Ruco descendit tout sourire. Il alla voir la Cornue :

« Il a reprit conscience, il va mieux grâce aux bons soins de la servante de Iomédae. Il devrait même peut être repartir dans la soirée. Si vous désirez je paierai pour le peu de temps qu'il aura passé dans notre chambre. »

Puis il retourna s'assoir à la table où était ses compagnons et parla à voix basse pour pas attirer l'attention :

« Il est à vous...y a un passage secret dans la maison dans la ruelle qui mène au repaire de Liskar. Y a toujours 2 ou 3 sentinelle qui gardent cette entrée. Mais sur le chemin pour le phare le "piège" nous attend et pas y aller va attirer le doute et donner l'alarme... »

Andy jetait des regards inquiets à l’attention de la prêtresse. Elle semblait si tendue… si prête à exploser de colère.

Il pouvait la comprendre. La Dame ne tolérait pas la torture et Ruco avait une telle haine dans le regard lorsqu’il entendit parler de son cousin, qu’on pouvait s’attendre au pire. Mais Andy était d’un naturel confiant et savait que sous ces airs de méchant garçon, Ruco ne ferait rien d’irréparable… Du moins il l’espérait.

« Vous voyez détendez-vous Mdame Zina, Ruco a tenu parole et ne l’a pas tué…  »souffla le mage lorsque leur compagnon les rejoignit.
Après avoir écouté l’ensorceleur, Andy se pencha vers lui et les reste du groupe attablé, pour chuchoter. Le groupe s’était sans doute assez fait remarqué comme ça, et ils n’avaient jamais caché qu’ils dormaient tous chez La Cornue. Si des malandrins avaient maintenant envie de leur tendre une embuscade pour les tuer, peut-être avaient-ils des espions dans l’auberge… C’est pourquoi il releva son capuchon et continua à parler à voix basse, même si ça devait lui donner un air fausset de mauvais conspirateur. «  Faudra que vous nous expliquiez un jour vos problèmes de famille monsieur Ruco… Y’a pas de honte à avoir. Moi-même j’ai un cousin un peu vaurien qui a abandonné en pleine moisson la ferme familiale pour rejoindre une bande de bardes itinérants, c’est dire…

Mais revenons à notre affaire. Vous dites que si nous faisons rien et n’allons pas au phare, nous allons attirer le doute ? Mais si tout se passe bien et qu’en allant au phare on tue tous ces vauriens, ils vont se méfier de nous aussi, non ?

Peut-être pourrions-nous profiter qu’ils nous attendent sur la route du phare pour nous rendre chez Liskar qui sera moins entouré… Surtout si vous pensez que ce Liskar mouille dans notre affaire et qu’il y a rien de rien dans ce phare.  »

Ruco haussa les épaules le regard comme brûlant malgré qu'il semblait plus calme que dans la chambre pour poursuivre la conversation à voix basse :

« Montez voir si vous avez un doute... Allez l'interroger il sait peut être d'autres choses, je ne me suis pas intéressé à notre affaire commune car elle nous regardait tous...

Andy je vais être franc : il vaut mieux pour vous que vous ne sachiez jamais pourquoi j'ai un secret de famille. Pour vous comme pour moi... Il ne faut pas déterrer le passé. Laisser cette homme en vie, une racaille de la pire espèce reviendra à laisser un témoin qui pourra aller courir prévenir Liskar car il est évident qu'on va devoir ressortir le type dans la soirée quand ça sera plus calme.

Le soucis c'est comme dit Vix c'est qu'ils s'attendent à nous voir arriver au pont avant le matin. De là si on est pas là ils sauront qu'il y a quelque chose et on risque de ne plus avoir de chance de repli en cas de problème. Je voudrai aller à la rencontre de mon cousin je vous le cache pas...je dois vérifier une chose avec lui s'il survit à notre rencontre... S'il est seul au courant de ma présence ici nous risquons rien... Si c'est pas le cas il va falloir régler l'affaire d'Isoar rapidement car je vais devoir reprendre la mer rapidement... »

« Qu’en pensez-vous Mdame Zina ?

Mdame Zina ?

Quelqu’un a vu partir Mdame Zina ?  » S’inquiéta soudain Andy…

Peu après le retour de Ruco, il avait bien vu la prêtresse se lever de table et se diriger vers les chambres… Comme elle était toujours visiblement énervée malgré la bonne tenue de leur compagnon à l’égard de leur prisonnier, il n’avait pas osé l’importuner…
Il l’avait ensuite vu revenir dans la salle commune, équipée et en armes, et se diriger vers le comptoir de la Cornue… Mais les compagnons écoutaient alors le barbare expliquer son plan ingénieux. Absorbé par l’étonnant et déconcertant esprit d’analyse du demi-orc, ce n’est que du coin de l’œil, et sans réagir, qu’il aperçu Zina régler sa note avant de sortir sans même leur adresser un regard… Et soudain, Andy se leva d’un bond… Il venait de réaliser… La voix tremblotante, il se tourna vers le reste du groupe qui était encore en pleine discussion concernant les plans de la soirée.

« Messieurs !

Je crois que Mdame Zina est partie  »

Sogg fronce les sourcils par-dessus son pichet de bière.
« Maîtresse Zina est partie ? Dommage, elle était gentille avec moi... Bon, qu'est ce qu'on fait de mon plan, maîtres ? »

La maîtresse des lieux s'approcha de votre table. Son air semblait curieux et renfrogné.


« Je ne sais pas ce que vous traficotez entre vous, mais votre amie est bel et bien partie... elle a réglé sa note et m'a dit qu'elle quittait Detmer dès ce soir. Je crois que cette ville n'est pas faite pour elle mais tout de même, pour partir, comme ça, en pleine nuit... il faut vraiment être en colère.

Est-ce que votre cousin passe la nuit ici ? Il prendra le petit déjeuner demain ? », reprit-elle en s'adressant à Ruco sans perdre son sens des affaires.