Erelos ayant établi officiellement ses quartiers aux Trois Anneaux, tous ceux qui cherchaient à le contacter savaient que c'était à cette adresse qu'on avait le plus de chance de le trouver.

Il profita de ces quelques jours pour sonder l'humeur de la ville.

Ayant grassement était rémunéré pour ses services, il n'avait pas besoin de se remettre "au travail" immédiatement. D'autant plus qu'il était dangereux de titiller la population par les temps qui courent. En pleine crise, la tension des gens était palpable, même si celle ci allait en diminuant. Et quand le citadin moyen était tendu et sur ses gardes, il avait plus facilement tendance à presser la gâchette de son arbalète à la moindre contrariété. Autant éviter au maximum "les visites nocturnes" et les "bousculades malencontreuses" pendant encore un moment.

Le demi-elfe passa donc la majorité de son temps à trainer dans la rue et laissa ses oreilles traîner, écoutant les conversations aux marchés et dans les tavernes. Il alla aussi verser sa cotisation à la guilde (montant ?), préférant se mettre en règle au cas où il devrait exercer ses talents de manière opportune. Ses pas l'amenèrent parfois aussi du côté de l'Anguille où il réfléchissait à un moyen de monter son coup. Mais il n'était pas prêt, pas encore...

Il commençait à se demander si l'échec de leur dernière mission avait eu pour conséquence la rupture d'une collaboration fructueuse avec la maréchale lorsque Théandra vint frapper à la porte de sa chambre, l'avertissant qu'un envoyé de la citadelle l'attendait en bas.
Ravi, il rassembla rapidement ses affaires, et suivit le garde jusqu'à la forteresse.

Malgré la contrariété de n'avoir pus obtenir plus d'informations sur la présumée coupable de feu sa majesté le roi, il restait confiant envers la justice d'Abadar.

Il n'avait même pas eu le temps de reprendre son poste que déjà la maréchale refaisait appelle à ses services. Cependant l'urgence de la demande ne laisser rien présager de bon. Avec la même minutie habituelle, il prépara tout son équipement, s'habilla en conséquence et suivit le garde sans posé plus de question. Le garde n'en savait probablement pas plus et il ne servait à rien de faire des hypothèse sans matière.

Lunedi 5 Desnus de l'an 4709 AR, matinée.


Aussitôt arrivé à la Citadelle, tous furent conduit vers les bureaux de la Maréchale où son aide de camps les fit rentrer après un coup frappé à la porte.

A l'intérieur de la pièce, outre la Maréchale elle même et un jeune humain se trouvait un Shoanti grand et maigre, âgé sans doute d'une soixantaine d'hivers. Celui ci s’appuie lourdement sur son bâton de marche, le fémur de quelque bête gigantesque couronné du crane d'une fourrure ardente. Il porte une chemise décorée d'une multitude d'os d'animaux qui carillonnent, une grande partie d'entre eux gravés avec soin de minuscules symboles et de glyphes. Sur ses épaules, une cape en peau d'ours est drapée autour de ses épaules osseuses et son visage est orné de peintures de guerre à l’effigie d'un crane.

Le Shoanti à les yeux laiteux d'un aveugle et sur son épaule est perché un corbeau aile-rasoir altier au plumage écarlate.


Je vous laisse vous décrire avant de continuer...

Modifié par un utilisateur mardi 2 mai 2017 12:21:40(UTC)  | Raison: Non indiquée

En entrant dans le bureau de la Maréchale, le moine eut une courte appréhension, se demandant si, cette fois encore, un de ses camarades allait manquer à l'appel. Mais il n'en fut rien. Au contraire, deux nouveaux visages s'y trouvaient. Après un salut à l'adresse de chacun, Takuan prit quelques secondes pour observer ces deux personnes. Le plus vieux avait tout d'un shaman d'une tribu Shoanti. Le corbeau qui se trouvait juché sur lui devait lui servir d'yeux.

Comme à son habitude, le jeune novice était vêtu d'une combinaison assez simple, proche du corps, ainsi que d'une capuche qu'il avait rabattue sur ses épaules. Il avait une silhouette élancée et dominait l'ensemble des personnes de la pièce. A son coté droit pendait une simple sacoche et dans son dos dépassait le bout d'un magnifique carquois. Pour le reste, il était complètement dépourvu d'arme.

Le jeune demi-elfe entra à son tour dans le bureau de la maréchale, reconnaissant immédiatement leur employeur et ses compagnons des derniers jours. Comme à son habitude, il portait ses vêtements légers et fonctionnels plutôt sombres, que recouvraient une armure de cuir cloutée elle aussi dans les tons obscurs. Ses cheveux blancs tombant et le col de sa tunique remonté un peu haut dissimulaient partiellement un visage couturé de cicatrices récentes.
Toutefois deux nouveaux visages accompagnaient les anciens aujourd'hui.

Le premier était celui d'un jeune humain qui vint leur serrer la main de manière enjoué en se présentant sous le nom d'Arbist. S'immergeant dans les conventions sociales, le voleur copia l'attitude de l'inconnu en lui répondant dans le même ton, restant tout de même méfiant en son for intérieur :
« - Erelos, enchanté moi aussi. »

Il ne pouvait cependant dissimuler totalement un léger trouble, ses yeux se posant un peu trop fréquemment sur le shaman et son animal. Le shoanti au regard blanc n'avait pas prononcé encore le moindre mot, mais c'était son familier qui perturbait Erelos, ou du moins le souvenir qui avait ressurgi lorsqu'il avait aperçu le volatile. Il se revoyait dans la maison abandonnée de Zellara, entouré de ceux qu'elle avait invité, tirant une carte de son jeu de Tourment. Les corbeaux...

Mal à l'aise, il attendit patiemment que la maréchale leur explique la raison de leur convocation.

Un enfant assassiné, un corps enlevé, un nécromancien... Les affaires allaient reprendre et il devrait y avoir de l'action. Sous le cimetière, les lois seraient différentes de celles de la ville elle-même. Il y aurait peu de chances de raisonner un être qui animait les cadavres.

« Entendu Maréchale ! Nous nous occuperons de vous ramener ce corps. Quant au nécromancien, avez vous des consignes ? Souhaitez-vous connaitre le fond de l'histoire ou juste que l'on retrouve l'enfant ? »

Lorsqu'il entendit le mot "mage" prononcer en désignant le nouveau, une lueur brilla dans les yeux du moine. Il jeta un bref regard vers Érelos pour savoir ci ce dernier pensait la même chose que lui. Ils n'auraient qu'à voir comment cet Arbist allait se comporter pendant la mission officielle pour le jauger. S'il s'avérait efficace, ils tiendraient enfin leur homme...

Erelos croisa le regard de Takuan à la mention du mot "mage".
L'archer avait visiblement pensé à la même chose que lui, il hocha légèrement la tête pour lui faire comprendre qu'il partageait sa pensée. Cet homme pourrait leur être utile dans leur entreprise s'il s'avérait capable. Cette mission permettra d'en juger.

Avant que le demi-elfe ne lui pose la question quant à l'identification du corps, la maréchale fournit une courte description.
Nul doute qu'avec ces quelques caractéristiques particulières, en plus d'être un shoanti, il ne serait pas trop difficile de différencier le cadavre des autres. S'il avait encore sa peau...

L'idée de se balader dans les catacombes ne l'enchantait guère.
Voir même le rebutait.
Il envisagea carrément de refuser la mission.
Mais après le débâcle de la dernière, Erelos savait que la maréchale ne ferait plus appel à lui s'il se débinait. On pouvait tolérer un échec dans ce genre de boulot, mais un second dans un laps de temps aussi court signait votre retraite anticipée.
Il chercha à camoufler son malaise en se donnant contenance, exécutant une révérence comme à son habitude.

« -Je... Je pense que nous avons tout ce qu'il nous faut.
Devons nous tout de même passer par le clergé de Pharasma avant de nous aventurer sous la Grisaille ?
Ils doivent savoir comment se rendre dans ces fameuses catacombes... »

Le sergent, plus discret qu'à l'accoutumé, s'était contenter de hochement de tête en guise de salut auprès de ses équipiers ainsi que la maréchale et ses deux invités.
Durant tout le briefing, il écouta impassiblement tout les détails de la mission qui leur était confié, droit comme un étendard, et ce n'est qu'une fois l'émissaire shoantis partie qu'il prit la parole.

« Maréchale, comme l'a justement fait remarquer mon équipier, quelles sont les directives concernant le dénommé Rolth ? Doit-on privilégier sa capture pour qu'il réponde de ses crimes devant Abadar ou son palmarès lui vaut déjà la peine capitale ? Et concernant le meurtrier du jeune Gaekhen, devra-t-on enquêter dessus ou une autre équipe s'en chargera en parallèle ?

Pour le reste, vous pouvez comptez sur nous pour mener à bien cette mission ! »

Apparemment, la balade dans les catacombes de la ville ne semblait pas perturber le moins du monde le jeune homme, bien trop poussé par sa ferveur pour se préoccuper de menu détail comme la peur et l'hésitation.

Lunedi 5 Desnus de l'an 4709 AR, matinée.


« Vous avez raison d'être prudent, malgré les patrouilles des suivants de Pharasma, la Grisaille est un lieu où le risque de mauvaises rencontre reste possible » fit remarquer Cressida à Shöndu avant de s'adresser au sergent Courtmane, « Pour ce qui est de Rolth, nous le soupçonnons d'une bonne douzaine de meurtre avec mutilation mais n'avons jusqu'à présent pas réussit à localiser son antre. C'est un ancien étudiant, renvoyé de l'Académie lorsque quelqu'un y découvrit la nature de ses expériences. Il massacrait les vagabonds, les animaux égarés et tout ce qui lui tombait sous la main pour essayer de fabriquer un golem à partir de leurs restes. Malheureusement, l'Académie ne porta pas plainte par peur du scandale. Il est possible qu'il soit dans les Catacombes et le capturer nous intéresse évidement. Dans tous les cas, essayez de ramener un maximum de preuves de ses agissements. Concernant le meurtre proprement dit, malheureusement les témoins n'ont rien vu comme c'est souvent le cas quand la victime est un Shoanti et l'enquête sera difficile... »