La cérémonie finie, Alia regarda avec un intérêt curieux le Prince s'avancer vers le Prêtre Adrastus. Elle était de plus en plus perplexe vis à vis de Jawad, il accomplissait sans cesse des actes de bonté tout en s'en défendant, prétextant à chaque fois qu'il ne servait que son intérêt.
Cependant, Alia pâlit légèrement lorsque celui-ci évoqua Vardishal, jusqu'où allait-il poursuivre ses explications ? Qu'allait-il révéler ?
Heureusement, très vite il la rassura et la surprit encore en demandant que le prêtre leur enlève les derniers stigmates de leur résurrection.

Accomplissait-il tout cela dans la cour qu'il devait mener auprès de la Princesse ? Ou alors avait-il d'autres intérêts ?

Elle n'arrivait pas à le deviner mais elle se rendit compte que cela lui était égal, le Prince pour l'instant s'était montré digne de confiance même dans ses avertissements à ne pas lui accorder une confiance aveugle.

Modifié par un utilisateur lundi 7 août 2017 07:43:35(UTC)  | Raison: Non indiquée

La cérémonie était maintenant terminée quand le prince Jawad entreprit le Père Adrastus à propos d'une affaire qui les concernait directement, et Bhaal, dès qu'il s'entendit cité nommément, porta attention à ses paroles. Qu'est-ce qu'il essayait de faire ? Mettre fin au trafic d'esclaves à la Source Unique ? Lui ?

Ils en avaient peu parlé, mais il était exact qu'ils ne se sentaient pas très bien, et pas à cause de la fatigue. Pour revenir de la mort, il y avait un prix à payer. Jawad, apparemment, demandait au prélat de remédier à leur malaise, ce dont il lui était gré, mais Bhaal ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'en même temps, le prince faisait aussi de la politique, en ce moment-même.

Le moment vint de prendre congé, et le géant s'approcha du père Adrastus et pris doucement la main du vieil homme dans sa grosse paluche. « Merci, euh... mon père, merci pour tout ce que vous faites pour nous. Nous viendrons demain. »

Il se dirigea ensuite vers la sortie, avec les autres.

Modifié par un utilisateur samedi 5 août 2017 22:09:29(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le prince Jawad semblait déjà avoir son idée pour son rendez-vous avec Maysam, et Célestin en était visiblement exclu. Il hésita un instant entre être vexé - après tout, il avait eu un rôle important à tenir dans cette histoire - et soulagé - il n'appréciaient pas vraiment les affrontements, y compris politiques. Il finit par sourire, et répondre à Almah. « Oui ma chérie, nous en parlerons demain. Je suppose que tu as encore beaucoup de choses à faire aujourd'hui. Je vais profiter de cet après-midi pour travailler un peu sur quelques projets. »

Célestin va travailler sur le craft de son bandeau d'intelligence.

Lorsque Vechna leur proposa de s'entretenir avec elle dans l'instant, Bhaal vit sa bien-aimée hésiter par ce mordillement des lèvres qui lui était caractéristique. Mais il ne dit rien. Il savait ce qu'il ferait, lui, mais c'était à Alia de prendre la décision, pas à lui, et il savait qu'il ne l'aiderait pas en la prenant pour elle. Il fallait encore qu'il la contraigne, en quelque sorte, à faire ses propres choix.

Alia fit donc un choix, et ce n'était pas celui de Bhaal. La conversation durerait sans doute un bon moment, et il n'y avait nulle part où faire attendre convenablement le couple princier, à part debout sous le soleil. Et à cause de ce qu'ils savaient depuis la veille au soir, il répugnait à les laisser rentrer sans Alia et lui... Au cas où...

Mais après tout, tant pis ! Il leur restait Célestin, Jyll, Nemlak et une bonne dizaine de gardes. Ils n'étaient pas sans protection, et puis c'était leur journée, après tout. Ils avaient mérité de faire ce qu'ils voulaient. « Je vais prévenir qu'on reste un peu, » dit-il simplement aux deux femmes avant de s'éloigner.



Lorsque tout le monde fut rentré au palais, Nemlak leur fit une sorte de déclaration selon laquelle il ne les accompagnerait pas dans leur recherche des origines de Célestin. Bhaal comprenait cela. Nemlak n'avait pas d'amis, pourquoi ferait-il une chose pareille ? Pourquoi, déjà, avait-il accepté d'aller risquer sa peau (et, en l'occurrence, se faire tuer) à la Source Unique ? Le magicien, en tout cas, semblait en avoir soupé de leurs histoires, mais cette attitude semblait masquer quelque chose de plus profond, une sorte de constat froid mais informulé. Il était vrai que le demi-orque n'avait pas brillé à la Source Unique, comme il n'avait pas brillé face au démon de Kelmarane. En fait, depuis la confrontation avec le zombie de son père, Nemlak n'avait plus jamais brillé.

« Je comprends, » lui dit le géant rouge d'une voix étonnamment apaisée, « on t'a assez embêté avec nos histoires. C'est dommage, juste au moment où je commençais à ne plus avoir envie de te tuer qu'une ou deux fois par jour... Enfin bref, merci pour ce que tu as fait pour nous. »

Le prince évoqua ensuite le rendez-vous avec Maysam qui aurait lieu le lendemain et sollicita la présence du couple d'outreplan. Bhaal opina tout de suite du chef. « La vraie liberté, dites-vous ? Ça n'existe pas vraiment, je crois. Depuis que je ne suis plus esclave, je n'ai jamais du autant de choses à autant de gens, et pourtant figurez-vous que je ne dois pas un sou à quiconque ! » Fit-il en une grimace qui était en même temps un trait d'humour.

Il confirma ensuite la réponse de sa compagne. « Comme je vous l'ai dit, je suis à votre disposition. Comment voulez-vous qu'on s'équipe ? Je veux dire... On doit être... Parés à toute éventualité, où vous préférez quelque chose de plus discret ? »

Modifié par un utilisateur lundi 7 août 2017 16:23:11(UTC)  | Raison: Non indiquée

La veille, pour la première fois depuis qu'ils étaient à Katapesh, le Prince n'était pas resté pour le repas du soir. Il semblait prendre cette réunion très au sérieux, cherchant peut-être des moyens de pression supplémentaires, des mesures de sécurité en plus, ou tout autre fulgurance propre aux nobles qui baignent dans le jus politique depuis leur plus tendre enfance, comme un poisson dans l'eau, à l'aise malgré une omniprésence de prédateurs.
Gorundal semblait s'être disputé avec Nemlak, souhaitant mener les négociations à sa place après la débâcle à la Source Unique. Si les talents de diplomatie de Nemlak ne semblaient pas avoir convaincu l'ancien contrebandier, sa maîtrise de l'intimidation lui avait fait en revanche des conclusions inverses, cédant totalement sa place, préférant faire le tour des vendeurs de Pesh réputés pour en acheter des échantillons destinés à travailler davantage la future crème en matière de fumette à Kelmarane.

Nemlak était parmi les premiers levés. Maintenant que Crap n'était plus, il semblait consacrer son attention magique envers son épée, celle de sa lignée, avec une concentration redoublée. Quant il vit Bhaal et Alia descendre, inséparables, il s'approcha d'eux, et resta interdit pendant un instant, au point de les faire se demander ce qu'il pouvait bien faire planter là ainsi. D'un air neutre, il précisa.


«  J'ai déjà donné mes principaux arguments et mes attentes au prince hier, je vais le laisser mener les négociations. »
Malgré une diction impeccable, il leur parut évident qu'il se forçait à ne pas vomir ses mots tant ils lui faisaient mal.

Jyll, et Almah les invitaient à la prudence, méfiantes quant à les voir se mettre à nouveau en danger, qui plus est en se séparant. Almah leur confia d'ailleurs ne pas connaître le serviteur du prince, tout comme elle n'en avait jamais entendu parler. Alors qu'ils vérifiaient leur matériel, le prince approchait de leur maison, marchant sur les ponts qui menaient à eux comme un noble à la maison. L'homme à ses côtés dénotait de ce qu'on aurait pu en attendre.

En effet, onn aurait pu penser qu'il y avait eu méprise : d'après ses atours et son maintien, l'homme à la peau d'ébène qui accompagnait le Prince Jawad n'avait rien d'un employé - ou d'un esclave. N'était-ce sa position en retrait, on l'aurait pris pour un homme d'un rang égal, sinon de royale naissance. Et puis l'on remarquait un bâton de marche des plus humble, patiné par le soleil et les vents du désert, ainsi qu'un attirail de nomade, plus propres à sa condition.

Lorsqu'on dévisageait l'homme, on ne pouvait contester qu'il était beau. Presque trop ; à bien le regarder, on en ressentait un léger malaise, sans trop savoir pourquoi... Plus on inspectait ses traits, plus le malaise semblait vouloir s'imposer. Une étrangeté qu'on arrivait pas à définir mais bien présente... Et puis, enfin, on mettait le doigt dessus : le visage de l'homme était trop parfaitement symétrique. Une symétrie que la nature n'aurait jamais pu engendrer sur un visage humain. On aurait dit que le visage de l'homme avait été modelé par un sculpteur de génie qui aurait passé sa vie à en tailler et polir chaque partie, chaque facette, chaque arête, jusqu'à obtenir une disposition parfaite ; et non par le ventre d'une femme. Voilà ce qui était dérangeant : on aurait dit que l'homme était une statue qui aurait pris vie. On aurait dit qu'il avait quelque chose de... Surnaturel.


L'homme sourit aimablement en apercevant la troupe qui l'observait en retour , laissant apercevoir des dents blanches, parfaitement alignées que des perles montées en collier, tout en portant simplement la main à son cœur, à la manière des badawis. Lorsque que la main de l'homme a doucement heurté sa poitrine, ceux qui avaient l’ouïe fine perçurent un son mat, comme si l'homme était fait de bois et non de chair. Jawad s'avança jusqu'à quelques mètres d'eux, s'arrêtant devant la porte de leur résidence.


«  Salutations, en ce premier jour du Vieux Borgne! Si vous êtes prêts, allons voir le Père Adrastus qu'ils s'occupent de finir de vous requinquer. Ah, je vous présente, à vous Princesse, et à vous autres, Nedjemibrê Chihili. Il nous accompagnera comme je vous je le disais hier. Il nous suivra également pour notre retour à Kelmarane. Voici la Princesse Almah Roveshki, Jyll, Célestin, Nemlak, Alia, et Bhaal. Et là derrière, c'est Gorundal, un des principaux marchands de Katapesh, avec Nemlak. »


L'homme a la peau proche de la sienne ne dit pas un mot, le regardant avec perplexité, avant de se reprendre une fois le silence fait pour lui sourire tout en inclinant le haut du torse.


La princesse s'avança vers le nouveau venu, et défia les conventions auquel Nedj était habitué en lui tendant la main pour le saluer.

«  Enchantée de faire votre connaissance Nedjemibré Chihili. » dit-elle avec l'inquiétude visible d'avoir mal prononcé son nom. «  Je ne vous accompagnerai pas ce matin mais nous aurons donc tout le temps d'apprendre à nous connaître si vous venez à Kelmarane, ça sera un plaisir de vous y accueillir. »

Modifié par un utilisateur mardi 8 août 2017 17:00:21(UTC)  | Raison: Non indiquée

Célestin s'était rendu tôt auprès d'Almah pour leur entretien privé, mais celle-ci avait insisté, non sans raison, pour d'abord assister au départ du prince Jawad et de ses amis. De plus, elle s'était montrée également intriguée par cette histoire de serviteur, dont elle n'avait jamais entendu parlé auparavant.

Célestin s'était donc vêtu d'un caftan, tenue qu'il appréciait particulièrement. Celui-ci était blanc, ses bordures étaient rehaussées de broderies au fil d'or, et sur son cœur était brodé le symbole de la famille Roveshki, se présentant ainsi comme un serviteur de la princesse Almah. Autour de son cou pendait un symbole en argent à l'effigie de Sarenrae ainsi qu'un chapelet de prière, tandis qu'une superbe broche en or finement gravée d'une colombe et incrustée d'une citrine taillée en forme de soleil habillait sa tenue, et rappelait la blanche colombe qui trônait fièrement sur son épaule, attentive à tout ce qu'il se passait.

A l'arrivée du prince et de son serviteur, il se pencha vers Almah dans une proximité brisant toutes les convenances envers une noble, et, caressant sa barbe soigneusement taillée, il sourit en lui murmurant : « Je comprends qu'il garde ce morceau-là pour lui... Quel port altier ! »

Il se redressa et se tint droit dans une attitude d'attente d'homme distingué, et patienta que chacun soit présenté. « Bonjour prince Jawad. » dit-il de sa voix fluette dans une révérence parfaite. Puis il se tourna vers l'inconnu qu'on venait de leur présenter. « Heureux de vous rencontrer, monsieur Chihili. » Il ne put s'empêcher de le dévisager, cherchant en son esprit ce que pouvait être cet homme. Il paraissait humain, et pourtant, une étrange impression s'en dégageait. Mais contrairement à ses amis, pour lesquels il avait rapidement pu mettre un nom sur leurs origines raciales, il se trouvait ici perplexe.

Il détacha son regard de Nedjemibrê pour reporter son attention sur le prince et ses deux amis. « Je vous souhaite bon courage pour vos transactions. » Bien que ce ne fut pas formulé, ils purent lire dans son regard : "revenez vite et entiers".

RP annexe : Célestin et Almah : Mise en garde

Modifié par un utilisateur samedi 18 novembre 2017 17:39:53(UTC)  | Raison: Non indiquée

La nuit avait été pénible, comme souvent. Et Nedjemibrê accueillit l'aube comme une bénédiction salvatrice. Comme toujours, la lumière du jour filtrant à travers les moucharabieh effaçait ses cauchemars et apaisait son esprit. Nedjemibrê resta un moment perdu dans la contemplation des ombres projetées se mêlant aux motifs des draps précieux. Il pensait ne jamais s'habituer à un tel luxe et pourtant... Pourtant, c'était comme si il avait toujours dormi dans la soie ; ce genre de confort lui était étrangement familier. Nedjemibrê tenta encore une fois de se rappeler. Mais comme toujours, rien ne venait...

La méditation de Nedjemibrê fut interrompue par cinq coups répétés à la porte : Djibril. C'était là sa façon de s'annoncer. Et la venue de Djibril signifait que le Prince Jawad avait besoin de Nedjemibrê. La journée commençait donc bien : l'homme à la peau d'ébène n'avait jamais apprécié l'oisiveté. Et chaque mission accomplie pour le Prince le rapprochait de la liberté. D'un regard, Nedjemibrê fit aussitôt voler les draps brodés et revêtit rapidement un saroual, afin d'accueillir décemment le gamin.

Nedjemibrê écouta d'une oreille distraite le joyeux babillage du jeune page, qui avait l'habitude de lui raconter les cancans et les rumeurs de la maisonnée. Le petit rouleau que lui avait remis Djibril était sibyllin, comme à l'accoutumée, mais la mission promettait d'être délicate - donc digne d'intérêt. Le Prince lui en dirait plus tout à l'heure... Pour le moment, il fallait que Nedjemibrê se prépare. Il congédia gentiment Djibril en lui offrant quelques loukoums et une pièce d'argent ; c'était loin d'être nécessaire mais Nedjemibrê aimait bien le gamin et ne manquait pas une occasion de lui faire plaisir.

L'homme à la peau d'ébène enfila d'abord son gilet de mithril puis par dessus, se para de ses plus beaux atours : un saroual léger, une djellabah courte et légère, une veste longue à quatre pans - satinée et brodée d'arabesques entrelacées, des bijoux d'or. Il noua son turban dans lequel il prit sa longue natte, pour qu'elle ne l'encombre pas. Puis il passa une janbiya dans sa ceinture et vérifia le contenu de son havresac. Avant de passer la porte et de se rendre aux appartements privés du Prince, Nedjemibrê se tint un instant immobile, comme en transe. Soudain, l'air autour de lui se mit à onduler, comme sous l'effet d'une vague de chaleur. Le tissu de ses vêtements frémit et les pans lâches de sa veste voletèrent ; on aurait dit que Nedjemibrê était frappé par une bourrasque. Cela ne dura que quelques secondes. L'homme à la peau d'ébène réajusta son turban et sorti de son logement, situé dans l'annexe de la propriété.



Surpris, Nedjemibrê ne put s'empêcher d'écarquiller légèrement les yeux lorsque la princesse lui tendit la main. Mais il aurait été discourtois de ne pas répondre à un geste aussi spontané. Et encore plus d'exprimer un étonnement trop visible. L'homme à la peau d'ébène serra donc doucement la main de la princesse, comme si cela était naturel, tout en souriant. Et sobrement, il lui répondit :
« Enchanté, Princesse Almah Roveshki.  » La voix de l'homme était grave et douce. Sa diction un rien étrange, très posée.

« Ce serait un honneur pour moi de visiter Kelmarane. Et un honneur plus grand encore d'être reçu par une personne de votre qualité, Libératrice de Kelmarane. Votre prononciation est parfaite, votre grâce. Je vous en remercie... » Nedjemibrê appuya ses paroles d'une demie-révérence, tout en économie mais néanmoins élégante. Puis il se tourna vers les les autres, répondant à leurs saluts à la manière des badawis : un hochement de la tête, la main sur le cœur, l'expression neutre sans pour autant être offensante.

À Alia, il répondit : « Enchanté, Alia. Tout le plaisir est pour moi... Appelez-moi comme vous voudrez : Nedjemibrê ou Chihili. L'un comme l'autre me conviennent. »

Si Nedjemibrê perçut que Célestin le dévisageait ouvertement, il n'en montra rien : « Enchanté, Célestin. Que la chance vous accompagne. »

Et enfin, il répondit au salut du gladiateur tout aussi sobrement que ce dernier, sans y ajouter de mots superflus.

Nedjemibrê comprenait en les voyant pourquoi ces gens avaient été les principaux acteurs de la libération de la ville asservie par les gnolls. Même lui, qui n'avait rien d'un fin psychologue, percevait la cohésion et l'assurance qui émanait du trio. La mission s'engageait bien : ils avaient l'air d'être aguerris et professionnels.

L'homme à la peau d'ébène répondit au salut muet de Gorundal, lui rendant respectueusement la pareille. Il salua également, sans s'épancher, le dénommé Nemlak qui semblait perdu dans ses pensées.

Modifié par un utilisateur mercredi 9 août 2017 18:10:31(UTC)  | Raison: orthonafre :p + petit oubli

Sitôt les diamants consommés et le rituel achevé, Bhaal sentit combien le poids de la résurrection avait pesé sur ses épaules. Il s'était effectivement trouvé, dès son réveil dans les fosses de la Source Unique, inhabituellement mal à l'aise. Non pas fatigué mais... Comme vidé de sa substance. Ou comme s'il avait pris, d'un coup, une petite centaine d'années. C'était difficile à décrire, mais le soulagement qu'il ressentait lui faisait prendre conscience, par contraste, de ce qui lui avait été enlevé.

Le père Adrastus avait une messe à célébrer, et le prince semblait vouloir lui dire quelques mots, aussi Bhaal ne voulut pas s'éterniser et remercia brièvement le prélat. « Merci pour tout ce que vous avez fait pour nous, mon Père, hier comme aujourd'hui, » lui dit-il avant de s'éloigner avec Alia pour laisser la place au prince.



Une fois hors du temple, le géant rouge aurait souhaité remercier le prince pour toutes ses prévenances, qu'elles fussent venues du cœur ou de la raison, mais Jawad, avec sa question énigmatique sortie de nulle part, ne lui en laissa pas le loisir.

« Quelque chose que... euh, ben... non, » bredouilla-t-il en se grattant l'arrière du crâne et en regardant Alia. Pris de court, il se demandait réellement ce qu'ils avaient bien pu lui cacher. « Hier on a parlé avec Vechna, mais... Oh... »

La princesse !

« Euh... Oui, en effet, » fit-il, embarrassé, « mais n'en prenez pas ombrage, je vous en prie. C'est pas une question de confiance, c'est une question de respect. Envers la princesse, je veux dire. C'est rapport à sa famille, alors elle doit être avertie en premier, vous voyez ? Et y'a que Célestin pour lui parler légitimement de tout ça. Je suppose que c'est ce qu'il est en train de faire en ce moment-même. C'est... compliqué... »

Constatant, d'après le regard que le prince lui jeta, qu'à l'évidence il ne pourrait se satisfaire de cela, Bhaal, de plus en plus gêné, prit une grande inspiration avant de se lancer. « Comme vous le savez, avant-hier au soir, on a accompagné Célestin voir M'hem, aux Étals de Nuit, et le bonhomme avait pas mal d'informations à lui transmettre sur ce qui est arrivé à ses frangins. Mais les vies de Célestin et de la princesse sont liées depuis tellement longtemps, alors forcément, ça a rebondi sur les frères de la princesse. Sauf que, vous l'avez entendue, elle ne veut pas en entendre parler. Voilà pourquoi c'est compliqué...

Mais là, il est question de sa sécurité, » reprit-il. « Quelqu'un a des comptes à régler avec la princesse, et tôt ou tard il va falloir qu'elle les solde si elle veut être tranquille à Kelmarane. En attendant, M'hem nous a avertis qu'elle était peut-être en danger ici. On a décidé que ça pouvait attendre que Célestin lui parle, parce qu'on peut espérer qu'elle est en sécurité dans l'enceinte du palais, et parce qu'hier on était avec vous et qu'il y avait plein de gardes. Mais elle ne devrait pas sortir du palais sans une bonne escorte. En fait, je pense qu'elle ne devrait pas sortir du palais sans nous, tant que cette histoire n'est pas réglée. »

Modifié par un utilisateur mercredi 30 août 2017 23:12:49(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le prince ne cacha pas comme il était perturbé par la nouvelle. L'attention de son garde, qui se focalisa davantage sur lui que sur les environs, le confirma aisément.


«  Vous avez raison, la cérémonie a été courte, pressons le pas et rentrons. Peut-être Célestin et la Princesse sont-ils toujours au Palais. Là-bas, ils ne risquent pas grand chose, mais à deux en ville, c'est une autre paire de manches. »

L'homme derrière lui lui emboîta le pas tout en hochant de la tête, le dépassant et avançant vite mais avec précaution, comme s'il procédait à une exfiltration.

«  Vous savez qui leur en veut? » demanda le Prince alors qu'il progressait en bousculant quelques marchands pour aller plus vite.

Le prince nia de la tête.

«  Je n'en sais rien, nous ne sommes pas mariés, je ne sais pas ce qu'ils ont prévu tous les deux. Je connais cette famille, des gens peu recommandables, mais très loin de faire partie des terreurs de la cité. Nous devrions rentrer pour la dissuader de se déplacer pour le moment, si ils sont toujours là. »

Arrivé au palais après avoir presque trotté, le petit comité put entendre Célestin et Almah qui semblaient rire à l'étage. Le soulagement sur le visage du prince était saisissant de sincérité, d'une franchise qui ne lui ressemblait pas.

«  Je vais la prévenir que nous sommes là. » Le prince attrapa la bague qu'il avait au doigt gauche, attrapant le rubis qu'il déplaça de gauche à droite après une légère pression, puis en sens inverse. Il attendit ensuite sur place, devant les serviteurs silencieux qui n'attendaient qu'un mot pour se mettre à la tache qu'on leur confierait alors. Après un délai assez bref, Almah et Célestin descendirent, un peu surpris par leur présence, qui plus est sur le palier. Ils avaient tous deux l'air de s'être fait pouponner.


«  Le rendez-vous a été annulé? Nous ne vous attendions pas si tôt! »

Le prince parut offusqué par la remarque mais reprit rapidement son sourire habituel.

«  Princesse, je venais voir si vous étiez toujours au Palais, des informations nous sont parvenus et je voulais m'ass... »

Elle l'interrompit avec une certaine douceur.


«  Je suis au courant. Rassurez-vous Prince, j'ai décidé de rester au Palais, mais je ne compte pas laisser cette affaire en suspens. Dans les jours qui suivent, je compte bien gérer cela de front, et ne pas vivre dans la peur ou le déshonneur des dettes. Mais maintenant que vous êtes là, et que les nouvelles ont quelque peu contrarié mes projets pour la journée, je reprendrai le temps perdu avec Célestin plus tard. Peut-être souhaite-t-il en profiter pour se joindre à vous? Il aura besoin que vous soyez tous vivants pour mener à bien ses projets. » dit elle en le regardant tout sourire.