Comme il le craignait, les méfaits de ce nécromant était tout sauf anodin. Le simple fait de savoir qu'un individu pareil parcourrait librement sa cité pour continuer ses atrocités lui décrocha un rictus de colère.

« Cette homme est donc bien une vraie menace pour la cité.Maréchale, avec votre accords, et celui de mes équipiers évidemment, je voudrais étendre notre ordre de mission à la capture de ce Rolth. Bien évidemment, la priorité reste la récupération du corps de défunt shoanti, mais nous pourrions profiter de cette occasion pour mettre un terme au agissement de ce scélérat une fois pour toute ! »

Au grand damne de ses collègues, la ferveur et la dévotion abusive du sergent avait repris le dessus et il semblait bien décider à tous les engager dans une mission encore plus périlleuse que prévu.

Lunedi 5 Desnus de l'an 4709 AR, matinée.


« Qu'il soit bien compris que Rolth n'est pas une priorité, » interrompit Cressida, « Votre mission a pour but d'éviter une guerre, pas de capturer ce nécromant, même si l'envie vous en démange. Si vous pouvez mettre la main dessus sans mettre en danger votre mission première, allez y, mais souvenez vous des risques que ferait prendre aux habitants de notre cité un excès d'enthousiasme...

Maintenant, si vous n'avez plus de question, allez y. Mille Os ne pourra pas empêcher éternellement une expédition de guerriers Shoantis dans la Grisaille et alors, que les Dieux nous gardent des conséquences. »

A la réprimande de la maréchale, le sergent se redressa encore plus droit qu'il ne l'était déjà.

« Bien sur Maréchale, la mission reste prioritaire et nous ne l'oublierons pas. Nous ne nous occuperons du nécromant qu'une fois notre mission accompli ou si les évènements nous permette de concilier les deux sans mettre en danger la sécurité de la ville. »

S'ensuivit un salut militaire aussi rigide que formel avant de reprendre la parole à l'attention de son équipe.
« Hâtons nous messieurs. Nous n'avons pas un instant à perdre. Père Shondu, nous vous suivons au temple de votre dieu. Nulle doute que vos confrères sauront nous fournir en information et matériel indispensable à la réussite de notre mission ! »

Sur ceux, il se dirigea vers la sortie, saluant à nouveau la maréchale avant de sortir de l'encadrure de la porte.

Fatigué de la dévotion du garde à faire régner la justice, Erelos apprécia tout de même le racadrage de la maréchale quant aux priorités et la tentative de Takuan de tirer un profit supplémentaire de toute cette situation.

Il adressa un dernier salut à la maréchale et sortit du bureau.
Il était temps de se remettre au boulot.

Même si la ville reprenait peu à peu son souffle, on pouvait toujours voir les cicatrices des derniers évènements en la présence des nombreux citadins venus quérir les soins des serviteurs de la Fleur de l'Aube.
Il faudra du temps pour guérir, et encore plus pour oublier.

Erelos attendit patiemment que Shöndu termine ses préparations.
En tant que prêtre, il était le plus à même de savoir ce qu'il faudrait pour lutter contre les créatures qu'ils risquaient de rencontrer.
Et de toute façon, le jeune voleur n'était pas vraiment pressé d'aller se balader dans le cimetière...

Lunedi 5 Desnus de l'an 4709 AR, fin de matinée.

Leurs emplettes faites, le petit groupe pris la direction de la Grisaille.

Même de jour le cimetière de Korvosa était un endroit lugubre. Mais en même temps, c'était probablement l'endroit le plus calme et le plus silencieux de la ville.

L'air était étrangement immobile, comme si le cimetière se préparait à recevoir un nouvel afflux de morts, et ce sentiment inquiétant se faisait plus palpable à l'approche du quartier du Potier, dernier repos des pauvres et des sans-abris de Korvosa. Des monticules de terre sans marque distincte s'y étalent à perte de vue, fosses commune creusées il y a longtemps. D'anciens mausolées abandonnés quand le district s'étendit vers l'ouest ponctuent ce paysage morne et vide où les familles endeuillées ne viennent pas pleurer - car les gens enterrés ici ne laissent en général personne derrière eux pour les regretter...

La description du mausolée qu'avait faite Elkaris à la Maréchale était assez précise pour que celui ci soit rapidement localisé.

Le roublard était devenu silencieux depuis leur départ du temple, son humeur s'assombrissant au fur et à mesure qu'ils s'approchaient de la Grisaille.
C'était devenu pire depuis qu'ils étaient entrés dans le périmètre du cimetière. Erelos affichait clairement des signes de nervosité et ne cessait de jeter des coups d'oeil à droite et à gauche. Il ne fallait pas être un grand psychologue pour comprendre que le demi-elfe n'aimait pas du tout tout ce qui touchait au domaine de la mort.

Perdu dans ses pensées méfiantes, il sursauta légèrement lorsque Takuan prononça son nom, le ramenant à la réalité.
Il tenta de se redonner contenance et de chasser ses craintes en se focalisant sur les objectifs de la mission :

« - Heu...ouais... ouais !
On va faire comme ça.
Takuan et moi en éclaireur, et les autres attendent.
Pas très loin hein ? Juste au cas où...
Pas de soucis pour la lumière, j'ai ce qui faut.
Nécessité du métier oblige, je travaille souvent dans l'obscurité.
Héhéhé... »

Pas tout à fait rassuré, son trait d'esprit manquait vraiment de conviction.
Un coup d'oeil au moine pour vérifier s'il était prêt, puis Erelos s'avança doucement vers le mausolée.

Érelos ne paraissait pas dans son assiette. Quelque chose le perturbait. Petit à petit, le moine devina que cela avait un rapport avec le fait de venir fouiner dans le cimetière. Ce pouvait-il que l'elfe ait eu par le passer une mauvaise expérience dans un tel lieu ? Il avait peut-être perdu des proches que sa présence ici lui remémorait. Ou un gamin l'avait-il enfermé dans une tombe pour l'effrayer ? Ce genre de jeu idiot n'était pas rare. Enfin, quoi qu'il en soit, le roublard sembla prendre sur lui et se joignit à Takuan pour explorer les lieus.

Les deux hommes s'avancèrent dans le cimetière en scrutant le sol et les alentours. Sans surprise, des traces de pas et celles d'une brouette se voyaient. Par contre, il y avait aussi les signes du passage d'autres créatures, bipèdes et de petite taille. Il chuchota à l'oreille de son compagnon. « C'est fréquenté par ici ! Je ne suis pas un connaisseur, mais il s'agit de gens qui se baladent pieds nus. Hobbits, gnomes ou pire, kobolds ou gobelins ! J'ai pas observé les pattes du multicolore pour savoir combien il avait d'orteils. De toutes les façons, il portait des chaussures, non ? »

Takuan s'attarda sur la trappe qui devait servir plus que de raison. Le fossoyeur s'était-il embêté à la piéger ? Comment savoir ce qui se passait dans le cerveau d'un être aussi dérangé qui avait pour passion la réanimation de cadavres ?


Perception : 30 (prend 20).

• Discrétion : 1d20+8 donne [14] + 8 = 22

Modifié par un utilisateur dimanche 11 juin 2017 17:47:24(UTC)  | Raison: Non indiquée

Shöndu avait saisit son symbile sacré, qui lui serait plus utile que son arme contre les non-morts. Il attendit avec impatience le retour des éclaireurs, tentant de déchiffrer d'éventuelles inscriptions sur le mausolée.

L'inspection d'Érelos confirma celle du moine. Celui-ci n'avait pas besoin d'avoir son arme en mains. Aussi proposa-t-il à son compère.

« Je vais ouvrir, tiens-toi prêt à entrer. C'est sûrement le bon moment pour utiliser ta source de lumière. »

Sur ce, Takuan souleva la trappe tout en regardant ce qu'ils allaient découvrir.