«  Et comment se fait-il qu’une synergie se soit créée entre nous ? Etais-tu supposée être avec moi où possédais-tu un tel potentiel quand tu étais compagnon de père.

Et si tu m’étais prévu, et donc que je devais servir Amatatsu, savais-tu à l’époque que je serais ton porteur ? Et Je n’imagine pas continuer sans toi, mais un Daisho doit être complet, dois-je te confier à Ameiko ? Ou dois-tu être avec moi pour la protéger ?

Pardon je sais que cela fait beaucoup de questions mais je préfère en savoir plus… »

12 Sarénith 4716 - Karlsgard

Le lendemain de la réunion avec le reste de la caravane et du récit de leurs aventures, ainsi que de sa...discussion, alimentée par l'alcool, avec Kurimi, et de l'autre, plus sobre, avec son épée, Aloïs se retrouvait un peu en plan. Il avait bien un peu de matériel à acheter, comme ses compagnons, mais pas tant que cela, et il n'avait plus personne en ville. Ses seules connaissances et amis l'accompagnaient dans leur voyage commun, aussi n'avait il personne à qui dire adieu.

Tout le monde ou presque s'était dispersé: la caravane avait regagné les abords de la ville, et tout le monde avait pris une route différente, préparant leur voyage. Aloïs était l'un des derniers sur place, quand Amaia vint à sa rencontre.
« Ah, Aloïs! Je voulais te parler! Ta proposition d'aide d'hier soir tiens toujours? Si oui, j'aurais besoin que tu m'accompagnes, quand je vais essayer de nous trouver une cargaison. Volontaire? »

Je te laisse me décrire un peu tes achats, on peut rentrer plus ou moins dans les détails selon ce que tu veux.

A la blague d'Aloïs, Amaia jeta un regard éloquent à son bâton ferré.
« Non, ce n'est pas mon intention. Et oui, on ne sera que deux, Sandru s'occupe de récupérer du matériel pour les wagons, une histoire de neige, je crois...dans tous les cas, on n'aura pas besoin de transporter la cargaison, simplement de choisir avec quoi on se charge, et on fera l'achat et le chargement au dernier moment. Quand à la nature de la cargaison...ben j'en sais rien, en fait, c'est un peu pour cela que je comptais sur toi. Mais allons y, d'abord, de quoi est ce que tu as besoin? Je me suis un peu renseigné, on devrait pouvoir trouver des enchanteurs! Suis-moi! »

Amaia le mena à travers le dédale des ruelles, esquivant la foule, faisant parfois place à une patrouille de gardes, et remontant le long des rues jusqu'au quartier de Pierre, à une immense bâtisse qui, vue du dessus, devait avoir la forme d'un marteau de guerre: le grand temple de Torag.
« Je sais, je sais! Mais si tu as besoin d'un enchanteur, ils pullulent dans le quartier. Bon, cherchons une boutique tenue par un vieil homme, en général c'est une bonne piste... »

Aussitôt dit, aussitôt fait. Ils trouvèrent rapidement une échoppe nommée le Familier Drake, qui correspondait presque entièrement à l'idée qu'on pouvait se faire de la boutique d'un enchanteur, à l'exception du maître des lieux, un nain solidement charpenté qui les accueillit d'un coup d'oeil curieux.
« Bienvenu au Familier Drake! Que puis-je pour vous? »
Il écouta la proposition d'Aloïs.
« Hum...je vois. Alors... »
Il saisit quelques bandes de cuir, et les lui colla d'autorité dans les bras.
Il vous faudra ça...et ça...et aussi...
« Rapidement, de plus en plus d'invraisemblance vinrent les rejoindre: un bocal de poussière scintillante, un autre contenant ce qui semblait être une encre multicolore, plusieurs rouleaux de fils divers et variés, tous, comme Aloïs pouvait en juger, plus ou moins magiques. »
Le nain finit par stopper le déluge d'objets.
« Je crois que c'est tout. Mais dites moi, vous savez fabriquer ça tout seul? Vous n'auriez pas besoin des services d'un enchanteur formé par les maîtres forgerons de Janderholm? Ma boutique vous est toujours ouverte si tel est le cas! Et aussi, il vous en coutera 3 000 pièces d'or. »

C'est la différence entre un bandeau +4 et +2 divisée par 2.

Ils quittèrent la boutique du nain, qui les salua, et Amaia éclata de rire à la remarque de l'elfe.
« Et bien, quel enthousiasme! Je dirais bien que je ne te savais pas si entreprenant, mais ce n'est pas vraiment un mystère. »
Elle jeta un regard autour d'elle, s'assurant qu'aucun autre membre de la caravane ne se trouvait là.
« Bon, passons aux choses sérieuses: je sais que toi et ma soeur ont été ensembles à une époque. Comment était-elle à l'époque? Et le reste de la famille? Et Pointesable? Je n'ai pas eu vraiment l'occasion de le découvrir, et à l'époque, je ne savais même pas que j'avais une soeur... »

Modifié par un utilisateur mardi 17 janvier 2017 14:12:54(UTC)  | Raison: Non indiquée

Tout en discutant, les deux caravaniers se mirent en route vers le Quartier de Jade, où ils pourraient trouver un tailleur capable de réaliser un kimono, ce qui n'était pas la spécialité des nains et des forgerons et armuriers du Quartier de Pierre.
Comme prédit par Aloïs, Amaia pâlit un peu à sa description, l'arrêtant presque.
« Holà! Trop de détails, Aloïs! »

Les autres informations, en revanche, firent naître un air pensif sur le visage d'Amaia un air pensif.
« Rêvant d'aventure, hein...C'est vrai qu'elle m'a raconté avoir fui la maison plusieurs fois...d'un autre côté, connaissant Lonjiku, ça ne m'étonne pas. Je ne l'ai pas rencontré souvent, mais père n'était pas particulièrement sympathique, et encore, je ne vivais pas avec lui. Au moins, elle avait quelque part où retourner qui n'était pas aussi infesté de monstres que les rues de Couronne d'Ouest. »
Elle esquissa un pauvre sourire.
« Disons que je n'ai pas grandi dans des circonstances idéales... »

La dernière remarque d'Aloïs élicita un cri d'indignation, et Amaia le frappa à l'épaule.
« Aloïs! Moi qui croyait les elfes gentlemen! Le rentre-dedans a marché avec Ameiko? »
Malgré son indignation apparente, le sourire sur le visage de la jeune femme était clairement visible, et elle ne l'avait même pas frappé si fort que ça...

Entre-temps, ils étaient arrivés à l'échoppe d'un tailleur Soie d'Argent, maître Tailleur de Lung Wa, depuis 3456. L'échoppe était clairement prospère, et haut de gamme. Amaia glissa un regard à Aloïs, reprenant un peu de son sérieux.
« Hum...une raison particulière pour laquelle tu as besoin d'un kimono? Tu espère faire couleur locale à Minkai? »

Amaia haussa un sourcil, mais ne résista pas et le suivi à l'intérieur. Cependant, elle l'arrêta avant qu'ils n'atteignent une des salles que le tailleur utilisait pour ses mesures.
« Holà, du calme Aloïs! Je suis consciente de ce que tu me dis, mais là, tu vas un peu trop loin. En premier lieu, tu n'es pas tailleur...est ce que tu saurais seulement quels mesures prendre? Ensuite, et bien, je t'apprécie beaucoup, mais là c'est un peu trop, mon ami. Que diraient Kurimi? Et Shayliss? Et surtout, je ne pense pas que tu veuilles t'engager trop avant avec moi. Ce n'est peut être pas évident pour l'instant, mais réfléchis-y: même si je ne monterai pas sur le trône, je reste la soeur de l'impératrice de Minkai. Imagine les conséquences pour toi. »

Aloïs essaya de deviner ce qui se passait derrière ces yeux d'obsidienne, mais il n'y lu que de l'affection...pas d'amour, et surtout pas de réponse à ses avances exprimées plus clairement.
« Et puis...crois moi, mais tu as plus de chances avec les autres. Mais si tu veux des conseils, par contre... »
Elle ponctua sa dernière phrase d'un sourire de connivence avant qu'ils ne soient interrompus par l'un des tailleurs souhaitant s'encquérir de comment il pouvait leur rendre service.

Amaia fut un peu prise de court, mais elle était aussi piégée par sa promesse d'aider Aloïs. Elle ouvrit la bouche pour élever une objection, mais ne trouva rien à ajouter, interrompue par le tailleur.
« D'accord, je peux vous servir de modèle...il serait effectivement dommage que ce kimono ne soit pas réussi...Maître tailleur, je présume que vous nous pourrions faire ça...ailleurs? »

Alors que le tailleur leur indiquait une des arrières salles pleines de miroirs qui servaient justement à prendre des mesures, Amaia lança un regard acéré à Aloïs, avec un air signifiant "on continuera cette discussion plus tard". Une fois à l'écart, elle se débarassa de sa cape, de ses bottes et de son pantalon, ne gardant que sa tunique (heureusement suffisamment longue pour lui arriver quasiment à mi-cuisse.
« Je vous en prie, maître tailleur, je vous fais confiance. Au fait Aloïs, il est pour qui ce kimono? C'est plutôt...personnel comme cadeau, non? »

Amaia haussa un sourcil, mais elle était perspicace, et ne mit pas bien longtemps à comprendre de qui il s'agissait.
« Oh, pour Kurimi, donc! C'est...une bonne idée. Elle est très solitaire, je ne suis pas sûre que ce soit une bonne chose. Et sur ce point là au moins nous sommes d'accord: le devoir n'est pas tout.  »
Elle lui fit un clin d'oeil.
« Crois moi, je ferais en sorte qu'Ameiko n'oublie pas ça! »

Elle soupira, cependant, lorsqu'il ramena le sujet précédent dans la discussion.
« Parce que tu n'as pas de responsabilités, et aussi parce que les conséquences t'importent peu, je vois pourquoi tu pourrais avoir ce point de vue. Mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Réfléchis-y un instant: si Kurimi est trop accaparée par son devoir, tu n'en a cure. Personnellement, je ne me lancerai pas dans une aventure sans lendemain. J'en ai déjà eu plus que ma part. Mais aujourd'hui, ce n'est pas ce que je cherche. Je ne sais pas si m'engager dans quelque chose de plus sérieux fonctionnera, mais j'aimerai au moins essayer. »

Amaya voulut ouvrir la bouche pour répondre, mais s'interrompit un instant, laissant Aloïs prendre ses mesures et réfléchissant à sa réponse. Lorsqu'elle parla à nouveau, sa voix était peinée.
« Je...suis désolée, Aloïs. Tu as raison, et j'ai tords. Il est trop facile d'oublier que tu n'as pas toujours une attitude aussi légère. Je... »

Elle soupira, l'air un peu abattue.
« Et avant tout, je veux te remercier de ce que tu fais pour Kurimi, et pour nous. Je sais qu'Ameiko et toi étiez proches, mais tu as pris des risques incroyables pour nous aider, alors que rien ne t'y obligeait. Je ne voulais pas remettre en cause ton intelligence, ni ta capacité à assumer une relation avec une des héritières de l'Empire...mais je crois que moi même je ne réalise pas encore. Ameiko a toujours été plus douée que moi pour ça. Après tout, elle a grandi fille d'une famille noble. C'est une plus grande échelle, mais l'idée est la même. »

Elle secoua la tête pour recentrer ses pensées.
« Je comprends où tu veux en venir. Vraiment. Encore une fois, je suis désolée de t'avoir blessé. Je crois...que je ne te connais pas assez pour me permettre ce genre de remarque. »

Amaya sembla retrouver un peu de sa confiance, et bien qu'elle rougit légèrement à la remarque d'Aloïs sur sa tenue, elle hocha la tête avec un sourire.
Oh, je sais! Ce n'est pas vraiment une tenue, cela dit. Mais je crois que c'est ce côté absence de tenue qui retient ton attention, non?

En revanche, l'elfe la prit complètement par surprise en l'embrassant, et cette fois Amaya se retrouva à rougir considérablement. Elle n'eut pas le temps de retrouver ses mots avant le retour du tailleur, mais Aloïs pouvait sentir son regard perçant posé sur lui alors que ce dernier achevait de prendre ses mesures.


Cet interlude chez le tailleur prit rapidement fin. Les souhaits d'Aloïs étaient tout à fait dans les possibilités de l'artisan, mais il lui en coûterait 2000 pièces d'or, une somme conséquente pour un kimono, même enchanté. Même en s'y prenant dans l'urgence, il lui faudrait quelques jours pour pouvoir achever l'ouvrage. Avant qu'ils ne partent, mais tout juste.

Restait à régler la question de la cargaison. Amaya avait évité de relancer la discussion qu'ils avaient débuté dans la boutique du tailleur, préférant y réfléchir pour l'instant. Mais il fallait tout de même qu'ils trouvent une cargaison pour Sandru, après tout, c'était le but de leur visite à l'origine.

Amaya, dans un effort pour reprendre la main sur la conversation, Amaya se tourna vers l'elfe.
« Alors, une idée de ce qu'on pourrait aller vendre à Minkai? Ce serait mieux que ce soit convaincant, et dans l'idéal, profitable. Même sans tenir compte du fait qu'il faut que Sandur paye tout le monde, je pense que Minkai pourrait se permettre d'avoir un peu de financement... »