Il n'eut pas à se concentrer bien longtemps sur l'esprit du serpent : celui-ci était déjà tombé sous les assauts du couple. Il se précipita vers Bhaal. « Ne bouge pas ! Laisse-moi examiner ta blessure. » dit-il en sortant sa trousse de soins. Il nettoya la plaie avec précaution.

« Tu as de la chance, le venin n'a pas pénétré tes chairs. » finit-il par dire en se relevant, soulagé. « La blessure n'est pas très profonde. Veux-tu que je la soigne quand même ? »

Alia retira Tempête du corps du Mamba, l'exaltation ressentie en tuant le chef des gnolls du fort l'avait de nouveau envahie. Elle souriait en reprenant sa respiration et se tourna vers son amant. Il avait été blessé mais d'après lui ce n'était qu'une estafilade, Célestin avait déjà nettoyé sa jambe et comme il n'insista pas cela ne devait pas être grave en effet.
Elle s'approcha de lui et haussa un sourcil, surprise lorsqu'il l'interrogea sur ses prouesses martiales.

« Je te l'ai déjà dit : tu as ta bête, j'ai ma déesse. Sarenrae a toujours été là quand je devais combattre. Et maintenant il y a aussi Vardishal. »
Elle prononça les derniers mots à voix plus basse en regardant la lame de Tempête qui gouttait encore du sang du reptile géant. Elle avait clairement senti le soutien du saint, il avait guidé sa lame comme lorsqu'elle était face au Prince.

Elle regarda de nouveau le reptile et questionna le groupe.
« Il faut juste la tête, non ? Qu'est-ce qu'on peut faire avec une tête de mamba au fait ? »

Elle se positionna, prête à trancher la ta tête du mamba.

Modifié par un utilisateur dimanche 11 septembre 2016 18:21:21(UTC)  | Raison: Non indiquée

Après avoir remercié Célestin d'un signe de tête pour ses soins, Bhaal ramassa sa bardiche. « Quand tu m'as parlé d'un serpent géant, je ne l'ai pas imaginé aussi gros, je l'admets, » dit-il à sa compagne. « C'était un coup de maître, ma belle. Vas-y, prends ton trophée, tu l'as bien mérité, » ajouta-t-il en souriant de toutes ses dents.

Boitant légèrement, il s'avança vers elle pour lui déposer un baiser sur les cheveux. « Dire qu'il y a trois jours encore, je croyais que Garavel t'avait fait venir pour réchauffer sa couche ! Mais le vieux renard a eu le nez fin, et moi j'ai été bien stupide. Maintenant je sais qu'il y a vraiment de l'espoir pour nous. On va prendre cette putain de ville, ça va être un carnage. Allons donner son cadeau à mademoiselle Joli-Cœur, et écoutons ce qu'elle a à nous dire ! »

Modifié par un utilisateur lundi 12 septembre 2016 00:50:25(UTC)  | Raison: Non indiquée

Fouillant la zone avec précaution, Nemlak ne trouva rien d'autre que deux haches et armures de mailles, à quelques pas d'intervalle, recouvert d'une sorte de vernis poussiéreux, qui se révéla en l'observant de plus près être un mélange entre de la salive et du sable. Reprenant le chemin inverse, le groupe eut la surprise sur la route, près d'un mur de rochers, de voir sortir la harpie, qui les attendait avec un grand sourire de satisfaction en voyant la tête du serpent entre les mains d'Alia.


«  On commence en de bons termes. Je suis sur mon temps de chasse, alors nous avons le temps de parler, venez vous asseoir derrière ce monticule de pierres. » Elle posa au sol le corps d'un jeune fennec, transpercé en travers par ce qui avait du être une flèche. Les jambes sur le côté, elle s'assit en commençant ses explications.
«  Je ne sais pas pourquoi vous voulez cette foutue ville, et comme on a pas toute la journée,je vais faire court avant que vous ne m'assommiez de questions. Y a une trentaine de gnolls ici. J'étais là avant eux. Quand je suis arrivé, y avait personne ici, et quand je dis personne, vous devez comprendre personne. Le seul truc qu'y avait, c'était un prêtre près de l'église. Il est bizarre, il reste là-bas, il sort presque pas, alors je lui ai foutu la paix, comme tous ceux qui sont arrivés après Je sais pas si s'en est vraiment un mais il s'habille comme ça. Je l'ai déjà vu tuer un gnoll facilement d'un grand coup de hallebarde. Les gnolls, y sont arrivés y a trois ans environ. Les kulldis sont restés là en fouillant à peu près tout, et y a 6 mois, y ont voulu ouvrir l'arène marchande comme avant, mais pour en faire un lieu pour tout le monde vendre ou acheter, des gnolls, des contrebandiers, des criminels, tous ceux qui pouvaient aussi bien commercer à Katapesh que ceux qui en étaient interdits. Le chef, y a quelques semaines, deux mois peut-être y sait fait butter par un mec qui a débarqué. Y s'appelait Kardswann, Il a bousillé des gnolls rapidement qui voulaient en faire un esclave, et le chef l'a défié. Il avait l'air de cherchait un truc. Il a bousillé le chef aussi, et il est resté là comme chef. Il s'en foutait en fait, ça le faisait chier, mais il restait, cherchant un truc sans dire quoi. Dans l'église, y paraît qu'y avait une crypte scellée, et lui, un jour y décide d'y aller. Il est revenue de là, mais c'était plus le même. Il est devenue colérique. Il voulait restait ici, et y s'occupait des gnolls qui devaient gagner en nombre et en puissance, il a même pris contact avec le Roi Charognard. Il est aussi venu me chercher et il m'a violé, il m'a forcé à me mettre avec lui. Il est pas là pour rigoler. À voir ce que vous avez avec ce serpent, vous non plus. Voilà, vous comprenez le merdier où vous mettez les pieds. Maintenant on peut parler des détails, qu'est ce que vous voulez savoir? »

Modifié par un utilisateur lundi 12 septembre 2016 18:28:27(UTC)  | Raison: Non indiquée

Undrella observa Alia en levant un sourcil.

«  Il avait déjà sa grande hache quand il est arrivé ma belle. Je ne sais pas ce qu'il a été chercher mais il est pas revenu avec quelque chose de plus. Je sais pas ce qu'il y a là bas mais si c'était fermé, c'était ptête pour une bonne raison. C'est quoi ces histoires de templiers? »

Nemlak écouta avec attention les dires de la harpie.
Après un temps de réflexion il dit
« Si Kardswann est un de ces fameux Templier des 5 Vents, alors il ne doit pas être humain, mais certainement de la race des génies. Cependant il semblerai que son comportement ai changé une fois passé par l'église. Il devait sûrement y avoir là bas une entité qui a prit le contrôle de ce Kardswann. Si nous l'affrontons, il sera prudent d'être protégé contre la possession.
Il serait peut-être important d'aller voir ce prêtre pour en savoir plus sur ce qui se trouve à l'intérieur de l'église, dans cette crypte scellée. S'il s'agit d'un adepte de Sarenrae, il devrait être en mesure de nous aider. Le fait qu'il s’accommode des gnolls est cependant étrange... »

Il se tourna ensuite vers Undrella.

« Undrella, vous dites que le marché a rouvert ? Qu'il accueille toute sorte de gens, humain, gnoll ou autre c'est cela ?
Nous pourrions peut-être nous faire passer pour des mercenaires, Bhaal et moi, Alia et Célestin étant trop connotés avec leur lien à Sarenrae. Cela devrait nous permettre d'en savoir plus sur ce qu'il se passe ici et voir si nous pouvons éventuellement y trouver d'autres alliés.
Qu'en pensez vous ? »
La dernière question s'adressait autant à la Harpie qu'à ses camarades.

Lorsque le demi-orque évoqua l'idée d'une infiltration à eux deux, Bhaal se raidit et s'arrêta même de respirer un moment. Nemlak lui apportait sur un plateau l'occasion qu'il attendait : avoir la possibilité d'être seul avec lui et, peut-être, sans témoins.

Pour le tuer. Pour qu'Alia soit libre. Pour qu'ils soient libres tous les deux.

Quelle ironie ! L'esprit froid et calculateur du magicien était incapable de comprendre les motivations de quelqu'un qui ne calculait pas. Ou plutôt, qui calculait différemment, car le géant rouge était bel et bien en train de peser le pour et le contre. Il savait que les magiciens pouvaient être extrêmement dangereux avec leur magie, mais très vulnérables s'ils étaient pris par surprise. La proposition de Nemlak prouvait que ce dernier n'envisageait certainement pas qu'il puisse poursuivre un autre objectif plus important pour lui que la libération de Kelmarane. L'effet de surprise était acquis.

Mais cette option comportait des risques. Bhaal ne parlait pas le gnoll, et pouvait fort bien ne pas s'en sortir vivant, seul dans Kelmarane. Surtout, en tuant le magicien, il trahissait beaucoup de monde : Alia, pour commencer ; Célestin ensuite, à qui il avait promis le matin même de tout faire pour aider sa précieuse princesse ; cette dernière également, ainsi que Garavel, qui l'avaient sauvé des mines de sel et donné une nouvelle chance. Il compromettrait gravement leur entreprise, et donc la liberté tant espérée par Alia et lui, et tant promise. Mais d'un autre côté, la princesse leur affecterait certainement quelqu'un d'autre pour compenser la perte de Nemlak. Peut-être Khem, l'homme au lion ? Ils y gagneraient sans doute au change. Et surtout, il n'aurait peut-être jamais d'autre occasion.

Tandis qu'il pesait le pour et le contre dans un état de très grande agitation mentale, il se rendit soudain compte qu'il se rongeait les ongles en agitant frénétiquement la jambe droite. Il cessa alors tout mouvement et, sans réfléchir, déclara : « Pourquoi pas ? C'est, euh... C'est une bonne idée. Alia et Célestin ont trop de bien en eux, ça va attirer l'attention. Nemlak et moi, on a l'air de deux belles raclures, n'est-ce pas ? ». Il éclata d'un rire nerveux en regardant le magicien d'un air faussement cordial. « Je suis prêt pour cette balade en amoureux, si tout le monde est d'accord, » ajouta-t-il en essayant de n'avoir l'air de rien mais, en vérité, il était submergé par le malaise. Il avait chaud aux joues et de la sueur coulait sur ses tempes. Sa respiration était trop rapide. Il avait l'impression que tout le monde lisait en lui comme dans un livre ouvert. Et il avait honte.

Au cas où :

• Bluff : 1d20+1 donne [8] + 1 = 9

Modifié par un utilisateur mardi 13 septembre 2016 23:48:09(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ainsi Kardswann devait être en possession de Sirocco, Alia essayait de comprendre les conséquences de cette information lorsque Bhaal réagit à ce que ce qu'elle venait d'annoncer. Lorsqu'il la tourna vers lui, elle plongea son regard dans le sien.

« Je ne pense pas être de taille à me battre en duel contre lui, de toute façon... », dit-elle avec un petit rire nerveux. « Et je t'assure que je n'ai pas envie de me retrouver seule face à lui. »

Puis Nemlak exposa son plan fou. Se séparer au moment le plus dangereux de leur mission ? Et pour faire quoi ? Elle s'attendit à ce que Bhaal le rejette en bloc lorsqu'il acquiesça. Elle le regarda sans comprendre, le gladiateur avait l'air nerveux alors qu'il parlait, comme s'il y avait un autre sens à ses paroles. Elle chercha à comprendre, elle avait l'impression qu'il s'était jeté avec empressement sur la proposition de les mettre de côté, Célestin et elle. Voulait-il les protéger au point de se mettre en danger lui-même ? Il y avait quelques jours, elle aurait refusé cette explication, mais aujourd'hui elle n'en voyait pas d'autre.

Elle surenchérit aux propos de Célestin.
« C'est hors de question ! Célestin a raison, c'est bien trop dangereux pour que vous n'y alliez qu'à deux. Il est hors de question que vous nous laissiez de côté pour une raison aussi stupide que : "vous avez trop de bon en vous". Si nous passons pour des esclaves, cela ne posera pas problème ! Et de toute façon, la Princesse nous a envoyé à quatre récupérer la ville et c'est bien à quatre que nous le ferons. Et puis... » Elle soupira excédée. « Vous ne pouvez pas vous supporter, dès que vous vous adressez la parole, vous êtes prêt à vous sauter à la gorge ! Vous ne serez même pas en ville que vous serez en train de vous entretuez. Vous le savez ! » Elle parla d'une voix plus calme. « Il est trop tôt encore pour aller en ville, ce prêtre doit avoir beaucoup à nous dire, et j'aimerai savoir ce qu'il y a dans cette église. Nous pourrions obtenir des informations utiles contre Kardswann. »

Lorsque Célestin lui demanda un entretien privé, elle le regarda avec surprise. Son ton était beaucoup plus sec que d'ordinaire et il la regardait d'un air étrange. Avait-il compris ? Oui, évidemment, il n'était pas stupide. Les questions d'Alia et les paroles de Bhaal avaient du lui dire ce qu'au matin ils n'avaient pas voulu révéler au sorcier.
Elle se leva pour le suivre lorsqu'elle vit son amant se lever à moitié. Elle posa la main sur son épaule afin de le faire se rasseoir et lui dit d'une voix calme.
« Ne t'inquiète pas. Tout va bien se passer et nous ne sommes pas loin. » Elle lui sourit d'un air qui se voulait confiant avant d'avancer vers Célestin.

Modifié par un utilisateur mardi 13 septembre 2016 23:53:54(UTC)  | Raison: Non indiquée

Nemlak eu son sourire froid lorsque Bhaal commença à suer à grosse goutes et accepta bien trop vite sa proposition. Cependant, il ne dit rien et son sourire sarcastique s'agrandit lorsque Célestin et Alia refusèrent catégoriquement son plan. Il était amusé et regarda Bhaal droit dans les yeux de son regard glacé.

Une fois les deux Sarenrénites partit, il écouta avec attention Undrella, mémorisant ce qu'elle leur disait et essayant de se représenter l'apparence actuelle des lieux avec le peu de souvenir qu'il en possédait. Secrètement il espérait retrouver la demeure de ses parents. Avait-elle survécu à l'assaut ?
Une fois que celle-ci eu finit il lui répondit.

« Je te remercie Undrella. Pour ton aide et tes informations. Quant au fait que nous nous détestons Bhaal et moi, cela interférera en rien dans notre mission, je puis te l'assurer. Chacun sait qu'il me hait, et son avenir d'homme libre et heureux est bien trop précieux pour qu'il tente de le gâcher avec moi. N'est-ce pas Bhaal ? »
Demanda ironique Nemlak au géant rouge. Il prit la clef et la rangea dans une des nombreuses poches de son long manteau.
« Merci encore, et compte sur nous pour nettoyer ce lieu de toute présence gnoll. Si tu penses que d'autres mercenaires ou créatures seraient prête à faire défection, n'hésites pas à nous le dire. Nous ferons en sorte qu'il fasse défection et te rejoignent dans la nouvelle Kelmanare. »

Modifié par un utilisateur mercredi 14 septembre 2016 11:42:01(UTC)  | Raison: Non indiquée

Célestin amena Alia loin des oreilles indiscrètes de la harpie... et de ses autres compagnons. Durant ce court trajet, il semblait pressé de s'exprimer, et regarda Alia à la dérobée à plusieurs reprises. Mais lorsqu'ils s'arrêtèrent, un silence gêné s'installa.

« Hem... » Il jeta un regard vers le groupe. « Je n'ai pas confiance en cette harpie... » commença-t-il. « Enfin... Je suis persuadé que pour l'instant, elle dit vrai. Mais si jamais la roue devait tourner pour elle, elle ne ferait preuve d'aucune loyauté et n'hésiterait pas à vendre tout ce qu'elle pourrait pour préserver sa vie. Aussi, je préfèrerai qu'elle en sache le moins possible. Et là, elle en a déjà bien trop entendu. »

Il déglutit, visiblement mal à l'aise, mais il se força à regarder la belle. « Et justement, vous en avez beaucoup dit... Que dois-je en conclure ? Peux-tu m'expliquer ? »



Alia regarda Célestin, un instant indécise, elle avait confiance en lui, mais elle devinait qu'il racontait tout à la Princesse, ce n'était d'ailleurs pas innocent qu'elle l'ai joint à leur groupe. Elle ne put s'empêcher d'essayer une ultime fois de protéger son secret.

« Je pense que celui qui tient la ville se fait passer pour le Vent du Sud et qu'il s'est passé quelque chose dans l'église. C'est pour cela qu'il faut y aller au plus vite, le prêtre nous donnera peut être des informations capitales. »

Elle bottait en touche, Célestin n'était certainement pas dupe mais elle avait besoin de temps pour réfléchir à ce qu'elle pouvait dire.



Le jeune homme baissa la tête, et soupira. « Tu ne réponds pas à ma question, et tu le sais très bien, Alia. » dit-il d'un air blessé. Il releva la tête. « Que voulait dire Bhaal lorsqu'il t'a demandé s'il y en avait d'autres comme toi ? Il ne voulait pas parler du fait que tu portes Tempête. Il a bien parlé de toi, spécifiquement. Et toi-même, tu as parlé de Vardishal pas plus tard que ce matin. Il y a eu trop d'allusions, de ta part et de Bhaal, mon ange. Et puis, il y a eu ce miracle, contre le prince Haider. Venait-il de toi ? »



« Non, ça ne venait pas de moi. » Elle regarda le sorcier et comprit qu'elle ne pouvait plus lui mentir, la confiance se méritait. Des deux côtés. « Cela venait de Vardishal, c'est lui qui nous a sauvé face au Prince. »

Elle regarda l'homme dans les yeux. « Je veux bien vous parler, mais... c'est à vous que je parle. Pas à la Princesse. Je ne vous demande pas de lui mentir, mais... ne lui dites pas. S'il vous plaît. »



Célestin leva les sourcils et ouvrit grands les yeux sous l'effet de la surprise. « Que je ne dise rien à Almah ? » Il secoua la tête énergiquement en signe de dénégation. « Je ne peux pas promettre une telle chose sans savoir de quoi il retourne, non. Je suis désolé, mais ça m'est impossible. »

Il ouvrit la bouche comme pour parler, puis la referma aussitôt. Il semblait chercher ses mots. Enfin, il se décida. « C'est à moi que tu parles, Alia. Mais si j'estime qu'Almah doit être informé, je le ferai. Je suis incapable de trahir sa confiance. Mais je ne compte pas trahir la tienne non plus. Autant que je peux, je ne ferai rien qui pourrait te mettre dans l'embarras. Je pensais que tu l'avais compris... »



« Si vous lui parlez, vous me condamnez. Je ne serai jamais libre, la Princesse ne m'affranchira jamais et même s'il elle le voulait, Garavel l'en empêcherait ou si ce n'est lui ce seront les Maîtres du Pacte. »



« Alors estime que je ne te condamnerai pas... A moins que tu ne deviennes un danger pour Almah, évidemment. »



Elle ne lâchait pas le sorcier des yeux, pouvait-elle réellement lui faire confiance ? Elle ferma les yeux un instant, cherchant l'aide du Saint, mais celui-ci ne lui donnait aucune indication. Célestin était un suivant de Sarenrae, comme Vardishal et depuis qu'il était parmi eux, il avait prouvé qu'il était un homme d'honneur et bon. Même Bhaal l'estimait.

« D'accord. Je vais vous faire confiance.

Lorsque nous avons exploré le monastère, j'ai été touchée par une sorte de mousse qui renfermait une ancienne magie. Depuis, Vardishal est en moi. C'est lui qui m'a indiqué où se trouvait Tempête, je savais où creuser précisément, et dans sa tombe... je suis morte là-bas autrefois. »

Elle fit une courte pause. « Je ne l'ai pas accepté au début, je n'en voulais pas, je voulais rester moi-même mais... lorsque Bhaal est tombé face au Prince, je l'ai supplié de le secourir et il a répondu à mon appel. »



Célestin sentit ses jambes se dérober sous lui, et il fit un effort surhumain pou ne pas tomber à genoux. « Par tous les saints... » murmura-t-il.

« Si je comprends bien, tu es toujours toi-même, Alia, c'est ça ? » Il paraissait sous le choc de la révélation, et cherchait à comprendre les tenants et aboutissants de ce qu'elle lui disait. « Et c'est comme si... comme si tu abritais son esprit en plus du tiens, quelque chose comme ça ? Ce qui expliquerait que tu en saches autant sur les autres templiers... » rajouta-t-il en murmurant comme pour lui-même.

« C'est incroyable. Incroyable. Incroyable... » Il regardait autour de lui, s'assurant que personne ne s'approchait ou ne paraissait écouter leur conversation. « Incroyable. » rajout-t-il une fois de plus. Puis il reporta soudainement son regard vers Alia. « Mais quel est le rapport avec Almah et ta liberté ? Je ne comprends pas... »



« Que croyez-vous qu'il se passera si on apprend que l'incarnation de Vardishal ou je ne sais quoi est présente pour reprendre la ville ? Ils m'utiliseront pour leur conquête, pour rallier à eux le maximum de personnes. Je ne serai jamais libre... Nemlak n'a pas mis une minute à envisager tout ce qu'on pouvait faire avec Vardishal parmis nous. »



« Ainsi, Nemlak est aussi au courant. Vous comptiez me laisser dans l'ignorance encore longtemps ? » Il paraissait vraiment déçu et blessé. « Je pense que Vardishal est une légende ancienne, connue seulement des érudits. Je ne suis pas persuadé que la majorité du peuple sache grand chose sur lui. Mais quand bien même ce serait le cas, on ne maintient pas esclave l'incarnation d'un saint. Quelle image cela donnerait-il de lui ? »

Il secoua la tête, une moue réprobatrice sur le visage. « Mais évidemment, cette incarnation serait la cible de tractations politiques en tous genre. Et de ça, tu ne veux pas, c'est évident. »

Il soupira de nouveau. Décidément, tout ceci devenait de plus en plus étrange et compliqué. Il repensa à ce qu'avait dit Almah sur les Maîtres du Pacte, et il frissonna. « Je comprends ta crainte, mon ange. Je la comprends. Mais Almah n'aurait pas intérêt à révéler quoi que ce soit sur toi. Ce serait risquer de te perdre au profit d'autres, plus influents. Et pas forcément moyennant rétribution, je peux te l'assurer. Quand on dispose de quelque chose de précieux, il faut encore être certain de pouvoir le protéger. »

Il reporta son attention vers Bhaal et Nemlak, laissés seuls avec la harpie. « Je ne sais pas encore ce que je vais faire de cette information. Si je vais la révéler à Almah ou non. Mais nul autre ne sera informé. Et si je dois le lui dire, ce sera avec toutes les précautions nécessaires et tout mon poids pour qu'elle en fasse bon usage, et que ça n'aille pas à ton encontre. »



Alia regarda Célestin, déçue, et elle eut un petit rire ironique. « La Princesse n'a pas d'intérêt à révéler quoi que ce soit, jusqu'à ce qu'elle trouve que me perdre vaut plus que me garder. Je ne suis rien d'autre qu'une esclave, je vaux un bon prix, plus que la plupart des esclaves de plaisir, j'ai été formée depuis mon enfance et le sang de céleste est rare et cher. Alors imaginez, combien se vend une aasimar éduquée qui recèle l'âme d'un saint ? Cela ne se fait pas de vendre un Saint ? Voyons, Célestin ! Tout se vend dans les échoppes de minuit. Et même sans me vendre, m'offrir aux Maitres du Pacte pourrait donner l'indépendance dont la Princesse semble manquer. Vous lui faite confiance Célestin, vous ne cessez de dire qu'elle est bonne et qu'elle est notre bienfaitrice. Mais elle reste celle qui nous a achetés pour libérer sa ville. Elle sera navrée si nous mourrons, j'en suis certaine, mais c'est pour ça qu'elle nous a achetés, pas par bonté d'âme.

Elle nous traite bien, je vous l'accorde. Elle est la meilleure maîtresse que je n'ai jamais eu, mais elle reste La Maîtresse. Cela changera peut-être le jour où nous serons réellement affranchis. D'ici là... on ne demande pas à un esclave de faire confiance à son maître, on lui demande d'obéir c'est tout... c'est ce que je fais et que je continuerai à faire. »

Pour la première fois, Alia exprimait réellement ce qu'elle ressentait, elle n'avait jamais osé parler ainsi d'un de ses maîtres et encore moins à un de ses familiers, mais elle faisait confiance à Célestin et elle voulait lui expliquer combien sa vision des choses était tronquée.



Célestin resta sous le choc. Il baissa les yeux de honte. Honte de ne pas avoir imaginé ce que vivait réellement Alia. Il ne la connaissait que depuis peu, et ce qu'il voyait en elle était avant tout une femme remarquable. Homme libre, et d'un statut plutôt privilégié en étant si proche d'une princesse au cœur d'or, il ne pouvait comprendre les affres de la vie d'esclave.

Oui, Almah promettait la liberté à la belle aasimar, et la traitait déjà avec beaucoup de considération, presque en personne libre. Oui, Almah tiendrait ses promesses, il en était persuadé. Elle ne cèderait pas à l'appel du gain. Mais une phrase dite la veille même lui revint en mémoire, ébranlant ses certitudes : « J'ai vu chez moi les bienfaits comme les méfaits du pouvoir et de l'argent, si tu sens qu'ils me corrompent, je compte sur toi pour me recadrer. »
Serait-il possible qu'Alia dise vrai ? Qu'Almah la vendrait ? Il aurait aimé pouvoir lui prouver qu'elle avait tort. Il en était presque sûr. Presque... Ce simple "presque" qui rendait ses certitudes insuffisantes. Et s'il se trompait ? Non. Il ne se trompait pas. N'importe quel seigneur pourrait trahir ainsi la parole donnée, préférant le gain immédiat à l'honneur et la bonté d'âme, mais pas Almah.

Il se rendit compte qu'il était resté silencieux depuis un moment, tandis qu'Alia le dévisageait, attendant sa réponse, plaçant tout compte fait son avenir entre ses mains. Il releva les yeux sur elle, le réceptacle d'un saint, et sentit son cœur manquer un battement. Il parla lentement, d'une voix douce. « Peut-être as-tu raison... Peut-être qu'elle le ferait. Je n'y crois pas un seul instant, mais je ne peux te demander d'en faire autant. Je reste persuadé que, même si elle devait faire ce calcul, elle préfèrerait avoir le réceptacle d'un saint comme allié, plutôt que de l'offrir à d'autres pour des gains plus immédiats. Mais dans un cas comme dans l'autre, ça signifierait révéler au monde ta vraie nature, et j'ai bien compris que tu ne le voulais pas. Du moins, pas pour l'instant. »

Elle lui paraissait si forte quelques minutes auparavant, lorsqu'elle avait tranché le serpent sans le moindre effort, et si fragile en cet instant où elle le regardait avec une si faible lueur d'espoir dans ses beaux yeux verts. Il ne lui appartenait pas de briser tous ses espoirs, au contraire, il était de son devoir de les nourrir. « Quoi qu'il en soit, il s'agit de ta vie, de ton avenir. Almah nous a demandé de vous traiter comme nos égaux, comme si vous étiez déjà libres, et je vais lui obéir. En ce sens, tu t'appartiens déjà, et ce n'est donc pas à moi de lui révéler ton secret. C'est à toi et à toi seule de le faire. Quand tu t'en sentiras prête, mon ange. D'ici là, je ne dirai rien. »



Une vague de soulagement submergea la jeune esclave lorsque Célestin lui donna sa décision, il ne dirait rien, elle en était certaine. C'était vraiment un homme bon, prêt à écouter les autres sans jugement. Elle déglutit difficilement et c'est d'une voix nouée qu'elle parla. « Merci. Merci beaucoup. » Ses remerciements étaient simples et brefs mais ils étaient sincères, en rajouter ne servait à rien.

Elle resta un instant silencieuse, essayant de reprendre contenance, les yeux parcourant l'étendue sableuse. Elle s'arrêta sur Nemlak et Bhaal. Même d'aussi loin, elle ressentait la nervosité se dégager de son amant, son corps était raide, son pied battait la mesure et les traits de son visage étaient crispés. Elle se tourna à nouveau vers le sorcier.
« Si vous n'avez plus de questions, nous devrions y retourner. Je n'aime pas l'idée de laisser Bhaal et Nemlak en tête à tête. Qui sait ce qu'ils sont en train de se dire et combien de temps il nous reste avant que Bhaal ne saute à la gorge du magicien ? »



Le sorcier sourit. « Oui, allons-y. » Il fit un pas vers Bhaal et Nemlak, mais s'immobilisa, une soudaine pensée le faisant sourire. « Ce serait intéressant que Bhaal récupère Sirocco... Vent du nord et vent du sud réunis, aussi opposés que toi et lui, et pourtant si complémentaires... » Il lui dédia un sourire complice et reprit son avancée.



Elle regarda l'homme, surprise par son idée. « Peut-être oui. Ça voudrait surtout dire que Kardswann est mort, la ville à nous et que nous sommes vivants. Oui. J'aimerai vraiment que Bhaal fasse main basse sur Sirocco. »

Un grand sourire fleurit sur les lèvres de l'azata alors qu'elle rejoignait le duo, imaginant son amant brandir une puissante hache.

Modifié par un modérateur jeudi 15 septembre 2016 16:10:10(UTC)  | Raison: Non indiquée