'il observait en direction de la sortie Sud du village. Un homme courrait en direction du temple, hurlant à s'en rompre les cordes vocales :


« Un blessé... vite ! Allez chercher Natharen ! Natharen !? Natharen !? »


Tournant la tête dans la direction des hurlements, Ortog vit un duo improbable remonter la route. Une elfe au port élégant soutenait un nain dont l'état semblait inquiétant, même d'aussi loin. Un homme vint soulager le fardeau de l'elfe en se mettant de l'autre côté du nain, et c'était désormais un trio qui approchait.

Ortog entendit le perron du temple craquer sous le poids d'une démarche pressée. Il se retourna et découvrit Zaarida sortir en trombe. La femme de Natharen, une qadirane vénérant Sarenrae, venait de sortir en trombe. Les mains sur les hanches elle prononça quelques mots appuyés, sans pour cela élever la voix :


« C'est toi Natharen... tu te magnes !? »




Le prêtre du Vieux Borgne tourna la tête vers sa femme, se leva, puis s'élança en courant vers le blessé.

La suite des aventures d'Ortog se poursuit ici

Modifié par un utilisateur mercredi 20 février 2013 01:20:15(UTC)  | Raison: Non indiquée