Nemlak suivit la discussion entre ses camarades se demandant à quoi avait servit ses conseils lorsque la seule solution qui semblait se former était un assaut brutal et direct.
Rongeant son frein il prit sur lui de ne rien dire jusqu'à ce que Bhaal finisse de parler après les jérémiades sarenétines de Célestin.
« Je suis d'accord avec Célestin, du moins en partie ainsi qu'avec Bhaal. Il nous faut une certaine discrétion pour éviter que la Princesse ne soit trop impliquée par nos actes si cela se passe mal.
En revanche, l'assaut me semble un peu trop une solution de dernier recours plutôt qu'une solution primaire. Ma magie est puissante, elle me permet de manipuler l'esprit des gens. Je propose donc de tenter d'abord mon approche.
Bhaal et Alia déguisés par un sort d'illusion ou si Alia sait particulièrement bien se déguiser uniquement Bhaal. Célestin restant en retrait dans un premier temps. Nous tentons de rentrer, avec mon entregent je tente d'organiser une entrevue avec la responsable de l'entrepôt et je tente de la manipuler grâce à ma magie. Si cela fonctionne, nous aurons les infos que nous cherchons et je pourrai vous donner accès à l'entrepôt. Sinon, on passe au plan Bhaal qu'il affectionne tant. »

Nemlak sourit à la dernière remarque de Bhaal et répondit.
« La raison est que tu es parfaitement reconnaissable. Un spécimen unique en ton genre je pourrai même rajouter.
Le déguisement n'est pas là pour cacher ta présence physique, mais pour qu'on ne te reconnaisse pas immédiatement comme " l'Esclave Affranchit de Kelmanare à la botte de la Princesse". Ce qui gâcherai toute chance de succès, conviens-en. C'est aussi une des raisons pour laquelle j'avais d'abord pensé à Alia comme déguisée. Mais après réfléxion il est préférable que tu le sois aussi.
De mon côté, c'est plus facile, tout le monde connaît mon peu d'attachement aux gens et à ma capacité à permettre aux gens d'effectuer de juteux contrats. »

« Votre coeur tendre, mon cher ami. » Répondit froidement Nemlak qui ajouta « Je suis certain que vos talents sont à la mesure de votre coeur, mais toute tentative d'user de magie qui ne soit pas contraignante sera visible et impliquera certainement une réplique de notre interlocutrice, appelant au plan B.
Si vous le voulez vous pouvez m'accompagner je n'ai pas d'objection particulière si vous restez à votre place et me laissez mener les négociations. »

« Je parlais de magie, pas de vos tours de sorcier de bazar... très utile au demeurant. » Répliqua sans émotion Nemlak qui conclut par « Mais ce que vous me proposez me convient parfaitement.
Préparons nous, il est temps de nous introduire auprès de ces charmants marchand de la Source Unique. »

Il semblait que seul la pratique permettrait de départager l'approche qui serait décisive. Les derniers préparatifs en cours, chacun y alla de son petit encouragement, ou de sa petite mise en garde.


« Faites attention à vous, n'oubliez pas que la Princesse risque sa réputation en plus de vos vies, et n'oubliez que Père Chacal ne porte pas son nom sans raison, ne le pensez pas naïf. »

Almah s'approcha d'eux pour les accoler brièvement, ou longuement si on s'appelait Célestin.

« Revenez moi entier, en espérant que ça soit avec de bonnes nouvelles. Alia, si vous trouvez votre fille, ramenez là ici, je la ferait citoyenne sur le champ. »

Jyll s'approcha à son tour de Célestin, l'étreignant tout en l'embrassant tandis que le Prince semblait ne déjà plus faire attention à eux, à moins qu'il ne manifestait, à sa façon, un certain respect pour leur intimité.

« bonne chance mon aimé, j'espère que ça sera inutile mais autant vous protéger comme je le peux. Cela devrait suffisamment ralentir les poisons que ces scélérats pourraient utiliser pour vous permettre de sortir de là et boire un antidote. »

Delay poison sur tout le monde, 5h00

Ils prirent la route et leur apparence n'était pas la seule chose qui avait changé. Peut-être était ce le stress, où le cadre de leurs prochaines actions qui donnait cette dérangeante impression qu'ils étaient suivis, que tout le monde, d'une façon ou d'une autre, les épiaient. Il fallut plusieurs rues parcourues pour que cette impression laisse place à plus de raisons, c'était juste la plus grande ville à des centaines de kilomètres, où chacun regardait chacun en espérant trouver une bonne affaire, un marché, ou un pigeon.

Longeant les docks, ils scrutaient les navires, et après quelques minutes de marche furent facilement convaincu d'avoir trouver celui qui les intéressait : un grand navire au bois noir, et aux voiles qui, ils le savaient, n'étaient pas seulement rouges, mais rouges de sang. Trois séries de voiles, avec sur leurs côtés et sommets des os foncés de taille inhumaine flottaient comme si prises de vents violents (inexistants), et le bateau semblait ne pas se soucier des vagues, parfaitement immobile. Sur le beaupré, un crâne allongé de plusieurs mètres ne leur rappelait aucune bête existante, si ce n'était le croisement entre un requin et un dinosaure peut-être. Quelques personnes, habillées dans ce qui semblait être des loques et des haillons, le parcouraient, déplaçant des caisses ou procédant à des vérifications. L'air comme le ciel semblait s'assombrir autour de lui, et même la statue de Besmara qui trônait à cent mètres de là donnait l'impression de détourner le regard.

Quelques centaines de pas plus tard, l'entrepôt de la source unique s'offrait à leur vue, au milieu des rues où des hordes de servants, esclaves et artisans chargeaient ou déchargeaient des caisses du port vers la ville. La milice des rues semblait fortement occupée, peut-être traquait elle quelqu'un ou cherchait elle une marchandise de contrebande dans le quartier. Plus ils avançaient, moins ils en rencontraient.

L'entrepôt était C’est un bâtiment de plain-pied en bois en bon état, avec plusieurs portes de belle taille dans la zone qui donnait sur l’extérieur, leur permettant d'entrer aisément. De dehors, ils pouvaient déjà voir la pièce centrale du lieu qui semblait conforme aux plans de Jawad. Cette immense pièce faisait plus d’une trentaine de mètres de long et autant de large, mais il était difficile de déterminer ses dimensions exactes à cause des immenses piles de caisses et de containers. Le sol était fait de sable tassé sur de la pierre, et certaines zones étaient complètement vides alors que d’autres ressemblaient à de véritables labyrinthes de caisses empilées jusqu’au plafond, à six mètres de haut. Elles étaient toutes en bois et aucune ne faisait plus de cinq pieds de côté, permettant ainsi de les déplacer pour les escalader ou les contourner avec un minimum d’efforts. Une vingtaine d'ouvriers, ou d'esclaves, semblaient travailler dans le bâtiment, ainsi qu'une poignée faisant des aller-retours vers l'extérieur. La cadence semblait infernale, sur les murs, on pouvait voir des paillasses, couvertures ou du foin accrochés là, soulevant l'hypothèse qu'ils dormaient probablement là la nuit, quand ça tournait à moindre rythme. Six individus ne travaillaient pas mais s'assurer que le travail était bien fait, cinq d'entre eux habillés de bleu, presque entièrement couvert, et un dernier habillé un peu plus richement, d'un vert criard.
Il les trouva immédiatement du regard, avec une fulgurance ahurissante.


«  Ola messieurs dames, qu'est ce qui nous vaut l'honneur de votre visite imprévue? » demanda t'il à travers la pièce, assez forte pour que tout le monde l'entende malgré le bruit des caisses, ou presque.







Maj de la BM2. N'hésitez pas à vous placer.

Modifié par un utilisateur lundi 22 mai 2017 12:24:36(UTC)  | Raison: Non indiquée

L'homme ricana.

«  Personne de ce nom là n'est attendu ici, alors pour le moment tu peux remballer ton subalterne tête de cul moisi et changer de ton si tu veux arriver à quelque chose ici. Et vite me dire ce que tu veux, car personne ne passe cette porte sans mon consentement, ou celui de celle que tu viens de nommer, et que tu n'as pas. »

Le quatuor pouvait voir que les hommes en bleus avaient déjà leurs mains sur la garde de lames, et que les travailleurs les regardaient la scène d'un air craintif, ralentissant légèrement la cadence.

Modifié par un utilisateur mercredi 17 mai 2017 14:06:59(UTC)  | Raison: Non indiquée

L'homme se figea un instant sur chacun, comme pour graver à jamais leur visage.


«  C'est ce qu'ils disent tous l'ami. Je vais lui en toucher un mot, restez là, vous cinq, garder un œil sur eux, et vous, remettez vous au travail avec vos deux yeux! » dit il en faisant claquer un fouet qu'il sortit de sa ceinture le temps d'un battement de cil. Ce déjà vu était des plus désagréables pour Bhaal et Alia, mais la situation ne leur permettait pas de faire les fines bouches.
L'homme se dirigea vers la porte, qu'il ouvrit sans clé, tandis que les esclaves redoublaient d'ardeur à la tache.
Durant le bref intervalle où la porte s'ouvrit et celui où il la referma, ils purent apercevoir un bref couloir avec une porte par mur. Les minutes furent longues, leur permettant d'admirer la soie et le tabac qui étaient mis puis scellés dans des caisses.

C'est alors qu'il ressortit, accompagné d'une femme aux cheveux longs et noirs plongés en arrière par un serre-tête vert, assorti à sa robe qui faisait penser à des habits Varisiens, Varisie qui était la terre d'origine de Maysam Fajr. Elle portait un charmant masque de renard ainsi que de grosses boucles d'oreilles.


«  Madame, c'est eux. » dit il en souriant.

La femme fut silencieuse un instant.

«  Je ne sais pas qui vous envoie Nemzak pour me déranger d'une façon peu protocolaire mais votre marchandage a intérêt à en valoir la peine. Vraiment. »

Modifié par un utilisateur mercredi 17 mai 2017 15:33:35(UTC)  | Raison: Non indiquée

L'homme ne disait plus rien et semblait même se désintéressait de la conversation, il observait les alentours comme un prédateur à l'affut d'une proie, ou l'inverse.

Maysam se tut à nouveau un instant avant de répondre.
.

«  La Nef Rouge? Je ne suis pas assez folle pour commercer avec eux, et fort peu amatrice en devinettes, quiconque vous a aiguillé ici devait tenir à vous voir découpés en rondelles pour me faire perdre mon temps. À moins que vous n'ayez quelque chose d'autre à me proposer, je ne pense pas pouvoir vous aider, et réciproquement. »

Maysam souffla.
.

«  Je pense qu'on vous a menti, si vous avez des demandes particulières, vous serez mieux servi aux Étals de nuits, qui doit avoir tous les réseaux nécessaires pour ça. Peut-être devriez vous voir avec l'auberge du Feu Violet, l'Antiquaire, le comptoir de Tamir dans la Crypte, Maître Reapesmoor, ou les Maîtres du Crépuscule, ils ont plus de chances d'être intéressés. »

Elle fit de grands signes de protestation.

«  Rangez donc votre argent, dont je ne veux pas. J'ai le plus grand mal à imaginer qu'une personne traitant de ce genre d'affaires vous ait envoyé ici, sauf à vous faire une blague. Il n'y a pas de marchandises vivantes ici, encore moins illégales, je ne m'occupe pas de ce genre d'offres. À moins que l'un de nos produits ne vous intéresse, et en quantité, je vous prierai de partir rapidement d'ici. »
Les hommes en bleus avant fait un pas en avant pour se rapprocher, au contraire de celui en vert.

Modifié par un utilisateur mercredi 17 mai 2017 18:15:22(UTC)  | Raison: Non indiquée