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Offline UrShulgi  
#1 Envoyé le : samedi 5 mars 2016 09:43:30(UTC)
UrShulgi
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Messages : 5,520
À la demande, un moyen simple de faire les rp courts (ou pas!) qui ne concernant pas tout le monde ou sortent un peu du fil.

Merci de placer un titre au début de la "scène" afin de faciliter la lecture à terme et aussi de scinder facilement les actes!

Jetons de PJ




« Bla bla... »



« Bla bla... »



« Bla bla... »



« Bla bla... »



« Bla bla... »



« Bla bla... »

Modifié par un modérateur dimanche 19 avril 2020 12:05:57(UTC)  | Raison: Non indiquée

Qui sème le vent ... est déjà d'un bon niveau.
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Offline Lyana  
#2 Envoyé le : mardi 8 mars 2016 23:42:41(UTC)
Lyana
Rang : Habitué
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Messages : 1,492
Alia et Bhaal : première nuit au Monastère.


a nuit était tombée, plongeant le monastère dans l'obscurité. Des feux de camp étaient allumés et les hommes et femmes s'étaient réunis autour, fêtant la reprise du monastère et se réjouissant de leur future entrée triomphale dans Kelmarane. Elle revenait de la visite du monastère avec Célestin. L'ambiance était festive et joyeuse, mais Alia se sentait étrangère à toute cette liesse. La silhouette massive qui se détachait solitaire derrière un des feux prouvait à l'azata qu'elle n'était pas la seule. Elle s'approcha et s'assit à ses côtés, silencieuse. Elle contempla un long moment les flammes qui dansaient, insouciantes, dans l'obscurité de la nuit. Elle se surprit à les envier, elle aurait voulu être aussi libre qu'elles.

Bhaal, quant à lui, était occupé à manger des pistaches qu'il accompagnait d'une pinte de bière fournie en main propre par Hadrod, avec qui il entretenait d'excellentes relations et qui se considérait comme son éternel débiteur pour avoir déclenché le sauvetage de son bouc. Il réfléchissait à la journée qui venait de se dérouler et qui avait vu bien des choses changer. Le géant tourna la tête vers la jeune femme qui l'avait rejoint en tapinois. La veille au soir, ils avaient déjà eu une conversation autour du feu, et elle s'était soldée par le départ d'Alia au bord des larmes. Mais pour l'instant, l'azata ne semblait pas avoir envie de parler. Cela lui convenait. Que dire, de toute façon ? Le tieffelin était de ceux qui trouvait le silence bien souvent plus éloquent que les mots. Sans la regarder, il prit son sac de pistaches et le posa entre eux deux, mais garda sa bière pour lui.

Perdue dans sa contemplation du feu, Alia ne pouvait toutefois pas s'empêcher de jeter des coups d'œil furtifs vers le géant rouge. Lorsqu'il plaça le sac de pistaches entre eux, elle en prit une, la décortiqua et la mangea sans lâcher les flammes des yeux. Elle se redressa légèrement, prête à parler, puis renonça. Elle prit une petite poignée de pistaches et entreprit de les décortiquer. Ses gestes se faisaient nerveux et elle s'agitait, visiblement mal à l'aise.
Sans s'en rendre compte, elle se mordillait les lèvres. Elle voulait lui parler mais... Elle n'osait pas. Elle ne savait pas comment commencer et elle se souvenait de ses propos, souvent cruels. N'y tenant plus, elle inspira à grands poumons et, toujours sans regarder le géant, se lança : « Bhaal, je... Je voulais te dire... Je voulais te remercier. Pour tout à l'heure. Tu as pris ma défense face à Nemlak, tu aurais pu le payer cher, et tu as recommencé avec la Princesse. Merci. »

Bhaal tourna à nouveau la tête vers la belle jeune femme avec une expression de surprise amusée : « ah ? Je pensais plutôt me faire engueuler. Ça commence mal, » dit-il avec un sourire. Il prit une pistache et la porta à sa bouche avant de recracher dans le feu avec un « ffftt ! » sonore une coque malencontreusement mâchouillée.
Il laissa passer un moment et jeta un coup d’œil autour d'eux pour s'assurer que personne n'était à proximité. « Nemlak, je savais déjà que c'était un connard, j'ai appris aujourd'hui que c'est aussi un cinglé. Et je déteste les magiciens encore plus que les singes. Je l'ouvrirais en deux si je pouvais mais... Je ne peux pas. Quant à la princesse, on n'est pas des animaux de foire. C'est tout. »
Après un nouveau silence, il continua : « et par dessus tout, je ne supporte pas l'idée de voir accourir tous les lépreux du coin pour que tu tripotes leurs pustules. Je déteste les lépreux presque autant que les magiciens. » Évidemment, cette justification n'était pas sérieuse, et Alia s'en rendit compte immédiatement.

Alia rit doucement à la dernière phrase, elle regardait maintenant le géant rendu encore plus rouge par la lumière orangée des flammes, un sourire aux lèvres, et lui demanda, moqueuse : « qu'est-ce que ça peut bien te faire qui je tripote ? »
Sans lui laisser le temps de répondre, elle poursuivit, plus sérieuse. « Personne n'a jamais fait quoi que ce soit pour m'aider, encore moins en se mettant en danger comme tu l'as fait. Je comprend pas pourquoi tu as fait ça. »


« Ouais, et bien... Je ne comprends pas non plus, d'accord ? » Répliqua-t-il, soudain inexplicablement agacé. « Je ne suis pas du genre à réfléchir pendant deux heures avant de me décider. Je fais les choses à l'instinct, là ! »
Laissant à nouveau le silence s'installer un moment, il repris d'une voix plus douce : « tu es dans une merde noire, ma poulette, et personne ne peut t'en sortir. Ta déesse t'a mis le grappin dessus, vrai de vrai. Alors quand l'autre enculé s'est mis en tête de faire de toi une espèce d'étendard à nichons, sans même te cacher ses petits calculs vicelards, j'ai pas supporté. » Le géant porta la pinte à sa bouche et avala une grande rasade de bière. « Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Tu n'as pas mérité ça, c'est tout. Je déteste les dieux presque autant que les magiciens. Pour les dieux, je ne peux rien faire, mais c'est pas la peine que tu aies les deux ensemble aux fesses. »



« Tu détestes beaucoup de choses, on dirait... »





« J'ai mes raisons, » coupa sèchement Bhaal.




« J'imagine, oui. On a tous des blessures plus ou moins visibles. »
Elle regardait le front du démon, l'obscurité cachait un peu le symbole du fugitif gravé sur sa peau. « La vie dans les arènes doit être dure. Même si tu es persuadé du contraire, ma vie non plus n'était pas... facile, parfois j'espérais que quelqu'un viendrait m'arracher à tout ça. Un parent caché, j'sais pas qui. Après tout je suis une aasimar, j'ai du sang de céleste, c'est sensé porter chance, non ? Mais j'ai vite compris que personne ne viendrait. Que mon sang portait malheur. Maintenant, il est trop tard. Si j'étais vraiment spéciale, pourquoi maintenant ? Pourquoi pas avant ? Pourquoi m'avoir donné... » Elle s'interrompit brutalement et se tourna rageusement vers le feu.

« J'ai pas dit que tu avais eu la vie facile », se récria le géant, « j'ai dit que tu n'avais pas eu une vie rude. C'est pas pareil. Ici, on va être à la rude, alors il faut que tu sois prête. Bien sûr que ton sang porte malheur. Nos sangs nous portent malheur à tous les deux. On a au moins ça en commun, toi et moi. » Bhaal leva les yeux vers les feux qui brûlaient de loin en loin, agrémentés de rires, de chants, et parfois de cris.
« Je ne peux pas vraiment imaginer ce que tu as vécu, hein... De la façon dont tu en as parlé hier soir, ça ne donne pas envie de savoir. Mais tu sais, » dit-il en se tournant vers Alia avec un air inhabituellement grave, « être esclave, ça n'est pas la pire condition qu'on puisse avoir, ni le statut le plus bas qui puisse exister. Il y a pire. »
Le demi-démon détourna alors le regard pour le plonger dans la nuit, à la recherche de quelque chose qui conjurerait les souvenirs que ses dernières paroles semblaient avoir fait ressurgir d'un lointain passé.



Alia regarda le géant avec incrédulité. « Pire qu'être esclave ? Je ne vois pas ce qui pourrait être pire. »



Un nuage de contrariété, ou de gêne, acheva d'assombrir le visage de Bhaal, comme s'il craignait d'en avoir trop dit. « Le jour où je te raconterai ce que j'étais avant le ludus, avant d'être gladiateur, et bien... Nous aurons besoin de beaucoup de vin, ou quelque chose de plus fort. » Son regard resta perdu un moment dans le lointain avant qu'il ne le porte à nouveau vers Alia. « Pourquoi maintenant, disais-tu ? Je crois que tout ton problème est là. Tu as passé ta vie à attendre que ta mère vienne te chercher, ta mère aux grandes ailes blanches dont tu parlais tantôt, près de la statue, dans le monastère. Piye a touché quelque chose chez toi à ce moment-là. Je crois que tu as fini par prendre Sarenrae pour ta mère. Ton autre mère. Peu importe. Tu es une petite fille perdue qui cherche sa mère.
Alors pourquoi ta déesse vient-elle te chercher maintenant, alors que tu es sur le point de t'en sortir par toi-même ? »
Continua-t-il. « Il n'y a pas de réponse à ta question. Ou plutôt, la réponse est : parce que cela lui sied. Parce qu'elle n'en a rien à foutre. Parce que les dieux nous enculent. Bons, mauvais, ils jouent tous avec nos vies, comme le peau-verte a voulu le faire avec la tienne. Il y a quelque chose de semblable entre les magiciens et les dieux, et c'est pour ça que je les vomis tous en bloc.
Alors laisse-moi te dire une chose, ma belle : si tu veux être maîtresse de ton destin, chercher ta mère, ta vraie mère, qu'elle soit vivante ou morte, serait une quête plus véritable que de courber l'échine devant cette déesse qui a attendu que tu sois presque libre pour faire de toi sa marionnette. Voilà pourquoi je t'ai brusqué tantôt. Je voulais t'ouvrir les yeux, petite fille, mais il semble que l'épisode avec Nemlak ait été plus efficace pour te convaincre que tout ce que j'aurais pu dire. »


Le silence s'installa de nouveau entre eux, seulement interrompu par le crépitement du bois qui brûlait et les voix des autres membres de la caravane. Alia restait songeuse, sa main jouait avec le sable qui avait recouvert le sol du monastère et qui s'écoulait en rivière entre ses doigts.
« Je crois que tu as raison. Sur les dieux, les magiciens, je sais pas... Mais c'est vrai que j'ai longtemps rêvé de ma mère. J'ai souvent été jalouse des filles des maîtres que j'ai eu. Pas parce qu'elles étaient libres mais parce qu'elles savaient qui étaient leurs parents et elles vivaient avec eux. Je ne saurai jamais qui est mon père, et ma mère... En fait, je ne sais même plus si elle est vraiment comme dans mon souvenir ou si c'est moi qui l'ai inventée. Mais j'aurais vraiment voulu la connaître. »
Elle resta un court instant songeuse, puis ajouta, d'une voix à peine audible : « ce que j'aurai vraiment voulu plus que tout au monde... C'est que ma fille sache qui je suis. Et que je pense à elle. »

A mesure qu'Alia se confiait au géant rouge, ce dernier commença à s'agiter quelque peu, montrant des signes d'énervement qu'elle ne perçut pas tout de suite. Lorsque la jeune femme mentionna sa fille, Bhaal dégobilla la longue gorgée de bière qu'il était sur le point d'avaler. « Ta fille ??? Bordel de merde ! » Eructa-t-il en s'essuyant le menton. « Écoute, je crois qu'on ne s'est pas compris, tous les deux. J'en ai rien à foutre de tes états d'âme. Ce qui m'intéresse, c'est d'avoir à mes côtés quelqu'un qui tient la route. Dès demain peut-être, on va aller à Kelmarane se battre contre les gnolls. Un connard de magicien cinglé, une tafiole en tenue de bal, toi, et moi. Nous quatre contre toute une tribu de gnolls. Alors il y a neuf chances sur dix qu'on n'en réchappe pas, mais ça vaut toujours mieux que dix chances sur dix de crever à petit feu dans les mines de sel, enfin, pour ma part. »
Bhaal se tut un instant, regardant fixement l'azata comme s'il tenait à lui laisser le temps de réaliser sa situation, avant de reprendre : « aujourd'hui, j'ai vu que tu étais capable d'autre chose que de faire des trucs savants à des vieux pervers. Tu sais utiliser une arme, c'est bien. Pour le reste, j'ai vu que tu étais capable de tuer des nabots d'un pied de haut et de partir à gauche quand on te disait d'aller à droite. Ça ne suffira pas contre les gnolls. Ce qu'on a fait aujourd'hui, c'était une promenade de santé comparé à ce qui nous attend. Je ne connais pas bien les gnolls, mais je sais qu'ils sont vicelards, puissants et qu'ils se battent avec sauvagerie. Alors il faut que tu sois prête à être mordue, griffée, tailladée, plantée, et à continuer à te battre en pissant le sang, jusqu'au bout, jusqu'à ton dernier souffle. Il n'y a que comme ça qu'on a une chance, et je ne peux compter que sur toi. Nemlak fait joujou avec sa belle épée mais il n'a aucune chance face à un gnoll entraîné, et de toute façon je n'ai aucune confiance en lui. Quant au Célestin, je parie que la seule lame qu'il a jamais vu de sa vie, c'est quand on les lui a coupé, » fit-il avec un signe du tranchant de la main au niveau de son entrejambe.
« Tu comprends où je veux en venir ? Il n'y a que toi et moi, et je n'y arriverai pas tout seul. Si l'un de nous trébuche, les deux meurent. Alors j'ai besoin que tu partes là-bas avec tous tes moyens. J'ai besoin que tu donnes tout ce que tu as. J'ai besoin d'une guerrière implacable, pas d'une petite fille perdue qui se pose des questions sur sa mère, sa fille ou sa déesse. Quand tu seras vivante et libre, tu feras ce que tu voudras et, comme je te l'ai dit, ton salut passe par la quête de ta famille, puisque tu as la chance d'en avoir une quelque part sur ce putain de monde. Alors si tu veux avoir la moindre chance de te tirer de ce merdier, oublie la petite fille. Deviens la guerrière. »
Après cette longue tirade, le demi-démon reporta son regard sur le feu en vidant le fond de sa pinte, mais il en recracha le contenu immédiatement. « Putain de feu ! La bière est chaude. »

La jeune fille prit comme une claque brûlante la réponse du gladiateur. Pourquoi s'était-elle confiée à ce rustre ? Elle avait été folle ! Un peu d'obscurité, du feu et la voilà à s'épancher. Ce n'est pas parce qu'il avait pris sa défense qu'il était un ami, surtout qu'il avait plus agi par haine du magicien que pour l'aider. Il pouvait continuer de parler, elle s'en foutait, il pouvait crever chez les gnolls, elle s'en foutait ! De toute façon, elle était déjà morte. Alors, ils pouvaient tous aller se faire foutre ! Bhaal, Nemlak et même Sarenrae !
Elle allait se lever et le planter là quand sa voix grave fit de nouveau sens pour elle. Malgré elle, elle l'écouta de nouveau et sa colère reflua.
Petite fille.
Cela faisait plusieurs fois qu'il l'appelait comme ça et il avait raison. Elle n'était qu'une petite fille effrayée. On avait toujours décidé pour elle et pour la première fois, quelqu'un attendait qu'elle décide ce qu'elle voulait devenir. C'était même plus que ça, quelqu'un avait besoin d'elle. Pas d'elle en train de pleurnicher ou de se plaindre mais d'elle qui faisait ce qu'il fallait.
Devenir la guerrière.
Elle regarda Bhaal recracher sa bière et se leva calmement. Elle fit deux pas, s'éloignant du feu et parla une dernière fois. « Tu as raison sur un point, Gladiateur, il est temps que je sache réellement ce que je veux. »
Elle partit sereinement. Étrangement, elle avait l'impression qu'un poids depuis trop longtemps porté venait de s'envoler.
Avant d'aller s'allonger pour dormir, elle croisa Hadrod, elle lui demanda d'apporter une nouvelle bière à l'homme resté au coin du feu.

Modifié par un modérateur mercredi 9 mars 2016 12:38:38(UTC)  | Raison: Non indiquée

Je posterai le jour, je posterai la nuit, je posterai toujours ^_<
Amarante, championne audacieuse, sylphe née des orages et des elfes (N211)
Aksana, chamane samsarane de la vie (S210)
Alia, derviche de la Fleur de l'Aube aasimar (BM96)
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Offline UrShulgi  
#3 Envoyé le : mercredi 9 mars 2016 13:26:40(UTC)
UrShulgi
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Bhaal : l'eau ne fait rien que pourrir le poumon


Hadrod ramena deux bières à Bhaal, s'arrêtant à quelques mètres comme pour le prévenir de sa présence.

Hadrod


«  Je vous rrramené deux bièrrres pour éviter que vous deviez bouger à nouveau pour une autre. j'ai vu passer la jolie dame, je crrrrois qu'elle vous aime bien mais elle est timide, elle doit avoir peur que vous la cassiez en deux si vous l'aggripiez pour ... hihi »
Bhaal se tourna vers lui et comprit qu'il était complètement pinté, il n'avait même pas l'air d'avoir peur de Bhaal pour une fois.
«  j'y rrrentre parrce que ma femme va encorre crrroirrre que je drrrague et je vais dorrrmirr parr terrrre ...  » il s'en alla le visage rosée comme le contenu de sa gourde, dépité de soumission.

Bhaal noyait on ne sait quoi dans sa chopine. Le ciel, immense, porteur de tant de messages et à la fois silencieux, grand et étendu comme la myriade de possibilités qu'offrait la liberté. Ces rêvasseries furent coupées nettes par un jappement incroyablement puissant qui semblait provenir de Kelmarane, vers l’énorme citadelle ronde connue sous le nom d’arène marchande dont on pouvait voir au loin danser les feux. Quelques instants plus tard qui semblaient pourtant une éternité à Bhaal, un faible cri similaire se fit entendre au loin, vers la lointaine montagne Pâle, comme si les gnolls communiquaient.

Bhaal se retint de tressaillir quant il fut pris par surprise par la voix derrière lui. L'homme, silencieux comme un serpent, observait lui aussi les étoiles alors que son lion à la peau sablée regardait Bhaal dans le blanc des yeux, comme si il le comprenait au plus profond de sa chair.

Khem


«  Ce que t'entends là, c'est le bruit que font tous ces chiens dans la partie ouest du royaume et au delà.  » Son regard était mauvais, comme celui que Bhaal avait quand il avait de fracasser quelqu'un, ou quelque chose, ou quelqu'un avec quelque chose.
«  Chaque nuit, les tribus qui lui ont prêté allégeance envoient un message au Roi Charognard, qui de son trône dans la Montagne Pâle leur répond, un moyen simple et animal pour eux de confirmer leur allégeance, et lui, de savoir l'état de ses forces dans toute la région. Ça ne veut pas dire qu'il viendrait forcément les aider, ça n'est pas une allégeance humaine comme des vassaux, c'est surtout un moyen pour lui d'avoir rapidement des informations sans se déplacer, et en faisant flipper presque tous les habitants humains de la région. Si l'une des tribus devait périr, ça serait preuve de faiblesse, et peu lui importerait. Du moins, c'est ce que tout le monde espère. La gnome a du sacrément merdé pour que Garavel ne la prenne pas pour reprendre la ville et nous paye avant l'argent qu'elle avait prévue pour elle. Avec ça, j'irai en reconnaissance là-bas. Plein d'abrutis te diront que d'être payé pour faire une tache, c'est comme d'être esclave. Des abrutis comme je l'ai dit. Quand t'es dans une arène, t'as beau aimé fracasser des crânes et entendre la foule hurler ton nom, t'es que le toutou d'un mec qui se fait de l'argent sur ton dos, et te remplacera dès que t'auras une patte cassée pour un autre toutou plus frais. Là, je peux continuer à fracasser des crânes de gnolls, mais en faisant ce que je veux, et en étant payé. C'est pareil pour certains mais ça n'a rien à voir. Si tu supportes Célestin, tu seras le premier à en profiter. Il a l'air d'une vraie fiotte comme ça, mais il a ses talents, et ça se limite pas à la couture. Si je devais te donner un seul conseil dont tu n'auras que foutre, c'est de te méfier des apparences. Dans l'arène, tu sais où est l'ennemi, qui est quoi, pour qui. Dehors, c'est une arène, les yeux bandés, et le spectacle commence n'importe quand. C'est traître, mais excitant. Visa la gorge des gnolls. Si ils peuvent sortir un son et qu'ils en ont eu l'ordre, ils sauront tous ta présence en moins de temps qu'il ne t'en faut pour l'achever après. »
Bhaal remarque que le lion c'était approchait de lui et le regardait fixement. Khem lui claqua le flanc avant d'ajouter
«  reste là si tu veux mon grand, on repart dans la nuit, je vais rejoindre ma flippante de sœurette. » dit-il pour lui même.

Modifié par un utilisateur mercredi 9 mars 2016 15:10:16(UTC)  | Raison: Non indiquée

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Offline UrShulgi  
#4 Envoyé le : mercredi 9 mars 2016 13:27:06(UTC)
UrShulgi
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Alia : après le calme vient Tempête


Alors qu'elle venait de quitter Hadrod en lui intimant d'abreuver Bhaal, Alia tomba nez à nez avec la gnome, au regard fuyant.

Piye
CA : 16 (14 pàd)

12 / 12


« Tu seras libre avant moi, profites en bien. Je me console en me disant que je n'aurai pas le géant vert et le géant rouge en train d'hurler dans mes oreilles. » Elle essayait de sourire mais le cœur n'y était pas. « Je garderai ton secret, jusqu'à la mort, et tu le sais, je n'essayerai pas de t'influencer comme l'un à abuser de ce don, ni comme l'autre à y renoncer. Ton sang te suivra toute ta vie, et c'est l'erreur que fait celui qui reste mon frère, et moi sa petite bestiole : il ne fera que te suivre, ce sang, ça n'est pas lui qui te montrera la direction. C'est ton cœur qui t'y ménera. Tu sais danser comme le vent, alors fais comme lui, accompagne les remarques et les aspirations, et de tes pas amène les là où tu souhaites aller. Prends soin de toi, et ne te décourage pas, si tu as résisté pendant des années à l'assaut des pervers, tu peux survivre à n'importe quoi. Crois-moi. » la gnome restait évasive, elle eut un dernier sourire avant de repartir vers le père Zastoran.

Modifié par un utilisateur mercredi 9 mars 2016 14:30:10(UTC)  | Raison: Non indiquée

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Offline UrShulgi  
#5 Envoyé le : mercredi 9 mars 2016 13:27:17(UTC)
UrShulgi
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Célestin : les précieuses pas ridicules


Khem prit rapidement congé pour aller dehors, faire le guet, et passer du temps avec Rondar, qui ne pouvait rester dans le monastère, rendant les bêtes, et certains humains, trop anxieux. Jyll était resté et tenait compagnie à Célestin en attendant sa promenade avec Alia. Elle ne buvait pas et, sans en être précieuse pour autant, supportait mal la compagnie des badauds.

Jyll

« Te voici où tu souhaitais être. C'est un décor plus brut que ce à quoi tu es habitué. » dit-elle en souriant, un peu taquine. «  L'un des esclaves plus si esclaves mais pas encore libres ne participera pas à la suite des expéditions, Garavel ne lui fait pas confiance sur le terrain. Cette infortune semble avoir permis à la princesse de faire une économie qu'elle a placé dans la poche de mon frère. Nous partirons dans la nuit, mais plus pour retourner en ville, pour entamer le repérage. J'espère que cette expédition permettra au culte de briller à nouveau en ces lieux et de redonner de l'espoir à un peuple qui en a cruellement besoin. Khem ne s'intéresse pas à ce genre de considérations mais comme tu le sais, on ne crée jamais rien de bon en ne pensant qu'à soi, il faut aussi vouloir pour les autres. Donner, recevoir, et rendre. J'aimerai qu'un jour il accepte de rendre service sans penser à un paiement. Mieux, sans penser qu'il rend service, simplement en partageant. J'ai encore du chemin. » Elle chassa ses pensées de la main comme pour chasser un nuisible volant.


Célestin souriait aux paroles de Jyll, mais son regard semblait préoccupé. « Oui trésor, je suis là où je souhaitais être. A la fois pour ma princesse et pour ma déesse. Mais à toi, je peux bien l'avouer : je suis mort de peur. Je ne suis ni un combattant, ni un tacticien. J'espère que je serai à la hauteur... Puisse Sarenrae m'inspirer et m'aider à utiliser efficacement mes talents ! Mais quoi qu'il arrive, je ne reculerai pas. Je le leur dois, non seulement à Elles, à qui je dois tant, mais également à tous ceux qui ont besoin d'espoir. »

Son regard erra en direction de Khem, qui s'était enfuit à l'idée de parler plus de cinq minutes avec lui. « Lorsque nous aurons réussi, ton frère aussi ressentira la satisfaction d'avoir aidé son prochain. J'en suis persuadé ma chérie. »


Jyll

« Tu ne seras pas le seul serviteur de l'Aube ici, j'ai vu la belle. » Jyll était parfois désarmante de modestie tant sa beauté et son magnétisme n'avaient pourtant rien à envier ni à Alia, ni à Almah, ni à aucune autre femme présente.«  Elle est particulière. Je ne sais pas pourquoi, mais je le sens. Comme tu le sais, la déesse m'a touché au plus profond de mon être, je sens ces choses là, mais je ne me l'explique pas. Les deux autres ont une aura noire, noire d'un passé lourd, difficile et brutal, mais je sens en eux une envie inconsciente de lumière, non, d'éclaircie plutôt. Ils cherchent des réponses, mais ne connaissent pas encore la question. Sous leurs airs presque mauvais, ils ont surtout les stigmates de tout ce que l'humanoïde peut faire de mal aux autres. C'est plus un fardeau qu'un choix. »


Son regard se porta alors sur l'aasimar, puis sur le tiefflin et le demi-orque. Un sourire ironique retroussa ses lèvres. « Il me faudrait la flamme de la Fleur de l'Aube elle-même pour réussir à apporter un peu de lumière dans les ténèbres de ces deux là, si tu veux mon avis. Je suis heureux de trouver une alliée potentielle en cette beauté exotique, car je le sens, le combat sera long et rude ! » Puis il rajouta en reportant son regard sur Jyll, ne pouvant s'empêcher d'admirer son joli visage : « Et je suis heureux que ton frère et toi restiez encore un peu. Je m'en sens... soulagé... Vous avez quelques chose de rassurant, tous les deux. »


Jyll

Jyll secoua la tête avant de regarder Célestin dans les yeux en souriant. «  Bien que tu excelles dans ce que tu fais, je ne peux m'empêcher de penser que tu as raté ta vocation vraie, tu me fais toujours parler facilement, ce qui n'est pas donné à tout le monde. Tu aurais fait un espion des plus terribles. » Elle rit, d'un rire qui communiquait une joie de vivre tellement énergique et franche qu'elle en aurait damné un vœu de chasteté.



A l'évocation de sa vocation ratée, il mêla son rire de bon cœur à celui de la belle qui lui tenait compagnie. « Je ne suis pas assez sournois pour faire un bon espion ! Mais tu as partiellement raison ma chérie. Ce n'est pas tant que j'ai raté ma vocation... » Il marqua une pause, sourire amusé aux coins des lèvres, faisant planer le suspens. « C'est simplement que je n'ai pas eu le temps de toutes les embrasser, my dear ! »


Jyll

Jyll sourit, elle aimait l'entendre parler en "my dear", ça sonnait ... sexy.

«  Mon frère te dirait sûrement de prendre une dague car avec les gnolls, mieux vaut vite les saigner, ou se saigner pour ne pas devenir esclave, mais je suis certaines que ça n'est pas ça que tu voulais entendre. » dit-elle en riant malgré le sérieux de ses propos. Elle prit les poignets de Célestin dans ses mains.

«  Rien ne sera simple, mais la déesse ne t'a pas amené ici pour que tu échoues, ou pour que tu meurs. Souviens toi que lors de l'emprisonnement de Rovagug, les dieux à la réputation courageuse ne firent rien, et c'est Sarenrae, qui malgré sa peur, eut le courage de se dévouer pour lui tendre un piège. La peur n'est qu'un symptôme de l'éveil des sens et de l'intelligence en marche. C'est ce qu'on en fait après qui est important. » Ses cheveux rouges ondulaient sans raison apparente alors qu'elle lui souriait, comme si la déesse validait chacun de ses mots. Elle prit Célestin dans ses bras en ajoutant. «  Tu seras à la hauteur ... maille dire. »


Rasséréné par les propos de Jyll, Célestin souriait à l'évocation de leur courageuse déesse, flatté qu'elle les compare ainsi. Il fut surpris, mais ravi, qu'elle le prenne dans ses bras si subitement, et, la serrant également contre lui, il murmura : « Merci my dear. Merci pour tout. » Il la relâcha, et, sortant de sous ses habits de cour un fin fourreau, dégaina une dague en fer froid. Il lui dédia un clin d'œil. « Le choupinou a sûrement raison. Mais j'espère ne pas avoir à m'en servir. Enfin, surtout de la seconde manière ! » ria-t-il. Il rengaina l'arme, et, tenant le fourreau d'une main, il caressa la joue de son amie de l'autre, reprenant un air plus sérieux. « Soyez prudents lors de votre excursion, my dear. Revenez-nous sains et saufs, tous les trois. Je m'en voudrais s'il vous arrivait malheur. »

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Offline UrShulgi  
#6 Envoyé le : mercredi 9 mars 2016 13:27:30(UTC)
UrShulgi
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Nemlak : Soirée enquête pour la peau verte


La princesse fit signe à Nemlak de se relever tout en lui montrant son approbation d'un signe de tête. Nemlak sentait qu'elle était davantage heureuse de sa loyauté et de sa franchise que de son cérémoniel. Peut-être changera t-elle d'avis si elle triomphe et qu'elle développe comme beaucoup de nobles le besoin de se faire mousser.


====================

Nemlak gardait le contenu de sa première chope et le déversait en changeant de chopine plusieurs fois dans la soirée pour faire croire qu'il buvait autant que les autres tout en gardant ses pleins moyens.

Les mercenaires déliaient leur langue aussi vite qu'ils vidaient leurs tasses.

Dullen


« C'est pas assez payé pour qu'on prenne tous les risques, je pensais qu'on serait bien cinquante pour reprendre ce village, pas vingt! Comment elle veut qu'on fasse la princesse? Hein? Hein? À ce prix là j'en serai jamais venu! »
Kallien lui faisait de grands gestes juste devant son nez en répondant

Kallien


«  T'as pas eu la moitié de la gueule ravagée par les flammes et tu te permets de chialer? Arrête ton char, vous faites les couille-molles, on a été payé pour un taf, on va le faire, la prochaine fois faudra poser les bonnes questions avant, pas après! » les autres marmonnaient pour seule réponse.



Les gardes ne buvaient pas, ou peu, mais échangèrent volontiers leur point de vue.

Podarn


«  Ils ont été débauchés pour un prix qui ne semble pas leur convenir depuis le début. Ils n'ont qu'à respecté leur parole, ils se plaignent tout le temps, font du bruit, et sont fatigants. Si cette mission n'était pas si importante, j'aurais prié Abadar pour que plusieurs carreaux se perdent, mais la survie de la princesse est notre priorité, alors nous les regardons faire semblant qu'ils combattent comme il faut, avec cœur et discipline. » son regard était plein de dédain envers leur petit groupe.



Garavel approcha Nemlak entre deux visites de groupe. Il n'était pas nécessaire de se demander son état d'ébriété, il n'avait même pas de récipient en main.

Garavel


« Vous avez bien avancé aujourd'hui. Je compte davantage sur vous que sur les mercenaires que la princesse a embauché. J'espère que son ami maniéré Célestin remplacera avantageusement la gnome turbulente. Sous ses airs fragiles, il a plus d'un tour de magie dans son sac, il faut juste supporter son timbre. » le sourire de Garavel était cinglant, mais amical.
« Le salaire de la gnome va passer dans l'embauche des faux jumeaux qui ont accompagné Célestin, je vais les envoyer en reconnaissance cette nuit-même. Je n'ai envie que les braillards s'approchent de l'objectif un lendemain de cuite. »



Nemlak finit la soirée sous les étoiles, et aperçut au coin d'un feu Bhaal, la chope à la main, qui contemplait lui aussi le ciel et ses mystères. Une brute pensive. Voilà qui ferait se coucher Nemlak avec un sourire amusé.

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Offline Lyana  
#7 Envoyé le : samedi 12 mars 2016 20:52:24(UTC)
Lyana
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Alia : après le calme vient Tempête

Alia
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Sorts 1 : 2/2

11 / 11

Alia resta silencieuse lorsque Piye vint lui parler, elle était gênée. Elle ne savait pas où la gnome allait aller et elle n'avait pas chercher à le savoir. Par pure lâcheté.
Poser trop de questions pouvait vous valoir l'attention d'un maître. Jamais pour de bonnes raisons.

Elle écouta néanmoins ce que lui disait Piye, elle avait raison, c'était à elle, Alia, de décider ce qu'elle voulait pour son futur. Ils essayeraient tous de la manipuler, mais elle pouvait choisir ce qu'elle voulait devenir.
Devenir la guerrière ? Peut-être. En tout cas, elle n'était plus une petite fille.
Le discours de la gnome renforçait celui du tiefelin.

Alors que Piye s'éloignait, Alia l'interpela.
« Piye ! Merci. J'espère... ce n'est qu'une question de temps, tu verras. Toi aussi tu seras libre.
Merci. Pour tout. »


Elle lui sourit puis Piye se retourna et repartit vers le père Zastoran.
Je posterai le jour, je posterai la nuit, je posterai toujours ^_<
Amarante, championne audacieuse, sylphe née des orages et des elfes (N211)
Aksana, chamane samsarane de la vie (S210)
Alia, derviche de la Fleur de l'Aube aasimar (BM96)
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Offline Guigui.  
#8 Envoyé le : samedi 12 mars 2016 21:48:56(UTC)
Guigui
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Bhaal : l'eau ne fait rien que pourrir le poumon

Bhaal

Bhaal écouta le mercenaire tenir son discours sur les gnolls, les gladiateurs, la liberté et, pour finir, la danseuse de ballet. A vrai dire, il ne comprenait pas pourquoi l'homme l'entreprenait de la sorte, alors qu'il ne savait rien de lui et ne lui avait encore jamais parlé. Mais le dénommé Khem semblait, lui, savoir un certain nombre de choses. Et, à en juger par la façon dont il le fixait, son lion semblait lui aussi savoir des choses. Le géant rouge regarda l'un et l'autre alternativement jusqu'à ce que Khem en ait fini.

« Tu parles comme si tu avais été gladiateur, l'homme. Peut-être as-tu également été esclave. Ça ne suffit pas à faire de nos vies des vies semblables, mais je réfléchirai à tes conseils. Tu es la deuxième personne à me dire que le Célestin vaut mieux que ce qu'on pourrait croire, sauf que la première, j'ai pas confiance en son jugement. De toute façon, on sera vite fixés, et pas que pour lui. Si les plans de la princesse partent en vrille, tout le monde finira par savoir ce que chacun a dans le ventre, » dit-il sombrement.

Le demi-démon reporta son attention sur le lion, qui continuait à le fixer. C'était un regard ferme mais apaisé, celui du grand prédateur qui ne craint rien ni personne et qui n'a pas besoin de montrer sa force pour être respecté. Il sentit que ce n'était en rien un animal apprivoisé, mais plutôt qu'il avait accepté de faire alliance avec Khem, et qu'il fallait donc le traiter comme tel. « Salut, lion, » lui dit-il soudain, « j'ai vu combattre les tiens dans l'arène. Il fut un temps ou j'aurais aimé me mesurer à l'un d'entre vous, mais ce temps est fini. Alors je te souhaite bonne chasse pour demain, et à toi aussi, l'homme. »
Bhaal reste à l'ombre en BM-96 | Zorg allume le feu en S-210 | Darmrok fait la guerre en N-211
Le combat à allonge
Le bloodrager abyssal
L'étroit mousquetaire
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Offline Lyana  
#9 Envoyé le : dimanche 13 mars 2016 21:24:06(UTC)
Lyana
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Célestin et Alia : Promenade nocturne

« Dîtes-moi ma chère, accepteriez-vous de m'accompagner dans ma visite du monastère ? J'en profiterai pour vous apprendre ce que je sais, tant sur Tempête que sur Sarenrae. Et si vous avez des questions, surtout, n'hésitez pas, si je peux vous répondre je le ferai. »

Alia regarda Célestin avec curiosité, quel était son but ? Que cherchait-il ? Elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi il était aussi aimable. Dans son expérience, les hommes aussi doucereux n'étaient gentils qu'en façade. Cependant, elle ne pouvait refuser pareille proposition.
« Merci beaucoup, je vous suis. »
Après quelques pas dans le Monastère, elle se lança. « Les Cinq vents... C'était quoi en fait ? »

« Les templiers des cinq vents servaient Nefeshti, une princesse djinn de grande puissance. » commença-t-il en s'avançant dans les couloirs. « C'était il y a des siècles, vous vous en doutez bien. Chacun d'eux était un jann, auquel était lié un aspect du vent, et qui disposait d'une arme nommée de grande puissance. » Ils arrivèrent devant une fresque et il se mit à l'observer attentivement, arrêtant là son discours. Il murmura : « Il va falloir que je prenne des notes et que je fasse des croquis... » Il cligna des yeux plusieurs fois, comme s'il cherchait à se défaire d'une hypnose, puis il reporta son attention sur Alia. « Pardonnez-moi, je m'égare... N'hésitez pas à m'arrêter si des termes vous sont obscurs, ou si vous désirez des précisions sur quoi que ce soit. »

« Je vais vous paraître ignorante, mais... qu'est-ce qu'un jann ? »
Alia était fascinée par Célestin, il s'adressait à elle comme si son avis importait vraiment et qu'il avait à cœur qu'elle comprenne ce qu'il lui expliquait. Surtout, il lui parlait comme on s'adresse à une personne et non comme à un objet. Pas de la façon brutale de Bhaal, mais avec prévenance. Que voulait-il exactement ?

Célestin eut un sourire franc et amusé. « Je dois avouer que je suis presque aussi ignorant que vous en la matière ! Les créatures des plans ne sont pas du tout ma spécialité. Tout ce que j'en sais, c'est que ce sont un peu vos équivalents chez les génies. Mortels, presque des humains, mais pas tout à fait... » Son regard erra sur les fresques, comme à la recherche de quelque chose en particulier. « Enfin, mortels... Normalement... Il se dit que les cinq templiers sont immortels grâce à la puissante magie de Nefeshti, tant que celle-ci le voudra... Et je ne connais aucune raison pour qu'elle ne le veuille plus. » Il quitta la fresque des yeux et posa son regard sur l'aasimar, puis le reporta sur le cimeterre en fronçant les sourcils, l'air songeur. « Je ne crois pas que Vardishal soit mort. Enfin... J'ai envie de ne pas y croire... Je me demande... Si c'est sa tombe que vous avez vue, et qu'il est immortel... Alors, ce ne serait que son corps qui serait mort... Sous quelle forme vivrait-il maintenant ? Une réincarnation ? Un esprit errant ? Je m'interroge... » De nouveau, il reporta son regard sur le visage d'Alia, et lui sourit de nouveau, de ce sourire simple et sans arrière pensée qu'il affichait si facilement. « Mais je vous ennuie avec mes questions alors que vous êtes venue pour obtenir des réponses. Continuons notre chemin, voulez-vous ? »

Alia écoutait attentivement, mais à chaque fois que l'homme reportait son attention sur elle, elle se sentait gênée. Lorsqu'il évoqua la possibilité d'une réincarnation, elle lutta de toutes ses forces intérieures afin de paraître impassible et se perdit dans la contemplation de la fresque, s'attardant sur des détails anodins, évitant le regard souriant de Célestin.
Elle suivit le jeune dandy dans la suite de sa découverte du monastère. Elle fronça soudainement les sourcils alors qu'une idée lui traversa l'esprit.
« Excusez-moi, messire, mais... Vardishal n'était qu'un des Cinq vents. Qui étaient les autres ? »
Si elle était une sorte d'incarnation de Vardishal, se pouvait-il que quatre autres personnes soient celles des quatre autres... jann ? Où étaient-ils ? Les rencontrerait-elle un jour ?

« Messire ? » Il éclata d'un rire aigu en secouant ses mains devant lui afin de se faire de l'air comme on utiliserait un éventail, dans une attitude, il faut bien l'admettre, fort peu virile. Il tenta de reprendre contenance, s'étranglant à moitié de rire. « Je n'ai rien d'un messire ! Hihihi ! Je... Hihi ! Je ne suis qu'un artisan artiste, vous savez ? » Il parvint à contrôle sa crise de rire et tenta de reprendre son sérieux. « Pardon... Mais vraiment, messire... » Une nouvelle crise de rire menaça de revenir, mais il parvint à la réprimer. « Appelez-moi Célestin, tout simplement. Je ne suis qu'un serviteur d'Almah, même si nous avons développé une franche amitié. Elle est vraiment exceptionnelle, vous savez ? Parmi tous les maîtres qu'on puisse avoir, je crois qu'il est difficile de rêver mieux. Vous apprendrez à la connaître et à l'apprécier, vous aussi, j'en suis certain. Bientôt, très bientôt... »
Il s'arrêta alors qu'ils arrivaient devant la tombe de Vardishal. Il contempla les lieux, un air subitement attristé sur son visage qui semblait refléter la moindre de ses émotions. « Ah, oui... » finit-il par dire à voix basse, comme s'il craignait de gêner le repos de quelqu'un. « Vous me demandiez qui étaient les cinq. Vardishal était le vent du nord, porteur des cris de bataille de toutes les armées. » Il fit machinalement un signe religieux en l'honneur de Sarenrae. « Zayfid était le vent de l'ouest, porteur des secrets que l'on pensait cachés. Pazhvann, le vent de l'est, porteur des murmures des dieux et des conseils des anciens. Kardswann, le vent du sud, vent des voyages. Et Davashuum, la fureur des vents venus de toutes les directions. » De nouveau, son regard se posa sur le cimeterre que portait Alia. « Leurs armes respectives étaient Tempête, votre cimeterre ; Ponant, une dague ; Harmattan, un fléau ; Sirocco, une énorme hache à deux mains ; et, Simoun, un bâton. » Il marque un temps d'arrêt, et il murmura comme pour lui-même : « Il va vraiment falloir que je lui fabrique un fourreau digne de ce nom... »

Alia se mordillait les lèvres en l'écoutant, il y avait quelque chose qu'elle ne comprenait pas mais n'osait pas poser la question. Puis après un petit moment d'hésitations dans le silence du monastère, elle se lança.
« Mais. .. Il y a une chose que je n'arrive pas à comprendre, Mess... Célestin. Il y a les cinq vents, Nefeshti, la princesse Djinn, mais où est Sarenrae ? Quel rôle joue la Fleur de l'Aube dans tout ça ? »

« Aucun » lâcha Célestin en souriant, un air énigmatique collé sur sa figure. Il était ravi que la jeune femme s'intéresse réellement à tout ceci, et positivement surpris qu'elle se soit posé cette question. Il laissa planer un silence juste pour le plaisir de la laisser mijoter un peu, avant de reprendre. « À vrai dire, Vardishal est le seul des cinq, pour autant que je sache, à s'être intéressé à la religion sarenite. Il a regroupé une petite communauté sarenite et l'a prise sous son aile. À sa mort, le monastère est devenu le monastère de Saint Vardishal. » Ils avaient presque fini le tour du monastère, mais il ne se lassait pas de la compagnie de l'ex-esclave. Il avait craint trouver uniquement des brutes épaisses à son arrivée, et certainement pas une sarenite parmi elles. Dans un milieu qu'il ne maîtrisait pas du tout, cela le rassurait. Il s'arrêta, semblant indécis, hésitant. Il finit par se décider à se lancer. « Comme je vous l'ai dit, je suis artisan... Par exemple, je suis le créateur de la tenue qu'Almah portait à votre retour. J'aurais deux faveurs à vous demander... J'aimerais, avec votre aide et votre aval, dessiner et réaliser un fourreau pour votre arme. Ce serait un grand honneur pour moi si vous acceptiez. »

Les paroles de Célestin passionnaient la jeune esclave, elle voulait en savoir encore plus sur Vardishal, ses compagnons et Sarenrae, elle aurait pu passer la nuit à l'écouter. Mais elle avait peur de se montrer trop enthousiaste et d'éveiller la curiosité de l'artiste.
Perdue dans ses pensées, elle ne réagit pas tout de suite à sa demande, puis quand elle comprit ce qu'il lui voulait, elle le regarda, yeux écarquillés.
« Je vous aiderai évidemment. Mais... vous n'avez pas besoin de mon aval, vous n'avez qu'à le vouloir. »
Elle n'arrivait pas à concevoir qu'un homme libre puisse lui demander son accord dans quoi que ce soit, surtout vu les liens étroits qu'il entretenait avec la princesse.
Gênée, elle essaya de changer de sujet, revenant au sujet qui justifiait leur balade nocturne.
« Excusez-moi mais... ils combattaient qui ? Quel ennemi nécessitait cinq guerriers aussi puissants ? »

Célestin parut surpris de la réponse d'Alia, mais elle changea de sujet. Amusé, il se fit un devoir de lui répondre. « Ils combattaient des suivants de Rovagug, dieu de la destruction. Une grande partie de leurs batailles eurent lieu dans les pics d'Airain, dont la Montagne Pâle fait partie. » Il laissa passer quelques secondes, avant de reprendre en s'éclaircissant la gorge. « Hum ! Pour en revenir à la question précédente... Bien sûr qu'il me faut votre accord ! Après tout, c'est votre cimeterre ! Suis-je le seul de nous deux à avoir entendu Almah dire que vous n'êtes plus une esclave ? De ce fait, vous avez le droit à la propriété, vous savez ? Et en tant que propriétaire, il vous échoit de décider de si oui ou non vous acceptez que je fasse un fourreau pour votre arme. Et puisque vous semblez accepter, j'aimerais qu'il corresponde à vos attentes. Vous avez une préférence pour la matière ? Des motifs spécifiques ? Tout ce qui vous vient à l'esprit et qui soit dans mes possibilités... »

Alia resta sans voix un instant. Oui, la Princesse leur avait donné plus de liberté, à Bhaal et elle, en les prenant sous sa seule garde mais ça ne faisaient pas d'eux des personnes libres. Ils étaient juste... à usage exclusif. Que Célestin puisse lui demander son accord ou son avis, lui semblait totalement impensable.
Cependant, elle ne pouvait s'empêcher de se réjouir du fait de pouvoir choisir le fourreau de son arme. Son arme. Elle n'avait jamais rien possédé et voilà qu'on lui disait que l'arme magnifique qu'elle portait à la ceinture lui appartenait... Elle sourit timidement.
« Je ne sais pas trop pour le fourreau. Je crois que j'aimerai des motifs qui représentent une Tempête puisque c'est son nom. »

« Une tempête ? » Il sembla réfléchir. « Oui, je vois... Des fils d'argent entremêlés simulant un vent puissant...? Oui, voilà ! Mais... Il faudrait un objet - ou une créature - pris dans cette tempête, courbé ou balayé par les vents, afin de rendre compréhensible ce symbole... » Il marqua une pause. « Il me faudrait mes outils pour dessiner des croquis et vous le soumettre.... Mais je vais y réfléchir, je vous le promets. Vous auriez une idée du symbole qui pourrait être pris dans la tempête ? »

« Une idée de ce qui pourrait être dans la tempête ? ... Je... je ne sais pas trop... »
Alia se mordillait la lèvre, songeuse. Elle n'avait pas l'habitude qu'on demande son avis mais puisque Célestin lui demandait...
« Est-ce que... Est-ce que ce serait possible qu'il y ait un homme au centre ? Pas pris dans la tempête mais que la tempête vienne de lui ? J'aimerai... Vardishal devrait figurer sur le fourreau de son arme. »
Ses joues rosirent à mesure qu'elle parlait, elle imaginait la silhouette du Jan au centre d'une tempête faite de fils d'argent et elle avait hâte de pouvoir le contempler en vrai.

« Vardishal… mmmm… oui, pourquoi pas ? »
Célestin fit une courte pause avant de poursuivre. « Quant à la deuxième faveur que j'ai à vous demander... C'est étonnant, vous ne m'avez pas demander de quoi il s'agissait... » rajouta-t-il en laissant la question en suspens, visiblement un peu mal à l'aise à l'idée de la poser.

Alia était perdue dans ses pensées, essayant de visualiser le fourreau idéal, quand la gène de Célestin lui apparut enfin. Il paraissait visiblement mal à l'aise par ce qu'il voulait demander, cela l'inquiéta un instant... qu'est-ce qu'un homme, aussi proche de la Princesse que lui, pouvait bien vouloir pour ne pas oser le dire ? Elle le regarda mieux, sous son apparence délicate il restait un homme et elle savait ce qu'un homme voulait la plupart du temps.
« Veuillez me pardonner de ne pas vous avoir demandé ce que vous souhaitiez en deuxième faveur. Excusez ma franchise, mais nous restons sous la tutelle de la Princesse et en tant que familier de celle-ci vous n'avez rien à me demander. Quoi que vous souhaitez... je suis à votre disposition... »
Sa voix était plus grave sur la dernière phrase, plus sombre, elle n'avait pas été... utilisée depuis que Garavel l'avait achetée, si Célestin la voulait elle ne refuserait pas, n'avait-elle pas été éduquée pour cela ? L'image d'un demi-démon rouge s'imposa à son esprit sans qu'elle ne comprenne pourquoi. Elle essayait de chasser cette pensée inopportune, attentive à la réponse de l'homme qui lui faisait face, espérant ne pas montrer sa déception.

Il sourit, l'air amusé par la réponse d'Alia. « Vous vous trompez. Vous êtes à la disposition d'Almah, et non à la mienne. Je peux soit vous demander votre consentement, soit lui demander de vous ordonner de consentir. Je ne peux rien vous ordonner du tout, elle a été très claire là-dessus. » Il cita les mots de la princesse. « Ils seront traités comme vos égaux, et non comme des biens. » Il regarda Alia dans les yeux, cherchant à voir si elle avait pris conscience de l'ampleur de cette phrase. « Vous vous rappelez ? » Il porta ensuite son regard au loin, vers Kelmarane, comme si sous ce ciel nocturne il pouvait la voir. « Mais je ne ferais jamais ça. Si vous deviez accepter, ce devra être de votre propre volonté. Et si vous deviez refuser, je nous vous en tiendrai pas rigueur. Nous ne nous connaissons pas suffisamment pour que vous accédiez immédiatement à mes demandes, je le comprends bien. Et... » Il reporta son attention sur la belle aasimar à qui il s'adressait, un légère déception se lisant sur ses traits. « J'ai bien compris votre réponse. Vous ne souhaitez pas m'accorder cette deuxième faveur, vous ne le feriez que parce que vous vous croyez contrainte. Mais vous ne l'êtes pas. Lorsque vous vous sentirez prête, faîtes-le moi savoir. En attendant, je patienterai. » Il laissa passer quelques secondes, reportant de nouveau son regard vers Kelmarane, comme on regarde vers l'avenir. « J'espère que vous accepterez un jour... Ce serait une joie pour moi de vous confectionner des vêtements dignes de votre silhouette. »

Alia regardait l'homme avec stupeur, elle comprenait enfin réellement les paroles de la Princesse. Celle-ci était la seule qui pouvait leur donner des ordres, personne d'autre ne le pouvait... Elle pouvait refuser quelque chose ? Elle avait du mal à le concevoir, toute sa vie avait été un apprentissage à l'obéissance, d'où que viennent les ordres tant qu'ils n'étaient pas en opposition avec ceux de son maître. Comment faisait-on pour prendre ses propres décisions ? Une bouffée de peur l'envahit soudain, vite réprimée. Ne pas montrer ses faiblesses ! Surtout pas devant un inconnu.
Puis, elle réalisa ce qu'il souhaitait en seconde faveur et elle le regarda, stupéfaite.
« Me confectionner des vêtements ? C'est cela votre seconde faveur ? Me confectionner des vêtements ? »
Ainsi, c'est bien son corps qu'il voulait, mais uniquement pour l'habiller. C'était bien la première fois ! Elle se sentit soulagée et un petit rire de soulagement s'échappa de ses lèvres.

Étonné par ce rire soudain - et tout à fait enchanteur - Célestin se retourna vers elle, stupéfait à son tour. « Bien entendu ! Pourquoi ? Qu'aviez-vous cr.... » Soudain, il comprit. Le rouge lui monta aux joues, alors qu'inconsciemment ses yeux se posaient sur les courbes de la belle aasimar. Il se mit à bégayer, tentant de remonter son regard sur le visage d'Alia, sans réellement y parvenir, incapable de la regarder dans les yeux. « Vous aviez cru que... Je veux dire.... Vous... Que... Non ! Jamais ! Enfin... Je veux pas dire que.... Vous voyez ? Mais... Pas comme ça ! » Il se retrouvait incapable de s'exprimer de façon cohérente, l'image du corps dénudé de l'aasimar que cette évocation avait formé dans son esprit le troublant d'autant plus. Ses yeux erraient follement, sans trouver à se fixer, croisant le regard d'Alia, voguant sur sa silhouette, tentant de s'échapper vers un point lointain dans le désert, irrémédiablement rappelés malgré lui par la sublime femme qui se tenait devant lui.

La danseuse regarda l'homme face à elle, étonnée de sa gêne. Malgré elle, son rire de soulagement se transforma en rire franc, sincère.
« Excusez-moi... Je ne voulais pas me moquer, bien au contraire. Mais votre gêne... C'est la première fois que... Merci. »
Son rire avait cessé et son regard était devenu sérieux lorsqu'elle le remercia. Ce fut à son tour d'être gênée. Elle toussota légèrement et enchaîna.
« Si vous le souhaitez vraiment... je veux bien que vous me confectionniez des vêtements. Si nous survivons à Kelmarane, je serai heureuse de les porter. »

Célestin eut du mal à reprendre contenance. Ses joues étaient en feu, son cœur battait la chamade, et il n'arrivait pas à ôter cette image de sa tête. Il déglutit plusieurs fois, reportant de nouveau son regard sur le visage d'Alia, ses magnifiques yeux verts, cette fois-ci sans détourner la tête. Il fut surpris de constater à son tour qu'elle semblait gênée, et il en fut si soulagé qu'il se prit à rire avec elle. « Je... J'ai été maladroit, je suis navré. J'espère que vous ne m'en voudrez pas de ce qui pro quo. Et je suis ravi que vous acceptiez. » Il reprenait peu à peu un peu d'assurance. « Voyez-vous, la couture est non seulement un de mes métiers, mais également une de mes passions, et lorsque je vois certaines silhouettes, je ne peux m'empêcher d'imaginer ce que je pourrais créer pour les mettre en valeur. Je sais que ça peut paraître bizarre.... C'est presque une obsession... » Un franc sourire illumina son visage, qui commençait à reprendre sa couleur d'origine. « Quand je vous ai vue la première fois, j'ai su qu'il fallait que je vous le propose. Belle et élégante, vous méritez d'être mise en valeur, pour ce que vous êtes, et non pour ce qu'on veut que vous soyez. Dans un autre genre, j'aimerais également rhabiller le semi-démon qui nous accompagnera demain. Il a un certain charisme, une force et une présence qui se dégagent de lui, que je pense pouvoir sublimer. » Il éclata de rire. « Par contre, j'ai intérêt à ce qu'il ne comprenne pas la même chose que vous ! »

Elle éclata d'un rire franc, clair et joyeux.
« En effet, oui, il vaut mieux qu'il n'y ait pas d'incompréhension. Mais je meurs d'envie de le voir habiller par vous. »
L'image d'un Bhaal habillé de la même façon qu'Almah s'imposait à elle et elle pouffa comme une gamine un long moment imaginant le regard furibond du géant rouge portant une robe pailletée. Elle reprit petit à petit son sérieux et s'adressa de nouveau à Célestin, hésitante.
« Je... J'aurai aimé... C'est à mon tour de vous demandez une faveur. Je... Est-ce que je pourrais choisir la couleur ? Je n'ai jamais pu choisir les robes que je porte... alors pour une fois j'aimerai... Mais, si vous ne voulez pas, ce n'est pas grave et puis je n'ai pas d'argent. Je ne pourrai pas vous payer. »

Célestin sourit, heureux de voir Alia s'exprimer plus librement, prenant peu à peu conscience de ce qu'impliquait les décisions d'Almah. « Vous pourrez non seulement choisir la couleur, mais également le rendu final. Quand je confectionne pour quelqu'un, cette personne a toujours le dernier mot. Enfin, presque... Je connais suffisamment Almah pour ne plus lui demander son avis, par exemple.... Et visiblement, ça lui a plu ! » Il avait l'air fier de lui. « Mon rôle est de mettre en valeur et de conseiller, mais toujours selon les goûts de la personne. Je ferai quelques croquis, et vous me direz s'ils vous conviennent. Comme pour votre fourreau. Le véritable artisan s'adapte aux demandes, il n'impose rien. »
Un court silence suivit ce discours, rompu par un léger toussotement. « Quant à l'argent... Tout dépend de la tenue demandée, elle ne revient pas forcément cher... Je vous la ferai à prix coûtant, évidemment. Et je pense que de l'argent, nous en trouverons... Nous allons reprendre Kelmarane, et toutes ses richesses. »
De nouveau, il s'arrêta de parler un court instant, comme s'il hésitait. Il poursuivit. « Vous n'arrivez pas à réaliser ce qui vous arrive, n'est-ce pas ? »

Elle détourna le regard, gênée.
« Je crois que je ne sais même pas ce qui est en train de m'arriver... Tout devient... compliqué. »
Elle avait l'impression que sa vie toute entière lui échappait, elle ne savait plus où elle en était. Toute sa vie, elle avait essayé d'être ce qu'on attendait d'elle, une esclave modèle, mais maintenant... elle ne savait pas ce qu'on attendait d'elle, elle se sentait perdue.
« Je... nous avons fini le tour du monastère, il me semble. Vous avez maintenant tout vu. La princesse doit se demander où vous êtes passé. »

« Merci pour cette visite, Alia. » Il détourna le regard de nouveau vers Kelmarane, comme si ça pouvait l'aider à s'exprimer. « Parfois, les choses paraissent compliquées, mais il suffit d'en parler pour qu'elles deviennent plus claires. » Il regarda une dernière fois l'aasimar. « Si je peux vous aider en quoi que ce soit, n'hésitez pas. Bonne nuit, Alia. » Puis il se dirigea vers le dortoir. Mais il ne parviendrait pas à s'endormir. Pas tout de suite. Avant, il lui faudrait croquer le fourreau et la robe, tant que les images étaient encore bien présentes dans ses pensées. Il n'y avait rien de tel pour apaiser l'esprit.

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Offline Lyana  
#10 Envoyé le : jeudi 17 mars 2016 23:08:03(UTC)
Lyana
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Alia et Bhaal : explications autour d'un tonneau


La scène se déroule entre le premier conseil au monastère et le départ pour les ruines de Nethys.

lia sortit de la chapelle dès que possible, il lui fallait rassembler ses affaires mais elle devait d'abord régler un problème. A pas vifs, le visage fermé, elle traversa les pièces du monastère, ignorant tous ses habitants, jusqu'à ce qu'elle le trouve. Il se tenait à côté de l'un des tonneaux rempli d'eau, le visage et le torse encore ruisselant. Elle s'arrêta un instant, il avait l'air pensif comme si la dernière scène de la chapelle avait fait remonter des choses en lui. Elle faillit laisser tomber puis la colère l'envahit à nouveau. C'était trop facile ! Il n'allait pas s'en sortir comme ça, cette fois.

« Bhaal Unramat ! Tu es fier de toi, j'espère ? C'était quoi ce petit jeu avec Nemlak ? Tu ne te rends donc pas compte qu'il te provoque uniquement pour que tu perdes le contrôle et que Garavel décide que tu n'es définitivement pas fiable ?! Et toi, tu rentres dans son jeu… Pire tu le fais gagner! Tu étais à deux doigts de rejoindre Piye ! Heureusement que Célestin et Khem sont intervenus sinon les mines de sel n'étaient pas loin. Bordel Bhaal, comment peux-tu me dire d'oublier mes émotions, de ne plus être une petite fille pour réagir comme un gamin le lendemain ? A mon tour de te dire de grandir, Gladiateur. Tu en veux au monde entier, je pense même que tu t'en veux à toi-même, mais tu n'obtiendras rien comme ça. Si tu veux une vengeance ou une revanche, il faut que tu restes vivant. Là tu t'offres sur un plateau à Nemlak. Et je ne veux pas qu'il gagne, je l'aiderai à reprendre sa putain de ville mais il est hors de question qu'il en soit le seul libérateur. C'est toi qui l'a dit, on réussira ensemble ou on mourra ensemble. On n'est plus que deux, Bhaal… alors apprends à te contrôler. »



Le géant rouge, penché sur le tonneau, les mains sur le rebord et la tête baissée, laissait les gouttes d'eau rouler sur son corps avant de retourner d'où elles venaient en petits "plic" irréguliers. Cela l'aidait à oublier les images et les sons, ceux de souvenirs très anciens qui étaient soudainement remontés à la surface. Il avait choisi de les oublier il y a une vie de cela, mais ils ne l'avaient pas oublié, lui. Tout à coup, dans la chapelle, il avait revu les donjons, les chaînes, les cages et... Les magiciens.

La voix de l'azata le sortit de sa torpeur. Elle n'était pas contente, et lui passa un savon de son crû. Il leva la tête, toujours ruisselant, mais ne put la regarder. Il préféra fixer le lointain, droit devant lui. Quand elle eut fini, il leva une main lasse, impuissante, avant de la reposer lourdement sur le rebord du tonneau. « Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? T'as raison, voilà. T'as raison. Je... Il ne faut pas que je lui parle. C'est sûr que je vais le buter tôt ou tard, sinon. Mais tu sais, il ne faut pas trop m'en vouloir. La Bête, tu ne la connais pas, tu ne sais pas ce que c'est. » Ce n'est qu'à ce moment qu'il tenta un timide regard vers sa compagne de chaînes, avant de baisser à nouveau les yeux, comme vaincu.



Elle le regarda toute colère envolée, il paraissait si... fragile. Jamais elle n'aurait cru pouvoir utiliser ce mot pour lui, mais c'est ce qu'elle ressentait en le regardant. Sa main se leva, instinctivement, elle voulait lui enlever les gouttes d'eau qui ruisselaient sur son visage, mais elle la rabaissa immédiatement.
« Je ne sais pas ce que c'est, c'est vrai. Je ne connais pas la bête. Mais... je sais ce que c'est que de ne pas pouvoir choisir son destin. Tu as ta bête, j'ai ma déesse... On ne sera jamais vraiment libre, n'est-ce pas ? Même après Kelmarane, on sera pas libre. »
Les yeux baissés de Bhaal accentuaient le désespoir qui l'envahit soudain. Puis, elle eut un sursaut. Il était hors de question d'abandonner maintenant. Elle fit un pas en avant, posa une main de chaque côté du visage mouillé du tieffelin et planta son regard dans le sien en lui relevant la tête.
« Mais tu sais quoi ? On s'en fout ! J'ai vu comment tu étais quand la bête était là, tu étais puissant et magnifique. Sarenrae me donne de la force également, je ne saurai pas combattre si elle n'était pas là et si elle veut récupérer l'esprit de Vardishal faudra que je vive. Alors, tu sais ce qu'on va faire ? On va les utiliser, on peut pas les virer, en tout cas moi je peux pas et je crois que toi non plus. On va pas les laisser faire de nous leurs pantins, c'est donnant donnant. S'ils nous veulent, ça sera à notre prix. Mais je vais avoir besoin de toi... tu veux bien m'aider ? S'il te plaît. »
Elle se noyait dans ses yeux et une force et une confiance encore inconnues d'elle l'envahirent toute entière, à deux, ils y arriveraient, elle en était certaine.



Bhaal regardait sa compagne de chaînes avec étonnement et émerveillement. Elle semblait avoir pris ses propres mots de la veille au pied de la lettre, et la transformation était spectaculaire. Elle était là, vaillante, intrépide et belle, et c'était elle qui menait le jeu, maintenant. Une guerrière. Une princesse aux yeux verts, profonds comme l'océan.
« Oui », murmura-t-il. « Oui je t'aiderai. Vois, c'est moi qui suis perdu, maintenant, et c'est toi qui me montre le chemin », dit-il en souriant timidement. « Tu sais, c'est aussi à mon tour de te remercier », ajouta-t-il en retirant doucement ses mains fines de son visage rugueux. « Toi seule peux vaincre la Bête. Tu l'as fait hier, dans les souterrains, et tu viens de le refaire à l'instant. Quand tu me regardes comme tu le fais, et que tu poses ta main sur moi, c'est comme si... Je ne sais pas comment l'expliquer... C'est comme si... Comme si je pouvais enfin poser un sac très lourd, un sac que j'ai porté toute ma vie. Et la Bête est dans le sac. Sans toi, le Nemlak serait mort à cette heure, et moi en route pour les mines. Tu nous as sauvés tous les deux. »
Bhaal regarda à nouveau au loin, soudain gêné. « Hem... Ça me fait un peu mal de le dire, mais ce ne sont pas tes jolis yeux verts qui me font cet effet-là. La déesse est vraiment en toi. Ça ne fait aucun doute. J'espère juste qu'elle n'a aucun plan en ce qui me concerne », grogna-t-il.



Alia écoutait Bhaal sans le quitter des yeux, ses mots la touchaient. Elle avait connu de nombreux hommes mais sa voix grave, les mots qu'il employait, la touchaient, l’hypnotisaient presque. Il repoussa ses mains et elle recula légèrement. Lorsqu'il lui dit que c'était la déesse en elle qui l'apaisait, elle eut un serrement au cœur. Chassant sa déception, elle toussota pour s'éclaircir la voix.
« On nous attend. On part immédiatement, tu as au moins réussi à convaincre tout le monde, on suit ton plan : direction les ruines. »
Elle lui sourit, un peu gauche. Elle allait rajouter quelque chose et y renonça, elle fit demi-tour pour retourner à l'endroit où ils avaient passé la nuit tout en se traitant silencieusement d'idiote.



« A la bonne heure », murmura le tieffelin pour lui même en emboîtant le pas de la jeune femme, dont il n'avait rien perçu du malaise. « Voilà au moins des magiciens qui écoutent quelqu'un d'autre qu'eux mêmes... »

Modifié par un utilisateur dimanche 10 juillet 2016 22:10:09(UTC)  | Raison: Non indiquée

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Offline UrShulgi  
#11 Envoyé le : dimanche 3 juillet 2016 19:23:06(UTC)
UrShulgi
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Nemlak : Repos auprès de l'œil qui voit tout


Le temps parut dans un premier temps long pour Nemlak, entouré de différents cadavres, traces de sang et de luttes, d'odeurs parfois incommodantes, de faibles lueurs, et de voix qui sortaient de nulle part pour briser le silence du lieu. Dans sa solitude, Nemlak pouvoir observer les symboles sur les murs, comme autant de prières, de notes et d'indices sur la façon d'utiliser des sorts et de comprendre les fils qui reliaient les ondes magiques du monde, des mondes. Même sans les miasmes du Souffle de Nethys, Nemlak n'avait aucun mal à s'identifier et à comprendre la dangerosité du lieu pour des esprits cultivés mais faibles : toutes les formules de cet étage étaient des odes à la destruction, à la puissance, au carnage, à la force absolue ... mais de manière détachée. Qu'est-ce qui avait bien amener ce lieu à tomber en ruines à pareil stade? Un sortilège mal lancé? Une tuerie? Autre chose? Les voix semblaient amener des réponses différentes et contradictoires. Il faudrait certainement beaucoup de temps pour percer les mystères de ce lieu. Nemlak se reposa, espérant avoir fait le bon choix, et malgré une nuit agitée par les voix et les mirages, Nemlak put suffisamment se reposer pour affiner son apprentissage magique le lendemain.
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Offline Ilmakis  
#12 Envoyé le : lundi 4 juillet 2016 10:27:09(UTC)
Ilmakis
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Nemlak
CA : 10

30 / 30

Nemlak aimait la solitude de l'étude. Pendant sa formation, le lieu qu'il préférait était la bibliothèque de l'école. Là, moqueries et quolibets se taisaient pour faire place au silence. Il avait trouvé dans ce dernier un partenaire, un ami mais aussi le moyen d'avancer et de conforter sa maîtrise de la magie et son pouvoir manipulateur.
Pour surprendre ses adversaires, il avait délaissé le pouvoir destructeur de la magie pour celui de l'enchantement, du contrôle. Se retrouver au milieu de ce temple dédié à la destruction était pour lui relativement nouveau. Etait-ce qui avait poussé Haider à se réfugier ici ? Un lieu dédié à la destruction pour accompagner sa malédiction et sa rage ? Les effluves du souffle de Néthys lui permettaient-elles de contrôler sa bête intérieur ? Autant de question qui n'auraient jamais de réponse désormais.
Il avait du mal à appréhender les raisons qui avaient poussé les suivants du dieu de la magie à choisir ce lieu puis à le délaisser. Quoi qu'il en était, l'étude de ce lieu prendrait énormément de temps mais n'était-ce pas ce qu'il avait du temps ?
Il n'avait que quelques dates à grignoter mais il jugea cela préférable à un retour qu'il estimait dangereux dans leur condition et à la possibilité de pouvoir améliorer sa compréhension de la magie.
La fatigue finit par prendre le dessus et il s'endormit. Sa nuit fut peuplée de rêves et de cauchemars qui se succédaient mais dont il n'eut aucun souvenir le lendemain.

Profitant du silence du lieu, il s'intéressa de nouveau aux écrits et symboles pour retranscrire certain dans son grimoire. Son esprit ayant avancé après toute ces expériences dans la compréhension de la magie.
Offline UrShulgi  
#13 Envoyé le : dimanche 10 juillet 2016 10:29:24(UTC)
UrShulgi
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Célestin et ses drôles de dames - Almah


Célestin profita d'un moment dans la soirée où le monde se ruait sur de succulentes brochettes d'agneau persillées pour s'entretenir avec Almah en privé, la présence des gardes décalées à quelques mètres de là.

Almah

Quand Célestin lui fit part de ses mécontentements, elle prit ses mains dans les siennes. «  Ce n'est rien, vraiment. Il est plus à cran que moi car il ne croyait pas à cette mission et maintenant qu'il voit qu'on a une chance de s'en sortir, il veut que tout soit parfait. Il a aussi eu très peur quand il a vu que vous ne reveniez pas avec le magicien. Tu as loupé leurs premières amours mais les anciens esclaves et lui auraient très bien pu s'entretuer, et vu l'état dans lequel ils sont revenus ... Garavel pensait qu'ils auraient pu t'intimider. Je pense qu'il est calmé à présent. Ce que j'espère le plus, c'est que tu ne regrettes pas ton volontarisme, la guerre est quelque chose de nécessaire mais de terriblement cruel. »


Célestin écouta les explications d'Almah en la regardant dans les yeux. Il ne savait si celles-ci devaient le soulager ou non...

« Je veux bien lui laisser le bénéfice du doute, puisque tu me le demandes, ma chérie. Mais qu'il soit inquiet ne lui donne pas le droit de te traiter ainsi. » Son regard était soucieux. « Tu es parfois trop gentille, tu sais ? Il ne faudrait pas qu'il oublie que tu es notre princesse, ma belle. Je sais que tu as confiance en lui, mais parfois, c'est dans de semblables circonstances que certains voient leurs rêves de grandeur devenir disproportionnés... Et ici, c'est lui qui a le pouvoir militaire. » Il émit un faible sourire forcé, et retira l'une de ses mains de celles de la princesse pour la lui passer dans les cheveux, repoussant ainsi une mèche rebelle. « Je me fais sûrement du souci pour rien... Mais par précaution, assure-toi de la loyauté de quelques uns de tes hommes, au cas où il y ait une mutinerie... »

« Quant à moi, » ajouta-t-il « je ne regrette pas d'être venu. Ma place est à tes côtés, quoi qu'il advienne, comme l'a toujours été celle de mes ancêtres auprès des tiens. » Son sourire se fit rassurant. « Et Sarenrae ne m'a pas envoyé ici pour rien, je peux te l'assurer. J'ai vu sa lumière, et elle a commencé à faire son office auprès de Bhaal. Je ne compte pas m'arrêter en si bon chemin. Quant à Nemlak, il est englouti par les ténèbres, et il m'appartient de l'en sortir. J'ai foi en notre avenir, et en celui de Kelmarane. Nous allons en faire une terre de lumière, j'en suis persuadé. Même si ça doit passer par des moments sombres... »


Almah

Almah écoutait Célestin et se détendait en le laissant jouer avec ses cheveux.

«  Il ne peut me trahir que pour les Maitres du pacte, les seuls qu'il sert vraiment à présent. Ils l'avaient confié à ma garde il y a des années mais à sa demande il a eu le don des Maîtres, ces petits boulons sur ses tempes que tu as certainement déjà aperçus. Il avait peur que son attachement pour moi l'empêche justement de me servir au mieux. »

Almah semblait triste, nostalgique. «  Les Maitres me tueront si j'échoue mais ça, je le savais en venant. »

Le soutien de Célestin lui faisait chaud au cœur et lui attrapa la main pour la poser sur son épaule et y blottir sa tête. «  Je ne sais pas comment gérer ceux-là. Je pense qu'ils m'emmèneront plus loin que tous ces braillards de mercenaire, mais je ne sais comment les aborder. Je ne puis leur offrir plus que la liberté, l'argent n'y changera rien. J'espère trouver un moyen de les aider à une vie meilleure, sans pour autant les forcer à quelque chose qu'ils n'aimeraient pas. Et à côté de ça, il y a ce demi-orque magicien dont les ancêtres ont aidé à diriger la ville mais ... qui semble un peu froid, intimidant, même pour moi. Mais je ne pense pas qu'il soit un mauvais bougre.  » Elle soupira.

«  Et encore, tu n'as pas connu ce groupe quand il y avait la gnome et l'envoyé d'Abadar... »


Célestin était ému par le discours de sa princesse. Elle était habituellement d'une nature positive, et non du genre à se laisser aller à la déprime. La pression devait vraiment être forte sur ses épaules, et, pris d'une compassion empathique, l'artisan la serra dans ses bras, la cajolant. « N'aies crainte, les maîtres du pacte seront fiers de toi d'ici peu de temps, je te le promets. Tant que je veillerai sur toi, personne ne te fera de mal. Et tu peux avoir confiance en moi si je te dis que nous sommes plus que bien épaulés dans notre quête ! Tu as bien choisi ceux en qui placer ta confiance. »

Il la relâcha et lui remit une mèche de cheveux derrière l'oreille, lui caressant la joue au passage en lui souriant. « Je peux t'aider à aborder les deux ex-esclaves... » Il sembla réfléchir, cherchant comment formuler ses impressions. « Je pense qu'Alia ne comprend pas encore où est sa place. Son comportement est différent selon qu'elle soit ici, au campement, ou à l'extérieur, avec Nemlak, Bhaal et moi. Elle commence à prendre un peu d'assurance, mais elle garde ses réflexes d'esclave. » Il se tapota les lèvres de son index, avant de poursuivre. « Il en va un peu de même pour Bhaal. Il a un esprit plus indépendant, plus libre, que celui d'Alia, mais il devient subitement muet, presque timide quand il se trouve en société. »

Il lui saisit de nouveau les mains, plongeant son regard dans le sien. « Écoute, il faut qu'ils comprennent que tu leur proposes une vraie liberté. Il faut qu'ils prennent conscience qu'ils ont un avenir. Peut-être devrais-tu leur en parler, de cet avenir ? Qu'ils prennent conscience qu'ils ne sont plus des esclaves, que leur vie compte, que leur avis compte ? »

« Quant à Nemlak... Malheureusement, c'est un cas un peu plus difficile. Je ne sais ce qui l'amène ici exactement. C'est un homme libre, tu ne peux lui offrir bien mieux dans ta position actuelle. Quel est son intérêt, dans cette affaire ? Tu dis que ses ancêtres ont aidé à diriger la ville. Cherche-t-il à retrouver la gloire passée de sa famille ? Si c'est le cas, sa loyauté est acquise à qui lui proposera de reprendre Kelmarane. Toi, actuellement. Penses-tu avoir besoin de faire plus pour lui ? »


Almah

Almah fit un geste de la main vif vers l'extérieur, comme pour chasser une mauvaise pensée.

«  Oui, je pense sa loyauté acquise. Il ne pense qu'à la grandeur de ses ancêtres. Reste à voir ce qu'il fera de la sienne avec le temps ... les magiciens ne sont pas souvent les plus sages et modérés avec le développement de leurs pouvoirs. J'espère que tout se passera bien pour toi demain. Toi plus que tout autre.  »


Il sourit à sa princesse, si chère à son cœur, et lui dit d'une voix douce : « C'est gentil, darling. Mais chasse tes craintes de ton esprit. Tout se passera bien. Pour nous tous. »

Il soupira, et regarda vers l'extérieur. « Je vais te laisser te reposer. Si tu as besoin de moi pour quoi que ce soit, n'hésite pas à me faire appeler. »

Il la regarda une dernière fois, esquissa un sourire rassurant, puis alla rejoindre Jyll.

Modifié par un modérateur samedi 1 avril 2017 22:53:02(UTC)  | Raison: Non indiquée

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Offline vaidaick  
#14 Envoyé le : dimanche 10 juillet 2016 16:57:55(UTC)
vaidaick
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Célestin et ses drôles dames - Jyll


Jyll

Jyll approcha de Célestin après qu'il eut fini de converser avec la princesse, attendant d'avoir son approbation pour s'approcher à pas lents. Le retour de son frère l'avait totalement apaisée, elle rayonnait de vie et d'aventures.

«  Te voilà devenu un homme au sens où la société martiale l'entend. Je doute que cela te donne l'envie de prendre une armure et passer tes ennemis au fil de l'épée mais une certaine excitation ou fierté doit bien sortir de ce joli minois. » dit-elle accompagnée d'un malicieux clin d'œil.


Lorsque Jyll vint le rejoindre après son entretien avec la princesse, Célestin était plongé dans des pensées moroses. Mais le charme de la beauté sarénite eut vite fait de l'en tirer. Chaque fois qu'il la voyait, il sentait une douce chaleur envahir tout son être, lui donnant l'impression que tous ses soucis s'allégeaient, devenaient insignifiants.

« J'ai survécu à mon premier baptême du feu, oui, bien que j'ai cru notre heure à tous venir. Dois-je en ressentir de la fierté ? D'une certaine façon, probablement. Mais pas pour avoir combattu des adversaires. Je ne me sens pas l'âme d'un guerrier. Et non, je ne compte pas porter une de ces armures affreusement lourdes, ni apprendre à manier les armes ! » ria-t-il. « Je n'ai ni la carrure, ni le cœur pour ça ! Mon combat, tu le sais, est bien différent. Il consiste à porter la lumière de Sarenrae dans le cœur de chacun. »

Il marqua une pause, et regarda la belle dans les yeux. « J'ai pensé à toi, là-bas. Tu avais raison. Bhaal et Nemlak ont besoin de cette lumière, et crois-le ou non, Bhaal semble avoir été touché par elle. Oh bien sûr, il y a encore du travail à faire ! Mais c'est une petite victoire qui renforce ma détermination. Nous ferons de Kelmarane une terre de lumière, où chacun pourra y retrouver l'espoir ! »

Il leva sa main vers son beau visage et lui caressa la joue avec douceur. « Merci d'être là, my dear, et de croire en moi. Je sais que tu ne pourras pas être à mes côtés demain, mais tes encouragements seront ma force. »


Jyll

Jyll était émerveillé et excitée par le récit de Célestin.

«  Je suis bien placée pour savoir que les dieux touchent même ceux qui n'ont rien demandé. » Les yeux de Jyll perdirent un instant de leur superbe comme figés dans un temps lointain et douloureux. Son pouls ne soulevait même plus sa poitrine pendant cet instant. Elle revint au monde présent, gênée. «  Je suis vraiment heureuse pour lui, il a du survivre plus que vivre, et se salir les mains en conséquence. Le pardon, la miséricorde, c'est ce qui lui offrira une ouverture vers un monde plus vivant et civilisé. Cela sera plus difficile pour Nemlak, sauf si il était touché par la grâce lui aussi. Il a choisi sa voie en connaissance de cause, ce qui n'est pas le cas de Bhaal, qui n'avait aucun choix. Mais entre ... Alia et toi, je ne vois pas comment ils n'éclairciraient pas un peu les cieux de leur pensée. » dit elle en rougissant.


Célestin fut surpris de la brusque perte de vie de Jyll. Il l'avait toujours vue optimiste et pleine d'entrain, et il découvrait à présent une autre facette de sa personnalité, ainsi qu'un bref aperçu de son passé. Étrangement, son cœur lui fit soudainement mal, et immédiatement, il voulut en savoir plus, comprendre quelle était cette douleur, la prendre pour lui-même et l'en débarrasser pour toujours. Il lui saisit les mains et les plaça à plat contre son torse, les gardant serrées contre lui, la regardant dans les yeux. A cet instant, il la trouva encore plus belle alors qu'elle rougissait.

« Jyll, trésor... Tu peux tout me dire, tu sais ? Ton regard... J'ai vu... Tu as quelque chose sur le cœur, quelque chose qui te fait souffrir. Tu ne dois pas rester ainsi, my dear. »


Jyll

Jyll semblait gênée. «  C'était l'une de nos premières missions. Avec Khem, nous devions nous rendre dans un petit camp gnoll dans l'est du Katapesh pour libérer la sœur d'un noble emprisonnée pour être vendue. »

Célestin constata qu'elle continua son récit en Céleste et non plus en Commun.

« Sans prévenir, je fus touchée, littéralement. J'ai senti une vive brûlure en moi tout en ressentant une chaude caresse sur ma peau, sans que j'en comprenne la source. Mes sens m'abandonnaient, je ne distinguais plus rien, je pouvais bouger mais je n'entendais plus rien non plus. Khem m'avoua après ça que j'hurlais, mais en Céleste, langue que je ne maitrisais pas alors. J'ai passé plus de dix jours avant de commencer à récupérer mes sens, et à voir cette douleur atténuée. Khem devenait fou de chagrin et de fureur, ne comprenant rien à ce qu'il se passait, et pensant que j'avais été maudite par les gnolls. Il est retourné au camp tout en m'attachant, et les tua tous. Il frappa aussi le commanditaire de notre mission sous l'énervement. Nous avons du fuir vers l'ouest suite à son comportement, et évidemment, je ne compris tout ça que plus tard, trop tard. Mes relations avec l'extérieur se résumaient à crier dans une langue inconnue, que je n'entendais pas, et sentir simplement la main de mon frère dans la mienne, ou son absence. Quand les choses se sont calmées, j'ai progressivement senti que la vie divine m'animait et que ce qui n'était qu'une malédiction au départ était en fait un savant mélange de malédiction et de bénédiction. Comme tu le vois, tout n'est pas toujours rose tout de suite. »

Elle se calmait et reprenait une voix en commun sur la fin de son récit.


Célestin écoutait son récit, stupéfait et sonné par l'horrible vérité cachée derrière les dons divins de Jyll. La sonorité mélodieuse du céleste dénotait avec la gravité des propos, et les rendait encore plus touchants. Le jeune homme se trouva bouleversé par cette révélation, et les larmes coulèrent le long de ses joues sans qu'il cherche à les cacher alors qu'il s'appropriait les souffrances de la jeune femme.

Quand enfin elle finit de parler, il la prit dans ses bras, la serrant contre lui, posant sa tête sur son épaule tout en caressant ses cheveux. Les mots lui manquaient, et il se surprit même un instant à détester sa déesse d'avoir imposé toute cette souffrance à une jeune femme aussi innocente et pure. Sa raison lui soufflait qu'il devait y avoir une explication, Sarenrae étant une divinité de bonté ne faisant pas souffrir inutilement, mais son cœur avait du mal à le lui pardonner.

Le lui pardonner ? Il se fit violence, luttant contre ses émotions qui obstruaient tout raisonnement logique. Ce n'était pas à lui de pardonner quoi que ce soit, et Jyll semblait l'avoir déjà fait. Aussitôt, il adressa mentalement des excuses à Sarenrae. Quelle faiblesse ! Remettre ainsi en question les agissements de sa déesse ! Jyll ne lui avait pas raconté son passé pour qu'il en soit le juge !

Il inspira et expira profondément, et ses yeux cessèrent de pleurer. Le doux parfum de Jyll emplit ses narines, et, le visage encore humide, il posa ses lèvres dans son cou et y déposa un tendre baiser.

Modifié par un modérateur samedi 1 avril 2017 22:54:39(UTC)  | Raison: Regroupement des RP liés

Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous avez envie d'entendre, ce que vous croyez entendre, ce que vous entendez, ce que vous avez envie de comprendre, ce que vous croyez comprendre, ce que vous comprenez, il y a dix possibilités qu'on ait des difficultés à communiquer. Mais essayons quand même. - Edmond Wells.
Offline Lyana  
#15 Envoyé le : dimanche 10 juillet 2016 20:42:45(UTC)
Lyana
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Alia et Bhaal

(Le soir après le combat contre le Prince Haider)



e soir était tombé sur le monastère, l'agitation des travaux d'aménagement de la journée avait laissé la place à un calme relatif. Le repas offert par la Princesse avait été copieux mais Alia n'avait que picoré, l'esprit agité de pensées trop nombreuses.



Dès qu'elle l'avait pu, elle s'était éclipsée et s'était mise à marcher sans but dans le monastère, juste pour ne pas rester immobile, pour ne pas réfléchir. Pour essayer de chasser l'image du géant rouge en train de s'effondrer sur le sol poussiéreux, le ventre grand ouvert.

Ses pas l'avaient menée sans grande surprise devant la statue de Vardishal. Un écho retentit au plus profond de son être, la présence du Chevalier du Vent réagissait à sa propre représentation. Tout était paisible ici. Elle s'assit devant la statue, profitant du calme, les yeux tournés sur le visage aux traits de pierre encore visibles malgré l'usure du temps.
Elle resta ainsi un bon moment, goûtant le silence, prête à envisager l'expérience de la contemplation. Si celle-ci n'apportait pas de réponse à ses questions, elle lui permettrait peut-être, du moins, de cesser de se les poser.

Puis des pas lourds et lents se firent entendre. Elle les entendit d'abord dans la grande nef, puis dans le couloir qui séparait celle-ci du sanctuaire où elle se trouvait. Il n'y avait qu'une seule personne, dans tout le camp, qui marchait ainsi, lentement et lourdement. Elle ne se retourna pas mais sentit, derrière elle, une présence massive obstruer l'accès du sanctuaire. Comme une confirmation de son intuition, la voix grave, rocailleuse, s'éleva dans le silence étouffé de la petite salle. « je savais que je te trouverais ici », dit la voix.

« On ne peut pas échapper à son destin, faut croire. » Elle ne détourna pas son regard de la statue. « On doit juste l'accepter. »


La voix ne répondit rien, mais la présence massive s'avança derrière elle, et le géant rouge s'assit lentement à côté d'elle. Il s'était dévêtu de son armure et de ses armes, et ne portait qu'un vieux justaucorps de cuir noir élimé. Bhaal leva les yeux vers la statue, non comme il le faisait habituellement en présence de statues de saints ou de divinités, par un regard méfiant et plein de défi, mais plutôt avec les yeux de celui dont l'esprit s'agite de questions qu'il n'ose jamais poser. Puis il tourna ses yeux vers Alia, la regardant avec la même expression que celle avec laquelle il avait regardé le saint.

Il la regarda un long moment, sans parvenir à desserrer les lèvres. Il brûlait de dire quelque chose mais ne parvenait pas à prendre la parole. Finalement, il se détourna en baissant la tête et dit simplement : « Il est venu, aujourd'hui ». Sa main se leva, désignant la statue. « Lui ».

Elle regarda le gladiateur avec insistance, cherchant à savoir s'il plaisantait. Mais la gène qu'il montrait ôta ses doutes. Elle ne l'avait jamais vu aussi hésitant, aussi... fragile. Comment pouvait-il paraître aussi fragile alors que sa présence s'imposait à elle si fortement ? Un léger frisson parcourut son corps sous la robe de lin qu'elle avait enfilé à la place de son armure de cuir. Elle lui sourit, presque timidement.

« Alors tu l'as vu ? Je ne savais pas si tu avais senti sa présence. Je... je l'ai appelé, il est venu. C'est bien lui qui t'a permis de te relever ? »

« Hmmmm », fit le demi-démon avec un léger sourire, « je m'en doutais. Je t'ai vue, tu sais. Quand j'étais de l'autre côté. Tu te battais contre le grand léopard. Tu étais toute petite face à lui, mais tu tenais bon. Tu avais de grandes ailes blanches et vous dansiez l'un autour de l'autre, mais comme au ralenti, comme si chaque mouvement... » Il hésita, cherchant visiblement le terme adéquat. « Comme si chaque mouvement durait une éternité. »

« J'ai pas d'ailes. »

A son tour, elle se sentit gênée et détourna son regard. Il y avait dans les yeux de Bhaal une intensité qui la troublait.

« Il a guidé Tempête, sa main guidait la mienne, la lame a transpercé le Prince, le blessant bien plus que ça ne devait. Ils nous a sauvés. » Elle prit une longue inspiration, comme si elle avait du mal à respirer. « Je... je n'aurais jamais du le rejeter comme je l'ai fait. C'est de ma faute si tu es tombé, si j'avais accepté mon destin dès le début, ça ne serait jamais arrivé. »

« Conneries ! » Rugit le géant rouge, qui reprenait soudain son ton habituel, « ce n'est en rien ta faute. C'est la faute de cet enculé de prince. »
« Et c'est la mienne, aussi », ajouta-t-il en reprenant un ton las. « Depuis toujours, c'est moi le plus grand et le plus fort... Ça m'a fait drôle de tomber sur plus grand et plus fort que moi. De me sentir... fragile. » Il leva à nouveau les yeux vers la statue. « Il m'a soigné... Et il m'a dit de me relever... pour t'aider. Mais c'est toi qui nous as tous sauvés, » dit-il en abaissant de nouveau ses yeux sur elle, mais il n'avait aucunement l'intention de lui rapporter ce que Vardishal lui avait réellement dit.

« J'ai toujours détesté les dieux. Je ne devrais pas exister, s'ils en avaient vraiment quelque chose à faire, de nous autres. Toute ma vie, je me suis dit que les dieux, c'était pas pour moi. Et voilà que je fais la guerre avec une fille qui a été choisie par les dieux. Et maintenant, les dieux me parlent, à moi ! » Cracha-t-il d'un ton plein d'une rage impuissante.

« Et pourquoi ne te parleraient-ils pas, à toi ? Tu es quelqu'un de bien, Bhaal. Je suis heureuse que Vardishal t'ait soigné. »

Elle avala difficilement la salive, revoyant le corps du demi-démon gisant sur le sol. Puis elle fronça les sourcils et regarda Bhaal dans les yeux.

« Qu'est ce que tu veux dire par "Je ne devrais pas exister" ? Comment peux-tu dire ça ? Je... je suis contente que tu existes. » Elle murmura la dernière phrase, la rendant presque inaudible.

Le géant rouge se passa une main sur les yeux, comme s'il réalisait qu'il avait fait une bêtise et qu'il était trop tard pour la réparer. « Je n'aurais pas du dire ça », plaida-t-il d'un ton las.
Sentant qu'il était maintenant contraint de l'expliquer, il soupira et dit : « tu te souviens, hier soir, je t'ai dit qu'esclave n'était pas la pire condition qu'on pouvait connaître ici-bas... C'était la vérité. On peut naître pire qu'esclave. On peut naître... "créature convoquée". »

Elle le regarda silencieusement, il n'avait jamais été aussi sérieux et elle sentait qu'il avait "besoin" de parler.

Après une nouvelle inspiration, Bhaal s'enhardit : « je suis né dans un endroit qu'on appelle le Collège des études dimensionnelles. C'est un repaire de magiciens, dans la cité de Katapesh. Je suis né dans un cercle d'invocation. Probablement qu'un de ces enfoirés a voulu faire son petit effet et que ça s'est mal passé. En tout cas, il a fini cramé jusqu'à l'os. Et moi j'étais là.
Voilà pourquoi je ne devrais pas être ici. Toi, tu as peut-être perdu tes parents, mais ils ont existé, au moins. Je ne suis pas le fruit de quelque chose de naturel, tu comprends ça ? Quand tu es esclave, seul ton maître peut te tuer ou te faire tuer, et généralement pas sans motif. Mais une créature convoquée n'est pas de ce monde. Tout le monde peut la tuer. Tout le monde peut en faire ce qu'il veut. J'ai passé trente années dans les souterrains des magiciens. Le truc que les magiciens aiment le plus, ce sont les expériences… »


Le regard du demi-démon ressemblait à celui d'une bête blessée. Sa respiration s'accélérait tandis que remontaient à la surface de son esprit les souvenirs des cages et des chaînes... Il haletait, le regard perdu, semblant prêt à exploser...

Les larmes étaient venues dans les yeux de la jeune fille, il y avait tant de douleur dans la voix de Bhaal, tant de solitude. Elle luttait pour ne pas les laisser couler, puis elle abandonna l'effort. Il ne pleurerait jamais, elle le ferait pour lui. Il fallait que quelqu'un pleure pour toutes ces souffrances. Pour la troisième fois de sa vie, elle agit sans réfléchir, s'agenouilla et le serra dans ses bras. Elle colla le corps musculeux contre elle, le berça légèrement, chuchotant une berceuse sans parole, cherchant juste à lui apporter du réconfort, laissant ses larmes couler pour lui.

D'abord surpris, habitué à une tension perpétuelle, le demi-démon se raidit sans pourtant s'opposer à cette proximité qu'Alia lui offrait. Il écarta les bras pour l'accueillir, et ils finirent par se refermer. Il la serra lui aussi, délicatement, posant sa grosse tête sur son épaule, humant le parfum de ses cheveux, et enfin s'affaissa contre elle. Ici, dans le sanctuaire de Vardishal, éloigné des murmures du monde, il ferma les yeux et, s'abandonnant totalement à la douce étreinte d'Alia, posa pour la première fois son fardeau. Il était en paix, passif.

Elle caressait lentement les cheveux noués du géant, sentant qu'il se détendait petit à petit. Les larmes coulaient toujours, mouillant le tissus noir qui couvrait l'épaule de l'homme qu'elle serrait contre elle. Sa main allait et venait sans cesse sur la tête masculine, alors que montait en elle un trouble qu'elle n'avait jamais ressenti. Elle inspira longuement, cherchant à chasser ces idées inopportunes, en vain, l'odeur musquée du mâle l'envahissait. Elle avait souvent été dans les bras d'un homme, elle avait parfois ressenti le plaisir, souvent la douleur, mais jamais le désir. Jusqu'à ce moment.

Bhaal savourait ce moment, magique entre tous, dans lequel il se trouvait pour la première fois de sa vie. Il devinait plus qu'il n'entendait les doux sanglots d'Alia qui mouillaient son cou. Tandis qu'il laissait son esprit vagabonder, libre, il sentit que quelque chose se passait. L'étreinte d'Alia devenait... différente. Elle devenait différente. Et lui revint en mémoire le souvenir de ces lèvres douces et pleines qui s'étaient écrasées sur les siennes en un baiser passionné, alors qu'ils venaient de repousser la mort.

Il se dégagea légèrement pour la regarder. Son visage était mouillé de larmes. Elle semblait bouleversée, comme si l'histoire de Bhaal était son histoire. Elle le regardait, les yeux mi-clos et les lèvres entrouvertes, abandonnée elle aussi. Et brusquement, sans réfléchir, il posa ses lèvres sur les siennes

Un petit cri de plaisir monta dans la gorge de la danseuse lorsque les lèvres du gladiateur se posèrent sur les siennes. Elle s'abandonna totalement dans ses bras, cherchant la langue de l'homme de la sienne, découvrant, explorant la bouche de l'autre. Elle avait l'impression de faire pour la première fois ces gestes pourtant mille fois exécutés mais c'était Bhaal, et tout était différent, tout était nouveau.

Une chaleur montait dans son corps qui l'embrasait tout entière, pour la première fois de sa vie, elle savait qu'elle était là où elle devait être, dans ses bras à lui. Pour la première fois, la jeune esclave choisissait qui allait l'utiliser. Elle gémit contre la bouche qui la dévorait et elle colla son corps contre celui du géant qui l'étreignait.

Puis une voix retentit dans ses oreilles, esclave, c'était la voix de tous les maîtres qu'elle avait eu, esclave. Elle n'était encore qu'une esclave, qu'importent les promesses d'Almah, elle ne s'appartenait pas. Elle eut peur, une peur qui lui avait été inculquée depuis sa naissance. Elle savait le sort des esclaves qui volaient ce qui appartenait aux maîtres. Elle repoussa Bhaal, le regard perdu.

« Non. Non... il ne faut pas. On ne peut pas... »

Elle était à nouveau au bord des larmes.

Repoussé, le géant rouge, encore tremblant de désir, regarda Alia d'abord sans comprendre, le regard perdu lui aussi, mais la vérité se fit jour rapidement dans ses yeux. « Oui, bien sûr, » acquiesça-t-il en les baissant soudain.

« Je ne suis pas un gars bien pour toi, » murmura-t-il. « Moi je ne suis qu'une grosse brute d'esclave, et toi tu as un destin. Tu es une princesse, Alia, et tu as été choisie. Les gens te suivront, et tu les commanderas. » Il releva la tête pour plonger ses yeux dans ceux d'Alia, ces grands yeux verts aux reflets cuivrés, pleins de bonté, et dans lesquels il était si facile de se perdre. « Tu es une bien plus grande princesse que celle qui nous a conduits ici. » Sa voix était brisée par l'émotion, et il semblait sur le point de pleurer.

Elle l'écouta parler, incrédule, le corps encore brûlant de désir.
« Je ne suis pas une princesse, Bhaal, je suis juste une esclave de plaisir. Je ne sais pas où on va mais tout ce que je sais c'est que je ne veux aller nulle part sans toi. Tu... tu fais naître en moi des émotions que je n'ai jamais ressenties. »

Des larmes de frustration coulaient sur ses joues. « Qu'est-ce qu'on est maintenant ? On nous dit qu'on n'est plus vraiment esclave mais on n'est pas libre. On est quoi ? On a le droit de quoi ? Tu sais la peine qu'encourt un esclave qui couche avec l'esclave du maître sans autorisation ? »

Elle tendit la main vers la joue du géant sans oser le toucher.

« Je veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit... »

L'émotion de Bhaal s'était muée en surprise. « Non, ça c'est moi ! » Commença Bhaal avant de réaliser qu'il était peu clair. « Je veux dire... Moi non plus, je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit. Tu sais, Alia, les gars dans mon genre ont en général une vie courte et violente, et j'ai déjà fait mon temps. Ce qui s'est passé aujourd'hui... » Il hésita à poursuivre, conscient de la gravité de ses mots. « Se reproduira, tôt ou tard. Un jour, je vais tomber sur un type trop fort pour moi. »

Il laissa passer un instant et posa doucement son front sur l'épaule d'Alia, comme pour goûter à nouveau la douceur de son parfum. « Moi, tu as fait naître en moi des émotions tout court. Je m'étais bien fortifié, pourtant. J'avais bien cultivé ma haine, pour survivre, toujours. Mais tu es trop forte. Je sais ce qu'il en coûte de toucher à l'esclave du maître, mais si jamais on doit crever ici en esclaves, je serai avec toi jusqu'à la fin. »

Alia resta immobile un instant, savourant la chaleur de Bhaal contre elle.

« C'est peut-être moi qui mourrai la première. » Elle bloqua la tête du géant de la main, l'empêcha de se relever de son épaule et protester.
« Tu le sais. Ca peut arriver. »

Elle ferma les yeux, ses doigts s'emmêlaient aux cheveux du demi-démon et les caressait lentement. Ils étaient tous deux des morts en sursis. Alors qu'importait...
Elle repoussa à nouveau le gladiateur et le regarda intensément, agenouillée devant lui.

« On va peut-être mourir demain. Ou après-demain. On est toujours esclaves mais ils ont besoin de nous pour reprendre leur putain de ville. Pour une fois dans ma vie, je veux choisir... je veux... »

Elle déglutit difficilement, les yeux plongés dans ceux du demi-démon. Puis sa main délaça le cordon qui tenait l'encolure de sa robe et d'un mouvement d'épaule, elle fit glisser le tissus le long de son corps qui apparut dans sa glorieuse nudité.

« Je te veux, Bhaal. »

Modifié par un modérateur mardi 23 août 2016 15:49:20(UTC)  | Raison: Non indiquée

Je posterai le jour, je posterai la nuit, je posterai toujours ^_<
Amarante, championne audacieuse, sylphe née des orages et des elfes (N211)
Aksana, chamane samsarane de la vie (S210)
Alia, derviche de la Fleur de l'Aube aasimar (BM96)
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Offline UrShulgi  
#16 Envoyé le : lundi 11 juillet 2016 16:36:38(UTC)
UrShulgi
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Célestin - Lecture nocturne


Célestin feuilletait le manuel, s'attardant pour ce soir sur l'histoire des génies dans la région. La région a été le théâtre d'une lutte féroce pendant des décennies, opposant des Éfrits menés par un seigneur de guerre appelé Jahvhul à des djinns dirigés par les Templiers des Cinq Vents et leur dirigeante, la Princesse Nefeshti. Ils se sont affrontés dans la région de la Montagne Pâle, finissant cette guerre par la victoire de la Princesse Nefeshti, qui lui coûta malgré tout assez cher car son plus grand magicien, Andrathi, est mort lors de la dernière bataille. Les années passèrent et les Templiers finirent par se disputer et partir chacun à ses projets en constatant que l'armée d'efrits était belle et bien écrasée pour de bon. Vardishal s'installa auprès d'un sanctuaire de moines de Sarenrae, et disparut des décennies plus tard sans qu'on sache vraiment comment ou pourquoi. On ne sait pas ce qu'il est advenu des autres non plus, même si on dit que Kardswann et Zayifid sont partis parcourir le monde, que Davashuum est parti prendre la tête d'une organisation criminelle en Osirion, et que Pazvahnn est resté auprès de Nefeshti, qui serait une proche de sa famille. Il se peut depuis que plusieurs d'entre eux soient morts, car il est dit que la Princesse Nefeshti avait offert l'immortalité par ses souhaits à ses Templiers, mais qu'elle les a répudié quand ils se sont séparés, les rendant mortels à nouveau.

Modifié par un modérateur dimanche 11 septembre 2016 16:53:21(UTC)  | Raison: Non indiquée

Qui sème le vent ... est déjà d'un bon niveau.
Offline Guigui.  
#17 Envoyé le : mercredi 7 septembre 2016 00:51:39(UTC)
Guigui
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Alia et Bhaal : le serment

(au retour du raid sur le fort en ruine)

lle était bien là où il pensait qu'elle s'était rendue, après avoir pris soin de Célestin et l'avoir laissé aux bons soins de la princesse. Agenouillée devant la statue de Vardishal, à l'endroit même où, la nuit dernière, elle s'était offerte à lui, elle avait posé ses mains sur ses genoux en une position qui tenait à la fois de la prière et de la méditation.
Bhaal n'avait pas besoin d'annoncer sa venue tant ses pas lourds résonnaient sur les murs ancestraux de cette partie du monastère qui n'était fréquentée par personne, mais il ne résista pas au plaisir quelque peu cruel de faire crisser ses ongles griffus sur la paroi de pierre dans le but évident de perturber la tranquillité d'Alia.

Mais elle l'attendait. Elle savait depuis qu'elle était entrée dans la chapelle qu'il viendrait et cela n'avait pas manqué. Elle ne savait pas encore quoi lui dire, ses pensées étaient si confuses, mais elle savait que le demi-démon était en colère.
Le crissement des ongles sur la pierre fit frissonner la jeune fille, sa peau se couvrit de chair de poule, et elle eut peur. Elle savait combien Bhaal pouvait être incontrolable. Elle inspira fortement et se redressa toujours agenouillée devant la statue du saint.
Elle déglutit difficilement et attendit l'attaque.

Bhaal aurait donné cher pour être gratifié d'un regard ou d'une parole, mais non. Il semblait que l'azata avait décidé de continuer à l'ignorer. La seule réaction visible était un soulèvement un peu plus prononcé de sa poitrine au rythme de sa respiration.
Il s'approcha lentement d'Alia et se tint debout quelques instants à sa gauche, la toisant de toute sa hauteur. Du pied, il pouvait presque toucher sa jambe. Puis sa voix rauque, rendue encore plus grave par la colère qu'il retenait depuis trop longtemps, s'éleva dans le silence sépulcral de la petite chapelle. « A quoi tu joues, bordel ? »
La réponse mit un court instant de trop à arriver. N'y tenant plus, Bhaal attrapa sa compagne sous le bras et la souleva sans ménagement, de sorte qu'elle se retrouva debout instantanément. « J'AI DIT "A QUOI TU JOUES ?" » Hurla-t-il sans plus pouvoir se contenir, « POURQUOI TU ME FAIS LA GUEULE COMME CA ? »

Alia se sentit secouée comme une poupée de chiffon et ne se sentait pas beaucoup plus de volonté. Une larme coula sur sa joue sans qu'elle puisse l'arrêter pendant qu'elle regardait Bhaal, les yeux mouillés. Puis se reprenant, elle saisit les mains qui la tenaient, essayant de se défaire de leur étreinte, et lui répondit d'une voix qu'elle espérait ferme. « Lâche-moi ! Je ne joue à rien ! Et je ne te fais pas la gueule, j'avais juste besoin de réfléchir... »
Avant qu'il ne puisse réagir, elle déclara d'une voix blanche : « c'est fini. Nous deux. » Et compléta d'une voix plus lasse : « Lâche-moi maintenant. »

Bhaal contemplait les larmes dans les yeux de sa compagne et sa colère s'éteignit immédiatement. La dernière chose qu'il souhaitait était de la voir souffrir, que ce soit par sa faute ou celle d'un autre. Mais l'annonce qu'elle lui fit le plongea dans le désarroi. Sans réfléchir, il lui obéit et la lâcha, laissant sur la chair cuivrée de son bras les marques rouges de son emportement. « Non... » Murmura-t-il.
Il plongea son regard dans le sien pour essayer de trouver une explication à ce qui, pour lui, n'avait aucun sens. Il était perdu. Il écarta les bras en signe d'impuissance. « Pourquoi ? » demanda-t-il presque pitoyablement.

Alia ne pouvait tenir son regard, le désarroi de Bhaal lui crevait le coeur, elle se tourna légèrement pour ne lui montrer que son profil. Puis d'une voix monocorde, elle parla. « C'est mieux ainsi. C'était... une erreur. Je suis désolée, c'est de ma faute, c'est moi qui... Je suis désolée, mais on ne peut pas continuer. C'est mieux que ça s'arrête maintenant. » Chacune de ses paroles la faisait souffrir mais son visage restait de marbre, convaincue de faire ce qu'il fallait.


« Conneries... » Gronda le géant rouge, dont la colère commençait à sourdre à nouveau des profondeurs de son thorax. Il sentait bien qu'elle ne lui disait pas toute la vérité. Il se recula d'un petit pas et pencha la tête de côté avec un air inquisiteur pour essayer d'accrocher son regard, mais c'était peine perdue. « C'est le p'tit poulet, c'est ça ? C'est lui que tu veux ? J'ai bien vu ton manège, tout-à-l'heure... "Oh, je ne puis vous laisser seul... Laissez-moi vous aider..." » Singea-t-il en prenant une voix de fausset. « Moi j'étais qu'un amuse-gueule. Tu ne t'étais jamais tapé de tieffelin auparavant ? Je manquais à ta collection ? » A mesure qu'il parlait, le fiel et l'amertume l'envahissaient. Quel fou il avait été ! Il ne serait jamais qu'une bête de foire, incapable d'intéresser les femmes pour autre chose qu'une passade pour se faire peur. « Pourquoi tu me regardes pas ? REGARDE-MOI ! » Explosa-t-il de nouveau.

Bhaal l'aurait giflé qu'il ne lui aurait pas fait plus mal. Ses paroles étaient assénées pour blesser et elles touchaient toutes leur but. Mais la colère remplaça vite la douleur, il pensait véritablement ça d'elle ? Elle se tourna vers lui, le regard furieux. « JE TE REGARDE ! LA ! TU ES CONTENT ? » Puis elle siffla entre ses mâchoires crispées. « C'est vrai, je m'étais jamais tapée de tieffelin ! On m'a fait essayer plusieurs races mais pas les tieffelins. Je... » Elle s'interrompit brusquement, les yeux dans ceux du gladiateur, et prit conscience de ce qu'elle était en train de dire. Elle avait voulu le blesser, répondre coup pour coup, mais c'est la tristesse qui l'envahit de nouveau. « Non, Bhaal. Célestin n'y est pour rien, j'ai seulement voulu l'aider... »
Elle respira profondément, regardant Bhaal intensément. « Tu mérites d'être libre, Bhaal. Tu dois gagner ta liberté et en profiter. Tu es fait pour être libre. »

Là ! Ils y étaient. Enfin elle le regardait véritablement, enfin elle lui parlait avec franchise. « Et toi non, peut-être ? » Eructa-t-il, « on avait décidé de gagner notre liberté ensemble... Ça ne veut plus rien dire pour toi ?
Et puis... Quel rapport entre notre liberté et... »
Il hésita, confus : « ... et ce qui s'est passé hier soir ? Tu as bien entendu ce qu'a dit la princesse ? Elle nous considère pratiquement comme libres. On peut faire ce qu'on veut tant qu'on lui obéit. Alors qu'est-ce qui se passe, bordel, je ne comprends rien ! »

« MAIS JE NE SAIS PAS CE QU'IL SE PASSE !! » Elle cria de frustration sans pouvoir s'en empêcher alors qu'elle regardait Bhaal les yeux perdus. « Je ne sais pas ce qu'il se passe. Je sais juste que quand je suis près de toi, je ne sais plus réfléchir. Tout va vite, tout va trop vite. Je ne sais plus qui je suis, ni où est ma place. On peut faire ce qu'on veut oui, mais il se passe quoi après Kelmarane ? Tu seras libre et moi... » Elle s'interrompit, cherchant ses mots avec difficulté. « Je serai libre aussi. Officiellement. Mais tu l'as dit, ça sera... même si elle ne se voient plus, les chaînes seront bien présentes. Nemlak ne me laissera jamais, et même s'il respecte le pacte ou s'il m'en délie, il ... Ce n'est pas le seul. Il y a Vardishal, je ne pourrais pas le cacher indéfiniment, Célestin va s'en apercevoir, si ce n'est pas déjà fait, puis d'autres... Il se réveille, Bhaal. »
Elle sourit doucement à celui qui fut son amant. « Il vaut mieux qu'on arrête maintenant. J'ai peur de ne pas pouvoir te laisser partir après... »

Le géant rouge contempla le beau visage de l'azata pendant tout le temps qu'elle parla. Il comprenait enfin les motivations de la jeune femme dans toute leur entièreté, dans toute leur pureté, dans toute leur beauté... Et cela lui donnait envie de pleurer. Les yeux humides, il serra les lèvres pour les empêcher de trembler.
Il prit une grande inspiration et souffla tout l'air emmagasiné pour retrouver sa contenance. « Écoute, » commença-t-il doucement, les yeux baissés, « je ne suis qu'une grosse brute. J'ai passé la moitié de ma vie dans des souterrains sans lumière, et l'autre moitié dans un ludus. Et maintenant te voilà. Tout va trop vite, oui... Je ne te mérite pas. Je ne comprends pas ce que tu me trouves, je ne comprends même pas comment tu peux lever les yeux sur moi. Toi, tu as un destin, et je ne veux pas être un fardeau pour toi. Si tu es lasse de moi, alors restons-en là, je comprendrai. Mais si c'est pas le cas... » Il s'interrompit pour plonger à nouveau son regard dans le sien.
« La liberté, c'est ce que j'ai voulu toute ma vie, comme toi. Mais maintenant que tu es là, je... » Il stoppa à nouveau, cherchant ses mots. « Je ne me suis jamais senti aussi vivant, aussi entier. Je n'ai pas seulement envie d'être libre, j'ai envie de vivre. Et tout ce que je sais aujourd'hui et maintenant, c'est que cette liberté tant promise n'a plus aucun sens sans toi. Ces chaînes, je préfère mille fois les porter avec toi que te laisser seule enchaînée.
Et puis... »
Continua-t-il, « je crois que ton Vardishal m'a déjà mis le grappin dessus, de toute façon, » dit-il sombrement. « Alors oui, un jour viendra sans doute où tu te révéleras à tous comme son élue. Et si tu veux toujours de moi, ce jour-là je serai là à tes côtés pour t'aider à porter ce fardeau. Je... Je crois que c'est ce qu'il veut. Vardishal. »

Alia regardait Bhaal avec une stupeur qui se transforma vite en émerveillement. Il voulait être avec elle malgré tout... Jamais on ne l'avait regardée comme il le faisait et jamais personne ne lui avait parlé ainsi. Elle posa délicatement une main sur le visage du gladiateur, il était si fier, si fort, elle ne se lassait pas de sentir sa peau contre sa paume. « Arrête... toi aussi tu as un destin, tu n'es pas qu'une brute... je... tu es le premier à me regarder vraiment, quand tu me regardes je me sens vivante. Et j'aime ça. »
Elle déplaça lentement ses doigts le long de sa joue, dessinant chaque contour. « Je ne veux pas savoir ce que Vardishal a prévu, tout ce que je sais c'est que je suis une égoïste. Je devrais te dire de partir, j'ai essayé mais je n'y arrive pas. » Elle arrêta un instant sa main et le regarda le plus sérieusement du monde. « Promet-moi une chose : ne reste pas avec moi par obligation, ni aujourd'hui ni demain. Promet-le, s'il-te-plaît, promet-le devant la statue de Vardishal. »

Bhaal rendit son regard à sa compagne, interloqué. Comment pouvait-on seulement rester avec une telle femme par obligation ? Il réfléchit un instant, sentant confusément que ce qu'elle lui demandait était contraire à la volonté du saint, du moins telle qu'il la lui avait exprimée lorsqu'il était tombé sous les coups du prince Haider. Mais en vérité, sa dévotion n'allait pas à Vardishal. Au diable Sarenrae, au diable Vardishal, Kelmarane, la princesse et le monde entier. Alia, seule, comptait entre toute choses, et c'était sa volonté. « Je promets, » répondit-il, aussi solennellement que simplement, les yeux plongés dans ceux de celle qui répandait sur lui sa lumière.


Alia sourit en entendant le serment prononcé par Bhaal. C'était un homme d'honneur, même s'il ne le savait pas, il tiendrait parole.
Sans un mot, sans lâcher le regard de l'homme qui lui faisait face, elle avança son visage et posa ses lèvres sur les siennes, d'abord pour sceller leur engagement, puis par simple plaisir de sentir la chaleur du souffle masculin.

Modifié par un utilisateur mercredi 7 septembre 2016 00:52:31(UTC)  | Raison: Non indiquée

Bhaal reste à l'ombre en BM-96 | Zorg allume le feu en S-210 | Darmrok fait la guerre en N-211
Le combat à allonge
Le bloodrager abyssal
L'étroit mousquetaire
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Offline Ilmakis  
#18 Envoyé le : mercredi 7 septembre 2016 14:05:30(UTC)
Ilmakis
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Nemlak: Pensées personnelles


Nemlak
CA : 10

30 / 30

Nemlak se retira après la réunion avec la Princesse.
Il sortit son journal et commença à écrire.
Père, mère, je m'approche de vous.
Depuis votre disparition, votre présence se fait de plus en plus réelle. Kelmanare se profile enfin à l'horizon.
Demain nous nous rapprocherons de la cité, de ma cité, de notre cité.
Je pourrai alors vous venger. La lame que vous m'avez confié Père, avant mon départ pour l'Académie, je l'utiliserai pour tuer chaque gnoll rencontré. Je vivrai à la hauteur de votre légende.
Toutefois, il y a encore tant à accomplir que je crains de devoir encore attendre plusieurs lunes avant de vous retrouver.
Je refrène chaque jour mes ardeurs d'attaquer la cité, de la libérer de l'emprise de ces abjects gnolls. Mes années d'études mon appris la patience, de réfléchir avant d'agir, de peser le pour et le contre, mais que c'est dur !
Dur de savoir que quelque part vous êtes là, privés de toute sépulture...
J'espérai lorsque j'ai rejoins la caravane de la Princesse, une armée serait à ses côtés... Quelle déception de voir qu'à part moi et quelques soldats de métier ce n'était qu'un ramassis de mercenaires et d'esclaves !
La seule note de joie et d'espoir dans ces ténèbres que j'entrevoie est que le triomphe de la libération de la ville me reviendra assurément. A travers moi, c'est vous Père qui serez glorifié.
J'essaye d'éduquer mes camarades, d'anciens esclaves à peine dégrossis ou de citadins n'ayant jamais enduré les rudesses de la vie. Des les endurcir pour qu'ils soient prêt lorsque nos vies seront réellement en danger.
Je ne voudrai pas que leur liberté si facilement acquise ne soit pour eux la finalité, non leur but doit correspondre au mien. Je dois leur apprendre ce que signifie d'être un "homme libre" pour qu'ils aient la rage de survivre à tout cela.
Je préfère qu'ils me haïssent pour que leur rage et leur volonté soit suffisante pour qu'ils veuillent me survivre pour se venger, plutôt que de les voir se ramollir à l'approche de la Libération. On m'a toujours appris que l'amour comme la haine est un puissant moteur. La Haine, je la connais si intimement ! J'y ai été tellement confrontée que c'est pour moi devenue ma seule compagne de jeu. Je sais l'attiser, la dompter, l'utiliser... on préfère toujours jalouser et haïr qu'aimer et chérir.
Je ne peux me permettre d'échouer.
Demain, Père, demain Mère, je n'aurai jamais été aussi proche de vous.


Refermant son journal, Nemlak, sortit un parchemin vierge et le nécessaire pour retranscrire quelques sorts utilitaires. Demain, il aurait besoin de ses sorts les plus offensifs, il n'y aurait pas la place pour le superflu.

Modifié par un utilisateur mercredi 7 septembre 2016 16:50:13(UTC)  | Raison: Non indiquée

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Offline Guigui.  
#19 Envoyé le : vendredi 9 septembre 2016 23:33:28(UTC)
Guigui
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Alia, Bhaal et Célestin : soieries et secrets, I


(le monastère, au matin du lendemain de l'attaque du fort en ruine)

élestin s'était levé tôt ce matin, reposé pour une nouvelle journée d'aventures auprès de ses compagnons. Il repensait à ce qu'il s'était passé la veille, et une question tournait en boucle dans sa tête. Et il devait tirer ça au clair.

Mais avant toute chose, il se rendit comme à son habitude hors du temple. Il lui fallait communier avec Agathe, et prier sa déesse de leur venir en aide encore aujourd'hui. Ils auraient sûrement des créatures étonnantes et dangereuses à affronter, et il espérait obtenir sa bénédiction. Qu'une fois encore, ils reviennent tous vivants et entiers de cette journée.

Quand il eut fini, il se rendit au repas commun du matin. Il s'installa près d'Almah, et commença à manger. Il observait Alia et Bhaal tour à tour. Quelque chose avait changé dans leur comportement. Ils lui paraissaient plus... libres ? Oui, ce devait être ça... Il sourit, avala sa bouchée, et s'adressa à la belle aasimar.

« Alia, j'aimerais vous... te... voir après le repas. Il faut réparer cet accroc à tes vêtements. Nous ne pouvons aller ainsi nous présenter à de futurs potentiels alliés, ne penses-tu pas ? »
L'excuse était valable, et il le pensait vraiment. Mais cette mise en forme était également un prétexte pour discuter de tout autre chose...



Alia s'était reveillée dans les bras de Bhaal et cela l'emplissait de joie à chaque fois qu'elle y repensait. Elle ne pouvait s'empêcher de le regarder et de sourire. Assise près de lui pour le repas du matin, elle mangeait de bon appétit. Elle refusait de penser aux dangers de la journée, ils viendraient bien assez tôt.

Lorsque Célestin lui parla, elle lui sourit de bon cœur, comme la veille il semblait attaché à leur apparence, comme la veille, elle l'aiderait à ce qu'ils soient présentables. « Comme vous le souhaitez, Célestin. » Malgré les demandes du sorcier, elle ne pouvait se résoudre à le tutoyer, il était encore bien trop tôt pour qu'elle y parvienne. « Et si vous le désirez, je les ferai paraitre comme neuves. »



Bhaal, quant à lui, mangeait comme toujours de bon appétit. Il avait depuis longtemps pris l'habitude de manger quand il pouvait manger, de dormir quand il pouvait dormir, car on n'était jamais sûr, dans sa situation, de savoir quand viendrait le prochain repas ou le prochain somme.

Il sourit en entendant l'échange entre sa compagne et le sorcier sarénite. Il y a encore quelques jours, il les aurait rabroués sans ménagement de se consacrer à de telles futilités quand l'heure était venue de se préparer au danger. Mais étrangement, ces sentiments l'avaient abandonné complètement. La gentillesse inébranlable de Célestin produisait ses effets sur les esprits les plus rétifs, et il le considérait désormais avec bienveillance. Quant à Alia...

Il sentait son regard sur lui et feignait de n'en rien voir, s'appliquant à engloutir des quantités phénoménales de pain, de viande séchée et de fromage. Puis, dès qu'elle tournait la tête pour manger ou parler à quelqu'un, il se mettait à son tour à la contempler, admirant la grâce de ses gestes, la brillance de ses cheveux, la délicatesse de sa peau... Il vivait un rêve éveillé et se demandait par moments s'il n'allait pas se réveiller dans une arène ou dans un souterrain sans lumière. Une ombre passait alors sur son visage, qu'un simple regard de son amante dissipait immédiatement.

« Vous faites comme vous voulez, hein, » déclara-t-il en déglutissant et sur un ton amusé, « mais j'ai pas l'impression que nos potentiels alliés, comme tu dis, soit du genre à en avoir quelque chose à foutre de notre mise. Mais bon, c'est vous qui voyez. »



Célestin sourit à la répartie d'Alia, et son sourire s'élargit encore à la remarque de Bhaal. Oui, nombre de personnes trouvaient l'habillement futile. Si seulement ils savaient combien de trônes avaient été conquis grâce à ceux-ci, combien de mariages avaient été conclus sur des apparences, et combien celles-ci avaient fait penché de décisions.
Mais il était inutile de s'étendre sur le sujet. Il se contenta de se lever et de s'éloigner de la tablée, après s'être tourné vers Bhaal. « Tu es également convié, mon chou. » Il lui adressa un clin d'œil, et sans plus attendre, il les mena à l'extérieur du temple. Les questions qu'il avait à poser méritaient la lumière de l'aube, et non l'obscurité du temple.



Alia se leva à son tour pour suivre le sorcier mais, constatant que son amant restait attablé, revint sur ses pas et le prit doucement par le bras. « Allez, viens ! Ca va être amusant... » Lui murmura-t-elle en souriant. Surpris, le géant rouge se laissa faire, sans omettre de faire main basse sur un pain plat qui traînait à côté de son assiette.



Lorsque Célestin s'arrêta enfin, le vent tiède du désert soufflait sur leurs visages. Il s'approcha d'Alia, et commença à incanter, dessinant avec ses mains des glyphes étranges et chatoyantes. Les accros des vêtements de la belle se refermèrent petit à petit, jusqu'à redevenir comme neufs... Si ce n'étaient les tâches de sang et de poussière qui les maculaient. Enfin, il eut fini, et il sourit à Alia. « A toi de faire ton office. »

Son regard se porta sur Bhaal, et son sourire s'estompa petit à petit. Lorsqu'il revint à Alia, son ton était moins enjoué, plus grave. « Nemlak a parlé d'une chose hier. » dit-il sans transition, ne sachant pas comment aborder le sujet. « Il a parlé de serment. Alia... veux-tu me dire de quoi il retourne ? J'ai vu votre réaction à chacun. Cela semble être un poids lourd à porter... J'aimerais... J'aimerais simplement comprendre, si vous acceptez de m'expliquer... »



Alia chantonna une mélodie sans parole et la poussière, la sueur et les tâches de sang disparurent pour laisser la place à une tenue immaculée. Elle s'apprêtait à faire de même pour Bhaal mais la question de Célestin la prit de court. Elle regarda son amant un instant, la peur au fond des yeux, puis elle reprit contenance et fit face à Célestin. Elle parla la gorge nouée mais essaya de paraitre naturelle.
« Je lui ai juste promis de l'aider à reprendre la ville. Il n'y a rien de plus. » Elle sourit à Célestin, espérant qu'il n'insiste pas.



Bhaal avait suivi sa bien-aimée sans protester. Certes, il s'était attendu à s'ennuyer ferme, mais le manège des deux sarénites était l'occasion pour lui de s'asseoir au soleil du matin et de regarder Alia chanter. Chacun des mouvements de la belle azata était emprunt d'une grâce irréelle et constituait un enchantement pour les yeux, à plus forte raison pour les siens qui n'avaient vu que les ténèbres, la mort, la souffrance. Il retrouvait le sentiment qui l'avait submergé lorsqu'il avait vu le ciel pour la première fois.

Mais ce moment magique passa et Célestin révéla la véritable raison de son insistance à les rendre présentables. Sa compagne en concevait manifestement un grand malaise, et la voir ainsi ne lui plaisait pas. Son visage s'assombrit. « Je crois que tu as compris, mon gars, » dit-il à Célestin d'un ton bourru, porteur d'un vague accent de menace. « C'est pas ton affaire. »



Célestin regarda tour à tour les deux amants. Il ne souriait plus non plus. Le ton de Bhaal et le malaise d'Alia ne laissaient aucun doute quant à la gravité de la question. « Si cela doit, d'une quelconque façon, risquer d'entraver notre entreprise, je crains que ce soit mon affaire, Bhaal. » dit-il d'une voix douce qui laissait percer la prudence avec laquelle il évoquait le sujet. « Si Nemlak a une quelconque ascendance sur Alia de par ce serment - qui n'est certainement pas une simple promesse de l'aider à reprendre la ville, vu les têtes que vous faites - alors j'ai des raisons de m'inquiéter. »
Il poursuivit : « J'ai entendu des cris hier, après que nous soyons rentrés. Et j'ai reconnu vos voix. Même si je n'en ai pas compris les propos, déformés par l'écho des couloirs, ils ne laissaient guère de doute quant au ton utilisé. Et si, dans mon état, je les ai entendus, nulle doute que tout le campement en a fait de même. »

Alia écoutait silencieusement ce que disait Célestin. Elle voulait savoir ce qu'il voulait exactement, mais le géant rouge protesta. « Ah non ! Ça n'a rien à voir ! » cria-t-il avant de se rendre compte que ce n'était pas tout à fait vrai, mais il poursuivit néanmoins. « On s'est engueulés, c'est vrai, mais ce n'était pas vraiment par rapport à ça. » Il hésita un instant et sembla réfléchir.

« Je n'ai pas dit que ça avait à v... » hasarda Célestin avant d'être coupé par le géant rouge, au bord de l'explosion.



« Et merde ! Pourquoi on devrait se justifier ? T'es notre chaperon ou bien quoi ? Il va falloir qu'on te fasse un rapport détaillé à chaque fois qu'on se chicane ? Je vais te dire une chose, Célestin, » gronda-t-il en pointant un doigt crochu vers le frêle jeune homme, « je t'aime bien, vraiment, mais ne me pousse pas trop loin. On est au service de la princesse et on fait notre travail, mais il y a des choses qui nous appartiennent, à nous. Alia et moi. Des choses que tu ne peux pas comprendre parce que les chaînes, tu ne sais pas ce que c'est. Alors fous-nous la paix ! Si tu l'obliges à te dire ce qu'elle n'a pas envie de te dire, alors c'est que tous vos beaux discours sur la liberté, tout ça c'est du vent. On est, au fond, toujours vos esclaves. Rien n'est à nous. Pas même ce qu'on ressent. »



Alia s'approcha de Bhaal, comme elle le faisait lorsque le gladiateur parlait avec Nemlak, elle se mit entre lui et le sorcier, lui posant une main sur le torse. Elle était d'accord avec le discours de son amant et il s'était exprimé mieux qu'elle n'aurait pu le faire mais elle connaissait également son caractère impulsif et elle ne voulait pas que cette conversation ne s'envenime de trop. Elle inspira fortement, respira l'odeur masculine de Bhaal, et se sentit plus forte, elle n'était pas seule. Elle n'était plus seule.

Elle se tourna à nouveau vers Célestin. « Nemlak n'avait rien à voir avec notre dispute d'hier soir, et de toute façon les promesses que j'ai faites ne compromettront jamais notre mission. Nemlak ne le permettrait pas, il tient trop à libérer sa précieuse ville. »



Célestin soupira. Il semblait qu'il ne tirerait rien d'eux. Et ça l'énervait passablement. Il se sentait bouillir intérieurement, mais cherchait à se contenir. Il regarda Bhaal dans les yeux, et son ton monta d'un cran vers les aigus, alors qu'il s'exprimait d'une voix un peu plus forte. « C'est ça ! C'est exactement ça ! Ce dont je voulais parler ! Cette tendance à la colère ! Mais tu te trompes, Bhaal. Tu te trompes complètement sur le fond de ma question. »

Il inspira profondément, et se mit à faire les cent pas, comme pour canaliser ses émotions. Lorsqu'il reprit la parole, sa voix s'était apaisée. « Tant mieux que vous soyez ensemble, et heureux de l'être. Sincèrement, j'en suis ravi pour vous. Mais vous devez être conscient de ce que cela signifie. Peu importe le serment que tu as fait à Nemlak, Alia, si tu ne veux pas me le dire, tais-le. Je n'ai pas besoin de savoir pour vous dire ce que j'ai à dire. »

Il se tourna vers Bhaal, et le regarda dans les yeux, s'assurant de bien capter son regard. « Si Nemlak a un ascendant sur Alia, alors par son biais il en a aussi un sur toi. Il est intelligent, et il en jouera. Il a déjà commencé hier. Je ne suis pas aveugle. Et avec ton caractère impulsif, il n'aura aucun mal à te mener où il veut. Jusqu'au jour où il va dépasser les bornes, et où tu vas le tuer. »

Le sorcier laissa planer un blanc, sans quitter le géant rouge du regard. « Considères-tu toujours qu'il n'y a aucun risque pour notre mission ? Si l'un de vous dérape, c'est la mission qui est compromise. Et votre liberté... Et votre couple... » Son regard quitta le tiefflin pour se reporter sur l'aasimar. « Alors quelque soit ce serment... S'il met en danger notre mission, Alia, il te faudra faire un choix. Et j'espère que ce sera le bon. Je ne permettrai pas qu'elle échoue. Je ne permettrai pas qu'Almah y laisse sa vie pour avoir cru en les mauvaises personnes. »

Modifié par un modérateur samedi 1 avril 2017 22:57:50(UTC)  | Raison: Non indiquée

Bhaal reste à l'ombre en BM-96 | Zorg allume le feu en S-210 | Darmrok fait la guerre en N-211
Le combat à allonge
Le bloodrager abyssal
L'étroit mousquetaire
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Offline Lyana  
#20 Envoyé le : samedi 10 septembre 2016 01:54:46(UTC)
Lyana
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Alia, Bhaal et Célestin : soieries et secrets, II


lia était devenue livide à mesure que Célestin parlait, toutes les craintes de la veille lui revenaient de plein fouet. Elle regarda le sorcier les yeux pleins de larmes et parla d'une voix basse. « Tu crois donc que je ne le sais pas ? Tu crois donc que je n'en ai pas conscience ! JE SAIS TOUT CA !! JE SAIS QUE J'ENTRAINE BHAAL DANS TOUT CA ! » Elle n'avait pu s'empêcher de crier les derniers mots alors que les larmes se mirent à rouler sur ses joues.



Comme à chaque fois qu'Alia exerçait son pouvoir sur lui, le demi-démon se calma rapidement. Et, à mesure que Célestin développait sa pensée, un sourire naquit sur son visage, non pas bienveillant mais plutôt le sourire supérieur de celui qui sait qu'il a une réponse définitive à apporter, à même de laisser son contradicteur à court d'arguments. Il s'apprêtait à répondre lorsque sa bien-aimée craqua. Il la fit doucement pivoter pour qu'elle soit face à lui et l'entoura de ses bras puissants, plaquant doucement sa tête contre son torse et passant sa main dans sa chevelure cuivrée.

« Alors c'est ça, » cracha-t-il, la voix pleine d'amertume, « toi, Nemlak, Garavel, ta petite princesse, vous nous prenez tous vraiment pour des esclaves, c'est-à-dire des enfants irresponsables, incapables de gérer leur propre vie et qu'il faut contrôler et surveiller. Allez tous vous faire enculer ! Ça te déplaît que je me mette en colère ? C'est justement pour ça que ton Garavel m'a racheté ! Il m'a payé au prix fort parce que suis un grand costaud rouge avec des cornes, entraîné à tuer depuis plus longtemps que tu ne comptes d'années. A part toi et Nemlak, quels hommes libres seraient suffisamment fous pour risquer leur vie dans une telle mission ? On a neuf chances sur dix d'y passer ! »

Tandis qu'il caressait Alia, tentant d'apaiser ses sanglots, sa voix se fit plus solennelle et plus froide. « Je n'ai pas besoin de te lire ce qu'il y a de marqué sur ma tronche. Si je tue Nemlak, je meurs. Et si par miracle je devais survivre, il est probable que je perdrais Alia à jamais, compte tenu de... à cause du serment, » acheva-t-il dans un soupir. « Et si tu crois que je vais tuer Nemlak dans un accès de colère, je te rassure : cet enculé serait mort depuis plusieurs jours si Alia n'avait pas été là. Elle a le pouvoir d'endormir la Bête, mais ça je crois que tu ne peux pas le comprendre. » Il baissa tristement les yeux, posant son menton sur la tête d'Alia.



« Vous ai-je déjà traité comme des esclaves ? C'est justement parce que vous ne l'êtes pas que je vous mets en garde. Tu n'as pas l'air de comprendre... Non, VOUS n'avez pas l'air de comprendre qu'il ne s'agit pas que de votre propre vie. Vos actes peuvent avoir des conséquences sur la vie de tous ceux qui vous entourent, y compris ceux qui vous ont soutenus. SURTOUT celle qui vous a soutenu. »

Célestin regarda au loin, vers Kelmarane, les yeux perdus dans le vague. « Je ne devrais pas vous le dire. Mais j'ai confiance en vous. J'espère ne pas me tromper... »

Il soupira. Sur son visage, on pouvait lire de l'inquiétude, mais pas pour lui-même. « Almah vous fait confiance. Elle compte sur vous. Si vous veniez à échouer... Si NOUS venions à échouer... Nous ne serions pas seuls à en pâtir. » Un demi-sourire triste retroussa ses lèvres. « Nemlak a raison : d'une certaine façon, nous sommes tous des esclaves. Même Almah. Et si elle échoue... Les Maîtres du Pacte... » Sa gorge se serra, l'empêchant de terminer sa phrase. Des larmes perlèrent dans ses yeux, alors qu'il se retournait vers eux, sa gorge nouée laissant juste passer le filet de voix nécessaire pour se faire entendre. « Ne la décevez pas, je vous en conjure. Elle ne mérite pas de mourir, elle qui est si bonne avec chacun... Elle mérite qu'on réussisse. Je vous demande juste... Je vous implore même... de tout faire pour qu'on réussisse. Je vous en prie... »



Les sanglots d'Alia se calmèrent entre les bras de Bhaal, sa chaleur réconfortante l'apaisait. Elle tourna de nouveau le visage vers le sorcier sans quitter le refuge que constituait le demi-démon, et lui parla d'une voix maintenant calme. « Nous ferons tout pour ne pas la décevoir, Celestin. Croyez-moi, je veux vivre et je veux être affranchie, maintenant plus que jamais. Puisque pour l'obtenir, il faut libérer Kelmarane au nom de la Princesse, j'y consacrerai tous mes efforts. »

Elle fit une courte pause, songeuse. « Je n'ai jamais cotoyé autant de dangers physiques et je n'ai jamais eu autant envie de vivre. J'ai une raison de le vouloir maintenant. Si notre lien est une faiblesse c'est également ma force. C'est l'amour que j'éprouve pour Bhaal qui me rend forte et qui me fait vivre. »

Et dans un presque murmure, les yeux fermés, appuyée contre le torse de son amant, elle ajouta. « Lui et Vardishal sont ma vie maintenant. »



« Alia... » Submergé d'émotions par la déclaration d'amour de sa compagne, Bhaal se retrouva, pendant un instant, incapable de parler. Lui-même ne savait pas si, en prononçant ainsi son nom, il voulait la mettre en garde contre le risque d'en dire trop ou, tout simplement, lui exprimer à son tour son amour sans parvenir à trouver de mots assez forts. Mais ses larmes parlèrent pour lui... Ne pouvant se contenir plus longtemps, il se contenta donc de la serrer encore plus étroitement et, fermant les yeux, colla sa joue contre ses cheveux, en un instant d'amour absolu qui aurait aussi bien pu durer une éternité.

Mais il n'était pas temps pour ces choses. Malheureusement, Alia et lui n'étaient pas seuls dans tout l'univers, et il réalisa qu'il devait quelque chose au jeune sorcier qui, lui aussi, avait fendu l'armure et, par ses larmes, montré sa faiblesse. Il leur faisait réellement confiance. Le géant rouge passa son avant-bras sur son visage et s'efforça de reprendre contenance en prenant une grande inspiration. « Nous voilà bien, à chialer tous les trois comme des fillettes, » marmonna-t-il, « qu'est-ce qu'ils diront, les Maîtres du Pacte, quand ils apprendront que Kelmarane a été reprise par une bande de pleureuses ? »

Il se tourna ensuite vers Célestin. Il n'y avait plus ni colère ni amertume dans sa voix, seulement de la gravité. « Non mon gars, Nemlak n'a pas raison. Dire que tout le monde est l'esclave de quelqu'un, c'est juste du blabla, c'est de la connerie en barres poinçonnées. Ce sont les mots d'un connard prétentieux qui n'a jamais été esclave. La princesse Almah, personne ne lui a jamais dit quand elle pouvait manger, dormir ou pisser. Personne ne lui a jamais dit de tuer sur ordre ou de coucher sur ordre avec un gros porc. Personne ne l'a jamais considérée comme un simple objet ou un animal doué de parole. »

Il s'interrompit un instant, cherchant les mots les plus à même de formuler sa pensée. « J'ai eu des mots durs, tout-à-l'heure, et je le regrette. Il est vrai que tu ne nous as jamais considéré comme des esclaves. Il est vrai que tout le monde ici est très bienveillant avec nous. T'es un chic type, Célestin, et peut-être que la princesse est aussi bonne et sincère que tu le dis. Mais tu dois nous comprendre : on n'efface pas une vie d'esclave en quelques jours. On ne peut pas s'empêcher de penser que tout ça est trop beau pour être vrai, que ça ne peut pas exister. Tôt ou tard, on va se réveiller dans le monde merdique dans lequel on a toujours vécu, et la vacherie va recommencer. Quoi que vous fassiez ou disiez, vous êtes toujours les maîtres. Regarde Alia ! Elle est tellement conditionnée qu'elle n'arrive même pas à te tutoyer ou s'adresser à la princesse sans baisser les yeux. »

Marquant une nouvelle pause, il prit une grande inspiration. Un masque de souffrance et de tristesse tomba sur son visage. « Un jour, si on survit à ce merdier, je te parlerai de ma putain de vie et tu comprendras peut-être alors pourquoi il y a tant de colère en moi. Mais tu ne peux pas nous demander de croire en ta princesse et en son projet comme si c'était naturel. Je ferai tout ce que je peux pour qu'on prenne cette ville, mais je ne le ferai pas pour elle. Je le ferai pour Alia, pour nous deux, parce que pour moi, c'est elle la véritable princesse. Je ne sais pas ce qu'il nous arrive, je ne sais pas où on va, je sais juste que dans tout l'univers, elle est la seule personne qui compte, et je lui voue ma vie. » Il caressa à nouveau les cheveux de sa bien aimée et, avec une infinie douceur, lui donna un baiser sur le front. « Et ça, c'est un putain de serment que je te fais, ma belle. » ajouta-t-il à voix basse.



Le cœur d'Alia manqua un battement quand elle entendit le serment de Bhaal. Elle sentait les lèvres chaudes de son aimé sur son front et ferma les yeux sans pouvoir prononcer la moindre parole, trop émue par le discours de l'homme, seul un petit soupir de contentement franchit sa bouche. Alors qu'elle restait dans les bras du demi-démon, elle ressentit la présence de Vardishal dans son âme, il semblait... heureux. Oui, c'était cela, il était heureux de l'amour qui unissait la danseuse au gladiateur.



Célestin s'était tut, et avait écouté, observé, et même ressenti ce que le couple disait. De ses yeux humides coulèrent de nouvelles larmes, mais cette fois, ce n'était pas la tristesse qu'elles exprimaient, mais la joie. La joie simple et sans arrière pensée de voir deux personnes heureuses d'être ensemble.

Il s'avança vers eux, un léger sourire éclairant son visage mouillé, et posa ses mains sur une épaule de chacun de ses deux compagnons. « C'est... » Il sembla chercher ses mots. « Magnifique... C'est juste magnifique, mes chéris. » Il les regardait dans les yeux tour à tour. « Restez tels que vous êtes, dans la Lumière. Vous êtes sur la bonne voie. Celle du bonheur. Et c'est tout ce que je vous souhaite, d'enfin être heureux. Ensemble. »

Il remonta sa main sur le visage d'Alia, et effaça de son pouce le sillon qu'avaient formé ses larmes. Bien que ce soit elle qu'il regardait, c'était à Bhaal qu'il s'adressait. « Oui, elle a été éduquée à vouvoyer. Ce n'est pas du jour au lendemain qu'elle va changer des années de conditionnement. Mais j'ai bon espoir qu'un jour, elle me considère comme son égal. » Il lui souriait avec gentillesse, et le coin droit de ses lèvres se releva un peu plus en une mimique amusée. « Tu l'as d'ailleurs fait tout à l'heure, ma belle. »

« Quant à toi, » dit-il en se tournant vers le géant rouge, « moi aussi je t'aime bien. » Il marqua cette phrase d'une légère pression de sa main sur son épaule. « Et j'espère qu'un jour, tu auras assez confiance en moi pour que tu me racontes ton histoire. Peut-être le jour où tu te réveilleras, et te rendras compte que ce n'est plus dans ton ancienne vie, mais dans une toute nouvelle. »

Ses mains retombèrent le long de son corps. « J'espère sincèrement que nous verrons ces jours arriver. Bientôt, très bientôt... »



Bhaal ne pouvait que se rendre à l'évidence : le jeune homme était foncièrement bon. Il n'était que bienveillance, douceur, empathie, respect. Il y a encore quelques temps, il aurait moqué sa bonté, l'aurait qualifiée de faiblesse stupide et dangereuse. Mais il avait déjà changé. Il sentait cet esprit de communion qui, en cet instant, les animait tous les trois. Tout en maintenant Alia contre lui, il dégagea son bras droit pour poser sa grosse paluche sur la frêle épaule de Célestin, l'attirant doucement vers lui pour le faire participer à leur étreinte. « Allez viens, mon pote », murmura-t-il, « notre nouvelle vie nous attend, et il nous faut d'abord la mériter. » Ils restèrent ainsi un moment au soleil du matin, tête baissée, sans parler, car tout avait été dit.

Modifié par un utilisateur samedi 1 avril 2017 23:00:22(UTC)  | Raison: Non indiquée

Je posterai le jour, je posterai la nuit, je posterai toujours ^_<
Amarante, championne audacieuse, sylphe née des orages et des elfes (N211)
Aksana, chamane samsarane de la vie (S210)
Alia, derviche de la Fleur de l'Aube aasimar (BM96)
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