Un flash de haine passa dans les yeux de Nemlak lorsque Bhaal réduisit la condition d'Undrella à celle de Harpie. Cependant rien dans sa voix ne trahit ce sentiment et le magicien répondit à son contradicteur de sa voix calme et posée.

« Ah? Et donc, tu n'es qu'un demi-démon ? Une créature venue des Abysses et dont le but n'est que Chaos et Destruction? Ou puis-je te réduire à ton ancienne condition d'esclave ?
Je ne pensai pas que ce serait toi qui critiquerai la présence d'une non-humaine au Conseil. Elle a prouvé sa loyauté plus que tu ne l'imagine. Et puisque tu la critiques si ouvertement, laisse moi te dire une chose. As-tu pensé à elle lorsque tu as laissé son violeur et son tourmenteur libre et sans qu'il ait à répondre de ses actes ? N'aurait-elle pas eu le droit à le confronter ? A obtenir réparation ? Elle ne l'a pourtant pas fait. Parce qu'elle croit en la Princesse et en ceux qui l'ont libérée de son emprise...
Te penses-tu meilleur qu'elle, maintenant que tu es libre et aimé ? Tu es pourtant la preuve vivante que chacun a le droit à une seconde chance, à ne pas être ce qu'ils étaient et tu veux dénier ce droit à Undrella ? Aux marchands ?
Ils ne nous suivent peut-être pas pour les bonnes raisons, mais je suis certain qu'ils seront fidèles à la Princesse. Je préfère un ennemi que je connais à un allié inconnu. »

Modifié par un utilisateur lundi 30 janvier 2017 10:24:52(UTC)  | Raison: Non indiquée

Célestin prit la parole d'une voix douce. « Calme-toi Bhaal. » Il fixa le demi-démon dans les yeux, s'assurant de capter son attention, avant de poursuivre. « Pour commencer, cette idée de Haut Conseil n'a pas été entérinée par la princesse Almah. » dit-il en reportant son regard sur elle, avec un sérieux et une étiquette qu'il ne prenait plus la peine d'utiliser depuis longtemps.

« Cependant ! » Il marqua une pause, contemplant sans hâte l'assemblée, ménageant son effet. « Si l'idée du conseiller Nemlak devait être retenue, il nous faudrait effectivement songer à qui y siègerait. Je le rejoins dans son avis concernant Undrella. Ce n'est pas tant ce qu'elle a vécu, qui est certes malheureux et même horrible, mais qui n'est pas pour moi un critère de sélection pour rejoindre de hautes instances, que ce qu'elle a fait pour la cité qui m'importerait dans mon choix d'appuyer sa demande. Elle a risqué sa vie pour mener à bien une rébellion à l'intérieur même de Kelmarane. De tous les participants à cette reprise, c'est peut-être celle qui s'est le plus exposée : elle aurait pu être trahie à tout moment par ceux à qui elle avait choisi de placer sa confiance, et elle se serait retrouvée seule, isolée de tout soutien. Et ce, bien qu'elle savait parfaitement que son intégration au sein d'une ville à majorité humaine ne se ferait pas sans heurts et préjugés. » A ces mots, son regard se posa sur Bhaal un peu plus longtemps que sur les autres.

« En revanche, je n'approuverais aucunement le choix des marchands. Ils n'ont fait qu'attendre notre arrivée avant d'agir, saisissant l'opportunité offerte. Pour l'instant, je ne vois rien qui les rende plus méritants que n'importe quel autre personnes ayant participé à la prise de Kelmarane. »

Terminant son discours, il se tourna vers Alia. « Et toi, qu'en penses-tu ? Car je pense que chacun doit exprimer son avis. »

« Le sort sous lequel était Kardswann n'était pas un sort de contrôle total. S'il est devenu si cruel, c'est que quelque part il l'était déjà capable d'une telle chose. S'il vous a embobiné c'est votre droit de le croire et le mien de penser que c'est faux.
Quoi qu'il en soit, oui, je n'étais pas là, mais ma présence n'avait aucune importance. C'est Undrella qui aurait dû être là, pour que ce soit à elle, et non à vous, qu'il présente ses excuses, sincères ou non.
Mais ce qui lui est arrivée n'a pas d'importance quant à son éventuelle présence dans un hypothétique Conseil, c'est sa Loyauté qui doit être récompensée et sa loyauté a été prouvé, non seulement par ses actes, mais aussi par ses non-dits. Le fait qu'elle n'ai pas exigé la tête de son violeur et qu'elle vous a laissé décider de son sort. Ceci est pour moi la plus grande preuve de loyauté. »

Il se retourna vers la Princesse et continua. « Princesse, je comprendrai que vous écoutiez vos conseillers sur les marchands qui nous ont aidé. Mais je suis sincèrement convaincu que leur donner une place dans un éventuel Conseil conforterai leur loyauté envers vous. Certes, ce sont des gredins, mais vous leur avez offert l'opportunité d'une rédemption. Oui, ils auraient pu nous trahir, mais ils ne l'ont pas fait et ce que vous avez à leur offrir, est plus que ce n'importe qui à Katapesh le pourrait : la respectabilité et le respect. Ils n'étaient rien, ils seront vos éternels débiteurs, quoi qu'en pensent mes compagnons. Je connais ce type d'hommes et de femmes et je sais ce qui les dirige. »
Il prit une petite pause avant de continuer. « Si vous me le permettez, j'aimerai vous proposer la création de ce Conseil. Même si vous êtes la seule dirigeante de la cité, créer ce Conseil vous permettra de régner sans paraître être une despote. De pouvoir remercier facilement quelqu'un ou de le punir. Cela permettra aussi d'intégrer facilement les hommes des Maîtres du Pacte sans diluer votre influence directe sur la cité. Ils auront un statut officiel mais leurs actions et leurs possibilités d'agir sera limité par les autres membres de ce Conseil.
Je comprends l'inquiétude de mes camarades et leurs réticences, mais je penses sincèrement qu'elle est mal placée. »

Modifié par un utilisateur mardi 31 janvier 2017 13:24:06(UTC)  | Raison: Non indiquée

Nemlak s'inclina devant le vieux prêtre, puis devant la Princesse.

« Je reconnait là la sagesse d'un Prêtre du dieu de la Magie. Je ne peux que m'incliner devant une vision aussi clairvoyante de l'esprit humain. Bien que je ne compte pas en voix "Nemlak" ou en voix "Bhaal" au sein de ce Conseil, je ne cherche que le bien-être de votre cité Princesse. La présence de Jyll me semble accorder un poids bien trop important au côté "Sarenite" de cette cité. Ajoutez y un autre envoyé des Maîtres du Pacte cela leur fera plaisir sans déstabiliser l'équilibre du Conseil proposé par le Père Zastoran.
Au vu de la réaction à mes propositions, je pense que vous pouvez compter Alia et Célestin comme "voix" pour Bhaal si vous pensez que mon éventuelle influence sur ce futur Conseil pourrait être trop importante.
Les autres noms cités par le Père Zastoran me conviennent et je n'ai pas d'autres commentaires à faire. »

Modifié par un utilisateur mercredi 1 février 2017 14:13:49(UTC)  | Raison: Non indiquée

Célestin écouta attentivement les paroles de Zastoran. Le vieux prêtre était un conseiller intelligent, et ses remarques étaient pleines de bons sens... hormis cette histoire de "voix pour", que Nemlak s'empressa de reprendre à son compte.

« Je vous rejoins, père Zastoran, sur les symboles forts que nous voulons promouvoir ici, dans la nouvelle Kelmarane.

Placer au Conseil des personnes d'origines diverses, qu'il s'agisse d'anciens esclaves ou de races minoritaires - voire les deux à la fois - » rajouta-t-il en portant un regard amical sur Bhaal et Alia « prouve la volonté de la princesse Almah de promouvoir un droit provenant des actes réalisés et non de quelconques droits héréditaires dont on pourrait se prévaloir.

Je vous rejoins également sur l'idée de promouvoir l'un des marchands, selon leur choix, au Conseil. Il me semble qu'il leur faudra de toute façon créer une guilde de marchands, et désigner un représentant, si mes souvenirs sont exacts ?

Là où je ne vous rejoins pas, père Zastoran, c'est lorsque vous parlez de "voix Bhaal" et de "voix Nemlak". J'ose espérer que personne ne compte utiliser sa place au Conseil pour son bénéfice personnel. Ici, nous œuvrons pour l'avenir de Kelmarane, et pour Almah. Si nous voulons œuvrer pour nos propres intérêts, ce sera en dehors du Conseil. Et cette remarque est tout aussi valable pour vous, Nemlak. Il n'y a pas trop de "voix sarenite", car il n'y a que les voix de personnes qui veillent aux intérêts de la cité et à ses différentes facettes.

D'ailleurs, je pense qu'il serait bon de demander l'avis de ceux qui ont été cités comme candidats potentiel au Conseil, en commençant par Khem. Je suis d'accord pour qu'il rejoigne ledit Conseil, en tant que protecteur de la région entourant Kelmarane. Mais... Et toi, Khem, veux-tu de ce poste ? C'est un grand honneur, mais également une lourde charge. Je ne pense pas qu'Almah t'en veuille si tu la refusais. » dit-il en portant un regard appuyé à cette dernière. Il connaissait son caractère parfois impétueux, mais elle devait comprendre que chacun n'avait pas forcément l'envie de supporter la pression d'un pareil poste.

Mais avant que son futur beau-frère ne réponde, il poursuivit sur une idée qui lui vint à l'esprit. « Oh, tant que j'y pense. Il y a un autre point que je voudrais aborder avant que tu ne répondes, Khem. Il me semble qu'il nous faudra convenir de modalités pour nommer un remplaçant aux conseillers, afin de maintenir un nombre de votes conséquent en cas d'absence de plusieurs de ceux-ci... Choses qui risque de se produire d'ici peu.

Et si je devais résumer ce que doit être ce Conseil, pour moi : ce doit être le regroupement de personnes veillant aux intérêts de Kelmarane et de sa dirigeante, représentant les différentes facettes spécifiques de la cité, qu'il s'agisse du commerce, avec la guilde des marchands » dit-il en portant son regard sur Nemlak, « de la magie, avec l'école de magie » poursuivit-il, le regard toujours porté sur le demi-orque, « des cultes présents, avec le temple et le monastère de Sarenrae, ainsi que le temple de Nethys » continua-t-il en regardant tour à tour Jyll, Alia et le père Zastoran, « de la défense des abords de la cité, » en portant cette-fois ci son regard sur Bhaal et Khem, « ou encore d'autres aspects de la cité que devons encore aborder. » S'adressant de nouveau à Zastoran et à Nemlak, il objecta : « Et, si je suis tout à fait pour proposer Undrella a un poste au sein de la cité, et pourquoi pas à son Conseil, quel aspect devrait-elle représenter en particulier ? Même question pour Haleen, que je connais peu, mis à part par ses talents de combattante démontrés lors de la prise de la cité ? Proposer un poste de conseiller ne devrait, à mon sens, n'être mu que par le besoin qu'une charge soit occupée, et donc qu'un aspect de la cité soit représenté. S'il s'agit de récompenser les mérites de citoyens, il me semble qu'un poste au Conseil ne soit pas le seul moyen, et que d'autres postes d'importance seront à pourvoir au sein de la cité. »

Le jeune artisan, ou plutôt diplomate, puisque tel était le rôle qui lui avait été confié, se tourna enfin de nouveau vers Almah. « Bien entendu, il est probable que nous devions accueillir dans les mois ou les années à venir de nouveaux conseillers ou qu'il faille créer de nouveaux postes, puisqu'il est probable que Kelmarane développera de nouveaux aspects en grandissant tant en taille qu'en renommée. D'ores et déjà, les propositions du père Zastoran et de Bhaal me semblent pertinentes : un conseiller représentant les ressources en nourriture de la cité me semble impératif. Représenter le culte d'Abadar paraît légitime, et ne pas le faire pourrait être mal perçu. »

Se rendant compte qu'il venait de monopoliser la parole pendant un long moment, il se mit à rougir un peu, alors que tous les regards étaient braqués sur lui. Il se sentit soudain un peu nerveux. « Et euh... Il y a certainement certains aspects de la gestion d'une cité qui m'échappent, si vous avez d'autres idées...? Hem... En tout cas, je vous laisse déjà répondre à toutes ces interrogations... » termina-t-il en reculant très légèrement afin de symboliser la fin de sa prise de parole.

Alia écouta avec attention les diverses interventions, elle se sentait perdue, toutes ces considérations la dépassaient totalement. Il y a encore quelques jours, elle n'avait pas le droit de décider de la façon de s'habiller et maintenant elle devait donner son avis sur qui allait faire partie du conseil d'une ville renaissante. Un léger vertige lui tournait la tête.

Elle prit timidement la parole.

« Vous avez raison, Mon Père, il ne devrait pas y avoir de clan dans ce conseil. De même, je suis d'accord avec Célestin, les membres du Conseil devraient être choisis pour ce qu'ils apportent à la ville et non pour leur alliance. En ce sens, ne faudrait-il pas un représentant des habitants et des artisans de la cité ? Ils pourraient nous éclairer sur leurs besoins et sur l'évolution de la ville.

Pour ce qui est des remplaçants dont vous avez parlé, nous avons déjà du mal à trouver les membres permanents du conseil, alors des remplaçants ? Où les trouver ? Comment les choisir ?

Je n'ai pas vraiment d'avis pour le reste, je... je n'ai pas d'expérience pour toutes ces choses. »

Elle prononça ses dernières paroles d'une voix plus basse, les yeux baissés, honteuse de ne pas s'exprimer avec l'aisance de ceux présent dans la pièce et de ne pas avoir un avis aussi construit qu'eux.

Modifié par un utilisateur mercredi 1 février 2017 23:13:17(UTC)  | Raison: Non indiquée

Célestin haussa un sourcil à la question du magicien. « Je crois qu'il y a méprise, Nemlak. Je suis tout à fait pour donner un poste à Undrella, que ce soit au Conseil ou ailleurs. Je l'ai déjà dit tout à l'heure, et je le répète. Mais il doit s'agir d'une charge précise, et non d'un titre honorifique, sous peine de se retrouver avec des conseillers nommés pour quelques faits et sans réelle légitimité à terme. En ce qui concerne Undrella, représenter l'artisanat me paraît être une charge tout à fait utile pour le développement de la cité, et j'appuie cette idée. Et en tant qu'artisan, je pense que je m'entretiendrai avec elle à ce sujet, afin que nous discutions de ce que nous pouvons apporter de nouveau et de spécifique à Kelmarane. »

Puis il rajouta avec un sourire amusé. « Kelmarane, Nemlak, et non Kelmanare... »

Modifié par un utilisateur jeudi 2 février 2017 09:16:40(UTC)  | Raison: réellement => réelle

Le père Zastoran était surpris de la charge de Bhaal mais en avait vu d'autres dans l'arène des salles de conseil. Il campa cette charge sur ses pieds.


«  Merci pour votre prévenance Bhaal, je m'excuse de vous avoir vexé, vos griffes sur la propriété de la princesse n'étaient peut-être pas nécessaire, c'est puni plus gravement chez les hommes libres que chez les esclaves utiles vous savez.
Et votre maison, a t'elle le goût de sel pour que vous l'appréciez tant? Le prix pour vous ici, c'était votre libération, toute cette offre supplémentaire, elle semble vous convenir. Vous y trouvez votre intérêt. Alors, repu, vous refusez que d'autres comme Nemlak voient plus grand? Vous êtes satisfaits de vos quatre murs, qui vous épanouissent, Nemlak veut s'épanouir dans les quatre murs de la cité. Quel mal y a t'il à cela, pour un conseiller? Du commerce, et de la magie, le premier développera cette ville et sa prospérité, la seconde permettra à cette ville, comme votre art du combat, à éviter qu'elle ne retombe. Si Nemlak voulait autant vous ennuyer que vous lui, il aurait reprit un commerce d'esclave.
L'intérêt de ces marchands à table demandez vous? Plus grand que le vôtre à dire vrai. Mais je ne raisonne ni à court terme, ni selon mes émotions, mais selon le mieux pour cette ville, et pour la Princesse, ce qui m'amène plus souvent derrière Nemlak que derrière vous, je ne le cache pas. Pour cette question de marchand, on pourrait très bien leur offrir un rôle consultatif hors conseil, ça aiderait à leur loyauté sans qu'ils n'aient de pouvoir ici.
Votre idée de placer Undrella à la tête des artisans est excellente, et plus honorifique encore.
Pour ce qui est de mon intérêt, il est le même que quand je vous ai soigné Bhaal, ou quand j'ai appuyé la demande de Garavel pour vous choisir, l'intérêt de la famille Roveshki. C'est ce qui me fait aller en faveur de l'un ou de l'autre, ou des deux, ou d'aucun. Je n 'ai pas passé ma vie au service de Nethys et de la famille Rovsheki pour tirer gloire ou argent.
Sauf guerre mortelle, je suis celui qui mourra le premier ici Bhaal. Le gros de ma vie est derrière moi. Depuis plus de 50 ans, je sers cette famille, et mon dieu. Je n'ai plus de descendance, mon fils est mort au service de la Princesse, et ma fille est morte lors d'un voyage en Osirion.

Ce que je tente de faire, c'est d'avancer au mieux la cause de la Princesse avant de mourir, et de faire le plus pour mon culte afin de m'assurer une justice favorable après mon trépas. Cela vous choque de la part d'un prêtre de Nethys, d'avoir de l'intérêt pour un pareil Temple, vous qui avait de l'intérêt pour le monastère d'un dieu qui n'est pas le vôtre?
Si ce temple est abandonné, certains y puiseront sa connaissance, et nous devrons nous en protéger en déployant des gens constamment là-bas, sans gain. Si l'école ouvre, la ville gagnera du statut, amènera des revenus, honorera le dieu qui a été installé ici, et ... vous qui avez vu ce que peut faire un magicien pour défendre la ville, imaginez ce que peuvent faire vingt magiciens, ou cent magiciens. Et eux ne demanderont rien pour la défendre, ni argent, ni faveur.
Je suis dévoué aux Roveshki, à Almah, et à cette ville, comme Célestin, et Nemlak l'ait aussi, comme son père avant lui, que j'ai connu. La différence, c'est que vous avez encore l'espoir de la jeunesse, qui est important, là où j'ai la prudence des mouvements et complots humains sur la durée. Il faudra les deux à la Princesse pour l'aider au mieux.

Et ne vous méprenez malgré mes propos Bhaal, vous avez votre place ici, vous aurez simplement du mal à me faire croire que le fait que les marchands siègent vous dérange moins que le fait que la proposition vienne de Nemlak, et l'avantage. La ville n'est pas un gâteau, à part pour la princesse, elle est un champ. On ne développe pas un champ avec juste de bons sentiments, ni avec l'avidité comme seul crédo. Il faut un équilibre, que vous apporterez au conseil ... si l'on progresse et dépasse les rancunes passées. Et j'aimerai voir ça de mon vivant, si vous le pouvez. »

Malgré une bataille bien menée, le visage du père Zastoran ne souriait plus, laissant place à une certaine mélancolie.

Modifié par un utilisateur jeudi 2 février 2017 07:52:58(UTC)  | Raison: Non indiquée

Bhaal reçut le discours du prêtre comme il aurait reçu une série de coups de poing dans le ventre : menton baissé, muscles tendus, regard mauvais et défiant. Mais il n'y trouva rien à redire. L'éloquence du vieux Zastoran, rompu à la rhétorique, dépassait de loin la sienne, sans compter qu'il semblait également sincère sur bien des points. Et revenir à la charge finirait probablement par mécontenter la princesse, plus encline à préserver son vieux prêtre qu'une brute d'esclave à peine affranchie. En revanche, la sortie de Nemlak, hyène toujours prompts à se repaître de la bête blessée, lui arracha un rictus de mépris.

« Non pas, magicien, » rétorqua-t-il d'une voix qui était devenue un grondement, « je n'ai jamais eu ni n'aurai jamais peur de toi. J'ai juste peur de ta dégueulasserie et de ce qu'elle pourrait entraîner pour nous tous. Voilà longtemps que je n'ai plus le projet de te tuer, et encore n'était-ce pas par haine de toi mais pour le bien de quelqu'un d'autre. Et je sais bien que tu ne m'en veux pas car, comme tu me l'as souvent expliqué, ta propre vie ne compte guère et tu ne nourris aucun sentiment, bon ou mauvais, envers quiconque. La seule fois où je t'ai vu manifester un semblant d'émotion, ça n'a pas été un jour de gloire pour toi. Et tu te trompes encore une fois quand tu dis que j'ai peur de la magie. J'ai eu peur au début, c'est vrai, mais j'ai maîtrisé mon pouvoir. Ce n'est pas la magie qui me fait peur, ce sont les magiciens, dont tu es un digne représentant. Car je les ai vus à l’œuvre pendant plus d'années que n'en compte ta vie, et je porte encore dans ma chair les marques de leur vilénie. Si j'étais le dieu de la magie, je tuerai tous les magiciens pour en préserver le monde. »

Modifié par un utilisateur jeudi 2 février 2017 14:25:54(UTC)  | Raison: Non indiquée

Khem allait intervenir pour répondre quand la princesse se leva en avançant les mains en signe de halte.


«  Bien bien bien, je vais m'occuper de tout ça, à froid nous ne sommes pas à quelques jours prêts. Je vais m'entretenir avec ceux que vous avez proposé, et qui me conviennent, dans les prochains jours, si ils acceptent les honneurs.
Je vous remercie tous pour votre impliquation et votre franchise, je ferai au mieux, et au plus vite. »
Khem resta sur place avec Garavel alors que les convives partaient les uns après les autres.


Le ton des envoyés des Maîtres était bien moins cordial dehors, sans pour autant hurler, on sentait un verbe ferme et qui ne souffrirait d'aucune contradictoire, sauf à vouloir écourter sa vie. Mais les jours qui suivirent révélèrent leur lot de surprise. Souvent, ils complimentaient le travail fait, et passaient dans les rangs, non pour punir, mais pour voir si tout allait bien.

Plus que du rafistolage, on assistait à un véritable retapage des lieux, avec une rapidité étonnante. Ce sont les finitions qui prendraient du temps, mais les chantiers, comme les maisons des conseillers, avançaient à grands pas.
Aucune attaque n'avait été à l'ordre du jour, même si beaucoup d'envoyés avaient été surpris par les hurlements nocturnes de gnolls, loin d'être tous rassurés.

Une partie du conseil d'Almah avait pris forme, en plus des Haut Conseilleurs déjà nommés, Khem avait été nommé avec la charge du territoire et de ses frontières, Jyll pour le culte Sarénite, Undrella pour les artisans, Hadrah pour la logistique et l'agriculture, Zastoran pour le culte de Nethys, et Almah avait prévu d'y ajouter deux membres : un membre du clergé d'Abadar qui viendrait de Solku, et un membre, désigné par le peuple, à la fin de la première année de vie de Kelmarane, le temps qu'il y ai un peuple réel. Deux autres sièges seraient disponibles, dans les cinq ans, pour des citoyens qui auraient réussi à se montrer méritant et respecté au point de bénéficier des faveurs de la Princesse.

Le Temple de Nethys avait frustré les dirigeants, une expédition avait été menée, et Zastoran comme Nemlak et Célestin étaient arrivés à la même conclusion : il était trop tôt pour finir de visiter ce lieu. L'éboulis de la pièce où étaient détruites les statues de bois n'était qu'une illusion, mais le long tunnel qui descendait sans marche mit les plus doués en arcane sur leurs gardes : des runes de protection, d'un grand pouvoir, les incitaient à la plus grande des prudences. Célestin pouvait probablement dissiper cette magie un instant, mais pour qu'elle soit éteinte, il leur fallait un Regard de Nethys, une fiole d'eau bénite par un prêtre du culte assez puissant pour imprégner la volonté de son dieu en elle, et dissiper définitivement la magie qui habitait cette protection. Heureusement, ils allaient bientôt à la Capitale, et ne manqueraient pas de trouver un prêtre avec ce prestige.



Undrella et Nemlak s'étaient vus longuement avant le départ, le projet de champs de Pesh semblait faire du surplace mais avançait sur toute la partie invisible de sa préparation. Des échantillons, premier jet encore fort perfectible, étaient parvenus au magicien. La princesse de son côté avait finalement décidé de laisser Garavel ici, avec la ville à superviser. Somaya resterait également là, et avait laissé ses instructions et compte-rendus à ramener aux Maîtres à Jawad et Ashram. Célestin, Alia, Nemlak et Bhaal seraient avec Jyll et Zastoran. Khem préféra rester à Kelmarane, arguant à la Princesse qu'il se devait de surveiller des lieux importants en l'absence des autres, Almah en avait profité pour faire venir l'un des marchands présents lors de la prise de la ville, Gorundal, afin qu'il vienne, non en tant que conseiller invité au Palais, mais comme conseiller pour Kelmarane le temps de leur séjour. Il connaissait bien le monde des affaires et la capitale, ce qui leur serait d'une grande aide pour certaines demandes en dehors du Palais.

Le Prince Jawad était à la demande de la Princesse finalement celui qui l'escorta, alors que quatorze gardes vinrent avec eux : dix des quinze soldats Zéphyr destinés à la protection de la princesse, cinq restants avec Garavel, et les quatre serviteurs qui étaient avec la princesse, prochainement affectés ailleurs.
Jawad avait fourni les montures, des dromadaires de selle, monture idéale pour les trois cent cinquante kilomètres de route qu'ils allaient devoir faire. Un rapprochement discret et mineur semblait s'opérer entre la princesse et l'envoyé des maîtres, qui ne se bouffaient plus le museau sous le couvert de l'étiquette.


La route fut aisée, bien plus que ce qu'on pouvait imaginer. Une vingtaine de personnes, tous capables de guerre ou de magie, les armoiries royales, les gardes Zephyr, seul le plus dangereux prédateur, ou les fous les plus inconscients, s'y seraient risqués. Jawad ne souffrait pas de la chaleur, pas plus que de la soif, le père Zastoran et Jyll créent assez d'eau pour tout le monde, et les sortilèges permettaient à tous les non gardes Zéphyr d'être protéger contre le climat. Les gardes eux, encaissaient en silence la rudesse des cieux, bien que l'accès à de l'eau à volonté rendait la tache bien plus aisée.
La route fut aussi l'occasion de découvrir que Jawad avait des talents magiques, chaque soir, il plaçait des protections autour du camp afin qu'un maximum de personnes puisse dormir. Le vent était plutôt clément, comme pour accueillir les émissaires approchant de leur but.

En ce 23 de Sarenith, à deux heures de marche à peine, on pouvait voir la fin du désert, abdiquant face à l'herbe et la mousse qui poussait autour d'une bonne partie de la capitale, quand elle n'était pas entourée par les eaux du Scorpius



Jawad expliqua tout en demandant

«  Nous entrerons par les étalages de jour, ça sera l'entrée la plus simple, permettant à ceux qui n'ont pas connu la ville de la découvrir par ses abords les plus typiques de son être. Les Maîtres du Pacte ne vous donneront pas audience aujourd'hui, ils font attendre, pas l'inverse. Je peux vous trouver un lieu ou vous reposer en attendant, sauf si vous préférez tester l'une des nombreuses auberges de la ville. Y a t'il un endroit que vous aimeriez visiter ou auquel vous voudriez vous rendre Princesse pour votre arrivée? »

Almah se tourna vers les siens, dont elle savait que les demandes étaient nombreuses à la capitale, se contentant d'avancer la tête vers eux en signe bref pour leur signifier qu'elle attendait une réponse de leur part avant de donner la sienne.