Personne parmi les prêtres n'avaient visiblement compris Zandar et sa blague. Daphnée semblait toujours intimidée et n'osait parler ni même lever le nez de son bol.

Septimus s'était servi plus que de raison : il avait déjà bien dîné et avait rempli à nouveau son bol... était-ce simplement pour faire la nique à l'homme-rat ?

Essuna, plongée dans son ouvrage, interrompit sa lecture et tourna la tête vers Aylora avec un regard compatissant.
Septimus, lui, semblait figé, le regard braqué sur Aylora comme s'il voulait percer sa chair. Il regarda à nouveau Essuna, puis, lentement, il se leva et quitta la salle pour aller dehors, sans rien dire, son bol rempli à la main.

Essuna regarda Aylora et lui expliqua avec douceur. .

« Lorsqu'une personne décède, son âme rejoint en effet le domaine de Pharasma. Là bas, l'âme est jugée puis ensuite aller au royaume qui lui convient le mieux. Le Cimetière n'est pas l'ultime fin du voyage. Pour de nombreuses âmes, elle n'est qu'une zone où transitent les âmes avant d'aller ... là où Pharasma aura estimé qu'elles doivent aller.

Parfois ces âmes se retrouvent au Paradis... parfois en Enfer.  »

Elle regarda avec une étrange pitié la jeune femme puis abaissa les yeux sur le livre.

« Le langage utilisé pour cet ouvrage est de l'infernal. Un langage utilisé par les diables tentateurs et corrupteurs. Cela traite d'invocations et de rituels pour les faire venir sur notre plan tout en distillant les phrases impies de la vénération d'Asmodeus.  »

Elle regarda à nouveau Aylora et lui dit avec la tendresse d'une mère :
« Le Mal se trouve en de nombreux endroits, y compris en nous-même. Il est bien difficile de lutter contre lui. Mais en ouvrant son coeur et en faisant acte de compassion, on peut le repousser. Nous avons tous notre rôle à jouer. Une simple goutte d'eau peut parfois, avec patience et du temps, briser la pierre la plus solide.  »

Modifié par un utilisateur lundi 5 décembre 2016 14:03:07(UTC)  | Raison: Non indiquée

La vieille femme sourit faiblement à la petite créature si prolixe. Elle désigna son bol d'un geste de la main.

« Si votre estomac crie famine, n'hésitez pas à vous servir mon enfant.  »

Elle se mit ensuite à tourner les pages, certaines vierges, pour arriver à la fin de l'ouvrage. Elle passa son doigt sur une inscription puis commença à murmurer une incantation en bougeant une main au dessus de l'ouvrage.

« L'auteur de cet ouvrage se nomme Morienthar.  » Elle regarda le paladin est lui demanda.
« Selon vous, mon enfant, qu'est-ce qui est le plus judicieux ? Garder l'ouvrage et le protéger ou bien le détruire ?  »


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La vieille femme acquiesça.

« Bien, si vous avez le temps, nous ferons un rituel dès ce soir. Daphnée, Rigma, et vous autres, vous pouvez venir si vous souhaiter participer par vos prières à la destruction de ce livre. A moins que vous n'ayiez d'autres obligations, bien évidemment.  »

Elle sourit avec douceur à l'homme-rat qui avait de la sauce de haricot sur les moustaches et qui s'était interrompu un instant à l'idée d'une invitation.

D'un revers de manche, Alézandaru chassa les zaricots collés sur son menton et opina du chef ... « Ouais r'pose toi bien Aylora, on viendra t'dire qu'tout c'est bien passé, t'f'ras pas d'cauchemars  » et il accompagna la jeune femme d'un sourire pleine dents tout à la gloire du cuisinier.

Puis il se tourna vers sa mère et déclara avec conviction « Moi j's'rai là pour sûr, comment s'passer d'Gozreh ? »

Les prêtresses saluèrent les partants, puis, Essuna se leva doucement, le livre entre les mains.


« Je vais avoir besoin de faire une petite méditation, nous pourrons aller au temple ensuite. »

Rigma proposa d'aller au temple pour faire les préparatifs en attendant. Elle embarqua Daphnée, Milesteg ainsi que Zandar. Elle fourra dans les bras de ce dernier quelques cierges, une sphère de métal avec une chaîne, ainsi qu'une fiole d'eau.

Le groupe sorti du réfectoire. La nuit était encore claire d'un jour pas si lointain mais le vent qui soufflait était d'un froid désagréable. Triff et Aylora étaient plus loin devant et pressèrent le pas vers l'auberge, Triff racontant visiblement de nombreuses choses à la Varisienne attentive ; tandis que Zandar, Miles, Daphnée et Rigma montèrent les marches du temple.

Une fois à l'intérieur, Rigma indiqua le placement des cierges. La boule métallique contenait de l'encens, la petite bonne femme l'astiqua quelque peu avec sa manche, s'assurant qu'il fonctionnerait bien.
Daphnée, elle, s'occupait d'allumer des torches, d'aménager l'autel, déplacer des bougies, préparer l'eau bénite. Elle demanda s'il fallait apporter un brasero ou si l'autel suffirait. Rigma trouva l'idée du brasero intéressante et demanda à son fils chéri d'en rapporter un avec Miles.

On eut dit qu'on préparait quelques festivités, un mariage ou l'arrivée d'un invité important pour avoir tant de précautions.

Quelques longues minutes plus tard, le temple était enfin prêt. Essuna arriva sous la voûte éclairée du temple. Elle était vêtue de sa tenue de cérémonie des grands jours.
Le brasero fut allumé et la cérémonie commença.

J’interromps là pour savoir ce que font les autres.

La panse bien remplie Alézandaru, somnolant, observait d'un œil distrait les préparatifs. Même si il était convaincu savait que sa présence était impérative, il n'était pas tout à fait certain de savoir ce qu'on attendait de lui. Simplement représenter Gozreh durant le rituel probablement ...

Il posa sa lame sur ses cuisses et rendant hommage à Mère Essuna, il se laissa bercer par le brouhaha ambiant.

Modifié par un utilisateur mercredi 14 décembre 2016 13:55:11(UTC)  | Raison: Non indiquée

Dans le temple, tout est solennel.

Essuna demande à ce que chacun récite les prières de son dieu avec ferveur, surtout celles qui parlent de protection contre le mal.
Miles Teg est absorbé par sa prière. Il voit à peine la vieille prêtresse tisonner le brasero.

Zandar prie Gozreh mais a l'impression que celui-ci ne se montrera pas... trop de pierre, pas assez de nature. Il espère néanmoins que sa divinité aidera la doyenne des prêtres du village à détruire ce livre.

Daphnée est studieuse. Elle récite avec coeur ses prières en regardant sa supérieure faire.
Rigma entonne à l’unisson avec son fils les prières pour le Vent et les Vagues. Sa voix est tonique et impérieuse lorsqu'elle parle de protéger les siens.

Essuna pose alors le livre dans le brasero. Devant les yeux étonnés des trois plus jeunes, il ne s'enflamme pas.
Combien de temps faut-il pour qu'un si gros livre brûle ? Est-ce la couverture qui est trop rigide ? Une protection magique ? Pourtant les flammes semblent lécher le contour... il devrait noircir...

La vieille prêtresse commence alors ses prières. Après une litanie pour la Fleur de l'Aube, elle entame une série d'injonctions autoritaires mêlés à des phrases sibyllines et des mouvements de bras.
En la regardant, on sent qu'elle a de l'expérience.
Au bout de quelques minutes, le livre commence à brûler. Une fumée rouge s'en échappe.
Rapidement, Rigma dissipe la fumée grâce à un sort.

Soudain, une flamme de plus d'un mètre de haut surgit du livre, faisant sursauter Daphnée qui crie de stuppeur. Les flammes semblent danser sur l'ouvrage.
Des chuchotements dans une langues étrange et désagréable à l'oreille semblent émaner du livre.

Essuna redouble dans la force de sa voix, couvrant les murmures. Les flammes se font plus intenses. Puis doucement, elles diminuent. Le ton de la prêtresse les accompagne. Le livre finit de brûler alors que les prières se font à voix basse, comme lorsque l'on tente de bercer un enfant.
Au bout d'un moment qui semble avoir été une éternité pour Miles et surtout Zandar, le livre est enfin totalement détruit.





Dans la rue, le miaulement se fait entendre. Il n'y a personne derrière le manoir. Chacun semble se trouver très bien chez soi à ripailler ou à dormir.
Le mur d'enceinte fait environ trois mètres de haut. On peut cependant apercevoir qu'au premier étage il y a des balcons.

Toutes les fenêtres sont sombres, tout le monde semble dormir. Les lueurs valsent devant les vitres, d'épais rideaux encadrent la fenêtre. Quelques secondes plus tard, une silhouette blanche semble passer derrière.

Aylora et Triff attendent de voir s'ils vont expliquer la perte du chat ou bien tout autre chose. Une excitation particulière les étreint lorsqu'ils voient que c'est bien la fille du seigneur maire qui est à sa fenêtre.
Quelle chance ! Premier balcon, bonne pioche !

La jeune fille regarde dehors, étonnée et émerveillée par le balais des lueurs qui éclairent son visage à moitié déformé.

Essuna acquiesça à Milesteg. Rigma sorti du temple avec Daphnée.


« Laissez-moi juste m'asseoir un instant, je vous prie. La foi a beau être grande, les os sont ce qu'ils sont.  »
Elle sourit faiblement au paladin et s'installa sur un des bancs. Elle releva son visage ridé et bienveillant vers le jeune homme.

« Je vous écoute. »

La vieille femme semblait légèrement gênée d'une telle demande. Elle resta souriante et répondit :


« Il semblerait que vous ayiez de très bonnes oreilles pour pouvoir savoir ce qu'il se passe chez le Seigneur-Maire sans y être invité.  »

Elle regarda le paladin avec bienveillance et peut-être même amusement. Puis elle reprit avec un peu plus de mélancolie.

« Loria ne sort jamais du manoir. Et cette volonté n'est pas uniquement celle de son père.  »

Elle soupira doucement, les rides se creusant sur son front.

« Je comprends que vous vouliez la voir tout autant qu'elle souhaite vous voir. Si vous voulez lui transmettre un message, je peux en être l'intermédiaire. Je tenterai également demain de demander à Sven s'il accepterait une entrevue. C'est un brave homme... mais un brave homme effrayé...  » Elle ajouta de manière plus directe. «  et totalement dépassé par ce genre de choses.  »

Elle soupira doucement, la fatigue marquant un peu plus ses traits.
« Je vous aiderai, mon enfant. Si telle est la volonté de Loria et la vôtre... je crois que nous pouvons vous laisser une chance.  »

Elle sourit faiblement.

Alézandaru était sur le point de quitter la salle entre sa mère et la jolie Daphnée mais rappeler par Miles il se ravisa et fît demi-tour.
« Ouais euh, chouette cérémonie Rigma ouais ! et que la euh lumière de Gozreh vous grade ouais, non ben non ce serait bien si on pouvait voir la p'tite. Enfin, non t'as tout dit j'crois ... On va ... » il désigne la porte d'un mouvement de tête « à la taverne, Aylora et Triff doivent y être j'pense. »